CHAPITRE 8 : De l'action intellectuelle à l'action matérielle.

8. De l’action intellectuelle à l’action matérielle.





Initialement centrée sur l’aspect intellectuel, l’action de l’Unesco s’oriente de plus en plus, au fil des années, vers l’aspect matériel[1]. Cette évolution semble due à une volonté d’agir de manière plus tangible, et d’obtenir une reconnaissance plus importante de son rôle dans le monde. Cependant, cela ne se fait pas sans difficultés, étant donné que l’Unesco n’a pas été créée en vue d’une action matérielle et qu’elle dispose de peu de moyens pour la mener à bien. Il faut prendre la mesure de l’importance de cette évolution de l’Unesco vers des préoccupations matérielles. Il convient ensuite de l’analyser à travers l’éducation, les communications de masse, la science et la technologie. Enfin, il s’agit d’analyser l’action de plus en plus importante de l’Unesco dans le domaine environnemental : l’Unesco s’efforce de protéger l’homme contre les rigueurs et les caprices de la nature, mais aussi de protéger la nature contre les atteintes de l’homme ; elle s’efforce également de contribuer à la mise en valeur des ressources naturelles en vue du développement économique.

8.1. Evolution vers des préoccupations matérielles.

Cette évolution se traduit par un élargissement de la localisation géographique des actions, de l’Occident vers le Tiers Monde. Elle s’observe aussi à l’infléchissement de l’esprit de nombreux projets vers l’objectif de développement économique, et par le lancement de projets visant spécifiquement cet objectif. Enfin, il est intéressant de se pencher sur l’intérêt de l’Unesco pour le problème de l’augmentation de la population mondiale.

8.1.1. Extension géographique des actions vers le Tiers Monde.

Peu à peu, les activités de l’Unesco se consacrent davantage à des pays extra-occidentaux : Asie, Amérique latine, États arabes, puis Afrique[2] ; cet élargissement est dû notamment aux revendications croissantes de ces pays, et il se pousuit malgré la volonté de certains pays occidentaux de recentrer l’action sur l’Europe[3]. Cette évolution est particulièrement marquée dans le domaine de l’éducation. Initialement, les réflexions de l’Unesco dans ce domaine sont axées principalement sur les préoccupations des pays industrialisés d’Europe occidentale, comme en témoignent le séminaire de l’Unesco d’Ashridge (Royaume-Uni, août 1948) sur l’éducation et la formation des enseignants, rassemblant huit nationalités (essentiellement européennes)[4], la conférence d’Elseneur (Danemark, 1949), accueillant une majorité écrasante d’Occidentaux (sur les 79 délégués et observateurs, 59 viennent d’Europe de l’ouest et 14 d’Amérique du Nord)[5], le « stage international d'études sur les méthodes et techniques utilisées dans l'éducation populaire des adultes et son ouverture sur le monde » (Mondsee, Autriche, 1950), et le séminaire sur « les arts plastiques dans l’enseignement général » (Bristol, juillet 1951)[6]. Dans le contexte de la reconstruction et du problème des zones rurales attardées, l’éducation des adultes y est envisagée principalement du point de vue des questions de la formation professionnelle et de la formation continue. Le grave problème de l’analphabétisme de masse dans les pays dits « sous-développés » n’est pratiquement pas envisagé[7]. À partir de 1951, le « Comité consultatif sur l’éducation des adultes », créé au sein de l’Unesco, critique la focalisation de celle-ci sur les problèmes éducatifs de l’Europe occidentale, et l’incite à se consacrer davantage aux problèmes de « l’éducation ouvrière dans les régions insuffisamment développées »[8]. De même, dans les études sur l’éducation menées par l’Unesco dans les premières années, l’Afrique est complètement négligée : « il y aura lieu de se préoccuper plus tard de l’Afrique », affirme explicitement Margaret Read en 1947[9]. Dans L’analphabétisme dans le monde (1953), on ne trouve aucune donnée sur l’Afrique, alors que cet ouvrage se veut une synthèse de la situation mondiale sur la question[10]. En 1954, plusieurs membres du conseil executif poussent l’Unesco à se consacrer davantage aux problèmes de l’éducation dans les pays sous-développés[11]. Peu à peu l’Unesco s’efforce de combler ces lacunes. Ainsi à partir de 1955, le rapport annuel Les Services bibliographiques dans le monde contient certaines informations sur les territoires africains[12]. Les efforts éducatifs de l’Unesco s’orientent à partir de 1960 de plus en plus vers les besoins des pays en voie de développement, comme en témoigne l’évolution de la proportion des articles consacrés à ces pays dans la Revue internationale de l’éducation des adultes et de la jeunesse.
Cette évolution concerne aussi les autres domaines d’activité. Orientées dans les années 1940 vers les besoins des pays dévastés par la guerre, les études menées par l’Unesco sur les moyens de télécommunication modernes s’orientent dans les années 1950 et surtout 1960 spécifiquement vers les besoins des pays en voie de développement[13]. Il en va de même pour le système des bons d’entraide[14], pour les études sur les problèmes de fourniture en papier d’impression, sur la production, la commercialisation, et la circulation internationale des livres[15], pour la série « Etudes et documents de politique scientifique », pour le projet majeur des zones arides et le projet majeur Orient-Ocident[16]. L’Unesco connaît donc au fil de la période un important élargissement de ses activités vers le Tiers Monde. Il convient également de prendre conscience d’un infléchissement de ses projets vers l’objectif de développement économique.

8.1.2. Infléchissement des actions vers l’objectif de développement économique.

On observe au fil de la période une tendance de nombreux projets de l’Unesco, dans des domaines variés, à s’infléchir vers l’objectif de développement économique, alors que cette composante n’était pas prévue initialement. Ainsi, par exemple, dans le cadre du projet visant à la mise en place d’un institut international de l’hylée amazonienne (IIHA), projet qui a un objectif scientifique, est entreprise en 1948 l’« enquête du Rio Huallaga », menée dans l’objectif de développement économique et social de cette vallée et de ses possibilités de mise en valeur agricole pour fournir des ressources alimentaires ; cette enquête se fait dans l’espoir que cette vallée devienne une « grande région agricole » et le lieu d’une « colonisation humaine » importante[17]. De même, en Egypte dans les années 1950, les équipes éducatives de l’Asfec orientent de plus en plus leur action auprès des villageois vers l’objectif d’amélioration de leur cadre et de leurs conditions de vie matérielles, notamment par la promotion de l’hygiène et la lutte contre l’insalubrité[18] ; l’Asfec développe notamment, au début des années 1950, un ambitieux projet de construction d’un « nouveau village », selon des principes modernes de planification villageoise : il s’agit de reloger les habitants de l’ancien village de Gourna, vétuste et insalubre, dans des habitations modernes et saines[19]. De même, à la conférence intergouvernementale pour l’Unisist, en 1971, l’accent est mis sur les problèmes spécifiques des pays en voie de développement, alors que dans les études préparatoires cet aspect n’avait pas été pris en compte ; Maheu y plaide avec succès pour l’élargissement de l’Unisist aux sciences appliquées et aux techniques, dans l’objectif du développement économique des pays en voie de développement[20]. Au fil des années, l’esprit de l’Unisist est de plus en plus axé vers cet objectif[21]. De même, l’étude Tendances principales de la recherche dans les sciences sociales et humaines (1970), dont l’objectif principal est intellectuel, vise aussi, et de plus en plus au fil de sa réalisation, à apporter une « contribution essentielle au progrès économique et social »[22] ; dans la préface à la première partie de l’ouvrage en 1970, Maheu souligne cette évolution et affirme l’ambition de cette étude de contribuer à l’« amélioration des conditions d’existence des peuples » et en particulier des peuples du Tiers Monde[23]. De même, dans les années 1960-70, les réflexions de l’Unesco sur la question de la libre circulation de l’information s’inscrivent de plus en plus dans l’optique du problème de l’inégalité d’accès à l’information et de production de l’information, entre pays développés et pays en voie de développement[24].
Ainsi, de nombreux projets, qui ne tendent initialement pas spécialement à promouvoir le développement économique, s’infléchissent au fil de leur réalisation vers cet objectif. En outre, peu à peu, le développement économique tend à devenir l’objectif spécifique d’un nombre croissant de projets.

Le développement économique comme objectif spécifique.

Le développement économique constitue en fait dès les premières années l’objectif spécifique de certains projets. Cette action s’inscrit notamment dans le cadre de l’action d’assistance technique du système des Nations Unies[25]. C’est le cas notamment du projet indien-andin, auquel participent plusieurs institutions des Nations Unies, dont l’Unesco. Il vise à organiser l’émigration des Indiens des hauts plateaux des Andes, qui sont, dans leur region d’origine, acculés à la misère par l’expansion des grandes propriétés terriennes (les haciendas)[26]. Il s’agit de mettre un frein à l’exode rural de ces Indiens qui sont chaque année 20 000 à 30 000 à émigrer vers les villes de la côte, où ils constituent comme l’observe Alfred Métraux « un prolétariat misérable », et de les inciter à coloniser plutôt la vaste région rurale et peu peuplée du Tambopata, dans l’est, région chaude de climat subtropical[27]. L’Unesco participe au projet indien-andin à partir de 1947 par l’envoi d’un expert au Pérou et en Bolivie[28]. Métraux prend une part active au projet à partir de 1953 ; il observe les mauvaises conditions sanitaires de ces indiens qui, une fois émigrés dans les villes, succombent rapidement à des maladies, et il défend, comme l’ONU, la thèse de la colonisation massive du Tambopata ; il observe que le principal obstacle à une telle colonisation est le manque de routes d’accès, et prône la construction de routes et l’attribution de titres de propriété aux Indiens ; il s’oppose à la thèse de l’inadaptabilité physique des Indiens aux conditions des terres chaudes, thèse très répandue à l’époque[29]. En 1954, sur le conseil de Métraux, le gouvernement du Pérou fait des démarches auprès de la BIRD pour obtenir des crédits destinés à la construction d’une route. Le projet indien-andin se heurte à l’opposition de nombreux intellectuels progressistes latino-américains, qui dénoncent son aspect paternaliste. Métraux lui-même ne saisit pas bien les implications politiques du projet : « il y a tout un arrière-fond politique que je pressens, mais que je ne comprends pas bien », écrit-il en novembre 1953. Selon M. Arca Parro, expert des Nations Unies, le projet est « une tentative de diversion pour faire oublier les réclamations, toujours plus nombreuses et plus pressantes, des collectivités indigènes qui demandent des terres »[30]. Selon Claude Auroi :
« rétrospectivement cette volonté de forcer les migrations vers l’est apparaît comme une entreprise vaine. Les Indiens ont continué à émigrer prioritairement vers la côte et ont peu à peu « andinisé » les villes du Pérou côtier. Ils sont souvent devenus des éléments progressistes de la dynamique sociale, et ne sont pas forcément restés à l’état de prolétariat misérable. Tandis que ceux qui sont partis vers les vallées chaudes ont trouvé des infrastructures précaires voire inexistantes, et ont dû dès lors soit entrer dans un système de migration ou déplacements temporaires permanents entre la sierra et les vallées, soit s’établir et souvent, comme dans le Haut Huallaga, cultiver des produits illicites pour survivre. »[31]
Si ce projet semble donc avoir été un échec, l’Unesco a cependant eu le mérite, en y participant, de contribuer à faire reconnaître aux gouvernements concernés la réalité de la situation économique catastrophique des indiens, notamment grâce aux études menées à ce sujet par Métraux[32].
Par ailleurs, dès les premières années, l’Unesco se préoccupe de politique de santé, et en particulier de prévention sanitaire, notamment au moyen de films[33]. L’évolution des lieux choisis pour ces films, qui portent initialement sur les problèmes sanitaires propres à l’Europe de l’immédiat après-guerre, révèle une préoccupation croissante pour les problèmes sanitaires du Tiers Monde. Cependant, ces films sont souvent de qualité médiocre et manichéens, comme le déplore l’Unesco elle-même ; ainsi, à propos du film sur la malaria en Irak, l’Unesco observe : « l’image illustrant la guérison des malades est un peu trop militaire ; on dirait même que les gens sont en train d’etre fusillés »[34]. De plus, ces films sont très peu diffusés.
A partir de 1950, le département des sciences sociales s’efforce de participer au programme d’assistance technique, sous l’impulsion d’Alva Myrdal et avec le soutien notamment de Charles Ascher et de Henri Laugier. Bien que cela s’avère difficile à cause du manque de compréhension par les gouvernements de la manière dont les sciences sociales peuvent contribuer au développement économique, les efforts aboutissent cependant à la création de certaines institutions de recherche dans le Tiers Monde, comme celle en 1955 du centre économique pour l’Amérique latine (CEPAL), à Santiago du Chili, chargé d’étudier les problèmes sociaux[35]. Ils aboutissent aussi à des réflexions sur l’urbanisation et la planification urbaine dans les pays en voie de développement[36], souvent menées en coopération avec l’ONU[37]. Des réflexions sur ce thème avaient été préconisées dès la création de l’Unesco par Huxley[38].
C’est surtout dans les années 1960 que l’action de l’Unesco consacrée explicitement au développement economique augmente beaucoup, notamment dans le cadre de la première décennie du développement, lancée par l’ONU en 1961, à laquelle participe l’Unesco[39]. C’est un « grand virage », une « grande mutation » que l’Unesco a conscience de vivre dans les années 1960[40]. Maheu développe l’idée que l’aide économique aux pays en voie de développement est « une exigence morale », et qu’elle s’inscrit complètement dans les attributions de l’Unesco, puisqu’il s’agit de permettre aux habitants des pays en voie de développement de « vivre conformément aux droits de l’homme », et que cette aide doit aussi viser à être « une assurance contre la guerre »[41].
Cette action passe par de nombreuses études, réalisées par le département des sciences sociales. Ainsi, au sein de ce département, un bureau d’analyse sur le rôle de l’éducation, des sciences, de la technologie, et des communications de masse dans le développement économique est créé en 1961[42] ; en 1970, l’Unesco organise un symposium sur le rôle des sciences sociales dans le développement[43]. Cette action passe aussi par des efforts de sensibilisation de l’opinion à l’aide au développement, par des films[44], et des articles dans le Courrier de l’Unesco[45]. Cependant ces efforts sont souvent des échecs. Ainsi, le Centre africain pour la formation administrative et la recherche pour le développement (CAFRAD) établi par l’Unesco à Tanger en 1965, ne réussit pas à fonctionner ; et le centre de recherche sur le développement économique et social en Asie du sud-est est supprimé en 1967[46].
Certains États occidentaux n’approuvent pas le fait que l’Unesco se consacre de plus en plus à l’action matérielle et au développement économique ; c’est le cas de la France, qui, en 1961, estime que cette tendance « détourn[e] l’Unesco de sa vocation initiale » ; la France prône un retour aux objectifs intellectuels initiaux de l’Unesco[47], veut « préserver le caractère propre de l’Unesco », et estime qu’« il n’est pas souhaitable que l’Unesco devienne un ‘servant de fonds’ au risque de perdre de vue sa mission initiale d’orientation intellectuelle »[48]. En revanche de nombreux États, et notamment les États-Unis, l’URSS, le Royaume-Uni, la RFA, et les pays en voie de développement, sont très favorables à cette tendance croissante[49], de même que l’Eglise[50].
Certains fonctionnaires de l’Unesco déplorent dans les années 1960 un déséquilibre, du fait qu’une proportion croissante du budget est consacré aux projets d’assistance technique, alors que le personnel continue à consacrer la plupart de son temps aux activités intellectuelles[51].
L’Unesco s’efforce de mener son action en vue du développement économique dans un objectif non seulement matériel mais aussi « moral et spirituel »[52]. L’Unesco souligne l’idée qu’il faut mettre en commun entre pays développés et pays en voie de développement les ressouces de l’éducation, de la science, de la technologie, de l’information et de la culture. Adishesiah fait valoir que « l’aide n’est ni un moyen de corruption ni une aumône charitable », et que « les politiques d’aide reposent sur le fait inéluctable que nous vivons dans un monde de plus en plus étroit, et que le bien-être de tous est l’affaire de chacun »[53].
En 1970 est publié le « rapport Pearson », intitulé Vers une action commune pour le développement du Tiers Monde, résultat du travail d’une commission d’étude dirigée par Lester Pearson, et chargée par la Banque mondiale de définir les grandes lignes d’une action commune pour le développement du Tiers Monde. Ce rapport constate que « l’accélération du progrès, depuis la révolution industrielle […] a creusé un fossé profond entre les pays industrialisés et le reste du monde », fossé qui ne cesse de s’accentuer. Il condamne « le comportement de certains pays donateurs qui ont cherché à tirer de leur aide des avantages politiques ou économiques », et observe que cette attitude « a mis en éveil la susceptibilité des dirigeants de certains pays en voie de développement », qui « ont désormais tendance à voir dans cette politique […] une forme d’intervention néocolonialiste », et que réciproquement, « dans certains pays donateurs, on constate une opposition ou du moins une indifférence grandissante à l’égard de l’aide au développement, considérée comme coûteuse, stérile, inefficace et inutile ». Il fait valoir que « si les pays pauvres qui totalisent les deux-tiers de la population mondiale peuvent se développer, le développement et le progrès des pays riches et industrialisés ne pourront certainement qu’y gagner »[54]. Le rapport Pearson est représentatif de la pensée « développementaliste », idéologie qui préconise le développement économique des pays pauvres par un recours à des méthodes compatibles avec l’expansion d’une économie libérale, c'est-à-dire qui préconise l’investissement direct de capitaux privés[55]. Au début des années 1970, sous l’influence du rapport Pearson, l’idée se répand d’une « crise de l’aide » au développement. Le rapport Apprendre à être (1972) s’attache à y réfléchir[56]. En 1973, devant le conseil économique et social, Maheu conteste l’idée d’une crise de l’aide, la considérant comme « outrancière » et « défaitiste ». Il reconnaît cependant la nécessité d’apporter des « révisions et mutations » à l’aide au développement. Selon lui, l’Unesco, dans son action d’aide au développement, ne se trouve pas devant un « constat d’échec », mais seulement devant un « passage critique ». Il observe qu’elle prend désormais mieux en compte « les limites de l’aide » et que « bien des illusions se sont dissipées ». Il reconnaît que « l’aide n’est pas en mesure de jouer un rôle immédiat majeur dans la résorption de l’écart entre pays développés et pays sous-développés », et estime que l’aide apportée par l’Unesco doit en realité se concentrer davantage sur l’aspect qualitatif que quantitatif. Il rappelle les possibilités limitées de l’Unesco et observe : « les organisations internationales ne sauraient être tenues pour responsables de […] l’aggravation de l’écart qui sépare les pays sous-développés des pays développés. On ne leur a pas donné les moyens d’intervention décisifs. Peut-on reprocher à un casse-noisettes de ne pas faire le travail d’un marteau-pilon ?»[57]. L’ONU elle aussi, dans la planification de la deuxième décennie du développement, lancée en 1971, met l’accent beaucoup plus sur l’aspect qualitatif du développement que cela n’avait été le cas durant la première décennie[58]. À la troisième session de la conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED), à Santiago, en 1974, la notion de NOEI est mise en forme. Elle est fondée sur l’idée que les pays en voie de développement se trouvent pénalisés par les termes du commerce international, et donc qu’il faut modifier ces termes dans un sens qui leur soit moins défavorable ; il s’agit en particulier de remplacer l’aide par du commerce (« Trade, not aid »). En 1974, la conférence générale de l’Unesco adopte elle aussi une résolution sur le NOEI, mais, comme l’observe Prévost, « laborieusement » et dans l’« incohérence », car cette notion suscite beaucoup de controverses[59]. En outre, au début des années 1970, l’Unesco développe des réflexions sur la question des « limites de la croissance », sous l’influence notamment des réflexions du club de Rome[60]. Le rapport Faure, sans aller jusqu’à prôner une réduction de la croissance économique, préconise « une croissance orientée vers la qualité de la vie et vers la recherche des équilibres humains »[61].
Ainsi, l’Unesco s’oriente de plus en plus vers l’objectif de développement économique au fil des années et, corollairement, prend de plus en plus la mesure de la difficulté de cet objectif. Une modalité originale qu’elle développe pour œuvrer au développement économique est de mettre à contribution pour cela les particularités culturelles des peuples du Tiers Monde.

8.1.3. Mise à profit des particularités culturelles pour le développement économique.

Dès les années 1950, l’Unesco s’intéresse à l’étude des changements apportés par la mécanisation, l’industrialisation, l’automation, et l’urbanisation, sur la société, et en particulier de leurs effets sur la survie des cultures particulières[62]. Dans un article du Courrier de l’Unesco en 1953 intitulé « le choc du machinisme », Métraux estime irréversible l’industrialisation des sociétés rurales et indigènes, et observe que « le prix de l’industrialisation, en termes de souffrance humaine, a été la plupart du temps bien plus élevé qu’on ne le croit » ; il souligne l’« antagonisme larvé » des populations contre ces changements ; il affirme qu’ « aucun changement ne sera accepté ou n’aura d’effets durables s’il ne correspond pas à un système de valeurs », et souligne que « pour qu’une transformation s’effectue dans une culture, il faut que les innovations correspondent aux désirs des individus et ne se heurtent pas aux attitudes profondément enracinées dans la culture » ; il souligne l’importance d’« obtenir l’accord et le concours de la population interessée »[63].
En 1954 l’Unesco réunit à Abidjan une conférence de sociologues portant sur l’impact social de l’industrialisation et des conditions urbaines en Afrique[64]. L’ONU estime que cette conférence est « d’une importance centrale » et y envoie un représentant[65]. Julia Henderson, de l’ONU, est elle-même très intéressée par ce thème, dans la perspective du développement communautaire[66]. En 1956, l’Unesco met en place à Calcutta, conjointement avec le gouvernement indien, un « centre de recherche sur les implications sociales de l’industrialisation »[67]. La même année, un groupe de sociologues américains réuni par l’Unesco estime que le département des sciences sociales de l’Unesco a un rôle majeur à jouer dans l’étude des implications sociales de l’industrialisation et préconise l’élaboration d’un « projet majeur sur les implications sociales du changement technologique ». Le gouvernement américain y est favorable, de même que le CISS et la fédération mondiale de la santé mentale[68]. Ce projet majeur ne sera finalement pas adopté. Les réflexions de l’Unesco sur les implications sociales du changement technologique, si elles n’ont pas abouti à des conclusions claires, sont néanmoins révélatrices d’une alternance entre une vision optimiste et une vision craintive de ce changement et de ses répercussions sur les identités culturelles[69].
Par ailleurs, l’Unesco préconise dès les années 1950 l’utilisation des ressources culturelles propres aux pays en voie de développement afin de contribuer à leur développement économique ; c’est ce qui sera appelé le « développement endogène ». Dès ces années, certaines voix se font entendre à l’Unesco pour affirmer la nécessité de ne pas se contenter, dans l’assistance technique, d’un transfert de compétences. C’est le cas d’Henri Laugier, alors représentant de la France au conseil exécutif, qui prône une modification des caractères de l’assistance technique ; selon lui, au lieu d’envoyer des experts dans les pays demandeurs, l’Unesco devrait plutôt former sur place des experts nationaux[70]. Mais ces voix restent alors minoritaires et sans échos. Ce n’est qu’au début des années 1960 qu’une prise de conscience se produit. Hemptinne estime que l’Unesco a été la première institution du système des Nations Unies à accomplir cette prise de conscience. En effet, dès 1962, Maheu préconise qu’une politique de « développement endogène » prenne le pas sur le transfert horizontal de technologie et sur l’apport de capitaux extérieurs[71]. En 1963, à l’ouverture de la conférence UNSCAT à Genève, Maheu promeut ce concept, affirmant que « le problème du progrès technologique des régions encore insuffisamment développées ne peut être fondamentalement résolu par l’importation de techniques étrangères ». Il affirme que si les transferts de savoir-faire et d’équipement constituent « la méthode la plus rapide et la plus commode » pour aider les pays en voie de développement et s’ils présentent une « utilité pratique immédiate », néanmoins « ce serait s’abuser gravement que de penser qu’ils peuvent à eux seuls résoudre le problème de l’aide au progrès technologique des pays insuffisamment développés ». Selon lui, « la seule solution radicale » serait la mise en place d’un processus de développement endogène[72]. Victor Kovda, chef du secteur des sciences, fait un discours dans le même sens à cette même conférence, affirmant que l’Unesco vise désormais à aider chaque pays à constituer son propre « potentiel scientifique et technique » (PST), défini comme « un ensemble opérationel de talents et de ressources dont il doit disposer souverainement afin de définir et de résoudre ses problèmes d’ordre national, régional ou international dans le domaine de la science et de ses applications pratiques », et d’atteindre l’« autonomie scientifique et technique »[73]. Devant le conseil économique et social en 1963, Maheu insiste sur la volonté de l’Unesco de se consacrer au développement endogène : « il faut aller à la racine du sous-développement pour le résoudre définitivement, sinon les pays sous-développés seront tributaires d’une technologie etrangère à eux qu’ils auront empruntée sans la comprendre »[74]. Au sein du secrétariat de l’Unesco, cette prise de conscience donne lieu à la formulation de réflexions approfondies[75]. Yvan de Hemptinne, chef de la division des politiques scientifiques, y joue un rôle majeur, développant l’idée que l’autonomie scientifique est « une condition essentielle de la véritable indépendance nationale »[76]. Il estime que sur ce plan la première décennie du développement (1960-70) a été un « grand échec », qu’elle a eu des « résultats extrêmement décevants », car elle a consisté selon lui en une « transposition mimétique des concepts et méthodes du plan Marshall au développement des pays du Tiers Monde » et n’a pas assez promu le développement endogène[77]. L’orientaliste français Jacques Berque contribue lui aussi à ces réflexions ; en 1969, il soumet à l’Unesco un projet d’étude sur « la pluralité culturelle dans l’unité du progrès technologique »[78]. En 1962, l’Unesco publie Transformations sociales et développement économique[79] ; cet ouvrage, qui contient des études portant sur les problèmes économiques du Tiers Monde, entend exprimer des conceptions développées par des hommes du Tiers Monde ; c’est le cas notamment de l’article sur les « vues du Mahatma Gandhi sur les machines et le progrès technique », et de celui sur les « conceptions occidentale et orientale du progrès économique »[80]. En 1973, Maheu déclare aux Nations Unies : « le développement, c’est l’état de civilisation où la science, cessant d’être une magie étrangère, s’insère dans le tissu social pour se faire progressivement culture »[81]. En 1974, il critique l’assistance technique telle qu’elle a été menée dans les décennies précédentes par l’Unesco, « visant essentiellement des objectifs économiques susceptibles d’être rapidement atteints », et consistant en « des transferts de technologie immédiats ». Il insiste sur l’importance de la notion de « dimension humaine » du développement, qui prend en compte les particularités culturelles des pays en voie de développement[82].
Plusieurs États membres jouent également un rôle dans cette prise de conscience. Ainsi, en 1963, dans ses commentaires et propositions sur le prochain programme et budget, le gouvernement français affirme : « l’aide aux pays en voie de développement ne doit pas consister uniquement à importer chez eux des procédés et des recettes, ou des systèmes, mais les mettre en état de contribuer eux-mêmes le plus rapidement possible à leur propre développement scientifique et technique par la création d’instituts de recherche ou d’application adaptés à leurs propres besoins. […] Sinon on se trouvera en présence d’une nouvelle forme de colonisation »[83]. En 1965, le gouvernement de Tanzanie souligne que « l’assistance technique à court terme n’est dans l’intérêt ni de l’Unesco ni des États membres », et incite l’Unesco à s’attacher à favoriser le développement à long terme, au moyen notamment de la formation de personnel local[84].
L’Unesco tente de faire passer ces réflexions dans le domaine de l’action. Ainsi, le PEMA s’efforce explicitement de contribuer au développement endogène[85]. En 1970, l’Unesco publie une Enquête sur le potentiel scientifique et technique des pays d’Afrique, qui recense tous les centres et instituts de recherches, ministères, et universités des États d’Afrique, travail obtenu à la suite de questionnaires envoyés aux États et de visites d’enquêteurs[86]. Cependant, si au début des années 1970 l’Unesco s’intéresse de plus en plus au rôle des cultures particulières dans le développement économique du Tiers Monde[87], jusqu’en 1974 l’assistance technique menée par l’Unesco s’est en fait caractérisée surtout par un transfert à sens unique de méthodes, de techniques, de compétences, d’équipement venus des pays occidentaux. Les besoins nationaux spécifiques n’ont souvent pas assez été pris en compte, et les ressources culturelles propres aux États concernés n’ont pas été assez mises à profit[88]. Comme l’observe Prévost, durant les années 1960-70, malgré une prise de conscience de ces questions par Maheu et par certains fonctionnaires, la majorité des fonctionnaires de l’Unesco « comprenaient mal le problème » : « il n’existait pour eux qu’une technologie ; ils ne pouvaient en concevoir, ni même en rêver, de différentes »[89]. Ainsi, durant toute la période, malgré d’importants efforts de l’Unesco en ce sens, les particularités culturelles des peuples du Tiers Monde n’ont pas vraiment été mises à profit en vue de contribuer au développement économique. Il convient à présent de faire une place à la question de l’augmentation de la population mondiale et de l’alimentation, qui a beaucoup préoccupé l’Unesco.

8.1.4. Accroissement démographique et alimentation.

L’Unesco s’est particulièrement intéressée, tout au long des années, à la question de l’augmentation de la population mondiale et au problème de l’alimentation. Cette préoccupation avait des antécédents avec les travaux menés à partir de 1938 par la conférence d’experts sur les migrations, qui avait abouti à la création du « comité permanent sur les migrations », chargé de considérer les problèmes liés aux migrations[90]. Ces questions intéressent l’ONU dès sa création. À l’assemblée générale de l’ONU d’octobre 1948, une résolution est adoptée, soulignant « l’enjeu mondial du problème migratoire », et affirmant que « le progrès économique des pays sous-développés peut être considérablement favorisé par la réalisation d’un programme de migrations à l’échelle internationale » et qu’il faut donc soulager ces pays de leur « congestion humaine » ; elle recommande la mise en place d’une « commission sur les migrations », qui centraliserait les recherches et les études sur les migrations, publierait un annuaire démographique, et formulerait un programme d’action internationale dans ce domaine[91].
Au sein de l’Unesco, cette préoccupation est introduite sous l’impulsion de Huxley, qui est très inquiet de l’augmentation de la population mondiale, qu’il juge excessive, et qui estime « irrémédiables » « la mauvaise santé et la sous-alimentation de la majorité de la race humaine »[92]. Rapidement, l’Unesco développe une action dans ce domaine, prônant le contrôle de l’augmentation démographique, action qui interfère avec celle de l’ONU[93]. À la conférence générale de 1946, l’Unesco inclut dans son programme l’analyse des zones connaissant des croissances ou des déclins importants de population et l’étude des effets culturels de la restriction ou de la stimulation des mouvements de population à grande échelle. À la conférence générale de 1947, l’Unesco inclut dans son programme la préparation d’un manuel récapitulant l’action déjà faite dans les États membres pour étudier les tensions découlant des mouvements de population[94]. En 1949, l’Unesco choisit comme thème central de ses efforts en matière de propagation de la science dans le grand public le thème « les hommes et leur nourriture », sous la forme d’une série de publications[95]. Torres Bodet souligne l’importance à ses yeux de ce programme, qui « a pour objet de faire prendre conscience aux populations du monde entier de l’un des plus graves problèmes qui se pose à l’humanité ». Il développe une vision alarmiste, évoquant un grand « danger », la perspective d’une « famine », et la nécessité urgente d’avoir recours à la science pour « préserver et augmenter nos ressources alimentaires »[96].
Dans sa contribution à l’enquête sur les droits de l’homme en 1949, Aldous Huxley se concentre sur le problème de la pression démographique dans le monde ; il développe une vision catastrophiste de l’avenir de l’espèce humaine, fondée sur l’idée que la quantité de nourriture sera bientôt insuffisante pour nourrir une humanité en croissance continue. Il s’inquiète de la stagnation démographique des peuples européens au profit des autres peuples et notamment de ceux du Nouveau Monde, estimant que cela entraînera une diminution du « coefficient moyen d’intelligence » de la population mondiale ; il remet en question la légitimité du respect universel des droits de l’homme dans le cadre d’une telle diminution de la qualité intellectuelle de l’humanité[97]. En fait, non seulement ses idées sont en grande partie hors-sujet par rapport au thème du recueil, mais leur publication par l’Unesco peut apparaître choquante par leur absence de respect des droits de l’homme.
En 1950, l’Unesco organise une réunion d’experts sur les problèmes de population[98]. Alva Myrdal s’efforce de développer au sein du département des sciences sociales des réflexions sur ces questions[99]. En 1950, l’Unesco soutient la publication d’un ouvrage d’Alva Myrdal et de Paul Vincent, intitulé Sommes-nous trop nombreux ? L’ouvrage vise à informer le grand public sur les problèmes démographiques, qui, « présentés de façon fallacieuse à un public insuffisamment averti, risquent de devenir désormais un facteur de trouble dans les relations internationales ». Les auteurs critiquent la théorie malthusienne d’un « optimum de population » mondiale. Selon Myrdal, les termes de « surpeuplement », de « sous-peuplement », de « pression démographique » ne sont pas adaptés et sont à bannir, n’étant que des survivances de la théorie malthusienne. Selon elle, « le terme ‘surpeuplement’ n’est guère qu’une autre façon, plus vague, de désigner la pauvreté ». Elle estime que ces notions n’ont aucune signification objective, mais qu’elles portent en elles un « danger », car, inculquées à « une population ignorante », elles peuvent « constituer l’un des moyens psychologiques et idéologiques de préparer un pays à la guerre ». Cependant, les auteurs, évoquant les risques que comporte la forte expansion démographique en cours en Asie, s’affirment confiants dans l’idée d’une prise en charge croissante de la question démographique par les États, par un contrôle sur la fécondité et par l’organisation de transferts de population[100]. Ainsi, on observe de la part d’Alva Mydal une conception nuancée sur cette question, contrairement à celle de Julian et d’Aldous Huxley.
En 1950-1951, l’Unesco publie une série d’études intitulée « Les hommes et leur nourriture », à laquelle participent notamment Aldous Huxley, Margaret Mead et Alva Myrdal, consacrée au problème de la croissance de la population mondiale, dans le contexte de l’inquiétude causée par l’idée que la nourriture serait disponible en quantité limitée et bientôt insuffisante. Elle aborde les problèmes démographiques et alimentaires en Amérique latine et en Asie[101], étudie les progrès scientifiques, technologiques, agricoles, et administratifs permettant d’augmenter la quantité de nourriture disponible[102], les liens entre alimentation, structure sociale, et progrès social[103], et sonne l’alarme au sujet de ce qui est perçu comme un grave risque de surpopulation mondiale[104].
Dans les années suivantes, l’Unesco poursuit des études sur la population sous l’égide de la commission de la population de l’Ecosoc, et présente une étude sur la question à la conférence mondiale sur la population, organisée par l’Ecosoc à Rome en 1954[105]. À cette conférence s’expriment des contestations sur la position de l’Unesco à ce sujet, notamment de la part des catholiques[106]. L’opposition des catholiques s’exprime aussi dans la presse et par le biais d’organisations catholiques[107]. Une partie relativement importante de la presse, même non catholique, est hostile ou sceptique à l’égard des théories néo-malthusiennes développées par l’Unesco dans les années 1950[108].
Au fil des années, le gouvernement américain se préoccupe de plus en plus de la question démographique mondiale. Si en 1959, Eisenhower déclare qu’une telle question était trop « délicate » pour faire l’objet des préoccupations du gouvernement, à partir de Kennedy, les États-Unis commencent à la prendre en compte ; le président Johnson est le premier président américain à porter assistance aux nations qui cherchent à entreprendre des programmes de contrôle de population ; en 1965, le gouvernement américain recommande à l’Unesco de se préoccuper de la question de la population mondiale dans les pays en voie de développement. La commission nationale américaine encourage vivement l’Unesco à se préoccuper de ces questions[109].
L’ONU, elle aussi, se montre active dans ce domaine dans les années 1960. En 1962 est votée à l’ONU une résolution pour soutenir la recherche sur les problèmes de surpopulation dans le monde[110]. Le fonds des Nations Unies pour les activités sur la population (United Nations Fund for Population Activities, UNFPA) est actif[111]. En 1965, l’ONU organise à Belgrade un Congrès mondial de la population, auquel participe l’Unesco[112].
Durant toute la période et jusqu’à sa mort en 1975, Huxley se fait le porte-parole des théories malthusiennes. En 1959, il les expose dans un discours à l’université de Chicago, évoquant de manière dramatisée les « effrayants problèmes » et même la « catastrophe » que poserait selon lui la poursuite de l’augmentation de la population mondiale, augmentation qui entraînerait une « dégradation » de la qualité de la vie[113]. En 1961, à la conférence sur la « crise mondiale de la population », Huxley répète les mêmes idées, affirmant que « la quantité menace la qualité » et que « l’homme risque de devenir le cancer de la planète » à moins que l’ONU et l’Unesco ne traitent rapidement ce problème[114].
L’Unesco promeut la planification familiale et la question de l’alimentation dans les pays en voie de développement par des films et des dessins animés[115], et traite dans le Courrier de l’Unesco et dans Nature et ressources des « graves problèmes » que suscitent l’« extraordinaire poussée démographique » et le problème de l’alimentation[116]. Cependant ces articles entraînent des controverses au sein même du secrétariat. Ainsi, les articles de F. Notestein et J. Simon, dans le Courrier de l’Unesco de mai 1974, affirment que le problème de la croissance démographique du monde n’est pas lié à celui des ressources naturelles disponibles. Ces articles, s’ils sont approuvés par Auger, suscitent les protestations de Michel Batisse, directeur du département des sciences de l’environnement et de la recherche sur les ressources naturelles, qui reproche à ses auteurs de « s’abriter derrière une croyance aveugle à la toute-puissance de la technologie »[117]. En 1968, l’Unesco réunit un comité spécial d’experts pour définir ses responsabilités et sa position dans le domaine de la population et de l’alimentation[118]. Au milieu des années 1960, l’Unesco est confrontée à la question de savoir si son action d’aide au développement doit comporter une aide alimentaire. D’un côté, cela apparaît comme une extension indue de ses attributions, mais de l’autre, il apparaît que l’aide alimentaire est dans certains cas une condition nécessaire pour la réussite d’un projet[119]. Aucune réponse nette n’est formulée, mais l’Unesco entame une coopération avec le programme alimentaire mondial (PAM)[120]. Au début des années 1970, les États-Unis poussent l’Unesco à s’engager plus activement encore sur les questions de population et d’alimentation[121]. 1974 est déclarée par l’ONU « année internationale de la population ». Cependant, ces questions continuent jusqu’à la fin de la période à susciter des controverses et des réticences de la part de plusieurs pays, notamment latino-américains (car catholiques)[122].
Ainsi, l’engagement de l’Unesco sur la question de l’accroissement démographique et de l’alimentation reste surtout théorique ; ce n’est que vers la fin de la période qu’il se traduit par une volonté d’action concrète ; il demeure un sujet de controverses et d’incertitudes.
L’Unesco a donc connu une évolution générale de ses préoccupations et de ses actions de l’aspect intellectuel vers l’aspect matériel. Elle est particulièrement prononcée dans le domaine éducatif.

8.2. Conceptualisations et expérimentations dans le domaine éducatif.

« Education de base » et « développement communautaire ».

Dès sa création, l’Unesco développe le concept d’éducation de base, qui vise à « élev[er] le niveau de vie de tous les hommes », lutter contre la « pauvreté, la maladie », aider l’homme à « s’adapt[er] aux transformations de son milieu et exercer une action sur son ambiance physique et sociale » , lui faire acquérir « la connaissance et la compréhension […] des processus économiques », les « techniques professionnelles en matière de production économique »[123]. Dès le début, l’enseignement de la lecture et de l’écriture est conçu seulement comme un outil en vue de permettre l’amélioration des conditions matérielles de vie[124]. Les individus auprès desquels l’Unesco entend appliquer l’éducation de base sont conçus plus en tant que « travailleurs » qu’en tant que personnes[125]. L’Unesco vise par l’éducation de base à aider l’humanité à s’adapter aux modifications techniques, sociales, culturelles qu’implique le passage à la vie industrielle moderne. Les écoles, qui « exercent une influence conservatrice […], en éveillant le respect envers les traditions et les anciennes méthodes » doivent modifier leur orientation et être utilisées « pour aider à répandre les bienfaits de l’industrialisation et à neutraliser ses méfaits »[126]. Il s’agit d’aider les habitants à « réaliser les progrès économiques et sociaux qui leur permettront de tenir leur rang dans le monde moderne »[127]. Il s’agit d’« aider les habitants des zones retardées sur le plan éducatif et sous-développées sur le plan économique à élever leur niveau de vie social et économique, et ce autant que possible grâce à leurs propres efforts et avec leurs propres ressources », de « leur faire comprendre qu’ils peuvent améliorer leur situation économique »[128]. L’Unesco destine l’éducation de base « tout spécialement aux régions attardées du monde […], ainsi qu’aux groupes humains défavorisés des régions industrielles »[129]. L’éducation de base lie ainsi nettement l’éducation et le développement économique[130]. Torres Bodet défend aussi vivement cette idée : en 1952, il affirme : « l’ignorance aggrave les ravages de la maladie, limite la production de denrées alimentaires [...]. La sous-production provoque à son tour la misère et la sous-alimentation, lesquelles favorisent la maladie et l’ignorance. Ainsi s’établit un processus de désintégration économique et sociale ininterrompue »[131]. Son successeur intérimaire, Taylor, s’affirme lui aussi convaincu de la corrélation entre développement économique authentique et éducation[132].
Avec ce concept, l’Unesco s’inscrit dans une certaine mesure dans la continuité de l’action des missionnaires, qui avaient dès le XIXe siècle développé dans les zones où ils se rendaient un enseignement agricole, artisanal, industriel[133].
Les gouvernements qui collaborent avec l’Unesco à l’éducation de base sont intéressés par l’objectif de développement économique de ce concept[134]. En 1955, le gouvernement français crée le « conseil supérieur de l’éducation de base outre-mer ». Le secrétaire d’État à la France d’outre-mer définit ses objectifs : « élever rapidement le niveau de vie des populations d’Afrique noire, grâce beaucoup plus à l’utilisation de leurs propres ressources qu’à une industrialisation et à une mise en valeur qui exigeraient des moyens financiers considérables et qui, de plus, ne sont peut-être pas possibles du fait de certaines conditions défavorables : manque de main d’œuvre, pauvreté des sols » ; « améliorer leurs conditions sociales et économiques d’existence ». Il s’agit aussi de développer une éducation à l’échelle des collectvités. Le secrétaire d’État à la France d’outre-mer souligne l’importance d’associer l’éducation de base avec les programmes de développement économique et social. Il précise que malgré cette orientation vers le développement, « l’éducation de base n’est pas un enseignement au rabais »[135].
Les actions menées par le Crefal (créé en 1951 à Patzcuaro au Mexique[136]) visent en grande partie le développement économique. Les stagiaires du Crefal font des enquêtes dans les villages de la région pour comprendre les besoins de la population. Tout est mis en œuvre pour « relever le niveau de vie de la population », par l’étude des problèmes économiques spécifiques à chaque village. Les cours radiophoniques dispensés, avec l’aide du Crefal, par le père Salcedo dans de nombreux villages de l’est de la Colombie se concentrent sur l’agriculture, l’élevage, l’hygiène, la lutte contre les épidémies, le régime alimentaire : ils s’efforcent ainsi de contribuer à l’amélioration des conditions matérielles de vie[137]. De même, l’expérience associée d’éducation de base du centre de Minneriya à Ceylan vise à relever le niveau de vie de la population ; cependant, selon Torrres Bodet, ses résultats ont été peu concluants[138]. Le projet d’éducation de base mené par l’Unesco à Dujaila en Irak vise au développement économique au moyen d’une expérience agricole[139]. Cela donne lieu à des critiques contre l’Unesco : on lui reproche de ne pas se limiter à l’aspect strictement éducatif et de se mêler indûment d’agriculture ; en 1953, le Britannique Cowell défend la perspective adoptée par l’Unesco, faisant valoir que dans un endroit démuni comme Dujaila « on ne peut pas compartimenter la vie dans des tiroirs étanches » et qu’il est indispensable aux experts de s’occuper de tous les aspects à la fois[140]. Dans le projet associé d’éducation de base à Nayarit au Mexique, il s’agit de développer les compétences agricoles, techniques et sanitaires des habitants de la région, dont la situation économique est désastreuse. Dans celui de Viani (Colombie) sont menés un programme d’économie domestique, qui vise à l’amélioration des conditions matérielles de vie, notamment à une réduction de l’insalubrité[141], un programme de conservation des sols afin de lutter contre l’érosion, qui implique une formation agricole pour les jeunes ruraux, et un programme d’éducation à la santé, en coopération avec l’OMS, qui prévoit la création de centres de santé[142]. Dans le projet associé lancé en Papouasie, est menée une expérience de développement économique et social, visant à améliorer la santé et le bien-être général de la communauté villageoise. C’est en particulier sur la modernisation des techniques d’exploitation des ressources naturelles, en particulier de la technique de culture du riz, que l’Unesco souhaite se concentrer, au moyen de la création d’une société coopérative . Le projet a pour principe de développer l’initiative locale et la responsabilité des habitants, en les aidant à améliorer leurs techniques et donc leur niveau de vie. C’est dans une seconde phase seulement que l’Unesco compte s’attaquer au problème de l’analphabétisme dans cette communauté[143]. Ce projet n’a cependant pas été poursuivi assez longtemps pour obtenir des résultats tangibles. Dans tous ces projets lancés dans les années 1950, l’alphabétisation n’est qu’un outil parmi d’autres pour une action qui vise surtout à l’amélioration des conditions matérielles de vie.
L’exemple du projet de Marbial peut être évoqué plus longuement car c’est en fait la tentative la plus longue lancée dans ce domaine dans ces années. L’Unesco y vise explicitement à « élever le niveau social et économique » de la population. Il s’agit de lutter contre le « cercle vicieux qui emprisonne tant de régions insuffisamment évoluées, où une collectivité qui doit se débattre pour parvenir à assurer sa subsistance ne peut supporter les frais qu’entraîne l’éducation de base, alors que c’est l’éducation seule [… qui peut] permettre d’élever le niveau de vie des habitants »[144]. Le projet vise, au moyen de l’éducation de base, à perfectionner les méthodes de culture et de conservation du sol, à favoriser le développement des petites industries et à améliorer les conditions sanitaires[145]. Il s’agit d’associer alphabétisation, éducation sanitaire, enseignement agricole, campagne sanitaire, activités culturelles communautaires, et création d’entreprises artisanales rurales, et de coopératives de producteurs et de consommateurs[146]. Le projet vise à aider les habitants à « réaliser les progrès économiques et sociaux qui leur permettront de tenir leur rang dans le monde moderne » ; « l’éducation de base doit aller de pair avec le développement économique »[147]. La création d’un musée est prévue, visant à expliquer par des expositions « les données de la technologie moderne et les réalités du vaste monde ». Il s’agit de « rendre l’opinion haïtienne favorable à ces innovations », de « stimuler » chez les habitants « le désir d’améliorer leur situation économique ». Dans le domaine de l’agronomie, l’Unesco prévoit la création d’une petite ferme-modèle, chargée d’enseigner aux paysans les techniques de culture sur des terrains en pente abrupte, le reboisement, la lutte contre l’érosion du sol, l’assolement, l’utilisation d’engrais, la production de cultures améliorées, la destruction des insectes, l’irrigation, afin de leur permettre d’améliorer leurs méthodes de culture, que l’Unesco juge « extrêmement primitives et imprévoyantes ». L’Unesco souhaite aussi détourner une partie de la population locale de l’agriculture, et développer à la place les petites industries nécessaires aux besoins de la communauté rurale (engrais, ciment, brique…)[148]. Le développement des petites industries de céramiques sous l’égide de l’expert Glen Lukens en 1953 est selon ce dernier fructueux et suscite l’enthousiasme des habitants ; seul le manque d’argent empêche la population locale de créer des petites entreprises à la suite de cette formation[149]. Dans le domaine médical et sanitaire, l’Unesco prévoit d’agir contre les maladies endémiques des habitants de Marbial : malaria, pians, ankylostomiase, typhoïde, tuberculose, notamment en fondant une clinique rurale[150]. Deux enquêtes sur l’état sanitaire de la population, menées parallèlement par la mission de l’Unesco et par celle de l’ONU, concluent que la situation sanitaire est catastrophique[151]. Dès son ouverture en 1948, la clinique obtient des résultats très positifs et permet, grâce à la pénicilline, de soigner rapidement des milliers d’habitants, venus de toute la région ; des conseils d’hygiène leur sont aussi donnés[152] ; un nouveau dispensaire est inauguré à Marbial en juillet 1950 en grande pompe ; cependant, quelques années plus tard, faute de financement, clinique et dispensaire s’arrêtent de fonctionner.
Rapidement, les premières expériences entreprises font prendre conscience à l’Unesco que l’éducation de base n’est pas capable à elle seule d’entraîner le développement économique. En 1949 un article du Bulletin trimestriel d’éducation de base affirme qu’il est illusoire d’éspérer que « les mesures d’éducation puissent à elles seules améliorer de mauvaises conditions de vie », et estime qu’il faut combiner étroitement l’éducation de base avec les plans de mise en valeur économique et sociale extérieurs, avec « des méthodes plus démocratiques et plus éclairées de gouvernement local »[153].
La conception de l’éducation de base se caractérise par la volonté de mener des actions spectaculaires et de grande ampleur. Philip Jones observe dans les expressions employées par Bowers lorsqu’il s’exprime sur les projets d’éducation de base d’importantes « analogies militaires », avec l’emploi fréquent de termes comme « attaque », « assaut », contre la pauvreté, la maladie, la faim, « activités de première ligne »[154] ; Bowers conçoit les projets d’éducation de base comme des campagnes intensives et de durée limitée, et devant avoir « des résultats immédiats et étendus », frappants[155]. Cette connotation militaire peut s’expliquer par le passé de militaire de Bowers[156].
La définition de l’éducation de base élaborée en 1950 par l’Unesco donne une place essentielle aux aspects économiques et matériels, et secondaire aux aspects intellectuels : l’éducation de base y est conçue comme « ce minimum d’éducation générale qui a pour but d’aider les enfants et adultes privés des avantages d’une instruction scolaire à comprendre les problèmes du milieu où ils vivent, […] et à participer plus efficacement au progrès économique et social de la communauté dont ils font partie. […] elle confère le minimum de connaissances théoriques et techniques indispensables pour parvenir à un niveau de vie suffisant. Sans elle, l’activité des services specialisés (hygiène, agriculture, etc.), ne saurait etre pleinement efficace » ; « ces connaissances théoriques et techniques ne sont pas communiquées simplement pour elles-mêmes » mais dans l’optique du développement économique. L’éducation de base se « concentre […] sur les problèmes concrets que pose le milieu ». Elle vise le « développement ». « L’éducation de base s’adresse avant tout aux régions […] où le cercle vicieux de l’analphabétisme, de la maladie et de la misère limite les possibilités de progrès humain, c’est-à-dire aux pays économiquement peu développés ». Elle « ne vise pas à pousser l’instruction des adultes au-delà du minimum de connaissances théoriques et techniques sans lesquelles l’homme ne saurait vivre pleinement »[157].
Cependant, au milieu des années 1950, le concept d’éducation de base est remis en question, à la fois à cause du constat du manque d’efficacité des projets d’éducation de base entrepris, de l’échec à définir clairement l’éducation de base, et sur la pression de l’ONU qui développe la notion concurrente de « développement communautaire ». Ainsi, en 1955, J.C. Pauvert déplore que depuis six ans que l’Unesco s’efforce d’élaborer une définition précise de l’éducation de base, elle n’y soit toujours pas parvenue. Il raille les idées développées sur l’éducation de base, que l’Unesco présente comme des nouveautés mais qui selon lui ne présentent en fait rien de neuf : « fallait-il vraiment faire des expériences pour savoir que les Africains peuvent apprendre à lire et à écrire, à se soigner et à cultiver leurs champs à condition que l’on s’intéresse à eux ? » Cependant il défend l’éducation de base : « Loin d’être un idéalisme universaliste comme certains l’ont cru parfois, l’education de base, que l’on peut bien continuer à appeler par son nom, apparaît comme un empirisme prudent et un pluralisme relativiste, formule qui exprime notre désir de tenir compte des réalités sociologiques multiformes »[158]. À la conférence générale de 1958, Carneiro dénonce l’« inefficacité manifeste » de l’éducation de base, notamment dans le domaine du développement agricole et économique. Les délégués décident alors de renoncer officiellement à l’expression « éducation de base ». La désillusion qui suit l’abandon de ce terme est à la mesure de l’importance des espoirs qui y avaient été mis. L’abandon de l’éducation de base pose des problèmes à l’Unesco sur le plan de son image de marque[159].
Cependant, même après l’abandon de la notion d’« éducation de base », de nombreux ex-projets d’éducation de base se poursuivent sur le terrain sans changement, malgré le remplacement de cette notion par celle de « développement communautaire ». C’est le cas par exemple du projet mené au Cambodge[160] ; malgré ce changement conceptuel subi en cours de route, ce projet aurait été fructueux selon Maria Tabellini qui y a participé longtemps comme experte de l’Unesco[161]. De même, au Liberia, le projet se poursuit au fil des années 1950 avec peu de changements, malgré l’évolution officielle de l’éducation de base vers le développement communautaire. Le centre d’éducation de base de Klay se concentre beaucoup plus sur la formation agricole et sanitaire, avec pour but le développement économique, que sur l’activité éducative proprement dite ; il aboutit d’ailleurs à de bons résultats sur le plan agricole, avec l’amélioration de la productivité du riz, et, sur le plan de la santé, avec la création d’une importante clinique rurale ; il donne lieu aussi à la création de routes et de ponts ; l’alphabétisation tient en fait une place faible dans le projet, elle est considérée comme non prioritaire « tant que les habitants ne seront pas plus riches, qu’ils ne mangeront pas plus, et qu’ils ne gagneront pas plus d’argent »[162].
Le choix fréquent de zones caractérisées par des situations matérielles catastrophiques pour ces projets résulte de l’ambition de l’Unesco de mener une opération aux résultats rapides et spectaculaires, capable de frapper l’opinion mondiale et d’assurer ainsi à l’Unesco un grand prestige[163]. Cependant, ce choix pose la question de l’intervention de l’Unesco dans le domaine de l’aide alimentaire et matérielle. Officiellement l’Unesco n’a pas à se charger de ces domaines ; cependant, à l’occasion du projet de Marbial, elle observe l’impossibilité d’obtenir des résultats satisfaisants sans fournir une telle aide. L’Unesco hésite et se divise à ce sujet, Bowers y étant favorable, Fred Rex opposé[164]. L’ambiguïté demeure et mine le projet ; la situation est très délicate pour les membres de la mission sur le terrain, confrontés aux revendications continuelles d’aide matérielle de la part des habitants, et constamment obligés de leur rappeler que l’Unesco n’est « pas une filiale de la Croix-Rouge »[165]. Le projet de Marbial est finalement un échec, comme l’observe Alfred Métraux dès 1949 et comme le confirme Lucien Bernot en 1954, constatant que les améliorations sanitaires et agricoles effectuées dans un premier temps ont été rapidement réduites à néant[166].

Le « développement communautaire », qui succède à l’éducation de base comme doctrine de l’Unesco, est une notion en fait peu éloignée de cette dernière. Elle s’appuie comme la précédente sur l’idée d’un lien étroit entre éducation et développement économique, mais surtout elle met l’accent sur la cohésion de la communauté : l’idée est que le bien-être matériel de chacun ne peut venir que de l’amélioration des conditions matérielles de la communauté dans son ensemble. La notion de développement communautaire avait déjà été développée avant 1945 par le comité consultatif du Colonial Office britannique ; Fred Clarke, qui y appartenait, est ensuite entré à l’Unesco et a contribué à l’acclimatation de cette notion à l’Unesco[167].
Cette idée de cohésion de la communauté était en fait déjà présente avec l’éducation de base. Elle était clairement développée par exemple dans les plans du projet de Marbial, qui prévoyaient la mise en place de nombreuses installations et activités communautaires, afin de souder la communauté : ferme-modèle, bibliothèque, musée, centre artistique, coopératives, maison du peuple[168]. L’Unesco avait en effet jugé que les paysans de la vallée de Marbial manquaient « du sentiment de collectivité », que la population souffrait de « l’absence de vie sociale organisée » ; « les paysans vivent dans des fermes isolées et il n’existe entre eux aucune cohésion en dehors du cercle familial. La vie sociale est à peu près inconnue », observait l’Unesco, soulignant la décadence du système traditionnel coopératif des « coumbites ». Les activités communautaires mises en place par l’Unesco dans le cadre de ce projet avaient eu du succès. Ainsi, fin 1948, Métraux observait : « l’installation du centre de l’Unesco dans la vallée de Marbial a suscité un début de vie sociale. De nombreux paysans ont contracté l’habitude de venir à notre centre pour demander des conseils, exprimer leurs doléances ou discuter des problèmes qui intéressent l’ensemble de la région »[169]. En 1950, l’équipe de l’Unesco organise une réunion communautaire à Marbial, réunissant 1500 personnes, pour souder la population. Opper estime que cette réunion a été fructueuse à cet égard[170]. Mais ce succès est de courte durée et peu à peu, avec les problèmes financiers et matériels que connaît l’expérience, la coopérative, le « club des 4C », les « clubs féminins », et les autres structures communautaires créées au prix de beaucoup d’effort, deviennent « léthargiques »[171]. Malgré cet échec, on observe ainsi à travers les projets d’éducation de base une préoccupation importante pour la dimension communautaire.
Au bout du compte, l’évolution entre éducation de base et développement communautaire apparaît plus factice que réelle ; il y a au fond peu de véritables différences entre les deux notions ; ce changement est plutôt un artifice dont les raisons résident dans les luttes d’influence entre l’Unesco et l’ONU. Cette dernière joue en effet un rôle important dans cette évolution. En 1956, Hammarskjöld introduit cette nouvelle notion devant le conseil économique et social, et affirme que l’éducation de base n’est qu’un sous-ensemble du développement communautaire[172]. À la conférence générale de 1956, l’Unesco abandonne l’éducation de base, sous l’influence des conceptions de l’ONU sur le développement communautaire[173]. Dans le programme de l’Unesco mis au point en 1958, l’éducation de base disparaît en tant que rubrique à part entière. Cet abandon s’expliquerait aussi selon Jones par le fait que cette notion ait été jugée compromise avec l’éducation coloniale, ce qui posait problème à un moment où la décolonisation battait son plein. Le « développement communautaire » succède à l’éducation de base comme doctrine officielle, et cela donne lieu à des réflexions et études de la part de l’Unesco[174]. En 1961, conformément à ce changement de terminologie, le Bulletin trimestriel d’éducation de base change de nom et s’intitule désormais Revue internationale de l’éducation des adultes et de la jeunesse[175]. La même année, dans le Mois à l’Unesco, Maurice Quéguiner observe que « désormais, et à peu près partout, on ne parle plus d’éducation de base mais de développement communautaire », et juge que « l’éducation de base du début aboutissait de fait à une impasse »[176]. L’Asfec et le Crefal se réorientent officiellement vers le développement communautaire, avec l’aide notamment des travaux d’un comité de travail spécial inter-agences sur la réorientation des programmes des centres régionaux d’éducation de base, réuni en janvier 1960 ; cette réorientation n’est pas aisée et provoque certaines hésitations et certains flottements[177]. Tout au long des années, le personnel de ces centres reste en fait sceptique concernant les changements conceptuels périodiques imposés par le siège ; l’évolution conceptuelle de ces centres semble avoir été plus symbolique que réelle ; en réalité ces changements conceptuels semblent avoir eu peu d’impact pratique sur leurs activités[178]. L’éducation de base a en fait subsisté, tout au long des années, dans les esprits des membres de l’Asfec et du Crefal et des experts sur le terrain[179]. L’éducation de base a été d’ailleurs officiellement reprise par l’Unesco dans les années 1980.
A l’« éducation de base » et au « développement communautaire » succèdent dans les années 1960 l’« alphabétisation fonctionnelle » et l’« éducation en vue du développement ».

« Alphabétisation fonctionnelle ».

A partir des années 1960, l’ONU, avec la décennie du développement, et la BIRD, sous l’impulsion de Robert McNamara, s’intéressent de plus en plus à l’idée d’un lien entre éducation et développement économique, et plus précisément à la rentabilité économique de l’éducation, conçue comme un « investissement »[180]. L’Unesco elle-même s’intéresse à partir de la conférence générale de 1960 de plus en plus à l’éducation et notamment à l’alphabétisation dans le Tiers Monde dans l’optique du développement économique, au moyen d’études et d’enquêtes, comme le rapport sur les besoins éducatifs de l’Afrique (1960). Ce rapport souligne l’importance potentielle des financements que pourraient apporter le PEAT, le fonds spécial, les organisations régionales, les accords bilatéraux, les fondations privées, les ONG[181].
La conférence de Montréal (1960) contribue à faire prendre conscience à l’opinion mondiale, et notamment à l’ONU, de la gravité de l’analphabétisme dans le monde[182]. À la suite de cette conférence, en décembre 1961, sur proposition de l’Ukraine (inspirée par l’URSS), l’assemblée générale de l’ONU adopte à l’unanimité, dans une atmosphère d’optimisme et d’enthousiasme, une résolution en faveur d’une campagne mondiale visant à supprimer l’analphabétisme dans le monde, et demande à l’Unesco de mener une étude sur la possibilité d’une telle campagne[183]. Toutefois, selon Acher Deleon c’était plutôt une résolution formelle et non pas à portée pratique ; cette résolution prévoyait le lancement d’une telle campagne sous réserve que des ressources suffisantes soient disponibles pour l’appliquer, ce qui n’était pas le cas ; elle était donc irréaliste[184].
En 1966, l’évaluation du projet majeur d’Amérique latine en 1966 conclut à l’existence de « liens très étroits » entre l’éducation et le développement économique et social[185]. L’intérêt croissant de l’Unesco pour l’éducation dans le Tiers Monde en vue du développement économique se traduit aussi par l’organisation de nombreuses conférences de ministres de l’éducation et de la planification des grandes régions du Tiers Monde. La conférence des ministres et directeurs de l’éducation des pays de l’Afrique tropicale, à Addis-Abéba en février 1960, souligne « l’interdépendance de l’éducation et du développement économique », et l’importance que les dépenses éducatives soient considérées comme un « investissement » par le fonds spécial et les autres organismes internationaux de financement. L’Unesco organise en 1961 et 1962 d’autres conférences sur l’éducation à Addis-Abéba[186]. Un plan de vingt ans pour l’éducation en Afrique, le plan d’Addis Abéba, est adopté par les États d’Afrique, qui décident d’investir immédiatement dans l’enseignement 4% de leur revenu national, puis 5% pour 1970, puis 6% pour 1981, et fixent l’objectif d’amener en 1965 le taux de scolarisation primaire à 51% (au lieu de 40%) et celui de l’enseignement secondaire à 9% (au lieu de 3%) ; ces objectifs ont ensuite été jugés irréalistes[187]. Ces conférences d’Addis Abéba se déroulent dans une atmosphère chaleureuse et unanime, et obtiennent un fort impact dans le monde[188]. Parallèlement ont lieu des conférences analogues pour les États asiatiques (Karachi, 1959-60 ; Tokyo, 1962), arabes (Beyrouth, 1961), et d’Amérique latine (Santiago, 1962). Elles aboutissent à l’adoption de plans analogues, et à la formulation de la volonté de mener une « croisade » pour mettre en place grâce à l’éducation un « cercle vertueux de croissance économique »[189]. Ces conférences semblent avoir joué un rôle dans le fait que la Banque mondiale a dans les années qui ont suivi accepté de considérer l’éducation comme un investissement économique[190].
A partir des années 1960, l’Unesco se consacre de plus en plus au développement économique de l’Afrique au moyen de l’éducation ; elle avait négligé ce continent dans les années précédentes[191]. Cette action se veut menée dans un nouvel esprit : non plus en termes d’« aide » ou d’« assistance », termes « paternalistes », qui « appartiennent au passé », mais en termes de « coopération », comme le souligne Maheu. Celui-ci insiste sur la nécessité de développer l’éducation pour favoriser le développement économique : « jamais on ne développera un pays si on ne développe pas l’éducation », affirme-t-il[192]. En 1962 est créée au sein du secrétariat une « division de l’Afrique », dont la direction est confiée à un Haïtien, Maurice Dartigue[193]. L’Unesco établit un centre d’information sur les besoins éducatifs de l’Afrique, chargé de compiler et d’analyser les données récoltées par des missions d’experts dans divers pays d’Afrique[194]. En 1968, la « conférence ministérielle sur l’éducation et la formation scientifique et technique dans leurs rapports avec le développement en Afrique », tenue à Nairobi, est l’occasion pour l’Unesco de faire le bilan des « résultats considérables » obtenus depuis la conférence d’Addis Abéba, mais aussi de prendre la mesure des « difficultés » qui empêchent d’atteindre les objectifs fixés. Maheu constate que le taux de croissance économique de l’Afrique n’a pas progressé aussi rapidement que prévu, et que le volume de l’aide extérieure fournie est resté inférieur aux espoirs. Il incite donc à une redéfinition des objectifs[195]. Au cours des années 1960, l’Unesco parvient ainsi à convaincre à la fois les gouvernements du Tiers Monde et les agences internationales de financement de l’intérêt de l’éducation pour le développement économique[196].

L’Unesco mène dans les années 1960 une importante promotion de l’alphabétisation, notamment au moyen de nombreuses études, de stages, de réunions, de colloques, et par l’organisation en septembre 1967 de la journée internationale de l’alphabétisation[197]. En fait, la manière dont l’Unesco conçoit l’alphabétisation dans ces années évolue, elle s’oriente de plus en plus vers l’objectif de développement économique. En 1962, Maheu se félicite que « la phalange des économistes a récemment découvert l’éducation comme une forme d’investissement et qu’un nombre croissant d’éducateurs écoutent et comprennent enfin ces économistes »[198]. Le congrès mondial des ministres de l’éducation pour l’élimination de l’analphabétisme, organisé à Téhéran en 1965 sur l’impulsion de l’Iran, constitue à cet égard un événement important. Les pays en voie de développement, qui y constituent un bloc puissant, prônent la priorité à l’alphabétisation. Le shah d’iran plaide pour le lancement d’une campagne mondiale contre l’analphabétisme, qui serait réalisable par une réduction des dépenses militaires. Maheu prône en revanche une campagne d’ampleur plus restreinte, limitée à quelques projets. Ce congrès donne lieu à des hésitations et à des désaccords sur l’ampleur de la campagne d’alphabétisation que l’Unesco envisage de lancer. Au congrès de Téhéran en 1965, Maheu, face aux gouvernements du Tiers Monde qui prônent le lancement d’une campagne d’alphabétisation de masse, propose une campagne sélective, limitée, solution qu’il juge plus susceptible d’obtenir le financement de la banque mondiale et du PNUD. Pour convaincre les gouvernements, il se fait diplomate et rassurant, il s’efforce de ne pas imposer brutalement le concept d’alphabétisation fonctionnelle : il parle d’abord plutôt d’ « approche fonctionnelle » que d’ « alphabétisation fonctionnelle », et précise que l’Unesco ne s’intéresse pas seulement aux aspects économiques de l’alphabétisation, mais aussi beaucoup à ses aspects socio-culturels, à son rôle social, civique, économique, culturel : « que personne ne s’inquiète : l’Unesco n’a pas vendu son âme à l’homo economicus ; son effort pour insérer son action dans l’économie n’a pas pour but d’assujetir celle-là à celle-ci, mais au contraire d’humaniser au maximum l’économie en en subordonnant les mécanismes aux choix imposés par les valeurs socio-culturelles »[199].
Le congrès de Téhéran marque le début de l’engagement de l’Unesco dans l’« alphabétisation fonctionnelle », concept qui désigne l’alphabétisation au service de la modification des structures économiques et sociales, de l’industrialisation, du développement rural, de l’augmentation de la productivité économique. Dès lors, le concept de développement communautaire est abandonné au profit de celui d’« alphabétisation fonctionnelle ». Comme pour le passge de l’éducation de base au développement communautaire, la véritable signification de ce changement terminologique n’est pas conceptuelle et pédagogique, mais stratégique, pratique, politique, en lien avec des rapports de force au sein du système de l’ONU : le « développement communautaire » avait été promu par le bureau des affaires sociales de l’ONU ; au milieu des années 1960 en revanche, c’est désormais le PNUD et le groupe de la Banque mondiale qui sont à la pointe des stratégies d’assistance au développement ; ils sont plus favorables à l’idée d’alphabétisation fonctionnelle[200]. L’Unesco, saisissant cela, fait alors de cette notion son nouveau cheval de bataille[201]. Cette notion a d’ailleurs quelques racines dans certaines des réflexions menées antérieurement par l’Unesco ; dans une publication du début des années 1950, William Gray avait introduit le terme d’ « éducation fonctionnelle » ; cependant, celui-ci n’était alors pas porteur de l’idée de rentabilité économique de l’éducation, se limitant alors à désigner le fait d’« acquérir les compétences de lire et d’écrire qui permettent de s’engager efficacement dans toutes les activités dans lesquelles l’alphabétisation est normalement requise dans une culture ou un groupe »[202]. Dans les années suivantes, l’Unesco avait développé des réflexions sur l’éducation économique des travailleurs, proches de la notion d’alphabétisation fonctionnelle, notamment lors d’un stage organisé en 1956 en Yougoslavie[203].
L’Unesco adopte le concept d’« alphabétisation fonctionnelle » avec grand enthousiasme dans la seconde moitié des années 1960, et souhaite collaborer étroitement avec l’ONU dans ce domaine ; au sein de l’Unesco, Acher Deleon, directeur du département de l’éducation des adultes et des activités de jeunesse, se fait le champion de l’aphabétisation fonctionnelle[204]. Il estime que contrairement au « développement communautaire » qui a été un concept imposé par l’ONU à l’Unesco, l’« alphabétisation fonctionnelle » aurait été un concept développé par l’Unesco elle-même, qu’elle aurait réussi à imposer à l’ONU et à la Banque mondiale. Il souligne le grand succès de prestige que cela représente pour l’Unesco[205]. En fait, si l’alphabétisation fonctionnelle a réellement conféré du prestige à l’Unesco, néanmoins l’initiative semble être plutôt venue en fait de la Banque mondiale[206]. En effet, à la fin des années 1950, celle-ci envisage de créer une fondation pour l’éducation ; elle crée finalement en son sein un « département d’investissement dans l’éducation », avec l’aide de Ricardo Diez Hochleitner, détaché de l’Unesco pour aider à le mettre en place[207]. Parallèlement, la création au sein de l’Unesco d’une « division du financement de l’éducation » permet un renforcement du lien avec la Banque mondiale[208]. Diez Hochleitner souligne cependant qu’il y avait « bon nombre de difficultés et de malentendus entre la Banque mondiale et l’Unesco en raison de leurs objectifs différents »[209]. Les divergences conceptuelles persistent entre l’Unesco, la Banque mondiale et le PNUD au sujet de l’alphabétisation fonctionnelle[210].
Le partenariat qui se met en place entre l’Unesco et la Banque mondiale amène l’Unesco à infléchir l’esprit de ses projets éducatifs, afin d’obtenir le financement de la Banque mondiale ; dans les rapports envoyés sous l’impulsion de l’Unesco à la Banque mondiale sur les projets éducatifs qu’elle envisage de lancer dans le Tiers Monde et pour lesquels elle sollicite son soutien financier, l’Unesco met l’accent surtout sur le caractère économiquement rentable de ces projets[211]. L’idée sous-jacente est qu’un travailleur alphabète est plus efficace et donc plus rentable qu’un travailleur analphabète. Il s’agit désormais d’éliminer l’analphabétisme uniquement dans les secteurs-clés où celui-ci s’avère être un obstacle au développement[212]. L’Unesco s’efforce de présenter l’alphabétisation fonctionnelle comme quelque chose de radicalement novateur par rapport à l’alphabétisation traditionnelle, notamment par ses finalités concrètes, immédiates, pratiques, par son caractère multidisciplinaire et ouvert sur la vie active, et par l’intérêt qu’elle porte à la personne humaine dans sa globalité[213]. L’alphabétisation fonctionnelle se veut novatrice par sa conception du travailleur : celui-ci est considéré comme non plus passif et résistant au changement, mais ouvert aux innovations pour peu qu’on le convainque que cela lui est profitable[214].
Le « comité d’experts sur l’alphabétisation », réuni par l’Unesco en juin 1962 pour étudier l’état de l’analphabétisme dans le monde, souligne le caractère dramatique de l’analphabétisme, avec plus de 700 millions d’anaphabètes dans le monde[215]. Il formule l’objectif d’éliminer en dix ans 330 millions d’analphabètes (70 millions en Afrique ; 230 millions en Asie ; 30 millions en Amérique latine) et affirme que le problème global de l’analphabétisme ne pourra pas être résolu par une simple extension de l’éducation scolaire, qu’« il serait irréaliste de viser une éradication totale de l’analphabétisme », qu’il faut viser plutôt à alphabétiser les 2/3 des analphabètes, et que cela ne peut se faire que dans le cadre de campagnes nationales, menées par les États. Ce projet est discuté au conseil exécutif[216], et présenté à la conférence générale de 1962 par Maheu qui déplore « la misère mentale du monde », révélée par les chiffres « scandaleux » de l’analphabétisme. Maheu s’affirme confiant en la possibilité d’éliminer l’analphabétisme en une génération, grâce aux moyens matériels accrus dont dispose l’humanité ; il évoque notamment la nécessité de réduire les armements pour libérer des fonds pour l’éducation. Le projet présenté par le comité d’experts est voté ; son coût est estimé à 20 millions de dollars. En décembre 1963, ce comité présente à l’Ecosoc et à l’ONU un projet révisé de campagne mondiale, qui comporte une prévision des coûts revue à la baisse, afin de rassurer les gouvernements[217].
L’ONU réagit de manière prudente : elle accepte le projet, mais refuse de se charger de son financement et confie à l’Unesco la responsabilité de se le procurer auprès de la Banque mondiale et du Fonds spécial[218]. Les financements que réussit à obtenir l’Unesco n’atteignant pas le niveau du projet qu’elle a présenté, elle doit convoquer un nouveau comité d’experts, en avril 1964, qui révise le projet dans un sens plus modeste ; le nouveau projet met clairement l’accent sur le lien entre alphabétisation et développement économique, et sur les projets intensifs selon une approche sélective plutôt que sur les campagnes extensives. L’ONU, le Fonds spécial, et les États-Unis sont satisfaits de cette plus grande modération du projet[219].
A la conférence générale de 1964, s’affrontent d’une part les revendications des pays en voie de développement favorables à une grande campagne mondiale d’alphabétisation, soutenus par le shah d’Iran qui suggère la formation d’une « Armée internationale du savoir » et d’un Institut Mondial d’alphabétisation[220], et d’autre part les États occidentaux riches comme les États-Unis, méfiants et hostiles envers l’idée d’une vaste campagne[221]. La conférence approuve le nouveau projet de campagne plus modéré[222]. L’assemblée générale de l’ONU, en décembre 1964, fait de même[223]. Ainsi, entre 1963 et 1964, l’Unesco, pour réussir à obtenir l’appui des donneurs de fonds que sont le Fonds Spécial, la BIRD, les États et des ONG, a modifié radicalement l’esprit du projet vers l’objectif de développement économique, tout en s’efforçant de ne pas rendre cette modification trop apparente[224]. Pour la mise au point du nouveau projet, l’Unesco s’inspire de réflexions sur le lien entre alphabétisation et développement économique, menées par ses fonctionnaires, par l’institut d’études du développement économique et social (IEDES)[225], et par un universitaire de Harvard, Adam Curle, qui avait rédigé en février 1964 un texte critique sur le projet de campagne universelle d’alphabétisation, critiquant notamment le manque de mesurabilité des résultats, la faiblesse de l’organisation administrative de la campagne projetée, soulignant l’importance du principe de sélectivité, du lien entre alphabétisation et formation professionnelle, et donnant la préférence à l’alphabétisation des adultes sur l’éducation des enfants pour des raisons de rentabilité économique[226].
Les pays en voie de développement sont déçus de l’abandon du projet de campagne mondiale (notamment l’Inde et l’Iran), mais Maheu, grâce à sa rhétorique et à sa diplomatie, réussit à la conférence de Téhéran en 1965 à éviter des critiques et des contestations de leur part, et à les rallier au PEMA[227]. L’adoption finalement du terme de « programme » de préférence à celui de « campagne » est révélatrice de la restriction de l’ambition du projet[228].
C’est aussi auprès de plusieurs membres du secrétariat que Maheu a dû faire oeuvre de persuasion pour les rallier au projet restreint. Il joue un rôle de conciliateur et de modérateur, avec beaucoup de diplomatie. Le Yougoslave Acher Deleon, nommé par Maheu chef du département d’éducation des adultes et des activités de jeunesse, joue également un grand rôle dans cette évolution vers un projet plus restreint ; venu du syndicalisme yougoslave et des milieux de l’éducation des travailleurs, il est immédiatement séduit par la conception de l’alphabétisation fonctionnelle, qui lie alphabétisation et formation professionnelle, et en devient un fervent partisan ; en revanche, Bowers est hostile à cette conception ; son adoption par l’Unesco précipite sa démission[229].
Quant à l’Eglise, elle se montre très intéressée par le projet de campagne mondiale d’alphabétisation. Le pape et le cardinal Cicognani, que Maheu rencontre en décembre 1963, considèrent « avec sympathie » ce projet et affirment leur intention d’y faire contribuer les missionnaires et les hiérarchies ecclésiatiques locales ; en réalité, le pape souhaite par ce projet mettre en valeur l’action de l’Eglise dans l’alphabétisation[230]. Benelli, observateur du Saint Siège à l’Unesco, ambitionnait d’ailleurs la mise en place par l’Eglise d’un grand programme d’alphabétisation, qui devait être coordonné et dirigé par l’Eglise et le CCIC[231]. L’Unesco intéresse au PEMA le Comité pour la promotion humaine de la commission pontificale « Justice et Paix », le Conseil œcuménique des Eglises, et de nombreuses OIC[232]. En mars 1969, le Vatican crée un « comité sur le développement humain » pour participer aux efforts du PEMA[233]. Les réflexions menées par des ecclésiastiques sur l’alphabétisation dans les années 1960-70 sont, selon Paul Lengrand, influencées par les réflexions de l’ONU et de l’Unesco sur le lien entre alphabétisation et développement[234].



Le « programme expérimental mondial d’alphabétisation » (PEMA).

Le PEMA est l’exemple le plus représentatif et de plus grande envergure mis en œuvre par l’Unesco pour appliquer l’alphabétisation fonctionnelle. Son lancement recueille des échos important dans la presse mondiale en 1966-67[235]. Il consiste en douze projets pilotes d’alphabétisation des adultes à orientation professionnelle (PAAOP), mis en place dans des zones agricoles ou industrielles de certains pays du Tiers Monde (Ethiopie, Tanzanie, Mali, Inde, Soudan, Guinée, Madagascar, Syrie, Algérie, Equateur, Iran, par ordre du plus pauvre au moins pauvre), avec l’aide du PNUD. À cela s’ajoutent des micro-expériences de courte durée, financées par des financements extérieurs[236].
Son exécution donne lieu à des conflits entre l’approche sélective et l’approche extensive. Il est mené selon le principe de la sélectivité, qui implique une différence de cursus selon les professions des travailleurs à alphabétiser, ainsi que selon leurs pays ; ainsi, il revient plus cher qu’un programme unique et standardisé. Son exécution suscite aussi un débat entre la méthode d’alphabétisation traditionnelle, alphabétique, et la méthode globale, qui prétend permettre de concentrer davantage l’attention des élèves sur le contenu professionnel[237].
En 1967-68, l’Unesco décide la reconversion du Crefal et de l’Asfec vers l’aphabétisation fonctionnelle et leur donne pour tâche de contribuer au PEMA ; et elle envisage de faire de ces centres des institutions de formation chargées de former les travailleurs à l’alphabétisation fonctionnelle[238]. En 1972, l’Asfec devient ainsi le « centre régional pour l’alphabetisation fonctionnelle dans les aires rurales pour les États arabes »[239]. Cependant, le Crefal et l’Asfec ont en réalité apporté très peu de réelle contribution au PEMA.
Le PEMA est fondé sur le principe d’intensivité et de sélectivité, et de rentabilité économique[240]. Il s’agit de mener des projets pilotes d’ampleur tres limitée, dans l’idée qu’ensuite, une fois prouvées la rentabilité et l’efficacité de la méthode, elles seraient étendues à des zones plus larges. La sélection se fonde sur des critères précis : il s’agit de ne prendre en compte que les domaines où l’analphabétisme est un obstacle au développement économique : c’est-à-dire alphabétiser uniquement les travailleurs qui en ont besoin pour leur activité professionnelle ; il s’agit aussi de ne prendre en compte que les secteurs économiques prospères ; à l’intérieur de cet ensemble, il s’agit d’alphabétiser uniquement les travailleurs des secteurs de l’économie qui sont réellement en expansion, qui vont contribuer de façon importante au développement économique du pays ; et à l’intérieur de cet ensemble, l’action se concentre sur les catégories de travailleurs les plus motivés et les plus efficaces[241]. Dans cet esprit, « l’apprentissage de la lecture et de l’écriture n’est plus une fin en soi », mais s’inscrit dans l’objectif de « faire remplir [aux individus] des tâches économiques et sociales données »[242]. Ce principe de sélectivité s’inscrit dans le cadre du libéralisme économique. Il est en opposition avec les principes antérieurs de l’Unesco pour le choix des zones pour les projets-pilotes d’éducation de base : ainsi, pour le projet de Marbial, c’était au contraire une des zones du monde les plus défavorisées qui avait été choisie. Le lancement du PEMA a été soutenu par de nombreuses sociétés financières et industrielles, que l’Unesco réussit à sensibiliser à la possibilité d’un avantage économique découlant de ces projets pilotes[243].
Ce principe de sélectivité n’a pas tardé à être critiqué pour son caractère inégalitaire et ses implications sociales et économiques libérales. Ainsi, il apparaît rapidement que ce principe entraîne la formation d’une élite alphabétisée, par opposition au reste de la population du pays, qui reste analphabète ; c'est-à-dire qu’il tend à accroître les clivages économiques et sociaux au sein d’un pays, clivages qui sont des facteurs de tensions sociales, au lieu de les atténuer. De plus, ce principe entraîne la mise à l’écart des femmes, puisque celles-ci sont, dans les pays concernés, quasi-absentes de la main d’œuvre industrielle ; le projet contribue donc à accroître encore plus le décalage entre le niveau culturel des hommes et celui des femmes[244]. Ainsi, contrairement à ce qu’affirme Acher Deleon, estimant que le PEMA aurait été « le plus ‘démocratique’ et ‘populaire’ » des programmes menés par l’Unesco[245], il apparaît au contraire que ce programme a été inégalitaire et orienté dans le sens du profit économique et non pas de la justice sociale[246].
Le PEMA a en outre souffert de conflits de conceptions, d’un flou conceptuel, qui ont miné le deroulement des projets[247] ; ainsi, les experts d’évaluation de l’Unesco en visite sur le projet d’Iran constatent la coexistence d’au moins huit conceptions différentes de l’alphabétisation fonctionnelle en train d’être testées[248]. Rapidement, un conflit s’établit dans les relations entre l’Unesco et le Pnud, lié à l’extension croissante des objectifs du projet par l’Unesco[249].
Une réunion spéciale est organisée en décembre 1969, réunissant les membres du panel d’experts sur l’évaluation mis en place par l’Unesco, les directeurs et les principaux conseillers techniques des projets nationaux, les représentants de l’ONU, du PNUD, de l’OIT, de l’OMS, de la BIRD, les membres du secrétariat de l’Unesco, afin de réfléchir aux problèmes posés par le PEMA, notamment aux problèmes de retard et de conflit de conceptions, à celui des effectifs plus réduits que prévu aux cours d’alphabétisation fonctionnelle, à celui de la divergence d’objectif entre l’Unesco (approche sélective et expérimentale) et les États (qui souhaitent que le projet soit le plus étendu possible), à celui du manque d’application du principe de sélectivité ; à cette réunion, Maheu propose une réduction du nombre des pays participants prévus[250]. Il reconnaît que « le PEMA n’a pas donné jusqu’à présent des résultats aussi substantiels et aussi rapides qu’on l’avait escompté », mais s’affirme convaincu que « sa conception de base est juste » et qu’il est sur la bonne voie ; il affirme aussi que le PEMA « recèle de grandes possibilités pour préparer le lancement ultérieur de campagnes d’alphabétisation sur une large échelle », maintenant ainsi l’ambiguïté entre approche sélective et approche extensive[251].
Selon Jones, le PEMA a souffert du fait que l’Unesco était en même temps en train de tester et de populariser le concept d’alphabétisation fonctionnelle, ce qui était contradictoire : tester un concept implique qu’on n’est pas sûr de sa validité, alors qu’en faire la promotion implique qu’on l’est[252].
En outre, alors que le PEMA se voulait non pas « une mosaïque d’entreprises éparses et isolées les unes des autres », mais « un ensemble cohérent et interdépendant d’efforts coordonnés […] dont les résultats devraient non pas se juxtaposer mais s’insérer progressivement dans un processus cumulatif »[253], en réalité il a tendu à n’être que l’addition de projets très différents les uns des autres[254].
Le PEMA a aussi souffert de l’attitude souvent méfiante, réticente, peu coopérative de certains patrons, qui n’étaient pas favorables à l’alphabétisation de leurs ouvriers et employés, tendant à considérer les nouveaux alphabètes comme de potentiels éléments perturbateurs ; cette attitude des patrons a freiné le bon déroulement des projets pilotes[255]. Pourtant, il semble que les projets expérimentaux d’alphabétisation fonctionnelle aient tendu à profiter aux patrons, c'est-à-dire que ces projets aient payé la formation de la main-d’œuvre utilisée par des grandes entreprises du Tiers Monde[256].
Le PEMA a aussi souffert d’importants problèmes linguistiques, qui n’avaient pas été prévus au préalable : comme l’observent les experts chargés de l’évaluation, il y a eu des problèmes de traduction, et, « dans plus d’un pays, le programme a été utilisé pour propager ou pour imposer une langue dominante parmi les minorités qui, en plus d’être analphabètes, ne la parlaient pas ». Ainsi cela a été le cas par exemple en Ethiopie, où il avait été prévu de mener l’alphabétisation en langue amharique, ce qui n’était pas la première langue d’une grande partie des participants ; cela a entraîné une lenteur des progrès et de nombreux abandons. En revanche, le projet du Mali est celui dans lequel il a été le plus tenu compte du problème de la diversité des langues des participants et où ont été faits beaucoup d’efforts d’adaptation ; en effet, dans ce pays, une équipe du PEMA a travaillé à la transcription en caractères latins des langues nationales : mandingue, peul, tamachek et songhai. Elle a élaboré un lexique de bambara (variante du mandingue), et rédigé en langue française une grammaire de la phrase bambara. Le Mali a créé un centre linguistique national. De même, en Inde, les matériels d’alphabétisation ont été prévus en au moins neuf langues. Ainsi, le PEMA aurait donné, selon les experts d’évaluation, « une vive impulsion à la réhabilitation des langues du Tiers Monde »[257].
Le PEMA semble avoir comporté des réussites. Des résultats positifs sur le comportement des participants ont ainsi été relevés, notamment dans les projets pilote d’Algérie, d’Ethiopie, et d’Inde[258]. C’est en fait surtout le projet d’Iran qui semble avoir été réussi, grâce au soutien dont il a bénéficié de la part du gouvernement iranien et de la famille royale iranienne, et grâce à la compétence des experts qui y ont contribué. Ce projet, qui a consisté en deux sous-projets (le sous-projet d’Isfahan, dans une grande aciérie construite avec l’aide des Soviétiques ; le sous-projet de Dezful, portant sur l’irrigation agricole liée à la mise en service du barrage Pahlavi), a éveillé beaucoup plus d’intérêt que les autres. Cependant, il n’a pas entraîné d’augmentation de la production industrielle et agricole, et n’a pas donné de résultats nets sur le plan économique[259].
Le projet pilote iranien s’inscrit dans le cadre de la « révolution blanche » entreprise dans les années 1960 par le shah Mohammad Reza Pahlavi ; cette entreprise, qui consiste en 19 principes visant au développement économique de l’Iran, comporte notamment une campagne éducative, avec la proclamation de l’éducation gratuite et obligatoire pendant huit ans, la création d’une « armée du savoir » (les conscrits bacheliers font un service civil en dispensant l’enseignement dans les villages), d’un « comité national d’alphabétisation », et la promulgation en 1968 de la « charte de la révolution éducative »[260]. Cependant cette campagne éducative nationale, ayant un but extensif, n’était pas faite dans le même esprit que le PEMA ; il y a eu rivalité entre les deux approches ; le projet pilote d’Iran a donc souffert d’être mal conçu, mal conceptualisé, hésitant entre deux approches[261].
L’Américain Culley, dans son rapport confidentiel au département d’État en 1971, se dit « très impressionné par le professionnalisme et le dévouement évidents de cette équipe de l’Unesco » ; il souligne « le travail intense et la soigneuse attention donnés à ce projet » par l’équipe de l’Unesco. Il observe cependant que ce projet, bien que soutenu par le sommet du pouvoir iranien, rencontre des hostilités dans les bas échelons gouvernementaux car il est considéré comme « une menace pour les intérêts personnels de l’ancien programme d’alphabétisation traditionnel »[262].
Seule une des classes d’alphabétisation fonctionnelle mises en place dans le cadre du projet d’Iran semble avoir réellement suivi les conceptions de l’alphabétisation fonctionnelle, et notamment les méthodes prônées par l’éducateur italien Camillo Bonnani[263] : la classe mise en place dans la filature de laine Taj, entreprise hautement mécanisée d’Isfahan, fonctionnant à partir de laine importée d’Australie. L’enseignement y a été fondé sur l’objectif d’éliminer les principaux problèmes nuisant à la rentabilité de l’entreprise, à savoir les erreurs faites par les employés dans les combinaisons des fils de laine colorés, erreurs souvent dues au fait qu’ils ne savaient pas lire les noms ou codes indiquant les couleurs. Il s’agit donc d’apprendre à un groupe d’ouvriers à lire et à écrire les noms des couleurs, durant des cours du soir quotidiens gratuits, en 1968-1969. La direction de la filature donne une promotion et une augmentation de salaire aux participants à ce cours[264]. Cela entraîne, selon le rapport technique final, chez les ouvriers ayant suivi ces classes, un moindre absentéisme, des salaires en hausse, une intention de rester dans l’usine plus importante, des aspirations à progresser dans la carrière, une attitude plus critique envers l’employeur, que chez la moyenne des ouvriers. Mais, comme l’observe Jones, on ne peut pas déterminer si cette attitude est le résultat de la fréquentation des cours, ou si elle était présente des le départ chez les personnes ayant décidé de suivre les cours et si c’est elle qui a motivé leur décision d’y participer[265].
Les résultats de l’ensemble des projets du PEMA se révèlent peu concluants : il s’avère impossible de dresser une corrélation entre alphabétisation fonctionnelle et développement économique[266]. Plusieurs projets, mal organisés, sont des échecs et sont abandonnés avant terme, comme celui du Soudan[267].

Une remise en question du PEMA et de l’alphabétisation fonctionnelle.

Au début des années 1970, plusieurs personnes au sein de l’Unesco, faisant le bilan de l’action d’alphabétisation fonctionnelle menée par l’Unesco, constatent que le succès a été moins net que prévu ; le bilan en demi-teintes du PEMA contribue à leur désillusion. L’Unesco prend plus nettement conscience encore que, pour être fructueux, l’effort qu’elle mène est dépendant de l’adhésion des États[268], que l’alphabétisation fonctionnelle est plutôt un ensemble d’hypothèses non vérifiées[269], et qu’elle est marquée par un flottement conceptuel, consistant en la coexistence de plusieurs conceptions, les membres du Secrétariat étant divisés en deux groupes opposés (d’une part la division de l’éducation extra-scolaire et d’autre part les autres membres du département de l’éducation), et les discours de Maheu lui-même manquant de cohérence sur la question[270]. En 1972, le PNUD fait le constat de ce flottement conceptuel et réclame un éclaircissement de cette notion[271]. En outre, au fil du temps, l’alphabétisation fonctionnelle évolue et est influencée par le concept d’éducation permanente[272].
Des divergences importantes divisent le Secrétariat au début des années 1970 au sujet de l’alphabétisation fonctionnelle ; cela se traduit notamment à la conférence générale de 1972 par le fait qu’une déclaration que devait prononcer Maheu sur l’alphabétisation est subtilisée et remplacée in extremis par une déclaration sur l’alphabétisation fonctionnelle par certains membres du secrétariat ; finalement Maheu ne prononce ni l’une ni l’autre des deux declarations[273].
En 1971, le catholique Maurice Barbier critique l’esprit « conservateur » vers lequel s’orienterait l’Unesco avec le PEMA. Il estime qu’avec ce programme, l’Unesco « risque paradoxalement de contribuer au maintien de structures économiques, sociales et politiques qu’il faudrait modifier en profondeur » ; « René Maheu a voulu intéresser certaines institutions financières et bancaires au problème de l’alphabétisation, en essayant de les convaincre qu’il y avait là pour elles un investissement rentable à long terme ; et celles-ci ne sont pas totalement insensibles à ce genre d’argument »[274].
Le concept d’alphabétsiaion fonctionnelle est remis en question et très critiqué à la 3e conférence internationale sur l’éducation des adultes, à Tokyo en 1972. Les remises en question portent sur l’idée de la motivation du travailleur à s’alphabétiser ; sur le présupposé que le travailleur alphabète serait plus productif et plus motivé pour augmenter la productivité globale de son entreprise ; sur l’idée d’un cercle vertueux entre alphabétisation et augmentation du revenu national ; sur la possibilité d’élaborer un manuel d’alphabétisation en partant de la situation concrète du travailleur, notamment lorsque l’activité du travailleur consiste en une série d’opérations simples, comme celles qui sont faites sur une chaîne de montage ; sur l’opportunité de créer un grand nombre de manuels, chacun adapté à une tâche précise (comme cela a été fait dans une entreprise d’Iran, où seize manuels différents ont été mis au point, chacun correspondant à un poste précis dans l’usine) ; sur le problème de l’exclusion des zones jugées non prioritaires, des secteurs économiques qui ne sont pas en expansion. Les délégués dénoncent le risque que l’alphabétisation fonctionnelle ne contribue à structurer de façon encore plus rigide le sous-développement du Tiers Monde, à l’intérieur des pays, à l’intérieur des secteurs, à l’intérieur des zones, à l’intérieur des groupes ouvriers ; ils dénoncent l’instrumentalisation de l’éducation à des fins économiques, et réaffirment le caractère indispensable de l’élément culturel dans l’alphabétisation, et le principe de l’égalité d’accès à l’éducation. Le PEMA a été critiqué pour son caractère utilitaire, pour son orientation vers l’unique but de productivité économique. Les délégués à la conférence de Tokyo mettent l’accent sur l’objectif de « développement de la personnalité » dans l’alphabétisation. Les critiques contre l’alphabétisation fonctionnelle viennent notamment de délégués d’Amérique latine (notamment les Péruviens, qui se réclament de Paulo Freire et du rôle de « conscientisation » de l’éducation, mais aussi ceux de Cuba, d’Equateur, du Brésil), ils dénoncent l’instrumentalisation de l’éducation à des fins économiques, et soulignent la nécessité de l’élément culturel dans l’alphabétisation ; ils soutiennent la nécessité d’une approche intégrale (et non pas fonctionnelle) de l’alphabétisation. Plusieurs délégués prônent le remplacement du terme « alphabétisation fonctionnelle » par le terme « alphabétisation intégrée ». La conférence propose finalement, en guise de compromis, le terme « alphabétisation fonctionnelle intégrée ». Les documents de travail de la conférence de Tokyo sont révélateurs d’incertitudes et de divergences conceptuelles croissantes ainsi que d’une désillusion par rapport à la notion d’alphabétisation fonctionnelle.
L’abandon de l’alphabétisation fonctionnelle est aussi lié au retrait soudain, en 1972, du financement du PNUD au PEMA, une fois établi le constat de la non-rentabilité des projets pilotes. Parallèlement, à la conférence générale de 1972, sur proposition de plusieurs États africains, il est décidé de faire passer, dans le prochain programme, l’aide de l’Unesco aux programmes nationaux d’alphabétisation classique avant le financement des projets pilotes d’alphabétisation fonctionnelle, ce qui est condamner le PEMA au dépérissement. En 1975, les experts d’évaluation critiquent la limitation de l’alphabétisation à des objectifs strictement économiques, la préférence du PEMA pour « les plus favorisés des pauvres », et le fait que les vrais déshérités, majoritaires, ont été laissés de côté[275]. Après le retrait du financement du PNUD, Maheu cesse de soutenir la conception de l’alphabétisation fonctionnelle, qui était surtout pour lui en fait un moyen d’obtenir des fonds ; il fait revenir l’Unesco peu à peu à une conception classique, extensive, universelle, de l’alphabétisation ; dans le programme fixé en 1974, cette évolution est nette ; en réalité l’idée d’alphabétisation extensive avait toujours eu la préférence de Maheu[276]. Au séminaire international de Persépolis, en 1975, l’alphabétisation fonctionnelle est condamnée pour son caractère « bassement économique »[277], le PEMA est condamné pour avoir été conçu comme un « produit », qu’il s’agissait de « commercialiser » auprès des pays participants, eux-mêmes considérés comme des « clients »[278]. Un groupe de jeunes scientifiques réunis sur l’initiative de la division de la jeunesse de l’Unesco en mai 1972 sous la présidence d’Adriano Buzzati-Traverso a contribué à cette condamnation. Ce groupe conteste la théorie linéaire du développement qui est celle des Nations Unies depuis la 1e décennie du développement et l’orientation prioritaire vers la rentabilité économique[279]. Ces critiques et contestations amènent Maheu, à la conférence générale de 1974, à appeler à une révision de toute l’action internationale dans le domaine de l’éducation en vue du développement[280].
L’évaluation critique commandée par le PNUD a relevé plusieurs défauts du PEMA. Ainsi, sous prétexte d’innovation pédagogique et d’ouverture de l’école au milieu extérieur, mais en réalité plutôt par souci de rentabilité économique, le PEMA a fait l’économie de la construction d’écoles et de la fourniture en matériel d’enseignement ; les cours ont été donnés dans des centres communautaires, des usines, des églises, des mosquées, des maisons particulières, en plein air, etc. Cela a nui à la réussite des projets. Un autre défaut important du PEMA a été la faible attention portée à la post-alphabétisation. Certains efforts ont pourtant été faits en ce sens dans le cadre des projets menés en Tanzanie et au Mali : ainsi, en Tanzanie, le gouvernement a organisé un concours national pour obtenir des manuscrits, a développé des bibliobus, et a instauré une page entière dans les journaux destinée aux nouveaux alphabètes. Au Mali a été créé un journal pour nouveaux alphabètes, Kibaru. En outre les matériaux créés pour les nouveaux alphabètes ont tendu à constituer uniquement une communication du haut vers le bas, c’est-à-dire de la couche sociale détentrice du pouvoir vers la couche sans pouvoir, et n’a pas tendu à permettre une communication latérale, c’est-à-dire des nouveaux alphabètes entre eux. Par ailleurs, l’emploi d’auxiliaires audio-visuels a donné lieu à des problèmes de compréhension d’ordre culturel, de nombreux aspects du code graphique de l’Occident (les flèches par exemple) étant étrangers à l’univers symbolique de la plupart des analphabètes des pays en voie de développement ; les illustrateurs « ont eu tendance à travailler comme si les analphabètes n’avaient pas d’univers symbolique à eux ou en avaient un si pauvre qu’ils se trouvaient relégués au rang de demeurés. […] le PEMA a cherché à faire accéder les analphabètes à l’univers symbolique des alphabètes au moyen d’images conçues par des alphabètes ». Les analphabètes ont donc eu du mal à comprendre les affiches et images produites et distribuées dans le cadre des projets pilotes. Par ailleurs, malgré la publication en 1967 d’un Guide du PEMA, il y a eu des flottements et des confusions dans les méthodes d’enseignement employées ; il y a eu notamment des contradictions entre le contenu du programme, qui mettait l’accent sur les techniques de participation populaire, et les méthodes d’enseignement, scolaires et directives. Enfin, les réflexions pédagogiques sur l’alphabétisation fonctionnelle développées dans le cadre du PEMA, et notamment à l’Institut international pour les méthodes d’alphabétisation fonctionnelle, créé à Téhéran en 1968, sont venues presque uniquement des pays industrialisés. La réalisation du PEMA aurait été marquée par le paternalisme, par « une sorte de rapport de médecin à malade »[281]. Ainsi, les principes politiques et économiques libéraux qui ont présidé à la réalisation du PEMA sont ensuite critiqués au nom du souci de justice sociale. Acher Deleon, partisan de l’alphabétisation fonctionnelle, défend ce concept contre les critiques dont il a été l’objet : selon lui, ce concept n’était pas si orienté vers le profit économique que ce qu’on lui a reproché d’être, mais comportait aussi des aspects éthiques et culturels[282].
Dans les années 1970, la Banque mondiale introduit le terme de basic education (traduit en français par « éducation de base » comme l’ancien terme de « fundamental education »). Cette notion est, comme l’alphabétisation fonctionnelle, très axée sur le développement économique[283]. Là encore, les véritables différences avec les notions précédentes sont faibles, et la raison de ce changement est avant tout stratégique : il s’agit d’abandonner une notion qui apparaît discréditée par ses échecs dans ses tentatives de mise en œuvre concrète.
En 1970, Maheu souhaite faire préparer par l’Unesco un rapport comparable au rapport Pearson et consacré spécifiquement à la stratégie mondiale du développement de l’éducation. Il confie sa préparation à une commission de sept. membres présidée par Edgar Faure, ancien ministre de l’éducation nationale français. Cette initiative de Maheu obtient le soutien de la Banque mondiale. Le « rapport Faure », intitulé Apprendre à être, est le résultat d’enquêtes et de réflexions menées par cette commission ; il a en fait été en grande partie rédigé par des membres du secrétariat, comme Acher Deleon. Ce rapport déplore les « graves inégalités » économiques entre pays en voie de développement et pays développés, et insiste sur les enjeux politiques et économiques de l’éducation[284].
Ainsi, au fil des années, l’Unesco se préoccupe de plus en plus du lien entre éducation et développement. Cela se traduit non seulement par la promotion de notions comme l’« alphabétisation fonctionnelle » et par le lancement de grands projets comme le PEMA, mais aussi par des efforts pour promouvoir la planification de l’éducation.

Le développement au moyen de la planification éducative.

L’Unesco mène, dès les années 1950 mais surtout dans les années 1960-70, une action très importante de planification de l’éducation et de l’administration, dans le but de favoriser le développement économique[285]. Au début des années 1960, la planification devient l’un des principaux mots d’ordre de l’Unesco[286]. C’est alors un principe en vogue dans différents États occidentaux[287]. L’action de l’Unesco pour la planification en vue du développement économique est également soutenue et encouragée par les États-Unis dans les années 1960[288], alors que la planification y était jusqu’alors « un mot un peu tabou » comme l’observe Ricardo Diez-Hochleitner[289]. Les conférences de Washington (1958), Paris (1959), Karachi, Beyrouth (1960), Adis Abéba (1961), Santiago du Chili (1962), Abidjan (1964), Nairobi (1968), etc., organisées par l’Unesco, rassemblent des ministres de la planification et préconisent de lier l’éducation aux autres secteurs de la vie nationale, au moyen de la planification ; elles donnent lieu à la formulation de plans, comme celui d’Addis Abéba et celui de Karachi[290].
L’Unesco mène de nombreuses recherches dans le domaine de la planification de l’éducation[291], souvent orientées explicitement vers l’objectif de développement économique[292] ; elle organise de nombreuses réunions et conférences à ce sujet[293]. Celles-ci sont fuctueuses selon la délégation américaine, qui y assiste en tant qu’observatrice[294].
Dans les années 1960, un nombre croissant de gouvernements des pays en voie de développement font appel à l’aide de Unesco pour créer ou améliorer leurs services chargés de la planification nationale du développement[295]. L’Unesco s’efforce de remédier à la grande pénurie en cadres de l’administration qui sévit dans les pays en voie de développement et qui nuit au développement économique, en contribuant à la formation de tels cadres[296], en fournissant des experts pour conseiller les ministères des pays en voie de développement[297] (notamment en Algérie[298]), et en contribuant à la création d’instituts de planification dans les pays en voie de développement[299]. Ainsi, l’Unesco met en place à la fin des années 1960 quatre instituts régionaux de recherche et de formation pour administrateurs et planificateurs, à Dakar (pour les États africains), Santiago (pour les États d’Amérique latine), Beyrouth (pour les États arabes), New Delhi (pour les États asiatiques)[300]. Le centre de Dakar, intitulé Groupe régional de planification de l’éducation (GRPE), est créé en 1963 ; selon Esther Dartigue (femme de son ancien directeur), son action aurait été fructueuse, malgré le mauvais niveau des stagiaires qu’il y a accueillis[301]. En 1970, le GRPE est transformé en Bureau régional pour le développement de l’éducation en Afrique (BREDA).[302] L’Unesco suscite aussi en 1963 la création à Paris de l’« institut international de planification de l’éducation », IIPE, grâce à un accord avec la Banque mondiale[303]. Cet institut organise des séminaires et stages pour former à la planification des fonctionnaires ministériels des pays en voie de développement[304]. L’action de formation de planificateurs menée par l’IIPE aurait été un grand succès selon Raymond Poignant, ancien directeur de l’IIPE, ainsi que selon Acher Deleon[305].
Outre son activité de formation, l’IIPE mène des études et des recherches sur la question de l’extension mondiale de la scolarisation dans l’optique du développement économique[306]. Dans ce cadre, Poignant dénonce le principe de la gratuité de l’enseignement et de son financement par l’État, qu’il juge être un « mythe », estimant que, dans le cas des pays en voie de développement, cela constitue un obstacle au développement de l’éducation, puisqu’au lendemain des indépendances, ces États n’avaient pas de ressources financières suffisantes pour financer les énormes besoins éducatifs. Il prône plutôt le développement d’initiatives privées pour développer l’éducation dans les pays en voie de développement. Toutefois ses idées ne s’imposent pas. À partir de 1974, l’IIPE s’oriente de plus en plus vers des objectifs qualitatifs, tandis qu’avant 1974 la priorité était quantitative ; après 1974, peu à peu, l’IIPE abandonne son activité de planification de l’éducation[307]. Comme l’observe Jean Thomas, le modèle de la planification de l’éducation et de l’administration, après avoir suscité l’enthousiasme des pays en voie de développement, suscite vers 1975 leur « désenchantement » [308].
L’action de l’Unesco d’encouragement à la planification donne lieu à de nombreuses critiques dès la fin des années 1960[309]. Elles viennent d’une part du courant marxiste, qui estime que l’Unesco a ainsi concouru à transformer « tout le système d’éducation des pays dominés […] en un instrument au service de l’accumulation à l’échelle mondiale », et à « renforcer la dépendance idéologique des pays sous-développés », comme l’affirme Daniel Holly[310] ; elles viennent aussi, d’autre part, des États-Unis ; le gouvernement américain estime que souvent « la planification en tant que telle est une illusion, les unités de planification dans les ministères de l’économie et de l’éducation servant seulement de paravent derrière lequel continuent de manière inchangée les vieilles habitudes et les vieux préjugés »[311].
Malgré ses efforts, l’Unesco n’a pas vraiment réussi à réduire la pénurie persistante d’experts en planification de l’éducation dans les pays en voie de développement[312]. Les missions d’experts qu’elle envoie sont souvent infructueuses, ne parvenant pas à obtenir le soutien des gouvernements, comme c’est le cas au Pakistan et au Bangladesh au début des années 1970, où les experts en planification de l’Unesco se heurtent à la passivité, l’« apathie » et l’ « irresponsabilité » des gouvernements[313]. Certaines institutions mises en place par l’Unesco échouent, comme le centre de formation des cadres de l’administation pour les États africains (CAFRAD), mis en place à Tanger en 1965 ; ce centre ne réussit pas à fonctionner, étant donné la réticence des États africains à envoyer leurs hauts fonctionnaires se former dans un autre pays ; cela suscite l’inquiétude de Maheu, et ce centre est alors rapidement transformé en un centre de recherche et de documentation éducative[314]. De même, en 1971, l’ambassade américaine à New Delhi estime que l’Unesco a échoué à faire de l’institut asiatique pour la planification et l’administration de l’éducation créé dans cette ville un centre capable de poursuivre une activité autonome indépendamment du soutien de l’Unesco[315].
L’Unesco a donc, au fil de la période étudiée, orienté de plus en plus nettement son action éducative dans l’optique du développement économique. Elle a fait de même pour l’information et les communications.

8.3. L’information et les communications au service du développement.

Dans les années 1960-70, l’idée se développe que les nouvelles technologies de l’information et des communications sont capables de contribuer au développement économique, notamment dans le Tiers Monde[316]. Cette idée est notamment prônée par les États-Unis[317].
En 1960, l’Unesco organise à Bangkok une conférence sur le développement des médias d’information en Asie du sud-est, qui affirme l’idée d’un lien entre développement des médias d’information et développement économique ; constatant qu’hormis le Japon, les pays d’Asie n’ont pas de système suffisamment développé de communications de masse, elle préconise que l’Unesco aide à la mise en place des journaux d’information dans les différentes villes d’Asie[318]. En 1960, l’Unesco organise une réunion d’experts sur la liberté de l’information en Asie du sud-est, en 1961 une réunion semblable pour l’Amérique latine, et en 1962, une réunion d’experts sur le développement des moyens d’information en Afrique[319]. En 1961, la publication de l’enquête de l’Unesco sur l’accès à l’information dans le monde, qui montre que 70% des habitants du globe manquent des moyens les plus simples d’être informés sur la situation mondiale et même locale, provoque une prise de conscience, dans les pays industrialisés, du grave manque d’accès à l’information dans les pays en voie de développement[320]. La réunion d’experts sur le développement des moyens d’information en l’Afrique (1962) insiste sur le rôle du cinéma, de la presse, de la radio pour le développement de l’Afrique[321]. Maheu y affirme la nécessité de mettre les « moyens sans précédents » d’information qu’offrent les techniques modernes au service de « la lutte massive contre l’analphabétime, ce scandale de notre civilisation », en vue du développement économique[322]. Cette réunion renforce chez les Africains le sentiment que les moyens de communication constituent un facteur majeur du développement économique[323]. Plusieurs réunions d’experts, sur le développement des agences d’information en Afrique à Tunis en 1963, sur l’établissement et le développement de la télévision en Afrique à Lagos (Nigeria) en 1964, à Bangkok sur la radio et la télévision au service de l’éducation et du développement en Asie[324], sur les moyens d’information au service de l’éducation des adultes et de l’alphabétisation à Paris en 1967, et sur les moyens d’information et la société à Paris en 1969, orientées surtout vers les besoins des pays en voie de développement, renforcent cette prise de conscience[325]. L’Unesco réalise et publie de nombreuses études sur les problèmes de la circulation déséquilibrée de l’information et sur le développement des moyens d’information dans les pays en voie de développement[326].
L’Unesco encourage aussi, dans les années 1960, l’usage des communications spatiales au service du développement économique[327]. Notamment, en 1969, elle organise à Paris une « réunion d’experts gouvernementaux sur les arrangements internationaux dans le domaine des communications spatiales » ; réunissant des experts de 61 États et des organisations de radiodiffusion du monde entier, elle affirme la nécessité de « favoriser le développement des communications par satellites dans l’intérêt de tous les États sur une base mondiale et non discriminatoire », et particulierement dans l’intérêt des pays en voie de développement. Elle donne lieu à des débats animés[328]. En 1972, l’Unesco adopte une « déclaration des principes directeurs sur l’usage de la diffusion par satellite pour la libre circulation de l’information, la diffusion de l’éducation, et l’augmentation des échanges culturels », qui prévoit que la diffusion par satellite doit être accessible à chaque État, sans lien avec son degré de développement, et que chaque État a le droit de déterminer le contenu des programmes éducatifs diffusés par satellite pour ses citoyens[329]. Cette affirmation sur le droit de regard des États sur les programmes éducatifs suscite l’hostilité des milieux conservateurs américains[330]. En 1972 démarre un programme de formation des spécialistes de radio et de télévision en Asie. L’Unesco aide à la mise en place du satellite indien SITE, qui apporte la télévision aux habitants de 2500 villages. Et l’Unesco envisage l’utilisation de satellites en Amérique latine pour la télévision scolaire[331]. En mai 1973 est organisée la 5e Journée mondiale des Télécommunications, par l’UIT, avec le concours de l’Unesco[332].
Pourtant, au début des années 1970, l’Unesco évolue vers une plus grande modération à l’égard des services que peuvent rendre les communications par satellite au développement des pays du Tiers Monde. Dans La radiodiffusion par satellites, l’Unesco reconnaît : « nous en sommes encore à tâtonner pour trouver ce qu’il faut faire et comment le faire »[333] ; et le Guide des communications par satellites publié en 1972 met en garde contre tout optimisme excessif, et insiste sur le fait que « la technique seule ne fournit pas la solution facile des problèmes mondiaux des communications, de l’éducation et du développement »[334].
Aux conférences générales de 1970, 1972, 1974, les pays en voie de développement déplorent l’inégale distribution des moyens d’information entre eux et les pays développés, soulignent les dangers qu’elle porte en germe, et font adopter des résolutions visant à pallier ce problème. En 1970, la conférence générale décide le lancement d’un programme international sur l’influence de l’information dans la société, et d’un programme international de recherches sur l’information auquel collaboreraient des institutions de pays développés et de pays en voie de développement[335]. L’Unesco s’efforce de contribuer à rétablir la justice, par des règlementations, concernant le problème de l’inégale distribution des moyens d’information et de la circulation déséquilibrée de l’information entre pays en voie de développement et pays développés. La division de la libre circulation de l’information et des politiques de la communication, créée au sein du secteur de l’information, s’occupe notamment de lutter contre les obstacles pratiques à la circulation de l’information : barrières douanières, systèmes d’autorisations, dispositions désuètes applicables aux services postaux et aux télécomunications, taxes sur les ventes, … Elle s’efforce de favoriser la conclusion d’arrangements internationaux sur l’information, et la création d’agences de presse nationales qui établiraient entre elles des liaisons pour augmenter les moyens d’expression des pays en voie de développement. Elle contribue à l’envoi en Afrique d’experts et de conseillers pour les communications de masse. Les travaux de la « commission internationale d’étude des problèmes de la communication » (commission Sean MacBride) contribuent à ces efforts[336].
L’évolution croissante de l’orientation de l’esprit du projet UNISIST, d’un objectif initialement essentiellement scientifique et intellectuel, vers un objectif de développement économique des pays en voie de développement[337], est révélatrice de cette évolution. La dimension de développement économique des pays du Tiers Monde est présente en fait dès l’origine, dès son étude de faisabilité datant de 1970, bien que de manière marginale. Et, si les 16 membres du comité conjoint Unesco-CIUS créé en 1967 sont tous des ressortissants de pays industrialisés, en revanche, le comité directeur de l’Unisist, constitué en 1972, compte plusieurs représentants des pays en voie de développement[338]. C’est notamment sous l’influence des conclusions du rapport Jackson de 1969 que l’Unisist évolue autour de 1970 vers une préoccupation croissante pour les besoins des pays en voie de développement[339]. À la conférence intergouvernementale pour l’établissement d’un système mondial d’information scientifique, en 1971, les délégations des pays en voie de développement insistent pour que l’Unisist se préoccupe davantage de leurs besoins pour l’accès au partage de l’information à l’échelle mondiale ; ils réclament à cet effet un plan d’aide financière à long terme qui leur permettrait de participer pleinement à l’Unisist. Ces réclamations sont soutenues par le président du CIUS, V. Ambartsumian, qui affirme que l’Unisist doit « tendre tout spécialement à contribuer au maximum au progrès économique et culturel des pays en voie de développement », et que, pour cela, l’Unisist doit « englober également l’industrie, l’agriculture, le bâtiment, la médecine et d’autres activités qui présentent une importance capitale pour les pays en voie de développement »[340]. Au fil des années 1970, l’Unisist s’oriente de plus en plus prioritairement vers les besoins de ces pays[341]. Parmi les tentatives de réalisations concrètes entreprises par l’Unisist dans la perspective de l’aide au développement économique de ces pays, on peut mentionner notamment le centre automatisé d’information, créé en Bulgarie, qui se consacre prioritairement à la formation de spécialistes de l’information venant de pays en voie de développement[342] ; la tentative de mettre en place une politique scientifique et technique dans les pays du Pacte Andin par une mission Unesco-Pnud envoyée en 1973[343] ; les efforts pour mettre au service des pays en voie de développement le « système international d’information sur la politique scientifique et technologique » (SPINES, banque de donnée créée par l’Unesco en 1969 ; cependant, cela n’a pas été réalisé, à cause notamment de l’opposition des pays industrialisés). Ces tentatives n’ont généralement pas abouti. L’Unisist a en fait échoué à apporter une aide tangible aux besoins des pays en voie de développement dans le domaine de l’information et des communications[344].

La radio et la télévision au service de l’éducation et du développement.

Au début des années 1960, l’idée d’utiliser la télévision pour favoriser l’éducation dans les pays en voie de développement est en vogue, et plusieurs projets de télévision éducative sont entrepris dans plusieurs pays d’Afrique (Kenya, Nigeria, Niger, Soudan), indépendamment de l’Unesco, souvent afin de pallier le manque d’enseignants dans ces pays nouvellement indépendants. Les projets alors entrepris se soldent souvent par des échecs[345]. C’est dans ce contexte que l’Unesco s’intéresse de plus en plus à la télévision éducative dans les pays en voie de développement dans les années 1960[346]. De nombreux États sont enthousiastes à l’égard des possibilités de la télévision de contribuer à l’éducation et au développement économique dans les pays en voie de développement. En 1960, le Français Henri Laugier affirme à la commission nationale française que l’Unesco, pour aider les pays en voie de développement à résoudre le problème de l’analphabétisme, doit mettre au point des « méthodes de choc » utilisant « les procédés audio-visuels », et non pas se contenter d’appliquer les anciens modèles d’enseignement traditionnels[347]. En 1961, la commission nationale française insiste beaucoup sur l’utilité des méthodes audio-visuelles pour l’éducation[348]. En 1964, la commission nationale américaine affirme « sa croyance dans la grande promesse des mass media pour augmenter la croissance éducative » notamment dans les pays en voie de développement[349]. En 1965, le gouvernement mexicain insiste sur l’importance de l’enseignement par les moyens audiovisuels[350].
Au sein du secrétariat, les fonctionnaires qui s’occupent de cette activité sont divisés en deux groupes opposés : l’un représenté par Henri Cassirer, chef de la division de l’application des moyens d’information à l’éducation, et qui se situe dans l’esprit de l’éducation populaire, l’autre représenté par Henri Dieuzeide et fidèle à l’esprit de l’éducation formelle, scolaire. D’autres fonctionnaires, notamment ceux qui défendent l’alphabétisation fonctionnelle (comme Acher Deleon), sont critiques envers cette activité, estimant que la radio et la télévision éducatives ne constituent « pas une solution » pour le développement économique des pays en voie de développement, et soulignant les ambiguïtés de cette activité : est-elle un simple palliatif à la pénurie d’enseignants, ou correspond-elle à une volonté de remplacer l’enseignement classique ? Il y a eu aussi des rivalités et des hésitations entre radio et télévision ; la télévision apparaît comme plus moderne et prometteuse ; pourtant pour certains comme Cassirer, la radio est mieux adaptée aux pays en voie de développement, car moins chère, adaptée à la culture orale de nombreux peuples des pays en voie de développement, et mieux adaptable au grand nombre de langues vernaculaires[351].
Dans les années 1960-70, l’Unesco mène de nombreuses études sur le rôle de la radio et de la télévision dans le développement des pays du Tiers Monde[352] ; elle réalise des conférences et des séminaires[353], ainsi que plusieurs films documentaires sur son action d’aide au développement de la radio et de la télévision dans les pays en voie de développement[354].
Peu à peu, on observe dans les textes et publications de l’Unesco un scepticisme et une désillusion croissants à l’égard des méthodes d’éducation audiovisuelles, qui s’exprime dans les publications. Ainsi, en 1963, Henri Dieuzeide évoque « le paradoxe de l’information visuelle appliquée à l’alphabétisation », puisque l’utilisation systématique de la télévision pour l’éducation est envisagée dans les pays en voie de développement « au moment même où l’intrusion généralisée de ce mode d’information dans les pays industrialisés paraît faire reculer partout certains éléments de la formation générale de base […], paraît entraîner partout une détérioriation générale du savoir-faire linguistique traditionnel ». Dieuzeide estime que, si la télévision peut apporter des contributions positives à l’éducation dans les pays en voie de développement, elle comporte des points faibles auxquels il faut être attentif, et entraîne de nouvelles difficultés psychopédagogiques. Le début d’une désillusion se fait sentir ici au sujet de l’efficacité de la télévision pour l’éducation. Des réflexions dans le même sens sont développées la même année par Michel Tardy[355]. En 1970, l’Unesco reconnaît que « les techniques modernes ne sont pas des remèdes miracles capables de sauver un système d’enseignement défaillant », que ce ne sont que « des renforts dont la puissance virtuelle peut être bien ou mal exploitée »[356]. Cependant, autour de 1970, la télévision éducative est un thème sur lequel l’Unesco mise encore beaucoup[357].
Pour comprendre cet engouement et la désillusion qui a suivi, il importe d’analyser quelques-unes des réalisations les plus ambitieuses lancées par l’Unesco dans ce domaine.

Le projet pilote au Sénégal de radio et de télévision éducative.

En 1962, l’Unesco décide d’aider le gouvernement sénégalais à mettre en place un centre pilote d’éducation audio-visuelle[358]. Ce projet débute en 1963. Il consiste en la mise en place d’une radio et d’une télévision dans la langue vernaculaire, le ouolof[359]. Le projet de télévision a globalement échoué, et cet échec s’explique selon Cassirer par l’opposition des colons français et de l’élite sénégalaise, qui auraient préféré une télévision en langue française. Il n’a eu de succès que dans quelques-unes des banlieues les plus pauvres de Dakar, comme celle de Camélia[360]. En revanche, le projet de « radio rurale éducative », en langue vernaculaire, a selon Cassirer mieux fonctionné, car il n’a pas suscité d’opposition de la part des Français et des élites urbaines : en effet la radio intéresse beaucoup moins les Français que la télévision, étant beaucoup moins chargée d’enjeux politiques que celle-ci ; il observe que la « radio éducative rurale » a même eu du succès dans des zones urbaines[361]. Cependant, dans ce projet de radio, comme dans les autres projets de radio menés par l’Unesco, un problème récurrent se pose : la difficulté à constituer des groupes d’écoute. Il se révèle difficile de trouver des animateurs autochtones bénévoles et compétents pour animer les groupes. Rétrospectivement, Cassirer estime que dans les années 1960, il a trop sous-estimé la difficulté à créer une audience collective à la base, dans les pays en voie de développement ; il estime finalement qu’il n’était possible de constituer un groupe d’écoute que lorsqu’existaient déjà au préalable des structures de groupe. Il observe que ce problème s’est accentué par la suite, quand les populations ont eu la radio chez à domicile, car alors elles ne voulaient plus se déplacer pour participer à un groupe d’écoute, l’écoute individuelle s’est imposée[362].

L’expérience de tribune radiophonique au Ghana.

Dès 1959, l’Unesco envoie un expert au Ghana pour contribuer à développer les radios scolaires[363]. C’est surtout en 1964-65 que l’Unesco intensifie ses efforts en la matière, menant au Ghana une « expérience de tribune radiophonique au service du développement rural »[364]. Selon Henri Cassirer, ce projet a bien fonctionné, a été un succès, et a profité de l’expérience acquise dans le projet de All India Radio. Il estime que ce succès est dû en partie au soutien que lui a accordé N’Krumah, qui avait pris conscience de la possibilité et de l’importance de toucher les masses, et qui a beaucoup encouragé sa réalisation ; en revanche, ce projet a souffert de la rivalité entre ministère de l’information et ministère de l’agriculture, et, de ce fait, d’une obstruction de la part du ministère de l’agriculture. Un des principaux problèmes auxquels s’est heurté ce projet est l’existence de nombreuses langues vernaculaires au Ghana. Mais l’Unesco s’est efforcée de s’y adapter, en réalisant des programmes de radio dans différentes langues vernaculaires. Cassirer estime que ce projet a développé un « esprit d’échange avec des audiences paysannes dans leurs différentes langues locales », esprit qui est « resté bien vivace bien après la chute de N’Krumah »[365].

Le projet de radio et télévision éducative en Côte d’Ivoire.

En 1961, sous l’impulsion du ministère de l’information de Côte d’Ivoire, est créée la « société ivoirienne de cinéma », qui a pour but de produire des actualités cinématographiques et des films documentaires et d’enseignement, et demande les services d’un expert de l’Unesco[366]. L’expert Vignes, envoyé par l’Unesco à partir de 1962, forme des journalistes ivoiriens et supervise la production de moyens visuels (films fixes, photos, affiches, brochures), et des émissions de radio et de télévision éducative, dans le cadre du centre audio-visuel créé en 1963[367]. À partir de 1964, le gouvernement de Côte d’Ivoire, avec l’aide bilatérale du gouvernement français, établit une station de télévision expérimentale en circuit fermé, qui mène des expériences d’alphabétisation, avec l’aide d’un autre expert, Jean Meyer ; un « gros retard » est pris dès le début dans ces expériences, et les tentatives de formation de maîtres par la télévision ne s’avèrent pas très fructueuses ; une des raisons des problèmes est constituée par « les aléas des prestations de services de la RTI » (radio-télévision ivoirienne) ; ainsi les émissions sont réalisés beaucoup plus lentement que prévu[368] ; en outre, la mise au point de télé-clubs, prévue par l’expérience, connaît des difficultés à cause des problèmes de collaboration entre les ministères de la santé et de l’agriculture ; Meyer, initialement optimiste, devient de plus en plus désabusé au fil de ses lettres à Cassirer[369]. Malgré la volonté de ce dernier de réussir à obtenir l’adhésion de la population à ces télé-clubs (notamment en créant des groupes de réception dynamiques et en formant soigneusement les animateurs, en donnant accès aux studios aux habitants, en filmant une partie des émissions dans les villages mêmes, car « de cette façon, les émissions donneraient une idée plus réelle de la vie et de la pensée des villages et ceux-ci s’y identifieraient », et en mettant en place des camions mobiles pour faire la liaison entre les différents télé-clubs et les organisateurs du projet)[370], le projet de télé-club stagne et échoue, confronté à des problèmes sur le terrain que Cassirer, au siège, ne peut pas percevoir ni résoudre[371].
A la suite de ces premières tentatives peu fructueuses, est lancé un programme beaucoup plus ambitieux, le plus ambitieux de l’histoire de la télévision scolaire : le « programme d’éducation télévisuelle », mené de 1969 à 1981[372]. Le précédent le plus important était alors le projet de télévision éducative lancé au Niger en 1964, conjointement par le ministère de l’éducation nationale nigérien et par le ministère français de la coopération et du développement, auquel l’Unesco avait contribué par des missions de conseils d’experts[373]. Le PETV donne lieu à la mise au point d’émissions scolaires, produites à partir de 1971 dans un studio de télévision, et à la fourniture de téléviseurs aux écoles primaires ; le nombre d’élèves concernés par cet enseignement augmente de manière impressionnante entre 1971 et 1977 ; parallèlement est mené dans une école normale télévisuelle un programme de recyclage des enseignants pour les former à cette méthode. Le projet donne lieu à la mise en place d’énormes installations, très coûteuses. Pendant l’année 1971-72, l’éducation télévisuelle est appliquée dans 447 écoles, et touche au total 22 500 élèves. En 1976-77, 1652 écoles, 312 625 élèves. En 1977-78, 2 268 écoles, 425 289 élèves[374]. En 1980, il y a 15 635 classes télévisuelles, rassemblant 615 743 élèves, soit 80% de la population scolaire du pays[375].
L’objectif de développement économique est primordial dans ce projet. Il s’agit de contribuer à réduire l’exode rural[376], d’apprendre à chaque enfant « un métier utile au progrès du pays »[377]. Le PETV a aussi pour objectif d’uniformiser l’enseignement à tout le pays, dans une perspective de consolidation de l’unité nationale, de centralisation et de renforcement de l’identité nationale, notamment dans le but de gommer les disparités et clivages entre villes et campagnes, et entre les quelques 60 groupes ethniques qui composent le pays[378]. Parallèlement, Pauvert souligne que les émissions réalisées ont été attentives à s’adapter aux particularités culturelles régionales et à les préserver[379].
La méthode employée est intéressante par son caractère novateur et ses efforts d’attractivité : dans les émissions destinées à l’alphabétisation, des enfants vêtus chacun d’un costume portant une lettre dansent sur un thème musical, puis se mettent les uns à côté des autres, formant ainsi des syllabes que les élèves télévisuels doivent alors crier en chœur. Les émissions visent à stimuler l’expression orale des enfants et leur créativité. L’instituteur doit animer ces séances et noter les réactions des enfants aux émissions, puis envoyer ces données aux responsables du projet. Cette méthode a en fait entraîné des difficultés dans sa mise en pratique par les instituteurs et comporté des défauts. Les émissions ont été critiquées pour leur caractère insuffisamment africain, et pour leur rigidité[380]. Si elles ont permis aux élèves « télévisuels » d’acquérir un meilleur niveau en ce qui concerne le français oral, elles leur ont donné un niveau plus faible à l’écrit, par rapport aux élèves formés de manière traditionnelle. Par ailleurs, le système de la promotion automatique, c'est-à-dire la suppression des redoublements, qui a été introduit dans le cadre de ce programme, s’il a momentanément réduit le taux des déperditions scolaires, a causé un afflux d’élèves voulant entrer dans l’enseignement secondaire, où il n’y avait pas assez de place pour les accueillir, et pour lequel ils n’avaient souvent pas le niveau ; ainsi un grand nombre d’enfants, après avoir accompli le cycle primaire télévisuel, se sont retrouvés marginalisés[381].
Lancé dans l’enthousiasme, dans l’espoir de généraliser à tout le pays l’enseignement télévisuel[382], ce projet rencontre d’importants problèmes techniques et se heurte à de fortes oppositions, notamment de la part des enseignants (avec l’enseignement télévisuel, le maître perd en effet de son prestige et de son autorité) et et de l’élite intellectuelle et francophone de Côte d’Ivoire[383], qui entraînent son abandon en 1981. Selon plusieurs anciens fonctionnaires, le PETV a eu des résultats peu concluants, peu tangibles ; selon Cassirer, cet échec serait dû à son caractère paternaliste, sous l’influence du gouvernement français ; selon Jean-Claude Pauvert en revanche, qui a participé activement à sa mise en oeuvre, il serait dû à des causes extérieures, et si on l’avait laissé se poursuivre, il aurait réussi[384].
L’Unesco a donc mené des efforts importants pour mettre les moyens d’information et de communication au service du développement économique. Elle a dans ce cadre réalisé des projets souvent originaux et novateurs, qui, s’ils se sont heurtés à des difficultés et n’ont pas obtenu tous les résultats désirés, ont néanmoins constitué un apport intéressant dans le cadre de la réflexion sur le développement économique. Enfin, l’Unesco s’est aussi efforcée d’appliquer au développement économique la science et la technologie.

8.4. La science et la technologie appliquées au développement.

Dès les premières années, l’idée est introduite au sein de l’Unesco de mettre la science et la technologie au service des pays les moins développés. C’est notamment ce que prône Joseph Needham dès 1946, incitant l’Unesco à envoyer en Amérique latine et en Asie de petites équipes de scientifiques, en coopération avec la FAO et l’OMS, pour mener « des activités scientifiques susceptibles de donner des bénéfices immédiats aux masses en grand besoin »[385]. En 1948, l’Unesco développe un projet de programme de radio qui aurait été intitulé « Les fruits de la science » et qui aurait mis en valeur les contributions concrètes de la science aux améliorations du niveau de vie des masses[386]. Cette volonté de mettre la science au service du bien-être des masses et du développement économique continue à être affirmée dans les années suivantes[387]. À la conférence générale de 1952, Torres Bodet suggère la mise en place d’une sorte de contrat social entre les nations scientifiquement avancées et celles qui ne bénéficient pas encore des bienfaits de la science moderne[388]. Dès le début des années 1950, l’Unesco encourage l’enseignement technique, pour favoriser le développement économique[389] ; dès ces années, l’Unesco crée quatre « postes » (bientôt rebaptisés « centres ») régionaux de coopération scientifique : un à Nankin (déplacé à Jakarta en 1950), un à Rio de Janeiro (déplacé à Montevideo en 1948), un au Caire et un autre à New Delhi[390]. En 1950, l’Unesco étend ces postes, par la mise en place d’annexes, appelées « bureaux » (à Manille et à Istanbul)[391], malgré l’opposition des États-Unis à cause du coût[392].

L’énergie atomique et nucléaire au service du développement.

Dans les années 1940-50, l’Unesco se consacre beaucoup au thème de l’énergie atomique et nucléaire au service du développement économique. Dès 1947, dans une conférence de presse, Julian Huxley affirme que l’Unesco peut jouer un rôle important dans la recherche atomique, par des études sur les matériaux fissiles et sur les usages non militaires de l’énergie atomique ; ces propos sont mal reçus par le département d’état américain, qui estime que cela ne relève pas des attributions de l’Unesco[393]. En 1951, l’Unesco lance une enquête intitulée « l’énergie au service de l’homme »[394]. La volonté de l’Unesco de s’engager en faveur des usages pacifiques de l’énergie atomique reçoit le soutien de plusieurs États par le biais de leurs commissions nationales, comme l’Inde[395], l’URSS[396] et le Japon[397].
Sous l’impulsion de Hammarskjöld, secrétaire général de l’ONU, personnellement très intéressé par ce thème, qu’il considère comme « une condition essentielle pour toute accélération significative du taux d’industrialisation » et comme un facteur primordial de développement pour les pays les moins avancés, l’Unesco lance un programme d’études sur les utilisations pacifiques de l’énergie atomique[398].
Sous l’impulsion des États-Unis[399], en décembre 1954, l’assemblée générale de l’ONU vote une résolution affirmant « l’importance et l’urgence, pour contribuer à faire reculer la faim, la misère et la maladie, de la coopération internationale en vue de développer et d’etendre l’utilisation de l’énergie atomique à des fins pacifiques » et recommandant la création d’une agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et la tenue d’une conférence internationale ; la conférence générale de 1954 de l’Unesco approuve la même proposition et cela aboutit à la création de l’AIEA[400].
En août 1955, symboliquement dix ans après Hiroshima, l’ONU organise à Genève la « conférence internationale sur les usages pacifiques de l’énergie atomique » ; une étude y est présentée, envisageant les usages possibles de l’énergie nucléaire dans divers domaines (industrie, agriculture, médecine, transports, etc.) et étudiant les effets des radiations sur l’homme et l’environnement. Cette conférence charge l’OMS, l’Unesco, l’OIT, la FAO d’études précises sur ces thèmes[401]. En juin 1955, l’Unesco réunit un comité d’experts appartenant à douze pays, pour étudier l’établissement d’un ensemble de normes et de règles pour la préparation, la distribution, le transport et l’utilisation d’isotopes radio-actifs et de molécules traceuses[402]. À la « conférence internationale sur les usages pacifiques de l’énergie atomique » en août 1955, Evans affirme que « l’énergie nucléaire est « une grande découverte, qui permettra sans doute, dans un proche avenir, d’élever le niveau de vie de l’humanité tout entière »[403]. Gérard Wendt, en 1955, dans L’énergie nucléaire et ses utilisations pacifiques, affirme son grand espoir dans les possibilités de l’énergie nucléaire pour le développement économique : « le flot d’électrons qui s’écoulera des stations génératrices pourra apporter la vie à des peuples déshérités. Il pourra donner le moyen d’irriguer des déserts, de tirer parti des richesses enfouies dans le sous-sol, d’améliorer la santé des populations et de prolonger la vie, et en même temps d’augmenter considérablement la production de denrées alimentaires »[404].
En septembre 1957, l’Unesco organise la « conférence internationale sur les radio-isotopes dans la recherche scientifique », à Paris, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne. Un millier de savants venus du monde entier, représentant soixante pays, s’y réunissent, sous la présidence de John Cockcroft, prix Nobel, directeur du centre atomique de Harwell[405]. Elle suscite de très importants échos, généralement très élogieux, dans la presse internationale. Le Parisien Libéré la qualifie d’ « immense succès scientifique », L’Humanité la juge « extrêmement profitable » [406].
Cependant, parallèlement se produit une désillusion à ce sujet : en 1957, le département des sciences sociales de l’Unesco estime finalement que « l’introduction de l’énergie atomique n’est pas susceptible d’avoir des conséquences sociales très profondes dans les prochaines décennies sur les pays économiquement et socialement développés », et que d’autre part son introduction dans les régions sous-développées entraînerait l’apparition de « problèmes substantiels »[407]. De même, en octobre 1957, M. Marshall, chef du département des sciences sociales, confie dans une lettre confidentielle au chef de la commission nationale britannique que le département des sciences sociales a « des difficultés à déterminer en quoi les sciences sociales peuvent contribuer dans ce domaine »[408]. Ainsi peu à peu une désillusion succède au grand enthousiasme sur les possibilités de l’énergie atomique et nucléaire de contribuer au développement économique ; l’Unesco échoue à éveiller l’intérêt de l’opinion mondiale pour ce thème, ce que déplore en 1965 Ritchie Calder dans le Courrier de l’Unesco, observant « l’inquiétude universelle » du grand public envers l’énergie atomique, inquiétude qu’il assimile à une « superstition »[409].

Des efforts intensifiés à partir des années 1960.

C’est en fait surtout à partir de 1960 que l’effort de faire contribuer la science et la technologie au développement du Tiers Monde s’accentue beaucoup à l’Unesco et devient un thème majeur[410]. Cette évolution se fait en particulier sous l’impulsion de l’ONU. En 1960, à l’ONU, lors de l’examen du rapport Auger, les délégations des pays socialistes insistent sur la nécessité selon elles prioritaire d’utiliser les découvertes techniques et scientifiques pour le développement des pays du Tiers Monde, et de former du personnel scientifique et technique dans les pays en voie de développement ; elles proposent la création sous les auspices de l’ONU d’« un centre scientifique international pour l’échange international de la culture et de l’expérience scientifique », qui serait orienté vers les besoins des pays en voie de développement[411]. En 1961, les États-Unis et l’URSS préconisent que l’action scientifique de l’Unesco s’oriente prioritairement vers l’aide aux pays en voie de développement[412]. En 1962, l’Unesco entreprend, avec le financement du fonds spécial et du PEAT, cinq projets visant à l’application de la science au développement[413]. En 1963, à une conférence sur la recherche scientifique, organisée par l’Unesco à Beyrouth, est affirmée la nécessité pour les pays en voie de développement de former leurs propres cadres scientifiques[414]. En février 1963, l’ONU organise à Genève la « conférence des Nations Unies sur l’application de la science et de la technique dans l’intérêt des régions peu développées » (UNSCAT), à laquelle participe activement l’Unesco, et qui réunit 1600 personnes. Dans son discours à cette conférence, U’Thant souligne le rôle important que doit selon lui jouer l’Unesco dans l’application de la science au développement, notamment en contribuant à la création d’établissements scientifiques et technologiques nationaux dans les pays en voie de développement et en promouvant la popularisation de la science (la « basic science »)[415]. À cette conférence, Maheu s’efforce de promouvoir l’idée que l’Unesco doit jouer un rôle majeur dans le domaine de l’application de la science au développement. C’est aussi devant le conseil économique et social en 1963 que Maheu affirme le vif intérêt de l’Unesco pour le développement scientifique, et l’idée que la science et la technologie jouent un grand rôle dans le développement. En mai 1963 l’Unesco organise à Beyrouth une conférence régionale sur les aplications de la science au développement au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. En 1964, Maheu fait approuver par la conférence générale la décision d’accorder une priorité égale à la science et à l’éducation, et crée un nouveau département au sein du secrétariat, le « département pour les applications de la science au développement »[416]. Maheu impulse en quelques années une expansion rapide et importante des actions scientifiques opérationnelles avec l’appui du PNUD[417].
L’Unesco se consacre beaucoup, dans les années 1960-70, à l’intégration de la science et de la technologie dans l’éducation en Afrique, par des études, des missions d’experts, et des projets[418]. La série « Etudes et documents de politique scientifique », qui porte intialement surtout sur les pays développés, s’oriente au fil des années 1960-70 de plus en plus vers les pays en voie de développement[419]. Cette action passe notamment, sur la vive réclamation de ces pays, par la création de centres de formation scientifique et technologique sur leur sol[420]. À partir de 1960, l’Unesco aide l’université technologique du Moyen-Orient à Ankara, grâce à un important financement du fonds spécial[421]. Sous l’impulsion de l’Unesco, plusieurs pays mettent la technologie au programme scolaire dans les années 1960[422]. En 1961, l’Unesco participe à la création du « centre international pour la formation technique et professionnelle », à Turin, qui vise à assurer la formation de techniciens de pays en voie de développement[423]. Dans les années 1960, elle fait d’importants efforts pour développer un enseignement technique dans les pays en voie de développement[424]. En 1965, les centres régionaux de coopération scientifique deviennent des centres régionaux pour la science et la technique. En 1965 est créé un « centre régional de coopération scientifique et technologique pour l’Afrique » à Nairobi, le ROSTA[425]. Dumitrescu evoque les âpres rivalités entre pays en voie de développement pour obtenir sur leur sol l’implantation de ces centres, ainsi que le fait que les ressortissants des pays en voie de développement préféraient obtenir une bourse pour suivre un cours en Europe plutot que pour suivre un cours dans l’un de ces centres[426].
La « conférence d’États africains sur l’éducation et la formation scientifique et technique par rapport au développement en Afrique », qui se déroule à Nairobi en 1968, insiste sur l’importance de développer l’enseignement scientifique et technologique à tous les niveaux de l’enseignement, et sur l’importance de la technologie pour le développement économique de l’Afrique[427]. En 1968, Maheu évoque avec enthousiasme « les immenses moyens de la science et de la technique », qui permettent d’œuvrer au « développement de la société » et de faire que « misère, faim, ignorance ne sont plus des fatalités »[428]. En 1970, le BREDA (Dakar) organise un séminaire sur « la technologie dans l’enseignement général du second degré en Afrique au sud du Sahara ».[429] En Tunisie, l’Unesco mène avec l’aide du PNUD, de 1962 à 1969, un projet de recherche appliquée pour l’utilisation de l’eau salée dans l’irrigation[430]. Cette orientation croissante de l’activité scientifique de l’Unesco vers l’application de la science au développement est vivement encouragée par le gouvernement américain[431], et par les gouvernements des pays en voie de développement[432].
A la suite de la conférence UNSCAT de février 1963, sont organisées plusieurs conférences régionales sur ce thème : en septembre 1965 est organisée à Santiago du Chili la conférence des ministres sur l’application de la science et de la technologie au développement (CASTALA) ; en août 1968 à New Delhi la conférence des ministres sur l’application de la science et de la technique au développement de l’Asie (CASTASIA), réunissant 25 pays d’Asie ; en janvier 1974 la conférence des ministres sur l’aplication de la science et de la technique au développement de l’Afrique (CASTAFRICA), à Dakar[433] ; en avril 1976 la conférence internationale sur la planification nationale et régionale des systèmes et services d’information scientifique et technologique pour le développement dans les pays arabes, à Tunis, puis en août 1976, la conférence des ministres sur l’application de la science et de la technique au développement des pays arabes (CASTARAB)[434]. Ces conférences, si elles ont des répercussions assez importantes, ne débouchent pas toujours sur des résultats concrets. Ainsi, CASTALA échoue à susciter la création d’un centre latino-américain pour l’application de la science et de la technologie au développement ; CASTASIA a des difficultés à cause des « opinions divergentes » des États participants, notamment à cause de la grande hétérogénéité économique de l’Asie; les petits pays déplorent que les recommandations formulées ne leur profiteraient pas directement[435] ; CASTAFRICA suscite des échos relativement importants dans la presse africaine francophone ; si Le Soleil est enthousiaste, affirmant que c’est « le plus vaste forum jamais tenu d’échanges d’informations sur les politiques scientifiques et technologiques entre des pays africains », plusieurs autres journaux se montrent réservés, comme Jeune Afrique qui exprime son scepticisme sur la question de savoir « si tout cela contribuera vraiment à sortir l’Afrique du sous-développement » ; la presse française est plutôt critique : ainsi, Le Figaro estime que cette conférence « n’a pas débouché sur des décisions spectaculaires » ; Le Monde affirme que ce « vaste forum de discussions » a « finalement abordé peu de problèmes concrets », que « certaines de ses recommandations paraissent bien utopiques face aux réalités », et que la progression de la recherche scientifique en Afrique proposée d’ici à 1980 est irréalisable[436].
Yvan de Hemptinne, directeur de la division des politiques scientifiques, a beaucoup œuvré à cette évolution de l’action scientifique de l’Unesco vers le développement, étant persuadé dès le début des années 1960 que « la recherche scientifique constitue un facteur important du développement économique des pays africains »[437]. Sous son impulsion, dans les années 1960-70, l’Unesco contribue à la création de nombreux organismes nationaux de politique scientifique et technologique dans les pays en voie de développement, créés sur le modèle du CNRS français : au Nigéria (1970), au Kenya (1975), au Sénégal (1974), au Mexique (1970), au Liban (1962), au Vénézuela (1967), en Tanzanie (1968), au Soudan (1970), en Uruguay (61), au Chili (1971)[438].
Plusieurs projets envisagés ne se réalisent pas, comme celui de créer une faculté de technologie à l’université de Singapour[439] ; certains se réalisent mais ne sont pas fructueux, comme celui d’aider l’université de Cape Coast (Ghana), mené par l’Unesco depuis 1962 au moyen de deux experts, visant à former des professeurs de science pour l’éducation secondaire ; un observateur américain observe en 1971 que ce projet a visé trop grand et que la formation dispensée aux étudiants a été inefficace, insuffisante, mal orientée[440] ; certains projets en revanche semblent fructueux (selon des observateurs américains), comme celui d’équiper un centre technique national à Phu-Tho au Vietnam et celui de soutenir l’école d’ingénieurs de l’université de Malaisie à Kuala Lumpur et l’institut polytechnique Ipoh de Malaisie à partir de 1966 dans le cadre de projets Unesco-Pnud[441].
A partir de 1960, l’Unesco développe un réseau de cours internationaux de formation scientifique et technologique dispensés dans des universités occidentales et destinés à des ressortissants des pays en voie de développement. Cependant Daniel Behrman estime qu’« il est difficile de tirer des conclusions générales au sujet de ces cours »[442].
En 1960, l’Unesco décide de favoriser la production à bon marché d’ouvrages scientifiques et techniques dans les pays sous-développés. Plusieurs propositions sont émises, notamment celle que l’Unesco crée « une sorte de comptoir central, qui jouerait le rôle d’intermédiaire et même de garant et/ou d’agence de conversion en devises » ; mais des problèmes se posent, étant donné l’extension trop importante de la tâche, et les « mécontentements » que soulèverait « une intervention de l’Unesco dans les affaires de l’industrie du livre » ; en 1962 l’Unesco renonce finalement à cette tâche[443].
Les gouvernements des pays en voie de développement ne sont pas toujours coopératifs et enthousiastes à l’égard de l’aide de l’Unesco dans le domaine des politiques scientifiques, proposée sous forme d’experts. Ainsi, en 1973, l’Unesco est déçue que le gouvernement égyptien ait négligé la coopération qu’elle lui a offerte en matière de développement de la recherche scientifique et technologique, qu’il ne se soit pas montré coopératif avec l’équipe de consultants de l’Unesco en politique scientifique, dirigée par Hemptinne, venue en Egypte en mai 1972 pour aider à l’organisation et au fonctionnement de l’académie des sciences et de la technologie[444].
Dans le choix des institutions scientifiques lauréates du « prix scientifique Unesco », l’Unesco choisit de plus en plus des institutions contribuant au développement économique ; ainsi, en 1970, ce prix est remis au centre international d’amélioration du maïs et du blé, de Mexico, et à l’institut international de recherches sur le riz, de Los Banos, aux Philippines, deux organismes qui jouent un rôle capital dans la « révolution verte »[445].
Dans les années 1960, l’Unesco oriente même les activités de l’IBRO et de l’ICRO vers des recherches liées au développement économique[446].
A partir de la fin des années 1960, l’Unesco lance une série de projets pilotes pour promouvoir l’enseignement des sciences dans les pays en voie de développement. Elle lance ainsi à partir de 1967 un projet pilote d’enseignement de la biologie en Afrique[447]. Cependant, ce projet connaît des difficultés, notamment celles de « familiariser les enseignants avec les nouvelles méthodes d’evaluation », et « d’incorporer le matériel du projet pilote »[448]. Un projet pilote sur l’enseignement des mathématiques dans les pays arabes, et un projet pilote sur l’enseignement de la physique en Asie, sont aussi lancés.
En 1971, le colloque de l’Unesco sur les rapports entre les cultures et la science observe que « si les pays industrialisés peuvent se payer le luxe d’une certaine désillusion à l’égard de la science […], il n’en va pas de même pour les pays du Tiers Monde : s’ouvrir à la science et à ses applications est, pour eux, une condition du progrès »[449].
Ces actions suscitent peu à peu un clivage entre pays industrialisés et pays en voie de développement. Ainsi, en 1979, à la « conférence des Nations Unies pour les sciences et les techniques au service du développement », ces derniers demandent la création d’un comité intergouvernemental pour mettre en place un transfert de technologie Nord/Sud, mais se heurtent à la résistance des pays industrialisés, et ce projet n’aboutit pas[450].
A partir du début des années 1970, on observe à l’Unesco une désillusion à propos de l’idée que la clé du développement économique des pays en voie de développement serait dans leur intense développement scientifique et technologique[451]. En outre, dans les années 1970, les Tiers-Mondistes critiquent l’orientation de l’Unesco vers l’exploitation de la science en vue du développement économique, estimant que cela s’opère en réalité dans l’intérêt des pays industrialisés[452].
Finalement, l’Unesco s’est efforcée, par de nombreux moyens (éducation, information, communications, science et technologie), d’apporter la plus grande contribution possible au développement économique. Cependant, en grande partie à cause de la faible étendue de ses pouvoirs, les résultats ont été inférieurs aux espoirs.
Il convient également de se pencher sur les efforts d’action matérielle menés par l’Unesco dans un autre domaine : celui de l’environnement.

8.5. L’environnement.

Aucune mention explicite n’est faite de la « protection de l’environnement », comme faisant partie des attributions de l’Unesco, dans son acte constitutif[453]. Cependant, dès le début, certains aspects des problèmes d’environnement font leur entrée dans les activités de l'organisation. La préoccupation de l’Unesco dans ce domaine est double, ambivalente : il s’agit à la fois de protéger la nature contre les atteintes de l’homme, et de protéger l’homme contre les rigueurs et les caprices de la nature.

Protéger la nature contre les atteintes de l’homme, et l’homme contre les rigueurs de la nature.

Dans le cadre des recherches sur les zones arides, l’Unesco s’intéresse à partir de 1953 au problème de « l’aridité due à l’action de l’homme »[454]. En mars 1959, le Courrier de l’Unesco consacre un numéro à la pollution.
Au fil des années, l’Unesco se préoccupe de plus en plus des atteintes faites à l’environnement et du risque de catastrophe environnementale. Cette préoccupation est liée à la peur de catastrophes environnementales irréversibles, peur souvent liée aux risques de guerre atomique ou nucléaire. Des enjeux politiques sont donc présents. En 1959, l’Unesco organise une conférence scientifique sur l’élimination des déchets radio-actifs[455]. À la conférence générale de 1960, la délégation américaine s’oppose à ce qu’elle considère comme la « politisation de la science » par l’Unesco, c’est-à-dire les études des effets biologiques des tests nucléaires, les études sur la pollution des eaux marines, etc.[456]
Lors de la guerre du Vietnam, l’Unesco est saisie de demandes pour étudier l’effet des bombardements et substances defoliantes (napalm) sur l’environnement. La demande n’aboutit pas, à cause de l’opposition des États-Unis pour des raisons politiques. Dans le cadre du programme MAB, les pays d’Europe de l’est proposent à plusieurs reprises un projet d’étude sur les conséquences d’une éventuelle guerre nucléaire ; ce projet suscite une controverse et, se heurtant à l’opposition des pays occidentaux, n’est pas adopté[457].
En 1965 l’Unesco lance la revue trimestrielle Nature et ressources, chronique internationale sur les programmes relatifs à l’environnement, aux ressources naturelles et à leur conservation. En outre, dans les années 1960-70, de nombreux articles sur l’écologie et les problèmes de l’envionnement paraissent dans Impact et dans le Courrier de l’Unesco[458]. En 1970, dans un article sur l’Unesco dans le Grand Larousse Encyclopédique, Maheu affirme que « les questions relatives au milieu humain occupent une place croissante dans les préoccupations et l’action de l’Organisation »[459]. En 1970, l’Unesco organise une exposition intitulée « SOS Nature »[460]. En 1974, le Conseil du MAB réoriente ce programme en faisant une place aux études sur la pollution[461].
Hemptinne écrit en 1975 pour l’Unesco un rapport alarmiste intitulé « Problèmes planétaires de survie et de développement du genre humain » ; il y observe qu’on a pris conscience que « la ‘résilience’ de la nature aux agressions de l’homme a atteint des limites », il évoque le risque de catastrophes écologiques, de surpopulation, de famine, d’épuisement des ressources énergétiques et alimentaires, d’extinction des espèces vivantes, le problème de la pollution ; ce texte exprime une vive crainte envers l’avenir. Il affirme que « la situation actuelle du monde comporte déjà plusieurs signes avant-coureurs qui nous permettent de dire que nous approchons des conditions limites au-delà desquelles la survie de l’homme sur la planète terre ne sera plus possible », que « nous marchons dans la mauvaise direction »[462].
Cete préoccupation croissante de l’Unesco pour l’environnement est-elle impulsée par l’Unesco ou bien par l’opinion ? En tout cas elle est alors dans l’air du temps, et à partir du début des années 1970, l’Unesco reçoit des lettres de particuliers l’incitant à se consacrer davantage à ce thème[463] ; et les clubs Unesco développent d’eux-mêmes au début des années 1970 des activités sur la protection de l’environnement et sur la pollution[464]. L’ONU exerce aussi une influence importante, avec la création en 1972 du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), qui centralise l’action en matière d’environnement et réalise la coordination dans ce domaine entre les agences de l’ONU [465]. Cette action de l’Unesco connaît donc un accroissement important au fil du temps.
Parallèlement, l’Unesco s’efforce de contribuer à la protection de l’homme contre les rigueurs et les caprices de la nature. Pour cela, elle s’efforce de lutter contre les catastrophes naturelles. En 1958, l’Unesco et la FAO lancent une étude écologique sur le criquet pélerin, dont les nuées provoquent périodiquement des ravages sur une immense aire géographique allant des côtes atlantiques de l’Afrique à la péninsule arabique et à l’Asie méridionale. En 1960, elle contribue à organiser un colloque sur la conservation et la restauration des sols, à Téhéran[466]. En 1965, elle contribue à la mise en place à Hawaii d’un système international d’alerte aux tsunamis (raz de marée) dans le Pacifique. Concernant les catastrophes naturelles, c’est en fait surtout sur les séismes que l’Unesco concentre ses efforts. Dès 1951, l’Unesco envoie des missions d’experts sismologues dans les États qui en font la demande. À partir de 1960 est entrepris un programme cohérent d’etudes sismologiques, sous la direction du Français Michel Fournier d’Albe ; ce programme, qui fait appel à de nombreux spécialistes, dont le vulcanologue français Haroun Tazieff, vise à la surveillance des séismes et donne lieu à la réalisation d’enquêtes sur les zones de forte activité sismique. Selon Rex Keating, qui y a contribué, c’etait « un système extraordinaire », qui fonctionnait très bien. En 1963, l’Unesco contribue avec l’aide du PNUD à la création puis au fonctionnement de l’« Institut international de sismologie et de génie parasismique » (IISEE) à Tokyo, qui vise à mettre à la disposition des pays en voie de développement la grande expérience acquise par le Japon dans le domaine sismique. En 1966, l’Unesco contribue à la création à Lima d’un centre sismologique régional pour l’Amérique du sud[467]. À la suite du tremblement de terre de 1962 en Iran, de celui de Barce en Libye en février 1963, et de celui de Macédoine en juillet 1963, l’Unesco envoie une mission d’experts. En outre, l’Unesco envoie dans diverses régions du monde des missions d’enquête et de prévention sismique, qui contribuent à faire prendre conscience aux gouvernements des dangers que courent les populations et à les convaincre de l’importance de tenir compte des règles de construction parasismique. En avril 1964, l’Unesco organise une réunion intergouvernementale sur la sismologie et le génie parasismique, réunissant 110 délégués de 38 nations, qui donne lieu à la création d’un service d’alerte sismologique et d’un réseau international de stations télésismiques[468]. En 1970, l’Unesco lance avec l’aide du PNUD une enquête sur la sismicité de la région des Balkans[469]. En outre, de 1966 à 1971, elle publie un Résumé annuel d’informations sur les catastrophes naturelles[470]. En 1971, le représentant permanent américain à l’Unesco, visitant le projet Unesco-PNUD de séismologie à l’université de Rabat mis en œuvre depuis 1964 (à la suite du tremblement de terre d’Agadir de 1961), estime que ce projet est efficace et donne lieu à des études de valeur[471]. Les efforts dans le domaine sismique semblent généralement fructueux[472].
En outre, l’Unesco s’efforce de contribuer à l’étude et à l’amélioration de la mise en valeur de zones répulsives pour l’homme, comme les zones humides et les zones arides. A cet effet, en 1954, l’Unesco lance un programme de recherches sur les tropiques humides et met en place un « comité consultatif international de recherches sur les tropiques humides », qui tient sa première session à Manaus au Brésil. Cependant ce programme ne devient pas un projet majeur comme le prônaient certains. En 1960 est organisé à New Delhi un colloque sur le problème des termites dans les tropiques humides. Dans les années 1960, l’Unesco mène de nombreuses recherches sur la végétation en milieu tropical humide[473]. En 1962, elle lance un bulletin semestriel intitulé Nouvelles de la zone tropicale humide ; mais seuls quatre numéros paraissent, et ce bulletin disparaît en 1964[474]. Par ailleurs, cette année-là est organisé à Dacca (Bangladesh) un colloque international sur les problèmes des deltas de la zone tropicale humide. Le programme de recherches sur les tropiques humides s’est finalement révélé plus modeste et fragmentaire que prévu.
C’est surtout dans le domaine des zones arides que l’Unesco a mené une action importante. Des travaux de recherche importants avaient certes déjà été menés dans ce domaine avant que l’Unesco ne s’y intéresse[475]. Mais l’Unesco coordonne et intensifie les efforts dans ce domaine. Dès le début des années 1950, elle s’engage dans des recherches sur les zones arides[476]. Elle crée un « comité consultatif sur les zones arides »[477]. Il tient sa première session à Alger en 1951. Quinze délégués venant de différents pays y réfléchissent à l’élaboration d’un programme international de recherches scientifiques sur la mise en valeur des zones arides[478]. Les travaux de ce comité donnent lieu à la formulation d’idées originales, comme à la volonté d’étudier les possibilités d’utilisation de l’énergie éolienne et solaire dans les régions arides et semi-arides. Dans le cadre de la 3e session du comité, en 1952, est organisé à Ankara un « colloque mondial sur l’hydrologie de la zone aride », dont les actes inaugurent la série de publications « Recherches sur la zone aride »[479]. Le comité consultatif, qui se réunit deux fois par an, choisit chaque année, pour éviter la dispersion des efforts, une grande question pour en faire l’objet d’une étude spéciale : l’hydrologie des eaux souterraines (1951), l’écologie végétale (1952), la mise en valeur des sources d’énergie disponibles dans la zone aride (1953), l’écologie humaine et animale (1954). Le comité charge des experts de rédiger des études et des rapports sur des aspects particuliers de la question de l’année, publie ces rapports, et organise un colloque annuel. Ainsi, en 1953, l’Unesco organise en Israël un colloque sur la conquête du désert[480]. De nombreuses études scientifiques sur les zones arides sont ainsi réalisées par des chercheurs de diverses nationalités, sur des sujets souvent originaux et innovants, comme par exemple les effets physiologiques de la rosée sur la croissance des végétaux dans les régions arides, ou les possibilités de transformation de l’eau de mer en eau douce, et d’adaptation des animaux et végétaux à l’eau de mer[481]. Elles donnent lieu aussi à des projets expérimentaux. Ainsi par exemple en 1955 est entreprise la constitution d’un herbier sur la flore du Radjpoutana (Inde)[482]. L’Unesco projette également de mettre en place des centres de formation et de développement régional[483].
En avril 1952, le comité consultatif décide la rédaction d’un manuel qui servirait de guide pour rassembler les données fondamentales sur les problèmes des régions arides[484]. Cette volonté se fonde sur la constatation qu’aucun pays ne dispose alors d’une documentation suffisante sur ses propres zones arides, et sur la conscience de la nécessité de remédier à cette « pénurie de documentation, d’études, de données solides et précises sur les différents pays », et à la pénurie de techniciens dont souffrent les pays peu développés. Des suggestions et orientations sont demandées à 150 experts extérieurs pour mener ce projet. À l’aide de ces suggestions, un projet de manuel est approuvé, et cela donne lieu à la publication du Manuel Unesco-FAO d’irrigation et de drainage[485]. En 1952, l’Unesco envisage la création de centres de formation régionaux sur les problèmes des zones arides[486].
Les organismes de recherche nationaux qui s’occupent des problèmes des zones arides ont la possibilité de demander le statut d’organisme associé au programme. Ce statut leur permet de bénéficier d’une aide de l’Unesco pour l’accueil de savants et de boursiers étrangers, pour l’échange d’informations avec les autres centres associés, et pour mener des recherches. Les trois pays qui participent le plus à cet égard sont, par ordre décroissant, les États-Unis, l’Australie et la RFA[487]. Par exemple, pour la France, l’Institut français d’Afrique noire (IFAN) est admis comme organisme associé, en 1952, sur l’initiative insistante de son directeur, Théodore Monod, qui y voit « une grande satisfaction et un incomparable encouragement »[488].
L’Unesco s’efforce de sensibiliser l’opinion au problème des zones arides, par des films, des expositions, des articles et des publications[489]. Dès sa mise en place, le programme de la zone aride entraîne un accroissement régulier du nombre des demandes que l’Unesco reçoit d’États membres désireux d’obtenir une assistance technique pour financer des recherches sur la mise en valeur de cette zone[490].
Afin d’intensifier l’action dans ce domaine, que certains comme les États-Unis estiment peu satisfaisante[491], l’Unesco lance de 1957 à 1962 le « projet majeur sur les zones arides », qui se fixe comme but de rassembler et diffuser des informations sur les recherches sur les problèmes de la zone aride ; de donner des conseils aux États sur la mise en œuvre de recherches sur la zone aride et de les assister dans la réalisation de programmes de recherches[492]. Ce projet majeur est coordonné par Michel Batisse. L’action se traduit par des études, des inventaires de recherches, colloques, réunions, cours, bourses, publications, projets spéciaux, et actions de sensibilisation du grand public[493].
Le projet majeur donne lieu à la publication du bulletin trimestriel Zone aride, dans lequel sont publiées des études sur les diverses régions arides du monde ; ce bulletin est diffusé dans les milieux spécialisés des divers États membres. Une des réalisations importantes du projet est la publication d’un Guide des travaux de recherche sur la mise en valeur des régions arides, et de l’Histoire de l’utilisation des terres des régions arides[494]. En 1958 est organisé à Téhéran dans le cadre du projet un colloque international sur les problèmes de salinité des terres et des eaux dans les régions arides. Batisse estime, dans un rapport confidentiel, que ce colloque constitue un « remarquable succès sur le plan scientifique », notamment grâce à « la présence de la plupart des grands spécialistes mondiaux des questions de salinité », ce qui a permis « pour la première fois une mise au point générale de l’état des recherches sur ces questions » ; il estime que les communications ont été en général « d’excellente qualité » à part celles de certains pays (Inde, Egypte) et les dicussions « très animées ». Il se réjouit que « la presse et la radio iraniennes ont abondamment relaté les travaux du colloque », mais regrette que celui-ci n’ait suscité que peu d’échos à l’étranger[495]. De même, la 15e session du comité, en 1959 à Madrid, suscite « un intérêt considérable en Espagne », grâce à une importante médiatisation par la presse, la radio et la télévision[496]. L’Unesco subventionne aussi des institutions de recherches sur les zones arides[497]. Le projet majeur donne lieu à une intensification des recherches[498], et à la réalisation de films et d’émissions de radio pour sensibiliser le public[499]. Cependant, l’information du public et de la communauté scientifique internationale semble être restée insuffisante[500]. En 1960 est organisé à Paris un colloque général sur les problèmes de la zone aride, faisant la synthèse des connaissances acquises. En 1962 est créé un centre de recherches sur l’utilisation des eaux salées pour l’irrigation (CRUESI) en Tunisie, avec l’aide du Fonds spécial. En 1963 a lieu une conférence sur les terres arides de l’Amérique latine, à Buenos Aires[501].
Le projet majeur des zones arides suscite le vif enthousiasme de nombreux pays du Tiers Monde comme l’Inde[502], et est également très vivement soutenu par les États-Unis[503], et par l’URSS[504], qui sont désireux de montrer leur avance scientifique et technologique dans ce domaine. Ce projet a été finalement beaucoup plus tourné vers la recherche que vers l’action opérationnelle[505]. Ces recherches ont été souvent orientées vers l’objectif de développement économique[506]. Selon Batisse, les acquis essentiels de ce projet ont été la publication de la série d’études « Recherches sur les zones arides », la formation de nombreux spécialistes, la création de plusieurs centres nationaux de recherche, et surtout l’etablissement d’un réseau mondial de contacts[507]. Comme l’observe Batisse, les recherches lancées par l’Unesco sur les zones arides ont eu beaucoup plus de succès que celles sur les tropiques humides ; il attribue cela au fait que les zones arides intéressent les pays développés (comme les États-Unis et l’URSS, qui ont de telles zones sur leur sol), alors que les tropiques humides ne concernent que des pays du Tiers Monde[508].
Après l’achèvement du projet majeur sur les zones arides, l’Unesco continue à s’intéresser aux problèmes des zones arides. Ainsi elle coopère à partir de 1974 à l’effort d’aide au Sahel mené par le système des Nations Unies. En effet, en 1973-1974, une sécheresse dramatique s’abat sur le Sahel, touchant six pays (Haute-Volta, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad). Un « bureau spécial des Nations Unies pour le Sahel » recueille des dons des États membres.[509] L’aide apportée par l’Unesco au Sahel se fait dans le domaine de la recherche appliquée sur la sécheresse, en lien d’une part avec le projet n°3 du MAB : « impact des activités humaines et des méthodes d’utilisation des terres à pâturages », alors en cours de réalisation (une réunion sous-régionale intéressant la zone sahélienne a lieu en mars 1974 à Niamey), et d’autre part avec un projet Unesco-Pnud de centre de documentation et d’analyses pour les ressources naturelles du bassin du fleuve Niger, créé à Niamey en 1970[510]. L’Unesco s’efforce de développer des projets à long terme et interdisciplinaires, c’est-à-dire comportant des composantes éducative, écologique, sociale, des actions de sensibilisation, d’information, et de formation, contrairement aux actions lancées par le comité de Ouagadougou (constitué par les six pays touchés par la sécheresse au Sahel)[511]. L’Unesco s’efforce de faire en sorte que les recherches écologiques et scientifiques sur les problèmes de secheresse du Sahel puissent être menées par les peuples de la région eux-mêmes, notamment par la mise en place de cours régionaux d’études universitaires supérieures. Elle s’efforce de contribuer à mettre en place « une politique intégrée et globale » dans les pays concernés[512]. En juillet 1974, devant l’Ecosoc, Maheu plaide pour l’augmentation de l’action de l’Unesco dans ce domaine : il affirme que « la contribution de l’Unesco est destinée à assumer une importance d’autant plus grande que l’on s’éloigne des secours d’urgence pour s’engager dans des entreprises en profondeur à plus ou moins longue échéance ». Dans ce cadre, l’Unesco contribue à la création en 1974 d’un centre de documentation et de coordination des recherches en sciences sociales pour l’Afrique au sud du Sahara[513]. L’Unesco s’efforce aussi d’oeuver à la sensibilisation de l’opinion mondiale sur ce problème[514]. En juin 1975, l’Unesco participe à une réunion inter-agences sur la désertification organisée par le PNUE à Genève, dans un contexte de concurrence entre les agences du système de l’ONU[515].
Dans ce domaine, l’Unesco semble avoir réalisé une action importante et de valeur. Il est intéressant d’observer qu’il se produit un glissement progressif de la volonté de conservation de la nature à celle de mise à profit des ressources naturelles.

De la conservation de la nature à la mise à profit des ressources naturelles.

à partir des années 1960, le domaine de l’environement prend une ampleur croissante à l’Unesco, en lien avec la prise de conscience par l’organisation de l’interdépendance entre environnement et développement[516]. C’est en particulier sous l’impulsion de Huxley, dont c’est un important centre d’intérêt, que l’Unesco s’est intéressée dès ses premières années à l’environnement. C’était alors un thème très marginal, malgré la tenue en 1913 d’une conférence internationale sur la protection de la nature à Berne[517]. Ainsi, Huxley, malgré l’opposition de la commission du programme de la 2e conférence générale, fait beaucoup d’efforts, use de beaucoup de patience et de ténacité, pour convaincre les délégués, pas du tout sensibilisés à cette époque au problème de l’environnement, de convoquer en 1948 et en 1949 une conférence internationale sur la protection de la nature ; il contribue aussi à la création par l’Unesco de l’« union internationale pour la conservation de la nature » (UICN) en 1948[518]. L’UICN réalise dans les années suivantes de nombreuses études, sponsorisées par l’Unesco, avec laquelle elle entretient de bonnes relations[519]. Au sein de l’Unesco, cette action est aussi soutenue par Bowers, qui, au lendemain de la seconde guerre mondiale, a travaillé au ministère britannique de l’urbanisme et de l’aménagement des campagnes, spécialisé dans le domaine de la protection du paysage[520].
Rapidement l’Unesco se pose la question de savoir si cette action relève vraiment de ses attributions. Ainsi, Torres Bodet évoque dans ses mémoires les doutes qu’il a ressentis à ce sujet durant son mandat[521]. Dans les années 1950, l’Unesco s’efforce de mettre en place des instituts internationaux de recherche sur l’environnement dans le Tiers Monde, comme l’institut du désert du Caire, inauguré en 1950[522]. Elle organise aussi des colloques, comme celui sur la protection et la conservation de la nature dans le Proche Orient, à Beyrouth en juin 1954[523]. Elle envoie également des missions, comme celle envoyée en 1955-56 pour contribuer au reboisement et à l’amélioration des forêts en Macédoine yougoslave[524], et celle envoyée en 1957 aux îles Galapagos, pour enquêter sur les possibilités d’établir une station biologique marine afin d’instituer des mesures de conservation pour empêcher l’extinction d’oiseaux rares et de spécimens animaux. Les deux experts, au terme d’une mission de quatre mois très éprouvante physiquement, concluent à la nécessité de sensibiliser la population à l’idée de la nécessité de protéger les espèces animales comme les lions et les pélicans au lieu de les chasser[525]. Les conclusions de cette mission aboutissent en 1959 à la création de la fondation Darwin aux îles Galapagos, chargée de sauvegarder la faune et la flore de ces îles[526]. En 1959, l’Unesco envoie une mission explorer les ressources naturelles du sud du Chili[527]. Dans les années 1960, Huxley accomplit plusieurs missions en Afrique pour l’Unesco, pour étudier la conservation de la vie sauvage et des ressources de l’habitat naturel. Dans ses mémoires, il regrette que les rapports qu’il a rédigés suite à ces missions n’aient été suivis d’aucun effet, « par manque de fonds et souvent par manque de ferme soutien gouvernemental »[528].
En 1961, l’Unesco fait rédiger un rapport sur la sauvegarde de la beauté et du caractère des paysages et des sites, qui énonce plusieurs raisons de les protéger : le besoin pour « le citadin enfermé dans un univers de béton et de fer » de « se détendre dans un paysage harmonieux » ; la « source d’inspiration » que constituent les paysages pour les artistes ; les « raisons économiques » (ressources du tourisme) ; les raisons écologiques. L’Unesco envisage de créer des « réserves naturelles » et des « zones de protection » pour protéger les paysages et les sites les plus beaux. Cependant, la « beauté » d’un paysage ou d’un site, définie dans ce rapport comme « l’agrément particulier representé par les lignes, les formes, les couleurs des paysages ou des sites », apparaît comme un critère flou. En 1962, l’Unesco adopte la « recommandation concernant la sauvegarde de la beauté et du caractère des paysages et des sites »[529].
L’Unesco s’intéresse aussi de plus en plus, dans les années 1960, à l’exploration et à la mise en valeur des ressources naturelles. En 1961, parmi les recommandations formulées dans Tendances actuelles de la recherche scientifique, figure une recommandation sur « l’exploration et la conservation des milieux naturels », qui incite les États à « procéder à ces études sur leur propre territoire et à en faire connaître le résultat », et qui appelle à l’adoption d’un texte normatif international réglementant les obligations et les droits des États membres concernant l’exploration et la conservation de leurs milieux naturels[530]. L’Unesco se lance donc dans les années 1960 avec l’aide du fonds spécial dans l’étude des ressources naturelles des pays en voie de développement, dans l’optique de leur développement économique[531]. Elle joue dans ces années un rôle pionnier dans le domaine de l’environnement[532]. Victor Kovda, directeur de 1959 à 1964 du département des sciences exactes et naturelles, spécialiste des sols, joue un rôle important dans la préoccupation croissante de l’Unesco pour l’étude des ressources naturelles[533]. En 1961 l’Unesco organise à Arusha en Tanzanie la première conférence sur la conservation de la nature et des ressources naturelles dans les États africains nouvellement indépendants[534]. La même année a lieu la 3e conférence des Nations Unies sur le droit de la mer ; l’ambassadeur maltais auprès des Nations Unies, Arvid Pardo, y affirme que le fond des mers constitue un patrimoine commun de l’humanité, et qu’à ce titre il doit faire l’objet d’une gestion commune, que l’exploitation des ressources du fond des mers doit avoir des buts exclusivement pacifiques, et que les avantages qui en découlent doivent faire l’objet d’une répartition équitable entre tous les peuples intéressés. Cette proposition est déterminante pour l’élaboration du concept juridique de « patrimoine commun de l’humanité ». Elle obtient l’adhésion des pays en voie de développement, qui y voient un moyen d’obtenir un partage plus égalitaire des ressources du fond des mers[535]. En novembre-décembre 1965, l’Unesco organise à Bangkok une conférence sur la conservation de la nature et de ses ressources en Asie tropicale du sud-est.
En 1966, le CIUS lance, avec le soutien de l’Unesco, un programme international de recherches écologiques, le « programme biologique international » (PBI), qui vise à étudier la productivité biologique et son influence sur le bien-être matériel de l’homme. Initialement prévu pour quatre ans, le PBI est finalement prolongé jusqu’en 1974 à cause de son succès. Il permet de mener l’étude approfondie de la structure et du fonctionnement d’un grand nombre d’écosystèmes naturels. Michel Batisse estime que le PBI a été un « incontestable succès scientifique » et a apporté « une somme considérable de connaissances nouvelles, contribuant ainsi de facon notable à la pensée écologique moderne. » Mais plusieurs observent qu’il a aussi comporté des défauts et des insuffisances, notamment par le fait qu’étant mené essentiellement par des spécialistes des sciences de la nature, il s’est finalement peu intéressé aux données économiques et sociales, a négligé l’aspect de formation, et surtout n’a pas vraiment intégré les pays en voie de développement, contrairement à ce qui était prévu initialement[536].
En 1967, Maheu propose au conseil exécutif le lancement de projets sur le thème du développement des zones rurales ; il s’agit d’étudier en quoi les spécificités de l’environnement rural peuvent être mises à profit pour le développement. Mais ces projets, s’ils obtiennent le vif soutien de certains États comme la RFA[537], se heurtent aux réticences des États-Unis, qui estiment qu’ils manquent de clarté et qu’ils risquent de faire double emploi avec ceux de la FAO[538]. Ces projets s’enlisent et n’aboutissent pas.
Dans les années 1960-70, l’Unesco développe de nombreuses études environnementales dont l’objectif principal est le développement économique[539]. Ainsi par exemple, en 1962, l’Unesco, la FAO et l’OMM mènent conjointement une étude sur l’agroclimatologie du Proche-Orient, visant à la mise en valeur agricole des terres de cette région malgré les conditions climatiques difficiles. En 1967, l’Unesco contribue à la création à Abou-Ghraïb en Irak d’un institut de recherches appliquées sur les ressources naturelles[540]. Avec la série « Recherches sur les ressources naturelles », l’Unesco mène de nombreuses recherches sur les ressources des sols et les possibilités de les exploiter, dans une perspective de développement économique du Tiers Monde[541]. Ces travaux sur les ressources naturelles des pays en voie de développement suscitent le vif intérêt des États occidentaux[542]. Cependant ils sont souvent très longs à réaliser ; ainsi, l’Atlas géologique du monde, au 1/10 000 000, entrepris en 1964, est achevé en 1976 ; la carte mondiale des sols, au 1/5 000 000, entreprise par l’Unesco et la FAO en 1961, est achevée en 1978[543].
C’est en particulier sur le continent africain que l’Unesco fait porter prioritairement ses enquêtes et ses études sur les ressources naturelles. Elle se lance en 1959 dans une grande enquête sur les ressources naturelles du continent africain, pour laquelle elle s’efforce d’obtenir la coopération des savants et des institutions de recherche des États membres[544]. Mais ceux-ci sont souvent critiques. Ainsi, le savant français Théodore Monod, de l’institut français d’Afrique noire, critique l’ambition et le flou du projet formulé par l’Unesco, et l’incite à se limiter à des travaux de synthèse[545]. L’enquête sur les ressources naturelles du continent africain, publiée en 1963, consiste finalement, comme le préconisait Monod, en une synthèse des recherches effectuées durant les trente années précédentes. Elle est explicitement réalisée « en vue de l’industrialisation », et s’inscrit dans le cadre de travaux en ce sens menés les années précédentes par l’ONU et la FAO[546]. Elle donne lieu en 1964 à la tenue au Nigeria d’une « conférence internationale sur l’organisation de la recherche et la formation du personnel en Afrique en ce qui concerne l’étude, la conservation et l’utilisation des ressources naturelles », orientée elle aussi surtout vers l’utilisation des ressources naturelles en vue du développement[547]. Au cours des années 1960, l’Unesco publie des cartes géologiques et tectoniques de l’Afrique, ainsi qu’une bibliographie hydrologique africaine[548].
Des années 1950 aux années 1970, les activités de l’Unesco dans le domaine de l’océanographie concernent de manière croissante le problème de la pollution des océans, et la mise en valeur économique de leurs ressources. D’un intérêt initialement purement scientifique, l’Unesco évolue vers des préoccupations de nature économique[549]. Ce glissement s’effectue notamment sous l’impulsion des États-Unis et du Royaume-Uni, qui considèrent que la recherche en océanographie « n’est pas une fin en soi »[550]. Ainsi, en 1969 est créé avec le vif soutien des États-Unis le « programme élargi et à long terme d’exploration et de recherche » (LEPOR), dont l’objectif est de promouvoir la recherche scientifique sur les océans, mais surtout « de tirer un meilleur parti de l’océan et de ses ressources au profit de l’humanité »[551]. Et en 1973, le conseil d’administration du PNUE met en place un programme sur « les océans et les zones côtières », qui aboutit à partir de 1975 à une coopération PNUE-COI dans un tel esprit[552].
Dans les années 1960, les activités de l’Unesco en géologie s’orientent de plus en plus vers l’objectif de développement économique, de mise en valeur des ressources naturelles ; ainsi la carte mondiale des sols, entamée en 1961 conjointement avec la FAO, vise à permettre une meilleure mise en valeur des sols, notamment dans les pays en voie de développement[553]. De même, le « programme international de corrélation géologique » (PICG), lancé par l’Unesco et l’union internationale des sciences géologiques (UISG) en 1974, s’oriente principalement vers l’évaluation des ressources en minéraux, énergie, eau, dans une perspective de développement économique, alors que dans les travaux préparatoires développés à partir de 1966 il s’agissait plutôt d’un esprit strictement scientifique. Les États-Unis sont favorables à l’orientation croissante du programme vers l’objectif de développement économique, esprit qui n’est pas partagé par tous les protagonistes, certains défendant plutot son aspect strictement scientifique. Les pays en voie de développement quant à eux sont, plus encore que les États-Unis, intéressés en priorité par l’aspect de développement économique, voulant orienter le PICG vers la découverte de minéraux et fuels exploitables à des fins commerciales, orientation que les États-Unis eux-mêmes jugent excessive[554].
La DHI, lancée en 1965, se fonde sur l’idée de « l’absolue nécessité de rationaliser sans cesse l’exploitation de l’eau considérée comme élément vital du milieu humain ». Il s’agit d’« accumuler dans chaque pays une documentation suffisante et sûre », et d’ « intensifier l’étude des ressources en eau et de leur régime, afin d’en permettre l’exploitation rationnelle dans l’intérêt de l’humanité entière, de faire comprendre la nécessité de la recherche et de l’enseignement hydrologique dans tous les pays, et de mieux armer ces derniers pour évaluer leurs ressources et en tirer le meilleur parti possible ». Elle se veut axée sur « les besoins des utilisateurs »[555].
La « conférence intergouvernementale d’experts sur les bases scientifiques de l’utilisation rationnelle et de la conservation des ressources de la biosphère », organisée par l’Unesco à Paris en septembre 1968 sur l’initiative du comité consultatif de l’Unesco pour les recherches sur les ressources naturelles, est la première réunion scientifique mondiale à se pencher sur les problèmes de l’environnement[556]. Elle envisage de manière liée les problèmes de l’environnement et ceux du développement[557]. Son organisation s’inscrit dans le cadre de la volonté de Maheu de faire jouer un « rôle pionnier » à l’Unesco dans le domaine écologique[558]. Son organisation suscite l’enthousiasme de plusieurs États dont la RFA, pays déjà très sensibilisé à l’écologie[559]. Cette conférence aurait contribué à populariser le terme de « biosphère », inclus dans le titre de la conférence par Michel Batisse, et défini comme « la partie du globe terrestre où la vie peut exister »[560]. La conférence de la biosphère est la première instance internationale à déclarer nécessaire une rationalisation à l’échelle planétaire de l’utilisation des ressources de la biosphère pour assurer aux générations futures des conditions de vie satisfaisantes[561]. Cette conférence se caractérise par une perspective interdisciplinaire, puisqu’elle rassemble non seulement des scientifiques mais aussi des sociologues, des économistes, des responsables politiques. Elle regroupe également à la fois des ressortissants des pays développés et du Tiers-Monde[562]. Elle a des échos positifs dans la presse[563], et chez ses participants ; ainsi, les diplomates français sont enthousiastes à l’égard de son caractère interdisciplinaire, et du « sentiment d’urgence » qu’elle a suscité devant le constat de « la dégradation des ressources et de l’expansion de la civilisation urbaine », ils estiment qu’elle « donnera certainement dans le Tiers Monde un élan à l’écologie»[564], et se rejouissent qu’elle « a appelé l’attention des gouvernements et du grand public sur l’acuité des problèmes de l’environnement et a eu un grand retentissement ». La France prend en effet une part très active à cette conférence[565].
En 1969 est créé au sein du secrétariat de l’Unesco un « département des sciences de l’environnement et des recherches sur les ressources naturelles » ; c’est la première structure administrative, à l’Unesco, incluant le terme d’environnement dans son titre[566]. L’année suivante, la conférence générale adopte une résolution sur la préservation de l’environnement[567]. En février 1971 est adoptée la Convention de Ramsar (Iran), relative aux zones humides d’importance internationale[568]. En juin 1972, l’Unesco participe activement à la conférence des Nations Unies sur l’environnement humain, à Stockholm. Celle-ci aboutit à la création du programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), avec lequel l’Unesco établit une coopération très étroite[569].
En 1972, l’Unesco adopte la convention et la recommandation sur la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, qui définissent le « patrimoine naturel » mondial[570]. L’Unesco devient ainsi la première institution internationale à affirmer l’interaction entre conservation du milieu naturel et développement socio-économique. Si la convention du patrimoine adopte une vision globale de la nature, en revanche, comme l’observe Angèle Bioum Ihana, pendant les deux décennies suivantes, hormis quelques exceptions, (la CITES adoptée à Washington en 1973, ou la Convention sur les espèces migratrices appartenant à la faune sauvage, adoptée à Bonn en 1979), les instruments juridiques internationaux consacrés à l’environnement présentent un caractère sectoriel, leur champ d’application se limitant à certaines espèces ou à certains espaces[571]. En 1973, l’Unesco établit un groupe inter-institutions d’experts chargés d’étudier les aspects scientifiques de la pollution des mers (GESAMP), et lance sous l’égide de la COI une « étude mondiale de la pollution dans le milieu marin » (GIPME), en coopération avec le PNUE. En 1973, face à la crise de l’énergie, l’Unesco organise un congrès international sur « le soleil au service de l’homme », qui réunit plus d’un millier de participants d’une centaine de pays. Et, en janvier 1974, le Courrier de l’Unesco consacre un numéro à l’énergie solaire ; ce numéro suscite l’intérêt des lecteurs, d’après la rubrique du courrier des lecteurs[572].
Il est intéressant d’analyser en particulier deux exemples : les projets de création d’instituts de recherche sur l’environnement dans le Tiers Monde, et le programme « l’homme et la biosphère (Man and Biosphere, MAB).

Les projets de création d’instituts internationaux de recherche en environnement.

En 1947, sur la proposition de la France, l’ONU lance auprès de l’Unesco une enquête sur l’éventualité de la création de laboratoires de recherche dans le domaine de l’environnement[573]. Un grand nombre d’organisations et une soixantaine de savants expriment leurs idées sur la question. Ainsi Einstein préconise la mise en place d’un centre international de recherches sur l’érosion des sols. Huxley prône la création d’instituts internationaux de recherche qui seraient consacrés respectivement à l’Antarctique, à la « zone aride », à « la forêt amazonienne », aux « tropiques humides », à l’océanographie, aux cultures microbiennes. Batisse juge ces propositions « tout à fait visionnaires pour l’époque »[574]. À la fin des années 1940 et au début des années 1950, l’idée des laboratoires internationaux est promue avec conviction par Henri Laugier à l’ONU[575], et par Pierre Auger à l’Unesco[576]. Cependant elle se heurte aux vives réticences de plusieurs États comme les États-Unis et le Royaume-Uni[577].
L’un des premiers projets à être envisagés sérieusement est celui d’un institut international de l’Antarctique. En août 1948, les États-Unis ouvrent des négociations avec sept. autres nations (Argentine, Australie, Chili, France, Nouvelle-Zélande, Norvège, Royaume-Uni) pour mettre en place une forme d’administration internationale de l’Antarctique. En septembre 1948, J. Huxley rédige un « mémorandum sur la possibilité d’internationalisation de la recherche scientifique dans l’Antarctique » : selon lui, une internationalisation de la recherche scientifique dans l’Antarctique au moyen d’un institut international permettrait de développer une recherche plus efficace (notamment dans le domaine de la météorologie et de la géologie), moins axée sur la concurrence entre nations, et qui constituerait un pas en avant dans la coopération internationale[578]. J. Huxley sonde plusieurs pays au sujet de ce projet, mais ceux-ci n’y sont pas favorables[579]. Malgré l’organisation, de 1949 à 1952 de la première expédition internationale dans l’Antarctique, organisée conjointement par le Royaume-Uni, la Norvège et la Suède, le projet d’institut de l’Antarctique n’aboutit pas. En revanche, celui d’institut du désert aboutit, grâce au vif soutien des États arabes : il est créé sous l’égide de l’Unesco en décembre 1950 au Caire[580] ; cette création suscite l’enthousiasme de la presse[581] ; un autre institut du désert est créé sous l’égide de l’Unesco, en novembre 1957, à Bersheeba (Israël)[582].
Quant au projet d’institut international de l’hylée amazonienne (IIHA), bien que l’Unesco s’y soit beaucoup investie, il s’est soldé par un échec[583]. Il est intéressant d’analyser cet échec. En 1946, à la commission préparatoire, au conseil exécutif, et à la conférence générale, Paulo de Berredo Carneiro, délégué du Brésil, préconise que l’Unesco établisse un institut international de l’hylée amazonienne. Sous l’impulsion de la délégation brésilienne, la conférence générale adopte ce projet[584]. Huxley y est très enthousiaste[585]. Ce projet répond à plusieurs motivations : connaissance scientifique de la forêt amazonienne, coopération scientifique internationale entre chercheurs de tous les pays, et surtout mise en valeur des ressources naturelles de cette forêt pour le bénéfice matériel des populations, et par là contribution au développement économique de l’Amérique latine. Son lancement se fonde sur le constat de l’échec des précédentes tentatives d’étude et de mise en valeur de la forêt amazonienne, et sur l’idée que cet échec aurait été dû à l’absence d’un centre international permanent pour coordoner les efforts, pour en faire la synthèse, et pour les stimuler. L’Unesco observe que « les renseignements recueillis par ces différentes expéditions [ont été] maintes fois perdus et leurs comptes rendus […] sont dispersés et oubliés »[586]. Une « commission internationale pour la création d’un institut international de l’hyléa amazonique » est mise en place en 1947. Elle décide que le futur IIHA se consacrerait notamment à « l’étude des conditions écologiques et des produits naturels de la région » et à « l’étude des problèmes soulevés par l’adaptation de l’homme au milieu tropical », dans le but de « contribuer au développement et à l’enrichissement de la vie humaine en Amazonie »[587]. Ainsi il s’agit bien de mettre la connaissance et l’étude de la nature au service de l’exploitation des ressources naturelles au profit de l’homme. Le plan de travail mis en place en février 1948 prévoit d’une part l’étude scientifique de l’environnement amazonien, mais d’autre part surtout des recherches pour la mise en valeur du milieu naturel au bénéfice de l’homme, notamment par l’amélioration des techniques de mise en valeur agricole, et de l’état sanitaire catastrophique des populations, minées par la misère et les rigueurs de la nature[588]. En fait ce projet souffre de l’absence de définition claire de ses priorités, certains au sein de l’Unesco, comme M. Zaniewicki, prônant une priorité à la mise en valeur des ressources naturelles pour le bénéfice matériel des populations et à la protection des populations contre les rigueurs du milieu naturel[589], et d’autres, comme E. Corner, une priorité au développement des connaissances scientifiques[590]. En mai 1948, est lancée une enquête visant à réunir toutes les données possibles sur la région, et sur l’action des autres organismes et instituts techniques dont les travaux sont apparentés au futur programme de l’IIHA[591]. En novembre 1948 une mission est envoyée pour mener l’étude des problèmes scientifiques et des problèmes économiques de la vallée du Rio Huallaga, dans la forêt amazonienne au Pérou. Le rapport de cette mission reconnaît des « défauts » dans l’organisation de celle-ci, dûs à « la hâte » avec laquelle l’expédition a été mise sur pied[592]. Ce projet se heurte à de vives oppostions de la part de plusieurs États comme les États-Unis, qui lui reprochent de détourner une grande partie des fonds, limités, de l’Unesco, vers une recherche scientifique très spécialisée et sans lien avec les vrais objectifs de l’Unesco, et qui soulignent les gros problèmes administratifs et politiques dans lesquels ce projet est déjà englué. Beaucoup craignent que ce projet, qui est le plus vaste projet opérationnel conçu jusqu’alors par l’Unesco, ne devienne un échec retentissant, qui entamerait la crédibilité de la jeune organisation[593]. Bien qu’il jouisse du soutien de la presse et de l’opinion brésilienne et péruvienne[594], ainsi que d’une partie de la presse occidentale, qui s’enthousiasme pour ce qui apparaît comme un Amazon Valley Authority[595], le projet suscite en fait de plus en plus de critiques, et devant les multiples obstacles qui se dressent devant lui, échoue.
Parallèlement, l’Unesco envisage à partir de 1947 la création d’un institut international de la zone aride. Un « comité d’experts scientifiques pour les laboratoires internationaux de recherche », réuni à l’Unesco en août 1949, étudie la possibilité de création d’un tel institut. La conférence générale de 1949 et celle de 1950 poursuivent ce projet d’institut qui viserait à encourager « la coopération internationale dans les recherches scientifiques et techniques et la mise en valeur des régions arides et semi-arides »[596]. Ce projet se heurte à l’hostilité des États-Unis[597]. En novembre 1950, le « conseil intérimaire de la recherche sur la zone aride », devant les difficultés et les oppositions, juge que la création d’un institut est prématurée et recommande finalement la création d’un simple « comité consultatif international de recherches sur la zone aride »[598].
Ces tentatives se révèlent donc des échecs. Il convient d’analyser pour faire contrepoint la relative réussite qu’a constitué le programme Man and Biosphere.

Le programme Man and Biosphere (MAB).

Le programme MAB, lancé en 1971 sur l’impulsion de la conférence de la biosphère[599], est représentatif de la volonté de lier environnement et développement. Batisse estime que le MAB a joué un rôle important pour structurer l’écologie appliquée au développement, sur le plan international[600]. Sous l’impulsion de plusieurs gouvernements (France, RFA, États-Unis, URSS, Royaume-Uni...), ce programme vise à donner une place plus prioritaire à l’objectif d’« utilisation rationnelle des ressources de la biosphère », c’est-à-dire au développement économique, qu’à celui de conservation de la nature ; il vise à donner une place importante aux pays en voie de développement[601]. Il s’agit de « concilier la conservation de la diversité biologique et les intérêts économiques et sociaux vitaux des populations locales »[602]. Le MAB, qui rassemble plus de 10 000 chercheurs dans 110 pays, consiste en études approfondies des interrelations entre certains milieux spécifiques et l’action humaine, projets expérimentaux dans des milieux divers, et créations de réserves de la biosphère[603]. Ces réserves sont conçues comme des « zones protégées pour la conservation de la nature et des ressources génétiques, pour l’exécution de recherches scientifiques et l’exercice d’une surveillance visant à un aménagement et un emploi rationnels de l’environnement mondial »[604]. À l’origine de ces réserves, il y a notamment les réflexions menées dès les années 1960 sur les « zones protégées internationales »[605]. La création de ces réserves est l’objet de discussions entre Nixon et Brejnev lors de leur entrevue à Moscou en 1974 ; ils s’engagent à en désigner dans leurs États respectifs[606]. Les enjeux politiques et économiques du programme MAB sont très importants, et sont observés à la fois par les diplomates et par la presse[607].
De 1970 à 1974, qui est la phase de préparation, l’Unesco organise plus de 20 réunions internationales ou régionales dans le cadre du MAB, et produit une documentaiton très abondante[608]. Treize projets scientifiques internationaux sont définis dès 1971. Très vite les États et l’Unesco manifestent un intérêt particulier pour le projet n°8 intitulé : « conservation des zones naturelles et des ressources génétiques qu’elles contiennent », qui conduit peu à peu, de manière progressive, à l’idée d’inciter les États à la création des « réserves de biosphère », au terme de réflexions conjointes menées par l’Unesco, les États, et les autres organisations ; en 1974 un groupe de concertation ad hoc convoqué par l’Unesco et le PNUE apporte des précisions sur les différentes fonctions des réserves de biosphère[609]. Celles-ci sont conçues sur le modèle des « stations de la décennie » qui avaient été mises en place dans le cadre de la DHI. L’esprit des réserves de biosphère est différent de celui des réserves et parcs nationaux, qui sont fondés sur l’idée défensive d’une protection intégrale de la nature, et qui voient dans l’homme un élément perturbateur ; dans le concept de réserves de biosphère, l’homme est intégré à l’écosystème ; simplement sa présence et son action sont réglementés. Il y a eu une évolution progressive dans la conception du rôle de ces réserves de biosphère, du rôle initial de conservation de la nature, à celui de contribution des ressources naturelles au développement économique, de mise en valeur des ressources naturelles pour le bénéfice matériel des populations. Le projet 11, dont le titre est modifé en 1974 en « aspects écologiques des systèmes urbains, et en particulier utilisation de l’énergie », est particulièrement représentatif de cette tendance[610].
A partir de 1974, le conseil du MAB met l’accent sur l’importance de vraiment intégrer les pays en voie de développement au programme, et souligne la nécessité de sensibiliser l’opinion des pays en voie de développement et de former des spécialistes dans les pays en voie de développement, par l’organisation de cours. Le programme s’efforce de réaliser une coopération concrète entre pays développés et pays en voie de développement dans la mise en œuvre du MAB : cela se traduit notamment par la coopération entre RFA et Vénézuela pour le projet n°1, et par la coopération entre France et Tunisie pour projet n°3[611].
Dans l’ensemble, le MAB a eu des résultats peu concluants, à la fois à cause du flou conceptuel, du manque d’encadrement efficace par les États, de la sélection inadéquate des réserves de biosphère, de la coordination insuffisante entre les différents projets qui ont souvent tendu à rester « une simple mosaïque de projets de recherche nationaux », de la difficulté à mettre en pratique la nature interdisciplinaire du programme (équilibre difficile à maintenir entre sciences naturelles et sciences sociales), et des défauts dans la mise en pratique concrète[612].


L’Unesco a donc connu une importante évolution de préoccupations intellectuelles vers des préoccupations matérielles. Elle s’est effectuée en lien avec la place de plus en plus prépondérante occupée par les pays du Tiers Monde à l’Unesco. Les efforts de l’Unesco dans ce domaine ont porté principalement sur le développement économique et sur l’environnement. Ils ont donné lieu à des tentatives de grande ampleur, comme le PEMA, la planification de l’éducation, la radio-télévision éducative, le programme MAB. Si les résultats ont pu apparaître souvent décevants, néanmoins les efforts entrepris sont intéressants.




[1] P. Jones, op. cit., p. 60.
[2] 372/8/MP 01, VII : note confidentielle de Blat Gimeno à Adishesiah, 17 sept. 1965 ; Bibliographie américaniste analytique et codée, éditée par Bernard Pottier, Paris, Société des américanistes, musée de l’homme, à partir de 1967, semestriel ; X 07.83 Maheu, IV : note sur la coopération entre l’Unesco et le Liban, 13 janv. 1967, p. 1 ; mémo confidentiel de Maheu au DG adjoint et aux sous DG, 22 janv. 1967 ; cette évolution se fait notamment sous l’impulsion de Torres Bodet (Trygve Lie, In the Cause of Peace…, op. cit., p. 138).
[3] RU, PREM 11/5185 : record of meeting with Prime Minister, 10 avril 1964.
[4] EU, box 2252 : The Times Eduational Supplement, 28 août 1948, p. 1: « Unesco Seminar » ; Ibid., p. 2-3 : « Education and Training of Teachers ».
[5] Le reste du monde n’était représenté que par onze délégués. Une seule personne (le délégué égyptien) représentait le continent africain, et une seule personne également représentait l’Amérique latine. (Anna Lorenzetto, op. cit., p. 21-22).
[6] Film n°53, 1951 ; Film n°350, 1951.
[7] N. Gaudant, op. cit., p. 133.
[8] ED/91, 28 fév. 1951, p. 17.
[9] Educ./SR.5, 19 avril 1947, p. 3.
[10] N. Gaudant, op. cit., p. 34-35.
[11] RFA, B 91, Band 42 : Press Release ECOSOC/757, 30 juill. 1954.
[12] CUA/72, 30 janv. 1956, p. 4.
[13] Séries de publications « La presse, le film et la radio dans le monde d’aujourd’hui », « Rapports sur les moyens techniques de l’information », et « Rapports et documents sur les communications de masse ».
[14] EU, box 1562 : lt. de David Stratmon au département d’état, 14 nov. 1957, p. 3.
[15] R.E. Barker, Le livre dans le monde, étude sur le commerce international du livre, Paris, Unesco, 1957, 115 p. Production de livres 1937-1954 et traductions 1950-54, Paris, Unesco, 1957, 84 p. H.R. Verry, Quelques procédés d’impression et de reproduction, Paris, Unesco, 1955, 79 p. Papier d’impression (autre que le papier journal) et papier d’écriture ; évolution de la situation de 1929 à 1951, Paris, Unesco, 1954, 44 p. Papier journal ; évolution de la situation de 1929 à 1951, Paris, Unesco, 1954, 64 p. Des livres pour les pays en voie de développement : Asie, Afrique, Paris, Unesco, 1965, 34 p. Robert Escarpit, la révolution du livre, Paris, Unesco, PUF, 1965, 163 p ; RP/23, 22 avril 1948 : Hindustan Times, Delhi, 7 avril 1948.
[16] Interview Batisse ; conférence générale de 1958, résol. 2.71.
[17] 330.19 (8) A 01 IIHA, IIIb : NS/IIHA/15, 25 novembre 1948, 7 p. ; V : NS/IIHA/19, 13 p. ; IIIb : NS/IIHA/13, 20 oct. 1948, p. 5 ; IV : NS/IIHA/15 A, 7 janv. 1949, 34 p., p. 31.
[18] ONU, RAG-2/330, box 108 : rapport de Rifat Habbab à Taghi Nasr, 1er fév. 1955 : création de latrines, de pompes à eau, projections de films sur l’hygiène, création d’un centre de soins et d’un club rural.
[19] ONU, RAG-2/330, box 108 : lt. de Bogdan Theodorovic à Perez-Guerrero, non datée, p. 1-2 ; box 107 : lt. de R. Habbab à T. Nasr, non datée, p. 1 ; lettre de Bill à Betty Whitelaw, 14 janv. 1953.
[20] DG/71/9, p. 3 ; A. Fleury, op. cit., p. 55-56.
[21] A. Fleury, op. cit., p. 79 et 81 ; interview Tocatlian.
[22] 12C/résolution 3.43 ; SS/CUA/Trends/2 ; 13 C/PRG/12, 18 sept. 1964, p. 2-3.
[23] Tendances principales …, op. cit., p. 16 et 19.
[24] 13 C/PRG/20 : suggestions sur les mesures que pourraient prendre les Etats membres pour promouvoir la libre circulation des informations et des idées, 21 août 1964, 15 p.
[25] X 07.83 Torres Bodet, II : News Bulletin/6/49, 31 mars 49, Nouvelles de l’Unesco.
[26] A.-M. d’Ans, op. cit., p. 467.
[27] Journal Métraux, 2 juill. 1953 ; 19 nov. 1953 ; Claude Auroi, « Métraux et les Andes », art. cit., p. 14
[28] 330.19 (8) A 01 IIHA, I : lt. de Bernard Mishkin à Bowers, 22 sept. 1947.
[29] Journal Métraux, 29 juin 1953, p. 508 ; 2 juill. 1953, p. 509 ; 2 déc. 1953, 3 déc. 1953 ; lettre de Métraux à Juan Comas, 2 nov. 1955, cité par Claude Auroi, « Métraux et les Andes », p. 17 ; rapport du BIT, février 1954, cité par Claude Auroi, « Métraux et les Andes », p. 17.
[30] Journal Métraux, 11 juin 1954 ; 19 nov. 1953 ; 23 nov. 1953.
[31] Claude Auroi, « Métraux et les Andes », art. cit., p. 14
[32] Claude Auroi, « Alfred Métraux à la croisée de deux mondes…», art. cit., p. 73.
[33] Film n°1363, 1946 ; Film n° 1339, 1948 ; Film n°1259, 1950 ; Film n° 503, 1951 ; Film n° 504, 1951 ; 307 :778.5 « malaria » : Unesco/WHO film Malaria.
[34] 307 :778.5 « malaria » : lt. de Mary Losey à André Tadié, 7 août 1956.
[35] Ascher, box 1 : lt. d’Alva Myrdal à Ch. Ascher, 22 sept. 1950 ; lt. d’Ascher à A. Myrdal, 12 sept. 1950 ; 3 A 31 « Measuring the results of Development Projects » : lt. d’Alva Myrdal à Samuel Hayes, 25 juin 1954 ; lt. de G. Ferguson à A. Myrdal, 30 août 1955 ; Chantal Morelle et Pierre Jacob, Henri Laugier...., op. cit., p. 295.
[36] P. Lengyel, op. cit., p. 12, 25 ; compte rendu des travaux du 11e congrès international de la route, sept. 1959, Paris, AIPCR, 1961, 539 p. Routes dans les pays en voie de développement : conception, construction, entretien, rédigé par un groupe international d’experts, sous la responsabilité de l’Unesco, Paris, Eyrolles, 1968, 174 p.
[37] Ascher, box 150 : cycle d’études sur la politique et la planification du développement urbain, compte rendu des travaux du comité préparatoire de planification, ONU, Genève, 25-26 mai 1961 ; P.M. Hauser éd., L’urbanisation en Amérique latine ; actes du stage d’études sur les problèmes de l’urbanisation en Amérique latine, Santiago du Chili, 6-18 juill. 1969, Paris, Unesco, 1962, 330 p. ; P.M. Hauser (dir.), Le phénomène de l’urbanisation en Asie et en Extrême-Orient ; compte rendu du stage d’études ONU/Unesco, sur le phénomène de l’urbanisation dans la région qui relève de la commission économique pour l’Asie et l’Extrême-Orient, 8-18 août 1956, Calcuta, Centre de recherches de l’Unesco sur les implications sociales de l’industrialisation en Asie méridionale, 1959, 321 p. ; Les villes nouvelles ; éléments d’une bibliographie annotée réunie par Jean Viet, Paris, Unesco, 1960, 82 p.
[38] Rapport soumis au Comité des sciences sociales de la commission préparatoire, 4 juin 1946, p. 3, Prep.Com.Soc.Sci.Com., cité par Peter Lengyel, op. cit., p. 9-10.
[39] Interview Balandier ; Résol 1.710 de la 16e session de l’assemblée générale de l’ONU ; 12C/34, 12 C/Res. 8.1, p. 78-79. Cité par G. Archibald, op. cit., p. 290 ; 372/8/MP 01, VII : Mémo ED/50/25, de Blat Gimeno à Betancur, 29 sept. 1964.
[40] Courrier de l’Unesco, octobre 1965, p. 4-5-8-9 : « Le grand virage. Vers une coopération technique planétaire », par U’Thant ; p. 27-34 : « La grande mutation de l’Unesco », par Wilbur Schramm.
[41] X 07.83 Maheu, III : « Le sens et la valeur de la coopération internationale au service du développement » : allocution de Maheu, 12 mars 1965.
[42] P. Lengyel, op. cit., p. 38-41.
[43] Ascher, box 147 : SHC/CONF.15/11, 6 juin 1970 : Symposium on the role of social sciences in development, Paris, 29 juin-6 juillet 1970.
[44] Film n°406, 1974 ; film n° 151, 1974 ; film n° 2130, 1970 ; film n° 1568, 1969 ; film n°1322, 1974.
[45] Courrier de l’Unesco, fév. 1970 : « stratégie pour le développement » ; oct. 1970, « Le drame du développement » par Malcom Adiseshiah, p. 4-14.
[46] P. Lengyel, op. cit., p. 46.
[47] FR, NUOI 836 : lettre de M. Maréchal à la DGACT, 7 nov. 1961 (cité par G. Bourreau, op. cit., p. 53).
[48] XO7.21(44)NC, III : commission nationale française pour l’Unesco, « Suggestions de caractère général concernant les programmes futurs de l’Unesco », juin 1961, p. 11-12. ; II : « Séance plénière de la Commission nationale française pour l’Unesco, ministère des affaires étrangères », 25 juin 1956, p. 34-35.
[49] Commission nationale américaine, avril 1962, « US Support for Unesco Pledged », doc. cit. ; X 07 A 120/197 UNSA : Propositions du conseil national consultatif du Mexique concernant le programme et budget 1967-68, 31 mai 1965, par Manuel Alcala, p. 3 ; Commentaires de la délégation allemande à la 70e session du conseil exécutif sur le futur programme et budget, p. 2 ; propositions de la commission nationale de l’URSS sur le programme et budget 1967-68, 31 mai 1965, p. 11. ; RU : OD 17/186 : Brief for the UK representative, 12th session of the governing council of the Special Fund, 15-22 june 1964 ; Coordination of UN Technical Assistance activities. Ad hoc committee of Ten, Final session, feb. 17th-28th 1964, Report of the UK representative ; E/3851, 31 janv. 1964 : Ecosoc : coordination of technical cooperation programmes. Report of the secretary general.
[50] Centre Unesco Rome : rapport de mission de Maria Tabellini, fév. 1962, EPTA/CAM/1, « Rapport de l’éducation de base à l’éducation des adultes et au développement communautaire, Cambodge 1952-1960 », p. 54-57.
[51] « US Support for Unesco Pledged », 1962, doc. cit.
[52] 16/ C/ 13, 1970, p. 10 (cité par P.H. Sagbohan, op. cit., p. 164.)
[53] Courrier de l’Unesco, oct. 1970, « Le drame du développement » par Malcom Adiseshiah, p. 4-14. I. « Le dur bilan des années 60. » II. « Les chances à saisir ». p. 12.
[54] Lester Pearson (dir.), Vers une action commune pour le développement du Tiers Monde, Banque mondiale, 1969 ; Courrier de l’Unesco, février 1970, numéro intitulé : « Le rapport Pearson : une nouvelle stratégie pour le développement planétaire ». p. 4-14 : Lester B. Pearson, « Une nouvelle stratégie pour le développement planétaire ». Lester Pearson a été conseiller à la conférence de San Francisco en 1945 ; il a pris part à la création de la FAO et de l’UNRRA. Il a reçu le Prix Nobel de la paix en 1957. Il a été premier ministre du Canada de 1963 à 1968. Cf. L. Pearson, Politique mondiale et démocratie, Paris, éditions du vieux colombier, 1958. La commission d’étude dirigée par Pearson est formée de huit personnalités : Edward Boyle (états-Unis), Roberto de Oliveira Campos (Brésil), C. Douglas Dillon (états-Unis), Wilfried Guth (RFA), Arthur Lewis (Jamaïque), Robert E. Marjolin (France), Saburo Okita (Japon).
[55] Au fil des années 1970, le développementalisme, auquel on a reproché de favoriser « le capitalisme dépendant », s’est vu supplanté par deux nouvelles idéologies : le transnationalisme et le globalisme ; le transnationalisme, peu diffrérent du développementalisme, met l’accent sur le développement des sociétés multinationales, percues comme les moteurs de la croissance économique ; le globalisme prête attention à la dimension écologique, aux ressources minérales de la planète, et prône une limitation de la croissance démographique et de la production industrielle (Georges Abi-Sabab, Le concept d’organisation internationale, Unesco, Paris, 1980, 292 p., p. 96). Le rapport établi par le club de Rome par Donella H. Meadows et alii : Les limites de la croissance, New York, Universe Books, 1972, expose la thèse globaliste.
[56] Apprendre à être, op. cit., Préambule, par Edgar Faure.
[57] DG/73/10, 6 juillet 1973.
[58] H.M. Philips, Planification de l’aide à l’éducation pour la 2e Décennie du développement, Paris, PUF, Unesco, 1974, p. 17 (cité par P.H. Sagbohan, op. cit., p. 165.)
[59] M. Prévost, op. cit., p. 228, 242-243 ; D. Sioen, op. cit., p. 71.; ONU, résolution 3201 du 1er mai 1974.
[60] Film n°1300, 1974 ; EU, box 3229 : report of the US delegation to the 17th session of the general conference.
[61] Apprendre à être, op. cit., Préambule, par Edgar Faure.
[62] Cf. notamment Journal Métraux, 2 mars 1953 et 6 oct. 1953.
[63] Courrier de l’Unesco, juillet 1953 : « Le choc du machinisme » par Alfred Métraux.
[64] ONU, RAG 2 /76, box 10 : SS/Af.conf/1, 9 nov. 1953.
[65] ONU, RAG 2 /76, box 10 : mémorandum de Wilfrid Benson à Victor Hoo, sept. 1954: « central importance ».
[66] ONU, RAG 2 /76, box 10 : lt. de Julia Henderson à A. Myrdal, 18 janv. 1954.
[67] Jiya Lal Jain, Unesco in schools, op. cit., p. 61-62 ; RFA, B 91, Referat 601, Band 16 : discours de Maulana Azad, 6 fév. 1956 ; ce centre réalise plusieurs études sur ces questions.
[68] EU, box 1558 : lt. du département d’état à l’ambassade américaine de Paris, 29 août 1956 ; 620.992 :3 : résolution « Social implications of technological change », 9 fév. 1957, par Esther E.M. Thornton.
[69] La conférence générale de 1958 décide l’organisation de « recherches sur les problèmes de l’urbanisation, de l’automatisation », et « sur les facteurs sociaux et culturels qui influencent la productivité » (10C/resol. 3.72 e). L’Unesco lance sur ce thème une série de publications intitulée « Evolution technique et tensions sociales » ; J.F. Scott et R.P. Lynton, Le progrès technique et l’intégration sociale, Paris, Unesco, 1953, 162 p. ; B.F. Hoselitz, Industrialization and Society, Unesco Mouton, 1963 ; E. de Vries, Social Aspects of Economic Development in Latin America, Paris, Unesco, 1963 ; P. Lengyel, op. cit., p. 43-44 ; Les implications sociales du progrès technique, Paris, CISS, 1962, 209 p. ; Changements techniques, économiques et sociaux ; étude théorique, Bureau international sur les implications sociales des changements technologiques, Paris, CISS, 1958, 355 p. ; A. Zvorikine, Les conséquences sociales de la mécanisation et de l’automation en URSS, Paris, Unesco, 1963, 207 p.
[70] Chantal Morelle et Pierre Jacob, Henri Laugier…., op. cit., p. 294.
[71] Hemptinne : NS/ROU/258, 28 mars 1972.
[72] DG/1963/1/Rev, 4 fév. 1963.
[73] Discours de V. Kovda à l’UNSCAT, 11 fév. 1963, NS/ROU/27 (cité dans Hemptinne : NS/ROU/43, 15 janvier 1964, p. 29-30.)
[74] Benton, box 394 : communiqué de presse ECOSOC/1595, 9 juill. 1963.
[75] FR, Nantes, carton 104 : SHC.71/CONF.1/25, 25 nov. 1971 ; doc. de presse PI/P n°51, 14 sept. 1971.
[76] Hemptinne : NS/ROU/43, 15 janvier 1964, « La science et la technologie à l’Unesco », p. 34 ; SC/WS/488, 3 mai 1972 : « Governmental science policy planning structures » ; NS/ROU/311, 10 juin 1974 : « La rationalisation des politiques scientifiques ».
[77] Hemptinne : NS/ROU/258, 28 mars 1972 : « Contre un « plan Marshall » pour le Tiers Monde », par Y. de Hemptinne.
[78] lettre de Maheu à Jacques Berque, 17 juin 1969, citée dans : Journée d’hommage à René Maheu, Cahier I, op. cit., p. 62-75 : « Son fils et sa petite-fille se souviennent », par Jean Maheu ; SHC/5, 28 avril 1967 : « le rôle du facteur humain dans le développement des pays nouvellement indépendants », par Jacques Berque.
[79] Transformations sociales et développement économqiue, Paris, Unesco, 1962, 231 p.
[80] « Les vues du Mahatma Gandhi sur les machines et le progrès technique », par D.P. Mukerji, p. 63-78 ; « Aperçu des conceptions occidentale et orientale du progrès économique », par C. Gini, p. 79-82, in Transformaitons sociales et développement economqiue, op. cit.
[81] Journée d’hommage à René Maheu, Cahier II, op. cit., p. 75-77 : Michel Batisse, « Partager la science ».
[82] DG/74/5, 20 mai 1974, p. 4.
[83] XO7.21(44) NC, IV : Commentaires et propositions du gouvernement français sur le programme et budget 1965-66, 25 juin 1963, p. 9-10.
[84] X 07 A 120/197 UNSA : lettre de M.G. Kayuza au DG, 5 juin 1965, 2 p. : « short term technical assistance is neither in the interest of Unesco nor member states ».
[85] Evaluation critique du PEMA, op. cit., p. 174-175.
[86] Enquête sur le potentiel scientifique et technique des pays d’Afrique, Paris, Nairobi, Unesco, 1970, 296 p.
[87] Report of the US delegation to the 17th session of the general conference, doc. cit., p. 14.
[88] D. Sioen, op. cit., p. 69.
[89] M. Prévost, op. cit., p. 162.
[90] RU, CO 537/2567 : E/806, 28 mai 1948 : Conseil économique et social : report of the secretary general on the allocation of functions among the various organs concerned in the field of migration, p. 63.
[91] RU, CO 537/2567 : assemblée générale de l’ONU, A/C 2/128, 1er oct. 1948 : coordination of migration activities. Peru : draft resolution ; Conseil économique et social. Procès-verbaux officiels, 1948, p. 14.
[92] J. Huxley, L’Unesco, ses buts, sa philosophie, op. cit., p. 8.
[93] ONU, RAG-2/76, box 12 : lt. De Witold Langrod à J. van Heuven, 10 juill. 1950 ; rapport non signé, sur la réunion d’experts de l’Unesco sur les problèmes de population, ONU, 10 oct. 1950, 4 p., p. 4.
[94] E/806, 28 mai 1948, doc. cit., p. 66-67 ; 2C/résol. 5.1.1.5.
[95] L’Unesco en 1950 : ses buts, ses activitiés, op. cit., p. 7-8 ; J. de Castro, Le problème de l’alimentation en Amérique du sud, Paris, Dunod, 1950, 40 p. ; S. Chandrasekhar, Les problèmes démographiques dans l’Inde et dans le Pakistan, Paris, Dunod, 1950, 40 p. ; Ta Chen, Les problèmes démographiques en Chine, Paris, Dunod, 1950, 40 p. ; Aldous Huxley, La double crise, et John Russell, Pour sortir de l’impasse, Paris, Dunod, 1950, 52 p. ; B.A. Keen, Quelques progrès scientifiques en matière d’agriculture, Paris, Dunod, 1950, 24 p. ; Alimentation, population et progrès social, Paris, Dunod, 1950, 36 p. ; Margaret Mead, L’alimentation et la famille, Paris, Dunod, 1951, 97 p. ; Alva Myrdal et Paul Vincent, Sommes-nous trop nombreux ?, Paris, Dunod, 1950, 72 p. ; F.T. Wahlen, L’expérience de la guerre de la Suisse en matière d’alimentation, Paris, Dunod, 1950, 32 p. ; Nanette Guillermo, L’ABC de la conservation du sol, Paris, Dunod, 1950, 52 p ; Lien-Link n°81 : « How I entered Unesco », par F. H. Potter : « « Food and People » was one of our most important programmes ».
[96] DG/8/49, 1er avril 1949, p. 10-11.
[97] Autour de la nouvelle déclaration …, op. cit., p. 166-170 : « Les droits de l’homme et les données de la condition humaine » par Aldous Huxley, juin 1947, p. 166-167.
[98] ONU, RAG-2/76, box 12 : SS/TAIU/Conf.2/9, 28 juill. 1950 : Report of the meeting of experts on population problems, Unesco, 3-5 juill. 1950, 12 p.
[99] Sissela Bok, Alva Myrdal. À Daughter’s Memoir, 1991, New York, Addison-Wesley, 375 p., p. 216.
[100] Alva Myrdal et Paul Vincent, Sommes-nous trop nombreux ?, op. cit., p. 10, 14, 19, 22-24, 27-30, 37, 57, 68.
[101] J. de Castro, Le problème de l’alimentation en Amérique du sud, Paris, Dunod, 1950, 40 p. ; S. Chandrasekhar, les problèmes démographiques dans l’Inde et dans le Pakistan, op. cit. ; Ta Chen, Les problèmes démographiques en Chine, Paris, Dunod, 1950, 40 p.
[102] F.T. Wahlen, L’expérience de la guerre de la Suisse en matière d’alimentation, Paris, Dunod, 1950, 32 p. ; B.A. Keen, Quelques progrès scientifiques en matière d’agriculture, Paris, Dunod, 1950, 24 p. ; Nanette Guillermo, L’ABC de la conservation du sol, Paris, Dunod, 1950, 52 p.
[103] Alimentation, population et progrès social, Paris, Dunod, 1950, 36 p. Maragret Mead, L’alimentation et la famille, Paris, Dunod, 1951, 97 p.
[104] Aldous Huxley, La double crise ; et John Russell, Pour sortir de l’impasse, Paris, Dunod, 1950, 52 p. Alva Myrdal et Paul Vincent, Sommes nous trop nombreux ?, op. cit.
[105] Unesco and catholic collaboration, op. cit., p. 61.
[106] Sissela Bok, Alva Myrdal…, op. cit., p. 216.
[107] RP/7/49, 8 mars 1949 ; RP, 4 janv. 1954 ; Unesco and catholic collaboration, op. cit., p. 61.
[108] La Tribune de Genève, 4 janv. 1957, p. 1 : « La propagande en faveur de la limitation des naissances est-elle inspirée par l’amour du prochain ? »
[109] The United States and Unesco : challenges for the future. Report of the Special National Conference of the US National Commission for Unesco, 1966, par Ronald Gross and Judith Murphy, Academy for Educational Development, 1966, 26 p., p. 5-6. « delicate » ; X 07 A 120/197 UNSA : US Government Comments and Recommendations on Unesco’s Program and Budget for 1967-1968, 31 mai 1965, 11 p., p. 5-6.
[110] The United States and Unesco : Challenges For the Future., op. cit., p. 5.
[111] P. Lengyel, op. cit., p. 50.
[112] Courrier de l’Unesco, fév. 1965, p. 13-14, « La population du monde. Deux fois plus d’hommes sur la planète en l’an 2000 ».
[113] L’Express, 10 déc. 1959, p. 35-37 : « Document : l’avenir de l’espèce humaine », par J. Huxley.
[114] New York Times, 18 mai 1961 : « Population Issue Raised by Huxley. Sir Julian Accuses Catholic Church of Suppressing It ».
[115] Film n° 1340, Family Planning, Walt Disney Productions, 1968 ; Film n°1550, 1974 ; Film n° 1477, 1974. Film n°1475, 1974 ; film n° 1473, 1974 ; film n° 1472, 1974 ; film n° 1470, 1974 ; film n°86, 1974.
[116] Courrier de l’Unesco, fév. 1965, p. 13-14 : « La population du monde, …» ; février 1959 : p. 17-20 : « Avons-nous le droit de laisser nos terres s’épuiser ? » par W. Noyes ; p. 31-32 : « La pénurie alimentaire : un problème de kilowattheures » ; Nature et ressources, vol. X, n°1, janv.-mars 1974, p. 2-8, « Perspectives mondiales sur les ressources naturelles », par Michel Batisse ; Courrier de l’Unesco, mai 1974 ; juillet-août 74 : « Six millions de plus chaque mois. Année mondiale de la population » ; mai 1974: « Et demain combien ? Année mondiale de la population ».
[117] Courrier de l’Unesco, juill.-août 1974, p. 70.
[118] EU, box 3229 : « Unesco : report of the special committee of experts on the definition of Unesco’s responsibilities in the field of population », Studies in Familiy Planning, vol. 1, n°28, avril 1968. p. 12-15.
[119] ONU, RAG 3 SA, box 23 : ACC working group on rural and community development, general : lettre de J.B. Orizet à Gerald Wen, 1966.
[120] DG/68/8, 10 juill. 1968, p. 7.
[121] Report of the US delegation to the 17th session of the general conference of Unesco, doc. cit., p. 19.
[122] Report of the US delegation to the 84th session of the executive board, doc. cit., p. 23.
[123] Rapport du secrétariat sur les premières réunions d’experts en matière d’éducation de base tenues les 17-18-19 avril 1947 à Paris, Educ/28/1947, 24 avril 1947, p. 6-7.
[124] Educ./20/1947, Paris, 17 avril 1947, Education de base, réunion d’experts, p. 3.
[125] Educ/28/1947, p. 6-7.
[126] Educ./20/1947, 17 avril 1947, p. 2.
[127] Plan de travail intial, fév. 1948, reproduit dans : Monographie n°4 sur l’éducation de base, Paris, Unesco, p. 66-81.
[128] 375 (86) A 63 VP : lt. de Bowers à Sanchez, 31 janv. 1949.
[129] Bulletin trimestriel d’éducation de base n°1, janvier 1949, p. 24-25 : « De la définition de l’éducation de base ».
[130] Déclaration adoptée le 10 nov. 1950, au cours de la 24e session du conseil exécutif. Elle est reproduite dans ED/86, 16 nov. 1950.
[131] J. Torres Bodet, Rapport sur l’éducation de base d’avril 1951 à juillet 1952 (nov-déc. 1952), p. 3 ; cité par N. Gaudant, p. 36.
[132] ONU, RAG 2/76 box 7 : lt. de Taylor à Guillaume Georges Picot, 31 janv. 1953.
[133] Educ/26/1947, 18 avril 1947, p. 2-4.
[134] Jiya Lal Jain, Unesco in schools, op. cit., p. 55 ; X 07.21 (44-5) : lettre du ministre du travail et des affaires sociales du territoire de la Côte d’Ivoire au DG de l’Unesco, 11 juill. 1957.
[135] XO7.21(44)NC, II : sous-comité d’éducation de base : « Essai de définition d’une doctrine française en matière d’éducation de base, rapport de M. Pauvert », 10 janv. 1955.
[136] J. Torres Bodet, Memorias, III, op. cit., p. 143.
[137] M. Quéguiner, Education de base, …, op. cit., p. 50-51, 61-62 ; 6C/PRG/30, 3 juill. 1951.
[138] J. Torres Bodet, Memorias, III, op. cit., p. 166.
[139] ONU, RAG 2/76 box 7 : lt. de D. Gosh à M. Golsdschmidt, 8 juillet 1953 ; RU, FO 371/107191 : lettre de J.L. Nevinson à E.R. Warner, 30 juin 1953.
[140] RU, FO 371/107191 : lt. de Cowell à Warner, 20 août 1953 : « life in a place like Dujaila is not capable of division into neat watertight compartments ».
[141] Programme d’économie domestique, Viani, février-juillet 1950, Paris, Unesco, 1951, 26 p. ; 375 (86) A 63 VP : ED/OCC/9 : A family living programme, Viani,Columbia ; doc. ML/495, 5 p., de Lily Tsien, sept. 1950, p. 1-2.
[142] Courrier de l’Unesco, sept. 1949, p. 22 : « Dans les Andes, une communauté modèle » ; 375 (86) A 63 VP : lt. de Torres Bodet à Brock Chisholm, 6 juill. 1949 ; rapport interimaire du projet de Viani, par Sanchez, 15 mai 1950 ; Courrier de l’Unesco, mars 1951, p. 2 : « Six conseillers itinérants vont mettre en pratique le système des expériences associées ».
[143] 375 (94) A 63 MRPSP : RA/o1, Notes on Mekeo rural progress society, par Bowers, 29 oct. 1951.
[144] Educ/59, 26 fév. 1948, p. 3-4 ; DG/11, 31 mars 1949, p. 7.
[145] L’expérience-témoin d’Haïti, première phase, op. cit., p. 12.
[146] Educ/59, 26 fév. 1948, p. 5
[147] Plan de travail intial, fév. 1948, doc. cit.
[148] Educ/59, 26 fév. 1948, p. 12, 14, 16, 17, et appendice A.
[149] 375 (729.4) A 61, XX : lt. de Glen Lukens à Luther Evans, 21 juill. 1953 ; Bulletin d’éducation de base et des adultes, oct. 1953 : il y raconte l’expérience.
[150] Educ/59, 26 fév. 1948, p. 11-12.
[151] 375 (729.4) A 61, I a : survey by the public health expert of the UN mission to Haïti, confidentiel, par Adolf Kundig, 4 déc. 1948 ; extrait du rapport de Jeanne Sylvain, « Haïti pilot project. Basic survey report. Causes of physical degeneration » ; II : rapport de René Lemoine au DG, 5 avril 1948, Educ/64, p. 5.
[152] 375 (729.4) A 61, III : lt. de Bonhomme à Bowers, 17 juin 1948 ; Monographie n°4 sur l’éducation de base, op. cit., p. 63 ; 375 (729.4) A 61, XVI : rapport du mois de mars 1950, par C.J. Opper, 18 avril 1950, 6 p. ; XVII : rapport pour juin 1950, par C.J. Opper, 15 juillet 1950, 3 p.
[153] Bulletin trimestriel d’éducation de base, n°1, janvier 1949, p. 24-25 : « De la définition de l’éducation de base ».
[154] « drew heavily upon military analogy » ; « attack » ; « assault » ; « front-line activities » ; P. Jones, op. cit., p. 52.
[155] Educ/28/1947, p. 7; P. Jones, op. cit., p. 53.
[156] Biogr. John Bowers : CV de John Bowers, oct. 1948.
[157] Definition de l’éducation de base proposée au groupe de travail intersecrétariats de l’ONU et des institutions specialisées, Paris, 16-17 nov. 1950.
[158] XO7.21(44)NC, II : sous-comité éducation de base : « Essai de définition d’une doctrine française en matière d’éducation de base, rapport de M. Pauvert », 10 janv. 1955, 11 p.
[159] Interview Jean-Claude Pauvert ; 372/8/MP 01, III : mémo de J. Thomas au DG, 4 fév. 1959, p. 5 : « Abolition du terme « éducation de base » » : « Il y a cependant un aspect de ‘public informaiton’ dont il faut tenir compte. Le nom de l’Unesco est, jusqu’à présent, lié à celui de l’éducation de base, et il faudra accoutumer le public, les gouvernements, les administrations, les organisations internationales, à une nouvelle terminologie ».
[160] ONU, RAG-2/330, box 107 : rapport d’Evelyn Rauch à Eleanor H. Hinder, 25 fév. 55, 7 p.
[161] Rapport de Maria Tabellini, fév. 1962, doc. cit., p. 53-57.
[162] EU, box 1562 : lt. de Richard L. Jones au département d’état, 13 nov. 1957, p. 1 ; 375 (666) TA /AMS : extrait d’un rapport non signé, 1er janv. 1956, p. 9-10 ; memorandum on fundamental education in Liberia, annex 1, by Nathaniel V. Massaquoi ; rapport de mission de W. Rankin, 1952, cité par N. Gaudant, op. cit., p. 170-171 (la citation vient de ce dernier rapport).
[163] Educ/59, 26 fév. 1948, p. 3.
[164] 375 (729.4) A 61, V : lt. de Bowers à Métraux, 16 août 1948 ; lt. de Bowers à Rex, 10 sept. 1948 ; VI : FE/Rep/PP/1, Beirut, 23 nov. 1948 : « Education de base. Expérience-témoin d’Haïti » : rapport sur le projet-pilote de Marbial, à la conférence générale de Beyrouth ; extrait d’une lettre de Rex à Bowers, 30 oct. 1948 ; VI : lt. de Rex à Beeby, 9 déc. 1948.
[165] Lt. de Métraux à Bowers, 22 oct. 1948, doc. cit.
[166] 375 (729.4) A 61, VIII : lt. de Métraux à Bowers, 10 avril 1949 ; XXI : lt. de Bernot à Lestage, 6 fév. 1954.
[167] W.F. Connell, A history of education in the twentieth century world, Canberra, Curriculum development centre, 1980, p. 324-325.
[168] L’expérience-témoin d’Haïti, première phase, op. cit., p. 46 ; Educ/59, 26 fév. 1948, p. 14 et 16, et appendice A ; lt. de Métraux à Bowers, 9 nov. 1948, doc. cit. ; Monographie n°4 sur l’éducation de base op. cit., p. 66-81.
[169] Lt. de Métraux à Bowers, 9 nov. 1948, doc. cit.
[170] 375 (729.4) A 61, XVI : rapport de C.J. Opper, 18 avril 1950.
[171] 375 (729.4) A 61, XXI : lt. de Bernot à Lestage, 6 fév. 1954.
[172] Public Papers ..., op. cit., Vol. III, p. 208 : Ecosoc official records, 22th session, 942nd meeting, 24 juill. 1956 ; Viviane de Landsheere, op. cit., p. 519 : elle définit le développement communautaire comme un « ensemble de principes et de méthodes destinés à susciter, parmi les membres d’une communauté, un intérêt pour le progrès matériel et social de celle-ci et la volonté d’en assumer la responsabilité » ; et l’éducation communautaire comme le « principe selon lequel l’éducation doit prendre sa source dans les intérêts de la communauté et viser à l’amélioration de la qualité de sa vie » ; 37 : 362 .92 (5-011) « -66 » : III a : lt. de Fernig à Labouisse, 20 nov. 1956.
[173] 9C/PRG/27, 28 nov. 1956 (cité dans P. Jones, op. cit., p. 98).
[174] P. Jones, op. cit., p. 99-100, 153 ; I . Chiva, Les communautés rurales ; problèmes, méthodes et exemples de recherches, Paris, Unesco, 1958, 48 p. ; L’éducation pour le développement général des collectivités, bibliographie établie par l’Unesco et l’ONU, Paris, Unesco, 1954, 58 p. ; L’éducation des communautés à Porto Rico, Paris, Unesco, 1952, 33 p.
[175] Revue internationale de l’éducation des adultes et de la jeunesse, vol. XIII (1961), n°1-2, p. 3.
[176] Le Mois à l’Unesco, janv-fév. 1961, p. 8-9 : « Evolution de l’éducation de base et du développement communautaire », par Maurice Quéguiner.
[177] ACC, Working group on community development, 7th session, 22-29 juin 1958 ; Future of the two regional fundamental education centres, ACC/WGCD/VII/Working paper, 19 juin 1959, p. 1-5 ; Unesco, special inter-secretariat working party on reorientation of the regional fundamental education centres, 11-15 janvier 1969 ; Regional fundamental education centre for Latin America : draft programme for 1961-1962, 18 déc. 1959, p. 1 (cité dans P. Jones, op. cit., p. 96) ; 12 C/PRG /5, 16 mars 1962 : ASFEC, rapport de la réunion spéciale du comité consultaif des Etats arabes ; EU, box 819 : lt. de Kellermann au département d’état, 16 fév. 1960 ; 12 C/PRG /4, 16 mars 1962 : CREFAL : rapport du comité spécial designé par le conseil exécutif ; 11C/resol 1.2713.
[178] P. Jones, op. cit., p. 96 ; Reorientation of the objectives, functions and programme of the regional centres for education for community development, ED/SIWP/n°3, 28 déc. 1959 ; interview Acher Deleon.
[179] 375 A 031 CREFAL confidential : memo confid. de M. de Clerck à J. Knapp, 21 fév. 1974.
[180] Résolution 1710-XVI de l’assemblée générale de l’ONU, déc. 1961 ; DG/69, 1er déc. 1969. p. 4.
[181] P. Jones, op. cit., p. 80 ; 11C/résolution I.2712/B/XI ; Veronese, carton 32 : « L’Unesco face aux problèmes d’aujourd’hui », discours de Veronese, 8 mai 1961 ; ED/AFRICA/2 : réunion des ministres ou directeurs de l’éducation des pays de l’Afrique tropicale, 15 janv. 1960, p. 26-28 ; Veronese, carton 32 : mémo de J. Thomas à Veronese, 14 avril 1959 ; 11 C/PRG/2, 12 août 1960 : rapport sur les besoins des pays arabes en matière d’éducation ; ED/Arab States/2, déc. 1959 : rapport provisoire sur les besoins des pays de langue arabe en ce qui concerne le développement éducatif ; 11 C/PRG/1, 12 août 1960 : rapport sur les besoins de l’Afrique tropicale en matière d’enseignement primaire et d’enseignement secondaire général et technique ; ED/Africa/2, 15 janv. 1960 : rapport provisoire sur les besoins de l’Afrique tropicale dans le domaine de l’enseignement du premier et du second degré.
[182] X 07.83 Lengrand, II : stage de Genève, organisé par l’ONU, 23 juill-7 août 1970 : « L’enseignement dans une société en voie de développement ».
[183] P. Jones, op. cit., p. 132.
[184] Interview Deleon.
[185] 14C/69, 14 oct. 1966, annexe I : conclusions du rapport de la commission d’évaluation du projet majeur MP 01, 11 p., p. 1.
[186] 11 C/PRG/1, 12 août 1960, doc. cit. et annexe II : rapport de la conférence des ministres et directeurs de l’éducation des pays de l’Afrique tropicale, Addis-Abéba, p. 33-41 ; à la suite de la conférence d’Addis Abéba, l’Unesco organise en Afrique tropicale deux réunions régionales techniques sur l’éducation (Accra, Cotonou), dont les conclusions corroborent celles de la conférence d’Addis Abéba : ED/Africa/2, 15 janv. 1960 ; 12 C/PRG/17, 24 août 1962, 15 p., annexe I.
[187] Interviews Poignant et Deleon.
[188] Esther Dartigue, op. cit., p. 130-133 ; Revue internationale de l’éducation des adultes et de la jeunesse, Vol. XIII (1961), n°4, p. 181-195 : rapport de la commission IV relatif à l’éducation des adultes ; RP 12 juin 1961 ; EU, box 822 : mémorandum de conversation confid. entre Veronese et le secrétaire d’état américain, 16 fév. 1961.
[189] 12 C/PRG/18, 24 août 1962, réunion des minsitres de l’éducation des Etats membres d’Asie, Tokyo, 2-11 avril 1962, annexe I ; 12 C/PRG/16, 24 août 1962, « Conférence sur l’éducation et le développement économique et social en Amérique latine », Santiago du Chili, 5-19 mars 1962, 6 p. ; rapports du DG sur l’activité de l’Organisation, présentés aux Etats membres et au conseil exécutif conformément à l’article VI.3.b de l’ Acte constitutif en 1962, 218 p., p. 58.
[190] M. Prévost, op. cit., p. 81-82 ; 12 C/PRG/18, réunion des ministres de l’éducation des Etats membres d’Asie, Tokyo, 2-11 avril 1962, 24 août 1962, 2 p. ; 11C/resol. 1.2341.
[191] X 07.83 Maheu, IV : note sur la coopération entre l’Unesco et le Soudan, 24 janv. 1967, 34 p., p. 6-8 ; note sur la coopération entre l’Unesco et la Syrie, 19 janv. 1967, 23 p., p. 10-11.
[192] X 07.83 Maheu, III : « Le sens et la valeur de la coopération internationale au service du développement » : allocution prononcée par Maheu devant la commission nationale canadienne à Montréal, 12 mars 1965, 19 p.
[193] Esther Dartigue, op. cit., p. 182.
[194] 12 C/PRG/18, 24 août 1962, annexe I ; EU, box 825 : Economic and social council, Information note on Unesco activities in Africa, E/CN.14/145, 21 fév. 1962, p. 9 ; M. Prévost, op. cit., p. 81-82 ; Hilaire-Philippe Sagbohan, op. cit., p. 74 ; Mekhti Zade, « Les principaux problèmes de l’éducation des adultes dans les pays d’Afrique », in Rapport final de la conférence d’Addis-Abéba, mai 1961, p. 117-122.
[195] DG/68/10, 22 juill. 1968, p. 3-4, 6-7.
[196] Revue internationale de l’éducation des adultes et de la jeunesse, Vol. XV, 1963, n°2, p. 99-106 : « L’Unesco et l’avenir de l’éducation des adultes ».
[197] Alphabétisation 1965-67, Paris, Unesco, 1968, 80 p. ; La bataille de l’alphabet, Paris, Unesco, 1965, 71 p. ; La planification et l’organisation des programmes d’alphabétisation des adultes en Afrique, Paris, Unesco, 1966, 138 p. ; Les manuels élémentaires de lecture ; élaboration, évaluation, emploi, Paris, Unesco, 1961, 2e édition en 1963, 122 p. ; Stage d’études sur la planification de l’alphabétisation des adultes en Asie, Simla, Inde, 6-25 juin 1966, rapport final, Bangkok, Bureau régional de l’Unesco pour l’éducation en Asie, 1967, 56 p. ; Asie, Etats arabes, Afrique ; éducation et progrès, Paris, Unesco, 1961, 72 p. ; Richard Greenough, Un rendez-vous africain ; l’éducation en Afrique : problèmes et besoins, Paris, Unesco, 1961, nouvelle édition en 1962, 50 p. ; Perspectives africaines ; les progrès de l’éducation, Paris, Unesco, 1966, 117 p. ; Estimation des effectifs scolaires futurs dans les pays en voie de développement, manuel de méthodologie, Paris, Unesco, 1967, 140 p. ; Afrique éducation, Accra, Bulletin qui a paru en 1963-64 et en 1966 ; Bulletin du Bureau régional de l’Unesco pour l’éducation en Asie, Bangkok, BREDA, bulletin paru à partir de sept. 1966 ; L’enseignement dans les pays africains, Accra, Unesco, 1966, 2 vol. ; Répertoire des institutions de recherches sur l’éducation en Asie, Bangkok, BREDA, 1967, 261 p. ; Alphabétistion et enseignement des adultes, recherche d’éducation comparée, Genève, Unesco, BIE, 1964, 198 p. ; XXVIIe conférence internationale de l’instruction publique, Genève, 1964 ; Etude sommaire sur la réforme de l’enseignement au Mali et ses conséquences, Accra, centre régional de l’Unesco pour l’information et la recherche pédagogique en Afrique, 1966, 40 p.
[198] Rapport du DG sur 1961, 218 p., p. 25.
[199] Anna Lorenzetto, op. cit., p. 134, 146-151, 189, 191 ; résolution 2043-1391 de la 139e assemblée générale de l’ONU, 8 déc. 1965 ; docs Mindelit/3, 5, 6. Lorenzetto souligne les contradictions entre le doc. Minedlit/3 (qui prône une campagne limitée et tient pour acquis le principe de l’alphabétisation fonctionnelle) et le doc. Minedlit/6.
[200] P. Jones, op. cit., p. 100, 143-144, 148.
[201] Hommage à René Maheu, op. cit., article d’Acher Deleon, p. 65.
[202] M. Gray, The teaching of reading and writing, p. 24, cité par P. Jones, op. cit., p. 76-77. « acquired the knowledge and skills in reading and writing which enable him to engage effectively in all those activities in which literacy is normally assumed in his culture or group ».
[203] X 07.83 Lengrand, I : rapport de Lengrand au DG sur sa mission en Yougoslavie, 15 oct. 1956, 4 p., p. 2.
[204] ONU, RAG 3 SA, box 23 : lettre d’Acher Deleon à Kurt Jansson, 15 déc. 1967.
[205] Interview Acher Deleon.
[206] P. Jones, op. cit., p. 88.
[207] Ricardo Diez-Hochleitner, « La passion de l’action », art. cit.
[208] Lien-Link n°75 : nécrologie de Werner Moller par André Magnen.
[209] Ricardo Diez-Hochleitner, « La passion de l’action », art. cit.
[210] P. Jones, op. cit., p. 144-145.
[211] EFM/18, juin 1969, Republic of China-Taiwan, priority projects for educational development, 84 p. ; EFM/23, Uganda, priority projects for educational development, juin 1969, 118 p.
[212] H.M. Phillips, Literacy and development, Paris, Unesco, 1970, p. 39. Cité par P. Jones, op. cit., p. 147 ; P. Jones, op. cit., p. 144-145.
[213] ED/Conf/53/9, cité dans Anna Lorenzetto, op. cit., p. 228.
[214] P. Jones, op. cit., p. 147 ; Minedlit 3, doc. cit., p. 38.
[215] Anna Lorenzetto, op. cit., p. 134-136 : La relation entre la campagne d’alphabétisation et le développement économique, réunion d’experts sur l’alphabétisation, WORLIT/2, III, 18 juin 1962, cité par P. Jones, op. cit., p. 132.
[216] 61 EX/9, 7 mai 1962 : document « coopération pour l’éradication de l’analphabétisme dans le monde ».
[217] 12 C/PRG/23, 13 nov. 1962, 18 p. ; 12C/résol. 12531 à 12534 ; 12 C/PRG 3, 10 oct. 1962, 63 p. : partie V : « programme d’action international », p. 53-62 ; ONU, Ecosoc, 36e session, World campaign for universal literacy. E/3771, 15 mai 1963 ; 61 EX/9, 7 mai 1962 ; 12C/résolution 1.2531.1 ; P. Jones, op. cit., p. 134. Les dépenses totales sont estimées à 1911 millions de dollars pour les dix ans ; soit un coût total par adulte de 5,25 à 7,35 dollars selon la zone géographique.
[218] Résolution 1937 de la 17e assemblée générale des Nations Unies, cité par Anna Lorenzetto, op. cit., p. 138 ; P. Jones, op. cit., p. 135-137.
[219] ED/204, 12 mai 1964 ; 13 C/PRG/4, 26 p., p. 16 ; ED/204, 12 mai 1964 ; Ecosoc, E/3886, 5 mai 1964, cité dans P. Jones, op. cit., p. 140-141 ; EU, box 3338 : USDEL/AF/MIN, 8.4, 9-14 mars 1964.
[220] SCHM 17 : Le Figaro, 21 oct. 1964, p. 28 : « Création d’un Comité de Sages pour l’étude des problèmes que pose la paix mondiale, propose le président de la conférence de l’Unesco », par Rolf Lemoine.
[221] USDEL/AF/MIN, 8.4, 9-14 mars 1964, doc. cit.
[222] Anna Lorenzetto, op. cit., p. 139-141.
[223] Son coût a été diminué à 33 millions de dollars pour les trois premières années du projet (19e session de l’assemblée générale de l’ONU, doc. A/5830, 8 déc. 1964).
[224] Anna Lorenzetto, op. cit., p. 142.; 13 C/PRG/4, 4 sept. 1964, 26 p. ; Resol. 55 de la conférence des commissions nationales de l’ONU, Téhéran, mars 1964 ; rapport final de la conférence des ministres de l’éducation des pays africains, Abidjan, mars 1964 ; 12 C resol. 1.2531 ; et résolution 1677 (XVI) du 8 déc. 1961 ; interview Acher Deleon ; ONU résolution 1937 (XVIII) du 11 déc. 1963 ; US Government Comments and Recommendations on Unesco’s Program and Budget for 1967-1968, doc. cit., p. 2-3 ; X 07 A 120/197 UNSA : propositions du conseil national consultatif du Mexique concernant le programme et budget de l’Unesco 1967-68, 4 p., 31 mai 1965, p. 1 ; XO7.21(44)NC, IV : 25 juin 63 : commentaires et propositions du gouvernement français sur le programme et budget 1965-66, 14 p., p. 8 : le gouvernement français estime que le projet de campagne mondiale est « dépourvu de réalisme », et qu’« il serait très dangereux pour l’Unesco d’accepter la charge d’un projet trop ambitieux, qui ferait naître des espoirs immodérés, les déceptions n’en seraient que plus vives devant un échec, qui engagerait la responsabilité de l’Institution » ; ONU, Fonds spécial, 77th meeting of the governing council, Statement by the Managing Director, 11 janv. 1965, cité par P. Jones, op. cit., p. 122 ; Banque mondiale, Education sector working paper, sept. 1971, p. 20, cité dans P. Jones, op. cit., p. 125-126 ; 76EX/INF.6, 8 mai 1967, p. 2.
[225] Unesco/WORLIT/2, III, 18 juin 1962, doc. cit.
[226] Adam Curle, World campaign for universal literacy : comment and proposal, fév. 1964, éditions Harvard University ; Occasional papers in education and development, Graduate School of Education, Harvard University, 1964 ; C.O. Houle, Unesco and adult education, 1962-1972, US National Commission for Unesco, 26-28 avril 1962 ; docs. cités par P. Jones, op. cit., p. 137-138.
[227] 13 C/PRG/42, 16 nov. 1964, 3 p. ; congrès mondial des ministres de l’éducation sur l’éradication de l’analphabétisme, Téhéran, 8-19 septembre 1965 : les documents de la conférence de Téhéran reflètent les oppositions qui s’y sont affirmées : le document Minedlit/3, favorable à la conception sélective et intensive, est en contradiction avec le document Minedlit/6. Et les paragr. 42 et 43 du rapport final expriment les réserves de nombreux délégués au sujet du document Minedlit/3 ; Minedlit/Inf/6, 11 sept. 1965 ; ED/217, p. 7 ; P. Jones, op. cit., p. 109, 143.
[228] Anna Lorenzetto, op. cit., p. 192-194.
[229] P. Jones, op. cit., p. 142.
[230] Veronese carton 66 : lt. du cardinal Amleto Cicognani, secrétaire d’état du pape, à Maheu, 4 mars 1964.
[231] Interview Deliance.
[232] DG/69, 1er déc. 1969. p. 4.
[233] Leo V. Brother Ryan, « The Vatican and Unesco Link Efforts for World Literacy », Adult Leadership, 19, 4, p. 120-123, oct. 1970.
[234] X 07.83 Lengrand, II : Séminaire « éducation et développement », à la Maison généralice des Sœurs de Notre Dame de Namur, Rome, 17-19 janv. 1970, compte rendu, 38 p.
[235] RP 10 mai 1966 : New York Times (10 mai), New York Post, Guardian, Times, Daily Telegraph, Daily Mail, Le Monde, Combat, Le Figaro, New York Herald Tribune, Arriba, Bangkok Post, Christian Science Monitor (16 avril, « Strategic Assaults Pressed on World Illiteracy ») ; RP 6 fév. 1967 : El Mercurio (Santiago du Chili, 13 janv. 1967) ; Révolution africaine (9-15 janv. 1967).
[236] L’alphabétisation pour le travail ; l’alphabétisation fonctionnelle en Tanzanie rurale, par Margo Viscusi, Paris, Unesco, 1971, 48 p. ; Visite d’étude et colloque : projet pilote d’alphabétisation fonctionnelle en Iran : Isfahan et Dezful, 1969, rapport final, Bangkok, BRUEA, 1970, 65 p. ; D. Sioen, op. cit., p. 91 ; P. Jones, op. cit., p. 67.
[237] P. Jones, op. cit., p. 149-151. Cf Unesco, « Methodology of functional literacy », in Literacy : a Newsletter, 1er trimestre 1971, p. 4-6.
[238] 375 A 031 ASFEC/CREFAL 191, I : Future activities of the regional centres for education and comunity development in Arab states and Latin America, Asfec and Crefal, 13 nov. 1967, 9 p., p. 1-2 ; Report on the reconversion of Asfec to a functional literacy centre for rural and comunity development, par M.S. Kadri, directeur de l’Asfec, à A. Deleon, 24 sept. 1967, 8 p. ; II : report of a working group on the conversion of Asfec and Crefal into centres of functional literacy in rural areas, Paris, 1er mars 1968, 9 p., p. 2-3 ; Unesco : inter-agency cooperation in the field of functional literacy and future support of Asfec and Crefal : review of cooperation in the field of literacy, 8 mai 1968, 23 p., p. 1 ; inter-agency cooperation in the field of functional literacy and future support of Asfec and Crefal : review of cooperation in the field of literacy, 8 mars 1968, 6 p.
[239] 17C/resol 1.252.
[240] R. Maheu, « Le système des Nations Unies. L’Unesco », art. cit.
[241] 15 C/52, 12 sept. 1968, 10 p., p. 10 ; 13C/PRG/4, 4 sept. 1964 ; Anna Lorenzetto, op. cit., p. 207 et 226 ; Minedlit/Rapport du rapporteur général, 19 septembre 1965 ; D. Sioen, op. cit., p. 89-90. L’alphabétisation au service du développement (30 juill. 1965, Minedlit/3) ; Données statistiques sur l’analphabétisme (6 août 1965, Minedlit/5) ; L’alphabétisation et l’éducation des adultes (25 août 1965, Minedlit/6) ; 13 C/PRG/4, 26 p., p. 4.
[242] Apprendre à être, op. cit., p. 160-161.
[243] Evaluation critique du PEMA, op. cit., p. 134 ; DG/69, 1er déc. 1969, p. 4.
[244] Anna Lorenzetto, op. cit., p. 210-212.
[245] Journée d’hommage à René Maheu, Cahier II, op. cit., p. 62-74 : Acher Deleon, « L’Unesco en mutation : le cas de l’éducation ».
[246] P. Jones, op. cit., p. 193.
[247] Cf. lettre du 14 déc. 1970, de l’administrateur adjoint du PNUD à l’Unesco, citée dans 18C/68, p. 4.
[248] Rapport final du panel d’évaluation des projets expérimetnaux d’alphabétisation, ED/CONF.28/8, 20 oct. 1970.
[249] 13C/PRG/4, p. 12 ; ONU, A/5830, p. 13 (1964) ; 14C/5, paragr. 523 ; P. Jones, op. cit., p. 169 ; lettre du 14 déc. 1970, de l’administrateur adjoint du PNUD à l’Unesco, p. 4.
[250] ED/CONF.53/9, 12 janv. 1970, annexe VI, cité par P. Jones, op. cit., p. 170 ; P. Jones, op. cit., p. 172-174.
[251] DG/69, 1er déc. 1969. p. 1-3, 5, 9-10.
[252] P. Jones, op. cit., p. 175.
[253] 15 C/52, 12 sept. 1968 : « Etat présent des projets pilotes d’alphabétisation fonctionnelle », 10 p., p. 10.
[254] P. Jones, op. cit., p. 175.
[255] D. Sioen, op. cit., p. 97-99 ; Evaluation critique du PEMA, op. cit., p. 52-53, 77-78 ; DG/69, 1er déc. 1969. p. 8.
[256] Anna Lorenzetto, op. cit., p. 210-212.
[257] Evaluation critique du PEMA, op. cit., p. 37-46, 100-101, 195-196 ; Ibid., Annexe, p. 223-224 (Recommandations du groupe d’experts pour l’évaluation des projets expérimentaux d’alphabétisation, 3e session, Paris, 15-18 juillet 1975) ; Anna Lorenzetto, op. cit., p. 204-205.
[258] X 07.83 Maheu, VI : Aide-mémoire sur les entretiens entre les autorités algériennes et le DG, Alger, 3 janv.-5 fév. 1973, 6 p., p. 2 ; Evaluation critique du PEMA, op. cit., p. 44-45, 62.
[259] Anna Lorenzetto, op. cit., p. 204-205 ; voir aussi : P. Furter, Possibilities and limitations of functional literacy : the Iranian experiment, Educational studies and documents 9, Paris, Unesco, 1973 ; Iran, work-oriented adult literacy pilot project, Report on sub-project level : Dez Pilot Irrigation Project, EWLP Bibl. n°IRAN.7.1.1.0555 ; P. Jones, op. cit., p. 182-183. Dans ce cadre, le Khuzestan Water and Power Authority (KWPA), agence gouvernementale autonome établie pour administrer les nouveaux modes d’irrigation et de distribution d’électricité, joue un rôle important ; P. Jones, op. cit., p. 175-176 ; Unesco, Workshop on Functional literacy, Addis Abeba, 20 avril-12 mai 1970, Problems and difficulties of the work-oriented adult literacy pilot project in Iran, FLW/Addis /2-1 à 7/SN 8, 29 mars 1969, p. 2-3. Cité dans P. Jones, op. cit., p. 179.
[260] Mohammad Reza Pahlavi, Réponse à l’histoire, Paris, le livre de poche, 1981, 381 p., p. 118, 143-144, 219.
[261] P. Jones, op. cit., p. 176-177. Cf Iran, work-oriented adult literacy pilot project, Report of a visit to the functional literacy project in Iran, 20-30 nov. 1968, par C.E. Beeby, EWLP, Bibl n° IRAN.2.7.1620, 31 janv. 1969, p. 3; cf. Iran, work-oriented adult literacy pilot project, Report of a visit to the functional literacy project in Iran, 20-30 nov. 1968, par C.E. Beeby, EWLP, Bibl n° IRAN.2.7.1620, 31 janv. 1969, p. 3. cf. Unesco, Workshop on Functional literacy, Addis Abeba, 20 avril-12 mai 70, Problems and difficulties of the work-oriented adult literacy pilot project in Iran, FLW/Addis /2-1 à 7/SN 8, 29 mars 1969, p. 3. Cité dans P. Jones, op. cit., p. 177. Iran, work-oriented adult literacy pilot project, rapport final et recommandations, par l’expert en evaluation D. Potter, EWLP Bibl n°IRAN.8.2, juin 1969. Voir aussi : PNUD, Special Fund, Plan of operation : Iran, work-oriented adult literacy pilot project, Unesco WS.0367.182 RIO/PRG, mars 1967 ; P. Jones, op. cit., p. 180-181.
[262] EU, box 3225 : airgram de Culley au département d’état, 23 août 1971, 13 p., p. 12-13. « greatly impressed by the obvious professionalism and dedication of this Unesco team. [...] the hard work and careful attention » ; « a threat to the vested interests of the older regular literacy program ».
[263] C. Bonnani, A literacy journey, New Delhi, Indian Adult Education Association, 1973 ; Iran, work-oriented adult literacy pilot project, Literacy for workers ; notes on methods and techniques, par C. Bonnani, EWLP Bibl. n°IRAN.3.1, 1969, p. 1 (doc. cités par P. Jones, op. cit., p. 186-188).
[264] cf. Iran, Work-oriented adult literacy pilot project, Taj Textile Factory Experimental Group, technical contents, teacher’s notes and suggested visual aids for Stage 1, par C.J. Leven ; Iran, Work-oriented adult literacy pilot project, A brief account of the Taj Functional literacy Experiment in Esfahan, EWLP Bibl.n° IRAN.7.1. (docs cités par P. Jones, op. cit., p. 189-190).
[265] P. Jones, op. cit., p. 191.
[266] Evaluation critique du PEMA, op. cit., p. 77-78, 100-101, 205-209 ; IRAN.2.7.1620, p. 4, doc. cité dans P. Jones, op. cit., p. 179.
[267] FR, Nantes, carton 57 : lettre de Henri Costilhes, ambassadeur de France au Soudan, à Robert Schuman, 6 mars 1971.
[268] John Bowers, « The Progress of functional literacy, report on a Unesco report », Community Development Journal, 5, 3, p. 156-161, juill. 1970 ; Sohan Singh, « Unesco’s work oriented approach to literacy », Literacy Discussion, 4, 4, p. 439-455, déc. 1973 ; D. Sioen, op. cit., p. 99-100 ; DG/76/23, 8 sept. 1976, p. 5.
[269] P. Jones, op. cit., p. 151 ; Evaluation critique du PEMA, op. cit., p.147-148.
[270] Anna Lorenzetto, op. cit., p. 191-192, 217-222.
[271] PNUD, Formation en matière d’alphabétisation fonctionnelle. Etude de l’expérience UNDP-Unesco et lignes directrices pour l’avenir, New York, janv. 1972. cité dans Anna Lorenzetto, op. cit., p. 217.
[272] Aide-mémoire sur les entretiens entre les autorités algériennes et Maheu, 3 janv.-5 fév. 1973, doc. cit., p. 2.
[273] Anna Lorenzetto, op. cit., p. 311.
[274] Maurice Barbier, L’Eglise catholique et l’Unesco…, op. cit., p. 94-99.
[275] Evaluation critique du PEMA, op. cit., p. 188.
[276] FR, Nantes, carton 54 : rapport de la 3e conférence internationale sur l’éducation des adultes dans le contexte de l’éducation permanente, Tokyo, 25 juillet-7 août 1972, Confedad/4 (« rétrospective internationale de l’éducation des adultes ») et Confedad/5 (« L’éducation des adultes dans le contexte de l’éducation permanente ») ; rapport final de cette conférence, ED/MD/25, 26 oct. 1972, annexe 4 : discours de Maheu à la session de clôture, p. 77-80 ; rapport de la 3e conférence internationale sur l’éducation des adultes, Tokyo, 25 juill.-7 août 1972, Paris, Unesco, 1972. Cf. Anna Lorenzetto, op. cit., p. 228, 284-285, 289-292, 300-301, 311-313, 340-341 ; P. Jones, op. cit., p. 107-108, 193 ; Evaluation critique du PEMA, op. cit., p. 139-140, 223-224.
[277] Interview Deleon.
[278] Evaluation critique du PEMA, op. cit., p. 141-146
[279] Ce groupe formule de nombreuses critiques contre l’étude élaborée en 1972 par le MIT pour le compte du Club de Rome, Les limites du développement, qui étudie l’interdépendance et l’interaction de cinq facteurs « critiques » (l’augmentation de la population ; la production des aliments ; l’industrialisation ; l’épuisement des ressources naturelles ; la pollution). Cette étude, qui avait obtenu un grand impact, avait été suivie d’une autre étude, Vers un équilibre global (1973), qui avait suscité de nombreuses critiques ; le groupe formule aussi des critiques contre le « plan d’action » élaboré sur demande de l’ONU par le Comité consultatif sur l’application de la science et de la technique au développement (UNACAST), qui proposait d’implanter dans les pays en voie de développement les structures nécessaires pour garantir le mieux l’application de la science et de la technologie au développement ; le groupe critique en particulier le fait que le plan d’action de l’UNACAST se fonde sur le PNB comme mesure unique du processus de développement. Il critique le fait que le rapport du MIT ne tient pas compte de la guerre, du commerce des armes, du colonialisme, de l’impérialisme, ni des inégalités dans la répartition des ressources entre les pays ; il critique le rapport du MIT pour son caractère « élitiste ». Les jeunes scientifiques face au problème démographique et à la crise de l’environnement, Paris, Unesco, ED.72, Conf. Jeunes scientifiques, Rapport final. 2-4 mai 1972. Le Club de Rome est un groupe international de personnalités du monde scientifique, économique et idustriel, individuellement préoccupées par les menaces implicites croissantes qui pèsent sur le genre humain. Sa première réunion a lieu à Rome en 1968 ; Anna Lorenzetto, op. cit., p. 341-344.
[280] Anna Lorenzetto, op. cit., p. 341.
[281] Evaluation critique du PEMA, op. cit., p. 52-53, 160-165, 170-171, 174-175, 192-195, 223-224 ; Anna Lorenzetto, op. cit., p. 210-212.
[282] Interview Deleon.
[283] World Bank, Education : sector working paper, Washington, déc. 1974, p. 24. Cité par P. Jones, op. cit., p. 127-128.
[284] FR, Nantes, carton 104 : lt. de Jean-Fernand Laurent au ministre des affaires étrangères, 25 fév. 1970, 4 p. ; Unesco, 50 années pour l’éducation, op. cit., p. 36 ; Apprendre à être, op. cit., préambule, et p. 301-302 ; 16C/resol. 1.131.
[285] 375 (666) TA /AMS : mémo d’André Lestage au DG, 1er avril 1957, 5 p., p. 1-4-5 ; RU, PREM 11/5185 : Visit of R. Maheu, record of meeting with Prime Minister, 10 april 1964 : Note for the record.
[286] Rapports du DG sur 1962, 218 p., p. 25.
[287] Interview Poignant ; Jean Thomas, Les grands problèmes de l’éducation dans le monde, essai d’analyse et de synthèse, Presses de l’Unesco, PUF, collection Sup, Paris, 1975, 172 p., p. 39 ; Raymond Poignant, qui a participé aux trois premiers plans de la France, aux réunions de l’OCDE, et à la conférence de Williamsburg, est nommé directeur de l’IIPE à partir de 1969, après avoir été l’assistant de Philip Coombs.
[288] X 07 A 120/197 UNSA : commentaires sur les propositions de programme et budget, Unesco, 31 mai 1965, 11 p. : « US gouvernement Comments and Recommendations on Unesco’s Program and Budget for 1967-1968 », p. 1, 3, 4.
[289] Ricardo Diez-Hochleitner, « La passion de l’action », art. cit.
[290] X 07.83 Maheu, III : « Le sens et la valeur de la coopération internationale au service du développement » : allocution prononcée par Maheu devant la Commission nationale canadienne pour l’Unesco à Montréal, 12 mars 1965, 19 p., p. 17 ; FR, Nantes, carton 54 : Confedad 5, 40 p., p. 22-24 ; Isabelle Marçais, op. cit., p. 60-66 ; Evelyn Gagné, Stratégies de développement en éducation proposées par l’Unesco pour le Bangladesh. Recherche des implications pour l’éducation de la femme bengale, PhD en éducation, Ottawa, Canada, 1977, Ecole des Etudes Superieures, p. 201-205 ; Principes de la planification de l’enseignement, Unesco, série « Etudes et documents d’éducation », n°45, 1963 : préface et annexes 1 à 5 ; Conférence sur l’éducation et la formation scientifique et technique dans leurs rapports avec le développement en Afrique, Nairobi, 16-27 juill. 1968, rapport final, OUA/CESTA/10.
[291] Notamment une série de publications intitulée « Principes de la planification de l’éducation » et une série intitulée « Monographies africaines » : Clarence E. Beeby, L’administrateur de l’éducation face à la planification, Paris, Unesco, IIPE, 1967, 41 p. ; V.L. Griffiths, Les problèmes de l’enseignement en milieu rural, Paris, Unesco, 1969, 42 p. ; L’Unesco et la planification de l’éducation, Paris, Unesco, 1965, 12 p. ; James F. Thornley, The planning of primary education in Northern Nigeria, Paris, Unesco, IIPE, 1966, 46 p. ; A.C.R. Wheeler, The organization of educational planning in Nigeria, Paris, Unesco, IIPE, 1968, 68 p. ; La planification de l’éducation ; recherche d’éducation comparée, Paris, Unesco, Genève, BIE, 1962, 192 p. ; XXVe conférence de l’instruction publique, Genève, IIPE ; Bibliographie de la planification de l’éducation, Paris, IIPE, 1965, 135 p. ; Planification de l’éducation en URSS, étude de K. Nojko et alii, avec les commentaires des membres d’une mission de l’IIPE en URSS dirigée par Raymond Poignant, Paris, 1967, 337 p. IIPE, Planification de l’éducation ; Répertoire d’institutions de formation et de recherche, Paris, 1965, 183 p., IIPE, Planification de l’éducation ; Thèmes principaux de recherche, Paris, 1965, 59 p. ; Jane King, Planning non-formal education in Tanzania, Paris, Unesco, IIPE, 1967, 40 p. ; Modèle de développement de l’éducation ; perspectives pour l’Asie (1965-1980), Paris, Unesco, 1967, 136 p. ; A.C. Mwingira et S. Pratt, Le processus de planification éducative en Tanzanie, Paris, Unesco, IIPE, 1967, 102 p. ; Principes de la planification de l’enseignement, Paris, Unesco, 1962, 43 p. ; C.A. Anderson, Le contexte social de la planification de l’éducation, Paris, Unesco, IIPE, 1968, 41 p. ; Institute News, revue de l’Unesco Regional Office for education in Asia, Bangkok, à partir de 1966, trimestriel ; Clarence E. Beeby, Les aspects qualitatifs de la planification, Paris, Unesco, IIPE, 1970, 327 p. ; Philip Hall Coombs, Qu’est ce que la planification de l’éducation ? Paris, Unesco, IIPE, 1970, 70 p. ; Adam Curle, Le rôle du conseiller en planification de l’enseignement, Paris, Unesco, IIPE, 1969, 29 p. ; Adam Curle, L’identité professionnelle du planificateur de l’éducation, Paris, Unesco, IIPE, 1970, 59 p. ; F.H. Harbison, Planification de l’éducation et développement des ressources humaines, Paris, Unesco, IIPE, 1968, 38 p. ; J.E. Vaizey et J.D. Chesswass, La planification de l’enseignement : évaluation des coûts, Paris, Unesco, IIPE, 1968, 65 p. ; IIPE, Techniques modernes au service d’une éducation planifiée ; conclusions d’un programme d’enquêtes financé par un contrat de l’agence américaine pour le développement international, par Wilbur Schramm et alii ; avant-propos de R. Maheu, Paris, Unesco, IIPE, 1970, 183 p. W.J. Platt, Planification de l’éducation ; notes sur les besoins nouveaux en matière de recherche, Paris, Unesco, IIPE, 1970, 75 p. ; G.C. Ruscoe, Planification de l’éducation : les conditions de réussite, Paris, Unesco, IIPE, 1970, 51 p. ; Ta Ngoc Chau, Les aspects démographiques de la planification de l’enseignement, Paris, Unesco, IIPE, 1969, 88 p. ; Revue de planification de l’éducation dans les Etats arabes, publiée à partir de 1963, Beyrouth, centre régional de planification et d’administration de l’éducation pour les Etats arabes, 3 numéros par an ; Plan/ed, Bulletin du Groupe régional Unesco de planification de l’éducation, Dakar, publié à partir d’avril 1967, biennal ; Courrier du centre régional pour la formation de planificateurs, d’administrateurs et d’inspecteurs de l’enseignement en Asie, Bangkok, Unesco Regional Office for Education in Asia, 1964-65, trimestriel ; Institute News, bulletin de l’Asian Institute of educational planning and administration, New Delhi, publié à partir de 1966.
[292] Maureen Woodhall, L’analyse coût-bénéfice dans la planification de l’éducation, Paris, Unesco, IIPE, 1970, 55 p. ; Jacques Hallak, Coûts et dépenses en éducation, Paris, Unesco, IIPE, 1969, 75 p. ; Viviane de Landsheere, L’éducation et la formation, Paris, PUF, collection 1er cycle, 1992, 734 p., p. 689, 691.
[293] En 1962 a lieu un colloque régional sur la planification générale de l’enseignement à New Delhi (ED/194 : la planification de l’enseignement en Asie, compte rendu du colloque régional sur la planification générale de l’enseignement, New Delhi, 29 janv.-23 juin 1962, Paris, Unesco, 1962, 17 p.). En 1962 a lieu à Tokyo une réunion des ministres de l’éducation des Etats membres d’Asie qui participent au plan de Karachi (ED/192, Tokyo, 11 avril 1962, rapport final, 88 p.). En 1965 a lieu à Bangkok la Conférence des ministres de l’éducation et des ministres chargés de la planification économique des Etats membres d’Asie (rapport final, Unesco/CEAEO, Bangkok, 1965, 78 p.). En 1966, l’Unesco organise la conférence des ministres de l’éducation et des ministres chargés de la planification économique des Etats arabes membres de l’Unesco (FR, Nantes, carton 58 : Mined/Arab States/INF.1, Paris, 31 déc. 1965). John D. Chesswass, La planification éducative et le développement en Ouganda, Paris, Unesco, IIPE, 1966, 97 p. ; Les aspects économiques et sociaux de la planification de l’éducation, Paris, Unesco, 1965, 331 p. ; Louis Mallasis, Développement économique et programmation de l’éducation rurale, Paris, Unesco, 1966, 59 p. ; Patrick Guillaumont et alii, Les dépenses d’éducation au Sénégal, Paris, Unesco, IIPE, 1967, 51 p. ; Ladislav Cerych, L’aide extérieure et la planification de l’éducation en Côte d’Ivoire, Paris, Unesco, IIPE, 1967, 49 p. ; Ladislav Cerych, L’intégration de l’assistance extérieure avec la planification éducative au Nigeria, Paris, Unesco, IIPE, 1967, 78 p. ; Jacques Hallak et Raymond Poignant, Les aspects financiers de l’enseignement dans les pays africains d’expression française, Paris, Unesco, IIPE, 1966, 76p. ; Jacques Hallak et Raymond Poignant, Les aspects financiers de l’enseignement en Côte d’Ivoire, Paris, Unesco, IIPE, 1966, 44 p. En janv. 1970 a lieu la 3e conférence des ministres arabes de l’éducation et de la planification économique, à Marrakech (FR, Nantes, carton 58 : Minedarab 4, 161 p.) ; La planification de l’éducation ; bilan, problèmes et perspectives, Paris, Unesco, 1970, 210 p., publié à la suite de la conférence internationale organisée par l’Unesco à Paris, 6-14 août 1968. En 1965 est organisée à Bangkok la conférence des ministres de l’éducation et des ministres chargés de la planification économique des Etats membres d’Asie (FR, Nantes, carton 59 : 22 nov. 1965, DG/1965/4 ; ED/222, 29 nov. 1965, 78 p.).
[294] EU, box 3222 : report of the US delegation to the 3rd regional conference of ministers of education and ministers reponsible for economic planning in the Arab states, Marrakech.
[295] Rapports du DG sur 1962, p. 25.
[296] X 07.83 Maheu, IV : note sur la coopération entre l’Unesco et le Liban, 13 janv. 1967, p. 7 ; III : bref compte rendu des audiences accordées au DG au cours de son séjour à Alger, mars 1964.
[297] Ex : dans les années 1960, un expert de l’Unesco aide le Service de planification de l’éducation du Ministère de l’éducation nationale du Koweït (X 07.83 Maheu, IV : Note sur la coopération entre l’Unesco et le Koweït préparée à l’occasion de la visite officielle de Maheu au Koweït, 25 janv. 1967, 16 p., p. 6.
[298] X 07.83 Maheu, VI : aide-mémoire sur les entretiens qui ont eu lieu entre les autorités algériennes et le DG, Alger, 3 janv.-5 fév. 1973, 6 p., p. 2.
[299] Ex : en 1962, l’Unesco et le gouvernement indien créent l’Institut asiatique pour la planification et l’administration de l’éducation, à New Delhi (airgram de Culley au département d’état, 23 août 1971, doc. cit., p. 9.)
[300] EU, box 3225 : airgram de l’ambassade américaine de Paris au département d’état, 24 déc. 1970, 56 p., p. 8 ; EU, box 822 : lt. de William N. Stokes, de l’ambassade américaine à Tunis, au département d’état, 13 fév. 1961.
[301] Esther Dartigue, op. cit., p. 194-195 et 215-216. Maurice Dartigue a dirigé le GRPE de 1963 à 1965.
[302] I. Marçais, op. cit., p. 78. Esther Dartigue, op. cit., p. 194-195 ; FR, Nantes, carton 57 : lt. de Jean-Fernand Laurent au ministre des affaires étrangères, 8 mai 1970 ; DG/70/2, 11 mars 1970.
[303] Ricardo Diez-Hochleitner, « La passion de l’action », art. cit.
[304] Rapport du DG sur 1972, p. 85-86. Interview Poignant.
[305] Interview Poignant ; « succès parfait », « la machine tournait parfaitement », « les stagiaires étaient ravis » ; Acher Deleon, « L’Unesco en mutation : le cas de l’éducation », art. cit.
[306] Parmi les recherches réalisées par l’IIPE, est achevée en 1971 une étude sur les relations entre population et éducation dans quatre Etats (Ceylan, Colombie, Tanzanie, Tunisie), financée par le Population Council de New York. Les recherches sont publiées dans les séries « Principes de la planification de l’éducation », « Conférences et discussions », et « Cahiers de l’IIPE ». (Rapport du DG sur 1971, p. 83-84). L’IIPE mène des recherches sur les problèmes des systèmes éducatifs dans les pays en voie de développement, comme en 1973 une étude de l’organisation de l’inspection des écoles primaires dans six pays (Algérie, Nigeria, Pakistan, Pérou, Venezuela, Zambie). Cf. rapport du DG sur 1973, p. 40-42.
[307] Interview Poignant ; Rapport du DG sur 1974, p. 15-17.
[308] Jean Thomas, Les grands problèmes de l’éducation …, op. cit., p. 31-32.
[309] Arnold C. Anderson, « Some heretical views on educational planning », Comparative Education Review, 13, 3, p. 260-275, oct. 1969 ; Viviane de Landsheere, L’éducation et la formation, op. cit., p. 694-695 : notamment on a critiqué l’élaboration de plans de façon autoritaire, par des cabinets ministériels et par des techniciens, plans conçus sans tenir compte des aspirations de la base, et le caractère théorique et peu réaliste de beaucoup de ces plans.
[310] D. Holly, op. cit., p. 38-39, 122-123.
[311] US Government Comments and Recommendations on Unesco’s Program and Budget for 1967-1968, 31 mai 1965, doc. cit, p. 1, 3, 4. « planning as such is an illusion with planning units in Economic and Educational Ministries serving only as a hollow shell under which old habits and prejudices continue undisturbed. »
[312] Rapport du DG sur 1962, 218 p., p. 26 ; 12 C/PRG/18, 24 août 1962, Annexe I, 5 p.
[313] Evelyn Gagné, Stratégies de développement …, op. cit., p. 196-197, 202, 206, 210-215.
[314] Rapport de Mary Smieton, juill. 1965, p. 2 et 5.
[315] EU, box 3225 : airgram de Culley au département d’état, 23 août 1971, 13 p., p. 9-10.
[316] Jean-Louis Lavallard, « Grâce à l’électronique et à l’informatique, vers un nouveau cycle long de croissance ? », Le Monde, 30 nov. 1976, p. 20. ; Eric de Grolier, L’organisation des systèmes d’information des pouvoirs publics, Paris, Unesco, 1978. Cité dans A. Fleury, p. 79.
[317] Report of the US delegation to the 17th session of the general conference of Unesco, doc. cit., p. 16-17 ; William Benton, « The Defenses of Peace », 7 mars 1964, art. cit. En 1962, le « comité des communications de masse » de la commission nationale américaine recommande à l’Unesco de mettre l’accent sur la promotion des techniques bon marché de mass media pour les pays en voie de développement (« US Support for Unesco Pledged », doc. cit.)
[318] EU, box 819 : report of the US delegation to the Unesco meeting on the development of information media in South East Asia, Bangkok, 18-29 janv. 1960.
[319] B.P. Bamouni, op. cit., p. 31. Ces 3 réunions sont organisées conformément à la décision de l’Ecosoc.
[320] Article du journal américain New Bedord Standard Times (Massachussetts), 6 oct. 1961 : « An Uninformed Majority ».
[321] Film n°603, 1962 ; film n°2329, 1962 ; doc MC/45, fév. 1962 .
[322] Discours de Maheu, à la réunion d’experts sur le développement des moyens d’information en Afrique, Paris, 1962.
[323] EU, box 825 : report of the US delegation to the Unesco meeting of experts on the development of information media in Africa, Paris, 24 janv.-6 fév. 1962, soumis au secrétaire d’état, par Robert E. Hartland, 26 mars 1962, 32 p., p. 28-30.
[324] EU, box 3342 : report of the US delegation to the Unesco meeting on broadcasting in the service of education and development in Asia, Bangkok ; 6-23 mai 1966, par Lawrence Tate, 26 p., p. 2.
[325] MC/48, Tunis, avril 1963 ; MC/51, Lagos, Nigeria, septembre 1964 ; FR, Nantes, carton 128 : COM/CS/169/8, 25 mars 1968 : rapport final sur la réunion d’experts sur les moyens d’information au service de l’éducation des adultes et de l’alphabétisation, 12 p. ; FR, Nantes, carton 128 : rapport sur la réunion d’experts sur les moyens d’information et la société, Montréal, COM/MD/8, 10 sept. 1969, 9 p.
[326] J. Bugnicourt, Flux culturels dans l’espace africain, Dakar, BREDA, 1970, 60 p. ; Les moyens d’information dans la société ; nécessité de développer la recherche, par J. Halloran, Paris, Unesco, 1970, 37 p. ; Les journaux ruraux multicopiés : guide pour la production de journaux locaux à bon marché dans les pays en voie de développement, Paris, Unesco, 1965, 45 p. ; Les associations professionnelles de l’information ; répertoire d’organisations de presse, film, radio, télévision, Paris, Unesco, 1960, 219 p. ; Wilbur Schramm, L’information et le développement national ; le rôle de l’information dans les pays en voie de développement, Paris, Unesco, 1965, 354 p. ; Guide mondial des centres de documentation et d’information techniques, Paris, Unesco, New York, Unipub, 1969, 287 p. ; Guide mondial des centres de documentation et d’information scientifiques, Paris, Unesco, 1965, 211 p. ; Le développement des moyens d’information en Afrique ; presse, radio, film, télévision, Paris, Unesco, 1962, 58 p. ; La formation professionnelle en matière d’information, Paris, Unesco, 1965, 48 p. ; L’information à travers le monde, presse, radio, télévision, Paris, Unesco, 1966 ; Les moyens d’information dans les pays en voie de développement, rapport de l’Unesco à l’ONU, Paris, Unesco, 1961, 50 p. ; 13 C/PRG/20 : Suggestions sur les mesures que pouraient prendre les Etats membres pour promouvoir la libre circulation des informations et des idées, 21 août 1964, 15 p.
[327] Wilbur Schramm, Satellites de télécomunications pour l’éducation, la science et la culture, Paris, Unesco, 1968, 25 p. ; L’information à l’ère spatiale ; le role des satellites de comunication, Paris, Unesco, 1968, 219 p. ; FR, Nantes, carton 128 : Note pour la direction des Nations Unies et des organisations internationales, 5 déc. 1968 ; 15 C/60, 22 août 1968 ; Les communications spatiales et les moyens de grande information ; rapport présenté par l’Unesco à l’occasion de la conférence de 1963 sur les communications spatiales, Paris, Unesco, 1963, 26 p. ; Jiya Lal Jain, Unesco in schools, op. cit., p. 61 ; 13C/resol. 4.2123. En 1965, l’Unesco organise à Paris une réunion d’experts sur les communications spatiales et les moyens de grande information, visant à définir les grandes lignes de l’utilisation des satellites d’informaiton ; Christian Breunig, Kommunikationspolitik…, op. cit., p. 66-68. FR, Nantes, carton 128 : rapport sur la réunion tenue à Paris, 6-10 déc. 1965. La conférence générale de 1968 affirme la nécessité de conclure des arrangements internationaux relatifs aux communications par satellites, afin de faire en sorte que ces communications soient utilisées dans l’intérêt général, et qu’elles soient accessibles, sans aucune discrimination, à tous les Etats du monde, même les pays en voie de développement (FR, Nantes, carton 128 : note pour la direction des NUOI, 5 déc. 1968 ; 15 C/60, 22 août 1968.
[328] La radiodiffusion par satellites ; rapport de la réunion d’experts gouvernementaux sur les arrangements internationaux dans le domaine des communications spatiales, 2-9 déc. 1969, Paris, Unesco, 1971, 67 p. ; FR, Nantes, carton 128 : doc. COM/MD/15, Paris, 6 fév. 1970 : réunion d’experts gouvernementaux sur les arrangements internationaux dans le domaine des communications spatiales, Paris, Unesco, 2-9 déc. 1969, rapport final, 11 p., p. 5 ; Traité de 1967 sur les principes régissant les activités des Etats en matière d’exploration et d’utilisation de l’espace extra-atmosphérique, redigé sous les auspices de l’ONU ; film n°235, 1969 ; FR, Nantes, carton 128 : dossier : réunion d’experts gouvernementaux, décembre 1969 : presse, PI/P n°57 : « la télévision par satellite ouvre une ère nouvelle pour les communications, déclarent les délégués de 60 pays réunis à l’Unesco ».
[329] Déclaration des principes directeurs sur l’usage de la diffusion par satellite pour la libre circulation de l’information, la diffusion de l’éducation, et l’augmentation des échanges culturels, 15 nov. 1972 .
[330] Seth Spaulding et Lin Lin, op. cit., p. 88-89.
[331] Film n°1429, 1972.
[332] Film n°1442, 1973.
[333] La radiodiffusion par satellites, Paris, Unesco, 1970, 67 p., p. 7.
[334] Guide des communications par satellites, Unesco, 1972, 36 p. ; avant-propos.
[335] 17C/résol 4.111. M. Prévost, op. cit., p. 235-236 ; Babou Paulin Bamouni, L’Unesco et l’information, p. 35-36, 82, 92 ; en 1976, l’Unesco organise au Costa Rica une conférence intergouvernementale sur les politiques de la communication, afin de traiter le problème de l’inégale distribution des moyens d’information. La conférence générale de 1978 ouvre le débat sur la redéfinition d’un NOMIC (nouvel ordre mondial de l’information et de la communication).
[336] Lien-Link n°79 : « John Willings – An appreciation », par Ruth Lazarus ; Lien-Link, n°78, « Vale John Willings-Grinda », par E. Lloyd Sommerlad ; B.P. Bamouni, op. cit., p. 79, 128-129.
[337] Interview Tocatlian.
[338] UNISIST, étude sur la réalisation d’un système mondial d’information scientifique, Paris, Unesco, 1970, Recommandations 18, 19, 20, 21 ; p. 171-175 ; Comité directeur de l’Unisist, première session, rapport final, Paris, 5-9 novembre 1973, SC/MD/38.
[339] PGI/UNISIST II/4, p. 35.
[340] Unisist, Conférence intergouvernementale pour l’établissement d’un système mondial d’information scientifique, rapport final, Paris, Unesco, 4-8 octobre 1971, SC/MD/25, p. 14, 26-29 : allocution de M. V.Ambartsumian, présid du CIUS, p. 29.
[341] Cette orientation est proclamée à la conférence générale de 1972, qui affirme que l’Unisist doit répondre à l’impératif d’« aider les pays en voie de développement à couvrir leurs besoins d’information scientifique et technique » (17C/Resol. 2.131) ; à la conférence générale de 1974, où est adoptée une résolution sur la contribution de l’Unisist aux besoins des pays en voie de développement et à l’instauration d’un « nouvel ordre économique international » (NOEI) (PGI/UNISIST II /4) ; à la 2e session du comité directeur de l’Unisist en 1975 (Unsisit, Comité directeur, deuxième session, rapport final, Paris, 13-17 octobre 1975, SC/MD/51, p. 5, 7, 12, 15 ; SC/UNISIST/St.Com.II/12, « Projets à l’intention des pays en voie de développement » ; lors de l’adoption du « programme intergouvernemental de coopération en matière d’information scientifique et technique » (PGI) en 1976 (Agnès Fleury, op. cit., p. 4. et 7) ; et à la conférence « Unisist II » en 1979 (Unisist, Conférence intergouvernementale sur l’information scientifique et technique au service du développement, Unisist II, rapport final, Paris, 28 mai-1er juin 1979, PGI/MD/1, p. 9 et 11) ; A. Fleury, op. cit., p. 82.
[342] Unisist, Comité directeur, deuxième session, rapport final, Paris, 13-17 octobre 1975, SC/MD/51, p. 12.
[343] Le Pacte Andin, conclu le 26 mai 1969 à Cartagena (Colombie), et rassemblant la Bolivie, le Chili, la Colombie, L’Equateur, le Pérou, le Venezuela, devait créer un « mouvement subrégional d’intégration économique ».
[344] A. Fleury, op. cit., p. 75, 81-82, 90. Le programme Unisist change de nom à partir de 1979 et s’appelle dès lors PGI (programme général d’information).
[345] André-Jean Tudesq, L’Afrique noire et ses télévisions, Paris, INA, Anthropos, 1992, 340 p., p. 163-180 : « la télévision éducative », p. 164-166. Au Soudan est menée une expérience de télévision éducative dès 1972 en milieu rural, avec le lancement d’une station à Wad-Medeni, à 180 km au sud-est de Khartoum. Des clubs de télévision sont mis en place dans 40 villages. Toutefois, « soit en raison de la qualité médiocre de ces émissions considérées comme un corps étranger, ou de l’inexpérience des animateurs de club et des réalisateurs ou, peut-être et surtout à cause des pannes fréquentes des postes ou des groupes électrogènes, l’enthousiasme des villageois fut de courte durée. L’expérience ne semble avoir duré que peu de temps ».
[346] ED/ACDOC/1, 10 juill. 1964, 11 p. ; ED/ACDOC/4, 20 juill. 1964, 26 p. ; ED/ACDOC/3, 20 juill. 1964, 11 p., p11.
[347] XO7.21(44)NC, III : « Stage préparatoire à la conférence générale », 3 nov. 1960, p. 3.
[348] XO7.21(44)NC, III : commission nationale française, « Suggestions de caractère général concernant les programmes futurs de l’Unesco », juin 1961, 18 p., p. 11.
[349] Unesco in a decisive decade, doc. cit., p. 46 : « reaffirms its belief in the great promise of the mass media to speed educational growth ».
[350] X 07 A 120/197 UNSA : propositions du conseil national consultatif du Mexique sur le programme et budget 1967-68, 4 p., 31 mai 1965, p. 1-2.
[351] Interviews Cassirer, Deleon.
[352] La radiodiffusion-télévision au service de l’éducation et du développement en Asie ; rapport de la réunion organisée par l’Unesco, mai 1966, Paris, Unesco, 1967, 62 p. ; La radiodiffusion au service du développement rural, Paris, Unesco, 1966, 63 p. ; 1) L’extension de la tribune radiophonique rurale à toute l’Inde, par B.P. Bhatt et P.V. Krishnamoorthy ; 2) La formation de spécialistes de la radiodiffusion rurale en Afrique, par Ram Marathey et Michel Bourgeois ; Statistiques de la radiodiffusion et de la télévision, 1950-1960, Paris, Unesco, 1963, 88 p. ; H. Cassirer, La télévision et l’enseignement, Paris, Unesco, 1961 ; H. Cassirer, Les moyens de l’information dans un contexte africain. Etudes et documents de l’information, 1974. Il y raconte l’expérience du Sénégal. Raymond Lallez, Une expérience de ruralisation de l’enseignement : l’IPAR et la réforme camerounaise, Paris, Unesco, 1974 ; Raymond Lallez, L’innovation en Haute-Volta : éducation rurale et enseignement primaire, Paris, Unesco, 1990 ; R. Luke, « L’opération alphabet : l’alphabétisation par la télévision », Revue internationale de l’éducation des adultes et de la jeunesse, Paris, Unesco, vol. 16, n°1, janv. 1964 ; J. Bisiliat, La télévision communautaire de Bonoua, Rapport de mission, Paris, Unesco, 1978 ; John Maddison, Le rôle de la radio et de la télévision dans l’alphabétisation, étude sur l’emploi des techniques de radiodiffusion et de télévision dans la lutte contre l’analphabétisme des adultes, Paris, Unesco, 1971, 88 p. ; L’emploi de la radio et de la télévision dans la formation des maîtres, rapport d’une réunion tenue à Hambourg du 9 au 14 déc. 1968, Hambourg, Institut de l’Unesco pour l’éducation, 1970, 129 p.
[353] En 1961, l’Unesco organise un séminaire international sur la télévision éducative (article du journal américain Lafayette Journal and Courier (Indiana), 10 oct. 1961 : « Television Can Reshape Education, Coombs Says ».
[354] Film n°1400, 1973. Film n° 1230, 1972. Film n° 263, 1970. Film n° 231, 1969. Film n° 680, 1970. Film n°45, 1973.
[355] « Problèmes d’une télévision raisonnée », par Henri Dieuzeide, p. 27-28 ; « Quelques problèmes psychopédagogiques posés par les émissions de télévision scolaire », par Michel Tardy, p. 29-33, in Où en est l’enseignement audio-visuel ? Paris, Unesco, 1963, 59 p.
[356] W. Schramm, Ph. H. Coombs, F. Kahnert, J. Lyle, Techniques modernes au service de l’éducation planifiée, Unesco, IIPE, 1970, p. 101 ; cité dans H.P. Sagbohan, op. cit., p. 233.
[357] Notamment avec l’enthousiasme de l’expert américain Wilbur Schramm (EU, box 3225 : airgram de l’ambassade américaine de Paris au département d’état, 24 déc. 1970, 56 p., p. 2-3). En 1971, l’Unesco publie une étude sur l’emploi des techniques de radiodiffusion et de télévision dans la lutte contre l’analphabétisme des adultes, résultat d’une enquete faite par questionnaire dans 38 Etats ; elle conclut à l’insuffisance des méthodes traditionnelles d’éducation dans les pays en voie de développement, et à la nécessité d’avoir recours à la radio et à la télévision éducative (Le rôle de la radio et de la télévision dans l’alphabétisation. Etude sur l’emploi des techniques de radiodiffusion et de télévision dans la lutte contre l’analphabétisme des adultes, par John Maddison, Paris, Unesco, 1971, 88 p., préface).
[358] H. Cassirer, Un siècle de combat…, op. cit., p. 136-137. Pierre Fougeyrollas, La télévision et l’éducation sociale des femmes ; premier rapport sur le projet pilote Unesco-Sénégal à Dakar, Paris, Unesco, 1967, 47 p.
[359] Interview Cassirer.
[360] Film n°129, Ces dames de Camélia, coproduction Unesco/ORTF, 1970, réalisé par René Blanchard, Papa Tafsir Thiam, et Seydou Diagne. Henry Cassirer, Un siècle de combat …, op. cit., p. 136-137. On observe à ce propos que le public visé par ce projet de télévision (c’est-à-dire les plus pauvres) est l’opposé du public visé par le PEMA.
[361] Interview Cassirer ; Henry Cassirer, Un siècle de combat …, op. cit., p. 137, 140. La mise en place du réseau se fait en 3 phases : une période préparatoire consacrée à la création et à la mise en place progressive des structures, suivie ensuite de l’expérimentation ; une phase d’extension à l’ensemble du Bassin arachidier constitué par les trois régions économiquement importantes du centre du Sénégal ; enfin une phase de régionalisation à partir des émetteurs régionaux liée à la mise en application d’une politique de diversification des cultures (M. Bourgeois, Radio-télévision éducative, Sénégal, janv. 1966-juin 1973, 3032/ RMO. RD/ COM, 1974 , cité dans H.P. Sagbohan, op. cit., p. 236-237.)
[362] Interview Cassirer ; Henry Cassirer, Un siècle de combat …, op. cit., p. 144-145 et 208-209.
[363] N. Gaudant, op. cit., p. 158-160.
[364] Une expérience africaine de tribune radiophonique au service du développement rural, Ghana, 1964-1965, Paris, Unesco, 1968, 75 p.
[365] Henry Cassirer, Un siècle de combat …, op. cit., p. 207-209 ; interview Cassirer.
[366] 307 (666.8) TA : rapport semestriel de H. Vignes, IVOREM 2, 24 juin 1963, 9 p., p. 7 ; lettre de Th. Diffré à Maheu, 21 fév. 1962.
[367] 307 (666.8) TA : lt. de Henri Vignes à Pierre Navaux, 21 juill. 1962 ; doc. 1963-64 program long-term project data sheet : développement de la production et de l’utilisation des moyens audio-visuels, Côte d’Ivoire.
[368] 371.67 (666.8) TA : doc IVOREM 1 (Rev.), 11 mars 1964 : poste d’assistance technique, expert en télévision éducative ; lettre de Jean Meyer à Henry Cassirer, 21 juin 1965.
[369] 371.67 (666.8) TA : lettre de Cassirer à Meyer, 19 août 65 ; réponse de Meyer à Cassirer, 8 sept. 1965.
[370] 307 (666.8) TA : lt. de Cassirer à Meyer, 14 mai 1965.
[371] 371.67 (666.8) TA : lettre de Cassirer à Meyer, 19 août 1965.
[372] I. Marçais, op. cit., p. 93-99. André-Jean Tudesq, op. cit., p. 167-168.
[373] I. Marçais, op. cit., p. 99-100. Cette expérience s’est poursuivie jusqu’en 1978 ; Film n°1686, 1973.
[374] André-Jean Tudesq, op. cit., p. 167.
[375] Télévision didactique, par Max Egly, Paris, Edilig, 1984.
[376] I. Marçais, op. cit., p. 93-99.
[377] Film n°7, The Ivory Coast Experiment, 1972.
[378] Programme d’éducation télévisuelle 1968-80, p. 86, cité dans H.P. Sagbohan, op. cit., p. 229-231 ; I. Marçais, op. cit., p. 93-99.
[379] Interview Jean-Claude Pauvert.
[380] Film n° 7, 1972.
[381] I. Marçais, op. cit., p. 93-99.
[382] André-Jean Tudesq, op. cit., p. 167-168. Interview Pauvert ; Max Egly, op. cit. ; film n°7, 1972.
[383] H.P. Sagbohan, op. cit., p. 229-231 ; EU, box 3225 : airgram de Watson au département d’état, 13 mai 1971, 9 p., p. 6-7 ; I. Marçais, p. 93-99.
[384] Interviews Cassirer, Lestage et Pauvert ; Lien-Link n°83 : « De Bucarest à Abidjan : un itinéraire atypique », par E. R.
[385] ONU, RAG 2 /76, box 10 : lt. de Joseph Needham à John Orr, 24 déc. 1946. « certain scientific activities likely to yield immediate benefits to the masses of the peoples in dire want ».
[386] ONU, RAG 2/76 box 7 : 3C/PRG/2.1, 8 sept. 1948 : working plan : « the fruits of science ».
[387] L’Unesco en 1950 : ses buts, ses activitiés, Paris, Unesco, 1950, 21 p., p. 8-9 ; Impact, Vol. IV, n°1, printemps 1953, p. 32-56 : Borge Michelsen, « le développement national fondé sur la science : le cas du Danemark » ; en 1950, la conférence générale adopte un programme général en 10 points, visant à favoriser les applications de la science pour le bénéfice des populations (cité dans NS/ROU/43, Paris, 15 janvier 1964 : La science et la technologie à l’Unesco, 1948-1964, par Yvan de Hemptinne, p. 27). En 1951, la conférence générale réaffirme cet objectif, affirmant que la contribution de l’Unesco à la recherche doit viser particulièrement les conditions d’existence de l’homme (6C/resol. 2.2) ; L’énergie et ses transformations ; exposition scientifique organisée par l’Unesco, Paris, Unesco, 1956, 82 p.
[388] Rapport du DG à la conférence générale de 1952 ; cité dans NS/ROU/43, doc. cit., p. 27.
[389] Education et technologie, enquête internationale préliminaire sur la nature et la valeur pratique de l’enseignement technique, Paris, Unesco, 1952, 72 p.
[390] M. Prévost, op. cit., p. 170 ; Liaison scientifique : les postes de coopération scientifique de l’Unesco et leur fonction de liaison, Paris, Unesco, 1949, 72 p. ; Liaison scientifique : histoire des postes de coopération scientifique de l’Unesco, 2e édition, Paris, Unesco, 1954, 64 p.
[391] L’Unesco en 1950 : ses buts, ses activités, op. cit., p. 7-8.
[392] EU, box 1603 : rapport de Arthur A. Compton au département d’état, 18 avril 1950, 9 p.
[393] EU, Box 2240 : lettre de Johnson au US adviser on Unesco, 27 mars 1947.
[394] NS/ROU/43, 15 janvier 1964 ; NS/74 à 79.
[395] Jiya Lal Jain, Unesco in schools, op. cit., p. 55.
[396] La commission nationale soviétique, très intéressée, propose en 1958 d’organiser un séminaire sur l’utilisation pacifique de l’énergie atomique et la jeunesse (620.992 :3 Atomic energy, peaceful use : lt. de Radtchenko à Marshall, 28 janv. 1958).
[397] 620.992 :3 : lt. de Willy Nagai, chef de la section de recherches de la commission nationale japonaise, à M. Phillips, département des sciences sociales de l’Unesco, 23 juill. 1957.
[398] 620.992 :3 : lt. de Maheu au DG, 18 juin 1956, 4 p., p. 2 ; Public papers..., Vol. III, p. 197-199 : rapport du 14 juin 1956 : « an essential condition of any significant acceleration of the rate of industrialization ».
[399] Gerard Wendt, op. cit., p. 71 : extrait du discours prononcé par le président américain devant l’assemblée générale des Nations Unies, 8 déc. 1953.
[400] G. Wendt, L’énergie nucléaire et ses utilisations pacifiques, op. cit., p. 66-68. Résolution de l’assemblée générale de l’ONU du 4 déc. 1954, soumise par l’Australie, la Belgique, le Canada, les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Afrique du sud.
[401] Public papers …, Vol III, p. 197-199 : rapport du 14 juin 1956.
[402] G. Wendt, op. cit., p. 76.
[403] Cité dans G. Wendt, L’énergie nucléaire …, op. cit., p. 66-67.
[404] G. Wendt, L’énergie nucléaire …, op. cit., p. 78-79. Fin 1955, il rédige aussi un ouvrage pour le compte de la Commission américaine de l’énergie atomique, qui vise à convaincre les milieux d’affaires et juridiques du bien-fondé du développement de l’industrie nucléaire (5 A 31 « Nuclear energy and its uses in peace » : lt. de G. Wendt à T. Boclet, 22 nov. 1955).
[405] Fernand Lot, Les radio-isotopes au service de l’homme, Paris, Unesco, 1958, p. 77-80.
[406] RP, 8 nov. 1957 ; RP, 13 déc. 1957 ; RP, 7 oct. 1957 ; RP, 27 sept. 1957. Le Parisien libéré, 13 sept. 1957 ; France-observateur (12 sept. 1957) ; L’Humanité (12 sept. 1957).
[407] 620.992 :3 : lt. de T.H. Marshall à Maheu, 12 mars 1957 : « the introduction of atomic energy is not likely to have very profound social consequences over the next decade in the economically and socially developed countries » ; « substantial problems ».
[408] 620.992 :3 : lt. de Marshall à Richard Cowell, 29 oct. 1957 : « some difficulty in determining what the social sciences can usefully contribute in this field ».
[409] Courrier de l’Unesco, mars 1965, p. 17-22 : « La science devant le profane », par R. Calder.
[410] Sherman E. Katz, « The Application of Science and Technology to Development », International Organization, vol. 22, n°1, hiver 1968, p. 392-416 ; Evan Schofer, F.O. Ramirez, J.W. Meyer, « The Effects of Science on National Economic Development, 1970 to 1990 », American Sociological Review, vol. 65, n°6, déc. 2000, p. 866-887 ; l’ouvrage Tendances actuelles de la recherche scientifique recommande que les Etats mènent une « politique scientifique » qui favorise « le progrès économique et social » (11C/PRG/5, Annexe II : Recommandations concernant la recherche scientifique, la diffusion des connaissances scientifique et leur mise en application à des fins pacifiques : 11 recommandations générales et 31 recommandations particulières).
[411] 5 A 54/51 Survey of the Main ..., VII : lt. de Matta Akrawi au DG, 21 déc. 1960.
[412] 5 A 54/51 Survey of the Main ..., VII : Unesco, rapport Ecosoc n°1, 4 juill. 1961 : Ecosoc, 32e session, séance d’ouverture.
[413] Rapports du DG sur 1962, p. 62 : Institut national du pétrôle en Argentine ; étude sur le delta du Mékong ; Organisation centrale des instruments scientifiques aux Indes ; Institut international de sismologie et de génie sismique au Japon ; projet de recherches et de formation sur l’irrigation au moyen d’eaux salines en Tunisie.
[414] X 07.83 Maheu, IIb : article du journal libanais L’Orient, 27 mai 1963, par René Habachi : « Recherche scientifique ou technologie ? »
[415] Public Papers ..., op. cit., Vol. VI, p. 372-374 : Ecosoc, adress on science and technology, Genève, 8 juill. 1963.
[416] Benton, box 394 : Communiqué de presse ECOSOC/1595, 9 juill. 1963.
[417] Journée d’hommage à René Maheu, Cahier II, op. cit. : p. 75-77 : article de Michel Batisse : « Partager la science » ; RU, PREM 11/5185 : visit of R. Maheu, record of meeting with Prime Minister, 10 april 1964 : note confid. intitulée « R. Maheu » ; Benton, box 392 : AVS/DST/1965/3, « Guidelines for a massive world-wide attack on the problems of science teaching in the developing countries through the use of new approaches, methods and techniques », 15 mars 1965, 21 p., p. 5 ; X 07.83 Maheu, III : discours de Maheu, « Le sens et la valeur de la coopération internationale au service du développement », 12 mars 1965, doc. cit., p. 18.
[418] Enseignement et formation techniques et professionnels ; recommandations de l’Unesco et de l’OIT, Paris, Unesco, Genève, BIT, 1964, 42 p. ; Formation de moniteurs de l’enseignement technique et professsionel, Vientiane, Laos, Paris, Unesco/PNUD, 1968, 30 p. ; M.K. Harby, L’enseignement technique dans les Etats arabes, Paris, Unesco, 1965, 60 p. ; Institut pédagogique national de l’enseignement technique, Beyrouth, Liban, Paris, Unesco/PNUD, 1969, 60 p. ; K.G. Nozko, Méthodes d’évaluation des besoins en spécialistes et de planification de la formation spécialisée en URSS, Paris, Unesco, 1964, 58 p. ; H. Warren, L’enseignement technique et professionnel : étude comparative de la pratique et des tendances actuelles dans 10 pays, Paris, Unesco, 1968, 242 p. ; en 1962, l’Unesco adopte une Recommandation sur l’enseignement technique et professionnel (Rapport du DG sur 1962, p. 25).
[419] Le rôle de la science et de la technologie dans le développement économique, Paris, Unesco, 1970, 232 p. ; Résumé des débats de la réunion organisée à Paris en 1968 par l’Unesco en coopération avec l’AISE. Les aspects internationaux de l’innovation technologique, actes du symposium de politique scientifique, Paris, 7-9 sept. 1970, Paris, Unesco, 1971, 93 p. ; Statistiques de la science et de la technologie ; aperçu mondial, résultats d’enquêtes expérimentales sur la main-d’œuvre scientifique et technique et les coûts, Paris, Unesco, 1970, 66 p. ; Bulletin trimestriel du poste scientifique hors-siège de l’Unesco pour l’Afrique, Nairobi, PSHUA, publié à partir de 1969 ; Jacques Spaey, Le développement par la science ; essai sur l’apparition et l’organisation de la politique scientifique des Etats, Paris, Unesco, 1969, 204 p. ; Courrier de l’Unesco, octobre 1965 : « La science, nouvelle force sociale », par Mikhail Millionchtchikov, p. 24-26 ; Impact, vol. XIX, 1969, n°4 : « La technique et le développement de l’Afrique, aperçu critique », par Thomas J. Mboya.
[420] Au début des années 1970, l’Unesco soutient la création et le fonctionnement de l’Ecole nationale polytechnique d’Alger, par l’envoi d’experts et de consultants, et le Centre d’Etudes et de Recherches en informatique d’Alger, qui s’efforce d’acquérir une vocation africaine (formation des cadres de l’informatique d’Afrique) (X 07.83 Maheu, VI : aide-mémoire sur les entretiens entre les autorités algériennes et Maheu, 3 janv.-5 fév. 1973, 6 p., p. 4). Sur demande de l’Inde, l’Unesco contribue à la création de l’Institut supérieur de technologie de Kharagpur près de Calcutta, et de l’Institut indien de technologie, destiné à former « l’élite de la nouvelle société industrielle et technologique de l’Inde », à former des ingénieurs de tous les échelons dont l’Inde a besoin pour son développement économique (Daniel Behrman, Réseaux du progrès…, op. cit., p. 12-29) ; EU, box 823 : « Report on the eight session of the international advisory committee on research in the natural sciences programme of Unesco, by W.A. Noyes, New Delhi, 16-20 oct. 1961, confidentiel, 21 oct. 1961, 6 p., p. 6.
[421] Discours prononcé par Veronese devant la commission nationale japonaise, Tokyo, 29 janv. 1960, p. 5.
[422] La Guinée la met en 1964 au programme dans le premier degré ; en Mauritanie et en Côte d’Ivoire, la technologie est introduite dans toutes les écoles, sauf dans le primaire, pour « susciter » et « dynamiser » l’effort de production. A partir des leçons de technologie dispensées aux premières années de collège, il s’agit d’attirer le maximum d’élèves possible vers les matières scientifiques et techniques. Au Congo en revanche, l’enseignement de la technologie est encore au stade expérimental à la fin des années 1960 (H.P. Sagbohan, op. cit., p. 152-155).
[423] X 07.83 Lengrand, I : Memo EDA/66.215, de Lengrand à Betancur, 24 mars 1966.
[424] H.P. Sagbohan, op. cit., p. 145-146.
[425] M. Prévost, op. cit., p. 170.
[426] Interview Dumitrescu.
[427] Isabelle Marçais, op. cit., p. 63-66. Conférence sur l’éducation et la formation scientifique et technique dans leurs rapports avec le développement en Afrique, Nairobi, 16-27 juill. 1968, rapport final, OUA/CESTA/10.
[428] Message du directeur général à l’occasion de l’Année internationale des droits de l’homme, 1968.
[429] « La technologie dans l’enseignement général du second degré en Afrique au sud du Sahara », in Séminaire du Bureau régional de l’Unesco pour l’Education en Afrque, Dakar, 23 juin-11 juillet 1970, cité dans H.P. Sagbohan, op. cit., p. 152.
[430] X 07.83 Maheu, VI : Note sur la coopération entre l’Unesco et la Tunisie, 2 oct. 1974, 6 p.
[431] US Government Comments and Recommendations on Unesco’s Program and Budget for 1967-1968, 31 mai 1965, doc. cit., p. 1, 2, 4 ; Unesco in a decisive decade, op. cit., p. 41 ; X 07.83 Maheu, V : mémo du directeur APS au directeur BMS, non daté.
[432] 372 (8) MP01 A 63 (81), IV : rapport de mission au Brésil par Jean Chevalier, 15 mai 1962, 11 p., p. 4.
[433] A. Fleury, op. cit., p. 78-79.
[434] M. Prévost, op. cit., p. 168.
[435] Daniel Behrman, Science, technique …, op. cit., p. 61-64.
[436] RP, 12 avril 1974 : Le Soleil, 21 janv. 1974 : « Castafrica : ouverture ce matin » ; Le Soleil, 1er fév. 1974 ; « René Maheu pour la création d’un fonds spécial de la recherche en Afrique », par J.K. Sane ; Jeune Afrique, 9 fév. 1974 : « Castafrica : 19 technologies » ; Le Figaro, 1er fév. 1974 : « En Afrique, science et technologie doivent s’adapter aux réalités et aux besoins », par Hervé Ponchelet ; Le Monde, 7 fév. 1974, « La recherche en Afrique ».
[437] NS/ROU/43, Paris, 15 janvier 1964, p. 25.
[438] NS/ROU/29, 6 mai 1963.
[439] M. Prévost, op. cit., p. 216, 221, 222.
[440] EU, box 3225 : airgram de Watson au département d’état, 13 mai 1971, 9 p., p. 4-6.
[441] EU, box 3214 : report of the US delegation to the 78th session of the executive board, par Benton, soumis au secrétaire d’état, p. 2-3. ; box 3225 : airgram de Culley au département d’état, 23 août 1971, 13 p., p. 1-3.
[442] Daniel Behrman, Réseaux du progrès, op. cit., p. 31-33. Il y a eu ainsi des cours de pédologie à Gand, de mathématiques à Budapest, de génie hydraulique à Delft, de sciences du sol à Séville et Grenade, et de physique à Uppsala.
[443] CUA/ 119, 2 juill. 1962, 3 p., p. 1 et 3 ; 11 C/resol. 2.43.
[444] X 07.83 Maheu, VI : note de synthèse sur la visite du DG en égypte, 16 mars 1973, 6 p., p. 1-3.
[445] DG/70/15, 12 nov. 1970.
[446] Maheu souhaite élargir les activités de l’IBRO à l’étude des conséquences de la sous-alimentation sur le cerveau (DG/68/1, 11 mars 1968) ; l’ICRO donne lieu à une série de « conférences sur les incidences mondiales de la microbiologie appliquée » : si la première, en 1963, se tient à Stockholm, les suivantes sont intentionellement toutes organisées dans un pays en voie de développement (Addis Abéba, 1967 ; Bombay, 1969 ; Sao Paulo 1973), car elles se font dans l’optique du développement économique. En 1975 est lancé un programme PNUE/Unesco/ICRO de microbiologie, orienté lui aussi nettement vers les applications concrètes dans l’optique du développement (Daniel Behrman, Science, technique,…, op. cit., p. 18-20).
[447] X 07.83 Hunwald, II : réunion de la commission de l’UISB pour l’enseignement supérieur de la biologie, Prague, 30 janv.-3 fév. 1967, 10 février 1967, 10 p., p. 8 ; lt. d’A. Hunwald à G. Burkhardt, 6 avril 1967, 16 p., p. 1-9 ; rapport d’A. Hunwald à G. Burckhardt, 7 mars 1967 ; rapport de mission d’A. Hunwald, 22-25 fév. 1968, 5 p., p. 3 ; A. Hunwald, aide-mémoire, briefing with Adiseshiah, 4 avril 1969, 3 p., p. 1-2.
[448] X 07.83 Hunwald, II : rapport de mission en Tanzanie d’A. Hunwald à S. Awokoya, déc. 1969, 10 p., p. 5-7.
[449] FR, Nantes, carton 104 : rapport sur le colloque « Culture et science. La diversité des cultures face à l’universalité de la science et de la technologie », SHC.71/CONF.1/25, 25 nov. 1971, 35 p. PI/P n°51, 14 sept. 1971.
[450] Interview Tocatlian.
[451] Courrier de l’Unesco, oct. 1970, « Le drame du développement », par Malcom adiseshiah, p. 4-14. I. « Le dur bilan des années 60. » II. « Les chances à saisir » ; p. 14 ; Daniel Behrman, Science, technique…, op. cit., p. 5.
[452] D. Holly, op. cit., p. 38-39, 122, 123.
[453] Angèle Bioum Ihana, op. cit., p. 32 et 42.
[454] 551.45 A 187 Stabbing : NS/AZ/113, « L’aridité due à l’action de l’homme », 30 janv. 1953, 42 p.
[455] Allocution de Veronese à la séance inaugurale de la conférence scientifique sur l’élimination des déchets radio-actifs, Monaco, 16 nov. 1959.
[456] EU, box 821 : rapport confid. de Kellermann au département d’état, 6 p.
[457] Interview Dumitrescu.
[458] Impact, vol. X, n°3, 1960 : « La pollution de l’atmosphère et des eaux par le développement industriel », par Gaston Cohen ; Impact, vol. XIX, n°2, 1969 : numéro intitulé « La planète remaniée pour l’humanité » : « La société humaine vue en écosystème » par F.F. Darling et R.F. Dasmann ; « Les ressouces mondiales en eau, actuelles et futures », par G.P. Kalinin et V.D. Bykov ; « Maîtriser le climat de la planète » par J.O. Fletcher ; « Le sol, I : les polluants qui mettent son avenir en jeu » par D.E. Elrick ; « Le sol, II : vers une agriculture écologique », par Michaël Evenari ; Courrier de l’Unesco, janv. 1969 : « La planète devient-elle inhabitable ? » ; Courrier de l’Unesco, juin 1969 : « Glaciers en marche » ; Courrier de l’Unesco, juin 1970 : « L’homme en quête d’eau » ; Courrier de l’Unesco, août-sept. 1970, p. 46-53 : « L’homme, meurtrier de la nature », par U’Thant ; Courrier de l’Unesco, juill. 1971 : « SOS environnement ».
[459] R. Maheu, « Le système des Nations Unies. L’Unesco », art. cit.
[460] INA : « Exposition SOS nature à l’Unesco », journal de Paris, 6 juin 1970.
[461] Introduction d’un nouveau projet, le projet n°14 : « Recherches concernant la pollution de l’environnement et ses effets sur la biosphère » (rapport n°27 du MAB, 58 p. ; Sciences/MD/47, p. 15).
[462] Hemptinne, dossier « science et technologie » : NS/ROU/363, Zinal, sept. 1975 : « Problèmes planétaires de survie et de développement du genre humain », par Y. de Hemptinne, p. 10.
[463] X 07.21 (44) Club : deux élèves d’Avignon écrivent à l’Unesco, le 22 oct. 1970, pour affirmer leurs profondes convictions écologistes et leur espoir que l’Unesco puisse faire quelque chose en ce sens.
[464] X 07.21 (44) Club : article dans la presse locale de Poitiers, 1972 : « Poitiers : les clubs Unesco et la pollution. Une série de débats dans le département ».
[465] Résol. 2997 (XXVII) de l’ONU.
[466] Compte-rendu général du Colloque sur la conservation et la restauration des sols, Téhéran, 21 mai-11 juin 1960, Paris, Institut français de coopération technique, 1961, 544 p.
[467] Daniel Behrman, Science, technique …, op. cit., p. 39-40. Le centre de Tokyo, de 1963 à 1972, a formé plus de 200 scientifiques et ingénieurs de 41 pays ; Impact, vol. X, n°4, 1960 : « Les catastrophes sismiques, peut-on les prévoir et s’en protéger ? », par G. Laclavère. Interview M. et Mme Keating.
[468] Daniel Behrman, Réseaux du progrès…, op. cit., p. 59, 66-72. Missions en Asie du sud-est en mai 1961, en Amérique du sud en oct. 1961, en Mediterranée et au Moyen-Orient en mai 1962, en Afrique en avril-mai 1963.
[469] Daniel Behrman, Science, technique …, op. cit., p. 40.
[470] Résumé annuel d’informations sur les catastrophes naturelles, publié à partir de 1966, Paris, Unesco, 1966-71.
[471] EU, box 3225 : airgram de Blake au département d’état, 12 p., non daté, p. 5.
[472] Journée d’hommage à René Maheu, Cahier II, op. cit. : Sorin Dumitrescu, « Un domaine pionnier : l’environnement ».
[473] L’étude de la végétation tropicale ; actes du colloque de Kandy, Paris, Unesco, 1958, 226 p.
[474] Humid Tropic Newsletter, Paris, Unesco, 1962-64, n°1 à 4, semestriel.
[475] RU : ED 157/32 : fév. 1955 : a brief appraisal of the education programme of Unesco, 13 p.
[476] Angèle Bioum Ihana, op. cit., p. 10 ; Informal report of the US Delegation to the seventh session..., doc. cit., p. 15.
[477] Recommandation 12 du conseil intérimaire, NS/83, citée dans NS/AZ/19, 21 mars 1951, Le programme de l’Unesco concernant la zone aride, Document de travail pour la 1e session du comité consultatif de recherches sur la zone aride, Université d’Alger, 5-7 avril 1951, p. 7. Les centres sont : le Centre indien de recherches et de mise en valeur de Jodhpit, dans le désert du Ragasthan ; Station d’observation d’Abde (Israël) ; Institut Fouad Ier du désert, à Héliopolis (Egypte) ; Station de recherches de Khartoum (Soudan) ; Centre de recherches du Sahara, à Beni Abbes (Algérie).
[478] NS/AZ/19, 21 mars 1951, p. 1. ; NS/AZ/20, 23 mars 1951.
[479] NS/AZ/66, Paris, 19 fév. 1952.
[480] Impact, Vol. IV, n°4 p. 232-243 : « Les régions arides appellent une action internationale », par James Swarbricknh.
[481] 551.45 A 022/06 -X AZ : NS/AZ/29, 28 nov. 1951, 50 p. ; NS/AZ/54, 6 fév. 1952, 16 p. ; NS/AZ/74, 17 mars 1952 ; NS/AZ/80, 7 sept. 1953, 48 p. ; NS/AZ/81, 15 déc. 1952, 45 p. ; NS/AZ/84, 26 juill. 1952, 42 p. ; NS/AZ/85, 18 août 1952, 40 p. ; NS/AZ/89, 25 août 1952, 32 p. ; NS/AZ/90, 21 août 1952, 4 p. ; NS/AZ/91, 5 déc. 1952, 76 p. ; NS/AZ/92, 3 nov. 1952, 94 p. ; NS/AZ/93, 6 oct. 1952 ; NS/AZ/87, 25 juill. 1952, 2 p. ; NS/AZ/100, 8 sept. 1952, 35 p. ; NS/AZ/258, 7 nov. 1955, 2 p. ; NS/AZ/94, 24 nov. 1952, 20 p.
[482] 551.45 A 022/06 -X AZ : NS/AZ/256, 7 nov. 1955, 18 p.; NS/AZ/257, 22 nov. 1955, 5 p.
[483] NS/AZ/54, 6 fév. 52, 16 p.
[484] 3e session du comité consultatif, recommandation n°8, doc Unesco/NS/95.
[485] NS/AZ/83, 25 juin 1952, 8 p. ; NS/AZ/97, 4 sept. 1952, 10 p.
[486] 551.45 A 034/63 : projet de proposition pour l’établissement d’un centre de formation régional pour le développement de la zone aride, 27 juin 1952, 3 p.
[487] CL/517, non datée ; NS/AZ/98, 8 sept. 1952.
[488] NS/AZ/90, 21 août 1952, 4 p. ; NS/AZ/67, 5 mars 1952.
[489] Film n°1434, 1951. En 1952, l’Unesco envoie au Moyen-Orient une exposition en panneaux présentant les problèmes des zones arides et les recherches entreprises (NS/AZ/71, 12 mars 1952). Impact, vol. IV, n°4 p. 232-243 : « Les régions arides appellent une action internationale », par James Swarbricknh.
[490] « Les régions arides appellent une action internationale », par James Swarbricknh, art. cit.
[491] En 1957, les Etats-Unis déplorent que le programme de la zone aride n’ait pas donné de résultats tangibles en faveur de l’amélioration de l’économie du Pérou, depuis quatre ans qu’il a commencé (EU, box 1562 : lt. de Henry Dearborn, 1er secrétaire d’ambassade américaine au Pérou, au département d’état, 2 oct. 1957).
[492] 9C/Résol. 2.61 ; 372/8/MP 01, II : communiqué de presse n°1499, 23 juill. 1956 : « Trois grands projets au programme de l’Unesco » ; 11C/PRG/6, Paris, 23 sept. 1960, 5 p., p. 1.
[493] Rapport du directeur général sur 1957, p. 133-136.
[494] M. Conil Lacoste, op. cit., p. 109.
[495] 551.45 A 022/06, ZA, -XIV-XVIII : lettre de Batisse au DG, 29 oct. 1958, 5 p., p. 3-5.
[496] 551.45 A 022/06, ZA, -XIV-XVIII : lettre de Batisse au DG, 13 oct. 1959, 6 p., p. 5. ; RP, 23 oct. 1959 : 80 articles en une semaine dans la presse espagnole.
[497] Comme l’institut du désert de Bersheeba (lettre de Batisse au DG, 13 oct. 1959, doc. cit., p. 2).
[498] Carte de la végétation de la région méditerranéenne, 1 : 5 000 000, Paris, Unesco, Rome, FAO, 1968 ; Echanges hydriques des plantes en milieu aride ou semi-aride, compte rendu de recherches, Paris, Unesco, 1961, 250 p. ; Méthodologie de l’éco-physiologie végétale, actes du colloque de Montpellier, avril 1962, Paris, Unesco, 1965, 531 p.
[499] Rapport du directeur général sur 1957, p. 133-136. Film fixe intitulé : L’eau dans la zone aride. Emissions de radio : en français : « Un expert vous parle » ; en anglais : « Life from undrergound », « Wetter water », « Salt of the Earth » ; film n°21, 1966 ; film n°390, 1965.
[500] RFA, Bestand B 91, Band 252 : 1953-60 : Compte rendu de la 13e conférence de la commission nationale allemande, 1959, p. 12.
[501] M. Conil Lacoste, op. cit., p. 115.
[502] RFA, Bestand B 91, Referat 601, Band 16 : report on the work and programme of the Indian National Commission, 1956, 32 p., p. 7.
[503] EU, box 1564 : commentaires des Etats-Unis sur le projet de programme et de budget pour 1959-60 ; rapport des Etats-Unis à la conférence générale de 1962, p. 53-54.
[504] Rapport de l’URSS à la conférence générale de 1962, p. 165.
[505] Interview Batisse.
[506] Impact, vol. X, n°4, 1960 : « Les utilisations possibles de ressources hydriques limitées » par Gilbert F. White.
[507] M. Batisse, « La coopération intergouvernementale », art. cit., p. 155.
[508] Interview Batisse.
[509] 361.9 (6) Sahel, I : lettre de Bradford Morse, sous-secrétaire général de l’ONU pour les affaires politiques, à Maheu, 31 janv. 1974 ; communiqué de presse de l’ONU, 13 fév. 1974 ; mémorandum, 19 fév. 1974 : « Les problèmes de la sécheresse dans la région saharo-sahélienne et le programme de l’Unesco », 4 p.
[510] « Les problèmes de la sécheresse dans la région saharo-sahélienne … », 19 fév. 1974, doc. cit.
[511] 361.9 (6) Sahel, I : commentaires de l’Unesco sur les projets de développement prévus dans les pays du Sahel touchés par la sécheresse, 11 avril 1974.
[512] 361.9 (6) Sahel, I : projet de rapport succint, réunion régionale sur la recherche écologique intégrée et les besoins de formation dans la région du Sahel, Niamey, Niger, 10 mai 1974, 4 p. ; mémo de Batisse à Jimenez, 17 juin 1974.
[513] 361.9 (6) Sahel, I : déclaration de Michel Prévost à la séance pléniere de l’Ecosoc, 16 juill. 1974 (cite les propos de Maheu).
[514] Courrier de l’Unesco, avril 1975, sur le Sahel.
[515] 361.9 (6) Sahel, I : lt. de Batisse à Zyss, 16 juin 1975.
[516] Sorin Dumitrescu, « Un domaine pionnier : l’environnement », art. cité ; Angèle Bioum Ihana, op. cit., p. 55-56;
[517] Angèle Bioum Ihana, op. cit., p. 13-14.
[518] Julian Huxley, Memories II, op. cit., p. 50, 61 ; Charles Asher, Program-making in Unesco, op. cit., p. 71 ; DG/Note/75/1 : note de A. Obligado, sur la mort de J. Huxley, 24 fév. 1975 ; M. Batisse, « La coopération intergouvernementale », art. cit. ; M. Batisse, « L’Unesco et l’environnement », art. cit. En oct. 1948 a lieu une conférence internationale sur la protection de la nature à Fontainebleau ; en 1949 a lieu à Lake Success une conférence technique sur la protection de la nature, conjointement avec une conférence des Nations Unies sur les ressources naturelles ; documents préparatoires à la conférence technique internationale pour la protection de la nature, Etats-Unis, 1949, Paris, Bruxelles, UICN, 1949, 102 p. ; Procès-verbaux et rapports de la conférence technique internationale pour la protection de la nature, 22-29 août 1949, Paris, Unesco, Bruxelles, UICN, 1950, 583 p.
[519] Ex : A. Villiers, La nature est notre mère ; la conservation de la nature et de ses ressources dans la zone soudano-sahélienne de l’Afrique, Morges, UICN, 1963, 77 p., préparé et publié avec l’assistance de l’Unesco ; RU, FCO 55/450 : confid., « Unesco : MAB and MAE », 13 nov. 1970, rapport de M. Holdgate à MM. Arculus et Davis.
[520] Biogr. John Bowers : CV datant d’oct. 1948.
[521] J. Torres Bodet, Memorias III, op. cit., p. 148.
[522] J. Torres Bodet, Memorias III, op. cit., p. 148.
[523] Colloque sur la protection et la conservation de la nature dans le Proche-Orient, Beyrouth, Paris, Unesco, 1954, 173 p.
[524] Pierre Bouvarel, Sur le reboisement et l’amélioration des forêts en macédoine yougoslave, Paris, Unesco, 1956, 45 p.
[525] EU, box 1562 : lt. d’A. Guayaquil au département d’état, 12 nov. 1957.
[526] Film n°82, 1964.
[527] Projet d’enquête sur les ressources naturelles du sud du Chili, Paris, Unesco, 1959, 44 p.
[528] Julian Huxley, Memories II, chap. 12 (p. 193-200) : « African travels for Unesco » ; « by lack of funds - and often by lack of firm government backing » ; Julian Huxley, rapport de mission « La protection de la grande faune et des habitats naturels en Afrique centrale et orientale », Paris, Unesco, 1961, 130 p.
[529] CUA/110, 6 sept. 1961, p. 6-7 : « Par ‘sauvegarde de la beauté et du caractère du paysage et des sites’, on entend la préservation de l’aspect des paysages et sites d’intérêt culturel ou esthétiques, urbains ou ruraux, dûs à la nature ou à l’œuvre de l’homme, et ceci notamment par le contrôle des travaux susceptibles d’y porter atteinte. Ces notions échappent à une définition juridique rigoureuse. […] le paysage est l’ensemble des aspects du territoire ; un site est une portion de paysage d’un aspect particulièrement intéressant, en raison de la disposition de ses lignes, ses formes et ses couleurs, formant un ensemble esthétique ou pittoresque » ; 12 C/PRG/29, 22 nov. 1962, 7 p. ; Recommandation concernant la sauvegarde de la beauté et du caractère des paysages et des sites, 11 déc. 1962.
[530] 11C/PRG/5, Annexe II : Recommandations concernant la recherche scientifique, la diffusion des connaissances scientifiques et leur mise en application à des fins pacifiques (11 recommandations générales et 31 recommandations particulières). Recommandation 11.
[531] OHRO, interview d’Evans, p. 620 ; C. de Klemm, Conservation et aménagement du milieu, aspects juridiques et institutionnels internantionaux, Morges, UICN, 1969, 136 p.
[532] Thomas G. Weiss, David P. Forsythe, Roger A. Coate, The United Nations and Changing World Politics, Westview Press, 1994, 292 p., p. 197.
[533] Biogr. Victor Kovda : ODG/DG/Memo 27.615, 3 oct. 1964 ; Lien-Link, n°40, 1992 : Michel Batisse, « En souvenir de Victor Kovda ».
[534] Film n°563, 1961. Film n°60, 1960. Film n° 1261, 1960. M. Batisse, « L’Unesco et l’environnement », art. cit., p. 2.
[535] A. Bioum Ihana, op. cit., p. 42. ONU, A/A./C.2/SR : « Proposition relative à l’adoption d’une déclaration et d’un traité concernant l’affectation à des fins exclusivement pacifiques du fond des mers et des océans ainsi que de leur sous-sol, au-delà des limites de la juridiction nationale actuelle et de l’exploitation de leurs ressources dans l’intérêt de l’humanité », 17 août 1961.
[536] M. Batisse, « La coopération intergouvernementale », art. cit., p. 154 ; Angèle Bioum Ihana, op. cit., p. 55-56 ; J.S. Weiner, « The Biology of Man in the International Biological Programme : The Human Adaptability Project », Current Anthropology, vol. 5, n°3, juin 1964, p. 191-195.
[537] RFA, Bestand B30, Band 544 : remarques générales de la délégation allemande sur le projet de programme et budget pour 1969-70.
[538] EU, box 3212 : report of US delegation to the 77th session of the executive board, nov. 1967, soumis au secrétaire d’état par W. Benton, 15 p., p. 3.
[539] Etude du delta du Mékong sur modèle, Paris, Unesco-PNUD, 1970, 54 p. ; O. Györke, Les laboratoires d’hydraulique européens, étude de synthèse, Paris, Unesco, 1971, 132 p. ; Recommandation concernant les barrages-réservoirs, Paris, Unesco, 1967, 35p. ; C. Toebes et V. Ouryvaev (éd.), Les bassins représentatifs expérimentaux ; guide international des pratiques en matière de recherches, Paris, Unesco, 1970, 380 p. ; E. Aubert de la Rue, Projet d’enquête sur les ressources naturelles du sud du Chili, Paris, Unesco, 1960, 36 p.
[540] M. Conil-Lacoste, op. cit., p. 111-112, 131.
[541] Biologie des sols ; comptes rendus de recherches, Paris, Unesco, 1969, 248 p. ; Méthodes agroclimatologiques ; actes du colloque de Reading, juill. 1966, Paris, Unesco, 1968, 392 p. ; Sols et végétations des régions tropicales ; travaux du colloque d’Abidjan, oct. 1959, Paris, Unesco, 1961, 115 p. ; Compte rendu du colloque sur les granites de l’ouest africain, Côte d’Ivoire, Nigeria, Cameroun, mars 1965, Paris, Unesco, 1968, 162 p. ; carte de la végétation de la région méditerranéenne, au 1/5 000 000, Unesco-FAO, 1969.
[542] RFA, Bestand B30, Band 544 : remarques générales de la délégation allemande sur le projet de programme et budget pour 1969-70, chap. 2.
[543] M. Batisse, « L’Unesco et l’environnement », art. cit., p. 4.
[544] 5 A 31 Review of the natural resources of the African continent, I : CL (59) 90, 4 juin 1959 ; lettre de A. Rumeau, directeur de l’IGN, à V. Kovda, 12 août 1959.
[545] 5 A 31 Review of the natural ..., I : lt. de Th. Monod au secrétaire scientifique du CCTA/CSA, Londres, 4 juill. 1959.
[546] NS/ROU/43, 15 janvier 1964 : « La science et la technologie à l’Unesco, 1948-1964 », par Yvan de Hemptinne, p. 25 ; Enquête sur les ressources naturelles du continent africain, Paris, Unesco, 1963, 448 p., préface (d’où est tirée la citation) et p. 12.
[547] Conférence internationale sur l’organisation de la recherche et la formation du personnel en Afrique en ce qui concerne l’étude, la conservation et l’utilisation des ressources naturelles, préparée par l’Unesco en association avec la commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, à Lagos (Nigeria), 28 juill.-6 août 1964.
[548] E. Delavenay, op. cit., p. 403 ; Carte de l’Afrique, fond géologique pour servir à des synthèses diverses ou à des cartes thématiques, 1 :10 000 000, Paris, Unesco-ASGA (African Geologican Surveys Association), 1967. Carte géologique de l’Afrique, 1 :5 000 000, Paris, Unesco-ASGA, 1964. Carte minérale de l’Afrique, 1 : 10 000 000, Paris, Unesco-ASGA, 1968. Carte tectonique internationale de l’Afrique, 1 : 5 000 000, Paris, Unesco-ASGA. 1968. Bibliographie hydrologique africaine, Paris, Unesco, 1963, 166 p.
[549] Angèle Bioum Ihana, op. cit., p. 75-77.
[550] Unesco in a decisive decade, op. cit., p. 12, 18. « is not an end in itself » ; RU, OD 25/168 : FAO National committee for the UK, FAO council, 51st session, october 1968 : Brief for the British Delegation.
[551] Angèle Bioum Ihana, op. cit., p. 76-77. En sept. 1969, la COI approuve le « Programme élargi et à long terme d’exploration et de recherche » (LEPOR), qui est ensuite adopté par l’ONU en déc. 1969 (résolution 2560 (XXIV)). La mise en œuvre du LEPOR commence dans le cadre de la Décennie internationale de l’exploration océanique (DIEO), 1971-1980 ; EU, box 3225 : airgram de l’ambassade américaine de Paris au département d’état, 24 déc. 1970, 56 p., p. 15-16 ; Report of the US delegation to the 17th session of the general conference, doc. cit., p. 12.
[552] A. Bioum Ihana, op. cit., p. 78-79.
[553] M. Conil Lacoste, op. cit., p. 109.
[554] Report of the US delegation to the 17th session of the general conference, doc. cit., p. 11.
[555] NS/188, 5 juin 1964 : Décennie hydrologique internationale, réunion intergouvernementale d’experts, rapport final, 16 p., p. 4-7 : « L’hydrologie est la science des eaux de la terre, de leurs formes d’existence, de leur circulation et distribution sur le globe, de leurs propriéés physiques et chimiques et de leurs interactions avec le milieu physique et biologique sans oublier leurs réponses aux actions humaines ».
[556] Utilisation et conservation de la biosphère ; actes de la conférence intergouvernementale d’experts sur les bases scientifiques de l’utilisation rationnelle et de la conservation des ressources de la biosphère, 4-13 septembre 1968, Paris, Unesco, 1970, 305 p. ; M. Prévost, op. cit., p. 168 ; Daniel Behrman, Science, technique …, op. cit., p. 49.
[557] M. Conil Lacoste, op. cit., p. 133
[558] M. Prévost, op. cit., p. 163 ; Thomas G. Weiss et alii, The United Nations and Changing World Politics, p. 195-197.
[559] La commission nationale allemande organise d’ailleurs en avril 1968 un colloque international sur les « problèmes de conservation et de l’usage des ressources de la biosphère » (Remarques générales de la délégation allemande sur le projet de programme et budget pour 1969-70, doc. cit., chap. 2).
[560] Conférence de la biosphère, Rapport final, introduction ; M. Conil Lacoste, op. cit., p. 133 ; M. Prévost, op. cit., p. 168 ; le terme de « biosphère » avait été utilisé en 1926 par le savant soviétique V.I. Vernadsky (Daniel Behrman, Science, technique …, op. cit., p. 49).
[561] Rapport final de la conférence de la biosphère, Sciences/MD/9, point II-12, p. 4. (cité dans Angèle Bioum Ihana, op. cit., p. 18.)
[562] Angèle Bioum Ihana, op. cit., p. 19 et 57).
[563] FR, Nantes, carton 78 : Le Monde, 15-16 sept. 1968, p. 5 : « Après la conférence à l’Unesco sur les ressources de la biosphère : Préserver l’équilibre naturel ou mourir », par Yvonne Rebeyrol.
[564] FR, Nantes, carton 78 : lt. de Jean-Fernand Laurent, au ministre des affaires étrangères, 23 sept. 1968.
[565] FR, Nantes, carton 78 : Note au sujet de L’homme et la biosphère, signée H.J., 19 oct. 1970.
[566] M. Batisse, « L’Unesco et l’environnement », art. cit., p. 4.
[567] 16C/Résol. 2.3, « Science de l’environnement et recherche sur les ressources naturelles ».
[568] Selon Angèle Bioum Ihana, c’est l’une des grandes conventions conclues en droit international de l’environnement. Mais l’Unesco n’aurait pas joué un rôle important dans l’adoption de cette convention, elle en est seulement le dépositaire (Angèle Bioum Ihana, op. cit., p. 105-106).
[569] 88 EX/10, 6 sept. 1971 : participation de l’Unesco à la préparation de la conférence des Nations Unies sur l’environnement, juin 1972.
[570] Convention relative à la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, 16 nov. 1972, et « Orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial ». Recommandation concernant la protection sur le plan national du patrimoine mondial culturel et naturel, 16 nov. 1972 ; Convention du patrimoine mondial, article 2 : le patrimoine naturel comprend : « les monuments naturels constitués par des formations physiques et biologiques ou par des groupes de telles formations qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue esthétique ou scientifique. Les formations géologiques et physiographiques et les zones strictement délimitées constituant l’habitat d’espèces animales et végétales menacées, qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation. Les sites naturels ou les zones naturelles strictement délimitées qui ont une valeur universelle du point de vue de la science, de la conservation ou de la beauté naturelle ». Un précurseur de l’idée de patrimoine commun de l’humanité est M. La Pradelle, qui, en 1934, affirme que la mer doit être gérée et protégée par un organisme de caractère universel, « puisqu’elle est la chose de tous » (A. Bioum Ihana, op. cit., p. 41).
[571] Angèle Bioum Ihana, op. cit., p. 18, 22, 275.
[572] Courrier de l’Unesco, déc. 1974, p. 42 : lettre de G. Perra, félicitant la rédaction pour le numéro de janv. 1974.
[573] RU, FO 924/653 : lettre confid. de B. Salt, 12 oct. 1948 ; M. Batisse, « L’Unesco et l’environnement », art. cit., p. 1 ; Daniel Behrman, Science, technique …, op. cit., p. 37-38.
[574] RU, FO 924/653 : memorandum by J. Huxley on possible internationalisation of scientific research in the Antarctic, 2 sept. 1948. M. Batisse, « L’Unesco et l’environnement », art. cit., p. 1.
[575] Interview Batisse.
[576] Rapport d’Arthur A. Compton au département d’état, 18 avril 1950, doc. cit., p. 3.
[577] Lettre confid. de B. Salt, 12 oct. 1948, doc. cit. ; rapport d’Arthur A. Compton au département d’état, 18 avril 1950, doc. cit., p. 3.
[578] Memorandum by J. Huxley on possible internationalisation of scientific research in the Antarctic, 2 sept. 1948, doc. cit.
[579] RU, FO 924/653 : lettre confid. de J.P.G. Finch à M. Warner, 16 oct. 1948 ; lettre de B. Salt, 12 oct. 1948.
[580] J. Torres Bodet, Memorias III, op. cit., p. 146.
[581] Ex : RP, 5 janv. 1951 : Le Figaro, 26 janv. 1951, p. 1 : article de Georges Duhamel.
[582] EU, box 1562 : lt. de Joseph Neubert, de l’ambassade américaine à Tel Aviv, au département d’état, 14 nov. 1957.
[583] L’histoire de ce projet avorté peut être suivie de manière authentique par la correspondance confidentielle entretenue entre l’Unesco et ses agents sur le terrain, notamment entre E. Corner, directeur du projet sur place, et les fonctionnaires du siège.
[584] 330.19 (8) A 01 IIHA, I : lt. de Carneiro à Huxley, 16 avril 1947.
[585] EU, box 2241 : lettre confidentielle de Ralph H. Ackerman au secrétaire d’état, 30 juin 1947, 2 p.
[586] 330.19 (8) A 01 IIHA, II : IIHA/1, Nat.Sci./42, 3 fév. 1948 : Unesco, renseignements généraux sur la conférence pour la création de l’IIHA, 3 p., et annexe I, 5 p. ; I : commission internationale pour la création d’un institut international de l’hylea amazonique, Belem do Para, 12-18 août 1947, 7 p.
[587] 330.19 (8) A 01 IIHA, I : Commission internationale ..., Belem do Para, 12-18 août 1947, doc. cit.
[588] IIHA/1, Nat.Sci./42, 3 fév. 1948, doc. cit., annexe I, p. 2-3.
[589] Pour Z. Zaniewicki, chargé de liaison avec l’Unesco, l’aspect sanitaire devrait même devenir l’aspect principal du projet ; soulignant l’état de santé catastrophique des indigènes, témoignant avoir vu des villages où il n’y a pas un seul homme qui ne soit pas malade, il préconise la création de centres sanitaires à Belem, Manaus et Iquitos (330.19 (8) A 01 IIHA, I : lt. de Z. Zaniewicki au DG, 4 août 1947).
[590] 330.19 (8) A 01 IIHA, I : lt. de Corner à Purnell, 3 sept. 1947, 5 p.
[591] 330.19 (8) A 01 IIHA, IIIb : NS/IIHA/13, rapport de E. Corner, 20 oct. 1948, 7 p., p. 5.
[592] 330.19 (8) A 01 IIHA, IIIb : NS/IIHA/15, Rapport sommaire sur la géographie de la vallée du Rio Huallaga, par Edwin B. Doran, 25 novembre 1948, 7 p., p. 4-5 ; V : NS/IIHA/19, Rapport sur l’exploitation de la vallée du Huallaga, par C. Bolivar, 14 janv. 1949, 13 p.
[593] EU, box 2244 : USDel/16, Inter.Cul./1, Mexico city, 6 nov. 1947, US delegation, 2nd session of the general conference, IIHA, confidentiel, p. 3.
[594] 330.19 (8) A 01 IIHA, I : lt. de Corner à Purnell, 3 sept. 1947, 5 p., p. 4. ; IIIa : rapport de Corner, 30 mai 1948, « Background notes on the Hylean Amazon conferences, Iquitos and Manaus, 1948 », 9 p., p. 1 ; lors de la conférence de Belem en 1947, plusieurs pays d’Amazonie offrent de mettre à disposition de l’IIHA des laboratoires, bibliothèques, musées, réserves forestières, postes d’études de la vie indigène, facilités de vie et de travail (IIHA/1, Nat.Sci./42, 3 fév. 1948, annexe I, doc. cit.) ; en janv. 1948, le gouvernement du Pérou crée, sur la recomandation de la conférence de Belem, un organisme coordinateur de l’hylée amazonienne péruvienne, l’OCHAP (330.19 (8) A 01 IIHA, II : lt. de Corner à Malina, 9 fév. 1948) ; IIIa : rapport de Corner, 30 mai 1948, « Background notes on the Hylean Amazon conferences, Iquitos and Manaus, 1948 », 9 p., p. 1.
[595] 330.19 (8) A 01 IIHA, V : « A field for international development », paru dans The World Today, vol. VIII, n°2, 14 fév. 1952, revue publiée par le Royal Institute of International Affairs, 9 p., p. 8.
[596] Daniel Behrman, Science, technique …, op. cit., 124 p., p. 37-38 ; Conseil économique et social, E/1694, annexe (XI) 31. ; 3C/resol. 3.72 ; 4C/ resol. 3.6 ; 5C/Resol. 2.23.
[597] EU, box 1600 : observations of the government of the United States on the report of the committee of experts on the international institute for the arid zone, mai 1950.
[598] 6C/Resol. 2.25 ; NS/AZ/114 ; 25 EX/11, 25 EX/Decisions 7.2. ; Daniel Behrman, Science, technique,…, op. cit., p. 37-38 ; 11C/PRG/6, 23 sept. 1960, 5 p., p. 1.
[599] Angèle Bioum Ihana, op. cit., p. 19 et 57 ; M. Conil Lacoste, op. cit., p. 133 ; 16 C/78, 6 oct. 1970, 33 p.
[600] M. Batisse, « La coopération intergouvernementale », par M. Batisse, art. cit., p. 156.
[601] DG/71/14, 9 nov. 1971, p. 1. ; FR, Nantes, carton 78 : délégation générale à la recherche scientifique et technique, observations du gouvernement français sur le programme de l’Unesco « L’homme et la biosphère », 14 août 1969 ; X07.21/43-15 A562 : Germany. Briefing for DG : longue note sans titre ni date ; EU, box 3224 : report of the US delegation to the 89th session of the Unesco executive board, juin 1972 ; RU, FCO 55/450 : lt. de R. Arculus à Holdgate, 23 déc. 1970 ; EU, box 3225 : airgram de l’ambassade américaine de Paris au département d’état, 24 déc. 1970, 56 p., p. 49-50 ; FR, Nantes, carton 78 : note confid. pour le président du comité des sciences de la commission nationale, 1er fév. 1971.
[602] M. Batisse, « L’Unesco et l’environnement », p. 6 ; M. Batisse, « The relevance of MAB », Environmental Conservation, Genève, 7, 3, 1980, p. 179-184 ; M. Batisse, « The silver jubilee of MAB and its revival », Environmental Conservation, Genève, 20, 2, 1993, p. 107-112.
[603] M. Conil Lacoste, op. cit., p. 133 ; M. Prévost, op. cit., p. 169 ; Chronique de l’Unesco, mars 1971 : « Lancement d’un programme sur « l’homme et la biosphère » », p. 91-97.
[604] Rapport n°27 du MAB, doc. cit. ; Sciences/MD/47, p. 29.
[605] Courrier de l’Unesco, fév. 1965, p. 15-21 : « Parcs nationaux et frontières. Zones protégées internationales », par Francois Bourlière.
[606] M. Prévost, op. cit., p. 170 ; RP, 23 sept. 1974 : Le Point, 19 août 1974 : « Tourisme : paradis en péril », par Hélène Demoriane ; Daniel Behrman, Science, technique …, op. cit., p. 51.
[607] RU, FCO 55/450 : article du New Scientist, 8 oct. 1970, p. 88-89 ; FR, Nantes, carton 78 : note confid. pour le président du comité des sciences de la commisison nationale, 1er fév. 1971.
[608] Rapport n°27 du MAB, doc. cit. ; Sciences/MD/47, p. 7-8 ; 18C/79, 28 oct. 1974, 3 p., p. 1 ; entre 1971 et 1974 sont publiés 27 rapports du MAB.
[609] Angèle Bioum Ihana, op. cit., p. 186-192. Conseil international de coordination du MAB, rapport final de la 1e session, nov. 1971, p. 21 ; rapport du groupe de concertation sur le fonctionnement des réserves de biosphère, Unesco-MAB, 1974.
[610] Michel Batisse, « Les réserves de la biosphère : élaboration et mise au point du concept », Nature et ressources, vol. XXII, n°3, juill-sept. 1986, p. 2-11 ; p2-4 ; A. Bioum Ihana, op. cit., p. 190, 197 ; François Bourlière, « L’évolution du concept de protection de la nature », Bulletin de l’UICN, n°10, 1964 ; Thibault Postel, op. cit., p. 43 ; 18C/79, 28 oct. 1974, 3 p., p. 1 ; rapport n°27 du MAB ; Sciences/MD/47, p. 25.
[611] Rapport n°27 du MAB, p. 32-33, 45-46.
[612] A. Bioum Ihana, op. cit., p. 195, 206 ; rapport n°27 du MAB ; Sciences/MD/47, p. 7-8 ; 18C/79, 28 oct. 1974, p. 2.