CHAPITRE 7 (1 sur 2)

7. Entre universalisme et préservation des particularités culturelles.





L’Unesco s’efforce de favoriser l’avènement d’une culture universelle. Elle vise à rapprocher les courants de pensée, à instaurer une culture commune entre élites et masses, riches et pauvres, à protéger et à promouvoir le patrimoine, qu’elle conçoit comme un « patrimoine culturel mondial ». Toutefois, elle rencontre des difficultés à déterminer les caractéristiques de cette supposée culture universelle, et cela mine ses efforts en ce sens.

7.1. Un effort de rapprochement des courants de pensée.

De nombreuses entreprises de l’Unesco visent à rapprocher les courants de pensée. Elle entreprend de trouver un terrain d’entente pour les diverses philosophies et religions du monde[1]. « Tout ce qu’un homme a pensé, a exprimé, a créé, a été pensé, exprimé, créé pour l’humanité, et tous les hommes doivent pouvoir le comprendre ». Il s’agit d’établir une « culture humaine », qui témoignerait de la « fraternité humaine », de la « solidarité intellectuelle et morale des nations »[2], une « communauté de civilisation »[3]. Pour cela, l’Unesco s’efforce de donner aux savants et aux intellectuels la possibilité de coopérer ; de répertorier les produits de la culture et de faciliter leur circulation ; d’influer sur les « politiques scientifiques » et sur les « politiques culturelles » menées par les États ; et de rapprocher Orient et Occident. Ces actions sont multiples et diverses. C’est pourquoi, par souci de clarté, l’ordre choisi pour les présenter est celui d’un élargissement progressif : il part des individus pour aller vers les États et vers les groupes d’États.

7.1.1. Donner aux savants et aux intellectuels la possibilité de coopérer.

Cette action comporte diverses modalités : créer, soutenir, ou coopérer avec des institutions (nationales, internationales, gouvernementales, intergouvernementales, non gouvernementales…) ; réaliser des outils bibliographiques unificateurs, standardiser la terminologie… (indexs, bibliographies, inventaires, répertoires, annuaires) ; éditer ou soutenir des revues, des séries de publications, des conférences et des séminaires ; favoriser l’échange de personnes[4].
L’Unesco entreprend de mettre en place des organismes de collaboration intellectuelle ou scientifique internationale, aux statuts variés : centres régionaux de coopération scientifique[5], instituts de l’Unesco en RFA, centres de recherche et de documentation en Sciences Sociales (Vienne, 1963)[6], (Kinshasa et Le Caire, 1974) ; organisation internationale de recherches sur le cerveau (IBRO, 1960), organisation internationale de recherches sur la cellule (ICRO, 1962), centre international de calcul mécanique (1951), faculté latino-américaine de sciences sociales (FLACSO, Santiago, 1957)[7], etc. Le fait que l’Unesco ait créé de nombreuses ONG culturelles s’expliquerait surtout, selon Jean Thomas, par une renonciation à accomplir elle-même les tâches intellectuelles, par « crainte d’ouvrir les vannes de la controverse, de la confusion et de la propagande »[8].
Ces projets ne sont pas toujours des réussites. Ainsi, celui de création d’un institut inernational de l’hylée amazonienne (IIHA) répond à l’idéal de coopération scientifique internationale entre chercheurs de tous pays. En 1947-48, il suscite l’enthousiasme de plusieurs scientifiques, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Unesco : Paul Rivet estime que ce projet s’annonce comme « une belle œuvre de collaboration internationale utile et féconde »[9]. E. Corner, envoyé sur place par l’Unesco pour coordonner le déroulement du projet, souligne la « grande volonté de coopérer » de nombreux scientifiques de divers pays qui l’ont contacté. Il nourrit un grand espoir pour ce projet : « si seulement un noyau pouvait être formé, une merveilleuse « école » de coopération scientifique se développera en Amazonie, pour l’ immense bénéfice des pays amazoniens : car c’est le manque d’ ‘intelligentisa’ dans ces territoires qui dissuade les personnes et les entreprises »[10]. Pour Corner comme pour Rivet, ce projet revêt une grande importance, et, « s’il échouait, le monde saurait que la coopération internationale, en éducation, science et culture, serait impossible en pratique » ; Corner affirme qu’à la conférence convoquée par l’Unesco à Iquitos pour mettre au point cet institut, « l’IIHA a représenté un idéal pour lequel tous les scientifiques ont lutté »[11]. Cependant, ce projet échoue, à cause de difficultés administratives et politiques.
La création la plus importante d’une institution de recherche par l’Unesco est le CERN, créé en 1954-55 ; elle résulte des efforts de Louis de Broglie, de Pierre Auger et d’Isidor Rabi, membre de la délégation américaine et prix Nobel de physique ; il s’agit pour Rabi de faire « que la science reste vivante en Europe », de « faire disparaître un sentiment d’infériorité qui se développe parmi les chercheurs dans les pays qui ne possèdent pas les moyens dont nous disposons aux États-Unis » ; pour Rabi, cela s’inscrit dans le cadre des efforts pour « sauver la civilisation occidentale »[12]. Après la conférence générale de 1951, Auger présente le projet à de nombreux savants européens : il recueille le « vif intérêt » de plusieurs savants, et suscite aussi des « controverses passionnées »[13] ; malgré ces controverses, le CERN réussit à être créé.
Les efforts pour donner aux savants et intellectuels l’occasion de coopérer passent aussi par l’organsiation de programmes de recherche en commun, comme l’année géophysique internationale (AGI, 1957-58)[14], et l’Histoire de l’humanité (au moyen d’une commission internationale, qui vise à rassembler des historiens de tous les continents[15], et d’un système de consultation de très nombreuses personnes, membres correspondants de la commission, et membres des commissions nationales)[16].
L’Histoire de l’Humanité est un projet qui avait été suggéré dès la CAME ; initialement conçu comme une Histoire de la civilisation européenne[17], il est rapidement élargi au monde entier[18]. Il reçoit dès le début le soutien de nombreux dirigeants de l’Unesco : Huxley, Carneiro, Needham, Mayoux[19]. Il est conçu dans un esprit élitiste (il s’agit de faire l’« histoire du développement de l’esprit humain, en particulier dans ses réalisations culturelles les plus hautes », comme le suggère Huxley en 1946[20]) et universaliste ; l’accent est mis très fortement sur l’idée de « communauté » (community)[21]. Ainsi, selon Carneiro, « l’idée directrice de cette Histoire est de dire qu’il y a eu au fil du temps une ‘tendance vers une communauté internationale’ »[22] ; il s’agit d’écrire une histoire « d’où se dégage l’idée que la base de toute civilisation est la coopération entre les peuples »[23]. Ce projet vise à encourager les discussions entre savants de divers horizons : il faut « que les points de vue présentés dans le texte puissent être discutés »[24] ; « avant l’édition définitive de l’ouvrage, chaque contribution particulière sera soumise au contrôle des spécialistes et à la critique par une publication préalable. [...Ainsi] nul groupe culturel ne pourra prétexter avoir été tenu dans l’ignorance »[25] ; ce travail « ne sera pas fait à huis clos, mais au grand jour, sous le contrôle constant de l’opinion publique »[26]. Il s’agit d’aboutir par là à une vision du monde sur laquelle tout le monde puisse s’accorder. L’idée d’une histoire universelle de l’humanité s’inscrit alors dans l’air du temps, plusieurs entreprises comparables étant lancées ou réalisées dans les années 1950 et 1960[27].
C’est aussi par de nombreuses revues que l’Unesco s’efforce de donner aux savants et intellectuels l’occasion de coopérer : ce sont soit des revues publiées directement par l’Unesco (Impact, Zones arides, Education de base et des adultes, Natures et ressources, Perspectives, Cahiers d’histoire mondiale, Cultures…), soit des revues subventionnées par l’Unesco (Bulletin international des sciences sociales, Diogène, Museum, Current Sociology, International Political Science Abstracts, Archivium, Revue internationale de pédagogie, Bulletin d’information de l’Association internationale des arts plastiques,…). Plusieurs anciens fonctionnaires de l’Unesco soulignent la qualité scientifique de ces revues[28]. Cependant elles ont souvent une très faible diffusion, et beaucoup d’entre elles ne durent pas très longtemps[29]. Pour prendre un exemple, les Cahiers d’histoire mondiale, revue trimestrielle, ont été créés en 1953 pour servir d’organe de communication entre les chercheurs associés au projet de l’Histoire de l’Humanité. Ils ont paru jusqu’en 1973, étant ensuite remplacés par la revue Cultures. Ils visent à fournir « des matériaux pour la construction définitive de l’ouvrage », à « faire passer ces matériaux au crible d’une critique serrée de savants et de spécialistes », et à « permettre aux érudits de tous les pays de participer à un échange de vues »[30]. La communication entre savants que cette revue était censée permettre n’a en fait pas très bien fonctionné, notamment à cause du refus de plusieurs historiens de se soumettre à la procédure prévue, consistant à soumettre les articles à la lecture critique de plusieurs autres historiens et même du grand public avant qu’ils ne soient publiés dans l’ouvrage définitif[31]. Ainsi Lucien Febvre refuse d’ouvrir les Cahiers d’histoire mondiale aux opinions des lecteurs du grand public : « Quant à un appel aux bavardages du public, non. Nous ne changeons rien au règlement, qui ouvre la porte aux avis autorisés de gens compétents. Nous ne l’ouvrons pas, en cette année de disgrâce 1956, à toutes les fantaisies nationalistes et racistes de braves gens incultes et incompréhensifs »[32]. Ainsi, les revues de l’Unesco ne remplissent pas vraiment bien leur rôle de tribune et de forum.
Par ailleurs, c’est aussi par de nombreuses conférences, tables rondes, séminaires, et autres symposiums, et par l’octroi de bourses pour faire des recherches et stages à l’étranger, que l’Unesco s’efforce de favoriser la coopération des intellectuels. Les conférences qui semblent avoir eu le plus grand succès à cet égard semblent être dans le domaine scientifique, dont les participants étaient souvent très qualifiés[33] : notamment la conférence internationale sur les radio-isotopes dans la recherche scientifique (1957)[34] et le colloque « la recherche sur le cerveau et le comportement humain » (1968)[35]. Ce dernier suscite des échos importants et favorables dans la presse. Le Monde écrit à ce sujet : « s’il fut un temps où l’on ironisait sur l’idéologie humaniste qui inspire l’Unesco, il faut bien admettre qu’elle contribue à cette convergence des recherches qui, au nom de l’étude de l’homme, tend à l’élaboration d’une science sans frontière »[36]. Sur le plan quantitatif, le projet Orient-Occident est sans doute celui qui a donné lieu au plus grand nombre de rencontres. L’Unesco estime elle-même que le résultat le plus important de toutes ces rencontres est dans « les contacts qu’ils ont permis »[37].
Les « échanges de personnes », c’est-à-dire l’octroi de bourses et l’encouragement à la mobilité internationale des étudiants et chercheurs prend une ampleur croissante au fil des années, bien qu’elle se heurte à l’hostilité du gouvernement américain, qui veut la réduire[38]. La publication annuelle du répertoire Etudes à l’étranger et la mise en place en 1974 d’une « convention régionale sur la reconnaissance des diplômes » concernant l’Amérique latine[39] s’efforcent d’encourager la mobilité internationale des étudiants.
L’effort de l’Unesco pour favoriser le travail en commun des savants et intellectuels passe aussi par un effort pour rapprocher les différentes disciplines intellectuelles, « séparées par des cloisons étanches »[40]. Avec Tendances principales de la recherche en sciences humaines et sociales, avec l’Unisist (qui concerne à la fois les sciences fondamentales et les sciences sociales), avec le projet Orient-Occident[41], pour ne citer que quelques exemples, il s’agit de mener une action interdisciplinaire.
Ainsi, même si les résultats ont été variables, l’Unesco a mené des efforts intenses pour rapprocher les hommes sur le plan intellectuel. Elle a notamment encouragé la coopération scientifique internationale.

L’encouragement à la coopération scientifique internationale.

C’est sans doute dans le domaine scientifique que les efforts de l’Unesco pour encourager la coopération des savants ont été les plus fructueux. Cette action est particulièrement importante en océanographie, en géologie et en hydrologie.
L’Unesco se lance à partir des années 1950 dans une action intense d’encouragement à la coopération scientifique internationale en matière d’océanographie, visant à promouvoir la recherche scientifique sur les océans et leurs ressources vivantes et non vivantes. Cette action permet un accroissement important du nombre d’océanographes dans le monde et notamment dans le Tiers Monde. Elle est jugée par Maheu, par les anciens fonctionnaires de l’Unesco, et par la plupart des États membres, comme un grand succès[42]. Elle se traduit par la création en 1955 d’un comité consultatif international des sciences de la mer, puis d’une division des sciences de la mer, et enfin en 1960 d’une « commission océanographique intergouvernementale » (COI), organisme semi-autonome créé au sein de l’Unesco, auquel tous les États membres de l’ONU et de l’Unesco sont invités à participer. Au cours de sa première session en octobre 1961, la COI conclut un accord général pour l’échange de données océanographiques et de renseignements sur les programmes océanographiques nationaux et régionaux ; elle décide également de coordonner l’expédition internationale de l’océan indien[43]. Le lancement de la COI suscite des échos positifs dans la presse[44]. L’expédition internationale de l’Océan indien (1959-65)[45] se révèle une importante occasion de coopération scientifique internationale ; 40 navires océanographiques venant de 14 pays y prennent part. Cette expédition, qui est fortement soutenue par les États-Unis, est une grande réussite qui consolide la COI, lui donnant une importante crédibilité et un rôle accru[46]. L’expédition, qui porte sur le plus petit et le moins connu des océans de la terre, étudie l’effet sur les courants océaniques du renversement saisonnier des vents à l’arrivée de la mousson, deux fois par an, phénomène unique au monde. Elle donne un grand élan aux études océanographiques dans les pays concernés, qui se traduit notamment par la création en Inde de l’institut national océanographique et du centre biologique de l’océan indien[47]. Elle recueille des échos importants dans la presse mondiale. Ainsi, le Washington Post observe que cette « armada de vaisseaux de recherches » qui va lancer « un assaut massif » sur l’océan indien, constituera le plus intensif projet océanographique jamais réalisé, et évoque le « plus que chaleureux […] enthousiasme international » qu’elle suscite[48]. Le « centre biologique de l’océan indien » (IOBC), créé en 1962, vise à fournir des équipements et un personnel qualifié pour le classement d’échantillons de plancton collectés par les équipes de recherche qui ont participé à l’expédition. Cependant la création de ce centre se heurte à de multiples obstacles et problèmes, et sa mise en route est très lente et laborieuse dans les années qui suivent, comme en témoigne la correspondance entre son personnel et en particulier son directeur, M. Vagn Hansen, et l’Unesco et en particulier les fonctionnaires du bureau d’océanographie de l’organisation[49]. Cependant, malgré ses problèmes d’équipement et d’aménagement, il est utile aux scientifiques qui viennent y faire des séjours de recheches, selon leur propre témoignage[50]. La COI coordonne aussi l’expédition du Kuro-Hito en Extrême-Orient (1959-65), celle de l’Atlantique tropical (1963-64) et celle de la mer Caraïbe (1967-76). Dans les années 1960-70, la COI mène de nombreuses études et recherches océanographiques[51] ; notamment, en 1965, elle met en place un projet de cadre scientifique général pour l’étude de l’océan[52] ; en 1967, elle publie un Manuel sur l’échange international des données océanographiques[53] ; en 1969, elle lance un système mondial intégré de stations océaniques (IGOSS). L’accroissement des compétences et de l’action de la COI dans les années 1960-70 est encouragé par les États-Unis, l’Ecosoc et l’ONU[54]. Les États-Unis prônent même l’organisation par l’Unesco d’un projet majeur dans le domaine des sciences marines, pour faire suite au projet majeur sur les zones arides[55]. Michel Batisse estime que l’Unesco a apporté une contribution très importante et utile dans le domaine de la coopération internationale en océanographie, et a permis de démocratiser l’océanographie, et d’y faire accéder les pays du Tiers Monde, alors que cette discipline était jusqu’alors restée « le fief jalousement gardé de quelques nations », car elle nécessitait des moyens logistiques importants et coûteux[56].
L’Unesco a aussi mené une action de coopération scientifique internationale importante dans le domaine de l’hydrologie. Michel Batisse souligne que l’Unesco a contribué au développement de cette discipline, qui était elle aussi « un peu négligée » avant les années 1960[57]. Cette action se traduit par le programme de recherches puis le projet majeur sur les zones arides, dans lesquels l’aspect de coopération internationale, de communication entre hommes de sciences de tous les pays, entre institutions de recherche et de formation, de mise en commun des résultats, est très développé[58]. Cette action s’est aussi traduite par la décennie hydrologique internationale (DHI), réalisée de 1965 à 1974[59], sous l’impulsion de l’hydrogéologue américain Raymond Nace[60], et qui vise à mieux connaître le cycle de l’eau sur terre, avec les modifications que l’homme lui fait subir, à mieux évaluer les ressources en eau de la planète et à encourager ainsi leur gestion rationnelle dans tous les pays, à remédier à la carence d’hydrologues dans le monde, à identifier et combler les lacunes des connaissances sur l’hydrologie du monde entier, à établir un bilan hydrique mondial, à normaliser les instruments, les techniques et la terminologie utilisés, et à établir des réseaux de chercheurs[61]. L’Unesco désigne des « bassins représentatifs » pour y mener des études intensives sur certains aspects du cycle hydrologique. Daniel Behrman observe que ces études ont représenté « de vastes opérations en terrain difficile »[62]. La DHI a bénéficié du soutien financier du PNUD, et du soutien actif et enthousiaste de nombreux États, comme la RFA et les États-Unis[63]. Elle a donné lieu à des études scientifiques de valeur, notamment sur l’hyrologie du Bassin du lac Tchad (qui a donné lieu à la construction en 1969 dans les locaux de l’Unesco d’un modèle analogique électrique des différentes hypothèses de pompage du système hydraulique du bassin du lac Tchad, immense réservoir d’eau souterraine intéressant le Niger, le Nigéria, le Cameroun, le Tchad), du bassin du Pantanal, immense marais de 400 000 km² sur les frontières du Brésil, de la Bolivie, du Paraguay, inondé plus de six mois de l’année par les crues du fleuve Paraguay et de ses affluents, dont elle réalise un projet d’assèchement, des bassins artésiens du Sahara, et de la région des grands lacs américains[64]. En 1968 la DHI donne lieu à la création d’un centre d’hydrologie appliquée à Porto Alegre (Brésil)[65]. La DHI semble avoir contribué utilement à uniformiser les approches et à permettre l’élaboration de méthodologies communes aux hydrologues du monde entier. Notamment, le Dictionnaire hydrologique international aurait permis une conciliation entre différentes conceptions en matière d’hydrologie. La DHI aurait notamment contribué à une conciliation entre les conceptions et recherches en hydrologie développées parallèlement et jusque-là séparément dans le monde germanique, en URSS, et aux États-Unis. La DHI a ainsi contribué à jeter un pont entre les recherches hydrologiques menées dans différentes régions du monde, à décloisonner la recherche, à amener les scientifiques des deux blocs à mettre en commun leurs acquis, et à former des hydrologues dans les pays du Tiers Monde. Après son achèvement, sur l’impulsion de nombreux États, la DHI est prolongée par le « programme hydrologique international » (PHI), d’une durée de six ans, auquel participent 140 pays[66].
L’Unesco s’efforce aussi de favoriser la coopération scientifique internationale en climatologie, en coopération avec l’OMM. Ces efforts aboutissent en 1961 à l’organisation d’un colloque international sur les changements de climat, et en 1970 à la publication de l’Atlas climatique de l’Europe, premier d’une série d’atlas couvrant les différents continents et présentant la synthèse des informations sur la pluviométrie et la température rassemblées au cours d’une centaine d’années par des milliers de météorologues.
C’est enfin dans le domaine de la géologie que l’Unesco engage des efforts ; contrairement à l’hydrologie, la géologie était déjà un domaine pour lequel la coopération scientifique internationale était très développée et structurée, notamment au moyen de l’union internationale des sciences géologiques (UISG)[67]. En 1961, sous l’impulsion de Victor Kovda, directeur du département des sciences, et spécialiste des sols, l’Unesco et la FAO entreprennent la réalisation d’une carte mondiale des sols. Ce projet, auquel collaborent des scientifiques de tous les pays, se poursuit pendant dix-sept. ans, et permet de présenter selon une terminologie et une classification communes la totalité des sols de la planète en 18 cartes détaillées. Ce projet a connu néanmoins d’importantes difficultés : il s’est avéré difficile de concilier les systèmes de représentations des sols, très différents dans les écoles américaine, française, ou russe de la science du sol ; en outre, les données de terrain nécessaires manquaient pour de nombreux pays, notamment ceux du Tiers Monde ; enfin, ce projet, s’étendant sur une si longue durée, a été difficile à financer[68]. Par ailleurs, en 1974, l’Unesco et l’UISG lancent le programme international de corrélation géologique (PICG), dont la gestation était en cours depuis 1966. Il consiste à augmenter les connaissances sur la composition et la structure géologiques de chaque région du monde, dans le but notamment d’évaluer les nouvelles ressources en minéraux, énergie, eau, nécessaires pour soutenir la croissance économique[69].
En outre, à partir du début des années 1960, l’Unesco aide des États du Tiers Monde à créer des institutions nationales de recherche scientifique : ainsi, en 1962, l’Unesco aide le Liban à créer un centre national de recherche scientifique (CNRS), inspiré du modèle français[70].
L’Unesco semble ainsi, comme le jugent plusieurs de ses anciens fonctionnaires et dirigeants, avoir, par l’organisation de conférences, de projets de recherche, et par la création d’institutions de recherche, beaucoup et utilement contribué à la coopération scientifique et intellectuelle internationale[71]. En outre, elle s’efforce de répertorier les produits de la culture et de faciliter leur circulation.

7.1.2. Répertorier les produits culturels et faciliter leur circulation.

L’Unesco mène des efforts pour répertorier les produits de la culture et faciliter leur circulation. Ainsi, elle s’engage dès 1947, sous l’impulsion de Pierre Auger, dans la standardisation de la terminologie scientifique, la préparation de dictionnaires scientifiques multilingues, de bibliographies, de répertoires, de synthèses, bref d’outils en tout genre pour faciliter la collaboration intellectuelle et scientifique internationale[72].
Plusieurs exemples peuvent être donnés. L’Index Translationum, lancé en 1948 avec la création d’un « Comité international pour la traduction des chefs d’œuvre »[73], consiste à solliciter de la part des États membres des bibliographies nationales choisies, et à réaliser des traductions d’œuvres classiques et contemporaines. Cette action se fait en coopération avec les ONG, les commissions nationales, et les États membres[74]. L’Index Translationum, qui avait déjà paru avant la guerre, est ainsi à nouveau publié à partir de 1949[75]. Selon Delavenay, ce serait une des publications les plus satisfaisantes de l’Unesco ; sa diffusion est cependant très limitée[76]. En 1952, l’Unesco publie un catalogue mondial de la musique, qui comprend plus de 20 000 fiches[77]. L’Unesco se consacre aussi dès ses premières années à l’amélioration des services bibliographiques dans le monde[78]. Elle recommande à chaque État membre de créer un organisme national qui établirait un plan en matière de services bibliographiques, de publier des bibliographies nationales thématiques, d’instaurer le dépôt légal, de créer des centres nationaux d’information bibliographique, et un Comité international consultatif permanent de bibliographie[79]. À partir du début des années 1950, elle publie régulièrement l’Index Bibliographicus[80], et un rapport intitulé Les Services bibliographiques dans le monde, dressant le bilan de l’état des systèmes bibliographiques pour chaque État membre[81]. Elle publie aussi de nombreux outils bibliographiques en sciences sociales[82], action fructueuse et utile selon Evans[83], moins selon Alfred Métraux[84]. Cependant, cette action se heurte à de nombreux problèmes, comme l’observe Jean Meyriat en 1957, observant la « diversité » des situations, qui donne une « impression de confusion, voire d’anarchie », observant que « le travail bibliographique international ne relève pas d’une profession reconnue », et que les bibliographies internationales sont « condamnées à n’être achetées que par un petit nombre d’utilisateurs »[85]. En 1955, l’Unesco acquiert un imposant outil documentaire élaboré par l’université américaine de Yale pendant la Seconde Guerre Mondiale pour le compte du département de la défense américain : les ‘Human Relations Area Files’. Il s’agit de l’indexation minutieuse de milliers de livres et d’articles, sur des millions de fiches. Le gouvernement américain avait en effet commandé à l’université de Yale pendant la guerre une gigantesque enquête sur les sociétés des pays que les troupes américaines allaient occuper, afin de contribuer à l’établissement de bons rapports entre elles et les troupes américaines. Ces fichiers constituent selon Lévi Strauss un « trésor bibliographique »[86]. Les États-Unis, n’en ayant plus l’utilité au début des années 1950, décident de le confier à la France par l’intermédiaire de l’Unesco à condition qu’il y soit donné accès librement à tous les chercheurs qui le souhaitent. L’Unesco accepte, sous l’impulsion notamment d’Alfred Métraux[87]. Claude Lévi Strauss estime que les ‘Files’, comme ils sont surnommés, ont constitué, et constituent toujours, une source de documentation très utile pour les chercheurs en sciences sociales[88]. Par ailleurs, en 1958, l’Unesco adopte une « Convention concernant les échanges entre États de publications officielles et documents gouvernementaux »[89]. Par la suite, dans le cadre du projet Orient-Occident, l’Unesco s’efforce d’intensifier la préparation de bibliographies nationales et leur circulation entre l’Orient et l’Occident[90]. En outre, en 1961 est publié Tendances actuelles de la recherche scientifique[91]. Cette étude, lancée en 1958, a été coordonnée attentivement par Pierre Auger[92]. Elle dresse le bilan des tendances de la recherche scientifique, et formule des recommandations afin d’améliorer l’accès à la documentation scientifique mondiale et la liaison entre États dans l’organisation de la recherche scientifique[93]. Elle recommande la multiplication des instituts régionaux de recherche scientifique, la création d’un véritable service international de recherche, et l’organisation de conférences scientifiques internationales ; mais ces recommandations se heurtent au scepticisme de la plupart des États occidentaux[94]. En 1970, l’Unesco publie Tendances principales de la recherche dans les sciences sociales et humaines, étude menée sur le modèle de la précédente, et visant à favoriser la coopération internationale des chercheurs en sciences sociales et humaines, en « dress[ant] une carte […] des points forts et des points faibles de la coopération interdisciplinaire et de leur sous-sol »[95].
Le programme Unisist, lancé en 1971, s’efforce lui aussi de contribuer à favoriser la circulation des produits de la culture. Il a des racines dès les premières années de l’Unesco, avec la volonté d’unifier les résumés analytiques scientifiques[96] ; en 1959, l’Unesco organise une conférence internationale sur le traitement numérique de l’information[97] ; en janvier 1967 est créé un comité conjoint Unesco/CIUS pour étudier la « possibilité d’un système mondial d’information scientifique »,[98] qui s’efforce de trouver une solution au problème de « l’explosion de l’information » et de l’évolution des besoins d’information de la communauté scientifique mondiale, et réfléchit au risque que les services d’information scientifiques construisent une « tour de Babel scientifique », que les communications scientifiques soient « morcelées en des milliers de systèmes indépendants »[99]. Le programme Unisist a pour objectif « le libre échange des informations et des données scientifiques publiées ou publiables, parmi les savants de tous les pays »[100]. Il s’agit de vaincre différents obstacles à la libre circulation de l’information scientifique : barrières linguistiques, questions d’économie politique, ajustements professionnels, interconnexion et compatibilité entre systèmes documentaires, évaluation et compression de l’information, barrières administratives et juridiques, afin de permettre la disponibilité mondiale des documents et données scientifiques au profit des chercheurs[101].
Les efforts pour répertorier les produits de la culture et faciliter leur circulation se traduisent aussi par le projet d’élaborer une « encyclopédie des concepts ». Ce projet a été envisagé dès le début des années 1950[102]. Il n’a alors pas abouti mais a été repris en 1969 sur l’impulsion du poète Yves Bonnefoy. Dans une lettre confidentielle de 1970, le diplomate français Jean-Fernand Laurent explique le sens de ce projet : « improprement appelé parfois « projet Gaëtan Picon », le projet d’un lexique notionnel international a en réalité pour père l’écrivain Yves Bonnefoy ». Le but est non pas d’élaborer « un système philosophique planétaire », mais de « donne[r] aux personnalités représentatives de différentes traditions, des différents courants philosophiques, l’occasion de se rencontrer et de chercher à se découvrir mutuellement afin de favoriser l’établissement d’un dialogue permanent ». La proposition de lancer ce projet, faite au conseil exécutif en 1969 par le représentant de la France, enthousiasme immédiatement René Maheu qui décide d’allouer une portion du budget à sa réalisation[103]. Il décide d’entreprendre une « expérience préliminaire », en choisissant un « concept d’entrée » et dix à quinze notions connexes[104]. À la réunion de travail à ce sujet organisée en décembre 1969 par la commission nationale française, Yves Bonnefoy, qui est à l’origine du projet, affirme que celui-ci répond très bien à la « vocation éthique et universaliste de l’Unesco », dans la mesure où il va donner « aux personnalités les plus représentatives des différents systèmes de pensée, des différents univers culturels, l’occasion de se rencontrer et de chercher à se comprendre mutuellement »[105]. Ce projet se fonde sur la conviction qu’« il y a des idées qui transcendent les langues, les nationalités » ; et qu’ « à un certain moment de l’histoire, on peut focaliser des concepts qui peuvent être mieux vécus et présents dans certaines langues tout en existant de façon décalée dans d’autres langues » ; que « dans certaines langues, un concept est pur, tandis que dans une autre langue, le même concept est englué dans d’autres notions » ; il s’agit de « faire apparaître le refoulé du concept »[106]. Cependant, ce projet n’a pas abouti.
L’Unesco a donc mené une importante action pour répertorier les produits de la culture et faciliter leur circulation ; cependant, les outils qu’elle a mis au point à cet effet semblent ne pas avoir eu une diffusion très importante. En outre, l’Unesco s’efforce d’influer sur les politiques scientifiques et culturelles menées par ses États membres.

7.1.3. Influencer les politiques culturelles et scientifiques nationales.

Dès le milieu des années 1950, l’Unesco s’efforce d’influer sur les politiques scientifiques nationales. Ainsi, elle œuvre à améliorer la condition des chercheurs scientifiques[107], avec en 1956 une étude sur les « carrière, statut et conditions de travail du chercheur ‘professionnel’ », qui réfléchit à la place que l’État donne au chercheur dans la société, et souligne l’importance que l’Unesco œuvre à la mise en place d’un « climat de confiance, de liberté et de joie » dans la recherche scientifique[108]. Le concept de « politique scientifique » est introduit officiellement dans le programme de l’Unesco à la conférence générale de 1960, avec l’adoption d’un plan de dix ans dans le domaine de la politique scientifique[109]. Un rôle majeur est joué dans ce domaine au cours des années 1960-70 par Yvan de Hemptinne, nommé en 1961 directeur de la division de politique scientifique. Celui-ci avait une expérience pionnière dans ce domaine, puisqu’à partir de 1957 il avait développé la politique scientifique de la Belgique, en tant que secrétaire général de la commission nationale des sciences de Belgique. Il lance une série d’études des politiques scientifiques nationales, intitulée « Etudes et documents de politique scientifique »[110]. Dans Tendances actuelles de la recherche scientifique en 1961, l’inclusion en fin de volume de recommandations concernant les nouvelles pistes souhaitables de recherche, témoigne d’une volonté de la part de l’Unesco de tracer des orientations de recherche et de réflexion, d’influer sur les politiques scientifiques nationales. Cela suscite d’ailleurs des oppositions de la part des États membres. En 1970, l’Unesco organise une conférence des ministres des États membres européens responsables des politiques scientifiques (MINESPOL), consacrée à la réflexion sur l’organisation et l’orientation de la recherche, et sur l’importance respective à accorder à la recherche appliquée et à la recherche fondamentale ; elle réunit 170 ministres et délégués de 30 États membres européens[111]. Cependant il est difficile de déterminer quel impact réel elle a eu sur les politiques scientifiques nationales de ces États.
Parallèlement, l’Unesco s’efforce de coordonner et d’améliorer les politiques culturelles nationales. En 1955, elle organise une première réunion des directeurs de services nationaux de relations culturelles ; et une deuxième en 1958[112]. Cette préoccupation s’intensifie dans les années 1960 et 1970, l’Unesco s’efforçant de plus en plus de favoriser la « coopération culturelle internationale » ; cette action passe par la publication d’études sur les politiques culturelles et la coopération culturelle[113], l’adoption de la « Déclaration des principes de la coopération culturelle internationale » (1967)[114], et l’organisation de conférences. Trois conférences en particulier sont à retenir pour leur importance. La table-ronde sur la politique culturelle, organisée à Monaco en décembre 1967[115], qui rassemble des intellectuels de vingt pays, réfléchit notamment aux nouvelles possibilités de démocratisation de la culture grâce aux moyens de grande diffusion, et recommande à l’Unesco de « renforcer son action en tant que centre international de la culture » et « sa vocation de lieu de rencontre des créateurs, des organisateurs et du public »[116]. La « conférence intergouvernementale sur les aspects institutionnels, administratifs et financiers des politiques culturelles », organisée à Venise en août-septembre 1970[117], et la première conférence des ministres européens sur les politiques culturelles, tenue à Helsinki en juin 1972[118], s’efforcent d’y œuvrer. Tendances principales de la recherche dans les sciences sociales et humaines (1970), plus encore que son équivalent concernant la recherche scientifique, s’efforce d’influer sur les politiques culturelles nationales. Si au début de sa gestation, en 1963, le secrétariat de l’Unesco hésite sur « la question de savoir s’il s’agit d’une étude des directions où s’engagent les sciences ou d’une étude des directions de recherche actuellement suivies »[119], Maheu oriente peu à peu cette recherche non pas tant dans le sens d’un bilan, d’une récapitulation et d’une compilation des résultats des recherches passées, mais plutôt dans l’objectif d’indiquer non pas « les résultats des recherches déjà obtenus ni même l’état des recherches en cours », mais les orientations à venir, « les voies où pourront s’engager les sciences de demain », d’« identifier les secteurs sur lesquels devraient porter en priorité la réflexion des chercheurs et l’effort des institutions »[120].
L’Unesco s’est donc efforcée, surtout vers la fin de la période, d’influer sur les politiques scientifiques et culturelles menées par les États. Cependant, l’impact de cet effort semble avoir été faible. Elle a aussi mené des efforts pour rapprocher deux groupes d’États jusque là culturellement éloignés : Orient et Occident.



7.1.4. Rapprocher Orient et Occident.

Dès l’entre deux guerres, la SDN et l’IICI avaient énoncé la volonté de rapprocher Orient et Occident. Le penseur indien Rabindranath Tagore avait développé des conceptions universalistes dans l’ouvrage Vers l’homme universel[121], et dans les annés 1930, il avait incité le CICI à œuvrer à rapprocher Orient et Occident[122]. La commission de coopération intellectuelle de la SDN lance une initiative dans ce domaine en 1936, mais qui n’aboutit pas[123]. Dès ses premières années, l’Unesco entreprend d’œuvrer à un rapprochement entre Orient et Occident[124]. En 1946, Julian Huxley traite cette question dans son essai L’Unesco, ses buts, sa philosophie, déplorant que « deux philosophies de la vie s’affrontent », l’une venue de l’Orient l’autre d’Occident, et qu’« elles entravent la réalisation de l’unité »[125]. En septembre 1948, le Courrier de l’Unesco publie un article du philosophe chinois Lin Yutang, intitulé : « de l’Orient à l’Occident, un même effort culturel »[126], dans lequel l’auteur prône le rapprochement culturel entre l’Orient et l’Occident. Torres Bodet, dans ses mémoires, exprime l’attirance que l’Orient exerçait durant son mandat sur les fonctionnaires de l’Unesco et sur lui-même, pour son caractère « lointain et et mystérieux, très ancien et en même temps très moderne »[127]. L’Inde est en effet, dès son indépendance en 1947, un membre très actif de l’Unesco, et très enthousiaste envers les efforts de rapprochement entre Orient et Occident. En 1948, l’Unesco envisage de lancer un projet d’étude visant à mettre en valeur « l’interdépendance des cultures », et de réaliser une série radio intitulée The Lost Echoes, qui viserait à « lutter contre l’isolement culturel en faisant prendre conscience au public de chaque nation des réalisations culturelles de valeur des autres peuples » et notamment à lutter contre le fossé culturel entre Orient et Occident[128]. Ces projets ne se réalisent pas. En revanche, en 1949, l’Unesco lance une enquête sur les relations entre Orient et Occident, consistant à « définir le plus précisément possible les problèmes de communication ou de séparation culturelle, d’échange des valeurs et de stagnation, d’équilibre ou de déséquilibre, qui peuvent exercer une influence heureuse ou néfaste sur les rapports des peuples ». Mayoux estime que cette enquête répond à un besoin « urgent ». Elle pose cependant dès le début des problèmes pratiques, notamment dans le choix des « correspondants » : si du côté occidental les candidats sont nombreux voire pléthoriques, en revanche du côté oriental ils sont très rares. C’est surtout en ce qui concerne la Chine que le problème est le plus aigu, étant donné la situation politique troublée de ce pays en cette année 1949. Mayoux doit donc s’adresser à des Occidentaux orientalistes pour réaliser la partie « Orient » de l’enquête[129]. Ainsi cette enquête, rédigée finalement essentiellement par des Occidentaux, n’a pas du tout consisté en un véritable dialogue entre intellectuels d’Orient et d’Occident, mais plutôt en un discours unilatéral des Occidentaux. Par ailleurs, l’Unesco lance à partir de 1951 un projet d’ « étude des liens culturels et moraux entre l’ancien et le nouveau continent »[130], visant à montrer que les cultures de l’ancien et du nouveau monde sont non pas « des zones de civilisations étrangères, qu’aurait séparées, au cours des siècles, un fossé d’ignorances réciproques », mais qu’au contraire, « de part et d’autre de l’Atlantique, quelles que fussent les distances matérielles, c’est bien la même civilisation occidentale qui s’est développée en une famille de cultures, cultures diverses sans doute, mais nourries aux mêmes sources » ; il s’agit de souligner le « tissu d’affinités complexes » qui lie ces cultures, le « sentiment d’une fraternité entre ces différents peuples », leur « solidarité culturelle »[131]. En décembre 1951, l’Unesco organise à New Delhi, avec l’aide du gouvernement de l’Inde et de la commission nationale indienne, un « entretien de penseurs et de philosophes sur les relations culturelles et philosophiques entre l’Orient et l’Occident », réunissant des universitaires sur les questions de « l’idéal de l’homme et la philosophie de l’éducation en Orient et en Occident » et des « relations philosophiques et culturelles de l’Orient et de l’Occident ». Le but est de favoriser les échanges entre ces deux cultures, conçues comme deux blocs opposés entre lesquels il faut « s’efforcer de découvrir des convergences pratiques ». Cependant, les délégués développent une conception de l’Orient et de l’Occident fondée sur des idées reçues, et sur des oppositions schématiques et gratuites ; ainsi, ils s’accordent à affirmer qu’« en Inde, la religion est le véritable fondement de la morale et de la philosophie, à la différence de l’Occident » ; et que pour les Occidentaux, « le temps est une réalité », alors que pour les Orientaux, « le temps n’a pas de réalité »[132]. Dans le cadre de ce même programme, deux réunions sont organisées en 1954 : l’une à Sao Paulo sur le thème « L’apport européen à la vie culturelle et à l’humanisme des peuples d’Amérique », et l’autre à Genève sur le thème : « les Amériques et l’Europe »[133].
Le « projet majeur relatif à l’appréciation mutuelle des valeurs culturelles de l’Orient et de l’Occident », appelé couramment « projet Orient-Occident » à cause de la longueur et de la complexité de son nom complet, est adopté en 1956. Sa mise en oeuvre, d’une durée de dix ans, s’étend de 1957 à 1966. Son but est de « favoriser le rapprochement et l’entente entre les peuples d’Orient et d’Occident, grâce à une meilleure appréciation réciproque de leurs valeurs culturelles », d’« acheminer les esprits vers la compréhension sympathique de réalités étrangères dont l’accès est parfois barré par le préjugé ou le ressentiment ». Il s’agit d’établir des échanges entre les cultures, de faire ressortir les influences réciproques et les ressemblances, les points communs et « le caractère universel de chaque culture »[134], de « mettre en valeur le fonds humain commun, tel qu’il se reflète dans la riche diversité des valeurs culturelles, plutôt que les différences culturelles entre les peuples »[135]. Ce projet se déploie sur trois plans : il a une dimension intellectuelle (études, colloques, création d’institutions, échanges de professeurs) ; une dimension éducative (révision des manuels scolaires, encouragement aux voyages de jeunes, aux échanges de correspondances entre écoliers) ; et une dimension de communication de masse, à l’intention du grand public (films, émissions de télévision et de radio, articles de presse, posters, brochures, livres de poche, enregistrements musicaux)[136].
Le projet est fondé sur des principes universalistes : ainsi, son coordinateur, Jacques Havet, affirme en 1960 : « l’humanité a besoin de réaliser en elle-même une unité plus profonde ». Il souligne l’importance « cruciale » du rapprochement entre l’Orient et l’Occident », « l’unité de l’esprit humain » par-delà le clivage Orient-Occident[137]. Cette idée est liée à celle d’une « crise » de la civilisation occidentale comme de la civilisation orientale, et à la croyance d’une nécessaire unification de ces cultures pour surmonter cette crise ; des exemples d’arts, de pensées et de peuples transcendant le clivage Orient/Occident sont donnés en modèle[138].
Il s’agit de « favoriser le rapprochement et l’entente entre les peuples d’Orient et d’Occident »[139], d’inviter les peuples d’Orient et d’Occident à mieux se comprendre pour « découvrir ou approfondir leurs similitudes »[140], de supprimer les « mille barrières de tous ordres […] qui séparent l’Orient et l’Occident »[141], de mettre en évidence l’existence d’influences réciproques entre la culture d’Orient et celle d’Occident, afin d’aboutir à une prise de conscience d’un fonds culturel commun, d’un « patrimoine commun à toute l’humanité », de « la communauté fondamentale des valeurs humaines », donc, en dernière instance, à l’idée que cultures d’Orient et d’Occident ne sont que les deux variantes d’une seule et unique culture mondiale[142]. Le projet s’inscrit ainsi en opposition avec l’idée de Rudyard Kipling selon laquelle « l’Orient est l’Orient et l’Occident est l’Occident et jamais dans ce couple il n’y aura de rencontre »[143]. Cette orientation universaliste rencontre l’approbation générale des États membres, notamment de l’Inde, très active dans ce projet[144]. Publications[145], conférences, colloques[146], bibliographies[147], expositions, émissions de radio, films, sont alors réalisés dans cet esprit ; par exemple, l’exposition « Orient-Occident » s’efforce de souligner les influences réciproques et la proximité des civilisations d’Orient et d’Occident sur le plan artistique[148] : le dessin animé Un, deux, trois... (1962) évoque l’histoire des mathématiques et l’apport conjugué de l’Orient et de l’Occident à leur développement ; Le geste, ce langage : mimes d’Orient et d’Occident (1962) et Rites et jeux : marionnettes d’Orient et d’Occident (1967), mettent en valeur l’universalité de l’art du mime et des marionnettes en Orient et en Occident ; Many streams (1964) retrace les influences diverses venues d’Asie et d’Occident qui se sont combinées pour former la civilisation japonaise moderne ; Et les sons se répondent (1966) souligne les points communs entre la musique d’Orient et celle d’Occident [annexe 66]. Le projet Orient-Occident semble avoir suscité un véritable enthousiasme de la part de plusieurs États membres asiatiques[149] ; selon plusieurs anciens fonctionnaires, il aurait beaucoup contribué à faire sortir ces peuples de leur isolement culturel[150]. Cependant, il paraît difficile d’en obtenir une confirmation objective.
L’Unesco s’efforce donc de rapprocher les courants de pensée. Elle mène ces efforts à différents niveaux : elle s’efforce de donner aux savants et aux intellectuels la possibilité de coopérer ; de répertorier les produits de la culture et de faciliter leur circulation ; d’influer sur les politiques scientifiques et culturelles menées par les États ; de rapprocher Orient et Occident. Outre cet effort qui se situe sur le plan intellectuel, l’Unesco œuvre aussi à élaborer une culture commune pour les masses.

7.2. Une culture commune ?

L’Unesco entend contribuer au « maintien, à l’avancement et à la diffusion du savoir »[151]. Dès sa création, et tout au long des années, l’importance à accorder aux masses est soulignée avec force dans les divers instruments normatifs et dans les textes de réflexion élaborés successivement : l’acte constitutif (1946), soulignant la tâche de l’Unesco de donner « une impulsion vigoureuse à l’éducation populaire et à la diffusion de la culture »[152], la déclaration universelle des droits de l’homme (1948), affirmant le « droit à l’éducation » et le « droit à la culture »[153] ; les réflexions sur « les droits de l’esprit », c’est-à-dire les droits de l’homme dans les domaines de l’éducation, des sciences, de la culture (1949)[154] ; sur le droit des femmes à l’éducation[155] ; sur le « droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté » (1952)[156] (l’Unesco y souligne l’importance de favoriser, non seulement d’une part « l’activité créatrice des élites », mais d’autre part surtout « l’activité culturelle de l’ensemble d’une population », et c’est ce second aspect, consistant à « développer l’égalité d’accès effectif à la vie culturelle », qui est conçu comme le plus important[157]) ; la déclaration des droits de l’enfant (1959) ; la « déclaration sur les droits culturels en tant que droits de l’homme » (1970)[158]. La volonté de l’Unesco de permettre la participation des masses à un « fonds culturel commun » est ainsi croissante au fil de la période. Cependant, elle n’est pas sans poser des problèmes conceptuels, dont l’Unesco prend d’ailleurs conscience très tôt. Dès 1952, dans l’étude sur la question du « droit à la culture », l’Unesco reconnaît que le « droit à la culture », « dernier apparu » des droits de l’homme, soulève « de grandes difficultés », par son manque de précision et par la difficulté qu’il présente à être inséré dans le cadre d’une règlementation internationale stricte[159].
Cette volonté de l’Unesco ne se manifeste pas seulement par des déclarations et des réflexions, mais aussi par des projets concrets. Ainsi, dès 1946, la commission préparatoire prévoit un projet de « publications populaires sur des sujets d’intérêt mondial », visant un public de masse, et ayant pour but de constituer « une sorte d’introduction à un point de vue mondial »[160]. Mais ce projet est abandonné avant d’avoir pu aboutir à un autre résultat qu’un rapport préparatoire[161]. Dans le même esprit de création d’un fonds intellectuel commun, est projetée en 1948 la réalisation d’un « calendrier des affaires du monde », répertoriant pour chaque année, à destination du grand public, tous les grands événements scientifiques, culturels et artistiques à venir dans le monde ; de même est projetée une série mensuelle d’émissions de radio, intitulée « Livres du monde », visant à présenter au grand public des ouvrages intellectuels du monde entier[162]. Cependant, ces projets ne se réalisent pas. En 1954, Carneiro propose la création par l’Unesco d’un « Fonds international de la culture »[163] ; cette idée n’aboutit pas. Proposée à nouveau en 1970, par le gouvernement jamaïcain, sous forme d’un projet d’« agence internationale pour la promotion de l’action culturelle », conçue comme un moyen pour les pays en voie de développement d’obtenir du capital à faible taux d’intérêt pour la promotion de la création artistique et culturelle, elle n’aboutit pas davantage, se heurtant notamment à l’opposition des États-Unis[164]. Ainsi, la plupart des projets formulés dans cet esprit n’aboutissent pas ; néanmoins, leur formulation est révélatrice de l’importance de la volonté de l’Unesco d’élaborer un fonds culturel commun pour les masses.
Il convient d’analyser les différentes modalités de l’effort mené par l’Unesco pour contribuer à l’instauration d’une culture commune dans les masses. L’Unesco s’efforce de diffuser la science, la culture, l’éducation dans les masses ; cet effort se traduit notamment par la mise à contribution des mass media et des innovations technologiques, et par la promotion du droit à l’information et de la libre circulation de l’information.

Dès la conférence constitutive de l’Unesco, de nombreux délégués, notamment du Mexique, d’Iran et de Cuba, plaident pour que l’Unesco se consacre prioritairement à la lutte contre l’analphabétisme[165]. L’éducation pour les masses devient au fil du temps une des activités les plus importantes de l’Unesco, qui se donne pour ambition de mener des activités de recherche pédagogique, de promotion de la recherche pédagogique, de documentation pédagogique, de formation pédagogique[166]. Elle coopère étroitement avec le BIE dans ce domaine[167]. Cependant, ses efforts dans ses premières années pour créer un « centre d’échanges d’informations » en matière d’éducation et de pédagogie, permettant aux chercheurs en éducation d’échanger des idées, n’aboutissent pas vraiment[168]. L’Unesco se consacre surtout, dans ses premières années, à l’orchestration de la reconstruction éducative des pays dévastés par la guerre ; elle mène aussi, tout au long de la période, d’importants efforts pour l’éducation des enfants palestiniens réfugiés ; elle s’efforce d’améliorer les systèmes scolaires de ses États membres ; elle essaie aussi de développer une éducation destinée à tous les âges.

L’orchestration de la reconstruction éducative des pays dévastés par la Seconde guerre mondiale.
Dès la conférence constitutive, sur la pression insistante des délégations européennes, est mis en place un programme de reconstruction des institutions éducatives, scientifiques et culturelles détruites par la guerre[169]. Dans les premières années, cette action est considérée comme une tâche primordiale de l’Unesco[170]. En 1947 et en 1949, l’Unesco publie un Rapport sur les besoins techniques des pays dévastés par la guerre ; cet ouvrage fait le point, grâce à des données chiffrées jusqu’alors inédites, sur les besoins de ces pays dans le domaine scientifique, éducatif et culturel[171]. La « commission de reconstruction et de réhabilitation » de l’Unesco planifie une campagne d’aide internationale intensive, avec le soutien financier de gouvernements, d’associations nationales et internationales, de fondations (notamment américaines), d’églises, d’universités et d’écoles[172]. En 1947, l’Unesco suscite la formation d’un organisme international réunissant 31 OING s’occupant de la reconstruction éducative et culturelle : le TICER : Temporary International Council for Educational Reconstruction (« conseil international provisoire pour la reconstruction éducative »). Il contribue à la mobilisation et à la coordination des actions du secteur privé dans ce domaine[173]. L’Unesco parvient ainsi à orchestrer et coordonner les actions des différents organismes qui se préoccupent de reconstruction[174]. En outre, de 1947 à 1950, elle publie une revue visant à sensibiliser l’opinion publique à cette action de reconstruction culturelle, et à susciter des dons[175]. Les États, en donnant à l’Unesco des contributions volontaires dans cette action de reconstruction culturelle, visent en fait surtout leur propre prestige[176]. L’Unesco joue un rôle actif d’intermédiaire entre des institutions américaines désireuses de faire des dons pour la reconstruction culturelle de l’Europe et les institutions européennes réceptrices de ces dons[177]. Elle reçoit de très nombreuses demandes d’aide. Elle donne suite à plusieurs d’entre elles, permettant notamment la reconstruction de la faculté des sciences de Rennes[178], des bibliothèques de Dunkerque et de Strasbourg[179], et de la bibliothèque de l’université de Varsovie[180]. Le bilan de ces efforts semble positif[181].
Cependant, cette action est remise en question par les États-Unis, qui contestent qu’elle relève vraiment de la compétence de l’Unesco. Les États-Unis sont justement le pays qui contribue le plus à cette reconstruction, et qui en profite le moins[182]. Le gouvernement britannique suit la position américaine[183]. En revanche, l’opinion publique, tant au Royaume-Uni[184] qu’au Canada[185], en Belgique[186], en Pologne[187], en France[188], incite au contraire l’Unesco à se consacrer bien davantage encore à la reconstruction culturelle et éducative. Le département de la reconstruction continue son action jusqu’en 1950, puis est supprimé sur la pression des États-Unis et du Royaume-Uni[189].
D’autre part, l’Unesco, dans son rôle de coordination et d’intermédiaire, met en place un mécanisme original et efficace : celui des « bons Unesco », ou « coupons Unesco », en 1949. Il s’agit de faciliter les transferts d’argent d’un pays à l’autre dans le cadre de dons ou de prêts pour la reconstruction. Ce système suscite rapidement l’intérêt de très nombreux pays (donneurs comme bénéficiaires) et la satisfaction générale[190]. Il se poursuit donc tout au long des années 1950 et 1960, mais en changeant de signification : peu à peu, il n’est plus destiné à la reconstruction, mais aux pays en voie de développement.
L’Unesco a ainsi oeuvré à permettre aux victimes de la seconde guerre mondiale de recevoir une éducation. Elle s’intéresse aussi dans les années suivantes à mener la même tâche mais pour les victimes d’autres conflits. Ainsi, en 1949, elle envisage d’agir en faveur des enfants grecs dans les camps de réfugiés ; Berrêdo Carneiro est envoyé en mission dans ces camps pour évaluer leurs besoins éducatifs[191]. Mais l’Unesco ne mène finalement pas d’action concrète en leur faveur. En revanche, dans le cadre de la guerre de Corée, sur les injonctions de l’ONU, l’Unesco agit en 1952 en tant qu’expert pour l’agence des Nations Unies de reconstruction de la Corée (UNKRA), établissant le bilan des dommages culturels et éducatifs et élaborant un plan de reconstruction dans ce domaine[192]. C’est en fait surtout auprès des enfants réfugiés palestiniens que l’Unesco mène une importante action éducative.

Des efforts pour donner une éducation aux enfants réfugiés palestiniens.
Les premiers efforts de secours éducatif aux enfants palestiniens réfugiés sont entrepris dès l’hiver 1948-49 par différents organismes[193]. L’ « office de secours et de travaux pour les réfugiés de Palestine » (en anglais United Nations Relief and Works Agency, UNRWA) est établi en décembre 1949, sous l’autorité directe de l’assemblée générale de l’ONU. Son rôle est de distribuer des secours dans le domaine de la santé, de l’assistance sociale, de l’enseignement et de la formation professionnelle, aux réfugiés palestiniens établis en Jordanie, au Liban, en égypte, en Syrie et se trouvant dans le besoin[194]. L’Unesco s’associe à l’UNRWA pour l’action éducative auprès des enfants réfugiés. Dès 1953, l’Unesco observe les effets positifs de son action, constatant que pour ces enfants, l’école est « l’élément le plus agréable du cadre de la vie quotidienne », et qu’elle leur « permet d’échapper à l’ennui généralisé qui caractérise la vie du réfugié »[195]. Le système d’écoles primaires Unesco-UNRWA, mis en place dans un contexte d’urgence et d’improvisation, touche intialement une très faible proportion des enfants. Dans les premières années, les cours sont donnés dans des tentes et des bâtiments abandonnés. En quelques années, les effectifs augmentent rapidement. De nombreuses écoles sont construites dans les années 1950[196]. Entre les deux visites qu’il accomplit sur place en 1952 et 1955, Lionel Elvin, fonctionnaire du département de l’éducation de l’Unesco, est impressionné du remplacement, en l’espace de quelques années, de la plupart des tentes par des bâtiments en dur munis de tous les équipements nécessaires ; il estime que d’« immenses progrès » ont été faits[197].
Le programme Unesco-UNRWA suscite l’enthousiasme de l’opinion des États arabes[198], des articles favorables dans la presse française[199], britannique[200], américaine[201], et la satisfaction de l’Unesco[202]. Malgré d’importants problèmes financiers, politiques, et administratifs, qui persistent tout au long de la période, ce programme s’efforce d’étendre peu à peu son ampleur. Ainsi, à partir de 1952, l’UNRWA s’efforce d’introduire une éducation secondaire en Jordanie, avec difficulté. L’éducation secondaire reste beaucoup moins développée que l’éducation élémentaire[203]. La mise en place d’un système d’éducation secondaire et professionnelle se heurte aussi au problème de l’absence de débouchés professionnels[204]. Malgré les efforts de l’Unesco notamment par la mise en place de nombreuses écoles professionnelles[205], les jeunes réfugiés ont du mal à trouver un emploi[206]. La formation des enseignants se heurte elle aussi à d’importantes difficultés[207], malgré la création à Beyrouth d’un « institut pédagogique de formation des maîtres en exercice »[208], et la mise en place d’écoles normales[209]. Quant à la mise en place d’un véritable système universitaire, l’Unesco n’y réussit pas, malgré l’importante demande existant chez les jeunes réfugiés[210]. Néanmoins, en 1969, l’Unesco réussit à conclure avec les gouvernements concernés une série d’accords qui aboutissent à l’organisation dans la bande de Gaza, à partir de juillet 1969, d’examens de fin d’études secondaires auxquels plus de 7000 candidats se présentent. L’Unesco se charge de leur déroulement, du transport des sujets, des copies et des diplômes entre l’Egypte (où les sujets sont élaborés, où les copies sont corrigées, et où les diplômes sont émis) et la bande de Gaza, où les examens ont lieu. Ce système se poursuit dans les années suivantes. En outre, sur l’appel de Maheu, les gouvernements égyptien, libanais et syrien décident à partir de 1971 d’accorder des bourses d’études supérieures à des étudiants réfugiés de Gaza[211]. Ce système d’examens mis en place par l’Unesco est un succès et entraîne des échos admiratifs dans la presse mondiale[212]. Au total, le programme Unesco-UNRWA a durant la période permis un accroissement colossal de la scolarisation des jeunes réfugiés.

L’amélioration des systèmes scolaires.
En 1951, l’Unesco envisage un projet de campagne mondiale pour la généralisation de l’éducation gratuite et obligatoire[213]. Cette campagne n’a finalement pas lieu, mais l’Unesco mène dans les années 1950-60 de nombreuses études sur les systèmes scolaires de divers pays et sur l’application de la scolarité obligatoire dans ces pays ; elle propose en outre aux États l’envoi d’experts pour les aider à améliorer leurs systèmes scolaires, et formule régulièrement avec le BIE des « recommandations aux ministères de l’instruction publique »[214]. Ainsi au début des années 1950, l’Unesco lance un projet d’assistance technique à Chachoengsao en Thaïlande : il s’agit d’expérimenter une réforme du système scolaire dans cette ville, dans l’idée d’étendre ensuite cette réforme, si elle s’avère positive, à toute la province, puis à tout le pays[215]. En 1955, sous l’impulsion d’Evans, est mis en place au sein de l’Unesco un « comité consultatif pour la révision des programmes scolaires », rassemblant des représentants de dix pays[216]. Esther Dartigue observe que le travail de ce comité est difficile, mais il aboutit, entre 1958 et 1960, à la mise au point d’un modèle de programmes scolaires, de l’école primaire jusqu’au lycée. Esther Dartigue observe cependant que, sous Maheu, l’action de ce comité a beaucoup diminué, car Maheu ne s’y intéressait pas[217]. En 1956, au terme d’une conférence régionale sur l’enseignement gratuit et obligatoire en Amérique latine, dont Maheu juge les participants efficaces et motivés, est adoptée une recommandation sur l’extension de l’enseignement gratuit et obligatoire à six années, qui constitue selon Maheu « une grande victoire doctrinale et politique » pour l’Unesco ; Maheu souhaite que ce principe « devienne le thème d’une ardente et incessante campagne » de l’Unesco[218]. Par ailleurs, l’Unesco se préoccupe de soutenir le personnel enseignant et de promouvoir sa formation[219]. Dans les années 1960, l’Unesco participe activement à la réforme du système éducatif du Soudan[220], et dans les années 1960-70 elle mène des réflexions, au moyen de missions d’experts et de réunions, en vue de l’amélioration des systèmes éducatifs en Afrique[221]. En 1972 l’Unesco crée au Liban un « bureau régional d’éducation de l’Unesco pour les pays arabes », chargé de contribuer à améliorer les programmes scolaires et le système scolaire de ces pays[222]. Au début des années 1970, à la demande des États latino-américains, l’Unesco entreprend une étude de faisabilité en vue de la création d’une « organisation centrale du système d’éducation régional latino-américain », conçu comme une « sorte de marché commun de la production éducative »[223]. Cela n’aboutit cependant pas. En 1973, l’Unesco déplore que le gouvernement égyptien, après lui avoir demandé en 1968 son aide pour mener à bien une réforme de l’enseignement supérieur, n’ait tenu aucun compte des conseils prodigués en ce sens par les experts envoyés par l’Unesco. Ainsi, « faute d’une décision appropriée du pouvoir politique » égyptien, le travail de ces experts reste « un pur exercice intellectuel sans grande portée »[224].
Force est donc de constater que la plupart de ces études et réflexions menées par l’Unesco pour l’amélioration des systèmes scolaires, la promotion de la scolarité obligatoire, l’amélioration de la condition des enseignants, ont abouti à peu de résultats concrets.

Une éducation pour tous les âges.

L’éducation des adultes.
On fait parfois remonter la première tentative d’éducation supérieure des adultes à 1597, avec l’ouverture du Gresham College à Londres, destiné aux marchands et artisans. Au XVIIIe siècle, la nécessité de l’éducation des adultes a été soulignée par Condorcet[225]. Au XIXe siècle, plusieurs entreprises d’éducation des adultes ont été tentées en Suisse, en Angleterre, au Danemark, en France, en Italie. Dès la fin des années 1940, l’Unesco reprend cet héritage ; elle développe de nombreuses études et réflexions sur l’éducation des adultes[226], et envoie des missions dans les divers États membres pour étudier la situation éducative et proposer des solutions aux problèmes d’éducation des adultes[227]. Des projets associés d’éducation des adultes sont aussi lancés dans divers pays au début des années 1950[228]. Paul Lengrand se consacre avec conviction à l’éducation des adultes [229]. Cependant, à la fin des années 1950 et au début des années 1960, dans les réflexions de l’Unesco apparaît l’idée de crise de l’éducation des adultes[230]. On lui reproche d’être conçue comme une « sorte de formation supérieure ‘au rabais’ »[231]. Néanmoins, dans les années 1960, l’Unesco poursuit la publication de nombreuses études sur l’éducation des adultes[232] ; cette notion ne tombe donc pas en désuétude ; l’Unesco organise en 1960 à Montréal une conférence internationale sur l’éducation des adultes, qui reçoit une médiatisation importante, et exerce un fort impact[233]. Elle donne lieu notamment à l’adoption de la « déclaration de Montréal », sur « le rôle de l’éducation des adultes et le maintien de la paix ». Selon Anna Lorenzotto, les délégués à cette conférence ont en fait modifié le contenu et élargi la portée de la notion d’éducation des adultes, l’étendant aux pays en voie de développement et à la lutte contre l’analphabétisme. Initialement la notion d’éducation des adultes concernait uniquement les adultes des pays développés, ayant déjà acquis dans leur enfance un certain niveau d’instruction générale[234] ; elle désigne désormais une éducation pour les adultes des pays en voie de développement qui n’ont jamais reçu d’éducation[235]. En réalité, à force d’élargissements et d’évolutions, au début des années 1970, l’éducation des adultes semble être en crise à l’Unesco[236]. En outre, l’« institut international pour les méthodes d’alphabétisation des adultes », créé à Téhéran en 1968 par l’Unesco, fonctionne mal[237].

L’éducation permanente.
A partir de 1960, l’Unesco s’intéresse de plus en plus à l’« éducation permanente » ; c’est l’idée que « la notion de l’acquisition dans le jeune âge d’un bagage intellectuel ou technique suffisant pour toute la durée de l’existence est périmée », que l’éducation doit se poursuivre tout au long de la vie, et qu’elle doit de plus en plus se consacrer plutôt à « apprendre à l’enfant une certaine façon de réagir au changement »[238]. Cette conception contient l’idée de décloisonnement entre l’école et les institutions sociales[239]. Elle comporte une perspective verticale (temporelle : l’épanouissement de la personne tout au long de son existence) et une perspective horizontale (spatiale : tous les aspects de sa personnalité)[240]. Dans ce cadre, l’Unesco promeut l’éducation des personnes âgées. Elle conçoit notamment l’éducation des femmes âgées des sociétés du Tiers Monde comme une tâche essentielle puisque celles-ci « exercent généralement une influence déterminante sur la mentalité de la famille et sur l’éducation des jeunes »[241]. La conférence de Montréal (1960), la conférence mondiale sur la crise de l’éducation (Williamsburg, 1967), la conférence internationale sur l’éducation à Genève en 1970[242], la conférence de Tokyo (1972), et d’autres réunions et travaux de l’Unesco autour de 1970, donnent une large place à la notion d’éducation permanente[243]. Cette notion s’inscrit en fait dans l’air du temps. Vers la même époque, le Conseil de l’Europe s’intéresse à la notion d’« éducation continuée »[244], et l’OCDE à celle d’« éducation récurrente », inspirée de la Suède[245], par l’intermédiaire du Suédois Ulf Larsson ; ces deux notions sont très proches de celle d’éducation permanente. Celle d’éducation récurrente est en fait, plus que l’éducation permanente, caractérisée par des motivations économiques, étant motivée par le souci de réduire l’augmentation galopante des effectifs de l’enseignement supérieur ; elle vise à réduire le fossé entre monde étudiant et monde du travail, et à rendre possible un retour gratuit aux études pour l’adulte[246]. La notion d’éducation permanente, comme celle d’éducation des adultes, subit elle aussi peu à peu une érosion et une crise : dès le début elle n’est pas uniforme au sein de l’Unesco, elle comporte comme l’observe J.C. Forquin des « modulations » selon les différents auteurs d’écrits sur ce sujet pour le compte de l’Unesco, chacun ayant une idéologie différente[247]. Ces modulations se muent peu à peu en véritables divergences, ce qui aboutit à son affaiblissement[248]. Dès le début des années 1970, l’éducation permanente est critiquée ; pour certains, elle ne conduirait pas vraiment à une redistribution des chances entre les différents groupes sociaux, mais au contraire accentuerait les écarts[249] ; pour d’autres, elle se différencierait en fait peu de l’ancienne notion d’éducation de base[250]. En 1974, M’Bow reconnaît que cette notion nécessite un « effort collectif de clarification intellectuelle »[251].


Une éducation même pour les peuples « sous-développés » : l’« éducation de base ».
Le concept d’« éducation de base », qui dès la création de l’Unesco devient une sorte de slogan pour l’organisation, avait en fait des antécédents avec des expériences menées dans les années précédentes dans divers pays parallèlement, comme celles de James Yen en Chine, celles de Franck Laubach aux Philippines et aux Indes, celles du gouvernement mexicain au Mexique, celles de George Washington Carver dans le sud des États-Unis, celle des instituts de village en Turquie[252]. Frank Laubach avait développé la méthode du « one teach one », enseignement mutuel. Cette méthode, initialement très en vogue, a commencé à être discréditée dans les premières années de l’après-guerre, ayant subi des critiques sur la qualité de l’enseignement ainsi dispensé, et sur son caractère jugé traditionnel. Par ailleurs, en 1922, le gouvernement du Mexique a entrepris une vaste campagne pour doter d’écoles primaires les populations paysannes, et a créé en 1925 les « missions culturelles mexicaines », chargées de donner aux maîtres non diplômés une formation professionnelle[253]. Torres Bodet, ministre de l’éducation du Mexique, fait promulguer en 1944 une loi sur l’alphabétisation, qui implique l’obligation morale pour un adulte lettré d’alphabétiser un analphabète entre 6 et 40 ans. De nombreux membres du personnel de l’Unesco, dans les premières années, ont été impressionnés par cette expérience mexicaine[254]. Plusieurs membres de l’Unesco, à cette époque et par la suite, ont été liés aux missions culturelles mexicaines. L’Unesco s’intéresse aussi à la campagne d’éducation menée en URSS et s’efforce avec ardeur, mais avec difficulté, de récolter des informations à ce sujet[255].
La conception de l’Unesco de l’éducation de base doit aussi beaucoup à l’expérience coloniale, notamment britannique[256]. Cela est d’autant plus le cas que plusieurs anciens administrateurs coloniaux britanniques sont membres du personnel du département de l’éducation de l’Unesco dans ses premières années[257]. Il s’agit principalement d’Isaac Leon Kandel, de Joseph Lauwerys, de M. Read, de Fred Clarke, et de John Bowers. Les trois premiers ont rédigé en 1944, pour le British Colonial Office, un rapport sur l’éducation des masses en Afrique[258]. Il sont soutenus par Huxley. Celui-ci a d’ailleurs effectué deux missions éducatives pour le British Colonial Office, en 1929 et en 1944, portant sur les possibilités de développer l’éducation scientifique et l’éducation supérieure dans les colonies britanniques d’Afrique[259]. John Bowers a été recruté par Huxley, à cause de son efficace administration du Soudan anglo-égyptien pendant la guerre. Bowers a été de 1935 à 1942 administrateur politique au Soudan anglo-égyptien ; il s’y est attaché tout spécialement aux questions d’éducation de base, comme moyen de favoriser le développement social et économique de tribus en grande majorité illettrées[260]. En 1952, l’Unesco nomme responsable du projet d’éducation de base du Liberia le Britannique M. Rankin, ancien administrateur du Colonial Service à la retraite, ayant déjà travaillé plusieurs années au Nigeria[261]. Norman Steven Hubbard, autre ancien administrateur colonial britannique, travaille comme expert de l’Unesco, notamment à l’expérience-témoin de Chine[262].
En quoi consiste l’éducation de base ? Elle est « ce minimum d’éducation générale qui a pour but d’aider les enfants et adultes privés des avantages d’une instruction scolaire à comprendre les problèmes du milieu où ils vivent, à se faire une juste idée de leurs droits et devoirs tant civiques qu’individuels »[263]. C’est une conception éducative qui se fonde sur la vision universaliste d’une « communauté mondiale » nourrie d’un « fonds commun » de connaissances et d’idées. Les premiers développements théoriques de l’Unesco sur l’éducation de base insistent sur l’idée qu’il faut « donner à tous les peuples un fonds commun de connaissances, en mettant à la disposition de tous l’ensemble du savoir humain » ; « un fonds commun d’idées, de façons d’être et de penser, d’idéaux, qui pourraient créer une véritable solidarité et une fraternité humaines ». Il s’agit d’aider les nations, par cette éducation, à « uniformiser davantage les solutions qu’elles donnent aux principaux problèmes de l’existence »[264]. L’Education de base, fonds commun de l’humanité est d’ailleurs le titre du premier ouvrage de l’Unesco sur cette conception, publié en 1946. Il est rédigé par la « commission d’éducation de base », composée d’éducateurs, et qui se consacre à analyser les exemples d’actions d’éducation de base déjà réalisées[265]. La réception dans la presse de cet ouvrage est variable. Certains journaux sont ironiques et sceptiques[266], d’autres enthousiastes[267].
L’éducation de base insiste sur l’idée d’épanouissement de l’individu. Il s’agit « de donner aux hommes d’aujourd’hui une vie meilleure, plus heureuse et mieux réussie », notamment en incluant une éducation artistique et esthétique[268] ; il s’agit de faire en sorte que chacun « puisse développer pleinement sa personnalité ». Julian Huxley affirme : « L’Art et la Culture sont des aspects essentiels de l’Education de base et, si nous désirons accroître le bien-être de l’Humanité, il faudrait procurer aux communautés des régions industrialisées des possibilités d’expression culturelle et artistique »[269]. Mais en réalité, la priorité est donnée à la communauté sur l’individu[270]. Il s’agit de concentrer les efforts sur la formation des « leaders » de la communauté, qui ensuite exerceraient leur influence sur le reste de la communauté[271]. L’Unesco espère que, grâce à l’action de ces leaders de village, les connaissances se diffuseront de proche en proche dans toute la population[272].
Le concept d’éducation de base est promu avec ardeur par l’Unesco car il rassemble en lui les différents aspects de la mission de l’organisation : éducation, culture, droits de l’homme, progrès, paix, bien-être ; il touche différents domaines (éducation, santé, agriculture, industrie, éducation civique…) et semble ainsi promettre une plus grande cohérence, une plus grande unité, à l’action de l’Unesco[273].
Dès 1947, l’Unesco prévoit le lancement de quatre projets pilotes d’éducation de base. Il s’agit d’analyser l’application des nouvelles méthodes d’éducation de base, et d’en tirer des conclusions, qui seraient ensuite diffusées par l’Unesco[274]. Si beaucoup de fonctionnaires de l’Unesco attachent une grande importance à l’éducation de base, d’autres remettent en question la légitimité de l’Unesco à s’occuper de cela. C’est également l’avis des États-Unis[275]. Un projet pilote est prévu en Chine (visant une zone urbaine près de Nankin, et une zone rurale reculée du Sichuan)[276], un au Liberia (visant à combler les disparités dans la scolarisation entre villes du littoral et campagnes)[277], un en Haïti (dans la vallée rurale pauvre de Marbial). Dans le cadre de ce dernier projet, des expériences pédagogiques novatrices sont lancées : école « expérimentale », qui se veut « un vrai laboratoire »[278], centres d’éducation de base[279], écoles d’adultes[280], projection de films éducatifs et diffusion de causeries radiophoniques[281], projet de tourner un film éducatif[282], création d’un Centre d’éducation audio-visuel[283], expositions[284], association coopérative (l’« association Marbial des 4C »)[285], … Pourtant, les résultats ne sont pas très probants, car, comme le reconnaît l’Unesco, les obstacles sont « nombreux » et « graves », principalement à cause de la misère des habitants, et de l’inertie des maîtres locaux, qui persistent à employer les méthodes traditionnelles, routinières[286]. En outre, des divergences opposent les personnes associées au projet, sur la manière de réaliser l’éducation de base. Ainsi, les conceptions de l’un des nombreux directeurs successifs du projet, M. Jaume, sur l’éducation de base, suscitent « l’inquiétude » des membres du secrétariat, qui estiment que celui-ci a une « conception inadéquate de l’éducation de base », trop « académique », trop influencée par l’éducation classique[287]. Par ailleurs, les conceptions de l’éducation de base fomulées par l’Unesco ne sont pas toujours appliquées fidèlement dans les projets pilotes. C’est le cas non seulement à Marbial, mais par exemple aussi au Liberia, où, comme l’observe en 1957 l’ambassade américaine à Monrovia, « le concept d’éducation de base tel qu’il est conçu par l’Unesco n’est pas parfaitement compris »[288].

Pour former des enseignants locaux aux méthodes de l’éducation de base, l’Unesco décide de mettre en place douze centres de formation à l’éducation de base. Finalement, seuls deux centres sur les douze préconisés voient le jour : le CREFAL au Mexique et l’ASFEC en Egypte. Un obstacle ayant contribué à l’échec de la mise en place d’autres centres analogues dans le monde (notamment en Asie, avec l’échec du Thailand-Unesco Fundamental Education Centre, TUFEC) semble avoir été celui de la langue. La création du Crefal et l’Asfec a été rendue possible par l’existence d’une langue commune : l’espagnol pour le Crefal, l’arabe pour l’Asfec ; encore que le Crefal a souffert de tensions entre hispanophones et lusophones[289]. L’enseignement dispensé dans ces centres se veut novateur par l’insistance mise sur les travaux pratiques auprès des habitants des villages de la région[290]. Pourtant, malgré ces efforts, cet enseignement semble être resté trop théorique et inadapté[291]. En outre, ces centres souffrent d’une hésitation entre la fonction d’enseignement et celle de production de matériel éducatif[292].

La lutte contre l’analphabétisme.
L’idée d’alphabétiser les masses s’exprime dès la création de l’Unesco, sous l’impulsion des Britanniques et notamment de Fred Clarke, ancien administrateur colonial[293], ainsi que des délégations latino-américaines et notamment de Torres Bodet, qui exhortent l’Unesco à mener une campagne mondiale conre l’analphabétisme et à agir en faveur de l’égalité d’accès à l’éducation dans chaque pays[294]. La commission préparatoire, puis la conférence générale de 1946, placent l’éducation de base en tête des priorités de l’action de l’Unesco[295]. Benton s’enthousiasme pour l’idée que l’Unesco puisse éradiquer l’analphabétisme dans le monde[296].
L’Unesco se préoccupe dès ses premières années de recueillir des données statistiques sur l’analphabétisme dans le monde[297], sur les progrès de l’éducation[298], d’élaborer des outils, des techniques et du matériel pour l’alphabétisation[299], et de diffuser des brochures pour promouvoir celle-ci[300]. À la fin des années 1940, les chiffres de l’analphabétisme sont flous et ne sont pas à jour (recensements périmés, ou simples estimations), et la définition même de l’analphabétisme n’a pas de critères clairs, la limite entre alphabète et analphabète est vague (savoir lire ? lire et écrire ? lire et comprendre ce qu’on lit ? lire et écrire quoi ? dans quelle langue ? avoir su ou savoir encore ?). L’Unesco définit l’alphabète comme une « personne capable de lire et d’écrire, en le comprenant, un exposé simple et bref des faits en rapport avec la vie quotidienne », mais cette définition elle-même apparaît floue[301]. L’Unesco s’efforce d’uniformiser les statistiques sur l’analphabétisme ; la « division des statistiques de l’éducation recueille les chiffres fournis par les gouvernements », mais elle ne peut vérifier leur véracité, et ne peut combler les lacunes de statistiques sur l’Afrique[302]. L’Unesco publie en 1957 L’analphabétisme dans le monde au milieu du XXe siècle, vaste effort de synthèse, qui souligne la variabilité du concept d’analphabétisme, et critique les définitions formulées par la commission de la population des Nations Unies. Cette étude est alarmante sur le taux d’analphabétisme dans le monde, et notamment sur le taux d’« analphabétisme fonctionnel », encore plus élevé que ce dernier ; elle exhorte au développement de recherches plus systématiques et fiables sur le sujet[303]. Elle reçoit des échos importants et positifs dans la presse[304]. Prévost estime que c’est un « ouvrage remarquable »[305]. Jones en revanche en souligne plusieurs deficiences, et notamment le décalage entre date d’écriture et date de publication, qui rend les chiffres périmés dès sa parution, comme le reconnaît également de manière interne l’Unesco[306].
L’Unesco s’efforce de promouvoir des méthodes novatrices d’alphabétisation (comme une méthode imagée inaugurée dans le projet d’éducation de base en Irak[307]) et la production de matériel de lecture pour nouveaux alphabètes[308]. Elle s’efforce aussi de promouvoir l’éducation extra-scolaire pour lutter contre l’analphabétisme et les déperditions scolaires en Afrique[309]. L’action de l’Unesco en faveur de l’éducation dans les pays en voie de développement à partir des années 1960 reçoit le vif soutien de ces pays, qui poussent sans cesse l’Unesco à accroître son action en ce sens. Ainsi en 1962 le Brésil suggère à l’Unesco de mettre en place un « fonds international pour l’éducation », qui serait alimenté par des contributions volontaires d’États membres[310]. Cela ne s’est cependant pas fait. Dans les années 1960-1970, l’Unesco se consacre beaucoup à la formation d’enseignants dans le Tiers Monde : création d’un centre de formation des cadres supérieurs de l’enseignement à Beyrouth[311], aide à la création d’écoles normales ou d’écoles normales supérieures en Côte d’Ivoire (la première est créée à Abidjan en 1961), au Soudan, au Nigeria, en Syrie, en Tunisie, au Maroc, à Madagascar, en Algérie, au Sénégal, au Togo, au Mali, en Guinée[312]. Le développement d’écoles normales en Afrique a été une action très importante de l’Unesco dans les années 1960-70 ; avec l’aide du PNUD, l’Unesco a aidé à la création de plus de vingt écoles normales et ENS[313]. Plusieurs anciens fonctionnaires estiment que cela a été une des actions les plus réussies de l’Unesco pendant cette période dans le domaine éducatif[314]. Cette action a été soutenue non seulement par les gouvernements des pays en voie de développement, mais aussi a bénéficié du vif soutien des États ocidentaux, comme en partiulier des États-Unis, qui y voient un intérêt national, puisque l’Unesco envoie dans ce cadre de nombreux experts américains sur place[315]. Cependant, ces créations d’écoles ne se sont pas faites sans difficultés, et ces écoles n’ont pas toujours été en mesure de permettre d’assurer la relève des experts et coopérants étrangers[316]. Si certaines de ces écoles semblent fonctionner très bien comme celle créée au Soudan[317], en revanche d’autres connaissent des problèmes de fonctionnement comme par exemple celle du Maroc, à propos de laquelle en 1971, le représentant permanent américain à l’Unesco observe d’importants problèmes administratifs[318]. En outre, entre 1960 et 1968, l’Unesco contribue à la création de douze centres régionaux d’éducation en Afrique (notamment à Dakar, Khartoum, Accra, Nairobi, Yaoudé, Niamey, Bangui, Dakar, Jos, Ibadan, Lagos), chargés de la planification de l’éducation, de l’administration de l’éducation, des constructions scolaires, de la documentation et la recherche pédagogique, de la production de manuels, de la formation d’enseignants et de bibliothécaires. Cependant, ces centres n’ont pas été tous efficaces. Ainsi celui créé à Accra en 1961 a été inefficace[319]. Au printemps 1962, Maurice Dartigue y est envoyé en mission pour analyser les raisons du mauvais fonctionnement de ce centre. Il découvre que ce centre dépend de deux structures à la fois au siège : la division de l’Afrique, et le centre de documentation et d’échange d’informations centrales, ce qui provoque des problèmes ; il observe en outre que les experts envoyés dans ce centre ne travaillent pas du tout en équipe, que la qualité du personnel directeur est insuffisante, et que le centre manque d’équipement. En 1965, Mary Smieton, membre britannique du conseil exécutif, qui se rend en Afrique de l’ouest observer le déroulement et les résultats des projets qu’y mène l’Unesco, observe que le centre d’Accra fonctionne très mal et ne sert à rien. Malgré les propositions de réforme de Maurice Dartigue (diviser le centre en deux sections : l’une pour les programmes et les textes, l’autre pour la documentation), le centre d’Accra n’a jamais réussi à fonctionner, et, après une tentative en 1965 de le transformer en « centre régional d’information et de recherches », il a fermé en 1967[320]. Plusieurs autres centres régionaux d’éducation en Afrique connaissent aussi des problèmes, comme l’observe Mary Smieton[321] ; seule une minorité d’entre eux fonctionnent bien, comme celui d’Ibadan (Nigeria)[322].
L’aide éducative donnée par l’Unesco aux pays en voie de développement a pris une ampleur particulière en Algérie ; ce pays, à son indépendance en 1962, a en effet un besoin énorme en enseignants, pour combler le vide laissé par les nombreux enseignants français partis à l’annonce de l’indépendance ; il s’adresse à cet effet à l’Unesco. Maheu, qui se rend lui-même à Alger, organise en hâte un programme de recrutement et d’envoi de professeurs du secondaire en Algérie[323]. Cependant, Lengrand, lors de sa mission en Algérie à l’automne 1963, observe que les résultats sont moins positifs que prévu ; il déplore l’absence d’organe central capable de fournir des données précises, et observe que la notion d’éducation des adultes n’a « encore pénétré que très insuffisamment et de manière sporadique les milieux responsables en Algérie de l’éducation populaire », et que ces milieux y sont souvent hostiles ; il constate que l’essai de campagne d’alphabétisation des adultes tenté par le gouvernement algérien à l’été 1963 a été décevant, et que cette action a été « en grande partie improvisée, lancée sans préparation et surtout mal située »[324]. La coopération entre l’Unesco et l’Algérie en matière d’éducation s’intensifie dans les années qui suivent ; en 1964 le gouvernement algérien, qui décide de consacrer près de 25% du budget de l’État à l’éducation, envisage conjointement avec l’Unesco de créer un fonds de lutte contre l’analphabétisme dans les pays arabes, au moyen de contributions bénévoles prélevées sur les revenus de la mise en valeur des ressources du pétrôle. Un comité international d’experts sur l’alphabétisation se réunit à ce sujet à l’Unesco en avril 1964[325]. Ce fonds ne sera finalement pas créé. Cependant, l’action éducative de l’Unesco en Algérie se poursuit intensément dans les années qui suivent[326].
On observe au fil des années 1960 plusieurs évolutions. D’une part, l’Unesco, après avoir d’abord mis l’accent sur l’enseignement primaire (notamment avec le projet majeur d’Amérique latine, et la création d’écoles normales d’instituteurs en Afrique), s’intéresse ensuite également à l’enseignement secondaire et supérieur ; entre 1965 et 1970, la plupart des pays africains se dotent d’un enseignement supérieur avec l’aide de l’Unesco[327]. D’autre part, l’Unesco évolue d’une préoccupation uniquement tournée vers l’alphabétisation à une préoccupation tournée vers la post-alphabétisation : au cours des années 1960, elle se consacre à encourager et à superviser la production de matériel de lecture (livres, journaux) destiné aux nouveaux alphabètes ; il s’agit d’éviter que ceux-ci n’oublient leurs connaissances et ne retombent dans l’analphabétisme, et de leur faire acquérir grâce à des textes facilement lisibles des compétences pratiques utiles à leur vie quotidienne et correspondant à leurs goûts[328]. Ainsi, en 1974, l’Unesco mène un projet de post-alphabétisation au Rwanda, avec notamment le journal Invaho, journal rural destiné aux nouveaux alphabètes[329]. Enfin, l’Unesco évolue d’une priorité quantitative à une priorité qualitative, c’est-à-dire de la préoccupation d’accroître les effectifs scolaires à celle d’améliorer la qualité du système éducatif[330].
A la fin de la période, malgré les progrès réalisés en matière de scolarisation dans les pays en voie de développement, l’heure est à la désillusion par rapport aux grands espoirs formulés au début des années 1960. C’est ce que reconnaît Maheu en 1973, soulignant les problèmes de la déperdition scolaire et de l’inadaptation des programmes[331]. De l’avis de la plupart des auteurs, dans le domaine de l’alphabétisation, le bilan de l’action de l’Unesco est nettement décevant[332], malgré l’ampleur des études, réflexions, projets, que l’Unesco y a consacrés[333]. L’accroissement inexorable du taux mondial d’analphabètes apparaît comme un constat d’échec pour l’Unesco[334].

Le projet majeur pour l’extension de l’éducation primaire en Amérique latine (1957-66).
Ce projet reste l’une des plus importantes actions de terrain menées par l’Unesco en faveur de l’éducation. Il a des antécédents dans les réflexions menées par l’OEA et l’Unesco au début des années 1950[335]. Ses objectifs sont, lors de son lancement, de stimuler la planification systématique de l’enseignement dans les pays d’Amérique latine, le développement de l’enseignement primaire, la révision des plans et des programmes d’études primaires, d’améliorer la formation et la condition sociale et économique des maîtres, et de former pour chaque pays d’Amérique latine des spécialistes qualifiés en matière d’éducation[336].
La mise en œuvre de ce projet se traduit par le fonctionnement d’institutions associées d’enseignement primaire, de cinq écoles normales associées, de deux universités associées, et d’institutions associées. Les cinq écoles normales sélectionnées par l’Unesco comme « écoles normales associées » sont choisies dans les pays et les régions qui connaissent le plus de difficultés : Pamplone (Colombie) ; San Pablo del Lago (Equateur) sont les deux premières ; puis s’ajoutent en 1960 celles de Tegucigalpa (Honduras), et Jinotepe et San Marcos (Nicaragua)[337]. Le Guatemala, Haïti, le Paraguay, le Pérou, la République dominicaine et l’Uruguay proposent également en 1959 la création d’écoles normales associées sur leur sol, mais cela ne se réalise pas[338]. Les écoles associées bénéficient de l’aide d’experts de l’Unesco. José Blat Gimeno évoque le très bon travail accompli dans les deux écoles normales associées du Nicaragua par les experts Alejandro Covarrubias (Chilien) et Ligdano Chavez (Equatorien). Il estime que l’école normale associée de San Pablo del Lago (Equateur) a effectué un travail « excellent » d’assistance sociale à la communauté environnante, les Indiens Mingas, grâce notamment à l’expert de l’Unesco, l’Espagnol Julián Juez[339]. Cependant, en général, la réussite des écoles associées est limitée à cause du trop faible nombre d’experts qui y sont envoyés, de leur manque de qualification, et de la courte durée de leur séjour[340], ainsi qu’à cause de la lenteur des gouvernements à fournir les financements prévus[341]. Par exemple, à l’école normale rurale associée de Pamplona (Colombie), l’Unesco s’efforce d’améliorer la bibliothèque[342], et élabore des cours expérimentaux, pour améliorer la formation des maîtres des écoles rurales et l’orienter vers le développement communautaire[343].
Les deux universités associées de Sao Paulo (Brésil) et de Santiago du Chili, quant à elles, s’occupent de la formation des leaders et des spécialistes de l’éducation, de la formation des professeurs, de la planification et de l’administration de l’éducation, et de la mise en place de programmes et de techniques. Des éducateurs renommés enseignent dans ces universités associées[344]. En 1960, l’Unesco estime que leur fonctionnement est satisfaisant ; Diez Hochleitner écrit à Jean Guiton : « tous les rapports que nous avons sur le développement des universités associées sont favorables »[345]. Selon Blat Gimeno, l’action des universités associées aurait été un grand succès, et les étudiants qui y ont été formés auraient ensuite été intégrés dans le personnel des ministères de l’éducation nationale de leurs États[346]. Cependant, l’analyse des correspondances confidentielles révèle que d’importants problèmes d’organisation, de fonctionnement et de relations humaines se sont posés dans ces universités associées, notamment à celle de Sao Paulo, problèmes liés en partie à des circonstances politiques et économiques[347].
L’Unesco se lie avec plusieurs entreprises individuelles d’éducation primaire, souvent novatrices, qui étaient jusqu’alors menées de manière sporadique et fragmentaire, et s’efforce de les lier entre elles pour leur donner plus de force et de cohérence : ce sont les institutions associées[348]. Cependant, leurs résultats ont été aléatoires et souvent décevants, à cause de problèmes variés (politiques, administratifs, conceptuels, logistiques, etc.). Ainsi l’expérience pionnière de l’école rurale de La Mina, en Uruguay, dirigée par Miguel Soler Roca, est devenue institution associée au projet majeur à partir de 1958, à la suite de la visite d’Adiseshiah, qui en est « très agréablement impressionné », et qui considère cette institution comme un modèle d’école rurale. Soler Roca, fort de ce statut d’institution associée, entreprend alors un projet de création d’un système d’écoles sur ce modèle ; il évoque la réussite du projet : « nous avons reçu à La Mina des élèves de l’Institut Normal Rural, des membres de plusieurs missions socio-pédagogiques, de l’Institut interaméricain de sciences agricoles en Uruguay et des participants de cours de perfectionnement de maîtres ruraux soutenus par l’Unesco, notamment en Argentine. Bref, nos relations internes et externes se sont enrichies considérablement ». Toutefois, cette réussite est de courte durée : l’entreprise est rapidement stoppée par le pouvoir[349]. De même, l’institution associée « Sudene », dans le nordeste brésilien, suscite le vif enthousisme de l’expert itinérant Covarrubias, mais il constate l’existence d’importants obstacles empêchant son efficacité, dûs notamment à des divergences conceptuelles entre l’action menée par le Sudene et celle menée par une autre institution[350].
Ce projet majeur est intéressant en particulier par les évolutions qu’il a connues au fil de sa réalisation[351]. Il tend à se concentrer de plus en plus sur des populations rurales, misérables, touchées par l’exode rural massif[352]. Il connaît aussi un virage vers le développement communautaire[353], et au fil des années une inclusion de l’éducation des adultes[354], même si cette orientation ne fait pas l’unanimité[355]. Ce projet est également représentatif d’une évolution de la priorité à l’éducation primaire vers la volonté de prendre en compte aussi l’éducation secondaire et même supérieure[356] ; l’Unesco, prenant de plus en plus conscience de l’importance de l’enseignement secondaire, envisage le lancement d’un projet majeur pour l’éducation secondaire en Amérique latine, pour faire suite à celui-ci[357]. Le projet a aussi connu une évolution vers la préoccupation pour l’enseignement technique et professionnel[358]. Il est en outre révélateur d’une évolution de la préoccupation de l’Unesco de l’aspect quantitatif vers l’aspect qualitatif[359]. La modification officielle du titre du projet majeur en 1960, de « projet majeur relatif à l’extension de l’enseignement primaire en Amérique latine » à « projet majeur relatif à l’extension et à l’amélioration de l’enseignement primaire en Amérique latine », est révélatrice à cet égard[360]. L’insistance sur l’impératif qualitatif est nette à partir de 1960 ; elle se traduit notamment par un souci d’améliorer la formation des maîtres[361]. Ce projet est également représentatif d’une préoccupation croissante pour la planification ; au cours de son déroulement, la plupart des États engagent ou perfectionnent, avec l’aide de l’Unesco, des plans généraux à long terme[362]. En 1960, plusieurs États (Argentine, Cuba, Colombie, Equateur, Honduras, Mexique, Nicaragua, Pérou, Salvador, Venezuela) organisent des bureaux de planification de l’enseignement ; et d’autres (Bolovie, Chili, Panama, Cuba, Honduras, Nicaragua, Venezuela) sollicitent l’aide d’experts de l’Unesco pour la planification de l’enseignement [363]. Malgré la réticence des États-Unis à l’égard de la planification, principe qui évoque à leurs yeux le communisme, cette tendance se poursuit[364]. L’évaluation du projet majeur (1966) conclut que celui-ci a réussi à convaincre les États de la nécessité de « procéder à la planification intégrale de l’éducation »[365]. Cependant ce projet n’a pas réussi à donner lieu à des réalisations aussi importantes que ce que l’Unesco espérait en matière de planification[366], à cause notamment du manque d’objectif clair[367], et de la rivalité entre l’Unesco et l’Institut latino-américain pour la planification économique et sociale[368]. Malgré des obstacles de tous ordres qui ont causé des retards importants[369], ce projet a cependant permis un net accroissement de la scolarisation primaire et de la formation des instituteurs en Amérique latine. Il a suscité une volonté exprimée dès 1959 de lancer des projets majeurs équivalents en Asie et en Afrique ; cela ne s’est finalement pas fait[370].
Ainsi, l’effort de l’Unesco pour diffuser l’éducation dans les masses a été très important et multiforme. L’Unesco a fait des efforts pour adapter son action au public visé (populations victimes de la guerre, réfugiés, peuples du Tiers Monde, etc.) et aux conditions dans lesquelles il se trouve, ainsi que pour mettre au point et pour appliquer des méthodes originales et novatrices. L’Unesco a œuvré à une plus grande diffusion de l’éducation dans le monde, et en particulier dans le Tiers Monde. Il convient à présent de se pencher en particulier sur ses efforts pour favoriser la diffusion de la culture et de l’éducation par les mass media et les innovations technologiques.

La diffusion de la science dans les masses.
« Au milieu du XXe siècle, nul ne devrait ignorer la science », affirme l’Unesco, puisque « la science est devenue le moteur de notre société ». L’Unesco estime que le « fossé profond entre l’homme de science dans sa spécialité et le grand public » constitue une source de « dangers » pour la civilisation[371]. Elle s’efforce donc dès ses premières années de populariser l’intérêt et le goût pour les sciences dans les masses ; « faire connaître au grand public les découvertes scientifiques et lui faire apprécier l’importance pratique de ces découvertes » devient rapidement une de ses priorités[372]. Musées scientifiques, expositions, brochures, émissions de radio et de télévision, films, posters, revues, manifestations culturelles, sont les moyens de promotion utilisés[373].
Un moyen original pour faire cette promotion est l’attribution du prix Kalinga. Fondé en 1950 par l’industriel indien Bijayananda Patnaik, convaincu de l’importance de disséminer les connaissances scientifiques dans les masses les plus larges possibles[374], il est attribué chaque année à partir de 1952 par l’Unesco, pour récompenser des scientifiques ayant contribué à la vulgarisation scientifique[375]. L’institution de ce prix vise à encourager les scientifiques à se préoccuper davantage de vulgariser leur savoir. Cependant, ce but ne semble pas avoir été atteint, le prix Kalinga n’ayant pas réussi à acquérir de notoriété.
Un des principaux vecteurs utilisés par l’Unesco pour diffuser la science auprès du grand public est la revue trimestrielle Impact : science et société, publiée à partir de 1950[376]. Comme son nom anglais l’indique (Impact of Science on Society), elle vise à sensibiliser le grand public non pas tant à la science fondamentale qu’aux implications des nouvelles connaissances scientifiques sur la société. Cependant, elle ne semble pas avoir atteint son objectif de toucher un vaste public, comme l’observe la délégation américaine et comme le reconnaissent les directeurs généraux successifs[377]. Son existence ne fait d’ailleurs pas l’unanimité au sein de l’Unesco. Ainsi, durant son mandat, Evans s’est efforcé comme il le dit de « se débarrasser » de cette revue, qui, selon lui, « était coûteuse en personnel et coûteuse en impression, et lue par très peu de gens »[378]. Des efforts sont faits à partir de la fin des années 1960 et du début des années 1970 pour la rendre plus attractive pour le grand public, notamment en rendant sa présentation visuelle plus séduisante[379], et en suscitant la publication dans ses colonnes d’articles d’intellectuels et de personnalités de renom comme Pierre Emmanuel ou le peintre Juan Miro[380]. Cependant, les résultats semblent être restés décevants[381].
Par ailleurs, le projet de l’institut international de l’hylée amazonienne (IIHA), lancé en 1947, vise à apporter la culture et la science dans une région du monde sous-développée, celle de la forêt amazonienne. Ainsi, pour Corner et Needham, ce projet permettrait d’« apporter la lumière de la science dans les zones sombres » du monde[382] ; Corner espère en 1948 que l’IIHA va « installer ce germe de vie intellectuelle qui va se répandre comme du levain à travers toute la région » et permettre à la population de « maîtriser son avenir », et peut-être même aboutir à la création d’une « nation amazonienne »[383]. Cependant c’est un échec, l’institut ne voit pas le jour.
L’Unesco s’efforce de développer l’enseignement des sciences dans les masses. Cette préoccupation est présente dès les années 1950[384], mais se développe surtout dans les années 1960, sous l’impulsion d’Albert Baez (père de la chanteuse Joan Baez), « scientifique américain dynamique, débordant d’idées neuves » selon Prévost[385]. Contrairement à Adriano Buzzati-Traverso (frère de l’écrivain Dino Buzzati) qui défend une conception élitiste de l’action scientifique de l’Unesco, qu’il souhaite orientée vers la recherche fondamentale, Baez souhaite que le département des sciences se consacre prioritairement à diffuser la science dans les masses, au moyen des « nouvelles techniques » d’enseignement scientifique[386]. L’affirmation de cette tendance est concrétisée par la diffusion massive à partir de 1957 d’un Manuel de l’Unesco sur l’enseignement des sciences[387] et par la mise en place en 1961 d’une « division de l’enseignemnt des sciences », dirigée justement par Baez. Destiné aux enseignants des pays pauvres, qui ne peuvent pas, par manque de devises, importer du matériel d’enseignement scientifique, ce manuel est traduit en de nombreuses langues, et devient rapidement un succès éditorial, étant diffusé à plus d’un million d’exemplaires[388]. Selon Prévost, ce succès serait dû au fait que, « au lieu de s’en tenir aux exposés et aux méthodes traditionnels, l’ouvrage était une mine d’idées et de recettes qui permettaient de réaliser des expériences scientifiques au moyen des bricolages les plus simples, et de produits que l’on pouvait se procurer partout »[389].
En 1964, Baez préconise l’organisation par l’Unesco d’une « année internationale de l’enseignement des sciences » sur le modèle de l’année géophysique internationale, conçue comme « une attaque mondiale massive contre les problèmes de l’enseignement des sciences dans les pays en voie de développement au moyen de l’usage de nouvelles approches, méthodes et techniques ». Prenant la mesure des « deux explosions » en cours, celle du savoir scientifique et celle de la population mondiale, ce projet affirme la nécessité d’une « révolution dans l’enseignement des sciences », et préconise la mise en place de projets pilotes d’enseignement des sciences, et la traduction massive de livres, films, et outils scientifiques provenant de pays développés, et leur diffusion dans les pays en voie de développement ; ce projet insiste aussi sur la nécessité de stimuler les scientifiques et enseignants des pays en voie de développement, et de les associer à l’invention de méthodes d’enseignement des sciences adaptées spécifiquement aux populations concernées[390]. Cependant, les États-Unis y étant opposés, ce projet ne voit pas le jour. De même, le projet de Baez d’établir aux États-Unis, sous l’égide de l’Unesco, un « centre international d’enseignement des sciences », ne réussit pas à trouver assez de soutiens pour être réalisé[391].
Néanmoins, Baez réussit à lancer en 1964, au Brésil, à Sao Paulo, un « projet pilote sur les nouvelles méthodes et techniques d’enseignement de la physique en Amérique latine »[392], qui donne lieu à l’expérimentation de méthodes d’enseignement modernes et à l’élaboration de nouvelles méthodes d’enseignement adaptées spécifiquement à la région (livres, films, programmes de télévision). C’est le premier d’une série de projets pilotes régionaux organisés dans la seconde moitié des années 1960 sous la houlette d’Albert Baez : projet pilote d’enseignement de la chimie en Asie (1965), projet pilote d’enseignement de la biologie en Afrique (1967), projet pilote d’enseignement des mathématiques dans les États arabes (1969). Ils sont conçus dans l’esprit d’impliquer les scientifiques de la région, et de ne pas se contenter de transférer des connaissances des pays développés vers les pays en voie de développement[393]. Ces projets sont jugés efficaces par Harold Foecke[394].
Dans le même esprit, et pour compléter ces projets pilotes qui s’inscrivent à un niveau d’enseignement secondaire, un système de bourses et de cours post-universitaires en sciences fondamentales destinés aux pays en voie de développement est mis en place sous l’impulsion de Victor Kovda ; ils constituent un succès selon Daniel Behrman[395]. Les années 1960 voient aussi la réalisation d’un grand nombre de publications sur l’enseignement des sciences, portant souvent spécifiquement sur les pays en voie de développement, et étant souvent publiées dans de nombreuses langues du Tiers Monde[396].
En 1968, l’Américain Harold Foecke succède à Baez à la tête de la division de l’enseignement des sciences. L’apport de Foecke est de mettre l’accent sur la dimension technologique. De formation d’ingénieur, il est en effet davantage attaché à la technologie qu’à la science fondamentale. Il rajoute le terme « technologie » à l’intitulé de la division de l’enseignement des sciences. Avec Foecke, l’action scientifique de l’Unesco fait un pas de plus dans le sens de la science appliquée et s’éloigne de la science fondamentale. L’insistance mise, sous son impulsion, sur l’intégration de la technologie à l’éducation est alors quelque chose de novateur. Afin de stimuler cette intégration, l’Unesco crée l’Organisation mondiale pour l’intégration de la technologie dans l’éducation. Cette orientation, si elle recueille l’adhésion de plusieurs États européens, est en revanche peu appréciée par les États-Unis[397].
Ainsi, à partir de 1960, l’Unesco a déployé des efforts de grande envergure pour accroître l’enseignement des sciences dans les masses des pays en voie de développement. Mais en réalité cet effort a pour but davantage le développement économique des peuples concernés que réellement leur épanouissement intellectuel.
L’Unesco se donne aussi pour tâche, dès les années 1950, de faire prendre conscience aux masses des enjeux, possibilités et dangers présentés par l’énergie atomique et nucléaire. À la « conférence internationale sur les usages pacifiques de l’énergie atomique » en août 1955, Evans souligne l’importance primordiale selon lui que l’Unesco fasse connaître au grand public les enjeux de l’énergie atomique. La même année, l’Unesco publie L’énergie nucléaire et ses utilisations pacifiques, publication pédagogique expliquant au grand public, dans un langage simple et vulgarisé, la nature de l’énergie nucléaire et ses possibilités d’utilisation pacifique. L’Unesco s’efforce de le diffuser largement[398]. Les radio-isotopes au service de l’homme (1958) et Les usages pacifiques de l’énergie nucléaire (1967) visent à apaiser les craintes du grand public à l’égard de la radio-activité et expliquent au grand public les services qu’elle peut rendre : detection de tumeurs, etude d’insecticides, contrôle des métaux, recherches pétrôlières, investigations océanographiques, chronique des temps préhistoriques…[399]. Des articles dans le Courrier de l’Unesco, dans Impact et dans Unesco Features, des émissions de radio (comme une série d’émissions sur les usages pacifiques de l’énergie atomique, par Ritchie Calder, diffusées à la BBC), et des journées d’études, contribuent à cet effort[400]. Au début des années 1960, sous l’impulsion de Victor Kovda, directeur du secteur des sciences, l’Unesco se lance également dans la prévention des problèmes de santé publique, notamment sur le cancer et sur la gérontologie[401]. Cependant il est notable d’observer que les thèmes choisis ne concernent pas tant les pays en voie de développement que les pays developpés. La promotion des applications pratiques des sciences s’inscrit dans le contexte historique et économique ; ainsi, dans le contexte de la crise économique de 1974, cette année là le Courrier de l’Unesco consacre un numéro à l’énergie solaire[402].
Que conclure sur la réelle pénétration de l’action scientifique de l’Unesco dans les masses ? Il est difficile d’aboutir à une conclusion tranchée ; la diffusion des publications scientifiques de l’Unesco semble avoir été déficiente ; en revanche les cours scientifiques organisés dans les pays en voie de développement semblent avoir eu un impact important[403]. Il convient d’analyser à présent les efforts menés pour diffuser la culture dans les masses.

La diffusion de la culture dans les masses.
En 1946, Benton s’enthousiasme pour la perspective que l’Unesco se charge « d’informer presque chaque personne du monde de tous les événements du monde et d’enseigner l’histoire de chaque peuple à tous les autres peuples »[404]. L’Unesco s’efforce de diffuser la culture dans les masses. Elle y œuvre par une action d’encouragement aux musées et aux expositions, de diffusion de publications culturelles dans les masses, et par diverses manifestations culturelles.
Tout au long de la période, l’Unesco encourage les musées à mener une action éducative et culturelle auprès des masses[405], et organise et subventionne de nombreuses expositions pour populariser la culture auprès des masses, qui semblent souvent recueillir un réel succès[406]. C’est le cas notamment de l’exposition sur le Mexique (Paris 1952) qui selon Torres Bodet aurait été « un triomphe splendide »[407], et des expositions itinérantes de l’Unesco aux États-Unis dans les années 1960, qui seraient « visitées par des milliers d’Américains »[408] ; d’autres attirent peu de public, comme celle de dessins de Léonard de Vinci et celle de retables japonais organisées à Bucarest en 1957[409].
Sur la recommandation de l’ICOM, l’Unesco lance en 1956 une « campagne internationale des musées »[410]. Selon l’Unesco, cette campagne suscite « un mouvement d’une grande vitalité », donnant lieu dans certains pays à la constitution de comités régionaux ; l’Unesco conclut au « succès » de cette campagne qui aurait « formé comme une sorte de plébiscite en faveur de la fréquentation des musées »[411]. Cette campagne constitue « le premier essai collectif de mise en œuvre de moyens nouveaux, de caractère expérimental, placés exceptionnellement à la disposition des musées, pour en faciliter l’accès dans la mesure du possible, et pour assurer au public un meilleur accueil »[412]. Cependant, l’Unesco observe en 1958 que la fréquentation des muséees reste toujours insuffisante, et charge donc l’ICOM de mener une enquête auprès des musées des États membres, pour déterminer les mesures les plus efficaces pour favoriser leur fréquentation par les individus de « toutes les classes sociales et particulièrement du monde du travail », afin de répondre à leur « faim spirituelle ». L’Unesco insiste sur la « fonction sociale » du musée, à côté de sa « fonction scientifique et conservatrice »[413].
Dans le domaine des publications culturelles destinées aux masses, l’Unesco publie à partir de 1952 des catalogues de reproductions en couleurs de peintures[414] ; en 1954, elle lance la collection Unesco de l’art mondial, « Le grand art en livres de poche » ; en 1972, elle organise une importante diffusion de publications culturelles dans les divers États membres en collaboration avec les commissions nationales, à l’occasion de l’ « année internationale du livre »[415].
L’Unesco organise et encourage aussi des manifestations culturelles à l’intention des masses, au niveau local. Ainsi par exemple, en 1955-56, sur l’impulsion de l’Unesco, la commission nationale française mène une « expérience de diffusion artistique » à Limoges[416]. L’Unesco s’efforce de contribuer à la connaissance et à la pratique des arts dans les masses. En juillet 1951, elle organise à Bristol un stage d’études sur le thème « les arts plastiques dans l’enseignement général »[417]. Il reçoit des interventions originales et innovantes pour l’époque, comme celle sur l’importance de l’enseignement du dessin pour l’équilibre de l’enfant, qui se fonde sur l’expérience de la Suède[418]. En 1955, l’Unesco organise une conférence internationale consacrée au rôle et à la place de la musique dans l’éducation[419]. À partir de 1958, elle subventionne une revue consacrée à l’éducation artistique[420]. En 1960, elle organise un stage sur le rôle des musées dans l’éducation[421], et un stage sur l’enseignement des arts et des arts artisanaux[422]. Dans les années suivantes, l’Unesco poursuit une intense promotion de l’éducation artistique auprès du grand public (musique, théâtre, peinture,…)[423]. À partir de 1960, elle s’intéresse de plus en plus à la question de l’utilisation culturelle du temps libre, du loisir, et à des formes d’art populaires, de masse[424]. L’Unesco donne la parole notamment aux réflexions de Joffre Dumazedier[425] et de Paul Lengrand[426]. En fait, la plupart des efforts faits en vue de diffuser la culture dans les masses semblent avoir eu peu d’échos dans le grand public ; ainsi, selon Georges Fradier, les manifestations culturelles réalisées dans le cadre du projet Orient-Occident auraient plutôt contribué à lasser le grand public, à lui donner « un ennui satisfait »[427]. En outre, ce projet a donné lieu dans sa réalisation à un conflit entre deux orientations, recherche ou vulgarisation[428]. Pour l’Histoire de l’Humanité, il avait été envisagé de réaliser plusieurs ouvrages de différents niveaux, chacun visant un public particulier, mais cela n’a finalement pas été fait[429].

La promotion de la lecture, notamment par les bibliothèques.
La préoccupation pour les bibliothèques est une préoccupation ancienne de l’Unesco, et elle concerne tout d’abord les pays développés[430]. À partir de 1950, l’organisation lance une série de manuels à l’usage des bibliothèques publiques, et une enquête sur la formation professionnelle des bibliothécaires et des documentalistes[431]. Les conclusions de cette enquête soulignent l’insuffisance, qualitative et quantitative, de la formation professionnelle des bibliothécaires et des documentalistes, même dans les pays les plus développés, et préconisent une normalisation à grande échelle du catalogage des livres[432].
L’intérêt de l’Unesco pour les bibliothèques s’étend rapidement aux pays en voie de développement[433]. En 1951, l’Unesco et l’OEA organisent une conférence sur le développement des services des bibliothèques publiques en Amérique latine, et recommande la mise en place d’un code latino-américain de catalogage, et la création de centres bibliographiques nationaux et régionaux[434]. En 1953, l’Unesco organise au Nigeria un « stage d’études sur le développement des bibliothèques publiques en Afrique », qui aboutit à l’adoption du « Manifeste de l’Unesco sur les bibliothèques publiques », à la création d’une nouvelle association de bibliothécaires, « l’Association des bibliothécaires d’Afrique occidentale », au lancement d’une enquête sur les bibliothèques publiques africaines, et à la recommandation que l’Unesco crée en Afrique une bibliothèque pilote et un centre de formation professionnelle de bibliothécaires[435]. Cette dernière recommandation ne sera cependant pas suivie d’effet, et c’est plutôt en Inde, à New Delhi, que l’Unesco mènera un important projet de bibliothèque publique pilote. En 1959, l’Unesco organise un stage d’études sur le développement des bibliothèques dans les États de langue arabe[436]. Les réflexions menées se nourrissent avec enthousiasme des nouvelles perspectives, « révolutionnaires », de catalogage offertes par les progrès technologiques[437].

Un résultat décevant à New Delhi.
A partir de la fin 1950, l’Unesco travaille à l’expérience-témoin de la bibliothèque publique de New-Delhi[438]. Cette bibliothèque modèle, créée sur l’initiative du gouvenement de l’Inde avec le concours de l’Unesco, vise à contribuer à la lutte contre l’analphabétisme et à l’épanouissement intellectuel des habitants[439]. Conformément aux principes formulés par l’Unesco, son accès est gratuit, l’accès aux rayons est libre, et la priorité est l’utilisation des livres par les lecteurs, non leur conservation[440]. Elle vise à lutter contre le problème de la rareté des livres en Inde, de leur manque de variété, et notamment du manque de livres pour enfants et pour nouveaux alphabètes, et contre le problème de l’alphabet et des diverses langues locales[441]. L’Unesco décide donc de créer des livres pour les nouveaux alphabètes[442].
La bibliothèque est inaugurée en octobre 1951 en grande pompe, en présence notamment du premier ministre Nehru[443]. Rapidement, elle connaît un très grand succès de fréquentation[444]. En fait, elle attire une grande proportion d’enfants et d’étudiants. Elle sert notamment à combler en partie le grave manque de manuels scolaires et universitaires, ce qui n’était pas son but originel. Finalement, le bilan est en demi-teintes, puisqu’elle n’a pas joué son rôle de bibliothèque pilote, expérimentale, et qu’elle a a échoué à attirer comme cela était son but les classes pauvres et les nouveaux alphabètes, malgré l’élaboration et la mise à disposition d’ouvrages pour nouveaux alphabètes et la mise en place d’un bibliobus pour aller à la rencontre de ces classes pauvres ; au contraire, la bibliothèque a attiré les personnes les plus instruites, échouant ainsi dans sa volonté de démocratiser la culture. La sous-représentation, dans le public de la bibliothèque, des femmes, des nouveaux alphabètes, et des personnes âgées, constitue un échec par rapport au but initial, de même que l’abandon des méthodes expérimentales initialement préconisées[445]. En fait, « rien ne la distingue de n’importe quelle autre bibliothèque indienne », déplore en 1954 un expert de l’Unesco, regrettant que l’organisation et la disposition interne, initialement si minutieusement étudiées et répondant à des principes modernes, rationnels, aient été complètement bouleversées. Certes, observe-t-il, au niveau des statistiques de fréquentation, la bibliothèque constitue un succès, mais il se demande « s’il était nécessaire de prouver par des chiffres que les habitants de Delhi feraient plein usage d’une bibliotheque de prêt gratuite si on leur en fournit une ». « A mon avis cette bibliothèque ne peut plus se prétendre un « projet pilote » et je doute que des projets postérieurs puissent bénéficier beaucoup de ce qui y est fait », conclut-il désabusé ; il se dit « déçu » et juge le résultat « déprimant »[446].

Un résultat plus encourageant à Medellin.
Après la bibliothèque de Delhi, l’Unesco décide de créer une bibliothèque analogue en Amérique latine, conjointement avec le gouvernement colombien. Elle choisit Medellin en Colombie, ville ayant un pourcentage élevé d’illettrés, notamment parmi la population ouvrière. La bibliothèque vise à « répondre aux besoins culturels d’une masse de travailleurs récemment immigrés » et misérables. Son inauguration, en octobre 1954, est un événement officiel et très médiatisé, en présence notamment du ministre de l’éducation nationale, des autorités locales, du directeur général et du président du conseil exécutif de l’Unesco[447].
Pour éviter de reproduire le relatif échec de la bibliothèque de Delhi, une campagne de promotion est menée aupres du grand public de la ville, et spécifiquement auprès des masses ouvrières, qui constituent le public-cible de cette bibliothèque : cinéma, presse, radio, affiches, apposées notamment dans les quartiers ouvriers, à proximité des usines et dans les autobus conduisant les ouvriers aux usines, distribution de prospectus aux sièges des syndicats et dans les centres de travailleurs ; le personnel de la bibliothèque se rend même dans les usines, et, pendant les pauses, répond aux questions des travailleurs et leur distribue des bulletins d’inscription pour la bibliothèque. Un effort de promotion est aussi mené auprès des enfants des classes ouvrières, le personnel de la bibliothèque se rendant dans les écoles publiques des quartiers défavorisés[448]. Sous l’effet de cette intense campagne de publicité en direction des masses ouvrières, la bibliotheque connaît une grande affluence d’ouvriers, et son public est très majoritairement composé de personnes de niveau socio-culturel très bas, qui n’avaient pas l’habitude de fréquenter des bibliothèques, ainsi que l’observent non seulement l’Unesco et le directeur de la bibliothèque, mais aussi l’ambassade américaine en Colombie. La bibliothèque réussit non seulement à capter mais aussi à retenir l’intérêt des ouvriers pauvres, en organisant notamment des activités culturelles dynamiques et attractives, qui répondent à un vrai besoin de la population, et qui recueillent du succès (expostions, concerts, conférences, projections de films, groupes de discussion, théâtre). De plus, des annexes sont créées dans les faubourgs ouvriers les plus pauvres, et des bibliobus sont mis en place pour atteindre les quartiers les plus éloignés de la ville. Cette bibliothèque semble donc avoir mieux réussi que celle de Delhi à attirer un public culturellement très défavorisé, ainsi qu’à développer des activités expérimentales, novatrices ; ainsi, sa section enfantine développe de nombreux jeux qui incitent les enfants à s’intéresser aux livres, ainsi que des activités telles que chorale et théâtre, et diffuse un programme spécial pour enfants à la radio[449].

La promotion de la lecture dans le grand public.
A partir des années 1960, l’Unesco se consacre à la promotion du livre et de la lecture dans le grand public, en particulier dans les pays en voie de développement. L’écrivain Robert Escarpit contribue activement à cette action, par ses missions dans les pays en voie de développement, notamment en Amérique latine, et par ses publications sur le sujet[450]. Spécialiste de l’Amérique latine, il joue notamment un rôle majeur dans la création en 1969 du « centre de diffusion du livre en Amérique latine »[451]. En 1972, l’Unesco organise l’« Année internationale du livre », ambitieuse manifestation culturelle à destination du grand public, qui se fonde sur la « Charte du livre », approuvée en octobre 1971[452], et donne lieu à des congrès, des films, des expositions de livres[453]. Elle suscite des réflexions sur les moyens pour le livre de survivre à une époque où les moyens audio-visuels occupent une place de plus en plus importante, et sur les possibilités de lutter contre l’inégalité d’accès aux livres entre pays développés et Tiers Monde. Elle donne lieu à des manifestations culturelles dynamiques, à la fois dans les pays développés comme la France (avec la participation des clubs Unesco) [454] et les États-Unis (où elle s’articule avec la « semaine du livre » lancée par Nixon en avril 1972[455]), et dans le Tiers Monde.
Ainsi, l’Unesco mène d’importants efforts pour diffuser la culture dans les masses. Comme le montrent les exemples précédemment exposés, ces efforts obtiennent des résultats inégaux, mais en plusieurs cas positifs. C’est dans le domaine de la diffusion de l’éducation dans les masses que l’Unesco a particulièrement concentré ses efforts.




Les mass media et les innovations technologiques au service de la culture.
Dès sa création, l’Unesco a tendu à mettre à profit pour son objectif les innovations technologiques et les moyens de communication de masse. Dès 1946 est créé en son sein un « secteur de l’information ». Il est dirigé durant ses deux premières années par le Britannique John Grierson, pionnier du film documentaire. En 1949, il s’agrandit et devient « département de l’information »[456]. Cet élargissement montre la place croissante tenue par les médias de masse dans l’action de l’Unesco. D’ailleurs, en 1947, l’Unesco accorde la plus grosse part de son budget à la rubrique de l’information des masses[457]. Cependant, l’Unesco hésite longtemps sur le sens et la portée de son rôle dans le domaine des communications de masse, rôle qui apparaît vague et imparfaitement élaboré[458]. Les communications de masse ont occupé en fait une place croissante au fil des années dans le programme de l’Unesco[459]. Cette action concerne la presse, la radio, la télévision, les satellites, et les ordinateurs.
Dans le domaine de la presse, l’Unesco fournit dès ses premières années une aide d’urgence à la Chine, à la France et à la Hollande (pays sinistrés par la guerre) en papier de presse, pour encourager la reprise du système de l’information. Elle envisage aussi dans ces années de créer un « institut international de la presse et de l’information »[460]. La conférence générale de 1950 prévoit la convocation d’une conférence afin de mettre en place cet institut, conçu comme indépendant de l’Unesco et financé par des sources non gouvernementales, et consacré à stimuler la formation et la recherche, et à servir de forum de discussion et d’information à destination des journalistes du monde entier[461]. Mais ce projet échoue. Dans les années 1950, l’Unesco poursuit des études sur les problèmes de la presse (production, circulation, règlementation des journaux, transmission des messages de presse)[462]. En 1957, l’Unesco contribue à la création du CIESJ (centre de formation de journalistes) de Strasbourg puis d’un centre analogue à Quito en 1959[463]. L’Unesco s’intéresse également dès ses premières années à la radio, notamment avec le projet, avorté, de réseau de radio Unesco, les émissions hebdomadaires de l’Unesco, et des recherches et expériences dans le domaine de la radio éducative[464]. Elle s’intéresse aussi à la télévision, réfléchissant à son rôle dans la diffusion de la culture, à ses dangers et à ses limites, et aux questions juridiques et techniques qui y sont liées ; une enquête mondiale sur la télévision (1954) et des conférences de spécialistes et de producteurs de télévision, des publications, et des expériences de télévision éducative, y contribuent[465]. L’Unesco se livre également à des études sur le cinéma et sur les possibilités qu’il offre de promouvoir la culture dans les masses[466]. En outre, elle se livre à des réflexions et à des études sur les possibilités que les communications spatiales (satellites) offrent à l’éducation et à la diffusion de la culture dans les masses[467].
Dès l’entre-deux-guerres, des réflexions avaient germé sur les possibilités d’utiliser les moyens modernes audio-visuels d’éducation. Ainsi Jean-Richard Bloch avait vu dans le développement des « moyens mécaniques » de démocratisation de la culture (disque, cinéma, télévision, radio) la promesse d’une ère nouvelle où iraient de pair progrès technique et progrès culturel[468]. Sous l’égide de la SDN avait été mis en place un « Institut international du cinématographe éducatif »[469], qui avait suscité des réflexions sur les possibilités d’éducation par le cinéma. Pendant et au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, des cours sont diffusés par radio en Europe[470]. Dès ses premières années, l’Unesco s’intéresse aux potentialités éducatives de la radio, de la télévision, et du cinéma, sous l’influence de plusieurs personnes : l’Américain William Benton ; le Britannique Howard Wilson ; l’Américain John Taylor, directeur général par intérim en 1952, créateur de programmes éducatifs et culturels diffusés par radio, et d’une association de télévision éducative[471] ; Henri Laugier, qui, au milieu des années 1950, membre du conseil exécutif, y plaide avec vigueur pour l’éducation radiophonique[472] ; Joffre Dumazedier[473] et Luther Evans[474] dès les années 1950 ; puis Henri Dieuzeide et Henry Cassirer, spécialistes de radio et de télévision, dans les années 1960[475]. L’Unesco coordonne des réflexions sur l’utilisation des auxiliaires audio-visuels dans l’enseignement[476].
A la fin des années 1940, l’Unesco admire le succès de l’action d’éducation cinématographique menée par le gouvernement britannique dans sa colonie du Nyassaland à l’aide d’un camion cinématographique[477]. En 1948, l’organisation envisage de lancer une expérience d’éducation de base en Amazonie avec des « éducateurs équipés d’appareils modernes de projection, de films, de disques, de récepteurs radio, etc »[478]. Cela n’est finalement pas réalisé. En revanche, en Chine, les deux équipes envoyées par l’Unesco pour mener l’expérience-témoin dans le Sichuan préparent un film fixe visant à inculquer une éducation sanitaire, et l’expérimentent auprès de la population locale. Il est réalisé selon des méthodes novatrices, l’artiste canadien Norman McLaren exécutant des dessins directement sur la pellicule[479]. [annexe 76]
Rapidement, l’Unesco observe que les populations « sous-développées » ne comprennent pas toujours bien les films et dessins animés occidentaux qui leur sont projetés. L’Unesco engage donc des réflexions sur l’utilité des films destinés aux populations « primitives », certains estimant qu’ils sont inutiles car ne pouvant pas être compris, d’autres, comme l’ethno-psychologue africaniste André Ombredane, estimant qu’ils peuvent être très utiles mais qu’il faut les adapter aux populations concernées et leur apprendre à les comprendre[480]. L’Unesco étudie les attitudes et réactions de ces populations aux projections de films éducatifs[481]. Ainsi elle diffuse à des populations de Côte de l’Or des dessins animés humoristiques de Walt Disney visant à inculquer des connaissances sanitaires et, aboutissant à la conclusion décevante que ces populations comprennent mal ces dessins animés et en particulier leur humour, elle réfléchit aux moyens de mieux les adapter aux populations visées[482]. L’idée est notamment émise (mais pas partagée par tous) que pour atteindre leur objectif les films doivent être tournés sur place et mettre en scène ces populations elles-mêmes[483].
A partir des années 1950, l’Unesco s’efforce d’utiliser les médias de masse pour rapprocher des catégories de la population qui n’entrent ordinairement jamais en contact, notamment citadins et campagnards. Ainsi, en France, l’Unesco subventionne l’émission État d’urgence, réalisée par Roger Louis et diffusée à la télévision en 1954. Cette émission, qui s’adresse aux citadins, leur présente les conditions de vie difficiles des habitants d’un petit village de l’Aisne, sans eau courante, avec un seul magasin, et qui se vide peu à peu ; pour essayer d’enrayer l’exode rural et de recréer un cadre de sociabilité, Roger Louis y crée un télé-club. Il commence en aidant les instituteurs à mettre sur pied des « ciné-clubs », puis contribue à la création d’une vingtaine de téléclubs. Roger Louis demande en 1952 l’aide de l’Unesco pour créer des émissions éducatives et des émissions traitant des problèmes de la vie courante des habitants. De cette expérience résultent des publications, et une série de treize émissions de télévision, État d’urgence, réalisées par l’Unesco et la télévision française[484]. Il s’agit d’une expérience de « communication à double sens » : elle vise à faire connaître la société urbaine moderne aux paysans arriérés de l’Aisne, et la situation de cette société paysanne aux téléspectateurs citadins[485]. Elle est novatrice en ce qu’elle vise à utiliser la télévision pour « renforcer la cohésion et la conscience de soi des communautés rurales » et à mettre en place « une base de dialogue avec les autorités »[486]. En effet, la réalisation de ces émissions amène les autorités municipales à mettre en place une action pour développer la région : des travaux sont lancés pour amener l’eau courante dans la vallée[487]. Cette expérience donne également lieu à des études sociologiques de la société rurale concernée, sous la direction de Joffre Dumazedier[488]. La situation de cette population est en effet impressionnante d’arriération : « j’en crus à peine mes yeux quand j’arrivai dans ces villages à moins de 100 km de Paris », témoigne Cassirer, évoquant l’absence d’eau courante et de tout moyen agricole moderne. Cette enquête pionnière a constitué le premier effort pour « prendre une mesure exacte de l’impact de la télévision française sur le monde rural »[489].
Un aspect intéressant de cette expérience est l’intérêt et l’émulation qu’elle a suscités dans deux autres pays, l’Italie et le Japon. Roger Louis est envoyé par l’Unesco en mission en Italie pour explorer les possibilités de création de téléclubs dans les Abruzzes, région connaissant des problèmes comparables à l’Aisne. Il entreprend la réalisation d’une série d’émissions destinées aux téléspectateurs italiens, dépeignant les conditions de vie souvent misérables des habitants des Abruzzes contraints à l’exode rural dans les banlieues urbaines. Ces émissions sont cependant interdites de diffusion par les dirigeants de la RAI : « ces émissions, aux yeux des autorités italiennes, révélaient un degré de pauvreté et de frustration de la population qu’il était dangereux de montrer au public italien », observe Cassirer. Ce n’est que sur sa vive insistance personnelle que ces émissions ont été finalement autorisées de diffusion ; mais cette diffusion est restée très faible[490].
Quant au Japon, un haut fonctionnaire du ministère de l’éducation japonais, M. Arimitsu, est envoyé trois mois au siège de l’Unesco pour étudier auprès de Cassirer l’expérience des téléclubs français ; de retour au Japon, il lance avec l’aide de la commission nationale japonaise une expérience similaire, créant des télé-clubs dans des communautés rurales ; il se heurte initialement à la résistance des paysans traditionnels, mais réussit grâce au soutien des prêtres bouddhistes, favorables à cette expérience susceptible de freiner l’exode rural, qui font du temple du village le centre du télé-club. La création des télé-clubs dans les villages japonais est un grand succès populaire ; ces émissions auraient réinstallé une sociabilité disparue entre les membres de la communauté villageoise ; ce serait même un succès excessif, au point de détourner les habitants de leur travail, et d’obliger les organisateurs à limiter les séances[491]. Les émissions réalisées par Arimitsu traitent des problèmes de la société paysanne japonaise traditionnelle, et notamment de la difficile condition des femmes rurales[492], ainsi que des conditions de vie et de travail déplorables des apprentis ouvriers dans l’industrie japonaise ; Cassirer observe que contrairement aux autorités italiennes, « les autorités japonaises n’eurent pas peur de dévoiler la condition déprimante des jeunes apprentis et leur exploitation » par les patrons, en autorisant la diffusion de ces émissions[493].
Le développement des télé-clubs a donc constitué une initiative originale et intéressante qui a contribué à rapprocher urbains et ruraux et à apporter un soutien aux communautés rurales.
Cassirer, dans ses mémoires, estime que les objectifs énoncés par l’Unesco concernant l’utilisation des mass media pour l’éducation dans les années 1950-60 étaient excessivement optimistes[494]. Dans les années 1950, l’Unesco incite à de nombreuses reprises ses États membres à développer les usages éducatifs et culturels de la télévision[495]. Dans les années 1960, l’intérêt pour la télévision éducative est aussi partagé par le Conseil de l’Europe[496].
A partir des années 1950, l’Unesco nourrit un vif enthousiasme pour les nouvelles possiblités de diffusion massive de l’information et de la culture auprès du grand public du monde entier, permises par les « machines à enseigner », qui apparaissent alors porteuses de potentialités révolutionnaires[497]. C’est l’« enseignement programmé ». Emile Delavenay, chef du service des documents et publications, est personnellement passionné par cette question[498]. À partir de la fin des années 1950, l’« enseignement programmé » est en vogue dans les milieux pédagogiques, sous l’influence des recherches de Pavlov et de Skinner sur le « conditionnement opérant »[499]. L’Unesco s’intéresse alors avec enthousiasme à l’enseignement programmé et aux « machines à enseigner »[500], et envisage en particulier de développer ces méthodes en Afrique[501]. Ainsi, en 1965, un article du Courrier de l’Unesco souligne les « réussites étonnantes » obtenues grâce à l’enseignement programmé : « sans maîtres, sans manuels, sans devoirs à la maison, des élèves du niveau de la 4e ont assimilé le programme d’algèbre de toute une année de troisième en un seul semestre » ; mieux encore, grâce à la machine à enseigner, des enfants de deux ans auraient appris à lire tous seuls[502]. La perspective qu’il sera prochainement possible aux hommes « de s’instruire beaucoup plus rapidement qu’on ne l’avait cru possible autrefois » suscite beaucoup d’espoirs au sein de l’Unesco[503]. Pourtant, peu à peu, les limites de ces outils pédagogiques sont observées par les milieux éducatifs[504]. Cette évolution vers plus de scepticisme se constate aussi à l’Unesco. Ainsi, en 1963, des éducateurs réunis par l’Unesco soulignent qu’il faut se garder d’une « conception quelque peu simpliste » de l’enseignement programmé, agir avec « prudence » dans ce domaine, et soulignent que ce n’est pas « une panacée pédagogique », « un procédé magique grâce auquel il serait possible d’économiser du temps et de l’argent et de diminuer les besoins en personnel enseignant »[505].
L’Unesco soutient vivement (par la fourniture d’experts et de matériel) une expérience pionnière de radio éducative, l’« action culturelle populaire », lancée en 1948 dans un village de Colombie, Sutatenza, par un prêtre, le Père Salcedo, qui met en place un système de cours par radio, « radio Sutatenza », pour toucher les 2000 familles de paysans vivant en habitat dispersé autour du village. Peu à peu, le succès de l’expérience entraîne son extension géographique. Au milieu des années 1950, « radio Sutatenza » diffuse dans un rayon de 1000 kilomètres et suscite le développement d’entreprises analogues dans le pays, comme la création d’une école radiophonique destinée aux ouvriers de l’usine métallurgique de Belencito[506]. Pour Jean Larnaud, cette action aurait été « une grande réussite et un travail pionnier »[507]. Selon l’Unesco, en 1956, Radio Sutatenza compterait 200 000 élèves, et en 1970, ce réseau s’étendrait sur 160 000 postes récepteurs, et couvrirait toute la Colombie[508]. L’Unesco poursuit au fil des années une importante réflexion sur les expériences et les techniques de télé-clubs et de télévision et radio éducative[509]. Dans les années 1950 et 1960, l’Unesco poursuit des réflexions sur les possibilités d’utiliser le cinéma et la télévision pour l’éducation[510], et s’efforce de sensibiliser l’opinion aux problématiques nées du développement de la télévision. Ainsi, en 1953, le Courrier de l’Unesco pèse « le pour et le contre » de la télévision, et en 1955 publie un article d’Henry Cassirer sur « l’exceptionnel instrument » d’éducation et de communication que représente la télévision mais aussi sur le « danger » qu’elle porte en germe, danger qu’elle « n’impose peu à peu aux cultures nationales et régionales les idées et les goûts d’un petit nombre de centres mondiaux de production »[511].
Une évolution se produit au cours des années 1950 dans l’opinion des pays en voie de développement sur la question de l’opportunité de la radio-télévision éducative. Henry Cassirer évoque la « controverse mémorable » provoquée à la conférence générale de 1952 par la proposition de mettre en place une expérience de télévision éducative dans le Tiers Monde, proposition qui soulève alors la « colère » du délégué indien, celui-ci affirmant qu’il y aurait bien « meilleur usage pour les fonds limités de l’Unesco que de les gaspiller dans cette fantaisie que seuls les riches peuvent se payer, la télévision » ; le projet est cependant approuvé, sur l’influence du délégué britannique, M. Ben Bowen Thomas, spécialiste de l’éducation des adultes. À la conférence générale de 1956, l’Inde a complètement changé de position, puisqu’elle réclame alors au contraire ardemment le lancement sur son sol d’expériences de télévision éducative[512].
C’est ainsi qu’en 1956 est lancé en Inde, à la demande du gouvernement indien, dans la région agricole de Poona, au sud de Bombay, un projet de radio éducative, la « Tribune radiophonique de l’Inde », organisé par Cassirer en coopération avec la station indienne All India Radio, sur le modèle de l’expérience de la « Tribune radiophonique rurale du Canada », expérience réussie de radio-forum agricole mis en place pendant la Seconde Guerre Mondiale par la Canadian Broadcasting Corporation (CBC) pour inciter les paysans à augmenter leur production alimentaire dans le cadre de l’effort de guerre[513]. Cassirer, qui se rend à Poona peu de temps après le lancement du projet, observe l’enthousiasme immédiat des villageois pour le projet et les résultats positifs immédiats obtenus : « on m’emmena sur place constater par moi-même les bienfaits des leçons reçues au travers de la radio. Je fus conduit à un verger dont les figuiers avaient été plantés espacés parce que la radio avait dit que cette façon de faire augmenterait la récolte ». J.C. Mathur, directeur général d’All India Radio, est lui-même tellement impressionné par ces résultats qu’il entreprend de lancer des forums agricoles ailleurs en Inde[514]. L’Américain Paul Neurath, qui évalue les résultats du projet en 1956-57, estime qu’« en tant qu’instrument de diffusion des connaissances, la tribune radiophonique rurale a obtenu un succès dépassant toute attente », qu’elle s’est imposée comme une « institution nouvelle dans la vie rurale », que « les groupes d’auditeurs se sont rapidement transformés en véritables organes de décision », qu’ils sont devenus « un instrument important de la démocratie rurale », et que l’expérience est digne d’être étendue à toute l’Inde. Cependant il nuance le tableau, reconnaissant qu’en fait seulement 20% des membres ont participé activement aux débats, que la participation des femmes est demeurée très faible, et que plusieurs émissions ont été critiquées par la population comme peu intéressantes et peu instructives[515]. Dans les années qui suivent, l’expérience se poursuit et s’étend à la télévision. En 1960, Flores, agent de l’Unesco en mission en Inde, fait un rapport très favorable sur ce projet, relatant avoir assisté à une projection de télévision à laquelle le public est venu nombreux et s’est montré intéressé, et avoir été frappé par « la puissante force d’attraction sur les foules » exercée par la télévision ; il estime que « ce projet mérite que l’Unesco continue à le soutenir »[516]. Cependant, Cassirer, dans ses mémoires, souligne les « nombreux obstacles » et les échecs rencontrés par l’expérience :
« Le temps passant, l’expérience fit long feu […]. L’organisation des groupes d’écoute supposait un meneur de jeu difficile à trouver et à rétribuer ; les émissions étaient à sens unique et laissaient peu de place à l’expression de plaintes ou d’opinions par les fermiers eux-mêmes ; il y avait finalement peu de retour vers la station et peu de dialogue réel avec les autorités […]. Plutôt qu’un dialogue avec la population, c’était de la propagande à sens unique. […] La démocratie en matière de communication, basée sur une réaction franche et critique venant du public, était le dernier souci des autorités. »
Cassirer observe que, le gouvernement indien bloquant toute possibilité pour les villageois de s’exprimer réellement par l’intermédiaire de la radio, ceux-ci en viennent à « perdre tout intérêt et toute initiative » dans le projet[517]. Ainsi, ce projet n’a finalement pas été très fructueux.
Dans les années 1950 et 1960, l’Unesco fournit à différents pays une assistance au développement de la radio télévision éducative par l’organisation de cours[518], et par l’envoi de missions d’experts, comme celle de Rex Keating au Soudan en 1960 concernant la radio, et celle d’Henri Dieuzeide au Liban en 1966 concernant la télévision[519]. En 1961, l’Unesco envoie Cassirer faire une mission de conseil en Israël, sur la demande du gouvernement israélien, pour le conseiller sur l’opportunité ou non de créer une télévision nationale. Cassirer conseille à Ben Gourion de créer une telle télévision, faisant valoir que « la télévision peut contribuer à la démocratisation du pays et à la stabilité de ses communautés rurales ». La télévision est introduite en Israël en 1967[520].
Par ailleurs, en 1955-56, l’Unesco aide le gouvernement mexicain à créer l’Institut latino-américain du cinéma éducatif (ILCE) à Mexico, et, dans les années qui suivent, soutient cet institut, qui, comme l’observe le secrétariat en 1960, a pris « un essor assez rapide », produisant environ cinquante films fixes par an, et qui élargit peu à peu sa zone d’influence vers les autres pays d’Amérique latine[521]. L’aide de l’Unesco à l’ILCE se poursuit jusqu’en 1975, sous forme de l’envoi d’un expert[522]. Mais l’action de l’ILCE semble souvent décevante ; ainsi, en 1957, un fonctionnaire du département de l’éducation porte un jugement très négatif sur un projet de film fixe sur l’instruction primaire en Amérique latine elaboré par l’ILCE :
« le projet de l’ILCE est de piètre valeur, et même de valeur négative et d’effet contraire à celui recherché. Je ne crois pas qu’une succession incohérente d’images et de textes soit propre à susciter des attitudes favorables dans le public en général. Je doute beaucoup qu’il vaille la peine d’investir une somme d’argent probablement importante pour produire un film qui ne laissera pas une impression forte sur ceux qui le verront. En ce qui concerne la qualité des vues montrées, il ne me semble pas que des photographies d’enfants et d’adultes oisifs, portant des ballots sur l’épaule, ou de graphiques statistiques, etc., soient les plus appropriées pour attirer l’attention de gens qui, ou bien sont habitués à ces tristes spectacles dans la vie réelle, ou bien sont incapables de comprendre des graphiques. »
Il note aussi absence d’harmonie entre textes et images, ainsi que le fait que le langage du film est « très au-delà de la compréhension, ou étranger à l’intérêt du grand public latino-américain »[523].
Plusieurs autres exemples seraient disponibles, montrant le relatif échec de beaucoup de ces projets. Au cours des années 1960, l’enthousiasme pour l’utilisation des moyens audio-visuels pour l’éducation diminue. Beaucoup critiquent désormais l’action de l’Unesco dans le domaine de la radio et de la télévision éducatives dans les pays en voie de développement, comme Clarence Beeby, qui estime que ces outils modernes étaient trop perfectionnés par rapport aux attentes et aux possibilités des populations concernées[524], Jean Piaget, qui met en garde contre la foi abusive et totale dans les procédés audiovisuels d’enseignement[525], ou encore Oscar Vera, qui exprime son scepticisme à l’égard de l’idée de « la ‘machinisation’ de l’enseignement comme panacée pour la solution des problèmes éducatifs dans les pays sous-développés » et incite l’Unesco à ne s’engager qu’avec grande prudence dans ces entreprises : « je crains les pressions qu’un enthousiasme effréné pour les techniques modernes peut exercer sur nos programmes. Des personnes bien intentionnées et parfois très capables, mais sans expérience suffisante du caractère et de la complexité des processus éducatifs […] sont très enclines à tomber dans ces mirages »[526]. Le rapport Apprendre à être, tout en reconnaissant l’importance de la technologie moderne pour l’éducation, incite à la prudence, et estime que, pour le Tiers Monde, la radio est un vecteur d’éducation plus adapté que la télévision, étant donné son faible coût, sa miniaturisation, et sa bonne adaptation à des cultures fondées sur l’oral[527].
L’Unesco a donc lancé des initiatives importantes et originales afin de diffuser la culture et l’éducation au moyen d’innovations technologiques. Cependant, malgré l’enthousiasme et le dynamisme avec lesquels elle a mené ces actions, à la fin de la période, leur résultat apparaît finalement peu concluant, et conduit à une certaine désillusion à cet égard au sein de l’Unesco. Enfin, l’organisation s’efforce de promouvoir le droit à l’information et la libre circulation de l’information.

Le droit à l’information et la libre circulation de l’information.
Sur l’impulsion de l’ONU, l’Unesco se préoccupe de la libre circulation de l’information[528]. En 1945, la conférence constitutive discute de la question de la liberté de la circulation de l’information, de la liberté de la recherche, de la liberté d’enseigner et de publier. Evans souligne le fait que ces réflexions sont alors placées sous le signe de la bombe atomique, et que la question de savoir s’il faut ou non livrer les inventions, scientifiques, et même militaires, à tous les pays, y est alors omniprésente. La conférence adopte une « déclaration en faveur de la liberté de la circulation de l’information » ; Evans estime cependant qu’en réalité « la plupart des gens dans le monde n’acceptaient pas vraiment au fond de leur cœur » cette « flambante déclaration »[529]. L’acte constitutif de l’Unesco accorde une place importante à la liberté de l’information, sous l’influence d’Archibald MacLeish[530]. Selon Maheu, qui travaille dans le domaine de la libre circulation de l’information à ses débuts à l’Unesco en 1946, ce serait « l’un des domaines les plus importants » de l’action de l’Unesco[531]. Dès la conférence générale de 1946, sous l’impulsion de la délégation américaine, une « sous-commission pour la communication de masses » est mise en place et réalise un rapport sur les obstacles à la libre circulation de l’information. La conférence générale de 1947 affirme la notion de « libre circulation de l’information »[532]. Cette notion cause alors d’importantes frictions dans la presse internationale[533]. En octobre 1947, la commission d’experts sur la libre circulation de l’information, mise en place par l’Unesco, dresse un bilan très exhaustif des obstacles idéologiques et techniques qui s’opposent à la libre communication des informations[534]. En 1948, un autre comité d’experts réuni par l’Unesco déplore « les effets pernicieux de la division commerciale actuelle des pays du monde en différentes zones », entravant la circulation de l’information et des produits de la culture[535]. En 1949, René Maheu affirme que, « pour empêcher que l’industrie de l’information opère […] une gigantesque aliénation des masses, il faut accomplir pour l’information la même révolution que celle qui a été effectuée pour l’instruction au siècle précédent : il faut que l’information soit un objet de droit »[536].
L’Unesco s’intéresse aussi aux aspects matériels de la libre circulation de l’information. Dans ce cadre, elle étudie les problèmes de fourniture en papier d’impression et réalise des études statistiques sur la production, la commercialisation, la circulation internationale des livres[537]. Le système des bons de livres Unesco, mis en œuvre à partir de 1948, vise à permettre aux pays à monnaie faible d’acquérir des publications paraissant dans des pays à monnaie forte. À partir de 1950, ce système s’étend aux films éducatifs et au matériel scientifique[538]. De 1947 à 1951, l’Unesco mène, dans 156 pays et territoires, une enquête de grande ampleur sur la liberté de l’information dans la presse, fondée sur l’étude de 70 journaux[539]. Dans les années 1950 et 1960, elle développe des réflexions sur les notions de « liberté de l’information », « droit à l’information », et « libre-échange culturel »[540]. Cependant son action dans ce domaine ne semble pas avoir été très fructueuse, comme l’estime Benton en 1963[541].
L’Unesco met au point et adopte plusieurs instruments normatifs visant à favoriser la libre circulation de l’information dans le domaine culturel : la convention sur la libre circulation du matériel audio-visuel de caractère éducatif, scientifique et culturel (Beyrouth, 1948)[542] ; l’accord pour la suppression des droits de douane pour l’importation de matériel de caractère éducatif, scientifique et culturel (Florence, 1950)[543] ; la Convention concernant l’échange de publications officielles et de documents gouvernemetnaux entre États (1958)[544], des accords pour la suppression des droits de douane et restrictions à l’importation de films, enregistrements, et matériel audio-visuel éducatif (1952, 1962), une collaboration avec l’UIT et l’UPU pour œuvrer à l’uniformisation et à la réduction des tarifs postaux de matériels de caractère éducatif, scientifique et culturel et d’informations[545]. L’Unesco élabore aussi dans ce domaine plusieurs projets qui n’ont pas abouti, comme un projet de réglementation sur l’accès des musées, visant à rendre les musées accessibles gratuitement à tous[546], et un projet d’accord pour instaurer la « libre circulation internationale des films »[547].
En fait l’Unesco est confrontée dans ce domaine à un dilemme : faut-il préférer le libre échange ou la règlementation en matière de circulation de l’information ? L’ambiguïté persiste au fil des années sur le bien-fondé de la liberté de circulation de l’information. En effet, comme l’avait déjà observé dès 1946 la commission Hutchins (groupe constitué autour de Robert Maynard Hutchins, président de l’université de Chicago), l’augmentation et la libéralisation croissantes de la circulation de l’information, entraînées par les transformations de la technologie des communications qui se produisent au XXe siècle, sont porteuses de danger puisqu’elles placent le public à la merci d’agences privées qui contrôlent l’ensemble des mass media[548]. Une controverse se développe et persiste durant toute la période : certains États défendent la libre circulation de l’information, d’autres son contrôle étatique[549].
à la conférence générale de 1972, les États membres débattent du rôle de l’Unesco dans la promotion de la libre circulation de l’information. La conférence générale adopte finalement une « déclaration des principes directeurs pour la libre circulation de l’information, la diffusion de l’éducation, et l’expansion des échanges culturels »[550]. Lors des discussions sur l’adoption de cette déclaration, deux écoles de pensée s’affrontent, dans un conflit de conceptions irréductible : les États qui sont en faveur d’une liberté totale ou quasi-totale de la circulation de l’information, à savoir les États-Unis, le Royaume-Uni et la RFA, et ceux qui sont en faveur de la réglementation de la circulation de l’information, à savoir la France, la majorité des pays en voie de développement, et les pays communistes. La déclaration est adoptée sur la pression de la France, et malgré la réticence des États-Unis[551].
L’Unesco mène donc d’importants efforts pour diffuser la culture dans les masses. Ces efforts sont intéressants par la diversité et l’originalité des moyens mis en œuvre, ainsi que par l’enthousiame avec lequel certains projets ont été menés. Il convient à présent de se pencher sur les efforts de l’Unesco pour développer et promouvoir l’idée d’un « patrimoine culturel mondial ».

7.3. Un patrimoine culturel mondial ?

L’Unesco développe la notion de « patrimoine culturel de l’humanité », de « patrimoine culturel mondial »[552]. Cependant, cette notion est difficile à définir ; comme l’observe Yvonne Rebeyrol, elle rassemble « une variété infinie de catégories : objets ethnologiques, pièces d’art, archives, documents, échantillons de paléontologie humaine ou animale, de zoologie ou de botanique, minéraux... »[553] L’acte constitutif de l’Unesco est l’un des premiers documents internationaux à évoquer l’existence d’un patrimoine commun de l’humanité, puisqu’il déclare que l’Unesco doit veiller à « la conservation et la protection du patrimoine universel des livres, d’œuvres d’art et d’autres monuments d’intérêt historique ou scientifique »[554]. L’idée d’un patrimoine commun de l’humanité semble avoir son origine dans le principe de la liberté des mers et dans celui de la liberté de navigation fluviale et maritime[555].
Dans quel esprit se fait cette action de promotion et de protection du patrimoine culturel ? Ce patrimoine doit-il être conçu comme quelque chose de fixé ou comme quelque chose qui est en perpétuelle évolution? C’est-à-dire faut-il plutôt conserver et préserver les cultures passées, ou promouvoir les cultures vivantes ?[556] Ce patrimoine doit-il être conçu comme quelque chose de spirituel ou de matériel ?[557] L’idée de rassembler, répertorier, conserver la culture s’inscrit dans une certaine mesure en opposition avec l’idée d’originalité, comme le reconnaît l’Unesco dès 1950[558]. Ces questions n’ont pas été résolues mais ont constitué des dilemmes qui n’ont cessé de se poser à l’Unesco. Il convient d’analyser les efforts de l’Unesco pour collecter, reconstituer, préserver, protéger, promouvoir le patrimoine.

7.3.1. Collecter et reconstituer.

L’Unesco se consacre à collecter le patrimoine musical. Ainsi, elle organise en 1961 un congrès international sur la « préservation des formes traditionnelles de la musique savante et populaire dans les pays d’Orient et d’Occident »[559] ; elle lance la même année, en coopération avec le CIM, la « collection Unesco de musique traditionnelle », publiée sur disques vinyle[560]. Tout au long des années 1960, elle soutient la publication de répertoires internationaux des sources musicales. Elle s’efforce aussi de collecter le patrimoine linguistique africain, ainsi que les traditions orales africaines en voie de disparition.
L’Unesco s’efforce aussi de contribuer au remembrement d’œuvres artistiques « démembrées », c’est-à-dire partagées entre plusieurs États. Cela s’inscrit bien dans le cadre de son idéal universaliste[561]. Lors d’une « réunion d’experts pour l’étude du problème des échanges d’objets originaux entre les musées et la reconstitution d’œuvres démembrées », organisée par l’Unesco en 1966, est élaboré un projet de réglementation permettant des échanges en vue du remembrement des œuvres, et un projet d’inventaire des œuvres d’art fragmentées et dispersées[562]. L’Unesco s’efforce de susciter une prise de conscience à ce sujet dans la communauté internationale et dans les États membres, au moyen d’enquêtes et de questionnaires ; cependant la réglementation envisagée ne sera finalement pas élaborée[563]. L’inventaire est publié en 1969. Ces préoccupations sont dans l’air du temps, puisque le Conseil de l’europe s’y intéresse aussi dans ces années[564].
L’Unesco, dans ses efforts pour reconstituer le patrimoine, se heurte souvent aux intérêts des États, qui se montrent réticents. En 1966, elle envisage de s’engager en faveur de la reconstitution du tapis persan de Tabriz, dit « tapis cracovien-parisien », datant du second quart du XVIe siècle, qui faisait partie du butin rapporté de la bataille de Parkany et qui aurait été offert par le roi vainqueur Jean III Sobieski au trésor de la cathédrale de Cracovie. Ce tapis a été divisé en deux parties, car il était destiné à recouvrir les marches de l’autel de la cathédrale de Cracovie, mais, étant trop grand, il a été coupé en deux et la moitié non utilisée a été vendue ; les deux moitiés sont conservées dans deux pays distincts, la France et la Pologne. C’est sur la demande des conservateurs du château de Wawel (Cracovie) que l’Unesco envisage de s’intéresser au remembrement de cette œuvre[565]. L’organisation, faute de réussir à le remembrer étant donné le refus des deux États possesseurs de se dessaisir de leur moitié de tapis, s’efforce de rendre possible une exposition du tapis temporairement reconstitué. Cependant, même ce simple projet d’exposition temporaire se heurte aux réticences de la France et de la Pologne, chacun de ces pays souhaitant que l’exposition ait lieu sur son sol ; ainsi, le conservateur du musée des arts décoratifs de Paris craint que céder temporairement sa moitié du tapis à la Pologne pour une exposition ne suscite un mouvement d’opinion et une pression pour que ce prêt devienne definitif[566]. C’est finalement au siège de l’Unesco, lieu d’extraterritorialité, qu’est organisée en 1968 cette exposition temporaire symbolique ; elle comporte, outre le tapis cracovien-parisien, deux peintures remembrées [annexe 71] [567].

7.3.2. Protéger et préserver.

L’Unesco s’efforce de protéger le patrimoine par une réglementation. Cette action a des antécédents. Ainsi, en 1899 et en 1907, deux conventions avaient été adoptées visant à la protection des biens culturels en cas de bombardement naval. En 1931, la Conférence internationale d’Athènes introduit pour la première fois la notion de « patrimoine international ». En 1933, la Charte d’Athènes précise les conditions de sauvegarde du patrimoine architectural : elle préconise la sauvegarde d’édifices isolés ou d’ensembles urbains, à condition qu’ils répondent à un intérêt général et que leur conservation ne se fasse pas au détriment d’une population maintenue dans des conditions de vie malsaines. La même année, l’IICI élabore un projet de « convention sur le rapatriement des objets d’intérêt artistique, historique ou scientifique, perdus ou volés, ou ayant donné lieu à une aliénation ou une exportation illicite », et le soumet aux États membres de la SDN ; mais ceux-ci refusent de le ratifier. L’IICI le remanie alors plusieurs fois, en 1936, 1937, et 1939, dans un sens de plus en plus étroit et restrictif, afin de convaincre les États de l’accepter, mais sans succès ; la seconde guerre mondiale empêche l’adoption du projet mis au point en 1939, et au lendemain de la guerre, des consultations officieuses entreprises auprès des États laissent conclure que ceux-ci ne sont pas disposés à signer une telle convention. Parallèlement, en 1935, un « traité sur la protection des biens meubles de valeur historique », mis au point par l’Union panaméricaine, a été signé par le Chili, le Salvador, le Guatemala, le Mexique, et le Nicaragua ; mais il ne se révèle pas très efficace[568]. En 1945 à la conférence de Dumbarton Oaks, le Brésil propose un amendement à la charte de l’ONU, demandant que la culture soit considérée comme un « héritage commun de l’humanité » ; cependant cet amendement n’est pas accepté[569]. Ainsi, avant l’Unesco, les efforts dans le sens d’une protection normative du patrimoine n’ont pas vraiment abouti.
L’Unesco élabore plusieurs instruments normatifs pour contribuer à la protection du patrimoine. Le plus important est sans doute la Convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, signée à La Haye en 1954. Elle s’inscrit dans l’héritage de réflexions menées sur le sujet par l’OIM dans l’entre-deux-guerres[570]. Le projet, initialement formulé « en cas de guerre », l’est finalement « en cas de conflit armé », sur la proposition d’Evans, qui fait valoir que désormais une grande partie des conflits armés ne sont plus officiellement appelés guerres[571]. La convention prévoit que chaque partie contractante doit s’engager à empêcher l’exportation de biens culturels d’un territoire occupé par elle lors d’un conflit armé, à mettre sous séquestre les biens culturels importés sur son territoire et provenant d’un territoire occupé, et à remettre à la fin des hostilités, aux autorités compétentes du territoire précédemment occupé, les biens culturels qui se trouvent chez elle[572]. Elle demande aux États signataires de dresser un inventaire, périodiquement mis à jour, des biens culturels présentant une grande importance, et de les inscrire ensuite sur un registre international. Cependant, pour rallier les États réticents, la convention est édulcorée par rapport au projet initial ; sa portée est très restreinte par l’inclusion d’une clause, dans les articles 4 et 11, stipulant qu’il s’agit d’éviter « tous les actes de détérioration ou de destruction que ne justifie pas une necessité militaire impérieuse ». Ce membre de phrase suscite une « controverse animée », comme l’observe Bertrand Poirot-Delpech. L’URSS demande sa suppression, le Royaume-Uni exige au contraire sa conservation, par souci de « réalisme » ; le vote aboutit finalement à sa conservation[573]. La convention est ratifiée par un très faible nombre d’États[574]. Si l’URSS la ratifie[575], ni les États-Unis ni le Royaume-Uni ne le font, estimant que « dans une époque de guerre atomique et bactériologique, ce n’est pas le travail de l’Unesco de s’efforcer de protéger les ruines de la civilisation passée »[576]. La convention recueille des échos généralement positifs dans la presse européenne, rendus cependant un peu sceptiques par l’absence de ratification des États-Unis et du Royaume-Uni, ainsi que par la clause des articles 4 et 11. Ainsi, dans Le Monde, Bertrand Poirot-Delpech, s’il évoque avec enthousiasme la naissance d’« une ‘Croix-Rouge’ culturelle », déplore la « restriction inquiétante » à cette convention, due à la phrase des articles 4 et 11, et estime que « tous les espoirs et toutes les craintes sont donc permis » au sujet de son application[577].
L’expédition franco-britannique de Suez en 1956 constitue l’une de ses premières occasions d’application. À la suite de l’invasion du désert du Mont Sinaï par l’armée israélienne en automne 1956, l’Egypte accuse les forces israéliennes d’avoir pillé le monastère du Mont Sinaï, ce qu’Israël dément. En décembre 1956, Israël demande à l’Unesco d’envoyer, conformément à ce que prévoit la convention (à laquelle à la fois Israël et l’Egypte sont parties) un expert au Couvent de Sainte Catherine du Sinaï, alors occupé par les troupes israéliennes, pour constater qu’aucun dommage n’a été apporté au couvent ni aux manuscrits et œuvres d’art qu’il contient[578]. L’Unesco tarde à répondre à la demande d’Israël, car il lui faut préalablement obtenir l’accord de chaque belligérant, et celui des Nations Unies, et trouver un expert disponible et acceptable par toutes les parties en cause, et prêt à se rendre sur place ; ainsi, la lourdeur du mécanisme s’avère un frein à l’application efficace de la convention. Devant ce qu’elle ressent comme une inaction de la part de l’Unesco, l’ambassade d’Israël avertit alors la presse de la non-application par l’Unesco de la convention. C’est pour Israël « un moyen commode et discret de faire pression sur l’Unesco » comme l’observe Prévost. Ainsi, le New York Herald Tribune de Paris affirme que l’Unesco a refusé d’envoyer une mission pour réfuter les accusations portées par l’Egypte contre Israël. Devant les questionnements de nombreux journaux suscités par cet article, les instructions données par Jean Thomas, directeur général adjoint, à Prévost sont de ne rien dire et d’étouffer l’affaire[579]. Cette affaire suscite de nombreux échos dans la presse américaine, britannique, et française, en décembre 1956[580]. Le directeur général, s’inquiétant des risques de « controverse politique », s’en remet aux instructions de l’ONU et envisage d’envoyer un expert de l’Unesco dans le cadre de l’envoi de troupes de l’ONU. Des consultations étroites ont lieu à ce sujet entre l’ONU et l’Unesco[581]. L’ONU décide d’aider l’Unesco à donner suite à la demande israélienne, en consultation avec le gouvernement égyptien[582]. En janvier 1957, un expert est envoyé sur place par l’Unesco, conclut que le monastère de Sainte Catherine a été laissé entièrement intact par les troupes israéliennes, et préconise qu’il soit au plus tôt placé « sous protection spéciale » conformément à l’article 8 de la convention[583]. Cependant, cette première occasion d’application de la convention reste entourée d’importantes polémiques politiques, qui se traduisent dans la presse[584].
L’absence persistante de ratification de cette convention par les États-Unis et le Royaume-Uni, qui la jugent « irréaliste » et lui objectent de ne pas être adaptée aux conditions de la guerre moderne, et d’être inefficace, affaiblit beaucoup son efficacité. En juillet 1962 a lieu la première réunion des parties contractantes à la convention. Le gouvernement américain, en prévision de cette réunion, envisage la possibilité de ratifier cette convention, mais en y apposant des réserves, notamment en excluant son applicabilité en cas de guerre nucléaire[585]. Cependant, à cette réunion, les États parties se montrent pas du tout disposés à un tel amendement. Les importants problèmes d’organisation ainsi que les vives tensions est-ouest qui s’y manifestent, liées notamment à la question du désarmement, nuisent beaucoup à son efficacité. Bien que la délégation américaine à cette réunion se montre, dans son rapport au département d’État, favorable à l’idée que les États-Unis ratifient la convention, jusqu’à la fin de la période elle n’est pas ratifiée par les États-Unis[586].
Le conflit israélo-palestinien de 1967 constitue une autre occasion d’application de cette convention[587]. En juin 1970, le gouvernement du Cambodge fait une demande officielle à l’Unesco pour la protection de ses monuments culturels, mais au terme d’un vif débat au conseil exécutif, très politisé, cette demande n’est pas acceptée[588]. En 1972, les États arabes demandent, au titre de cette convention, la condamnation d’Israël pour ses fouilles archéologiques dans la vieille ville de Jérusalem. Cela donne lieu à des débats très politisés où s’opposent d’un côté les États arabes et de l’autre Israël soutenu par les États-Unis ; la résolution prônée par les premiers est adoptée mais cela donne lieu à des polémiques importantes et à des pressions très vives sur l’Unesco de la part des États-Unis[589].
Le bilan à la fin de la période semble être plutôt négatif au sujet de l’efficacité de cette convention : ratifiée par trop peu d’États, trop floue dans ses dispositions, peu efficace dans son application pratique, victime de tensions politiques, la convention se révèle décevante[590].
D’autres instruments normatifs sont adoptés. Ainsi, en 1956 est adoptée une recommandation sur les principes internationaux en matière de fouilles archéologiques ; ce projet était initialement un projet de convention, mais la conférence générale de 1954 s’est prononcée plutôt pour une recommandation, par crainte qu’une convention, par son caractère engageant, suscite les réticences des États[591]. Ainsi l’instrument adopté, bien que complété en 1964 par la Charte de Venise[592], possède finalement un pouvoir moins grand que celui initialement envisagé.
Par ailleurs, en 1962 est adoptée une « recommandation pour interdire et empêcher l’exportation, l’importation et la vente illicite des biens culturels », sur l’initative du Mexique et du Pérou[593]. Pour cet instrument aussi, c’était initialement un projet de convention qui était préconisé. Les experts réunis afin de la mettre au point observent que les États, notamment ceux ayant accédé récemment à l’indépendance, ne possèdent pas tous une définition des biens culturels ; prenant acte de l’échec des projets de convention successifs élaborés dans l’entre-deux-guerres, et des réticences de nombreux États à l’égard d’une telle convention, et de la complexité qu’elle revêtrait étant donné la diversité des régimes juridiques en vigueur dans les différents États et les enjeux politiques, ils se montrent pessimistes sur la possibilité de mettre en place une convention, et se décident plutôt pour une recommandation[594]. Celle-ci suscite des réserves de la part de plusieurs États[595]. Cela amène l’Unesco, déçue, à déplorer que « beaucoup d’États n’ont pas une conscience suffisante du respect qu’ils doivent aux biens culturels »[596]. Cette recommandation ne semble pas avoir exercé un impact réel. Ces exemples montrent la difficulté de l’Unesco à élaborer de tels instruments et leur inefficacité. Le cas de la convention du patrimoine mondial se distingue des exemples précédents.

La Convention sur le patrimoine mondial (1972).

Cette convention, qui s’assortit de la mise en place d’un fonds du patrimoine mondial, est intéressante par ses aspects novateurs[597]. Si l’idée d’instituer un fonds international du patrimoine avait été évoquée à la conférence générale de 1948 puis périodiquement par la suite[598], cela n’avait jusqu’au début des années 1970 pas obtenu de suite à cause peut-être du fait que cette initiative était en avance sur son temps. L’idée de concilier la conservation des sites culturels avec celle des sites naturels est émise pour la première fois par les États-Unis : en 1965, une conférence tenue à la Maison Blanche propose la création d’une « fondation du patrimoine mondial », qui stimulerait la coopération internationale afin de protéger les lieux et les paysages les plus superbes du monde, ainsi que les sites historiques[599]. En 1966, la conférence générale affirme la nécessité de mettre en place un régime international de protection de certains monuments et sites qui pourraient être considérés comme le patrimoine de tous les peuples[600]. Avec le message du président Nixon du 22 janvier 1970, les États-Unis demandent la création d’un « fonds pour la sauvegarde du patrimoine mondial » englobant la protection des sites naturels et celle des monuments et ensembles culturels[601]. La conférence générale de 1970 adopte une résolution sur la préservation du patrimoine culturel[602]. Telles sont les étapes qui ont conduit à l’adoption de la convention sur le patrimoine en 1972.
Son adoption n’a pas été facile. Plusieurs problèmes se sont posés, notamment celui de décider s’il valait mieux mettre en place deux conventions séparées, l’une sur le patrimoine culturel, l’autre sur le patrimoine naturel. La conférence décide d’élaborer un texte unique, conciliant nature et culture ; la convention du patrimoine mondial est ainsi le premier instrument international traitant à la fois des aspects culturels et naturels de l’environnement humain. Cette convention a opéré la fusion de deux courants de pensée distincts : l’un préoccupé plutôt des sites culturels, issu directement de la Conférence d’Athènes de 1931 organisée sous l’égide de la SDN ; l’autre axé surtout sur la préservation de la nature et représenté notamment par l’UICN[603]. Le Comité du patrimoine mondial accorde une place privilégiée aux « biens dont la valeur universelle dérive d’une symbiose particulièrement importante de caractéristiques culturelles et naturelles »[604]. Le fait d’inclure dans une même convention le patrimoine naturel et le patrimoine culturel se justifierait par le fait que, fréquemment, la frontière n’est pas nette entre les deux, que de nombreux sites présentent un caractère mixte, relevant à la fois du patrimoine naturel et du patrimoine culturel[605]. Par ailleurs, un autre problème qui se pose est : pour le fonds international du patrimoine, vaut-il mieux opter pour le principe d’une contribution volontaire ou pour celui d’une contribution obligatoire? Cette question a opposé pays développés (qui souhaitent une contribution volontaire) et pays en voie de développement (qui souhaitent une contribution obligatoire). Michel Parent évoque le « retournement soudain des États-Unis en faveur de cette formule », grâce à des tractations confidentielles de dernière minute entre le président américain et le directeur général[606].
Comme pour les autres instruments normatifs de l’Unesco, la ratification de cette convention a posé problème. Elle n’entre finalement en vigueur qu’en 1975, après que le nombre minimal de vingt États l’ayant ratifiée ait été atteint[607].
Afin de contourner la tension entre autorité de l’État et autorité de la convention, son application se fait non pas dans la perspective de sanctions, mais selon le principe de subsidiarité, c’est-à-dire qu’elle vise non pas à se substituer à l’action étatique, mais simplement à seconder l’État dans la préservation du site ; cela se fait dans le cadre souple du monitoring. Initialement conçu comme un outil d’information et d’évaluation, le monitoring se mue progressivement, selon Angèle Bioum Ihana, en une procédure permettant aux organes de l’Unesco de comparer le comportement des États aux engagements qu’ils ont pris. C’est donc une forme de « contrôle adouci », préventif et non coercitif. La convention laisse aux États l’initiative de l’inscription d’un site sur la liste du patrimoine mondial. Mais un site ne peut être inscrit que si l’État dans lequel il se trouve le demande, ce qui pose des problèmes, certains sites exceptionnels n’étant ainsi pas inscrits, lorsque l’État ne le souhaite pas[608].
Le « comité du patrimoine mondial », institué par la convention, est un organe autonome capable de prendre des décisions de caractère politique. Il est chargé d’établir la liste du patrimoine mondial, et celle du patrimoine mondial en péril (cette liste regroupe les biens inscrits sur la liste du patrimoine mondial et étant menacés par « un danger grave et précis »), de suivre l’état de conservation des biens inscrits sur la liste, et de gérer le Fonds du patrimoine mondial[609].
Une originalité de la convention est qu’elle n’accorde pas de traitement préférentiel fondé sur le niveau de développement de l’État dont le site doit être sauvegardé. Le seul critère pris en compte dans l’octroi de l’assistance financière est l’urgence de la situation[610].
L’application de cette convention pose de nombreux problèmes : d’une part, il y a un important déséquilibre entre les biens culturels, très nombreux, et les biens naturels, moins nombreux. L’unité de la convention est aussi battue en brèche par le fait que les problèmes posés par la protection des biens culturels et la protection des biens naturels soient très différents, et que dans la plupart des pays, les administrations chargées de ces deux fonctions soient séparées. En outre se pose le problème de la représentativité de la liste, puisque la convention est censée protéger non pas tous les sites exceptionnels, mais seulement « un certain nombre des plus exceptionnels d’entre eux dans une perspective internationale ». La sélection des sites retenus risque de paraître arbitraire. On a pu reprocher à la convention d’exclure certaines catégories d’héritage[611]. De nombreux sites très importants ne sont pas inscrits, leurs États n’étant pas partie à la convention. Les notions présidant à l’inscription sur la liste (« authenticité », « universalité », notamment, et les critères d’ « importance », de « signification », d’« irremplacabilité »), apparaissent floues, difficiles à cerner. Pour J.P. Babelon et A. Chastel, les fondements conceptuels de cette convention sont naïfs et sans contenu réel ; ils estiment que « la notion des ‘chefs-d’oeuvre de l’art universel’, patronnée par l’Unesco [...], marque un retour au tableau prestigieux des ‘merveilles du monde’, inventé par l’universalisme antique ». Ils remettent en cause le choix des sites retenus, estimant que ceux que les pays du Tiers Monde ont fait inscrire ne sont pas d’une valeur comparable à ceux des pays occidentaux ; ce seraient effectivement des « biens culturels », mais pas des « biens patrimoniaux »[612]. Michel Parent lui aussi met en relief les ambiguïtés et les insuffisances de la notion de patrimoine commun de l’humanité, évoquant la difficulté à ce que ce patrimoine ne se résume pas à « l’addition pure et simple des sommets des patrimoines nationaux dans chaque catégorie de biens », et reconnaissant le caractère « intimement subjectif » de l’appréciation des manifestations de ce patrimoine[613]. De plus, concernant l’application pratique de la convention, l’absence de contrôle par l’Unesco de l’action des États, et l’absence de suivi des biens inscrits sur la liste, posent problème. Le fonds du patrimoine souffre de ressources financières toujours insuffisantes[614]. Comme pour les autres instruments normatifs concernant le patrimoine, l’application de cette convention a entraîné des problèmes politiques, notamment à propos de Jérusalem[615].
Ainsi, ces diverses conventions ou recommandations voient leur efficacité fortement limitée par l’existence d’enjeux politiques, par le problème de la compétence des États, réticents à les ratifier et à les respecter, par des problèmes administratifs, et parfois par le flou des notions promues.

L’Unesco se préoccupe de préserver des biens culturels menacés de disparition ou de détérioration, en particulier des monuments et œuvres d’art. Cette action s’inscrit dans l’héritage de celle de l’OCI[616] ; mais l’Unesco, dans la conduite de cette activité, tient à se distinguer de l’esprit de l’OCI, en ce qu’elle entend mener cette action « au profit des masses », et non pas des seules élites intellectuelles[617]. L’Unesco se penche d’abord sur la protection des œuvres endommagées pendant la seconde guerre mondiale[618], puis rapidement elle s’intéresse aussi aux œuvres et monuments menacés par des fléaux naturels (tremblement de terre à Cuzco au Pérou en 1950, d’où l’envoi sur place d’une mission d’archéologues en 1951[619] ; inondations comme à Florence et Venise en 1966, d’où un appel médiatisé du directeur général demandant des contributions financières[620]; menace de submersion par les eaux d’un barrage, comme dans la région de Tabka en Syrie, en 1972[621] et surtout pour les temples de Nubie).
Cette action consiste en des missions d’experts et en des études, concernant de nombreux monuments et sites, comme : Baalbeck (Liban, 1953)[622], les bouddhas de Bamyan (Afghanistan, à partir de 1969)[623]. Carthage (Tunisie, des 1971)[624], Sainte Sophia d’Ochrida (1953)[625], la Syrie (1954)[626], divers sites d’Algérie[627], des œuvres d’art inca (Pérou, 1971) [628], la vallée de Katmandou (Népal, dès 1974)[629]. En 1964, l’Unesco crée le « conseil international des monuments et sites », ICOMOS ; la charte qui crée cette ONG, la « charte de Venise », est l’héritière des principes développés à la conférence d’Athènes en 1931 et des réflexions de l’office international des musées de la SDN[630]. En coopération avec l’ICOMOS et le Centre international d’études pour la conservation et la restauration des biens culturels (ICCROM)[631], l’Unesco organise des colloques et réalise des études et des publications sur la préservation des biens culturels[632]. Cette action suscite le vif intérêt de plusieurs États, comme l’Italie, la France et le Japon[633], et au contraire le désintérêt voire les réticences de plusieurs autres États comme les États-Unis.
Cette action de préservation est cependant souvent très lente et peu efficace. On peut évoquer l’exemple de Moendjodaro au Pakistan. Cette cité, « le mont des morts », découverte au début du XXe siècle par des archéologues, à 300 km au nord de Karachi, est un précieux témoignage la civilisation de l’Indus (entre 2500 et 1500 ans avant Jésus-Christ). Dès 1922, des fouilles sont entreprises et 700 hectares sont peu à peu mis à jour, révélant une conception urbaine très élaborée. Mais la cité se détériore lentement par l’action des eaux infiltrées venues des canaux d’irrigation pour les cultures avoisinantes ; les sels minéraux rongent la terre cuite, minent les fondations, et corrodent les murs des bâtiments. Dès 1953, le Pakistan demande à l’Unesco de l’aide pour préserver les ruines de Moenjodaro ; il lance à nouveau un appel à l’Unesco en 1960 pour obtenir une aide technique. L’Unesco suscite alors des études interdisciplinaires, menées par des archéologues, des historiens de l’art, des architectes, des ingénieurs, des chimistes, des sociologues, des économistes, des juristes. L’Unesco et le gouvernement pakistanais élaborent en 1972 un plan d’action prévoyant de baisser le niveau de la nappe phréatique grâce à un système de pompage, par des puits, de dévier le cours du fleuve, et de préserver les constructions en éliminant les sels minéraux en dépôt. Cependant, ce n’est qu’en 1979 que ce plan reçoit l’agrément officiel du gouvernement pakistanais, soit vingt-six ans après la première demande du gouvernement pakistanais. Cette lenteur se retrouve dans de nombreuses autres campagnes de préservation, comme par exemple celle pour l’Ethiopie, dont les études préliminaires remontent à 1968, et dont le plan n’est toujours pas adopté en 1985[634].
Il s’agit maintenant d’aborder l’action, plus spectaculaire, menée par l’Unesco pour sauver, par une action matérielle, un patrimoine promis au dépérissement.

7.3.3. Sauver.

La campagne de Nubie est l’illustration exemplaire et réussie de ce genre d’action de sauvetage. En 1955, Nasser décide de construire le haut barrage d’Assouan, d’une importance économique vitale pour ce pays dont le désert représente environ 90% de la superficie ; cela fait peser des menaces sur les temples de Nubie, puisque la mise en place du barrage doit entraîner la formation d’un immense lac artificiel de 5000 km carrés, le lac Nasser. La zone destinée à être engloutie comprend non seulement les temples d’Abou Simbel et de Philae, mais aussi d’innombrables autres monuments et témoignages historiques et artistiques datant de la préhistoire jusqu’à l’époque médiévale (gravures, inscriptions rupestres, une dizaine de temples et de chapelles rupestres, une dizaine de temples construits)[635].
Initialement, l’Unesco n’avait pas prévu de sauver les monuments de Nubie. Il s’agissait, sur la demande du gouvernement égyptien, d’envoyer des missions d’archéologues pour faire des relevés afin de garder leur trace avant qu’ils ne disparaissent. Sur l’impulsion de l’Unesco, des missions archéologiques de différents pays font des fouilles approfondies des différentes zones de la région ; les États sont très intéressés par la possibilité d’envoyer des missions, et rapidement, les demandes de concession de fouilles affluent[636] ; ces fouilles donnent lieu à des résultats importants[637]. Cependant, d’importantes rivalités se développent entre les missions nationales pour l’attribution des zones de fouilles les plus intéressantes et la délimitation de ces zones (problèmes de délimitation et de chevauchements)[638]. Il y a aussi parfois, sur une même zone, des rivalités entre les missions chargées de l’étude préhistorique et celles chargées de l’étude égyptologique. Ces rivalités, peu constructives, consternent Louis Christophe, agent de l’Unesco envoyé sur place : « la campagne de Nubie n’est pas une foire d’empoigne. Il y a du travail pour tous les spécialistes. […] Ne travaillons-nous pas tous dans le même but, un but scientifique ?»[639]. La participation de l’URSS aux fouilles, annoncée mais pas confirmée, reste incertaine jusqu’en 1961, ce qui inquiète l’Unesco, qui lui a concédé le terrain d’Ouadi Allaqi ; en effet, étant donné les nombreuses offres des États d’envoyer des missions de fouilles, presque toute la Nubie égyptienne est désormais répartie entre les différentes missions d’archéologues. « Il ne reste pratiquement plus de terrains à fouiller en Nubie égyptienne ; aussi ne devons-nous pas risquer qu’Ouadi Allaqi nous reste sur les bras », comme l’observe un autre fonctionnaire de l’Unesco responsable de ce programme, M. van der Haagen ; c’est finalement très tardivement que l’URSS confirme son intention et entreprend des fouilles dans cette zone[640].
A la supervision des fouilles s’ajoute le fait que l’Unesco contribue en 1955 à la création du « centre de documentation et d’études sur l’histoire de l’art et la civilisation de l’Egypte ancienne », le CEDAE, au Caire, constitué d’archéologues, d’architectes des monuments, de dessinateurs, de photographes ; l’égyptologue française Christiane Desroches Noblecourt, conservateur du département égyptien au musée du Louvre, prend une part active à son élaboration, en collaboration avec le gouvernement égyptien. L’Unesco envoie des experts travailler au CEDAE et y former du personnel égyptien, et dote le centre d’équipement moderne. Ce centre mène d’importants travaux de reconstitution documentaire sur les témoignages artistiques de la zone de Nubie menacée de submersion[641]. Ces travaux contribuent à la prise de conscience de l’immense richesse archéologique de cette zone, jusqu’alors mal connue à cause de sa situation excentrée, au cœur du désert. Une évolution se produit alors vers l’idée de sauver ces monuments. En avril 1956, sur l’impulsion de Christiane Desroches-Noblecourt, le comité international pour les monuments, les sites d’art et les fouilles archéologiques recommande à l’Unesco de lancer un appel pour le sauvetage de ces monuments. Mais l’affaire de Suez qui éclate quelques mois plus tard empêche l’Unesco de donner suite à cette recommandation. En 1957, au conseil exécutif, le représentant de l’Egypte, M. Awad, prône la mise en place d’une aide internationale pour la sauvegarde des monuments de Nubie, mais sans succès ; la conjoncture politique y est alors défavorable, dans le cadre de la guerre d’Algérie (le GPRA étant installé au Caire)[642], et de l’expédition franco-britannique à Suez. À la suite de cette expédition, les fonctionnaires de l’Unesco présents en Egypte sont assignés à résidence puis sont évacués en Crète par l’ONU. Les actions de l’Unesco en Egypte sont interrompues. Seule Christiane Desroches-Noblecourt poursuit ses travaux au Caire. Elle a cependant des dissensions importantes avec l’égyptologue égyptien Ahmed Badawi, nommé administrateur général du CEDAE, et avec le directeur de l’IFAO. Le règlement du sort des monuments de Nubie se fait donc lentement et après beaucoup d’incertitudes et de problèmes, et grâce aux efforts de Gaston Maspero et de Desroches-Noblecourt, qui s’emploie activement à convaincre le gouvernement égyptien et les fonctionnaires de l’Unesco, dont plusieurs sont initialement réticents à l’idée du sauvetage de ces monuments[643]. En avril 1959, sur les conseils de Desroches-Noblecourt, Saroïte Okacha, ministre de la culture égyptien, adresse au directeur général une demande que l’Unesco devienne l’intermédiaire pour obtenir une aide internationale, scientifique et technique de grande envergure afin de déplacer les monuments de Nubie susceptibles de l’être et d’intensifier les relevés documentaires pour ceux impossibles à déplacer. Le gouvernement égyptien offre de céder aux parties qui auront effectué des fouilles dans la zone menacée au moins la moitié des produits de leurs fouilles, et se déclare prêt à céder certains temples et une collection d’antiquités. Veronese, conseillé par Maheu qui est favorable à une telle entreprise, accepte. Okacha, Maheu, et Christiane Desroches-Noblecourt, qui joue le rôle d’intermédiaire entre les deux, sont les trois personalités qui, par leur motivation pour ce projet, ont joué un rôle moteur pour en permettre la réalisation malgré tous les obstacles politiques[644].
L’Unesco organise alors en septembre 1959, en coopération avec le ministère égyptien de la culture, une première mission de deux spécialistes, l’Allemand Knecht et l’Italien Gazzola, ainsi qu’un voyage en Nubie pour informer archéologues, responsables de musées, historiens de l’art, architectes des monuments historiques, et experts internationaux[645]. L’Unesco réunit en octobre 1959 un groupe d’experts international qui dresse des listes de priorité pour les monuments à sauvegarder, en plaçant en premier Abou Simbel et Philae, affirmant que leur disparition serait « une perte irréparable pour le patrimoine culturel de l’humanité »[646]. La presse internationale accorde un écho important à la demande du gouvernement égyptien, ce qui éveille l’intérêt de l’opinion publique[647]. En 1959, le conseil exécutif, après des divisions sur la question de savoir s’il vaut mieux établir le principe d’une contribution obligatoire ou volontaire, choisit le principe d’une contribution volontaire[648].
L’appel pour les monuments de Nubie est lancé par le directeur général le 8 mars 1960, à un moment où la conjoncture politique internationale est redevenue favorable à une telle entreprise, bien que l’Egypte n’ait pas encore alors renoué ses relations diplomatiques avec l’Angleterre, la Belgique et la France[649]. En France, l’appel est appuyé par le ministre Couve de Murville (ancien ambassadeur au Caire)[650], et par André Malraux, ministre d’État chargé des affaires culturelles, qui, en mars 1960, dans un discours prononcé à l’Unesco, loue la « hardiesse magnifique » de la campagne, qui fait de la Nubie « une vallée de la Tennessee de l’archéologie »[651]. Peu après, Desroches-Noblecourt contribue elle-même, par des négociations avec Marcel Vaydie et Saroïte Okacha, à la reprise des relations diplomatiques entre la France et l’égypte, au moyen d’une large subvention de la France à la campagne, et de l’acceptation du gouvernement égyptien de dégeler l’argent des Français spoliés et de le mettre à la disposition de la sauvegarde[652].
Au fil de la campagne de Nubie, le rôle joué par l’Unesco a progressivement évolué : alors que l’organisation devait initialement jouer seulement un rôle d’intermédiaire entre le gouvernement égyptien, les autres gouvernements donateurs et les entreprises qui se chargeraient de l’opération matérielle, elle s’est impliquée de plus en plus dans l’organisation du sauvetage, jouant en fait un rôle beaucoup plus important que celui d’intermédiaire. Sur la décision prise par le comité international d’action en mai 1960, l’Unesco étend sa responsabilité à l’ensemble des travaux de sauvetage[653].
La campagne a souffert de retards et de problèmes d’organisation, dûs notamment à la lourdeur administative des mécanismes mis en place (comité international d’action, comité exécutif, comités nationaux dans les différents états, comité de contrôle composé d’ingénieurs, haut comité international, comité d’honneur…)[654]. En 1962, les autorités égyptiennes craignent que « dans la masse de comités et de rapports la campagne de Nubie ne finisse par être submergée avant les monuments eux-mêmes »[655]. Les comités nationaux, qui sont créés par plusieurs états sur l’impulsion de l’Unesco en vue de susciter des financements, s’avèrent souvent peu efficaces, ne comportant pas assez de personnalités de la finance, de l’industrie ou de la vie économique du pays, comme le recommandait l’Unesco[656]. Le comité consultatif n’est pas non plus efficace ; il se réunit de moins en moins après 1962, à cause de l’obstruction du gouvernement égyptien, dans le cadre de la rivalité entre celui-ci et l’Unesco pour la responsabilité de la campagne, étant donné que l’Unesco doit théoriquement jouer un rôle important dans ce comité[657]. Louis Christophe souligne le « malaise évident » qu’entraîne cette situation et estime qu’il est « du devoir de l’Unesco d’étudier sérieusement ce problème pour suggérer au gouvernement de la RAU le moyen de sortir de l’impasse »[658]. En septembre 1963, M. Gysin, agent de l’Unesco, déplore : « je dois me demander si notre comité existe toujours »[659]. Finalement, les efforts de l’Unesco aboutissent à une nouvelle session du comité en décembre 1963, mais celui-ci ne joue pas le rôle qu’il aurait dû jouer[660]. La campagne a été rendue difficile non seulement par les problèmes de relations entre l’Unesco et le gouvernement égyptien, mais aussi par les réticences de nombreux États à participer à son financement[661].
Le site d’Abou Simbel devient à partir de mars 1964 un gigantesque chantier international où ingénieurs, ouvriers et administrateurs de toutes nationalités travaillent de concert[662]. Les temples sont découpés en blocs au fil hélicoïdal, soulevés un par un et déplacés. Tous les monuments, inscriptions et reliefs rupestres situés en Nubie égyptienne et soudanaise sont inventoriés, toutes les fresques de la période chrétienne sont détachées des murs et transportées en lieu sûr, tous les sites sont prospectés. Les deux grands temples sont reconstitués à 64 mètres au-dessus de l’ancien site, à l’identique et dans la même orientation, de telle sorte que le soleil puisse avoir le même jeu qu’autrefois sur la façade et à l’intérieur du sanctuaire[663]. En outre, de nombreux autres temples sont déplacés et reconstruits ailleurs, chacun par les soins d’un État[664].
Les travaux préparatoires ont été longs et laborieux pour parvenir à la solution technique retenue. D’autres solutions, comme celle d’un barrage en terre autour des temples, d’un mur, d’un exhaussement des temples huit mètres plus haut, d’un détournement du cours du Nil par deux barrages et de l’ouverture à la dynamite d’un nouveau lit plus à l’ouest, de la mise en place d’un dock flottant, ont été envisagées mais n’ont finalement pas été retenues, soit à cause de leur coût trop elevé, soit à cause de l’aspect esthétique, soit à cause du danger ; ces différents projets se sont longuement affrontés. Le choix du lieu où réinstaller les temples déplacés a aussi prêté à controverse : valait-il mieux les laisser en Nubie, ou les implanter plus au Nord, plus près des grands centres touristiques ?[665]. Desroches-Noblecourt évoque les « interminables discussions » et les « différends » entre spécialistes au sujet des différents systèmes envisagés, les « discussions enfiévrées » qui ont présidé a la décision du plan d’action[666]. En outre, la tâche était urgente, étant donné la montée des eaux du lac de retenue, ainsi que des crues exceptionnelles du Nil en août 1964[667].
Il est notable d’observer que l’Unesco s’est beaucoup plus préoccupée du sort des monuments que de celui des habitants de la région ; la construction du barrage entraîne en effet un déplacement massif de population, puisque l’apparition du lac Nasser oblige les Nubiens à abandonner leurs foyers et leurs terres et à être transférés vers les localités de Kom Ombo et d’Esna, où ils sont logés dans des baraquements et où leur avenir s’annonce incertain. Seul un groupe d’ethnologues égyptiens et américains mène une enquête ethnologique sur les traditions de ces populations, qui apparaissent destinées à disparaître[668] ; et les équipes de l’Asfec s’efforcent de collaborer à la planification urbaine de ces nouvelles cités de Kom Ombo, mais sans grande efficacité semble-t-il[669].
L’appel lancé par le directeur général en 1960, les actions de promotion comme la « semaine des antiquités de Nubie » (1963), l’exposition internationale itinérante sur Touthankamon, et le soutien de personnalités, ont permis une prise de conscience par la communauté internationale et la récolte de contributions volontaires importantes[670].
Cette campagne, si elle a été une réussite, a cependant donné lieu à des erreurs et problèmes. Ainsi, l’Unesco finance entre 1960 et 1962 d’importantes fouilles en vue de retrouver le tombeau d’Alexandre le Grand, à partir de documents qui sont des faux fournis par un imposteur, Stelio Comoutsos ; cela contribue à discréditer l’Unesco aux yeux des archéologues, comme l’observe Louis Christophe[671]. Cette campagne donne lieu aussi à des détournements d’argent[672]. Par ailleurs, le nettoyage des temples d’Abou Simbel, effectué avec trop peu de soin, entraîne l’effacement de beaucoup de traces intéressantes, et fait perdre de leur éclat aux couleurs[673] ; en outre, des dommages sont faits sur certains blocs, entraînant l’apparition de fissures[674].
Une des ambiguïtés de cette opération a été le fait que l’Egypte semblait « vendre » ses temples antiques aux États, se débarrasser de son patrimoine culturel pour mener à bien son développement économique. Pour riposter à ce reproche lancé par Israël, l’Unesco et le gouvernement égyptien ont bien pris soin d’éviter le terme de « vente » ; en échange de leur participation au sauvetage, les États recoivent des temples et des objets en « contrepartie », il ne s’agit pas d’une « transaction commerciale », d’une « dissociation du patrimoine culturel égyptien » mais bien plutôt d’une « extension nouvelle de son rayonnement »[675]. Dès avril 1959, Christiane Desroches-Noblecourt déplore dans une lettre à Maheu « des pressions de toute sorte » intervenues concernant les dons d’objets aux États[676]. Ceux-ci suscitent rapidement l’intérêt de nombreuses institutions, notamment américaines (musées et universités), qui se manifestent alors auprès de l’Unesco pour proposer leur participation[677]. Ainsi, en échange de leur participation au sauvetage et au déplacement de ces temples, les États-Unis se voient offrir les temples de Derr et de Dendur, la France celui d’Amada (ce qui se fait avec beaucoup de difficultés techniques et de retards)[678], la RFA celui de Kalabsha (cette opération se fait avec beaucoup de succès)[679]. La perspective de recevoir des temples nubiens suscite en certains cas l’enthousiasme de la population, comme c’est le cas de la ville d’Indio, en Californie, très désireuse de recevoir le temple de Derr ; une association « Temple Derr for Indio » est créée, menant campagne pour l’obtention de ce temple, faisant valoir que par son climat d’oasis dans le désert, et par sa topographie, qui se rapprochent de ceux de la Nubie, la ville d’Indio conviendrait particulierement bien à une telle transplantation. L’Unesco n’est pas opposée à un tel transfert, mais le seul problème est de « trouve[r] le moyen d’accepter cette offre sans qu’elle fasse figure d’achat ». Beaucoup de complications et de retards se produisent[680]. De même, en 1965, McCullough, directeur du comité national américain pour la campagne, explique à M. Vrioni, fonctionnaire de l’Unesco, que les musées américains sont très intéressés par l’idée d’aider la campagne de Nubie par des dons, et même par de fortes sommes, mais seulement à condition qu’ils reçoivent, en échange de leurs dons, des objets d’antiquités de valeur ; c’est donc d’un achat déguisé qu’il s’agit[681]. Son successeur à la tête de ce comité, M. Lassalle, s’inquiète lui aussi de la mise en place d’« une sorte d’opération de chantage » de la part des institutions américaines pour l’obtention des contreparties[682].
De la part du gouvernement égyptien, motivations économiques et motivations patrimoniales entrent en concurrence ; en effet, pour des raisons économiques, les terrains soumis aux fouilles doivent être rapidement mis en culture, dans le cadre du programme national de récupération agricole. Pour permettre cela, un instrument moderne est testé qui permet de sonder la terre à la recherche de vestiges, sans la creuser ; cette méthode présente l’avantage d’être rapide et de permettre de mettre une terre en culture rapidement si elle est jugée ne pas contenir de vestiges archéologiques[683].
Le déroulement des fouilles connaît des difficultés à cause de rivalités entre États, par exemple entre l’Egypte et la RFA[684], et entre l’Egypte et les États-Unis[685]. La campagne donne lieu aussi à une collaboration parfois harmonieuse entre États, comme entre le Soudan et l’Egypte[686]. Il semble que la campagne ait, par la coopération internationale qu’elle a impliquée, contribué à un apaisement des tensions entre États arabes et États occidentaux[687].
Des malentendus et des désaccords, de nature juridique, se produisent entre l’Unesco et le gouvernement égyptien au sujet de la signature des contrats, en 1961 : le gouvernement égyptien exige que l’Unesco devienne partie contractante, et fournisse une contribution prélevée sur son propre budget ; or cela a été exclu par l’Unesco[688]. Les relations difficiles entre l’Unesco et le gouvernement égyptien s’expliquent en partie par la diversité des interlocuteurs de l’Unesco au sein du gouvernement égyptien, interlocuteurs qui n’ont pas tous la même position sur le sujet, et en particulier par une dissension entre Saroïte Okacha et Shahata Adam[689], et par la démission en 1962 du prince Sadruddin Khan, qui était un des fervents soutiens de la campagne[690]. En outre, de vives oppositions à l’encontre du projet se développent au sein de la commission nationale égyptienne ; son président, Kamal Hussein, qui est aussi ministre de l’éducation nationale, est hostile à la campagne[691].
L’évolution progressive de la position des États-Unis vis-à-vis de la campagne de Nubie a contribué au succès de celle-ci. Les États-Unis sont initialement hostiles à participer à son financement[692], de même que l’URSS, qui estime que puisqu’elle a assumé le financement du haut barrage, elle n’a pas à contribuer au sauvetage des monuments[693]. L’Unesco mène une tâche longue et persévérante de persuasion auprès du gouvernement américain et des riches milieux privés américains, en particulier au moyen du très dynamique « comité américain pour la préservation d’Abou Simbel » (American Committe to Preserve Abu Simbel). L’Unesco et ce comité ne négligent aucun effort pour séduire ces milieux : diffusion de rapports et de coûteuses photographies couleurs à l’intention des milieux spécialisés, conférences, rencontres, projections de films, expositions, à l’intention du grand public, exposé des intérêts économiques de l’opération à l’intention des milieux économiques, création de vêtements de luxe et de bijoux sur le thème de l’Egypte pour toucher les milieux fortunés[694], etc. Ces efforts s’avèrent fructueux[695]. L’exposition « les Trésors de Toutankhamon », inaugurée en novembre 1961 à Washington, est un grand succès ; elle reçoit une couverture exceptionnelle de la part de la presse et de la télévision, elle donne lieu à de nombreux lunchs officiels rassemblant d’importantes personnalités comme Jacqueline Kennedy. Partout où elle circule aux États-Unis, elle est apparemment un succès « colossal » et contribue à une prise de conscience importante de la part de la population américaine[696]. Le diffusion du film Cléopâtre, qui sort en 1962, est assortie, aux États-Unis, d’un court-métrage sur les monuments de Nubie avant le générique, ainsi que d’un message de Liz Taylor au public du monde entier en faveur de la campagne[697]. Cette campagne se révèle un succès dans le public américain[698]. De nombreuses entreprises américaines se montrent très intéressées[699]. L’action de collecte de dons est très fructueuse dans ce pays, mais son transfert se heurte à des problèmes juridiques (taxes, devises), ce qui cause des retards[700].
Le gouvernement américain est de plus en plus intéressé par la campagne au fil du temps. En février 1961 se déroule au département d’État une conversation confidentielle entre Veronese et le secrétaire d’état, concernant les aspects politiques de la campagne ; Veronese s’efforce de convaincre les États-Unis de participer, faisant valoir les avantages politiques et financiers qu’ils en retireraient[701]. Le congrès américain, initialement hostile à la campagne, tend à s’y rallier à partir du message de Kennedy au congrès en 1961[702]. Cette année-là cependant, les relations politiques entre les États-Unis et l’Egypte sont très tendues, à cause de la question d’Israël et de la politique de la RAU de non-alignement[703]. En novembre 1963 sont signés deux accords, l’un entre l’Unesco et le gouvernement égyptien, l’autre entre l’Unesco et les États contractants. Mais des doutes subsistent alors toujours sur la contribution des États-Unis, et sur le sort des temples d’Abou Simbel, puisque le gouvernement américain refuse de signer l’accord, subordonnant cette signature à l’accord préalable du congrès[704]. En mars 1963, Carneiro et Maheu adressent un télégramme solennel et pathétique au président des États-Unis, lui demandant instamment de soutenir la campagne, soulignant l’urgence, étant donné la montée des eaux[705]. En juin 1963, le président Kennedy approuve la participation des États-Unis au projet de sauvetage des temples. Il y a à cela un intérêt économique pour cet État, puisque sa participation sera versée en livres égyptiennes obtenues de la vente du blé américain à la RAU[706]. Ce n’est qu’en octobre 1964 que le représentant américain au conseil exécutif annonce enfin officiellement la décision positive du gouvernement américain[707]. En 1965, Harry C. McPherson, assistant secrétaire d’état, se dit convaincu de l’intérêt pour les États-Unis de participer au sauvetage des temples. En effet, une telle aide « augmenterait les occasions pour les Américains d’influencer les idées et actions dans le monde arabe en direction de la modération, de la coopération et de la stabilité »[708]. De même, en 1967, le président Johnson se félicite de la réussite du comité américain pour la campagne de Nubie à récolter d’importantes sommes et affirme que cette campagne constitue « un excellent exemple de partenariat créatif entre le gouvernement égyptien et l’industrie américaine »[709].
Les fouilles donnent lieu à de nombreuses découvertes : ainsi, la mission archéologique polonaise découvre une basilique copte, en pierre et briques rouges, aux murs recouverts de fresques byzantines du VIIe siècle, enfouie à 20 mètres sous les vestiges d’une forteresse islamique du XVIIe siècle, près de la ville de Faras au Soudan[710]. La mission de Turin découvre treize tombes rupestres dans la région de Dehmit, des graffitis rupestres préhistoriques, et des inscriptions hiéroglyphiques sur des roches[711]. La mission de l’université de Chicago met au jour une nécropole de la protohistoire, au sud d’Abou Simbel, jamais ouverte encore ; la mission de Boston et de Yale découvre la tombe d’un chef nubien, Heka-Nefer, dans la region d’Ikhmindi ; la mission italienne met au jour une ville nobade (Nubie chrétienne), édifiée entièrement en pierres sèches[712] ; l’Américain Simpson découvre, sur le site de Toschké-Ermenneh, deux statuettes funéraires dans la tombe d’un prince d’Aniba du Nouvel Empire nommé Heka-Nefer, en schiste, très bien conservées[713].
Des rivalités se déchaînent concernant la responsabilité des résultats archéologiques ; ainsi en 1963, Louis Christophe déplore que « les savants américains publient leurs rapports dans des revues étrangères » ; « cela est tout-à-fait contraire à l’esprit dans lequel nous travaillons » ; il estime qu’il faudrait plutôt « grouper dans une publication unique toutes les recherches effectuées en Nubie ». « Malgré mes efforts, je n’arrive pas, vous le constaterez, à obtenir de mes collègues qu’ils respectent […] les termes de leur contrat »[714].
L’Unesco se divise sur les moyens d’obtenir les fonds nécessaires à l’opération : faut-il y oeuvrer par une campagne de promotion dans le grand public, ou plutôt par une campagne ciblée en direction des grandes fortunes ? Pour William Farr, il serait « entièrement irréaliste de croire que ces activités d’information et de publicité pourraient en elles-mêmes conduire a des contributions spontanées d’argent à l’échelle nécessaire » ; il estime que la promotion en direction du grand public ne sert à rien et qu’il faut consacrer toute l’action en direction des gros donateurs potentiels[715]. Le prince Sadruddin Aga Khan est du même avis et déplore en 1962 que l’exposition Toutankhamon, si elle est « un très gros succès sur le plan culturel », « ne rapporte absolument rien à la campagne » sur le plan financier alors qu’elle avait été conçue en partie pour rapporter des fonds[716]. Quant à Constantin Christofidis, professeur d’histoire de l’art à l’université de Syracuse aux États-Unis, chargé par son université d’une mission à Abou Simbel, il incite l’Unesco à renoncer à « viser à atteindre l’Américain moyen, parce que l’Américain moyen ne s’intéresse pas assez aux choses de l’art », mais à concentrer la « propagande » sur les milieux universitaires américains[717]. Finalement, l’Unesco mène son action de promotion dans différentes directions. Le « comité américain pour la campagne de Nubie » promeut la campagne de façon très organisée, en direction des différents publics, en utilisant les journaux, les revues, la radio, la télévision, mais aussi les institutions culturelles, l’industrie, les canaux éducatifs, les groupes civiques. Cependant, des obstacles persistent, comme l’observe M. Lassalle, directeur du comité américain, soulignant « l’apathie des égyptologues américains pour le projet, parfois transformée en ouverte hostilité », la mauvaise image relative de l’égypte aux États-Unis, et « l’opinion prévalente qu’une aide étrangère, intensifiée de façon énorme dans les derniers mois par la création d’agences gigantesques à Washington, serait une obligation ‘morale’ des citoyens américains pour élever le standard de vie des populations dans les pays les moins privilégiés » ; en outre, les activités de l’Unesco seraient perçues comme « désorganisées et confuses » par l’opinion américaine[718]. Un des facteurs qui ont diminué la réussite de la campagne de promotion est l’exagération systématique à laquelle se livre l’Unesco dans ses publications et brochures de promotion, notamment au sujet de la valeur des objets découverts[719].
Début 1963, l’Unesco lance un nouvel appel aux États membres pour combler le déficit du budget destiné à la Nubie. Plusieurs États y répondent, poussés principalement par la volonté d’en retirer du prestige ; c’est le cas de la France, dont le but est de « tire[r] un regain de prestige qui pourrait faciliter [son] action culturelle », et de ne pas se laisser éclipser par les autres pays comme les États-Unis, la RFA, la Hollande, le Royaume-Uni[720]. Les États rivalisent ainsi dans les fouilles et dans l’aide financière[721]. Ce sont les États-Unis qui sont les plus actifs dans ces deux domaines[722].
Comme l’évoque Prévost, tout au long de la campagne de Nubie se poursuit « une campagne de dénigrement » de la part de nombreux journalistes ; l’Unesco s’emploie inlassablement à les « rassurer », à les convaincre que l’opération est bien en cours et va réellement aboutir ; elle y œuvre notamment par l’organisation de voyages de journalistes sur le Nil[723]. L’Unesco s’efforce de désamorcer les réticences souvent très importantes et tenaces de l’opinion et des États, par de nombreux voyages de hauts fonctionnaires de l’Unesco, qui vont directement parlementer, avec conviction et détermination, avec les fonctionnaires gouvernementaux et avec les personnalités concernées, dans les États[724].
Les temples d’Abou-Simbel, entièrement reconstruits, sont inaugurés en septembre 1968, lors d’une cérémonie au pied des temples dans leur nouveau site. Si les déplacements des petits temples (et notamment celui de Kalabsha), ont connu souvent des retards[725], en revanche le sauvetage d’Abou Simbel est terminé en avance sur les prévisions (vingt mois plus tôt)[726]. À leur inauguration, Maheu prononce un discours emphatique[727] :
« Nous sommes venus, O Roi, ajouter notre travail au tien pour préserver ta quête d’éternité. […] nous avons pieusement dressé ta gigantesque majesté et recomposé la suave beauté de ta reine avec l’escorte hiératique des divinités tutélaires. […] Grâce aux efforts de tous, te voici, sauf, prêt à reprendre, intact, sur la barque d’Ammon, ton voyage au long des siècles vers le soleil levant de chaque lendemain. »[728]
En outre, à l’inauguration, il est donné lecture d’un chapitre du Coran[729]. Ainsi, l’Unesco confère à cette inauguration une connotation quasi-religieuse.
La sauvegarde de Philae peut être évoquée plus brièvement car elle a été menée sur le modèle de celle d’Abou Simbel. L’île de Philae, surnommée « la perle de l’Egypte », comporte un temple d’Isis, une colonnade et un édifice de l’époque de Trajan. Cet ensemble, situé en aval du haut barrage d’Assouan, et en amont de l’ancien barrage, est submergé pendant les deux-tiers de l’année. Les variations incessantes du niveau de l’eau exercent sur la pierre une action d’usure très grave. En 1908, Pierre Loti avait écrit un roman sur la détérioration progressive de ces temples, La mort de Philae. Dès 1955 est envisagée l’idée d’isoler l’île pour la sauver[730]. Sous l’impulsion de l’Unesco, plusieurs projets en ce sens sont étudiés à partir de 1959. Celui qui est initialement retenu consiste à réunir les îlots par une série de petits barrages mettant ainsi à l’abri de la montée des eaux l’île de Philae, de préférence à un autre projet prônant le démontage des temples puis leur remontage sur la même île après l’avoir exhaussée de quelques mètres. Finalement c’est une autre solution qui est préférée : le transfert des monuments sur l’île voisine d’Agilka, plus élevée[731]. En 1968, Maheu lance un appel pour le sauvetage de Philae, sur le modèle de celui lancé pour Abou Simbel. Des comités spécialisés sont créés, et des contrats sont établis, de manière analogue à ce qui avait été fait pour la campagne précédente. Le financement est obtenu beaucoup plus facilement que pour Abou Simbel, bénéficiant du précédent réussi que constituait cette opération ; en revanche la mise en œuvre concrète de l’opération entraîne des « discussions sans fin et des incidents de toute sorte » comme le souligne Desroches-Noblecourt[732]. Ce n’est qu’en 1972 que commencent les travaux. La guerre du Kippour entraîne leur interruption provisoire. Ils connaissent des difficultés (pénurie de matériel, dysfonctionnements dans l’organisation du travail) et prennent un important retard ; ils ne sont achevés qu’en 1978[733]. Un problème qui a contribué à affecter cette opération a été le remplacement en cours de route d’une grande partie de ses responsables : ainsi Maheu quitte l’Unesco en 1974, Nasser meurt en septembre 1970 ; Okacha est écarté du pouvoir par le successeur de Nasser, Sadate ; van der Haagen, G. Rosi, Piero Gazzola, fonctionnaires de l’Unesco qui ont participé activement aux deux campagnes, meurent avant la fin de celle de Philae[734].
La campagne de Nubie, menée et réussie malgré de nombreuses difficultés logistiques, administratives, et politiques, constitue un grand succès pour l’Unesco. Ce succès contribue à rehausser son image de marque, et aussi l’aide à mener une action de promotion du patrimoine dans le public.

7.3.4. Promouvoir.

La promotion du patrimoine par l’Unesco se fait tout d’abord par des publications. En 1948, l’Unesco développe un projet de « musée total », visant à la reproduction et à la distribution dans les masses des trésors culturels, par voie de publications, disques, radio et films[735]. Dans le domaine des publications, la division des arts plastiques réalise et publie des catalogues de reproductions de peinture, des recueils de photographies d’oeuvres d’art, et des diapositives, à partir de photographies qu’elle réalise[736]. Mais ces albums sont souvent peu diffusés, notamment à cause de leur coût élevé. Des expositions itinérantes de reproductions de peinture sont réalisées[737]. Jacqueline Cuzelin-Guerret, entrée en 1950 à la division des arts plastiques, évoque l’enthousiasme et la passion qui régnaient dans cette division pour exécuter ces activités, et souligne la « qualité exceptionnelle des reproductions », et l’importance exceptionnelle de cette « collection très importante, unique au monde, comptant plus de 15 000 reproductions en couleurs ». Elle évoque les missions souvent « périlleuses » accomplies par le chef de la division, Peter Bellew, qui se rendait lui-même sur place pour prendre les photos, traversant notamment la forêt tropicale à dos de mulet pour aller photographier les œuvres d’art des temples de Bonampak au Mexique. Elle souligne l’utilité de cette immense collection, qui a permis aux éditeurs de combler des lacunes, et qui a aidé certains pays à constituer des musées de reproductions[738]. Cette activité reçoit des échos favorables dans la presse[739]. Cependant, elle diminue beaucoup à partir du milieu des années 1970, la diffusion massive de la photographie rendant désormais accessible à tous les États la photographie d’œuvres[740]. Par ailleurs, le Courrier de l’Unesco se consacre activement à promouvoir le patrimoine, surtout à partir des années 1960[741].
Dans le domaine du film, de nombreux films documentaires sont tournés sur le patrimoine, surtout à partir des années 1960[742]. Mais ils sont de qualité inégale, et souvent de style très traditionnel ; ceux portant sur l’art du Tiers Monde sont souvent réalisés dans un style orientaliste. Ainsi, le film La route historique, réalisé en 1974, qui présente les monuments historiques (églises, palais, ruines antiques) d’Ethiopie, montre des représentations statiques des habitants en costume typique, dans des poses traditionnelles (femmes assises tissant, personnages priant…), rappelant l’imagerie coloniale.
Par ailleurs, l’Unesco mène une intense action de promotion des musées. Elle s’inscrit dans la continuité des activités de l’OCI, qui avait créé en 1926 l’office international des musées (OIM) ; celui-ci avait publié un bulletin annuel d’informations, Mouseion, avait organisé des causeries radiophoniques consacrées aux musées, des conférences internationales sur la protection et la conservation des monuments et œuvres d’arts, avait publié des ouvrages de muséographie, un Répertoire des musées de certains pays européens et un Recueil de législation comparée consacré à l’art et à l’archéologie ; il avait aussi créé en 1933 une « commission internationale des monuments historiques »[743]. À partir de 1948, l’Unesco publie la revue trimestrielle Museum, qui fait suite à Mouseion[744]. À partir du début des années 1950, l’organisation engage une réflexion sur le rôle des musées dans l’éducation artistique[745], et organise de nombreuses expositions artistiques[746]. En 1956, elle lance la « semaine internationale des musées », pour promouvoir la fréquentation des musées dans le grand public. Cette initiative reçoit dès la première année des échos importants dans la presse[747]. Cette manifestation culturelle se reproduit dans les années suivantes, de manière apparemment fructueuse, notamment en Italie où, selon la commission nationale italienne, elle obtient « un très grand succès »[748].
A partir des années 1960, c’est surtout dans les pays du Tiers Monde que l’Unesco s’efforce de développer les musées, au moyen de missions d’experts[749], de colloques (comme celui sur les problèmes des musées dans les pays en voie de développement en 1962), et de stages régionaux[750]. Ainsi, en 1958, est organisé à Rio un stage sur le rôle éducatif des musées ; en 1962 à Mexico un stage sur « le musée en tant que centre culturel, son rôle dans le développement de la collectivité », qui recommande de « multiplier, à l’échelon international et dans l’intérêt de tous les pays d’Amérique latine, les expositions artistiques itinérantes », et d’intensifier la coopération des musées d’Amérique latine avec l’Unesco et l’ICOM[751] ; en 1964 un stage sur « le rôle des musées dans l’Afrique contemporaine », à Jos-Lagos (Nigeria) ; c’est le premier stage consacré au problème du développement des musées en Afrique ; ses participants y réfléchissent aux moyens de promouvoir les musées sur ce continent, et y affirment la nécessité de réaliser un inventaire des besoins des musées africains. Cependant, alors que tous les États africains membres de l’Unesco y sont invités, seuls dix-sept. y participent, ce qui semble indiquer un faible éveil de l’intérêt des États africains pour ce thème[752]. Cet effort se poursuit néanmoins dans les années qui suivent ; ainsi, en 1974 a lieu au Caire un séminaire régional sur le développement des musées dans les pays arabes[753].
En outre, l’Unesco participe à la promotion du tourisme, envisagée dès les premières années de l’Unesco[754]. En 1966, le conseil exécutif introduit le concept de « tourisme culturel »[755]. La convention du patrimoine mondial (1972) semble avoir eu pour effet positif d’encourager le tourisme culturel, mais elle a aussi permis d’observer que l’objectif de protection du patrimoine culturel peut entrer en concurrence avec la promotion du tourisme[756]. Dans le cadre de la campagne de Nubie, l’Unesco encourage le développement du tourisme dans cette région[757]. En outre, elle se livre aussi à la promotion des biens culturels en vue du développement économique. C’est le cas par exemple en Tunisie, avec le projet Unesco-PNUD de mise en valeur du patrimoine monumental en vue du développement économique, mené à Tunis et Carthage de 1971 à 1973[758].
Enfin, la réalisation des campagnes de sauvetage du patrimoine donne lieu à des opérations de promotion importantes auprès du grand public. C’est le cas en particulier pour la campagne de Nubie. Ainsi, pour prendre l’exemple de la France, la campagne y est médiatisée dans les clubs Unesco[759], dans le Courrier de l’Unesco[760], dans la presse internationale[761], par des ouvrages[762], des brochures de propagande[763], des films (notamment Le pain et les pierres) des reportages radio et télévisés[764], par l’action d’ONG, par des actions comme la campagne philatélique[765] et la « semaine de la Nubie » en 1962[766], par la diffusion de diapositives et photographies[767], par des expositions (« Trésors de Touthankamon », « 5000 ans d’art égyptien » [768], « Trésors d’Abou Simbel »[769]). En revanche, l’action menée par le comité national demeure décevante[770].
L’appel du directeur général en 1960, diffusé par la presse, la radio et la télévision dans de nombreux pays[771], visant à créer « un véritable choc psychologique »[772], suscite immédiatement de nombreuses réponses de l’opinion, notamment des lettres d’enfants, dont celle de « la petite écolière de Tournus, Yvette Sauvage, âgée de douze ans, adressant à l’Unesco le contenu de sa tirelire ‘pour que les beaux temples de Nubie ne disparaissent pas’ », et invitée, en remerciement, en voyage en Egypte par Saroite Okacha. De même, Desroches-Noblecourt raconte que le chauffeur de taxi qu’elle prend pour aller à l’aéroport, « refusa de se faire payer, [lui] demandant d’en verser le montant à ‘la sauvegarde de la Nubie’ »[773].
L’exposition sur « les Trésors de Toutankhamon », bien qu’elle ait posé à l’Unesco des difficultés importantes d’organisation et de réalisation[774], semble avoir été un grand succès populaire dans tous les pays où elle a circulé[775], notamment non seulement en France et aux États-Unis mais aussi au Royaume-Uni ; par exemple, à Londres, en 1967, elle a accueilli près de 1 750 000 visiteurs ; elle y aurait connu « un succès absolument extraordinaire », aurait « fait le plein sans interruption pendant neuf mois, à raison de onze heures par jour […]. Il n’était pas rare de voir des gens faire la queue pendant toute la nuit et la période normale d’attente à l’entrée était de trois à huit heures »[776]. La campagne de Philae bénéficie elle aussi d’une importante promotion, avec des expositions itinérantes, des reportages, des films, des conférences de presse, etc.[777]

Finalement, l’action de l’Unesco dans le domaine du patrimoine serait celle qui aurait été la plus réussie et qui aurait le plus passionné le public, selon certains anciens fonctionnaires[778]. En fait, l’Unesco, en se préoccupant de plus en plus du patrimoine au fil de la période, s’inscrit dans une tendance générale. Cette tendance a d’ailleurs suscité des critiques. Ainsi, Dominique Poulot pose un regard critique sur la « véritable explosion d’entreprises patrimoniales » observable depuis le début des années 1970, et qu’illustre l’action de l’Unesco[779]. Cependant l’organisation a dans les années qui ont suivi poursuivi cette orientation de plus en plus forte vers la préservation du patrimoine, réussissant au fil du temps à conférer à la « liste du patrimoine mondial de l’Unesco » un prestige croissant.
Toutefois, malgré toutes les actions entreprises, des hésitations sur la nature de la « culture universelle » que l’Unesco tend à élaborer et à promouvoir se font jour et persistent au fil de la période.

[1] Conférence générale de 1946, Résolutions, p. 19.
[2] L’Unesco en 1950 : ses buts, ses activités, op. cit., p. 13.
[3] CUA/57, 9 fév. 1954, p. 3.
[4] Acte constitutif, article 1 : l’Unesco « aide au maintien, à l’avancement, et à la diffusion du savoir […] en encourageant la coopération entre nations dans toutes les branches de l’activité intellectuelle, […] l’échange de publications […] et de toute documentation utile [...et] en facilitant par des méthodes de coopération internationales appropriées l’accès de tous les peuples à ce que chacun d’eux publie » ; L’Unesco en 1950 : ses buts, ses activitiés, op. cit. : « rassembler les spécialistes d’une même discipline ou d’un groupe de disciplines connexes », et favoriser leur coopération en leur « fourni[ssant] des ouvrages de référence » ; Prep.Com.Soc.Sci.Com., 4 juin 1946, p. 3, cité par Peter Lengyel, op. cit., p. 9-10.
[5] M. Prévost, op. cit., p. 170 ; Liaison scientifique : les postes de coopération scientifique de l’Unesco et leur fonction de liaison, Paris, Unesco, 1949, 72 p. ; Liaison scientifique : histoire des postes de coopération scientifique de l’Unesco, Paris, Unesco, 1954, 64 p.
[6] P. Lengyel, op. cit., p. 46.
[7] André-Marcel d’Ans, « Le contenu d’Itinéraires 2 (1953-1961) », in Présence d’Alfred Métraux, 1992, Paris, Unesco, p. 5-28, p. 19 ; EU, box 819 : program committee meeting, 8-9 janv. 1960, a summary report, US national commission, p. 7 ; P. Lengyel, op. cit., p. 24-25.
[8] J. Thomas, op. cit., p. 51.
[9] RP/36, 25 juill. 48 : L’Education nationale, 1er juill. 1948, article de Paul Rivet.
[10] 330.19 (8) A 01 IIHA, II : lt. d’E. Corner à Malina, 18 fév. 1948 ; « There is ample will to cooperate and throw open facilities for persons coming through Unesco to these outlying places » ; « That is the point of the project, and what still inspires me in all the difficulties : if only a nucleus can be formed, there will develop in the Amazon a wonderful « school » of scientific cooperation in the best sense, and to the enormous benefit of the Amazon countries : it being the lack of ‘intelligentsia’ in their Amazon territories which holds persons and enterprises back ».
[11] 330.19 (8) A 01 IIHA, IIIa : E.J. Corner, « Background notes on the Hylean Amazon conferences, Iquitos and Manaus, 30 mai 1948, 9 p., p. 1. « if it failed, the world would know that cooperation in practice, in science, education and culture, on an international level, would be impossible » ; « the IIHA represented an ideal for which all scientists, at least, were striving ».
[12] L’idée avait en fait été lancée lors de la Conférence européenne de la culture, à Lausanne en 1949, par Louis de Broglie ; La coopération européenne dans la recherche nucléaire, Paris, Unesco, 1954, 26 p., p. 8-9 ; 6 C/PRG/25, 16 juin 1951 ; 29 EX/Décisions, 8 mai 1952 ; G. Archibald, op. cit., p. 189.
[13] La coopération européenne dans la recherche …, op. cit., p. 10.
[14] Werner Buedeler, L’année géophysique internationale, Paris, Unesco, 1957, 66 p., p. 19.
[15] SCHM 9 : projet de statut pour l’IIHA.
[16] SCHM 7 : 55 EX/SR.3 (prov.), 26 nov. 1959, p. 6-7 ; Sulwyn Lewis, Les principes de la coopération culturelle, Paris, Unesco, 1971, p. 14.
[17] G. Archibald, op. cit., p. 190 ; SCHM 8 : PHS/W/7, 23 août 1949, p. 7.
[18] Peter Burke, « New reflections on world history », in Culture and history, p. 9-18.
[19] Julian Huxley, Memories II, op. cit., p. 26, 54 ; SCHM 17 : first draft, notes on the history of mankind, par Huxley, 1950, 13 p., p. 1-2 ; J.-J. Mayoux, La coopération intellectuelle internationale, 1947, introduction.
[20] « Help in constructing a history of the development of the human mind, notably in his highest cultural achievements » (J. Huxley, l’Unesco, ses buts, sa philosophie, op. cit.)
[21] SCHM 8 : PHS/W/7, 23 août 1949, p. 5-7 ; 6C/PRG/12, 25 mai 1951, annexe I, p. 11 ; SCHM 24 : 4 GA/Doc.N°II : annexe I, p. 12-13 ; SCHM 24 : working paper n°1, Plan of the history of mankind, p. 2 ; SCHM 54 : Radio Unesco, MCR/85, 1951, p. 4 ; SCHM 8 : CUA/SCH/1/Prov.1, 1er janv. 1950 ; SCHM 18 : lettre de Turner à plusieurs personnes, déc. 1950 et janvier 1951 ; SCHM 18 : doc « National conference, III/P.3, 28 janv. 1952, p. 3 ; DG/167, 1er fév. 1952, p. 3 ; SCHM 18 : procès-verbal de la réunion du 25 oct. 1948, p. 2.
[22] SCHM 9 : lettre de Carneiro au DG, 21 janv. 1952.
[23] SCHM 18 : Rapport sur les réunions du 25 et du 27 oct. 1948, p. 2.
[24] SCHM 8 : Histoire de l’humanité : compte rendu du comité reuni le 26 juill. 1947, p. 2.
[25] DG/167, 1er février 1952, p. 3-4.
[26] SCHM 9 : lettre de Carneiro au DG, 21 janv. 1952.
[27] SCHM 53 : Le Figaro, 14 fév. 1958, p. 5 : « ‘Clou’ de l’exposition internationale de Bruxelles : une machine électronique US parlant 10 langues apprendra - ou réapprendra- l’histoire du monde … en 2/3 de seconde » ; entre 1953 et 1957 a été publiée l’Histoire générale des civilisations, aux Presses universitaires de France, sous la direction de Maurice Crouzet, en 7 vol. ; SCHM 55 : L. Febvre, Annales, IX, 1, janv.-mars 1954, p. 1-6, « Sur une nouvelle collection d’histoire » : il évoque « cette floraison d’Histoires universelles, ou d’histoires mondiales […] à quoi nous assistons depuis quelques temps » ; Le Monde, 22 août 1967, « Histoires de l’humanité » : « La mode est aux histoires de l’humanité ».
[28] Interviews M. et Mme Keating, Dumitrescu, Batisse.
[29] Current Sociology et International Political Science Abstracts, créés en 1952, ne restent pas longtemps sous la responsabilité de l’Unesco (cinq ans pour le premier, deux ans pour le second). Le premier est alors repris par l’ISA, le second par un éditeur privé (Peter Lengyel, op. cit., p. 18-20).
[30] Extrait du texte de la deuxième page de couverture de chaque numéro.
[31] SCHM 52 : lt. d’A. Piganiol à G. Métraux, 20 sept. 1953.
[32] SCHM 52 : lt. de Febvre à G. Métraux, 12 mars 1956.
[33] Interview Mme Keating.
[34] M. Conil Lacoste, op. cit., p. 83 ; Film n° 379, 1957.
[35] DG/68/1, 11 mars 1968.
[36] RP, 5 avril 1968 : Le Monde, 14 mars 1968 ; L’Express, 25-31 mars 1968 ; Les Nouvelles littéraires, 28 mars 1968 ; Le Journal du Dimanche, France Soir, Le Parisien ; Le Monde, 19 mars 1968 (citation) ; La Croix, 3 avril 1968 ; New Scientist, Londres, 21 mars 1968.
[37] Rapport de mission du chef de la division des échanges culturels internationaux au directeur général, 16 décembre 1957 (CUA/ECH/1407).
[38] OHRO, interview de Luther Evans, p. 492 ; FR, Nantes, carton 136 : CL/1999, 26 mars 69 ; Lien-Link n°76 (janvier-mars 2001) : « Le projet majeur Orient-Occident 1957-1966 » par Etienne Brunswic.
[39] Unesco, 50 années pour l’éducation, op. cit., p. 94.
[40] 329.18 A 53 CIPSH, I : lt. de Charles-André Fauconnet à Mayoux, 5 août 1947, p. 2-3.
[41] CUA/96, 17 juin 1959, p. 4.
[42] Daniel Behrman, Science, technique et développement, la démarche de l’Unesco, Unesco, Paris, 1979, 124 p., p. 43-44. Cf aussi D. Behrman, Cap sur l’inconnu. Récit de l’expédition internationale de l’océan indien, Paris, Unesco, 1984. Alors qu’en 1950, il n’y avait que 750 océanographes dans le monde, répartis dans 48 pays, en 1975 il y en a 12 000, répartis dans 130 pays ; M. Prévost, op. cit., p. 160 ; X 07.21 (44), I : observations du gouvernement français sur l’avant-projet de programme et de budget 1965-66, 17 déc. 1963, p. 4-5 ; DG/69/7, 2 sept. 1969, p. 3.
[43] Daniel Behrman, Science, technique, …, op. cit., p. 43-44 ; 11C/résol. 2.31 ; 12 C/PRG/6, 6 juill. 1962, 20 p. ; l’océanographe américain Roger Revelic est l’un des principaux artisans de cette entreprise ; l’océanographe russe Konstantin Fedorov est le premier secrétaire de la COI. Le Comité scientifique de la recherche océanique (SCOR), qui dépend du CIUS, devient l’organe consultatif de la COI.
[44] Ex. : RP, 24 nov. 1961.
[45] L’Unesco décide, à la conférence générale de 1960, de sponsoriser l’Expédition Internationale de l’Océan Indien, organisée par le SCOR (11C/résol. 2.32).
[46] OHRO, interview de Luther Evans, p. 483 ; 2 C/PRG/6, 6 juill. 1962 ; Angele Bioum Ihana, op. cit., p. 135 ; Unesco in a decisive decade, op. cit., p. 15 ; EU, box 3338 : IOC, 4th session, Nov. 3-12, 1965, position paper.
[47] Daniel Behrman, Science, technique ..., op. cit., p. 43-44 ; D. Behrman, Cap sur l’inconnu…, op. cit.
[48] Washington Post, 21 sept. 1961 : « 20 Nations Join on Sponsoring Indian Ocean Research Project », par Howard Simons. « An armada of oceanographic research vessels » ; « a massive assault » ; « International enthusiasm […] more than warm ».
[49] 551.46 (267) A 031 IOBC « -66 », I : lt. de Robert G. Snider à N.K. Pannikar, 16 mars 1962 ; NS/1530/62 : contrat signé le 23 mai 1962 par V. Kovda et le 27 juill. 1962 par N.K. Pannikar, secrétaire du Indian National Committee on Oceanic Research ; lt. de H. Roderick au DG, 2 août 1962 ; II-III : lt. de Vagn Hansen à Warren Wooster, 29 mai 1963 ; lt. de Vagn Hansen à Fedorov, 18 oct. 1963 ; lt. de Vagn Hansen à T.R. Parsons, 26 nov. 1963 ; lt. de Fedorov à H. Saba, 31 déc. 1963 ; V : lt. de R.S. Glover à Konstantin, 9 oct. 1964, 8 p., p. 7 ; lt. de Vagn Hnasen à Konstantine, 17 oct. 1964.
[50] 551.46 (267) A 031 IOBC « -66 », V : rapport de visite à l’IOBC à l’été 64 par B. Kimor, biologste israélien.
[51] COI, IGOSS (système mondial intégré de stations océaniques), plan général et programme de mise en œuvre, phase 1, approuvé par la COI à sa 6e session, Paris, Unesco, 1971, 31 p. ; COI, Les perspectives de l’océanographie en 1968, Paris, Unesco, 1969, 104 p. ; COI, schéma général sur la portée du programme élargi et à long terme d’exploration et de recherche océaniques, Paris, Unesco, 1970, 110 p. ; COI, La commission océanographique intergouvernementale ; cinq années d’activités, Paris, Unesco, 1966, 43 p.
[52] COI, Projet d’un cadre scientifique général pour l’étude de l’océan mondial, texte preliminaire poposé aux commentaires et à la critique, Paris, Unesco, 1965, 85 p.
[53] COI, Manuel sur l’échange international des données océanographiques, 2e édition, Paris, Unesco, 1967, 51 p.
[54] EU, box 3213 : confidential report of US delegation to the 82th session of the executive board, 22 mai-16 mai 1968, soumis au secrétaire d’état par Katie S. Louchheim, 11 p., p. 3 ; RU, OD 25/168 : FAO National committee for the UK, FAO Council, 51st session, october 1968 : Brief for the British Delegation ; EU, box 825 : airgram du département d’état à l’ambassade américaine de Paris, 4 avril 1962.
[55] EU, box 819 : program committee meeting, 8-9 janv. 1960, a summary report, US national commission for Unesco, p. 4.
[56] M. Batisse, « La coopération intergouvernementale », art. cit., p.155.
[57] M. Batisse, « La coopération intergouvernementale », art. cit., p. 156.
[58] 551.45 A 022/06 ZA : NS/149, 13e session du comité consultatif, p. 6.
[59] Le lancement de la DHI, examiné par le conseil exécutif en oct. 1961, et par un comité d’experts de la conférence générale de 1962, est décidé à la reunion intergouvernementale d’experts d’avril 1964 (NS/188, 5 juin 1964, 16 p.) ; ce comité définit l’hydrologie (p. 4) comme : « la science des eaux de la terre, de leurs formes d’existence, de leurs circulation et distribution sur le globe, de leurs propriétés physiques et chimiques et de leurs interactions avec le milieu physique et biologique, sans oublier leurs réponses aux actions humaines. Le domaine de l’hydrologie embrasse l’histoire complète du cycle de l’eau sur la terre ». 12C/résol. 2.2122 (b) ; NS/NR/22 : « Propositions en faveur d’une Décennie hydrologique internationale » ; dès 1962, l’Unesco envisage la mise en place d’un programme dans le domaine de l’hydrologie (12 C/PRG/20, 10 oct. 62, 12 p. ; 12 C/PRG/22, 2 nov. 1962, 5 p. ; 12 C/PRG/25, 16 nov. 62, 8p.) Le lancement de la DHI est décidé au cours de la réunion intergouvernementale d’hydrologie scientifique, tenue à Paris en avril 1964 (13 C/PRG/9, 21 août 1964, 8 p.).
[60] M. Conil Lacoste, op. cit., p122.
[61] NS/188, Paris, 5 juin 64, 16p, p. 4-7.
[62] Daniel Behrman, Science, technique ..., op. cit., p. 45-48.
[63] RFA, Bestand B30, Band 544 : remarques générales de la délégation allemande sur le projet de programme et de budget pour 1969-70, chap. 2 ; EU, box 3225 : airgram de l’ambassade américaine de Paris au département d’état, 24 déc. 1970, 56 p., p. 16.
[64] Ce qui donne lieu aux publications de la série « Etudes et rapports en hydrologie » ; EU, box 3225 : airgram de l’ambassade américaine de Paris au département d’état, 24 déc. 1970, 56 p., p. 16 ; M. Conil Lacoste, op. cit., p. 142 ; Daniel Behrman, Science, technique …, op. cit., p. 45-48 : entre 1966 et 1972 est créé dans le Pantanal un réseau hydrométéorologique comprenant 18 stations radioélectriques autonomes de télémesure, et est mis en place un modèle sur ordinateur du régime des cours d’eau, capable d’établir des prévisions ; Courrier de l’Unesco, juin 1970, p. 14-15 : « Le Pantanal. Un des plus grands projets hydrologiques du monde », par Newton Velloso Cordeiro.
[65] Film n° 219, 1969.
[66] Report of the US delegation to the 17th session …, doc. cit., p. 11-12 ; interview Batisse ; Daniel Behrman, Science, technique ..., op. cit., p. 45-48 ; M. Conil Lacoste, op. cit., p. 122 ; rapport du DG sur 1974, p. 110-114 ; interview Dumitrescu ; Journée d’hommage à René Maheu, Cahier II, op. cit., p. 78-85 : Sorin Dumitrescu, « Un domaine pionnier : l’environnement ».
[67] M. Batisse, « La coopération intergouvernementale », art. cit., p. 156 ; Sorin Dumitrescu, « Un domaine pionnier : l’environnement », art. cit.
[68] M. Conil Lacoste, op. cit., p. 109.
[69] Daniel Behrman, Science, technique ..., op. cit., 124 p., p. 40. En 1973 a lieu la première session du PICG ; Sorin Dumitrescu, « Un domaine pionnier : l’environnement », art. cit. ; report of the US delegation to the 17th session …, doc. cit., p. 11.
[70] X 07.83 Maheu, IV : Note sur la coopération entre l’Unesco et le Liban, 13 janv. 1967, p. 19-20.
[71] OHRO, interview de Luther Evans, p. 617-619.
[72] Rapport d’Arthur A. Compton au département d’état, 18 avril 1950, doc. cit. ; Bibliographie de dictionnaires scientifiques et techniques multilingues, Paris, Unesco, à partir de 1951 ; Rapport sur les dictionnaires scientifiques et techniques multilingues, Paris, Unesco, 1951, 39 p. Liste des travaux scientifiques publiés au Moyen Orient, reçus au centre, Bureau de coopération scientifique de l’Unesco pour le Moyen-Orient, n°1-12, mars 1948-juill. 1955, semestriel ; Liste des travaux scientifiques publiés au Moyen-Orient, publiée par le centre national de recherches d’Egypte et le bureau de coopération scientifique de l’Unesco au Moyen-Orient, Le Caire, 1955 à 1960, annuel, 6 vol. ; Bibliographie de vocabulaires scientifiques et techniques monolingues, Paris, Unesco, 1955, 1959, 2 vols. ; Bibliography of scientific publications of South Asia, India, Burma, Ceylon, n°1-12, 1949-54, New Delhi, Bureau de coopération scientifique de l’Unesco en Asie du sud ; Répertoire des organisations scientifiques internationales, Paris, Unesco, 1950, 234 p. ; RP, 15 oct. 1954 : Le Monde, 15 oct. 1954 ; EU, box 822 : Provisional international computation centre, Rome, CIPC/44, 31 mars 61, p. 2 et 7 ; Hemptinne : dossier « science et technologie » ; E. Delavenay, op. cit., p. 354 ; Peter Lengyel, op. cit., p. 20-21 ; Manuel des échanges internationaux de publications, Paris, Unesco, à partir de 1950.
[73] X 07.83 Maheu, IV : note sur la coopération entre l’Unesco et le Liban, 13 janv. 1967, p. 1.
[74] O. Felgine, op. cit., p. 416.
[75] L’Unesco en 1950 : ses buts, …, op. cit., p. 10.
[76] E. Delavenay, op. cit., p. 351.
[77] Press release n°111, 7 août 1948 ; Collection phonothèque internationale, archives de la musique enregistrée, Paris, Unesco, 1952, 254 p. ; L’Unesco en 1950 : ses buts, …, op. cit., 21 p.
[78] CUA/5, 15 déc. 1950 ; en 1950, l’Unesco publie, conjointement avec la bibliothèque du Congrès, un rapport en 2 volumes sur les services bibliographiques dans le monde, aboutissement d’une enquête entamée en 1948 au moyen de la constitution de groupes de travail nationaux dans 41 pays.
[79] CUA/3, 28 sept. 1950 ; CUA/5, 15 déc. 1950.
[80] Index Bibliographicus, Paris, Unesco, 1951-52, 2 vol.
[81] CUA/72, 30 janv. 1956, p. 2 ; série « Manuels bibliographiques de l’Unesco » ; il faut aussi mentionner les mensuels Les Nouvelles bibliographiques et Documentation et terminologie scientifiques, qui en 1961 fusionnent en un bimestriel intitulé Bibliographie, documentation, terminologie.
[82] Peter Lengyel, op. cit., p. 18-20. Au début des années 1950, l’Unesco publie une Bibliographie internationale des sciences sociales en 3 volumes : un volume sur la sociologie en 1951, un volume sur l’économie et les sciences politiques en 1952, un volume sur l’anthropologie sociale et culturelle en 1955 ; A partir de 1956, elle est publiée tous les ans en 4 volumes. En 1952, l’Unesco publie le Répertoire international des centres de documentation sur les sciences sociales. En 1953, elle publie la première édition de la Liste mondiale des périodiques de sciences sociales. En 1953, elle publie la Bibliographie internationale de sciences politiques (3 A 31 Register of legal documentation in the world : mémo de T. Ilosvay à K. Szczerba-Likiernik, 20 janv. 1954, p. 2-5).
[83] OHRO, interview de Luther Evans p. 617-618.
[84] Journal Métraux, 2 mars 1953, p. 481.
[85] CUA/82, 22 nov. 1957, p. 3-5. Les difficultés sont aussi évoquées dans CUA/86, 20 fév. 1958, p. 6 ; CUA/89, 31 déc. 1958, p. 8.
[86] Claude Lévi-Strauss et Didier Eribon, De près et de loin, suivi d’un entretien inédit « Deux ans après », Paris, éditions Odile Jacob, 1990, p. 94 et 112 ; interview Lévi-Strauss.
[87] Journal Métraux, 5 août 1955.
[88] Cl. Lévi-Strauss et Didier Eribon, De près et de loin, op. cit., p. 94 et 112 ; interview Lévi-Strauss.
[89] Convention concernant les échanges entre Etats de publications officielles et documents gouvernementaux, Paris, 3 déc. 1958, 11 p.
[90] CUA/86, 20 fév. 1958, p. 5.
[91] Pierre Auger, Tendances actuelles de la recherche scientifique ; étude sur les tendances principales de la recerche dans le domaine des sciences exactes et naturelles, la diffusion des connaissances scientifiques et leur application à des fins pacifiques, Paris, Unesco, 1961, 262 p.
[92] Assemblée générale de l’ONU, 1958, résol. 1260 (XIII) ; 5 A 54/51 Survey of the Main Trends of Inquiry in scientific research, I : lt. confid. de Maheu au DG, 27 oct. 1958, p. 1-2 ; lt. d’Auger à Maheu, 28 oct. 1958 ; NS/ROU/43, 15 janvier 1964, p. 21 ; 11C/PRG/5, 21 oct. 1960, p. 1-2.
[93] 11C/PRG/5, annexe II : Recommandtions 4, 5, 6, 7.
[94] 5 A 54/51 Survey of the Main Trends ..., VII : rapport Ecosoc n°2, 5 juill. 1961.
[95] Tendances principales …, p. 16.
[96] 4-8 oct. 1971, SC/MD/25, annexe B : en 1949, l’Unesco organise une conférence internationale des résumés analytiques, qui prône la création d’une revue unique de resumés analytiques de physique. Cette conférence aboutit à la mise en place en 1952 du « Bureau des résumés analytiques » au sein du CIUS.
[97] Guide de la conférence internationale sur le traitement numérique de l’information, Paris, Unesco, juin 1959, 63 p.
[98] 4-8 oct. 1971, SC/MD/25, annexe B ; interview Tocatlian.
[99] UNISIST, étude sur la réalisation d’un système mondial d’information scientifique, Paris, Unesco, 1970 : préface ; interview Tocatlian ; Agnès Fleury, op. cit., p. 32.
[100] UNISIST, étude sur la réalisation …, op. cit., p. 1-2. Pour cela il s’agit d’ouvrir ces échanges à la diversité des discipines et des domaines de la science et à la diversité des langues ; d’améliorer les échanges d’informations entre les différents systèmes, manuels ou mécaniques, qui traitent et distribuent cette information ; de mettre à jour et d’uniformiser les normes techniques ; d’améliorer la compatibilité entre des systèmes documentaires de pays et de domaines différents ; d’aider « tout pays, developpé ou en voie de développement, soucieux d’accéder aux services documentaires actuels et futurs de la science » ; et de réduire les « obstacles administratifs et juridiques à la circulation de l’information scientifique entre les nations ».
[101] 17C/Résol. 2.131 ; UNISIST, étude sur la réalisation…, op. cit., p. 93, 131 ; interview Tocatlian.
[102] Journal Métraux, 28 avril 1953.
[103] FR, Nantes, carton 104 : lt. de Jean-Fernand Laurent au ministre des affaires étrangères, 6 janv. 1970.
[104] FR, Nantes, carton 104 : compte rendu de la réunion de travail de la commission nationale française du 5 décembre 1969 : propos de Marie-Pierre Herzog, qui relate la position exprimée par Maheu.
[105] FR, Nantes, carton 104 : compte rendu de la réunion de travail de la commission nationale française du 5 décembre 1969.
[106] Interview Bonnefoy.
[107] Hemptinne : NS/ROU/43, 15 janv. 1964.
[108] Hemptinne, NS/124/rev, 15 janv. 1956 : « Carrière, statut et conditions de travail du chercheur « professionnel » ».
[109] 11C/résol. 2.1131.
[110] Lien-Link n°83 : nécrologie d’Yvan de Hemptinne, par Michel Batisse ; interview Mmes de Hemptinne. Le premier volume de la série est La politique scientifique et l’organisation de la recherche scientifique en Belgique, Paris, Unesco, 1965, 96 p. (Yvan de Hemptinne étant belge).
[111] EU, box 3223 : rapport de l’observateur américain à cette conférence, 24-26 juin 1970, p. 6-7.
[112] CUA/92, Paris, 27 fév. 1959.
[113] Sulwyn Lewis, Les principes de la coopération culturelle, Paris, Unesco, 1971, 29 p. ; Les droits culturels en tant que droits de l’homme, Paris, Unesco, 1970, 129 p. ; Aspects de la politique culturelle française, par le service des études et recherches du ministère des affaires culturelles, Paris, Unesco, 1970, 69 p. ; La politique culturelle en Grande-Bretagne, Paris, Unesco, 1970, 71 p. ; La politique culturelle en Yougoslavie, Paris, Unesco, 1971, 87 p. ; La polit culturelle en Tchécoslovaquie, Paris, Unesco, 1970, 73 p. ; La politique culturelle en Yougoslavie, Paris, Unesco, 1969, 47 p. ; La politique culturelle en Italie, Paris, Unesco, 1971, 83 p. ; La politique culturelle en Tunisie, Paris, Unesco, 1970, 56 p. ; La polit culturelle au Japon, Paris, Unesco, 1970, 63 p. ; La politique culturelle en URSS, Paris, Unesco, 1970, 68 p.
[114] Déclaration des principes de la coopération culturelle internationale, Paris, Unesco, 1967, 11 p.
[115] FR, Nantes, carton 123 : SHC/CS/188/1 à 19, mai 1968.
[116] FR, Nantes, carton 123 : doc. de presse PI/P n°80, 26 déc. 1967.
[117] FR, Nantes, carton 123 : SHC/CIPOC/1 à 13, 26 oct. 1970 ; DG/70/11, 24 août 1970 ; film n°258, 1970.
[118] SHC/EUROCULT/1 à 8 ; film n°295, 1972.
[119] 3 A 54/53 Social and Human Sciences. Study on trends of research, I : lt. de J. Hochfeld à Friedman et Bertrand, 18 mars 1963.
[120] Tendances principales …, op. cit., préface de Maheu, p. 10-11, 16 ; 13 C/PRG/12, 18 sept. 1964, p. 2-3 : cite le doc. SS/CUA/Trends/2 : l’étude « devra montrer quels sont les directions et les méthodes, les genres de recherche interdisciplinaire concentrés autour de certains problèmes spécifiques, les types de division du travail entre les différentes disciplines et les différents foyers nationaux de recherche ».
[121] Rabindranath Tagore, Vers l’homme universel, Paris, NRF, 1964 pour l’édition française. Recueil d’essais écrits entre 1892 et 1941 ; notamment l’article « Orient et Occident », p. 133-143, écrit en 1908.
[122] Cahiers d’histoire mondiale, 1966, vol. X, 1 , article de H. Bonnet sur l’IICI.
[123] CUA/57, 9 fév. 1954, p. 2.
[124] 329.18 A 53 CIPSH, I : lt. de Charles-André Fauconnet à Mayoux, 5 août 1947, p. 2-3 ; CUA/57, 9 fév. 1954, p. 1.
[125] J. Huxley, L’Unesco, ses buts, sa philosophie, p. 70
[126] Le Courrier de l’Unesco, n° 8, septembre 1948 : « Distinguer pour unir », p. 3, et « De l’Orient à l’Occident, un même effort culturel ».
[127] J. Torres Bodet, Memorias III, op. cit., p. 163, « distantes y misteriosas, muy antiguas y a la vez muy modernas ».
[128] ONU, RAG 2/76 box 7 : 3C/PRG/2.1, 8 sept. 1948 : Mass communications, projects division, working plan : « interdependence of cultures » ; « counteracting cultural isolation by making the public in every nation aware of valuable cultural achievements of other peoples ».
[129] 329.18 A 53 CIPSH, III : lt. de Mayoux à Georges Coedes, ancien directeur de l’Ecole française d’Extrême-Orient, 10 janv. 1949.
[130] 6C/résol. 0.11 ; 7C/résol. 4.112.
[131] CUA/57, 9 fév. 1954, p. 2.
[132] 5C/résol. 4.1211 ; CUA/43, 28 avril 1952, p. 4-6 ; CUA/28, 3 août 1951 ; Humanisme et éducation en Orient et en Occident, entretien international organisé par l’Unesco, Paris, Unesco, 1953, 245 p.
[133] CUA/57, 9 fév. 1954, p. 4.
[134] Le Courrier de l’Unesco, décembre 1958, p. 3.
[135] CUA/96, 17 juin 1959, p. 4 ; X 07. 83 Thomas, II : discours de J. Havet à l’université de Saïgon, 13 janv. 1960, p. 1-4 ; MAPA/I AC/3, annexe I ; K. Erdmann, exposé cité, p. 7.
[136] Évaluation du projet majeur pour l’appréciation mutuelle des valeurs culturelles de l’Orient et de l’Occident, Paris, 1968, p. 9 ; Courrier de l’Unesco, déc 1958, p. 20 : « Le projet majeur de l’Unesco, un effort systématique de dix ans », par Jacques Havet. ; Lien-Link n°76 (janvier-mars 2001) : « Le projet majeur Orient-Occident 1957-1966 » par Etienne Brunswic. [annexes 67 et 68] ; 215 articles sur le projet majeur Orient-Occident sont parus durant la décennie 1957-66, 182 programmes de radio, 55 programmes de télévision ont été diffusés (Evaluation…, op. cit., p. 60-61) ; Bulletin bimestriel Orient-Occident. Nouvelles du projet majeur pour l’appréciation mutuelle des valeurs culturelles de l’Orient et de l’Occident, vol I-IX, Paris, Unesco, février 1958 à décembre 1966.
[137] Discours de J Havet, 13 janv. 1960, doc. cit., p. 1-4.
[138] Courrier de l’Unesco, oct. 1956, p. 27-36 : « Au carrefour des civilisations et des controverses » ; Courrier de l’Unesco, avril 1958, p. 4 : reportage sur les gitans. Courrier de l’Unesco, déc 1958, p. 7-17 : « Orient et Occident peuvent-ils se comprendre ? », par Georges Fradier ; p. 26 : « Deux civilisations, une même crise », par K. Erdmann ; Georges Fradier, Orient et Occident : peuvent-ils se comprendre ?, Paris, Unesco, 1958, 51 p. ; colloque sur « L’influence réciproque des littératures de l’Orient et de l’Occident sur les écrivains d’aujourd’hui et de demain ; valeurs esthétiques et conceptions de la vie », organisé en septembre 1957 à Tokyo ; entretien sur les « nouvelles expériences du théâtre contemporain en Orient et en Occident et leurs influences réciproques » en novembre 1963 à Tokyo.
4 Le Courrier de l’Unesco, décembre 1958, p. 3.
5 Évaluation …, op. cit., p. 4.
6 13 janvier 1960, discours de Jacques Havet, doc. cit., p. 1-2.
7 MAPA/I AC/3, annexe I ; CUA/96, 17 juin 1959, p. 4. Cf. Jacques Havet, « Le projet majeur de l’Unesco, un effort systématique de dix ans », Le Courrier de l’Unesco, décembre 1958, p. 20-24.
[143] Comme l’affirme Jacques Havet dans son discours du 13 janvier 1960 (discours cité).
2. Maulana Azad, alors ministre de l’éducation de l’Inde, et Sarvepalli Radhakrishnan, alors vice-président de l’Inde, soutiennent vivement le projet. RFA, B 91, Band 16 : doc. du 24 février 1956, rapport de K. Pfauter sur les sessions de la commission nationale indienne. Cf. S. Radhakrishnan, « Le temps du chauvinisme culturel est révolu », Le Courrier de l’Unesco, décembre 1958, n° 12, p. 4-7.
3. Ex. : G. Fradier, Orient et Occident : peuvent-ils se comprendre ?, Paris, 1958.
4. Ex. : « L’homme moderne en Orient et en Occident », 1958, Bruxelles ; « L’art contemporain en Orient et en Occident », 1960, Vienne.
5. Ex : MAPA/Bib./US/1, LBA/Conf. 19/7 : Orient-Occident : Comité consultatif international de bibliographie, 4e session, déc. 1957.
6. Exposition « Orient-Occident » organisée par l’Unesco à Paris au musée Cernuschi en 1958 ; Orient-Occident, images d’une exposition, Paris, Unesco, 1958.
[149] Jiya Lal Jain, Unesco in schools, op. cit., p. 56 et 62 ; Prem Kirpal, art. cit., p. 67.
[150] Prem Kirpal, art. cit., p. 72 ; Lien-Link n°76 (janvier-mars 2001) : « Le projet majeur Orient-Occident 1957-1966 », par Etienne Brunswic.
[151] 5 A 54/51 Survey of the Main Trends…, I : rapport de la 13e session du comité, 8 oct. 1958 ; 9C/résol. 2.31.
[152] Acte constitutif, article 1, paragr. 2b.
[153] Déclaration universelle des droits de l’homme, article 26 et 27 : le droit à la culture est défini comme « le droit des individus d’accéder à leur propre culture et à celle des autres pays ». Il est affirmé que « toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir des arts et de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent » ; German Arciniegas, La culture, droit de l’homme, Paris, librairie du recueil Sirey, 51 p.
[154] Série « Les droits de l’esprit », éd. Sciences et lettres, Liège, Unesco, 1949 ; CUA/42, 28 avril 1952 ; Le droit à l’éducation dans le monde actuel, Téhéran, Commission nationale iranienne pour l’Unesco, 1955, 66 p.
[155] La femme et l’éducation, Paris, Unesco, 1952, 286 p. ; L’accès des femmes à l’éducation, Paris, Unesco, Genève, BIE, 1952, 232 p.
[156] 6C/résol. 4.52 ; 125 EX/SR.1-28, p. 13 ; 10 C/NOM/29.
[157] CUA/42, 28 avril 1952 ; 7C/résol. 4.52 ; journal Métraux, 9 fév. 1953, p. 475.
[158] Les droits culturels en tant que droits de l’homme, Paris, Unesco, 1970.
[159] CUA/42, 28 avril 1952, p. 5.
[160] Unesco, Prep.Com.Soc.Sci.Com.2, Prog.H, p. 5.
[161] Peter Lengyel, op. cit., p. 23.
[162] ONU, RAG 2/76, box 7 : 3C/PRG/2.1, 8 sept. 1948 : Mass communications, projects division, working plan : « calendar of world affairs », et « world books ».
[163] Paulo de Berrêdo Carneiro, Vers un nouvel humanisme, Paris, éd. Seghers, 1970, 335 p., p. 242-243.
[164] EU, box 3229 : rapport de la délégation américaine au secrétaire d’état sur la conférence générale de 1972, p. 15 : « International Agency for the Promotion of Cultural Action ».
[165] A. Monclus, op. cit., p. 71.
[166] Bulletin trimestriel d’éducation de base, n°1, janvier 1949, p. 2 : préface ; 375 (729.4) A 61, VII : lt. de Bowers à Fyfe Robertson, 3 mars 1949 : « We aim to make it an international dial 999 for fundamental education all over the world » ; 37 A 31 FE « Education de base. Vers une campagne mondiale » : mémorandum de J. Bowers, 7 janvier 1947 : « Fundamental education. ‘Towards a world movement’ », p. 4 ; Educ/27/1947, 18 avril 1947 ; Educ/28/1947, p. 17 ; Misc/113/1947 (cité dans Educ/28/1947, p. 17) ; en 1949 sont créés le Bulletin d’éducation des adultes et le Bulletin trimestriel d’éducation de base ; ils fusionnent ensuite dans le Bulletin trimestriel d’éducation de base et d’éducation des adultes ; en 1949 est créée aussi la Revue analytique sur l’éducation de base, mensuelle ; et l’Unesco publie les série de publications « Etudes et documents d’éducation », « Monographies sur l’éducation de base », « Documents spéciaux d’éducation ». En 1960 sont créés les Répertoires internationaux de l’éducation, les Guides pratiques de l’éducation extra-scolaire, et est publiée une compilation de 12 tomes sur Les Problèmes d’éducation, ainsi qu’une vaste enquête de 4 tomes sur l’Education dans le monde, réunissant les dernières données statistiques ; interview Balandier : Georges Balandier souligne l’importance de cette action ; pour l’élaboration des répertoires sur l’éducation, l’Unesco demande dans les années 1950 des renseignements à chaque Etat membre (375 (666) TA /AMS : mémo d’André Lestage au DG, 1er avril 1957, p. 1-4).
[167] Torres Bodet, en visite à Genève en 1949, rencontre Jean Piaget, directeur général du BIE, et visite le BIE. Il est « impressionné » par l’installation du BIE et l’importance et la qualité de la documentation rassemblée. Il observe qu’« il faudrait plusieurs années pour que l’Unesco puisse équiper un centre de documentation et d’échanges comparable et certain aussi qu’il serait beaucoup plus coûteux » ; l’Unesco décide alors d’y renoncer et d’augmenter plutôt sa subvention au BIE (X 07.83 Torres Bodet III: compte rendu de la visite du DG à Genève, 25-26 avril 1949, p. 7).
[168] XO7.21(44)NC, I : rapport sur les activités de la division d’éducation de base pour la commission nationale française, 11 juin 1949 ; 375 (470) : lt. de Beeby à Henry Laugier, 11 juill. 1949 : « a slow and rather difficult job ».
[169] ECO/CONF/29, 16 nov. 1945, p. 88 (cité dans P. Jones, op. cit., p. 23).
[170] L’Unesco en 1950 : ses buts, …, op. cit., p. 17 ; Emile Delavenay, « Mes souvenirs de Jean Thomas … », art. cit. ; Courrier de l’Unesco, juin 1948, p. 2 : « Les besoins techniques de l’information : premiers rapports des enquêteurs Unesco », par Philippe Soupault ; août 1954, p. 44-45, « Lecteurs affamés » par Philippe Soupault ; discours de Bertrand Russell à la conférence générale de 1949, 4C/VR.9, 29 sept. 1949, p. 151-154 ; conférence de presse de J. Huxley, 17 janv. 1948, p. 3-4 ; DG/8/49, 1er avril 1949, p. 10-11.
[171] The Book of Needs (of 15 war-devastated countries in education, science and culture), I, Unesco, Paris, 1947, 111 p. ; II, 1949, 139 p. ; cf aussi Universities in Need, Paris, Unesco, 1948, 32 p. ; et Jean Leymarie, Art museums in Need, Paris, Unesco, 1949, 17 p.
[172] Margetta Austin Stroup, It’s yours for the giving ; a guide for action in international educational reconstruction, New York, Commission for International Reconstruction, 1949, 25 p., préface de Torres Bodet ; rapport de la Commission de reconstruction et de réhabilitation, à la conférence générale de 1947, p. 6-7, cité dans A. Monclus, op. cit., p. 86 ; conférence de presse de J. Huxley, 17 janv. 1948, doc. cit., p. 3-4.
[173] The Book of Needs, op. cit., avant-propos ; Avec le TICER sur le front de la reconstruction ; regard de 29 organisations internationales privées à la pointe du combat pour le relèvement de l’éducation, Paris, Unesco, 1949, 32 p. ; ces 31 OING regroupent en tout plus de 700 organisations nationales. Le TICER englobe notamment l’importante « Commission américaine pour la relance internationale de l’éducation » (CIER), organisme créé en 1946 et regroupant 200 organisations nationales privées américaines (A. Monclus, op. cit., p. 87) ; G. Archibald, op. cit., p. 188 ; FR, carton 117 : note confidentielle du ministre des affaires étrangères français aux agents diplomatiques de la république française à l’étranger, 27 août 1947 ; Unesco, 50 années…, op. cit., p. 234-235.
[174] EU box 2254 : lt. de K. Holland à Ch. Thomson, 10 janv. 1949, p. 5-6 ; conférence de presse de J. Huxley, 17 janv. 1948, p. 3-4.
[175] Bulletin de reconstruction, Paris, Unesco, janvier à juin 1947, mensuel ; d’août 1947 à juin 1949, le titre a été : Reconstitution et relèvement, Bulletin ; puis en 1949-50 Elan ; revue mensuelle sur la reconstruction dans les domaines de l’éducation, de la science et de la culture.
[176] FR, carton 117 : note confidentielle du ministre des affaires étrangères français aux agents diplomatiques de la république française à l’étranger, 27 août 1947.
[177] 36 A 653 (44), I : télégramme de Grimes à Saunders, non daté.
[178] X 07.83 Torres Bodet, II : Nouvelles de l’Unesco, 31 mars 1949, p. 3.
[179] 36 A 653 (44), III : lt. de Julien Cain à Torres Bodet, 10 sept. 1951.
[180] X 07.83 Torres Bodet, II : Nouvelles de l’Unesco, 31 mars 1949, p. 4.
[181] Rapport sur l’efficacité du travail de reconstruction, 1950, p. 35-37 ; DG/73, 1950, p. 4 ; EU, box 1601 : télégramme confidentiel de K. Holland au secrétaire d’état, 21 fév. 1950 ; EU, box 1603 : rapport de K. Holland au département d’état, 21 avril 1950, p. 2.
[182] EU, box 2241 : lettre confidentielle d’Albert Noyes à William Benton, 24 déc. 1946, p. 10 ; conférence de presse de J. Huxley, 17 janv. 1948, doc. cit., p. 3-4 : pour apaiser les craintes, Huxley doit préciser qu’il ne revient pas à l’Unesco de jouer le rôle d’« une organisation de secours, une UNNRA éducative », mais que le rôle de l’Unesco se limite à « dresser le bilan des besoins », à « susciter » le versement de fonds privés, et à « coordonner les efforts entrepris » ; Impetus, vol. III, n°10-11, oct.-nov. 1949, p. 22 : courrier des lecteurs : lettre de l’Américain Richard Montgomery, qui conteste la légitimité de l’Unesco à publier cette revue.
[183] RU, FO 371/88915 : lt. de Paul Matthews au Foreign Office, 26 janv. 1950, p. 4.
[184] RP/7, 17 nov. 1947 : lettre de T.S. Eliot, dans le Continental Daily Mail, adressée au directeur de ce journal ; RP/10, 6 janv. 1948 : Times Educational Supplement.
[185] RU, FO 371/88919 : lettre de St-John Chadwick à Ormerod, 14 avril 1950.
[186] RP/1, 6 oct. 1947 : Het Laatste Nieuws, Bruxelles, 19 sept. 1947.
[187] Journal de la conférence générale de 1947, vol. I, p. 104-105.
[188] 37 : 362.92, II : lt. de Maurice Gouineau, commissaire aux actions urgentes de l’Entraide française, à Drzewziski, 24 fév. 1950 ; 36 A 653 (44), I : lettre de Rose Etienne, secrétaire confédérale de la CGT-FO, à l’Unesco, 14 avril 1950.
[189] RU, FO 371/88915 : mémorandum de Paul Matthews au Foreign Office, 26 janv. 1950, p. 4 ; à partir de 1951, il est remplacé par le Service d’entraide (2 C/2, Annexes D et E et prévisions budgétaires pour l’exercice fin 1948, p. 35 ; 4 C/Resol. 1.1 (cité par G. Archibald, op. cit., p. 139-140).
[190] EU, box 1603 : lettre confid. de l’ambassade américaine de Tel aviv au département d’état, 11 mai 1950 ; Informal report of the US Delegation to the seventh session …, doc. cit., p. 22 ; EU, box 1563 : lettre de Harlan B. Clark au département d’état, 15 nov. 1957, p. 2.
[191] Paulo de Berrêdo Carneiro, « L’Unesco au secours des enfants grecs ! », art. cit., p. 232-233 et 236.
[192] Unesco, 50 années…, op. cit., p. 235.
[193] Notamment la Croix-Rouge, l’American Friends Service Committee (Quakers), l’Alliance universelle des unions chrétiennes de jeunes gens ; Knud Mortensen, K.D. Wagner, The UNRWA/Unesco experience in refugee education, Danish International Development Agency, 1980, université de Copenhague, 173 p., p. 27-28 ; UNRWA et les réfugiés de Palestine. Qu’est ce que l’UNRWA ? Qui sont-ils ?, Paris, Unesco, 11 p., 1966, p. 5 ; Courrier de l’Unesco, juillet 1955, p. 4-8 : Myrtle Winter, « 900 000 refugiés arabes. Un exode resté jusqu’ici sans retour ».
[194] ED/131, 31 août 1953, p. 1 et 4 ; UNRWA et les réfugiés…, op. cit., p. 4-5.
[195] ED/131, 31 août 1953, p. 1 ; ONU, RAG 2/76 box 7: instructions d’Adiseshiah aux experts d’assistance technique sur le terrain, 1er juin 1953, p. 9-10.
[196] Knud Mortensen, K.D. Wagner, op. cit., p. 27-28, 30, 51, 65, 67 ; ED/131, 31 août 1953, p. 4 ; 37 : 362 .92 (5-011) « -66 », IIIa : lt. de Walter à van Vliet, 1er mars 1958.
[197] 37 : 362 .92 (5-011) « -66 », IIIa : rapport confidentiel de L. Elvin, 3 oct. 1955, p. 1. « immense progrès ».
[198] EU, box 2254 : Le Journal d’Egypte, 25 nov. 1948, éditorial : « L’Unesco s’ouvre aux hommes et aux choses du Moyen Orient » ; voir annexes ; ED/131, 31 août 1953, p. 4.
[199] RP, 8 mai 1951 : Le Monde, 21 avril 1951 ; RP, 19 mai 1953 : Revue de Paris, mai 1953.
[200] RP, 10 août 1951 : The Scotsman, Edimbourg, 31 juill. 1951 : « Impressive work of Unesco. Education of Arab refugee Children- 40 schools set up », par Philip Toynbee.
[201] New York Times, 15 mars 1949, p. 11 : « Education is Urged for Arab Refugees ».
[202] 37 : 362 .92 (5-011) « -66 », IIIa : rapport confidentiel de L. Elvin, 3 oct. 1955, p. 2.
[203] 37 : 362 .92 (5-011) « -66 », IIIa : rapport de Van Vliet, mai 1958, p. 4.
[204] 37 : 362 .92 (5-011) « -66 », IIIa : rapport confidentiel de L. Elvin, 3 oct. 1955, p. 3 ; lettre de Fernig à Labouisse, 20 nov. 1956.
[205] 37 : 362.92, II : lettre du ministère des affaires étrangères du Liban au DG, 21 juin 1949 ; UNRWA et les réfugiés…, op. cit., p. 5-9 ; X 07.83 Maheu, VI : note de synthèse sur la visite du DG en Jordanie, 25 avril 1973, p. 5.
[206] 37 : 362 .92 (5-011) « -66 », IV : mémo confid. du DG p.i. à McCune, 24 juill. 1961.
[207] 37 : 362 .92 (5-011) « -66 », IV : rapport confidentiel de W.H. Loper au DG, 2 janv. 1959, p. 6-10 ; mémo de Maheu à Aleksander, 27 juill. 1959 ; rapport confid. de W.A. Mustakim au DG, 12 oct. 1960 ; lt. de J. Guiton au DG p.i., 13 juill. 1961.
[208] Des maîtres s’instruisent : l’expérience de formation des maîtres en exercice de l’Instiut pédagogique UNRWA-Unesco, Paris, Unesco, 1970, 222 p. ; 37 : 362 .92 (5-011) « -66 », IVa : mémo confid. de van Vliet au DG, 6 nov. 1962 ; EU, box 3225 : airgram de l’ambassade américaine de Paris au département d’état, 24 déc. 1970, p. 1-6.
[209] UNRWA et les réfugiés …, op. cit., p. 5-9.
[210] Knud Mortensen, K.D. Wagner, op. cit., p. 30-31.
[211] Rapport du DG sur 1971, p. 33 et 45.
[212] RP, 9 fév. 1970 : The Guardian, Londres, 2 janv. 1970 ; RP, 31 oct. 1969 : Le Monde, 4 oct. 1969 : « Grâce à l’Unesco - Plus de 7000 étudiants de la région de Gaza ont pu passer leurs examens » ; New York Times, 3 oct. 1969.
[213] La scolarité obligatoire et sa prolongation, Paris, Unesco, 1951 ; ONU, RAG 2/76 box 7 : mémo de Taylor à Guillaume Georges-Picot, 31 janv. 1953.
[214] Recommandations aux ministères de l’instruction publique, Paris, Unesco, Genève, BIE, 1946-68 ; ED/125, 4 mai 1953, p. 5-6 ; EU, box 1602 : télégramme de William Palmer Hudson au département d’état, 28 mars 1950 ; EU, box 1562 : lettre confidentielle d’Oliver M. Marcy au département d’état, 12 nov. 1957, p. 2 ; EU, box 1562 : lt. de J. Graham Parsons au département d’état, 14 nov. 1957.
[215] Ceux qui ne peuvent attendre,…, op. cit., p. 22-23.
[216] X 07 A 14/31 « Unesco, purpose, progress and prospects » : lt. de Guiton à Berkeley, 21 fév. 1957, p. 2.
[217] Esther Dartigue, op. cit., p. 122-123.
[218] X 07.83 Maheu, I : lettre confid. de Maheu au DG, 2 avril-13 mai 1956.
[219] La formation des maîtres ruraux, 1953. La préparation du personnel enseignant, 1949. La rétribution du personnel enseignant primaire, 1953. La rétribution du personnel enseignant secondaire, 1954. La formation du personnel enseignant, 1954 (Paris, Unesco, pour tous ces ouvrages).
[220] X 07.83 Maheu, IV : note sur la coopération entre l’Unesco et le Soudan, 24 janv. 1967, p. 5.
[221] Jean Thomas, Les grands problèmes de l’éducation dans le monde, op. cit., p. 28 ; film n° 2143, 1973 ; X 07.83 Maheu, VI : note de synthese sur la visite du DG en Egypte, 16 mars 1973, p. 1-3.
[222] X 07.83 Maheu, VI : note sur le voyage du DG en Chine, 30 août-6 sept. 1972 ; aide-mémoire sur les entretiens entre les autorités libanaisses et le DG, 19-23 déc. 1972.
[223] FR, Nantes, carton 59 : note sur le projet d’organisation centrale du système d’éducation régionale latino-américaine, non datée.
[224] X 07.83 Maheu, VI : note de synthèse sur la visite du DG en Egypte, 16 mars 1973, p. 1-3.
[225] Viviane de Landsheere, op. cit., p. 520-521.
[226] Rapport sommaire de la conférence internationale de l’éducation des adultes, Elseneur, Danemark, 16-25 juin 1949, Paris, Unesco, 1949 ; Les universités et l’éducation des adultes, Paris, Unesco, 1952, 198 p. ; L’Unesco et l’éducation des adultes, Paris, Unesco, 1948, 16 p. ; Homer Kempfer, Comment organiser un programme d’éducation pour les adultes ? Paris, Unesco, 1950, 7 p. ; Répertoire international de l’éducation des adultes, Paris, Unesco, 1953, 372 p. ; L’éducation des adultes ; tendances et réalisations actuelles, Paris, Unesco, 1950, 160 p.
[227] Rapport de la mission aux Philippines, Paris, Unesco, 1950, 80 p. Rapport de la mission en Afghanistan, Paris, unesco, 1952, 86 p. ; Rapport de la mission en Libye, Paris, Unesco, 1953, 88 p. ; Rapport de la mission en Thaïlande, par John Sargent et Pedro T. Orata, Paris, Unesco, 1950, 60 p. ; R.M. Timsinger, L.H. Cabrera et F.T. Fairy, Rapport de la mission en Birmanie, Paris, Unesco, 1952, 92 p.
[228] Courrier de l’Unesco, mars 1951, p. 2 : « Six conseillers itinérants vont mettre en pratique le « système des expériences associées » ».
[229] Acher Deleon, « Paul Lengrand et l’éducation des adultes », Lien-Link n°87, p. 14-15.
[230] Education de base et éducation des adultes, vol XII, 1960, n°3 : « L’éducation en face des réalités contemporaines », par Margaret Mead ; « les buts de l’education des adultes », par J. Roby Kidd ; « Y a-t-il vraiment une crise de l’education des adultes ? » par Josef Barbag ; « La motivation chez les adultes : éducation et propagande », par John Mac Leish ; « Le temps libre et le développement humain des travailleurs », par Paul Lengrand ; « Le problème des relations entre jeunes et adultes » par Jean Jousselin ; Education de base et éducation des adultes, vol. XII, 1960, n° 4 : « L’éducation pour la compréhension internationale : sa raison d’être, ses possibilités », par Paul H. Seats et Leonard Freedman ; « L’éducation des adultes à l’épreuve », par Alan M. Thomas ; « L’education des grand-mères » par Peter du Sautoy.
[231] Education de base et éducation des adultes, vol XII, 1960, n°3 : « L’éducation en face des réalités contemporaines », par Margaret Mead, p. 113-121, p. 113.
[232] Jean Ader, Processus de perfectionnement des connaissances et de la formation personnelle chez l’adulte, Hambourg, Institut de l’Unesco pour l’éducation, 1961, 79 p. ; Marcel David, L’éducation des adultes en Yougoslavie, Paris, Unesco, 1961, 187 p. ; Education des adultes ; répertoire, Paris, Unesco, 1966, 154 p. ; Pierre Fougeyrollas et alii, L’éducation des adultes au Sénégal, Paris, Unesco, IIPE, 1967, 46 p. ; A.S.M. Hély, Nouvelles tendances dans l’éducation des adultes ; d’Elseneur à Montréal, Paris, Unesco, 1963, 149 p. ; Les textes de lecture simples pour adultes : préparation et utilisation, Paris, Unesco, 1963, 99 p. ; A.S.M. Hély, Les instituteurs et l’éducation des adultes, Paris, Unesco, 1966, 52 p.
[233] Veronese, carton 32 : lt. de J. Thomas à V. Veronese, 1er sept. 1960 ; P. Jones, op. cit., p. 112 ; Viviane de Landsheere, p. 520-521.
[234] Anna Lorenzotto, op. cit., p. 21-22, 63-64, 73 ; L’éducation des adultes, Paris, Unesco, 1950. Influence des idées du pédagogue anglais M.E.N. Hutchinson.
[235] Anibal Buitron, « Adult Education and the Second Development Decade », Convergence, 4, 1, p. 35-40, 1971.
[236] Anna Lorenzetto, op. cit., p. 231-233.
[237] EU, box 3225 : airgram de Culley au département d’état, 23 août 1971, 13 p., p. 11.
[238] Education de base et éducation des adultes, vol. XII, 1960, n°3 : « L’éducation en face des réalités contemporaines », par Margaret Mead, p. 113-121, p. 115 et 117 ; Anna Lorenzetto, op. cit., p. 74-80 ; Apprendre à être, op. cit., p. 162-163, p. 80 ; Acher Deleon, « Paul Lengrand et l’éducation des adultes », Lien-Link n°87, p. 14-15 ; Courrier de l’Unesco, janvier 1970 : « L’éducation à refaire », par Paul Lengrand, p. 27-32 ; Paul Lengrand, Introduction à l’éducation permanente, Paris, Unesco, 1970. Paul Lengrand a beaucoup contribué à cet intérêt croissant de l’Unesco pour l’éducation permanente, de même qu’Ettore Gelpi, qui lui a succédé en 1972.
[239]. Michel de Certeau, La culture au pluriel, Paris, Paris, 10/18, 1974, p. 160-165 ; cité dans J.-Cl. Forquin, op. cit., p. 353-356.
[240] FR, Nantes, carton 54 : Comité consultatif international de l’Unesco pour l’éducation extrascolaire, « Les conséquences du concept de l’éducation permanente sur les programmes d’éducation des adultes, d’activités de jeunesse et d’alphabétisation », 6 mars 1968, p. 10.
[241] Bulletin trimestriel d’éducation de base, Vol. XII, 1960, n°4, p. 217-220 : « L’éducation des grands-mères » par Peter du Sautoy.
[242] Rapport final de la 32e Conférence internationale de l’éducation, Genève 1-9 juillet 1970, p. 23, cité par H.P. Sagbohan, p. 215.
[243] FR, Nantes, carton 54 : 17 C/62, Paris, 16 oct. 1972, p. 1 ; « Les conséquences du concept de l’éducation permanente… », 6 mars 1968, doc. cit. ; PI/P n°18, Paris, 8 août 1972 ; Unesco/Confedad 5, p. 7 et 9 ; X 07.83 Lengrand II : réunion d’experts sur l’éducation permanente, 10-18 août 1970 ; rapport du premier comité d’experts pour l’avancement de l’éducation, juin 1962 ; lettre d’A. Braconier au DG, 14 mai 1970 ; Anna Lorenzetto, op. cit., p. 74-80. De plus, dans certaines réunions non consacrées spécifiquement à l’éducation, l’éducation permanente devient le thème de discussion central, comme à la conférence des commissions nationales pour l’Unesco des pays balkaniques et voisins en 1970 en Yougoslavie (X 07.83 Lengrand II : mémo du chef de la division des commissions nationales au directeur du BMS, 27 mai 1970, p. 1-2). L’Institut Unesco pour l’éducation, à Hambourg, travaille à partir du début des années 1970 sur cette notion (Seth Spaulding et Lin Lin, Historical Dictionary …, op. cit., p. 25 ; Anna Lorenzetto, op. cit., p. 333-334.)
[244] X 07.83 Lengrand I : rapport de Lengrand à Betancur, 29 mars 1966, p. 3-6. ; rapport de mission de Lengrand, non daté, p. 2-3.
[245] Anna Lorenzetto, op. cit., p. 318. Depuis la seconde moitié du XIXe siècle, la Suède avait été le premier pays à mettre en place une éducation des adultes ; elle en avait fait un instrument de formation d’une élite ouvrière.
[246] Ulf Larsson, « L’éducation récurrente », in L’éducation permanente, Conseil de l’Europe, 1970 ; idées inspirées par les reflexions du Comité U 68 (Comité de l’éducation constitué en 1968 en Suède pour étudier les structures et les objectifs de l’enseignement supérieur). L’OCDE prône à partir de 1969 l’éducation récurrente, en créant en son sein le Centre pour la recherche et l’innovation de l’enseignement, CERI, dirigé par J.-R. Grass ; cf. Egalité devant l’éducation. Position du problème. Le cas particulier de l’éducation récurrente, Paris, OCDE, 1971. (cités dans Anna Lorenzetto, op. cit., p. 317-321, 326-327).
[247] J.-Cl. Forquin, op. cit., p. 363-364 ; il évoque notamment le marxisme (De Sanctis), le pragmatisme deweyen (Parkyn), la psychologie humaniste (Lyon), la philosophie personnaliste (Lengrand), etc. ; la conférence de Nairobi (1968) prône le développement de l’éducation permanente dans l’optique du développement économique ; FR, Nantes, carton 54 : lt. de Jean-Fernand Laurent au ministre des affaires étrangères, 4 avril 1962 ; Isabelle Marçais, op. cit., p. 63-66 ; Conférence sur l’éducation et la formation scientifique et technique dans leurs rapports avec le développement en Afrique, Nairobi, 16-27 juill. 1968, rapport final, OUA/CESTA/10.
[248] FR, Nantes, carton 54 : lt. de Jean-Fernand Laurent au ministre des affaires étrangères, 4 avril 1962 ; Anna Lorenzetto, op. cit., p. 303-309.
[249] J. Ohliger, Is lifelong education a guarantee of permanent inadequacy ?1974, et E. Verne, Les coûts de l’éducation à vie ; cité dans J.-Cl. Forquin, p. 369-371.
[250] Seth Spaulding et Lin Lin, Historical Dictionary…, op. cit., p. 25. Opinion de R.H. Dave, ancien directeur de l’Institut Unesco d’éducation de Hambourg.
[251] DG/74/15, 23 nov. 1974, p. 3.
[252] EU, box 2246 : FE Conf./15, Mexico City, 7 nov. 1947, p. 1.; 375 (729.4) A 61, VII : lt. de Bowers à Fyfe Robertson, 3 mars 1949.
[253] Monographie sur l’éducation de base n°10, op. cit., p. 20-24 ; abolies en 1938, elles sont réorganisées en 1943 ; H.W. Howes, Education de base, éducation des adultes, éducation des illettrés et éducation communautaire dans la région des Caraïbes, Unesco, Porto Rico, 1955, p. 43-44.
[254] P. Jones, op. cit., p. 38-50 ; mémorandum de J. Bowers, 7 janvier 1947, doc. cit., p. 2. ; Bulletin trimestriel d’éducation de base, octobre 1949, p. 3-8 ; X 07.83 Torres Bodet, II : Nouvelles de l’Unesco, 31 mars 1949, p. 3 : « L’Unesco étudie la vie culturelle au Mexique ».
[255] Educ./SR.5, 19 avril 1947, p. 5 ; Educ./SR.1, 17 avril 1947, p. 6 ; Educ/32/1947, annexe C, Beatrice King, « L’éducation de base en URSS », juin 1947 ; 375 (470) : lt. de John Grierson à Wakefield Esq., 3 oct. 1947 ; lt. de John Grierson à Stefan Wierblowski, 9 janv. 1948 ; lt. de Bowers à Farr, 7 oct. 1948 ; lt. d’E.J. Carter à Judith Todd, 29 oct. 1948 ; lt. de Ruth lazarus à l’association France-URSS, 6 juill. 1949 ; lt. de Beeby à Henry Laugier, 11 juill. 1949.
[256] 375 (729.4) A 61, VII : lt. de Bowers à Fyfe Robertson, 3 mars 1949.
[257] P. Jones, op. cit., p. 47.
[258] MM. Lauwerys, Read, Clarke, rapport Mass education in African Society, rédigé pour le British Colonial Office en 1944 ; cité dans P. Jones, op. cit., p. 48-54.
[259] P. Jones, op. cit., p. 33.
[260] Biogr. John Bowers ; J. Huxley, Memories, II, op. cit., p. 17.
[261] RU, FO 371/97165 : lt. de Capper à R. Allen, 25 mars 1952.
[262] RU, FO 371/97165 : lt. confid. de C.F. Capper à R. Allen, 3 mai 1952.
[263] Définition de l’éducation de base proposée au groupe de travail intersecrétariats de l’ONU et des institutions spécialisées, Paris, 16-17 nov. 1950.
[264] Educ./20/1947, 17 avril 1947, p. 3-4.
[265] L’éducation de base, fonds commun de l’humanité, Unesco, Paris, 1946, p. 6 ; Educ/28/1947, p. 14 ; l’ouvrage analyse notamment l’expérience des missions culturelles mexicaines ; l’expérience menée au Chili auprès de fermiers adultes illettrés ; les experience menées en Jamaïque, en Egypte, en Irak, en Inde ; 37 A 31 « Education de base, fonds commun de l’humanité », I : lettre de I.L. Kandel à Leonard S. Kenworthy, 7 juin 1946.
[266] Ex. : RP/4, 24 oct. 1947 : Statist, Londres, 11 oct. 1947.
[267] Ex. : RP/4, 24 oct. 1947 : Times Literary Supplement, 11 oct. 1947.
[268] Educ./20/1947, 17 avril 1947, p. 3-4 ; Educ/28/1947, 24 avril 1947, p. 6-7 ; Educ./SR.1, 17 avril 1947 ; Monographie n°4 sur l’éducation de base, Unesco, 1951, 92 p., p. 66-81.
[269] Educ./20/1947, 17 avril 1947, p. 3 ; Educ/28/1947, p. 6-7 ; Educ/26/1947, 18 avril 1947, p. 1 : se réfère à la phrase d’Alexis Carrel : « C’est le développement de la personnalité humaine qui est le but suprême de toute civilisation » ; Educ./SR.1, 17 avril 1947, p. 2-3 : propos de J. Huxley (citation).
[270] 3C/résol. 2.832.3 ; Monographie sur l’éducation de base n°1, op. cit., p. 10 (cité dans P. Jones, op. cit., p. 56) ; Bulletin trimestriel d’éducation de base n°1, janvier 1949, p. 24-25 : « De la définition de l’éducation de base ».
[271] Education de base et éducation des adultes, vol. VI, n°2, avril 1954, p. 69-76 : « Comment découvrir les leaders fonctionnels ? » par Marcel de Clerck ; vol. XII, 1960, n°3 : « La motivation chez les adultes : éducation et propagande », par John Mac Leish.
[272] Educ./61, 31 mars 1948, appendice B ; RU, FO 371/97165 : lt. de Capper à R. Allen, 25 mars 1952 ; 36 A 653 (666) 278 : MCR/1059, Unesco-radio, « A place called Klay. À Unesco radio feature programme on the work of the UN in Liberia », p. 3 ; doc. du 18 mai 1957, centre national d’éducation de base de Klay, p. 2 : il est prévu que les stagiaires formés dans le centre national d’éducation de base de Klay, venus des villages du pays entier, doivent obligatoirement retourner dans leur village d’origine après leur formation, pour y disséminer les connaissances acquises ; EU, box 1562 : lt. de Richard L. Jones au département d’état, 13 nov. 1957, p. 1 : l’Unesco organise en 1957 un séminaire de leaders de village, réunissant 250 leaders de villages du Liberia.
[273] P. Jones, op. cit., p. 23 et 84 ; Educ./6/1947, 13 mars 1947, 10 p., p. 2-3 ; 375 (470) : lt. de B.A. Tchechko à Lily Tsien, 12 nov. 1947 ; DG/181, 13 juill. 1952, p. 3 ; Journal de la conférence générale de 1947, vol. I, discours de Huxley, p. 57.
[274] Memorandum de J. Bowers, 7 janvier 1947, doc. cité, p. 6-7 ; Educ./SR.1, 17 avril 1947, p. 2-3 ; Educ/28/1947, 24 avril 1947, p. 13 ; Educ./SR.1, 17 avril 1947, p. 2-3 ; Educ./SR.5, 19 avril 1947, p. 3 ; Educ/23/1947.
[275] EU, box 1600 : télégramme confid. de K. Holland au département d’état, 2 fév. 1950.
[276] Educ./62, 7 avril 1948.
[277] 375 (666) TA /AMS : lt. de B. Rudramoorthy à Bowers, 23 janv. 1957.
[278] 375 (729.4) A 61, XVI : rapport d’Abélard Désenclos, mars 1950.
[279] Educ/59, 26 fév. 1948, p. 9-15 ; 375 (729.4) A 61, XIII : rapport de Narénia François, 1er sept. 1949 ; H.W. Howes, Education de base, éducation des adultes, …, op. cit., p. 59 ; Educ/64, 5 avril 1948, p. 2 et 10 ; 375 (729.4) A 61, XVIII : Julien Lauture, « Pour comprendre Marbial », Le Nouvelliste (Haïti), 7 mai 1951.
[280] 375 (729.4) A 61, XVII : rapport de Conrad J. Opper, 15 juillet 1950.
[281] L’expérience-témoin d’Haïti, première phase. 1947-1949, Paris, Unesco, 1951, 92 p. ; Bulletin trimestriel d’éducation de base, vol. VI, n°2, avril 1954, p. 51-57 : « Une journée à Marbial », par Stanislao Dino Rigolo.
[282] Educ/59, 26 fév. 1948, p. 10 ; 375 (729.4) A 61, XI : lt. de G.L. Carnes à W. Farr, 29 juill. 1949.
[283] XO7.21(44)NC, I : rapport sur les activités de la division d’éducation de base pour la commission nationale française, 11 juin 1949 ; 375 (729.4) A 61, XXI : lt. de Raoul Aglion à Adisheshiah, 15 mars 1954 : Aglion, représentant des Nations Unies, estime que le centre audio-visuel « est incontestablement une réussite extraordinaire », et que depuis le départ de l’expert occidental en 1953, il « fonctionne de façon parfaite, avec les seuls fonctionnaires haïtiens formés par l’Unesco ».
[284] XO7.21(44)NC, I : rapport du 11 juin 1949, doc. cité ; Educ/59, 26 fév. 1948, p. 13-14.
[285] 375 (729.4) A 61, XVI : rapport d’Abélard Désenclos, mars 1950.
[286] Monographie sur l’éducation de base n°4, op. cit., p. 33-36, 39 ; Educ/59, 26 fév. 1948, p. 3.
[287] 375 (729.4) A 61, XIX : minute de Bowers, 12 mai 1952 ; XX : lt. de Matta Akrawi au secrétaire d’état pour l’éducation nationale d’Haïti, 27 juin 1952 ; lt. confidentielle de Matta Akrawi à Adiseshiah, 30 juin 1952.
[288] EU, box 1562 : lt. de Richard L. Jones au département d’état, 13 nov. 1957, p. 6 : « the concept of fundamental education as used by Unesco is not pefectly understood ».
[289] P. Jones, op. cit., p. 82. Pour plus d’informations sur le TUFEC, voir S. Khunmuang, A study of the training program at TUFEC, unpublished dissertation, Cornell University, 1965.
[290] Unesco, 50 années …, op. cit., p. 98
[291] W. Laves et Ch. Thomson, op. cit., p. 158-159 ; cité dans P. Jones, op. cit., p. 82-83.
[292] P. Jones, op. cit., p. 83.
[293] Progress report on the programme of the UNESCO, Unesco/Prep.com./51, 3 juill. 1946 ; ECO/CONF/29, p. 88 ; Illiteracy in British Colonial territories : Note by the Colonial Office, Unesco/PREP.COM/53, 25 juin 1946, fondée sur l’étude de 1944 du Colonial Office : Mass education in African society, (docs. cités par P. Jones, op. cit., p. 23-25).
[294]. ECO/CONF/29, p. 30654 ; ECO/CONF/COM, 1/9 ; ECO/CONF/29, p37. UNESCO/PREP.COM/24, 12 avril 1946. (cités dans P. Jones, op. cit., p. 20-22).
[295] Provisional record of the fifth plenary meeting, 7e reunion, 9 juill. 1946, Unesco/Prep.Com/5e session/P.V.7(i), p. 13-15, cités dans P. Jones, op. cit., p. 26.
[296] Discours de Benton à la radio, 27 decembre 1946, doc. cit.
[297] Données statistiques sur l’analphabéisme dans le monde, 1950 ; L’analphabétisme dans le monde au milieu du XXe siècle, 1957 ; Données statistiques sur l’analphabétisme d’après les statistiques nationales existantes, 1950 ; L’analphabétisme dans divers pays, 1953 (Paris, Unesco).
[298] Ex. : L’éducation des analphabètes ; bibliographie choisie, 1950 ; Lutte contre l’analphabétisme et éducation des adultes dans les deux Amériques, 1950 ; L’éducation dans le monde, vol. I, 1955, vol. II, 1960, vol. III, 1963, vol. IV, 1967 ; L’alphabétisation ; bibliographie choisie, 1955 ; Revue analytique de l’éducation, 1949-64 ; Possibilités d’accès à l’éducation dans les zones rurales, 1958 (Paris, Unesco).
[299] Les périodiques pour nouveaux alphabètes ; méthodes de rédaction, 1957 ; Le matériel de lecture pour nouveaux alphabètes ; monographies et rapports techniques, 1959 (Paris, Unesco).
[300] Apprendre pour vivre, 1951 ; Les hommes contre l’ignorance, 1953 (Paris, Unesco).
[301] N. Gaudant, op. cit., p. 32-33.
[302] Annuaire international de l’éducation (Unesco-BIE, 1948 à 1970) ; Faits et chiffres (1951-57) ; Annuaire statistique, à partir de 1957.
[303] P. Jones, op. cit., p. 74-75 : elle évalue l’analphabétisme à 44% de la population mondiale de plus de 15 ans, et l’« analphabétisme fonctionnel » à 65 à 70%.
[304] RP, 8 nov. 1957 : éditorial dans le Manchester Guardian, et 165 articles dans la presse de 11 Etats membres. RP, 5 août 1955 : ex. : Le Soir, Bruxelles, 3 août 1955, p. 1 : « entreprise vaste et hardie que seule une institution comme l’Unesco était capable de mener à bien » ; Le Monde, Combat et Le Populaire ; RP, 8 août 1957.
[305] M. Prévost, op. cit., p. 43.
[306] P. Jones, p. 73 ; 37 : 362 .92 (5-011) « -66 » IIIa : lt. de Mustakim à van Vliet, 16 janv. 1956.
[307] RU, FO 371/107191 : The Iraq Times, 26 juin 1953, p. 8 : « Literacy Campaign in Iraq Improves Life Standard : Dujaila Project Is Starting Point », par Jac Rousseau.
[308] EU, box 819 : program committee meeting, 8-9 janv. 1960, summary report, US national commission, p. 8.
[309] A partir de 1973, l’Unesco et le PNUD mènent un projet d’éducation au Rwanda, qui prévoit de mettre l’accent sur l’éducation extrascolaire. Le gouvernement rwandais est alors très désireux de développer l’éducation extra-scolaire (ayant créé un ministère de la jeunesse, et souhaitant créer un ministère chargé de l’education extrascolaire), afin de pallier au gros problème d’abandons d’écoles et du manque de place dans le secondaire qui engendrent une frustration des jeunes (379.2 (675.571) : lettre du directeur de ESM/AD à M’Bow, 2 oct. 1974 ; rapport de mission du 7 au 20 déc. 1974).
[310] 372 (8) MP01 A 63 (81), IV : rapport de mission au Brésil (5-12 mai 1962) par Jean Chevalier au DG p.i., 15 mai 1962, 11 p., p. 3.
[311] 11 C/PRG/2, 12 août 1960 ; ED/Arab States/2, déc. 1959 ; 11C/PRG/2 add. 1, 30 sept. 1960.
[312] EU, box 3225 : airgram de Watson au département d’état, 13 mai 1971, 9 p., p. 6-7 ; FR, Nantes, carton 57 : lettre de Henri Costilhes, ambassadeur de France au Soudan, à Robert Schuman, 6 mars 1971 ; G. Archibald, op. cit., p. 281 ; X 07.83 Maheu, IV : note sur la coopération entre l’Unesco et la Syrie, préparée à l’occasion de la visite officiele de Maheu à Damas le 19 janv. 67, 11 janv. 1967, 23 p., p. 10-11 ; VI : note sur la coopération entre l’Unesco et la Tunisie, 2 oct. 1974, 6 p. ; aide-mémoire sur les entretiens qui ont eu lieu entre les autorités algériennes et le DG de l’Unesco, Alger, 3 janv.-5 fév. 1973, 6 p., p. 2 ; IIa : instructions données par le DG durant sa visite à Alger ; I. Marçais, op. cit., p. 108-112 ; EU, box 3225 : airgram de Blake au département d’état, 12 p., p. 1-3 ; interview Lestage.
[313] Ecole normale supérieure, Abidjan, Côte d’Ivoire, Paris, Unesco/PNUD, 1970, 50 p. Rapport établi à l’intention de la république de Côte d’Ivoire par l’Unesco pour le PNUD pour la période 1961-1969 ; Ecole normale supérieure, Yaoundé, Cameroun, Paris, Unesco/PNUD, 1969, 43 p. ; rapport établi à l’intention de la république du Cameroun par l’Unesco pour le PNUD pour la période 1961-1969 ; Répertoire d’ENS bénéficiant de l’aide du PNUD et de l’Unesco, Paris, Unesco, 1969, 103 p. ; rapport du DG sur 1962, 218 p., p. 27 ; FR, Nantes, carton 57 : rapport final de la réunion des directeurs, conseillers techniques principaux et professeurs de langues des écoles normales supérieures d’Afrique bénéficiant de l’aide de l’Unesco et du programme des Nations Unies pour le développement, 26 juill. 1967 ; I. Marcais, op. cit., p. 108-112.
[314] Interview Lestage; Lien-Link n°78 : courrier de Pierre Dolval.
[315] RFA, Bestand B30, Band 544 : remarques générales de la délégation allemande sur le projet de programme et budget pour 1969-70, chap. 1 ; EU, box 3225 : airgram de l’ambassade américaine de Paris au département d’état, 24 déc. 1970, 56 p., p. 1-3.
[316] I. Marçais, op. cit., p. 108-112, 117-118.
[317] Lettre de Henri Costilhes à R. Schuman, doc. cit., 6 mars 1971.
[318] EU, box 3225 : airgram de Blake au département d’état, 12 p., p. 1-3.
[319] Hilaire-Philippe Sagbohan, op. cit., p. 55-57 ; rapport du DG sur 1963, p. 35 ; I. Marçais, op. cit., p. 76-77.
[320] Esther Dartigue, op. cit., p. 181-195 ; film n° 780, 1965 ; RU, OD 24/041 : rapport de Mary Smieton, Notes on a visit to Morocco, Nigeria, Cameroon and Ghana, march and april 1965, juill. 1965, 10 p., p. 2.
[321] RU, OD 24/041 : rapport de Mary Smieton, juill. 1965, doc. cit., p. 2.
[322] RU, OD 24/041 : rapport de Mary Smieton, 4 fév. 1965.
[323] Reg 1632, I : lt. d’A. Fares, président de l’exécutif provisoire de l’Etat algérien, à Maheu, 7 août 1962 ; Chikh Bekri, « René Maheu et l’urgence », p. 41-43, in René Maheu. Portrait-souvenir…, op. cit. ; X 07.83 Maheu, IIa : généralités sur la république algérienne democratique et populaire, nov. 1963, p. 5-13.
[324] X 07.83 Lengrand, I : lt. de Lengrand à Betancur-Mejia, rapport de mission en Algérie en oct-nov. 1963, 15 janv. 1964, 6 p., p. 1-3.
[325] X 07.83 Maheu, III : bref compte rendu des audiences accordées au DG au cours de son séjour à Alger, 2-5 mars 1964 ; lt. de Maheu à Ben Bella, 13 mars 1964.
[326] X 07.83 Maheu, VI : Le Monde, 3 fév. 1973 : « M. René Maheu est reçu avec un certain éclat ».
[327] H.P. Sagbohan, op. cit., p. 74, 138-141 ; EU, box 827 : airgram de l’ambassade américaine de Djakarta au département d’état, 12 sept. 1962, 4 p., p. 1-3 ; dans les années 1960, l’Unesco aide à l’aménagement de l’université de la Havane à Cuba et à la modernisation et la fourniture de son équipement scientifique (FR, Nantes, carton 6 : lt. de Pierre Négrier, ambassadeur de France à la Havane, au ministre des affaires étrangères français, 16 juin 1966) ; R. Weeks, « Rôle de l’enseignement supérieur dans le développement culturel, social et économique des pays d’Afrique », in L’avenir de l’enseignement supérieur en Afrique, Paris, Unesco, 1963, p. 17 ; Conférence sur l’université en Afrique, 1962, Tananarive.
[328] ED/AFREMAT/1 : stage d’études pratiques sur la production de matériel de lecture destiné aux nouveaux alphabètes, Kenya, Ouganda, 16 juill.-3 août 1962, 12 juin 1962 : « Comment produire du materiel de lecture destiné aux nouveaux alphabètes », 58 p., p. 1-9 ; MINEDLIT/3, 30 juill. 1965, L’alphabétisation au service du développement, Congrès mondial des ministres de l’éducation sur l’élimination de l’analphabétime, Téhéran, 8-19 sept. 1965, p. 13 ; cité par D. Sioen, op. cit., p. 80-81 ; 17C/résol. 1.25 : « le Directeur-Général est autorisé […] à encourager l’expansion de la post-alphabétisation dans l’esprit de l’éducation permanente ».
[329] 379.2 (675.571) : rapport de mission au Rwanda de J. Auerhan, 19 sept. 1974.
[330] I. Marçais, op. cit., p. 52 ; 12 C/PRG/18, 24 août 1962, annexe I, 5 p.
[331] Mirèse Akar, « Portrait : directeur général de l’Unesco, René Maheu », art. cit., p. 15.
[332] Philippe Moreau-Defarges, Les organisations internationales, op. cit., p. 28, et collectif, Les organisations internationales à vocation universelle, op. cit., p. 56.
[333] Alphabétisation : notes et nouvelles, Paris, Unesco, à partir de 1970, trimestriel ; Alphabétisation 1967-69 ; progrès de l’alphabétisation dans divers continents, Paris, Unesco, 1970, 118 p. ; International Institute for Adult Literacy Methods, Teheran, Literacy Discussion, semestriel, à partir de 1970 ; en 1973, un représentant au Congrès américain, M. Brademas, soutient vivement la volonté de l’Unesco de rendre l’éducation primaire universelle et obligatoire (Congrès, vol. 119, 93e congrès, 1e session, 3 janv.-22 déc. 1973 : 29 nov. 1973, House, « shame of illiteracy », an editorial on an address by René Maheu of Unesco », p. 38713-38714. M Brademas).
[334] Le rôle de la radio et de la télévision dans l’alphabétisation, 1971, préface ; G. Belloncle, La question éducative en Afrique noire, Paris, Karthala, 1984 ; R. Dumont, Pour l’Afrique, jaccuse, Paris, Plon, 1986.
[335] Lien-Link n°81 : « Education for all: about 50 years ago: the Major Project in Latin America, 1957-66 », par José Blat Gimeno.
[336] Rapport du DG sur 1959, p. 61-68 : il cite les propos du Comité consultatif intergouvernemental, à sa 2e session à Panama en 1958 ; José Blat Gimeno, « Education for all… », art. cit. ; HAV/PP.CC-1960/1-F, p. 5-17.
[337] 372/8/MP 01, V : doc. intitulé « Projet majeur d’éducation primaire en Amérique latine », sans date ; rapport du DG sur 1957, p. 109.
[338] Rapport du DG sur 1959, p. 61-68.
[339] J. Blat Gimeno, « Education for all... », art. cit. : « outstanding ».
[340] 372/8/MP 01, IV : note de Lema à Dartigue, 10 sept. 1959.
[341] 372/8/MP 01, V : lt. de R. Diez Hochleitner à J. Guiton, 1er déc. 1960.
[342] 372(8) MP 01 A 63 (86), III : mémorandum de Vieira au rectorat de l’institut pilote d’éducation rurale de Pamplona, 27 août 1962, 8 p., p. 3 et 6.
[343] L’Unesco fournit ainsi à cette école 2 professeurs, l’un spécialiste en sociologie rurale, chargé de donner un cours de formation de maîtres ruraux, et l’autre spécialiste en administration et supervision scolaire, chargé de donner un cours de formation de professeurs d’écoles normales rurales et de superviseurs de l’éducation rurale (372(8) MP 01 A 63 (86), I : MP/COL/ED/1, 3 déc. 1957 ; rapport spécial des deux experts Unesco, Manuel Guillermo Campos et Vicente Lema, 10 mai 1958, sur l’école normale rurale associée de Pamplona, 4 p., p. 1-2).
[344] J. Blat Gimeno, « Education for all… », art. cit. ; « Projet majeur d’éducation primaire en Amérique latine », doc. cit. ; rapport du DG sur 1957, p. 109 ; rapport du DG sur 1958, p. 60-65.
[345] 372/8/MP 01, V : lt. De R. Diez Hochleitner à J. Guiton, 1er déc. 1960.
[346] Interview José Blat Gimeno.
[347] 372 (8) MP01 A 63 (81), I : nombreuses lettres.
[348] 372/8/MP 01 A 136, II : lt. de Roberto Moreira à Hernandez Ruiz, 25 juin 1964.
[349] M. Soler Roca, « Le projet majeur d’éducation primaire en Amérique latine », art. cit.
[350] 372/8/MP 01 A 136, II : lettre de l’expert itinérant Alejandro Covarrubias à Vicente Lema, 28 mars 1964.
[351] 372 (8) MP01 A 63 (81), I : discours à l’université associée de Sao Paulo par M. Adiseshiah, 17 mars 1958, 17 p.
[352] X 07 A 120/197 UNSA : propositions du conseil national consultatif du Mexique concernant le programme et budget 1967-68, 4 p., 31 mai 1965, p. 1.
[353] 372(8) MP 01 A 198, I : lt. de Lema à Blat Gimeno, 23 avril 1963 ; rapport du DG sur 1958, p. 60-65 ; 10 C/5 ; 50 EX/Decisions 5.2 ; ED/159.
[354] Lt. de Lema à Blat Gimeno, 23 avril 1963, doc. cit. ; 372/8/MP 01, VI : ED/50/25, 9 mai 1963.
[355] 372/8/MP 01, VII : resumé confid. des problèmes présentés verbalement par J. Blat Gimeno, chef du bureau régional d’éducation de Santiago, au meeting du 16 sept. 1965, à Adishesiah, 17 sept. 1965 ; 372/8/MP 01 A 136, II : rapport confid. de Blat Gimeno à Adiseshiah, 17 sept. 1965, p. 1-2.
[356] Esther Dartigue, op. cit., p. 118 ; 372/8/MP 01, V : lt. de Vera à Hochleitner, 7 sept. 1961 ; VII : « Unesco educational policy in Latin America », par J. Blat Gimeno, 1er fév. 1965.
[357] 372/8/MP 01, VII : resumé confid. des problèmes présentés verbalement par J. Blat Gimeno au meeting du 16 sept. 1965, à Adiseshiah ; 372/8/MP 01 A 136, II : rapport confid. de Blat Gimeno à Adiseshiah, 17 sept. 1965, 4 p., p. 1-2.
[358] 372(8) MP 01 A 198, I : lt. de Gozzer à Betancur, 28 janv. 1964 ; VII : « Unesco educational policy in Latin America » par J. Blat Gimeno, 1er fév. 1965.
[359] 14C/69, 14 oct. 1966, 2 p., annexe I : conclusions du rapport de la commission d’évaluation du projet majeur relatif à l’extension et à l’amélioration de l’enseignement primaire en Amérique latine, 11 p., p. 4.
[360] Rapport du DG sur 1959, p. 61 ; cette modification est approuvée par le conseil exécutif à sa 56e session et par la conférence générale à sa 11e session.
[361] Rapport du DG sur 1960, p. 65 ; 372/8/MP 01, V : rapport d’O. Vera, 3 nov. 1960.
[362] 372(8)MP 01 A 197 : lt du DG aux ministres des affaires étrangères de tous les pays concernés, 17 août 1956 ; questionnaire sur la formation des maîtres et l’enseignement obligatoire dans les Etats d’Amérique latine : réponses des différents Etats ; conclusion sur le questionnaire ; rapport du DG sur 1959, p. 61-68.
[363] Rapport du DG sur 1960, p. 66.
[364] 372/8/MP 01, III : rapport confidentiel de Vera à Adiseshiah, 1er juill. 1958 ; VI : note sur les PADs, 10 janv. 1963.
[365] 14C/69, 14 oct. 1966, 2 p., annexe I, 11 p., p. 1.
[366] 372 (8) MP01 A 22, VIII : rapport de Betancur au DG sur la 5e session du comité intergouvernemental, 20 avril 1964, p. 2-3 ; 372/8/MP 01, VII : « Unesco educational policy in Latin America », par J. Blat Gimeno, 1er fév. 1965.
[367] 14C/69, 14 oct. 1966, annexe I, p. 3 ; 372(8) MP 01 A 198, I : lt. de Lema à Blat Gimeno, 23 avril 1963.
[368] « Unesco educational policy in Latin America » par Blat Gimeno, doc. cit.
[369] 372/8/MP 01, V : lt. de Vera à Hochleitner, 7 sept. 1961.
[370] 372/8/MP 01, III : mémo de J. Thomas au DG, 4 fév. 1959, p. 4 ; V : lt. de Diez Hochleitner à J. Guiton, 1er déc. 1960 ; lt. de Vera à Hochleitner, 7 sept. 1961.
[371] Courrier de l’Unesco, février 1965, p. 4-8 : article « La science devant le profane », par Ritchie Calder, p. 4.
[372] L’Unesco en 1950 : ses buts, …, op. cit., p. 7-8 ; Les musées scientifiques, techniques, de la santé, planetaria, et la popularisation de la science, Paris, CIM, 1948, 52 p.
[373] Courrier de l’Unesco, oct. 1948, p. 8 : « Une exposition qui vaut un long discours », par W.E. Williams ; M. Conil Lacoste, op. cit., p. 54 ; L’homme mesure le monde, exposition scientifique organisée par l’Unesco, Paris, Uneso, 1954, 84 p. ; Catalogue de 50 films de vulgarisation scientifique, sélectionnés et appréciés par l’association internationale du cinéma scientifique, Paris, Unesco, 1956, 33 p.
[374] J. Huxley, Memories II, op. cit., p. 105.
[375] DG/176, 28 mai 52 ; Impact, vol. III, n°1, 1952, « Le prix Kalinga ».
[376] Impact ; science et société, Paris, Unesco, à partir de 1950, trimestriel.
[377] EU, box 823 : rapport confidentiel sur la 8e session du comité international consultatif sur la recherche en sciences naturelles, New Delhi, par W.A. Noyes, 21 oct. 1961, p. 6 ; OHRO, interview de Luther Evans, p. 477-479 ; rapport du DG sur 1972, p. 111.
[378] OHRO, interview de Luther Evans, p. 477-479 : « get rid of » ; « which was costly in staff and costly in printing and which very few people read ».
[379] Rapport du DG sur 1974, p. 83.
[380] Impact, vol. XIX, 1969, n°4 : « L’esprit créateur dans l’art et dans la science », interview de Juan Miro ; « Un poète devant la science » par Pierre Emmanuel.
[381] EU, box 1603 : rapport d’Arthur A. Compton au département d’état, 18 avril 1950 ; rapport confidentiel de Kenneth Holland au département d’état, 12 mai 1950, p. 5 .
[382] 330.19 (8) A 01 IIHA, IV : lt. d’E. Corner à P. Auger, 23 oct. 1948 : « the gist of Dr. Needham’s appeal was that of ‘Lead kindly light amidst the encircling gloom’, referring to the necessity of helping fellow-scientists in the ‘less bright’ parts of the inhabited earth ».
[383] 330.19 (8) A 01 IIHA, IIIa : E. Corner, « Background notes on the Hylean Amazon conferences, Iquitos and Manaus, 1948 », 30 mai 1948, 9 p., p. 9 : « make an Amazon Nation » ; « to install that germ of intellectual life which will spread like yeast through the whole » ; « to master its future ».
[384] ONU, RAG 2 /76, box 10 : lt. de Torres Bodet à T. Lie, 26 mai 1952.
[385] M. Prévost, op. cit., p. 140-141.
[386] Benton, box 392 : lt. de Benton à Baez, 5 oct. 1964 : « new techniques ».
[387] Manuel de l’Unesco pour l’enseignement des sciences, Paris, Unesco, 1957, 240 p.
[388] Benton, box 392 : lt. de Benton à Baez, 5 oct. 1964 ; M. Prévost, op. cit., p. 51.
[389] M. Prévost, op. cit., p. 51 ; E. Delavenay, op. cit., p. 366.
[390] Benton, box 392 : AVS/DST/1965/3, 15 mars 1965 : « Guidelines for a massive world-wide attack on the problems of science teaching in the developing countries through the use of new approaches, methods and techniques », p. 7-15 : « the two explosions » ; « the revolution in science teaching » ; « massive world-wide attack ».
[391] Benton, box 392 : lt. d’Eugene W. Scott à Benton, 1964 : projet d’« International Science Teaching Year », et projet d’« International Science Teaching Briefing Center » ; AVS/DST/1965/3, doc. cit.
[392] En un an, 25 professeurs de faculté de huit pays latino-américains ont produit 5 livres, 7 kits de matériel, 11 petits films, un long métrage et huit programmes de télévision ; et au terme de cette année, 35 autres professeurs de faculté sont venus à Sao Paulo un mois assister à un séminaire pour tester et évaluer le matériel (NS/192, 4 p.).
[393] AVS/DST/1965/3, doc. cit., p. 15-17 ; M. Prévost, op. cit., p. 140-141.
[394] Interview Foecke.
[395] M. Prévost, op. cit., p. 160 ; Daniel Behrman, Science, technique… , op. cit., p. 14.
[396] Tendances nouvelles dans l’enseignement de la physique, 1965-66, Paris, Unesco, 1968, 271 p. ; Tendances nouvelles dans l’enseignement des mathématiques, Paris, Unesco, 1967, vol. I, 438 p. ; vol. II : 1970, 476 p. ; Mathématiques appliquées à la physique, Paris, Unesco, Berlin, Springer, 1970, 610 p. ; Les activités scientifiques extrascolaires pour les jeunes gens, Paris, Unesco, 1970, 139 p. ; Nouveau manuel de l’Unesco pour l’enseignement des sciences, Paris, Unesco, 1973 ; J. Cessac, L’enseignement des sciences dans les écoles secondaires en Afrique tropicale, Paris, Unesco, 1963, 87 p. ; Rapport de la réunion d’experts sur l’enseignement des sciences en Afrique tropicale, Abidjan, Unesco, 1960.
[397] Interview Foecke.
[398] L’énergie nucléaire et ses utilisations pacifiques, par Gérard Wendt, Paris, Unesco, 1955, 83 p., p. 66-67, 77 ; 5 A 31 « Nuclear energy and its uses in peace » : lt. de G. Wendt à T. Boclet, 22 nov. 1955.
[399] Les radio-isotopes au service de l’homme passe en revue les applications de la radio-activité à la physique, à la chimie, à la biologie, à l’agronomie, à la thérapeutique, à l’industrie, aux techniques, à l’être vivant. Cf. aussi Guide de la conférence internationale sur l’utilisation des radio-istopoes dans la recherche scientifique, Paris, Unesco, 1957, 68 p. ; 3 A 31 « Social Implications of the Peaceful Uses of Nuclear Energy » : lt. de S.A. Stahre et P. Francois à Marshall, 19 juin 1957.
[400] Impact, vol. IX, n°4, 1959 : « Problèmes posés par l’élimination des déchets dans le cas d’une large utilisation des radio-istopoes », par W.G. Marley ; 620.992 : 3 : lt. de T. Gjesdal à Marshall, 27 mars 1957 : émissions mensuelles de radio diffusées de mars à déc. 1957, intitulées « Sign-posts to the Atomic Age » ; L’enseignement et l’énergie nucléaire ; rapport sur les journées d’études du 6-10 juillet 1959 au centre d’études nucléaires de Saclay sous les auspices de l’AIEA et de l’Unesco, 1960, 68 p.
[401] EU, box 823, rapport confidentiel sur la 8e session du comité international consultatif sur la recherche en sciences naturelles, par W.A. Noyes, 21 oct. 1961, p. 4; Courrier de l’Unesco, mai 1970 : numéro intitulé « Contre le cancer » ; Courrier de l’Unesco, mars 1968 : consacré à la santé.
[402] Courrier de l’Unesco, janvier 1974.
[403] Interview Dumitrescu.
[404] Discours de Benton à la radio, 27 décembre 1946, doc. cit. : « to bring a full account of world developments to nearly every person on the globe, and to tell the story of each people to all other peoples ».
[405] Plusieurs stages d’études sont organisés sur le rôle éducatif des musées (CUA/54, 12 avril 1954 ; CUA/54, 12 avril 1954 ; CUA/64, 13 déc. 1955 ; Stage régional d’études de l’Unesco sur le rôle éducatif des musées, Rio, rappport par G.H. Rivière, Paris, Unesco, 1960) ; des études sont menées, par ex : Revue analytique de l’éducation, fév. 1956, vol. VII, n°2 ; Etudes et documents d’éducation, n°17, 1956 ; Education de base et éducation des adultes, avril 1956, numéro consacré aux activités des musées dans les pays en voie de développement ; Manuel des expositions itinérantes, Paris, Unesco, 1953 ; L’organisation des musées, conseils pratiques, Paris, Unesco, 1959.
[406] L’Unesco en 1950 : ses buts…, op. cit., p. 11 ; X 07. 83 Thomas, II : compte rendu de mission en Thaïlande, au Japon et en Chine, octobre 1960, p. 22 (sur l’exposition itinérante d’estampes japonaises) ; World (Atlanta), 5 nov. 1961 : « Chinese Art On View At Spelman » ; La peinture de 1900 à 1925 ; exposition itinérante de reproductions, Paris, Unesco, 1967, 40 p. ; film n°520, 1972 ; film n°1287, 1973.
[407] J. Torres Bodet Memorias III, op. cit., p. 319-321 : « un esplendido triunfo ».
[408] EU, box 3225 : airgram de l’ambassade américaine de Paris au département d’état, 24 déc. 1970, p. 24-26. « visited by thousands of Americans. »
[409] EU, box 1562 : lettre confidentielle de H. Bartlett Wells au département d’état, 2 nov. 1957, p. 1-2.
[410] CUA/97, 31 août 1959, p. 7.
[411] CUA/87, 30 avril 1958, p. 1 ; Museum, vol. X, n°1, numéro consacré à cette campagne des musées.
[412] CUA/97, 31 août 1959, p. 7 ; Courrier de l’Unesco, sept. 1956 : « Le monde merveilleux des musées ».
[413] CUA/87, 30 avril 1958, p. 1 et 16.
[414] Catalogue de reproductions en couleurs de peintures : 1860 à 1963, Paris, Unesco, Munich, Oldenbourg Verlag, 1963, 519 p. ; Catalogue de reproductions en couleurs de peintures antérieures à 1860, Paris, Unesco, Munich, Oldenbourg Verlag, 1962, 323 p.
[415] X 07.83 Maheu, VI : résumé des entretiens entre les autorités de la République arabe de Syrie et le directeur général, 26-31 déc. 1972, p. 7.
[416] X07.21(44) AMS, IV : rapport de M. Delaygue, oct. 1956.
[417] CUA/9, 1er mars 1951 ; CUA/14, 20 juin 1951.
[418] CUA/14, 20 juin 1951 : notamment l’intervention : « L’enseignement du dessin et l’éducation artistique en Suède » par Anne Larsson, 4 p.
[419] La musique dans l’éducation ; conférence internationale sur le rôle et la place de la musique dans l’éducation de la jeunesse et des adultes, Bruxelles, 29 juin-9 juill. 1955, Paris, Unesco, A. Colin, 1955, 349 p.
[420] Education through art : revue de la Société internationale d’éducation artistique, n°1-6, The Hague, INSEA, 1958-62, semestriel.
[421] X 07. 83 Thomas, II : rapport de mission en Grèce, oct. 1960.
[422] X 07. 83 Thomas, II, compte rendu de mission en Thaïlande, au Japon et en Chine, octobre 1960, p. 12.
[423] Courrier de l’Unesco mai 1969 : numéro sur « les arts et la vie » ; dans les années 1960, l’Unesco continue à s’intéresser à l’éducation musicale, en coopération avec le CIM (Egon Kraus, Education musicale comparée, Mainz, Schott, 1962, 246 p. ; Egon Kraus, éd., L’état actuel de l’éducation musicale dans le monde, Köln, Klettenberg, 1960, 184 p.). L’Unesco s’efforce aussi de promouvoir l’accès des masses au théâtre et aux arts du spectacle ; elle réalise des études dans ce domaine et subventionne la revue Le Théâtre dans le monde, publiée par l’IIT de 1965 à 1968 (Bibliothèques et musées des arts du spectacle dans le monde, dir. André Veinstein, Paris, CNRS, 1967, 801 p. ; IIT, Séminaire sur la situation actuelle du théâtre en Asie, Paris, juin 1965, rapport, 31 p. ; revue Le Théâtre dans le monde, Paris, Brient, IIT, 1965-68, bimensuel). Elle s’efforce aussi de promouvoir l’organisation d’expositions artistiques (Les expositions temporaires et itinérantes, Paris, Unesco, 1965, 135 p.). Son intérêt pour l’éducation artistique est soutenu, dans les années 1960, par le gouvernement italien, qui, en 1965, soutient vivement un projet de l’Unesco de mise en place d’un centre d’éducation artistique dans les ecoles d’enseignement secondaire, estimant que « l’art doit devenir, dans l’école, un moyen de compréhension du monde dans lequel on vit » (X 07 A 120/197 UNSA : commentaires de l’Italie sur le programme et budget 1967-68). D’Arcy Hayman, Les arts et la vie ; place et rôle des arts dans la société, Paris, Unesco, Weber, 1969, 175 p. ; cet ouvrage a beaucoup de succès aux Etats-Unis (EU, box 3225 : airgram de l’ambassade américaine de Paris au département d’état, 24 déc. 1970, 56 p., p. 24-26).
[424] En juin 1973, le Courrier de l’Unesco consulte ses lecteurs au sujet d’un éventuel numéro consacré à la musique pop. À partir de la fin des années 1960, l’Unesco charge la commission nationale française et la commission nationale polonaise de développer des réflexions sur l’utilisation culturelle des loisirs, sujet alors dans l’air du temps, dans le cadre de la prise de conscience que les loisirs deviennent un phénomène social majeur (FR, Nantes, carton 122 : note pour le bureau des organisations internationales, 17 juill. 1967 ; commission polonaise sur l’Unesco, rapport final de l’étude sur l’utilisation culturelle des loisirs, 1969, 9 p. ; commission polonaise pour l’Unesco, actes des journées d’études franco-polonaises sur l’utilisation culturelle des loisirs, 18-21 mars 1969, 36 p.).
[425] Education des adultes et loisirs dans l’Europe contemporaine, Paris, Unesco, 1966 ; Joffre Dumazedier et Claire Guinchat, La sociologie du loisir ; tendances actuelles de la recherche et bibliographie, Paris, Unesco, 1969 ; Joffre Dumazedier, créateur en 1954 du « Groupe d’étude des loisirs et de la culture populaire » et inspirateur du mouvement « Peuple et culture », développe dans les années 1950-60 une analyse sociologique du loisir. En 1962, il publie Vers une civilisation du loisir ?
[426] Bulletin trimestriel d’éducation de base, vol. XII, 1960, n°3, p. 135, 151-164 : « Le temps libre et le développement humain des travailleurs », par Paul Lengrand : « si l’homme ne veut pas être l’esclave de son temps libre, il doit veiller à le mettre au service de son progrès intellectuel, moral, civique, esthétique et spirituel ».
[427] Evaluation…, op. cit., p. 63 ; G. Fradier, « Orient Occident. Une analyse de l’ignorance », article cité.
[428] CUA/96, 17 juin 1959, p. 3.
[429] SCHM 8 : projet de document pour la conférence générale, 4 p., non daté, p. 4. « a) série d’ouvrages traitant d’aspects précis et restreints de l’évolution de l’humanité ; b) ouvrage de synthèse ; […] c) versions populaires ou même vulgarisées du groupe d’ouvrages a et de l’ouvrage b ; d) adaptation de ces mêmes ouvrages par des auteurs appropriés à différents niveaux d’enseignement (au moins deux) ».
[430] L’Unesco organise plusieurs stages d’études sur les bibliothèques publiques : en 1948 au Royaume-Uni, puis en 1950 en Suède ; cf. Le rôle des bibliothèques dans l’éducation des adultes et dans l’éducation de base, compte rendu du stage d’études de Malmö, Paris, Unesco, 1951, 201 p. ; 02 (540) A 61 Delhi, I : lt. de Petersen à Ranganathan, 2 août 1950 : Petersen juge ce stage fructueux.
[431] L’extension des bibliotheques publiques, Paris, Unesco, 1950, 136 p. ; Les services de lecture publique pour enfants, Paris, Unesco, 1957, 115 p. ; Le rôle des bibliotheques publiques dans l’éducation des adultes, Paris, Unesco, 1950, 102 p.
[432] CUA/2, 2 nov. 1950, p. 78-83.
[433] Statistiques sur les bibliothèques, Paris, Unesco, 1959, 134 p. ; Des bibliothèques publiques pour l’Asie ; stage d’études de Delhi, Paris, Unesco, 1957, 187 p. ; Le développement des bibliotheques publiques en Afrique, stage d’études d’Ibadan, Paris, Unesco, 1955, 164 p. ; Le développement des bibliothèques publiques en Amérique latine, conférence de Sao Paulo, Paris, Unesco, 1953, 207 p. ; H.R. Galvin et M. Van Buren, Le bâtiment d’une petite bibliothèque publique, Paris, Unesco, 1959 ; Centres de documentation scientifique et technique : contribution de l’Unesco à leur développement, Paris, Unesco, 1965, 59 p. ; La bibliothèque d’école primaire et ses différentes fonctions, Paris, Unesco, 1961, 104 p. ; La bibliothèque publique et sa mission, Paris, Unesco, 1961, 34p. ; Méthodes d’enseignement de la bibliothéconomie, Paris, Unesco, 1969, 143 p. ; Les bibliothèques universitaires des pays en voie de développement, Paris, Unesco, 1968, 178 p. ; L’organisation d’une petite bibliothèque publique, par Ingeborg Heintze, Paris, Unesco, 1963, 68 p. ; X 07 A 120/197 UNSA : commentaires de la commission nationale italienne sur le programme et budget 1967-68, p. 14 ; bulletin Bibliographie, documentation, terminologie (CUA/111, 27 nov. 1961, p. 9).
[434] CUA/33, 2 janv. 1952, p. 2-3, 11.
[435] CUA/55, 29 oct. 1953, p. 1-3-4 ; La bibliothèque publique, force vive au service de l’éducation populaire, Paris, Unesco, 1949.
[436] CUA/101, 25 janv. 1960.
[437] Courrier de l’Unesco, janv. 1963, p. 10-13 : « Bibliothèque de demain », par J.H. Shera.
[438] 5C/résol. 4.541 ; La bibliothèque publique de Delhi ; une expérience pilote, Paris, Unesco, 1953, 30 p.
[439] 02 (540) A 61 Delhi, I : lt. de Carter à J. Thomas, 26 août 1949 ; ED/Occ./16, 22 juin 1953, p. 2-3.
[440] ED/Occ./16, 22 juin 1953, p. 3.
[441] 02 (540) A 61 Delhi, I : lt. de Petersen au DG, 13 déc. 1949 ; lt. de Ranganathan à Petersen, 3 nov. 1949.
[442] 02 (540) A 61 Delhi, I : lt. de Petersen à E. Sydney, 12 déc. 1950.
[443] ED/Occ./16, 22 juin 1953, p. 12 ; film n° 549, L’Unesco en Inde, 1951 ; 02 (540) A 61 Delhi, I : lt. de DasGupta à Sydney, 2 nov. 1951.
[444] ED/Occ./16, 22 juin 1953, p. 2 ; 02 (540) A 61 Delhi/106/187, II : minutes de la 21e réunion du conseil de la bibliothèque de Delhi, 6 juill. 1953, p. 3 ; 02 (540) A 61 Delhi, III : rapport de M.L. Tandon, 31 mars 1957, p. 1-2 et 4 ; Frank M. Gardner, La bibliothèque publique de Delhi, rapport d’évaluation, Unesco, Paris, 1957, 104 p., p. 71.
[445] ED/Occ./16, 22 juin 1953, p. 12-15, 18-19, 21, 23-27 ; 02 (540) A 61 Delhi, II : lt. de Petersen à Carter, 7 mars 1952 ; Frank M. Gardner, La bibliothèque publique…, op. cit., p. 71-75, 100-104.
[446] 02 (540) A 61 Delhi, III : lt. de John Makin à Sydney, 5 fév. 1954 : « depressing » ; « wether it was ever necessary to prove by membership and issue figure that the people of Delhi would make full use of a free lending service should one be provided. To my mind this library can no longer claim to be a « pilot project » and I doubt if later projects can benefit very much from what is being done at present in Delhi » ; « disappointed ».
[447] CUA/69, 11 août 1955, p. 1.
[448] CUA/69, p. 3 ; CUA/84, 17 déc. 1957.
[449] EU, box 1562 : lettre confidentielle de Robert A. Hurwitch, au département d’état, 31 oct. 1957 ; CUA/69, 11 août 1955, p. 2-4 ; CUA/84, 17 déc. 1957.
[450] Biogr. Robert Escarpit : rapports de mission de Robert Escarpit en Argentine (janv. 1969), au Chili (déc. 1968-janv. 1969), au Mexique (janv. 1969), au Brésil (janv. 1969) ; Robert Escarpit, La révolution du livre, Unesco, Paris, PUF, 1965 ; Robert Escarpit, La promotion du livre en Afrique : problèmes et perspectives, Paris, Unesco, 1969, 41 p. ; Robert Escarpit, La promotion du livre en Asie, rapport sur la production et la distribution des livres dans la région, Paris, Unesco, 1968, 1974.
[451] Film n°215, 1969.
[452] Congrès, vol. 118, 92e congrès, 2e session, 18 janv.-18 oct. 1972 : 21 avril 1972, extensions of remarks, House of representatives, Donald M Fraser, du Minnesota, « national library week, april 16-22 1972 », Unesco, charter of the book, p. 13990-13991 : charte proclamée par le Comité de soutien pour l’année internationale du livre.
[453] Bulletin de l’Année internationale du livre, 1972, mensuel 1971-1972, Paris, Unesco ; L’année internationale du livre 1972 : un programme d’action, Paris, Unesco, 1971, 27 p. ; films n° 11, 1971 ; n° 2469, 1972 ; n° 288, 1972 ; n° 1070, 1972 ; n° 411, 1972 ; n° 1072, 1972 ; n° 180, 1972 ; n°286, 1972.
[454] X 07 .21 (44) Club : lettre de Marc Guesdon au DG, 27 fév. 1972 ; colloque « Les jeunes et la lecture », Bordeaux, oct. 1972, FFCU.
[455] Congrès, 21 avril 1972, Donald M. Fraser, doc. cit.
[456] Babou-Paulin Bamouni, L’Unesco et l’information. Aspect historique et organisation, DEA de sciences de l’information et de la communication, 1981, Paris II, p. 37-38.
[457] 2 C/19 Résolutions, chap 8, cité par G. Archibald, op. cit., p. 195.
[458] X 07. 83 Thomas, II : rapport de mission de J. Thomas, 22 mars 1948, p. 2 : il évoque les propos de M. Thorp, délégué des Etats-Unis à l’Ecosoc.
[459] Interview Jean-Claude Pauvert ; Education de base et éducation des adultes, vol. X, 1958, n°3, p. 98-99 : « Les quatre problèmes culturels des pays techniquement développés », par Richard Hoggart ; X 07.21 (44), I : observations du gouvernement français sur l’avant-projet de programme et de budget 1965-66, 17 déc. 1963, p. 2.
[460] Ascher, box 149 : Int/PC/31/48 : Unesco, program policy council, meeting n°11, 20 mai 1948, rapport de R. Maheu, p. 1. La création de cet institut est proposée pour la première fois par la « commission des besoins techniques de la presse, de la radio et du cinéma dans les pays dévastés par la guerre en Europe et en Extrême- Orient » en août 1947. (2C/résolution 2.2.3.6 ; 3C/résol. 7.226 ; 5C/résol. 6.1713). Elle propose aussi la création d’un centre de ‘clearing’ international des informations ; Benton s’y intéresse beaucoup (Benton, box 388 : lt. de Torres Bodet à Benton, 10 oct. 1949).
[461] 6C/résol. 6.1713.
[462] Une semaine dans le monde : étude comparée de 17 grands quotidiens pendant 7 jours, 1953 ; Situation de la presse quotidienne en 1952, 1953, 44 p. ; Esquisse d’une bibliographie internationale des ouvrages consacrés aux problèmes de presse, 1900-52, 1954, 96 p. ; La transmission des messages de presse, 1956, 96 p. (Paris, Unesco).
[463] Babou-Paulin Bamouni,op. cit., p. 30 .
[464] OHRO, interview de Luther Evans, p. 342 ; Courrier de l’Unesco, sept. 1959, numéro consacré à la radio ; Benton, box 396 : lt. de Douglas N. Batson à Benton, 14 fév. 1966 ; lt. de Benton à Batson, 2 fév. 1966 ; lt. de Wade à Benton, 3 janv. 1966 ; G.A. Codding, La radiodiffusion dans le monde, Paris, Unesco, 1959, 190 p. ; John Nicol et alii, La tribune radiophonique rurale du Canada, Paris, Unesco, 1954, 261 p. ; Les programmes culturels radiophoniques ; quelques expériences, Paris, Unesco, 1956, 65 p.
[465] En 1948, l’Unesco envisage de réaliser plusieurs programmes de radio et de télévision (ONU, RAG 2/76 box 7 : 3C/PRG/2.1, 8 sept. 1948 : Mass communications, projects division, working plan). Mais aucun des projets d’émission formulés dans ce plan de travail ne sera réalisé. À partir des années 1950, l’Unesco développe des études sur la télévision (La télévision dans le monde, Paris, Unesco, 1954, 198 p.). En 1952, elle organise une conférence d’experts de télévision (ONU, RAG 2/76, box 7 : lt. de L.B. Ges à Tor Gjesdal, 9 avril 1952). En 1954, elle publie une Enquête mondiale sur la télévision, qui suscite des échos importants dans la presse mondiale (RP, 1 fév. 1954 ). En septembre 1955, elle organise à Tanger une conférence sur la télévision (X 07.83 Maheu, I : rapport de Maheu sur sa mission au Canada, 19-22 mars 1956). En 1954, elle sponsorise une rencontre de producteurs de télévision de plusieurs pays (film n°1950, 1954). Elle fait réaliser en 1956 un reportage sur le développement et l’influence de la télévision dans le monde (film n°1938, 1956).
[466] Catalogue de films fixes, Paris, Unesco, 1966, 20 p. ; Catalogue de courts métrages et de films fixes ; liste sélective, Paris, Unesco, 1965, 40 p. ; Dix ans de films sur l’art (1952-62), catalogue, Paris, Unesco, 1966, 407 p. ; Le film et la télévision au service de l’opéra, du ballet et des musées, rapports de deux réunions internationales, Paris, Unesco, 1961, 60 p. ; Cinéma et sciences sociales, panorama du film ethnographique et sociologique, Paris, Unesco, 1962, 104 p. ; A.W. Hodgkinson, L’initiation aux arts de l’écran ; le développement du sens critique chez le spectateur, Paris, Unesco, 1965, 110 p. ; L’influence du cinéma sur les enfants et les adolescents ; bibliographie internationale annotée, Paris, Unesco, 1961, 112 p. ; Le rôle de la coopération internationale dans la production cinématographique ; rapport sur différentes méthodes de la coproduction dans le domaine du film éducatif et culturel, Paris, Unesco, 1962, 38 p. ; J.M.L. Peters, L’éducation cinématographique, Paris, Unesco, 1961, 127 p. ; Répertoire mondial de cinéma, Paris, Unesco, 1962, 70 p. ; Georges Sadoul, Les cinémas des pays arabes, recueil préparé pour l’Unesco, Beyrouth, centre inter-arabe du cinéma et de la télévision, 1966, 287 p. ; Les répercussions sociales du film et de la télévision sur les jeunes, rapport d’une réunion d’experts, Gauting, 4-8 juin 1962, Gauting, Institut Unesco pour la jeunesse, 1963 ; Myrtle Winter et Norman Spurr, Comment réaliser des films à peu de frais, l’expérience-pilote Unesco-UNRWA, Paris, Unesco, 1960, 31 p. ; Catalogue des films sur le théâtre et l’art du mime, édité par André Veinstein, Paris, Unesco, 1965, 284 p.
[467] A partir du lancement du satellite Spoutnik en 1957, de nouvelles perspectives de communications s’ouvrent, et à partir du début des années 1960, l’Unesco s’intéresse à la possibilité de lancer des projets de communication par satellite, essentiellement dans des buts éducatifs ; l’Unesco mène un programme en faveur de l’usage de la communication spatiale pour la libre circulation de l’information et l’élargissement de l’éducation et des échanges culturels (Benton, box 396 : Unesco press release n° 109, 23 déc. 1965 : « education by space satellite forecast by experts » ; Broadcasting from space, Paris, Unesco, 1971 ; Christian Breunig, Kommunikationspolitik..., op. cit., p. 66 ). La proposition faite à la conférence générale de 1960 d’utiliser des satellites pour l’éducation reçoit des échos importants dans la presse française et américaine, la France et les Etats-Unis ayant été les deux principaux Etats à prôner cette utilisation des satellites pour l’éducation (RP, 23 déc. 1960). En 1960, l’Unesco est très enthousiaste à l’égard des possibilités offertes par les satellites, puis cet enthousiasme s’effrite à partir de 1964 (Christian Breunig, Kommunikationspolitik..., op. cit., p. 66-68). En 1965, l’Unesco organise à Paris une réunion sur l’emploi de la communication spatiale à des fins éducatives. En 1966, le département d’état américain incite l’Unesco à continuer dans cette voie (Benton, box 396 : mémo de Wade à Benton, 3 janv. 1966).
[468] J.-R. Bloch, Naissance d’une culture, 1936.
[469] Christel Taillibert, L’institut international du cinématographe éducatif, op. cit.
[470] Educ./55, 5 nov. 1947, p. 36 et suiv.
[471] Courrier de l’Unesco, déc. 1950 : « M. John W. Taylor est nommé DG adjoint de l’Unesco » ; et site internet Columbia University, « John W. Taylor ». À partir de 1951, il planifie la création de la Chicago Educational Television Association (CETA), qu’il dirige de 1954 à 1971.
[472] Ch. Morelle et P. Jacob, Henri Laugier…, op. cit., p. 296 ; H. Laugier, « Radio-éducation », in Combat d’exil ; 37 EX/SR 13. (1954) et 44 EX/SR7 (1956).
[473] Joffre Dumazedier et alii, Télévision et éducation populaire, les téléclubs en France, Paris, Unesco, 1955 ; Joffre Dumazedier et alii, Le kinéscope et l’éducation populaire, Paris, Unesco, 1958.
[474] OHRO, interview de Luther Evans, p. 640 ; dans les années 1960, après avoir quitté l’Unesco, Evans a publié un ouvrage, pour le compte de la NEA, sur l’impact de l’automation sur l’éducation.
[475] H. Dieuzeide, Les techniques audio-visuelles dans l’enseignement, Paris, Unesco, PUF, 1965 ; Henry Cassirer, Un siècle de combat…, op. cit., p. 116-117.
[476] Les auxiliaires visuels dans l’éducation de base et le développement communautaire en Asie du sud et du sud-est, Paris, Unesco, 1959 ; Joffre Dumazedier et alii, Télévision et éducation populaires, les téléclubs en France, Paris, Unesco, 1955 ; Joffre Dumazedier et alii, Le kinéscope et l’éducation populaire, Paris, Unesco, 1958 ; Les groupes d’éducation populaire et les techniques audio-visuelles, Paris, Unesco, 1958 ; Les auxiliaires audio-visuels et l’éducation de base, Paris, Unesco, 1952 ; L’éducation par la radio : radio scolaire, Paris, Unesco, 1949 ; Les camions de cinéma et de radio pour l’éducation de base, Paris, Unesco, 1949 ; La radio et l’école ; rapports sur l’organisation de la radio scolaire en divers pays, Paris, Unesco, 1949 ; Télévision et éducation aux Etats-Unis, Paris, Unesco, 1952 ; l’Unesco organise à Messine en 1953 un séminaire sur les films et les auxiliaires visuels en éducation de base, à Londres en 1954 avec la BBC une conférence internationale de producteurs d’émissions educatives de télévision, à Tanger en 1955 un séminaire sur le rôle de la télévision dans l’éducation, à New Delhi en 1958 un stage d’études régional sur les auxiliaires visuels dans l’éducation de base et le développement communautaire en Asie du sud et du sud-est.
[477] Educ./61, 31 mars 1948, appendice B.
[478] 330.19 (8) A 01 IIHA, II : IIHA/1, Nat.Sci./42, Paris, 3 fév. 1948 : annexe I, p. 2-3.
[479] Educ./62, 7 avril 1948, 15 p. ; La santé au village, une expérience d’éducation visuelle en Chine, Paris, Unesco, 1952, p. 7-8, 15-16, 24-25 ; Leo Fernig, « Some Unesco Memories », art. cit., p. 1.
[480] Journal Métraux, 27 juill. 1953.
[481] Journal Métraux, 28 juill. 1953.
[482] Education de base et éducation des adultes, vol. VI, n°3, juill. 1954, p. 109-122 : « Les films sanitaires de Walt Disney et l’éducation populaire en Côte de l’Or », par W.L. Shirer et A.K. Pickering ; au sujet des dessins animés Hookworm (« l’ankylostome »), et The way disease travel (« la façon dont voyagent les maladies ») ; en revanche (Journal Métraux, 7 fév. 1954), un autre dessin animé de Walt Disney sur les vers intestinaux obtient « un succès énorme » aupres des Indiens d’Amérique Latine.
[483] Education de base et éducation des adultes, vol. VII, n°2, avril 1955, p. 77, « Faites-en l’expérience », par Norman F. Spurr. Ex : le film Dipping, montrant comment les bains parasiticides peuvent protéger le bétail contre la theilériose, a eu du succès dans la tribu où il a été tourné, mais aucun dans la tribu voisine, qui déteste l’autre tribu ; donc « les spectateurs acceptent difficilement une ‘leçon’ si les mœurs, le costume et le décor représentés leur sont étrangers ».
[484] INA : Etat d’urgence, émissions de Roger Louis, 1954 ; Roger Louis, Une expérience de réception collective dans des villages français, Paris, Unesco, 1952 ; Courrier de l’Unesco, août-sept. 1952 ; Roger Louis et J. Rovan, Télévision et téléclubs en milieu rural. Une expérience française, Paris, Unesco, 1955, 25 p. ; film La télévision au village, 1958, par Henry Cassirer.
[485] INA, émissions Etat d’urgence ; H. Cassirer, Un siècle de combat…, op. cit., p. 127-129.
[486] H. Cassirer, Un siècle de combat…, op. cit., p. 122-125.
[487] Film La télévision au village, 1958.
[488] Télévision et education populaire, les téléclubs en France, par Joffre Dumazedier, Unesco, 1955.
[489] Cassirer, Un siècle de combat…, op. cit., p. 127-129.
[490] H. Cassirer, Un siècle de combat…, op. cit., p. 130-131 ; film La télévision au village, 1958.
[491] Film La télévision au village.
[492] L’émission Women’s Class (« La classe des femmes ») serait « le succès le plus grand et le plus durable » ; H. Cassirer, Un siècle de combat…, op. cit., p. 130-131.
[493] H. Cassirer, Un siècle de combat…,op. cit., p. 130-131.
[494] H. Cassirer, Un siècle de combat…, op. cit., p. 122.
[495] Conférence générale de 1951 ; cité dans CL/752, annexe ; 7C/Résol. 5.13 ; MC/16, réunion du comité d’experts, Paris, 7-12 avril 1952 (cité dans 307 :384.4 :001 : CL/752, annexe) ; 8C/résol. 4.1.5.41 et 4.1.5.42.
[496] X 07.83 Lengrand I : lt. de Jean Guiton au DG, 14 janv. 1966.
[497] Courrier de l’Unesco, avril 1958, p. 9 : « La traduction dans le monde moderne », par E. Carry ; janv. 63, p. 10-13 : « Bibliothèque de demain », par J.H. Shera ; juillet-août 1959, « Grâce à la machine à traduire », par Emile Delavenay, p. 21 ; « La machine à enseigner et l’être humain », par John W. Blyth, p. 53-59, in Où en est l’enseignement audio-visuel ?, Paris, Unesco, 1963, 59 p.
[498] E. Delavenay, Témoignage, …, op. cit., p. 396-398 ; E. Delavenay, La machine à traduire, Paris, PUF, Que sais-je, 1959. Delavenay a aussi fondé à cette époque une « association pour l’étude de la traduction automatique et de la linguistique appliquée » (ATALA) qui tient ses réunions à l’Unesco.
[499] G. de Landsheere, « Les teaching machines », Education, Bruxelles, 1960, n°65, p. 27-37 ; B.F. Skinner, « Teaching machines », Science, 1958, n° 128, p. 969-977 ; B.F. Skinner, La révolution scientifique de l’enseignement, Bruxelles, Dessart, 1969.
[500] Jerry Pocztar, Théories et pratique de l’enseignement programmé ; guide à l’usage des enseignants, Paris, Unesco, 1971, 186 p. ; L’enseignement programmé : un répertoire international, Paris, Unesco, 1967, 189 p. ; Apprendre à etre, op. cit., p. 143. La machine à enseigner est « une boîte parallélépipedique dans laquelle se trouve un rouleau de papier portant une série d’unités. L’élève commande le déroulement de la bande et fait ainsi apparaître une question dans une fenêtre ouverte sur la face de la boîte. L’élève formule sa réponse par écrit dans un espace blanc réservé à cet effet, puis actionne un levier qui fait passer la question et la réponse donnée sous une vitre, ce qui rend toute modification impossible. Au même moment, la solution correcte apparaît. L’élève peut ainsi savoir immédiatement s’il a bien répondu. Si c’est le cas, il actionne un autre levier qui, par perforation de la feuille de programmation, enregistre le résultat jugé positif. » (Viviane de Landsheere, L’éducation et la formation, op. cit., p. 381-384).
[501] K.P. Komoski et E.J. Green, L’enseignement programmé en Afrique occidentale et dans les Etats arabes, rapport sur deux stages d’études pratiques, organisé à Ramallah en Jordanie en juin, et à Ibadan, Nigeria, en juill. août 1963, Paris, Unesco, 1965, 31 p.
[502] Courrier de l’Unesco, mars 1965, p. 10-16 : « Les machines à enseigner. Pour et contre l’enseignement programmé », par Ted Morello.
[503] K.P. Komoski et E.J. Green, L’enseignement programmé …, op. cit., p. 24-25.
[504] Viviane de Landsheere, L’éducation et la formation, op. cit., p. 388.
[505] K.P. Komoski et E.J. Green, L’enseignement programmé…, op. cit., p. 24-25.
[506] M. Quéguiner, Education de base, p. 61-62 ; 6C/PRG/30, 3 juill. 1951 ; Unesco, 50 années…, op. cit., p. 95 ; Courrier de l’Unesco, fév. 1955, p. 16-26 : « ‘Los Unescos’. Les experts de l’Unesco », par D. Behrman ; EU, box 1562 : lettre confidentielle de R. À Hurwitch au département d’état, 31 oct. 1957 ; 372/8/MP 01, I : lt. de Tor Gjesdal au DG, 8 fév. 1957.
[507] Interview Jean Larnaud.
[508] Courier de l’Unesco, nov. 1970, p. 24 ; cf. aussi Courrier de l’Unesco, fév. 1955 et août-sept. 1969.
[509] Réunion de Marly-le-roi, 1958, doc. cité ; 307 :384.4 :001 : CL/752, annexe ; M. Stiepman, Télévision et éducation aux Etats-Unis ; Mary Allison et alii, L’appréciation des films et des films fixes, 1956 ; J.-P. Barrot, Liste des films recommandés pour les enfants et les adolescents jusqu’à seize ans d’après des sélections faites dans 22 pays, 1956 ; Les programmes cinématographiques pour la jeunesse, 1959 (Paris, Unesco) ; film n° 2470, 1953 ; La télévision rurale au Japon ; rapport sur une expérience d’éducation des adultes, Paris, Unesco 1961, 211 p.
[510] Courrier de l’Unesco, fév. 1964, p. 12-14 : « La leçon est sur l’antenne. Les qualités pédagogiques de la TV et du cinéma », par Anne Darnborough ; Adult education and television, 1966 ; Beno Sternberg et Evelyne Sullerot, Aspects sociaux de la radio et de la télévision, 1966 ; Henry Cassirer, La télévision et l’enseignement, 1961 ; Les films fixes : utilisation, évaluation et production, 1960 ; Gaston Mialaret, Psychopédagogie des moyens audio-visuels dans l’enseignement du premier degré, 1964 ; Où en est l’enseignement audio-visuel ? 1963 ; L’influence de la télévision sur les enfants et les adolescents, 1965 (Paris, Unesco).
[511] Courrier de l’Unesco, mars 1953, « Télévision, le pour et le contre », 12 p. ; Courrier de l’Unesco, juin 1955. « 1955 : Année de la tv », par Henry Cassirer, p. 27-29.
[512] Henry Cassirer, Un siècle de combat …, op. cit., p. 126-127.
[513] Henry Cassirer, Un siècle de combat…, op. cit., p. 132-133 ; La tribune radiophonique rurale du Canada, op. cit. ; 307 :384.4 (540) A 01 AIR/AMS : lt. de Tor Gjesdal au DG, 14 déc. 1956 ; correspondance entre T. Gjesdal et J.C. Mathur, directeur général de All india Radio, juin 1958 ; L’éducation sociale par la télévision : compte rendu d’une expérience organisée par la société All India Radio avec le concours de l’Unesco, Paris, Unesco, 1963, 47 p.
[514] Henry Cassirer, Un siècle de combat…, op. cit., p. 134-135 ; J.C. Mathur et Paul Neurath, La tribune radiophonique rurale de l’Inde, Paris, Unesco, 1960, 156 p., avant-propos.
[515] J.C. Mathur et Paul Neurath, La tribune radiophonique rurale de l’Inde, op. cit., p. 127-129 et 133.
[516] 307 :384.4 (540) A 01 AIR/AMS : rapport de mission de M. Flores, 24 mai 1960 : « this project deserves Unesco’s continued aid ».
[517] Henry Cassirer, Un siècle de combat…, op. cit., p. 134-135.
[518] EU, box 1562 : rapport confid. de ? (illisible) au département d’état, 2 oct. 1957.
[519] Interviews Cassirer, Keating .
[520] Henry Cassirer, Un siècle de combat…, op. cit., p. 188-191.
[521] X 07. 83 Thomas, II : notes pour le voyage du DG au Mexique, par le département de l’information, 2 février 1960, p. 1-3.
[522] Unesco, 50 années…, op. cit., p. 94.
[523] 372/8/MP 01, II : lt. de Carlos Cueto à E. Fulchignoni, 5 nov. 1957.
[524] Benton, Box 392 : lt. de Beeby à Benton, 20 avril 1967 : il parle de son livre The quality of education in developing countries.
[525] V. de Landsheere, op. cit., p. 372.
[526] 372/8/MP 01, V : lt. de Vera à Hochleitner, 7 sept. 1961.
[527] Apprendre à etre, op. cit., préambule et p. 138-139, 152 ; Louis Zieglé, « Education et technologie » ; Robert B Livingston, « Télévision pour les enfants d’âge préscolaire ».
[528] Acte constitutif de l’ONU, article 55 ; résolution de l’ONU du 14 déc. 1946 ; déclaration universelle des droits de l’homme, article 9 ; Benton, box 400 : lt. confid. de Benton à W. Kotschnig, 7 nov. 1963 ; lt. de Maheu à Benton, 18 déc. 1963 ; pour Benton en revanche, cette conférence aurait eu des résultats positifs ; film n°591, 1948 ; W. Preston, op. cit., p. 54-55, 99.
[529] OHRO, interview de Luther Evans, p. 319- 320 : « ringing declaration » ; « most people of the world don’t in their hearts accept or don’t in their practice realize ».
[530] OHRO, interview de Luther Evans, p. 163-164 ; Acte constitutif de l’Unesco, préambule et article 1.
[531] Mirese Akar, « Portrait : directeur général de l’Unesco, René Maheu… », art. cit.
[532] Christian Breunig, Kommunikationspolitik ..., op. cit., p. 58-59.
[533] RP/8, 25 nov. 1947.
[534] Jean-Louis Santoro, La liberté de l’information : logiques institutionnelles et logiques professionnelles au plan international (1947-1972), doctorat d’Etat, p. 353-354.
[535] Press release n°111, Paris, 7 août 1948.
[536] Autour de la nouvelle déclaration …, op. cit., p. 182-185 : « Droit à l’information et droit d’expression d’opinion », par René Maheu.
[537] Papier d’impression et papier d’écriture ; évolution de la situation de 1929 à 1951, Paris, Unesco, 1954, 44 p. ; Papier journal ; évolution de la situation de 1929 à 1951, Paris, Unesco, 1954, 64 p. ; R.E. Barker, Le livre dans le monde, étude sur le commerce international du livre, Paris, Unesco, 1957, 115 p. ; Production de livres 1937-1954 et traductions 1950-54, Paris, Unesco, 1957, 84 p. ; H.R. Verry, Quelques procédés d’impression et de reproduction, paris, Unesco, 1955, 79 p. ; Des livres pour les pays en voie de développement : Asie, Afrique, Paris, Unesco, 1965, 34 p. ; Robert Escarpit, La révolution du livre, Paris, Unesco, PUF, 1965, 163 p.
[538] Entre 1949 et 1956, l’Unesco émet des bons pour une valeur totale de 9 millions de dollars. En 1954, 33 Etats adhèrent à ce système. La Hongrie est le seul pays d’Europe de l’est à y participer.
[539] J. Kayser, Une semaine dans le monde, Paris, Unesco, 1953 ; New agencies, their structure and operation, Paris, Unesco, 1953. Cité dans Christian Breunig, Kommunikationspolitik…, op. cit., p. 63.
[540] Lyman Bryson, La liberté de l’information, Paris, Librairie du recueil Sirey, 1951 ; Echanges culturels et barrières commerciales, Paris, Unesco, 1956, 401 p. ; mis à jour en 1970 par F.K. Liebich sous le titre Vers le libre échange culturel ; F. Terrou et L. Solal, Le droit de l’information ; étude comparée des principaux systèmes de règlementation de la presse, de la radio et du film, Paris, Unesco, 1951, 440 p. En 1962, l’Unesco convoque un comité d’experts pour définir des principes directeurs pour guider les échanges internationaux dans le domaine de l’éducation, de la science et de la culture (12 C/PRG/13, 6 juillet 1962, 12 p.) ; c’est à l’origine l’Ecosoc qui a demandé à l’Unesco de faire cette étude (Résol. 803 (XXX) de l’Ecosoc) ; 12 C/PRG/26, 15 nov. 1962, Comité d’experts sur les échanges internationaux, rapport final.
[541] Benton, box 400 : lt. confid. de Benton à W. Kotschnig, 7 nov. 1963 ; lt. de Maheu à Benton, 18 déc. 1963.
[542] Accord visant à faciliter la circulation internationale du matériel visuel et auditif de caractère éducatif, scientifique et culturel, avantages et modalités d’application, Paris, Unesco, 1954, 26 p. ; Accord pour l’importation d’objets de caractère éducatif, scientifique ou culturel, Paris, Unesco, 1952, 30 p. ; Courrier de l’Unesco, juin 1949, p. 3 : Julian Behrstock, « Offensive contre le protectionnisme économique en matière d’éducation ».
[543] DG/172, 21 mai 1952, p. 1-2.
[544] Chris Osakwe, The participation of the Soviet Union..., op. cit., p. 163-164.
[545] Babou-Paulin Bamouni, L’Unesco et l’information..., op. cit., p. 30 .
[546] L’ICOM, dès sa première conférence en 1948, vote une recommandation à l’Unesco afin que soient entreprises, avec les différents gouvernements, des négociations en vue d’obtenir des collectivités publiques et privées responsables la gratuité d’entrée dans les musées. Dans les années 1950, l’Unesco, en collaboration avec l’ICOM, développe des études en vue d’une reglementation internationale pour rendre les musées accessibles à tous (CUA/97, 31 août 1959, p. 6). En 1958, la conférence générale adopte une résolution prévoyant d’élaborer une recommandation aux Etats membres sur une règlementation internationale relative aux moyens les plus efficaces de rendre les musées accessibles à tous. (10C/résol. 4.34, cité dans CUA/97, p. 3).
[547] FR, Nantes, carton 136 : rapport Vers la libre circulation internationale des films, par Paul Léglise, 1970, 116 p.
[548] W. Preston, Hope and Folly. ..., op. cit., p. 52-53.
[549] Christian Breunig, Kommunikationspolitik..., op. cit., p. 61-62 ; report of the US delegation to the 17th session ..., doc. cit., p. 16-17; 17 C/76.
[550] Doc. 17 C/76.
[551] Report of the US delegation to the 17th session ..., doc. cit., p. 16-17.
[552] Hélène Trintignant, La protection internationale des biens culturels en temps de paix, thèse de droit, Montpellier I, 1974, p. 156-157 : certains font remonter ce concept de patrimoine mondial de l’humanité à un ouvrage de M. Le Fur datant de 1919, Des représailles en temps de guerre. Représailles et réparations, qui affirmait (p. 113-114) : « Certains chefs-d’oeuvre font partie du patrimoine de l’humanité. C’est s’en exclure soi-même que de travailler à les détruire ».
[553] Yvonne Rebeyrol, « Le droit à la mémoire », Le Monde, 30 déc. 1978, p. 2 ; cité par H.P. Sagbohan, p. 247.
[554] Article 1 paragr. 2c de l’Acte constitutif (Angèle Bioum Ihana, op. cit., p. 32 et 42, et H. Trintignant, op. cit., p. 156-158).
[555] M. Virally, L’Organisation mondiale, A. Colin, coll. U, 1972, p. 320, cité dans H. Trintignant, op. cit., p. 160.
[556] XO7.21(44)NC, IV : commentaires et propositions du gouvernement français sur le programme et budget de l’Unesco 1965-66, 25 juin 1963, p. 11.
[557] Ainsi, pour Maheu, l’opération de Nubie a une dimension spirituelle : il affirme qu’elle est « un acte de piété », « une conquête spirituelle » (cité par H. Nafaa, op. cit., p. 590).
[558] L’Unesco en 1950 : ses buts, …, op. cit., p. 13.
[559] La préservation des formes traditionnelles de la musique savante et populaire dans les pays d’Orient et d’Occident, Paris, Unesco, 1964, 323 p. ; Congrès international sur la préservation des formes traditionnelles de la musique savante et populaire de l’Orient et de l’Occident, Téhéran, Unesco, 1961.
[560] Seth Spaulding et Lin Lin, Historical Dictionary..., op. cit., p. 63.
[561] X 07 A 120/197 UNSA : commentaires de la commission nationale italienne sur le programme et budget 1967-68, p. 13 ; cf. 13C/résol. 3.3432.3, 3.346.
[562] Cf. documents des dossiers 069 :7.004.86, I et II (notamment SHC/1, 26 août 1966, p. 7-11).
[563] 069 :7.004.86, I : CL/1882, 20 juin 1967 ; mémo du 24 juin 1968 (résultats de la consultation effectuée en 1967 auprès des Etats membres et des organisations internationales au sujet des échanges d’objets originaux et de la reconstitution des œuvres démembrées).
[564] 069 :7.004.86, II : rapport du groupe de travail pour l’établissement d’un catalogue d’œuvres d’art fragmentées et dispersées, 24-25 mars 1969.
[565] 069 :7.004.86, I : lettre d’Abdul Hak à Mahdi Elmandjra, 12 sept. 1966.
[566] 069 :7.004.86, I : lettre d’Abdul Hak à André Bertrand, 24 juill. 1967.
[567] 069 :7.004.86, I : communiqué de presse du 12 juin 1968 ; film n°893, 1968. Le tableau de la bataille de Bergen par Willem van de Velde le Vieux (1665) reconstitué au Rijkmuseum d’Amsterdam en 1958 grâce à la cession de la partie gauche par le musée de Greenwich, et le triptyque de Paolo Veneziano (1354), reconstitué par le musée du Louvre en 1956 (une partie était au musée d’Ajaccio, une autre au musée de Toulouse).
[567] 069 :7.004.86, I : Le Figaro, 20 juin 1968, p. 1 : « Trois œuvres d’art reconstituées ».
[568] CUA/115, 14 avril 1963, p. 2-3. En 1936 avait été élaboré un projet de « Convention pour la protection des patrimoines historiques et artistiques nationaux », dans lequel chaque Etat contractant reconnaissait à tout autre Etat le droit de réclamer le rapatriement de tous objets présentant un notable intérêt paléontologique, archéologique, historique ou artistique se trouvant sur son propre territore à la suite d’une perte, vol, aliénation ou exportation illicite. En 1939 est élaboré un nouveau projet, de « convention pour la protection des collections nationales d’art et d’histoire ».
[569] Hélène Trintignant, La protection internationale…, op. cit., p. 343.
[570] J.-J. Renoliet, op. cit., p. 310.
[571] OHRO, interview de Luther Evans, p. 452-455.
[572] CUA/115, 14 avril 1963, p. 4-6 ; cf. aussi H.A. Lavachery et A. Noblecourt, Les techniques de protection des biens culturels en cas de conflit armé, Paris, Unesco, 1954, 48 p. ; Projet de convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, Paris, Unesco, 1954, 60 p. Les « biens culturels » y sont définis comme « des biens meubles ou immeubles qui présentent une grande importance pour le patrimoine culturel des peuples, tels que les monuments d’architecture, d’art ou d’histoire, religieux ou laïques, les œuvres d’art, les manuscrits, livres et autres objets d’intérêt artistique, historique ou archéologique, ainsi que les collections scientifiques et les collections importantes de livres, d’archives ou de reproductions des biens définis ci-dessus ».
[573] RFA, B91, Band 54 : 11 mai 1954 : rapport du Dr. Berger ; Bertrand Poirot-Delpech, « Une ‘Croix-Rouge’ culturelle est née à La Haye », Le Monde, 16-17 mai 1954.
[574] SCX/PRIV.2 : 45e session, 3e séance privée, 3 nov. 1956 : intervention de J. Thomas.
[575] OHRO, Luther Evans, p. 452-455 ; Chris Osakwe, op. cit., p. 164 ; RFA, B91, Band 54 : rapport de Bünger, chef de la délégation allemande, 25 avril 1954.
[576] RU, FO 371/88915 : mémorandum de Paul Matthews au Foreign Office, 26 janv. 1950, p. 3 : « in an epoch of atomic and bacteriological war, it is not Unesco’s business to endeavour to protect the ruins of past civilisation ».
[577] Bertrand Poirot-Delpech, « Une ‘Croix-Rouge’ culturelle est née à La Haye », Le Monde, 16-17 mai 1954.
[578] 069 :7 A 218/101/19 (62), I : lt. de Maheu à Hammarskjöld, 19 déc. 1956.
[579] M. Prévost, op. cit., p. 52-54.
[580] 069 :7 A 218/101/19 (62), I : New York Herald Tribune, 25 déc. 1956 : « Israël and Egypt Wrangle Over Sinai Shrine ‘Damage’ »; New York Herald Tribune, Paris, 28 déc. 1956 : « Sinai Monastery Is the Oldest », par Ralph Chapman ; The Times, 28 déc. 1956 : « Famous Library on Mount Sinai. Israel Concern for Monastery’s Fate » ; New York Herald Tribune, 29-30 déc. 1956 : « Unesco Aid To Visit Monastery », par Frank Kelley ; Le Monde, 28 déc. 1956 : « Les manuscrits et les trésors du monastère Sainte-Catherine. L’ambassade d’Israël a demandé à l’Unesco de constater qu’ils sont intacts ».
[581] 069 :7 A 218/101/19 (62), I : rapport confidentiel de communication téléphonique avec Maheu, 19 déc. 1956 ; lettre de Chafik A. Chamass à J. Thomas, 20 déc. 1956.
[582] 069 :7 A 218/101/19 (62), I : rapport de communication téléphonique de Maheu avec le siège, 20 déc. 1956.
[583] 069 :7 A 218/101/19 (62), I : rapport de Gérard Garitte, janv. 1957 ; lt. d’Aleksander à Maheu, 31 janv. 1957.
[584] Début janvier 1957, l’ambassade d’Israël à Paris, prenant de vitesse les services d’information de l’Unesco, fait publier dans les principaux journaux français une information « extrêmement tendancieuse » selon Maheu, affirmant que « la mission de l’Unesco aurait pour objet de couper court aux calomnies égyptiennes ». L’Unesco avance alors la diffusion de son communiqué de presse annonçant le succès de la mission de l’expert et l’absence de dommage au monastère, afin que des articles en ce sens paraissent dans la presse (069 :7 A 218/101/19 (62), I : mémo de Maheu à J. Thomas, 10 janv. 1957 ; New York Herald Tribune, 10 janv. 1957 : « UNEF Reports No Damage To St. Catherine’s Monastery » ; Expressen (Stockholm), 3 janv. 1957. Le DG explique, fin janv. 1957, à la commission nationale belge, que « vu le caractère délicat de cette mission, primitivement demandée par le gouvernement d’Israël mais finalement organisée avec l’approbation du gouvernement égyptien et par l’entremise de la Force d’urgence des Nations Unies au Moyen Orient, nous avons préferé ne pas lui donner de publicité » (069 :7 A 218/101/19 (62), I : lt. d’Evans au secrétaire général de la commission nationale belge, 30 janv. 1957). Cependant, après la fin de la mission de l’expert, l’Unesco médiatise largement cette action et publie dans la Chronique de l’Unesco le rapport de l’expert (Chronique de l’Unesco, mars 1957, vol. III, n°3, p. 51-57), et dans le Courrier de l’Unesco un reportage sur le monastère de Sainte-Catherine (Courrier de l’Unesco, mars 1957, p. 18-25, Albert Raccah : « En plein désert du Mont Sinaï, le monastère du buisson ardent »).
[585] EU, box 820 : lt. confid. de James H. Douglas au secrétaire d’état, 1er juill. 1960 ; RU, WORK 14/3068 : rapport préparatoire de la délégation britannique sur la première réunion des hautes parties contractantes, 12 juill. 1962.
[586] RU, WORK 14/3068 : lt. confid, de R.M. Hadow, 19 juill. 1962, à R. Cecil ; EU, box 826 : rapport confid. de la délégation américaine à la première conférence des hautes parties contractantes, 26 juill. 1962 ; EU, box 826 : lt. du département d’état aux ambassades américaines en Amérique latine, 17 août 1962 ; EU, box 819 : lettre confidentielle de Donald A. Quarles au secrétaire de la défense, 25 août 1958.
[587] Seth Spaulding et Lin Lin, Historical Dictionary..., p. 74-75.
[588] EU, box 3222 : report of the US delegation to the 84th session of the executive board, Paris, 4 mai-19 juin 1970, p. 15-16.
[589] Report of the US delegation to the 17th session ..., doc. cit., p. 15-16.
[590] RU, WORK 14/3068 : lt. de Charles Hummel aux commissions nationales européennes, 23 sept. 1968 ; lt. de Charles Hummel à Maheu, 10 nov. 1969.
[591] CUA/115, 14 avril 1963, p. 4 et 8-11 ; CUA/68, 9 août 1955 ; X 07.83 Maheu, I : lt. de Maheu à Duchosal, 25 avril 1955.
[592] Thibault Postel, op. cit., p. 5-6. La charte de Venise promeut l’idée que les fouilles archéologiques devront être effectuées par des professionnels ; que la conservation devra autant que possible primer la restauration ; et que toutes ces actions devront bénéficier d’une large information.
[593] 11 C/Résol. 4.412. En nov. 1962, l’Unesco réunit un groupe de travail pour réfléchir à l’élaboration d’une réglementation internationale visant à interdire et empêcher l’exportation, l’importation et la vente illicites des biens culturels (12 C/PRG/28, 22 nov. 1962 ) ; et l’Unesco charge l’ICOM de faire une étude sur cette question (CUA/115, 14 avril 1963).
[594] CUA/115, 14 avril 1963, p. 8-11 ; 12 C/PRG/10, 27 juill. 1962 ; 12C/résol. 4.413 ; 13 C/PRG/17, 29 juin 1964.
[595] Congrès, vol. 116, 91e congrès, 2e session : Sénat, 18 juin 1970, destruction of artistic and archeological heritage (Unesco convention on cultural property), p. 20366 : M. Harris; vol. 119, 93e congrès, 1e session, 9 nov. 1973, Senate, p. 36484-36520 : « Statements on introduced bills and joint resolutions », p. 36491.
[596] CUA/115, 14 avril 1963, p. 8-9 ; CUA/126, 20 déc. 1963, p. 44.
[597] T. Postel, op. cit., p. 34.
[598] H. Trintigant, op. cit., p. 159 ; 3C/résolution 6.43 ; 4C/résol. 6.42.
[599] Angèle Bioum Ihana, op. cit., p. 15.
[600] Angèle Bioum Ihana, op. cit., p. 45.
[601] H. Trintignant, op. cit., p. 177.
[602] 16C/Résol. 3-4.
[603] Angèle Bioum Ihana, op. cit., p. 13-15.
[604] Article 19 des « Orientations devant guider la mise en oeuvre de la Convention du patrimoine mondial ». A. Bioum Ihana, op. cit., p. 20. Ex. : le parc national de Tikal au Guatemala, sélectionné en 1979 : situé au cœur de la jungle, dans une végétation luxuriante, c’est un des sites majeurs de la civilisation maya, habité du VIe siècle avant J.C. au Xe siècle.
[605] A. Bioum Ihana, op. cit., p. 146. Convention du patrimoine mondial, article 1 : le patrimoine culturel comprend : « les monuments : œuvres architecturales, de sculpture ou de peinture monumentales, éléments ou structures de caractère archéologique, inscriptions, grottes et groupes d’éléments, qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l’histoire, de l’art ou de la science ; les ensembles : groupes de constructions isolées ou réunies, qui, en raison de leur architecture, de leur unité ou de leur intégration dans le paysage, ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l’histoire, de l’art ou de la science ; les sites : œuvres de l’homme ou œuvres conjuguées de l’homme et de la nature, ainsi que les zones y compris les sites archéologiques qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue historique, esthétique, ethnologique ou anthropologique ».
[606] Journée d’hommage à René Maheu, Cahier I, op. cit., p. 50-56 : Michel Parent, « La sauvegarde du patrimoine » ; report of the US delegation to the 17th session …, doc. cit., p. 21-22 ; Hassan Nafaa, L’Egypte et l’Unesco, op. cit., p. 629 ; A. Bioum Ihana, op. cit., p. 149.
[607] Thibault Postel, op. cit., p. 9-10. Angèle Bioum Ihana, op. cit., p. 15 ; conformément à l’article 33.
[608] A. Bioum Ihana, op. cit., p. 147-150, 248-249, 273 ; article 6, paragr. 2, et article 11, paragr. 3.
[609] A. Bioum Ihana, op. cit., p. 154-155, 162 ; Th. Postel, op. cit., p. 9-10.
[610] A. Bioum Ihana, op. cit., p. 163.
[611] Sarah M. Titchen, On the construction of outstanding universal values : Unesco’s world heritage convention (1972) and the identification and assessment of cultural places for inclusion in the world heritage list, 1995, thèse de doctorat, Australie, p. 246.
[612] J.P. Babelon et A. Chastel, La notion de patrimoine, Paris, Liana Lévi, 1994 (1980), p. 104-105.
[613] Michel Parent, « Le patrimoine mondial et l’ICOMOS », Icomos/Information, octobre-décembre 1987, n° 4, p. 1-7.
[614] A. Bioum Ihana, op. cit., p. 156-159, 165, 212 ; Thibault Postel, op. cit., p. 34, 44, 78, 80, 213-215 ; H. Trintignant, op. cit., p. 141-156 ; Le Monde, 17 oct. 2002 : « La convention de l’Unesco fête 30 ans de succès et de manquements », par Frédéric Edelmann. L’article déplore « l’impuissance des Etats, voire leur collaboration active à l’altération grave des sites ou monuments qu’ils se sont engagés à protéger », et conclut : « L’Unesco reste prisonnière de ses pesanteurs et de sa frilosité diplomatique ».
[615] Ex. : en 1980 avec la question de la ville de Jérusalem, proposée à l’inscription par la Jordanie (alors que selon l’article 11 de la convention un Etat ne peut proposer que les biens situés sur son territoire ; Jérusalem a été finalement inscrite) ; et en 1981 avec le problème du parc de los Glaciares, situé à cheval entre l’Argentine et le Chili ; son inscription est proposée par l’Argentine, et contestée par le Chili ; ce parc a lui aussi été finalement inscrit (Th. Postel, op. cit., p. 81-90).
[616] En 1932, la CICI avait demandé à l’assemblée de la SDN de mettre en place une éducation de la jeunese au respect des monuments (cité dans DG/39, 17 oct. 1949, p. 2 ; DG/161, 7 janv. 1952, p. 11).
[617] DG/39, 17 oct. 1949, p. 1.
[618] DG/39, 17 oct. 1949, p. 1.
[619] A l’été 1951, à la demande du gouvenement péruvien, l’Unesco envoie une mission à Cuzco, pour faire un rapport sur la restauration des monuments de cette ville, remontant à la civilisation précolombienne des Incas, gravement endommagés à la suite du tremblement de terre de mai 1950. La mission de l’Unesco, dirigée par George Kubler, chef du département d’histoire de l’art de l’université de Yale, analyse l’état des destructions et élabore un projet de conservation et de restauration des monuments (La reconstruction de la ville et la restauration de ses monuments, rapport de la mission envoyée par l’Unesco en 1951, par Georges Kubler, Paris, Unesco, 1953, 47 p., p. 3).
[620] Sauver Venise, Paris, Robert Laffont, 1971, 366 p. ; INA : télévision française : 3 décembre 1966 : « appel pour Florence sinistrée. Unesco ».
RFA: B30, Band 544 : assemblée consultative du conseil de l’Europe, 21e session ordinaire, résolution 422, 1er oct. 1969.
[621] X 07.83 Maheu, VI : résumé des entretiens entre les autorités de la République arabe de Syrie et le DG, 26-31 déc. 1972, p. 7.
[622] Liban. Aménagement de la ville de Tripoli et du site de Baalbek, Paris, Unesco, 1954, 31 p., rapport de la mission enoyée par l’Unesco en 1953, par Paul Collart, Maurice Chehab et Armando Dillon ; X 07.83 Maheu, IV : note sur la coopération entre l’Unesco et le Liban, 13 janv. 1967, p. 8.
[623] FR, Nantes, carton 59 : lt. d’André Nègre au ministre des affaires étrangères français, 19 nov. 1969.
[624] X 07.83 Maheu, VI : note sur la coopération entre l’Unesco et la Tunisie, 2 oct. 1974 ; film n° 283, 1971 ; film n° 290, 1972 ; 16C/Rés.3.431, 14C/Rés.3.345, 18C/Rés.3.411.
[625] Sainte-Sophia d’Ochrida ; la conservation et la restauration de l’édifice et de ses fresques, Paris, Unesco, 1953, 27 p.
[626] Syrie. Problèmes de conservation et de mise en valeur des sites et monuments, Paris, Unesco, 1954, 35 p., rapport de la mission envoyée par l’Unesco en 1953, par P. Collart, Selim Abdul-Hak et Armando Dillon.
[627] X 07.83 Maheu, VI : aide-mémoire sur les entretiens entre les autorités algériennes et le directeur général de l’Unesco, Alger, 3 janv.-5 fév. 1973, p. 5.
[628] Film n°181, 1971.
[629] 16C/Rés.3.431, 14C/Rés.3.345, 18C/Rés.3.411.
[630] Sarah Titchen, op. cit., p. 51-52 ; H. Trintingnant, op. cit., p. 158-159. L’ICOMOS est créé sous l’impulsion d’une recommandation faite au premier congrès international des architectes et spécialistes des monuments historiques, en 1957 ; c’est lors du 2e congrès international des architectes et des techniciens des monuments historiques, réuni à Venise en mai 1964, qu’est créé l’ICOMOS, ONG placée sous les auspices de l’Unesco.
[631] L’Italie, depuis plusieurs années, s’etait montrée très désireuse d’obtenir ce centre sur son sol (X 07.83 Maheu, I : lettre de Maheu à Duchosal, 25 avril 1955).
[632] Ex. : rapport du premier colloque sur l’étude de la conservation, de la restauration et de la réanimation des ensembles historiques, Caceres, 15-19 mars 1967, Paris, ICOMOS, 1967, 100 p. ; La préservation des biens culturels, notamment en milieu tropical, ICCROM, Rome, Paris, Unesco, 1969, 363 p.
[633] X 07. 83 Thomas, II : compte rendu de mission en Thaïlande, au Japon et en Chine, octobre 1960, p. 25.
[634] SCHM 10 : rapport confidentiel de mission de Prem Kirpal, 14 nov. 1953, p. 50 ; Th. Postel, op. cit., p. 178-197, 205-210.
[635] Hassan Nafaa, op. cit., p. 555-558 : en 1842 est construit le barrage de Mohammed Ali au Nord du Caire. C’est le premier d’une série dont le plus important a été le premier barrage d’Assouan, construit par des ingénieurs anglais en 1902. Des besoins croissants en eau et en terres nouvelles ont amené les autorités égyptiennes à élever le niveau de ce barrage à deux reprises, en 1912 et en 1934.
[636] 069(62)N/A 02 (100), II : lt. de van der Haagen à Christophe, 7 avril 1961 ; 069 (62) /A 02 (100) CA12/86, III : lt. de Christophe à Gysin, 1er fév. 1963 ; exposé du représentant du directeur général de l’Unesco devant le comité consultatif, 2-5 déc. 1963.
[637] 069(62)N/Christophe : note de Christophe, n°1664, 25 sept. 1962 : Christophe estime que « la campagne internationale de sauvegarde des monuments nubiens peut d’ores et déjà être, sur le plan spécialement archéologique, considérée comme un succès » ; 14 pays ont envoyé une ou plusieurs missions scientifiques pour faire des fouilles en Nubie, et plusieurs ont fourni des experts au centre de documentation. Il observe que « toute la Basse Nubie est partagée entre les différentes missions de fouilles », et qu’ « une grande partie du travail est déjà achevée ».
[638] En 1961 les institutions savantes se renvoient la balle pour la réalisation de l’étude préhistorique de la Nubie égyptienne, qui ne les intéresse pas (069(62)Nubie : 93 A 52 (62) : lettre de Christophe à Jan van der Haagen, 29 mars 1961).
[639] 069 (62) N/Abu Simbel/A 02. CA 120/29, II : lettre de Christophe à Zbynek Zaba, 18 déc. 1963.
[640] 069 (62) Nubie, IV : déclaration de M. Piotrowski, 28 mai 1960 ; lettre de Jan van der Haagen à Ali Vrioni, 28 avril 1961 ; lt. de Maheu à A.G. Koulagenkov, 13 juin 1961.
[641] Christiane Desroches-Noblecourt, La Grande Nubiade, ou le parcours d’une égyptologue, éditions Stock-Pernoud, 1992, Paris, 539 p., p. 17, 120-129, 136-137. L’équipement consiste en laboratoires photographiques, en une agence d’architecure antique et en des bureaux d’enregistrement et de recherches ; l’Unesco se charge aussi de l’équipement technique du bateau-laboratoire ; H. Nafaa, op. cit., p. 564-567.
[642] H. Nafaa, op. cit., p. 567 ; G. Bourreau, op. cit., p. 33-35.
[643] Christiane Desroches-Noblecourt, op. cit., p. 130-133, 139-140, 143-148, 152-164, 169-179 : elle convainc Maheu, Jan van der Haagen, l’Egyptien Hanna Saba, alors conseiller juridique de l’Unesco, Mustafa Amer, administrateur général du CEDAE, et Louis Christophe ; 069(62)N/Christophe : note de Christophe, n°1664, 25 sept. 1962 ; 062(62)NUBIE, I : note confidentielle de J. Thomas du 29 mai 1959 ; compte rendu de la réunion du 17 juin 1959.
[644] M. Prévost, op. cit., p. 74-75. Cf. 54 EX/24, p. 2 ; Christiane Desroches-Noblecourt, op. cit., p. 180-181. « Ce grand patriote, lettré, passionné de musique classique, soucieux d’enrichir constamment ses déjà vastes connaissances, était un militaire de carrière, fils d’un général et compagnon de Nasser, dont il fut le « pilier culturel » ». Okacha avait aussi été un officier de la Révolution ; 062(62)Nubie, I : mémorandum de Jan van der Haagen au DG, 30 juill. 1959 ; X 07.83 Veronese, II : Le Journal d’Egypte, 2 fév. 1960, p. 1-2 : « Pour sauver les trésors de la Nubie » ; « Le président a reçu hier M. Veronese ». La presse égyptienne fait l’éloge du ministre de la culture égyptien, S. Okacha, de sa « lutte de diplomatie, de ténacité et d’enthousiasme inlassable au service de cette Idée », de son « don de persuasion », de « conviction ».
[645] H. Nafaa, op. cit., p. 568-570. Cf. doc 54/EX/24, annexe ; et doc 55/EX 7, annexe 11 ; 062(62)NUBIE, I : lettre de Saroït Okacha à Veronese, 6 avril 1959 ; Christiane Desroches-Noblecourt, La Grande Nubiade, …, op. cit., p. 180-199.
[646] 54 EX/24, p. 2 ; 54 EX/décision 4-7 ; 55 EX/7, annexe 1, p. 6-7, cité dans H. Nafaa, op. cit., p. 571-572.
[647] H. Nafaa, op. cit., p. 573, 575 : 55 EX/SR 19, p. 208.
[647] 062(62)NUBIE, I : réponse de Veronese à Saroït Okacha, non datée.
[648] 61 EX/SR.25, p. 305 ; cité dans H. Nafaa, op. cit., p. 584 ; 60 EX/SR 11, p. 92, cité dans H. Nafaa, op. cit., p. 578-579.
[649] Christiane Desroches-Noblecourt, La Grande Nubiade, op. cit., p. 213 ; Hassan Nafaa, op. cit., p576-577.
[650] FR, série Cabinet du ministre, Couve de Murville, carton 180 : lettre de Couve de Murville à Veronese, 8 mars 1960 ; note pour le Cabinet du ministre de la DGACT, 21 nov. 1962, ; docs. cités par G. Bourreau, op. cit., p. 33-35.
[651] Biogr. Malraux ; discours d’A. Malraux, « L’acte par lequel l’homme arrache quelque chose à la mort », 8 mars 1960 (reproduit dans le Courrier de l’Unesco, mai 1960, p. 9-11).
[652] Christiane Desroches-Noblecourt, La Grande Nubiade, op. cit., p. 216.
[653] 069(62)N/Abu Simebl/A 02, I : lettre de Maheu à Okacha, 27 avril 1962 ; H. Nafaa, op. cit., p. 576, 602. Cf. 11 C/PRG/9, p. 6 ; 069(62)N/Christophe : letttre de Veronese à Okacha, 18 juill. 1960 : en juill. 1960, Veronese écrit à Okacha que le Comité international d’action, en mai 1960, a estimé que l’Unesco ne devrait pas se limiter au rôle d’intermédiaire mais que la responsabilité de l’Unesco devrait s’étendre à toute l’entreprise jusqu’à l’achèvement des travaux ; Veronese y est favorable.
[654] Le comité consultatif d’experts est chargé d’étudier les offres de participation transmises au gouvernement égyptien, de le conseiller sur leur emploi et sur la répartition des contreparties offertes en reconnaissance de l’aide internationale (H. Nafaa, op. cit., p. 601) ; H. Nafaa, op. cit., p. 607-609 ; 069(62)N/Abu Simbel/A 02, I : rapport du comité de contrôle du projet de surélévation des temples d’Abou Simbel, 1e session, Paris 9-13 oct. 1961 ; L’Ahram, 11 oct. 1961 : « Cinq ingénieurs internationaux seront chargés d’établir les conditions nécessaires à la surélévation d’Abou Simbel » ; El Ahram, 8 déc. 1961 : « Un haut comité international présidé par Hassan Zaki pour superviser les opérations de sauvegarde d’Abou Simbel » ; 069 (62) /A 02 (100) CA12/85A, I : 22 déc. 1959 : rapport de réunion dans le bureau du DG : le comité international sera composé de 20 ou 30 personnalités choisies en fonction de l’équilibre géographique et culturel, et appartenant au monde de la culture, de la technique et de la finance ; de nombreuses personnalités importantes (rois, reines…) sont contactées pour faire partie du comité international (nombreuses lettres de Veronese) ; mémo de Maheu au DG, 24 fév. 1960 ; US National Commission, Newsletter, 23 janv. 1961, vol. VIII, n°2, p. 1 ; H. Nafaa, op. cit., p. 599.
[655] 069(62)N/Abu Simbel/A 02, I : lt. de Vrioni à J.K. van der Haagen, 12 avril 1962.
[656] (62) /A 02 (-4) CA12/98 : lt. d’Ali Skalli au DG, 14 avril 1960 ; liste des membres du Comité national suisse, et récapitulatif des comités créés au 21 nov. 1960 ; lt. de Vrioni à Thomas, 23 juin 1960.
[657] 069 (62) /A 02 (100) CA12/86, III : lettre du service des monuments de la Nubie à Louis Christophe, 18 mars 1963 ; lt. de Gysin à Christophe, 19 juill. 1963 ; lt. de Christophe au service des monuments de Nubie, 11 août 1963.
[658] 069 (62) /A 02 (100) CA12/86, III : lt. de Christophe au service des monuments de Nubie, 13 août 1963 : « Tout se passe comme si le gouvernement de la RAU voulait mettre le Comité consultatif devant un fait accompli : la signature du contrat pour le découpage d’Abou Simbel afin de ne plus remettre en question le problème de sa sauvegarde » ; lt. de Vrioni à Christophe, 14 août 1963.
[659] 069 (62) /A 02 (100) CA12/86, III : lt. de Gysin à Christophe, 5 sept. 1963.
[660] 069 (62) /A 02 (100) CA12/86, III : lt. de Christophe au Service des monuments de Nubie, 31 août 1963 ; lt. de Christophe au Service des monuments de Nubie, 18 nov. 1963 ; 069(62)N/A 02 (100), II : lettre de Veronese à Hermann J. Abs, 6 avril 1961.
[661] En 1959, la correspondance entre J. van der Haagen et C. Desroches Noblecourt témoigne des difficultés de communication et des tensions entre l’Unesco et le gouvernement égyptien (ex : 069 (62) Nubie A 06 : lt. de van der Haagen à Desroches Noblecourt, 26 oct. 1959).
[662] H. Nafaa, op. cit., p. 611.
[663] Hélène Trintignant, La protection internationale…, op. cit., p. 103-107 ; 069(62)N/Christophe : Le Progrès egyptien, 23 fév. 1963 : « Les marbriers de Carrare attendus bientôt au Caire pour soumettre aux responsables leur projet de sauvetage d’Abou Simbel ».
[664] 069(62)N/Christophe : El Ahram, 24 avril 1963 ; Le Progrès égyptien, 18 avril 1964 : « Un musée archéologique serait créé à Assouan ».
[665] 062(62)Nubie, I : lettre de Georges Post à Okacha, 12 sept. 1959 ; IV : réunion d’experts internationaux pour la sauvegarde des sites et monuments de la Nubie menacée, Le Caire, 12 nov. 1959, compte rendu ; 069(62)N/Christophe : Le Progrès égyptien, 17 fév. 1963 : « Sous le signe d’Abou Simbel » ; El Ahram, 24avril 1963 ; 069 (62) N/Abu Simbel/A 02, II : Le Progrès égyptien, 6 juin 1963 : « Hier, sous la présidence de M. Hassan Zaki, première réunion des experts chargés de l’examen des projets de sauvetage des temples d’Abou Simbel » ; 069 (62) /A 02/17 CA12/85A : compte rendu de la réunion d’experts internationaux concernant la sauvegarde des sites et monuments de la Nubie ancienne, 20 sept. 1959 ; 069(62) Nubie/Abu Simbel, II : documents techniques, comme le rapport du comité de spécialistes scandinaves du 2 juin 1961 ; télégramme de Saroite Okacha à Maheu, 20 juin 1961 ; note confidentielle du 21 juin 1961 ; Le Progrès égyptien, 17 juin 1961 ; Le Monde, 22-23 janv. 1961 : « A l’Académie des inscriptions et des Belles Lettres : la sauvegarde du temple d’Abou Simbel » ; Le Monde, 24 janv. 1961 : « A l’Académie des inscriptions et des Belles Lettres : M. Schaeffer dénonce le danger du projet italien pour la sauvegarde d’Abou Simbel » ; New Scientist, n°234, 11 mai 1961 : lettre de l’égyptologue A.J. Arkell ; Hassan Nafaa, op. cit., p. 582-586 ; Hélène Trintignant, op. cit., p. 92-94.
[666] Christiane Desroches-Noblecourt, La Grande Nubiade, op. cit., p. 200-210, 270-272.
[667] 069(62)N/Christophe : lettre de Christohpe au service des monuments de la Nubie, 13 avril 1963 ; Christiane Desroches-Noblecourt, La Grande Nubiade, …, op. cit., p. 270-271.
[668] NUBIE/BUR, 1967-86 : NUBIE/13, annexe I, p. 12-13 : déclaration du représentant de la RAU, lors de la 13e session du comité exécutif, 14-16 mars 1967 ; 069(62)N/Christophe : L’Ahram, 5 nov. 1961 : « L’émigration des habitants de Nubie commencera en juillet 1963 » ; C. Desroches-Noblecourt, op. cit., p. 236 : elle évoque ces populations « vouées à une réinstallation dans de tristes cités à Kôm Ombo et autour d’Assouan ».
[669] ONU, RAG-2/330, box 108 : lt. de Bogdan Theodorovic à Perez-Guerrero, non datée, 4 p., p. 3-4 : « poor planning ».
[670] 069(62)N/Christophe : El Ahram, 31 août 1963 : « Eugene Black présidera aux USA la campagne de donations pour la sauvegarde des monuments de Nubie » ; 062(62)Nubie, I : réunion d’experts internationaux pour la sauvegarde des sites et monuments de la Nubie menacée, Le Caire, 1-11 oct. 1959 ; 069(62)N/Christophe : El Ahram, 3 avril 1963 : « Un appel adressé aux membres du Rotary dans le monde entier par le ministre de la Culture et de l’Orientation nationale en faveur de la sauvegarde des temples d’Abou Simbel. Le ministre invite un demi-million de Rotariens à participer à la sauvegarde » ; 069(62)N/Christophe : lt. de Christohpe au service des monuments de la Nubie, 13 avril 1963 ; El Ahram, 10 avril 1963 : « Le Congrès des Antiquités à Tunis étudiera ‘La semaine des Antiquités de Nubie’ » ; Le Progrès égyptien, 1er mai 1963 : « L’Irak apportera une large contribution au sauvetage des monuments de Nubie. Une « semaine » sera consacrée à ce projet dans tous les pays arabes » ; 069 (62) N/Abu Simbel/1 114. CA 120/97 : note de M. Wallett, 20 janv. 1965 ; les époux Kennedy soutiennent la campagne.
[671] 069(62)N/Christophe : lettre de Chrisotphe à Asabuki, 16 janv. 1962 ; lettre de Christophe à Rosi, 15 mars 1962.
[672] 069(62)N/Christophe : mémo de Christophe à van der Haagen, 12 mars 1962.
[673] 069(62)N/Christophe : lt. de Christophe à Vrioni, 5 déc. 1962.
[674] 069 (62) N/Abu Simbel/A 02. CA 120/29, III : comité de contrôle, 13e session, 16 nov. 1966 ; mais globalement l’opération de découpage et de transport est satisfaisante (069 (62) N/Abu Simbel/A 02. CA 120/29, III : lettre de Christophe à V. Nenadovic, 25 oct. 1967 ; lettre de Christophe à Chehata Adam, 19 janv. 1968).
[675] 069 (62) /A 02/17 CA12/85A : rapport confidentiel de la réunion d’experts internationaux concernant la sauvegarde des sites et monuments de la Nubie ancienne, non daté ; rapport de la réunion d’experts internationaux concernant la sauvegarde des sites et monuments de la Nubie ancienne, 20 sept. 1959.
[676] 062(62)NUBIE, I : lettre de Christiane Desroches-Noblecourt à Maheu, 8 avril 1959.
[677] 069 (62)NUBIE, IV : plusieurs institutions américaines (ex. : Peabody Museum, University of California, The Bruce Museum dans le Connecticut) écrivent à l’Unesco en nov. 1959 ; 069(62)N/Christophe : lettre de Vrioni à Christophe, 17 janv. 1961 ; 069 (62)N/A 114/113 (73) : lettre de Froelich Rainey, directeur du musée de l’université de Pennsylvania, à Maheu, 15 mars 1960 ; lettre de Froelich Rainey à Saroit Okacha, 14 oct. 1960.
[678] Christiane Desroches-Noblecourt, La Grande Nubiade, op. cit., p. 238-245. La France prend en charge le temple d’Amada, monument d’aspect mixte (moitié grotte, moitié construction par assises de pierre), grâce aux demarches de Desroches-Noblecourt auprès du général de Gaulle ; les études pour le déplacement de ce temple prennent du retard à cause des incidents franco-égyptiens de déc. 1961 ; les experts français ont du mal à se décider entre divers procédés (déplacement par translation, par flottaison, ou encore démontage et remontage sur un nouveau site). Finalement la France commence le déplacement dans la seconde moitié de l’année 1964 (069 (62)NUBIE, IV : CUA 10803, 29 juill. 1963 ; déclaration de M. Cain à la 60e session du conseil exécutif ; lettre de relance du ministre de la culture égyptien, Abdel Kader Hatem, 5 août 1963 ; lettre de van der Haagen à Maheu, 6 mars 1964 ; lettre d’Olivier de Sayve à Vrioni, 22 juin 1964).
[679] 069(62)N/Christophe : Le Progrès égyptien, 28 avril 1963 : « Le gouvernement américain étudie le projet de la RAU tendant au sauvetage d’Abou Simbel. Une décision rapide doit être prise à ce sujet, déclare le sous-secrétaire du département d’état américain » ; El Ahram, 2 déc. 1963 ; 069 (62) N/Abu Simbel/1 114. CA 120/97 : message du Président Johnson sur Abou Simbel, 29 avril 1967 ; X07.21/43-15 A562 : Germany, Briefing for DG, non signé ni daté ; Christiane Desroches-Noblecourt, La Grande Nubiade, op. cit., p. 236-237.
[680] 069(62)N/A 875 (73) : lettre de la Indio Chamber of Commerce au DG, 16 déc. 1960 ; lettre de Yassu Gauclère à Christophe, 22 fév. 1961 (citation) ; note manuscrite anonyme ; réponse de Wilson à la Indio Chamber of Commerce, 17 janv. 1963. La correspondance se poursuit pendant plusieurs années entre l’Unesco et l’association « Temple Derr for Indio » ; lettre d’Abdel Moneim el-Sawi, sous secrétaire d’état de la RAU, à Maheu, 19 avril 1964 ; lettre de Shahata Adam au ministre de la culture et de l’orientation nationale de RAU, 9 juin 1964.
[681] 069 (62) N/Abu Simbel/1 114. CA 120/97 : lettre de Mc Cullough à Vrioni, 8 juin 1965 ; réponse de Vrioni à Mc Cullough, 8 juill. 1965.
[682] 069 (62) N/A 02 (73) : mémo confid. de Lassalle à Salsamendi, 2 avril 1962.
[683] 069(62)N/Christophe : Le Progrès égyptien, 2 mai 1963 : « Une nouvelle méthode de recherche archéologique va bientôt être appliquée en Egypte et dans le Moyen Orient : le « Mighty Midget » (moustique puissant) épargnera effort, temps et argent ».
[684] En déc. 1961, la presse égyptienne affirme que 50 des pierres du temple de Kalabsha ont été détruites pendant leur débarquement en Nubie à cause de l’inexpérience des ouvriers chargés du débarquement de ces pierres (069(62)N/Philae, III : El Ahram, 15 déc. 1961 : « Les pierres du temple de Kalabsha ont subi un accident grave. La destruction de 50 pierres antiques pendant leur débarquement en Nubie »). Le gouvernement de RFA dément et dénonce les « mauvaises intentions » de la presse égyptienne (lt. de Christophe à van der Haagen, 20 déc. 1961). J. van der Haagen estime que cette campagne calomnieuse dans la presse est due à l’hostilité de la presse égyptienne contre M. Choukry et contre S. Okacha (lt. de van der Haagen à G. Bersu, 26 déc. 1961). En fév. 1962, Okacha fait insérer dans la presse un rectificatif et un communiqué élogieux sur les efforts du gouvernement de RFA dans sa participation au projet (lt. d’Okacha au DG, 1er fév. 1962.)
[685] 069 (62)N/A 114/113 (73) : lettre de Desroches-Noblecourt, 3 sept. 1962. Des lettres de Christophe confirment ce jugement.
[686] 069(62)N/Philae, III : lt. de Christophe au service des monuments de Nubie, 5 déc. 1962.
[687] 069(62)N/A 57 Nubie : 4e conférence archéologique de la Ligue arabe, à Tunis, 17-29 mai 1963, rapport de L. Gomes Machado, 20 juin 1963.
[688] 069(62)N/Abu Simebl/A 02, I : réponse d’Okacha, 3 oct. 1961 ; lt. de Maheu à Okacha, 22 sept. 1961 ; lt. d’Okacha au DG, 3 août 1961 ; lettre d’Okacha au DG, 16 sept. 1961.
[689] 069(62)N/Abu Simebl/A 02, I : lt. de Vrioni à J. van der Haagen, 12 avril 1962 : Vrioni estime avoir la « certitude » que les lettres adressées par l’Unesco à Okacha sont en fait « étudiées uniquement par Shehata Adam ».
[690] 069(62)N/Abu Simebl/A 02, I : lt. de Vrioni à J. van der Haagen, 12 avril 1962 ; 069 (62) /A 02 (-4) CA12/98 : mémo confidentiel du 23 mars 1962, de Vrioni à van der Haagen ; EU, box 822 : mémorandum de conversation avec Sadruddin Khan et John Barrow, 15 fév. 1961.
[691] 069(62)Nubie Abu Simbel, III : mémo de la division des mussées et monuments à Maheu, du 22 sept. 1959, et du 23 sept. 1959.
[692] M. Prévost, op. cit., p. 80.
[693] Veronese, carton 32 : lt. de J. Thomas à Veronese, 4 sept. 1960.
[694] 069 (62) N/A 02 (73) : New York Times, 20 janv. 1962 : « Land of Nile New Source For Fashion » ; lettre de la Commission nationale américaine à Lassalle, 23 janv. 1962.
[695] 069 (62) N/Abu Simbel/A 02. CA 120/29, II : lt. de Vrioni à Maheu, 24 mai 1962 : Vrioni fait un voyage en Espagne où il s’efforce, par des conversations avec diverses personnes, d’influencer le gouvernement espagnol pour qu’il donne un crédit suplémentaire pour Abou Simbel ; Veronese, carton 32 : lt. de J. Thomas à Veronese, 4 sept. 1960 : J. Thomas affirme avoir « trouvé beaucoup de changement depuis un an » dans la position du département d’état américain et du congrès américain au sujet de la Nubie ; 069(62)N/A 380.383/858, II : mémo de Christophe au service des monuments de Nubie, 29 fév. 1964 ; lettre de Christophe à l’administrateur général du centre de documentation, 19 nov. 1963 ; 069 (62) N/Abu Simbel/1 114 : lt. d’Ali Vrioni à Elmandjra, 4 fév. 1965 ; rapport « The rescue of the Temples, a statement prepared for The Old Dominion Foundation, by The American Committe to Preserve Abu Simbel », 12 avril 1965 ; ex. : efforts auprès de Westinghouse Electric International, Radio Corporation of America, The Bank of America, The Ford Motor Company, The Getty Oil Company, The Singer Company, Sacony-Mobile Oil Company ; le comité américain comprend des grands noms des milieux industriels, savants, politiques, du spectacle, intellectuels, universitaires, etc. ; correspondance entre Max Mc Cullough, directeur du comité américain, et Ali Vrioni, directeur de la Campagne de Nubie (1965) ; lettre de Rodolphe J.A. de Seife à Vrioni, 4 août 1966 ; lettre de Rodolphe J.A. de Seife à Vrioni, 7 oct. 1966 ; lettre de Seife à Vrioni, 14 déc. 1966 ; lettre de Seife à Maheu, 10 fév. 1967 ; lettre de Seife à Maheu, 23 fév. 1967 ; Maheu à Seife, 14 mars 1967 ; 069 (62) N/A 02 (73) : lettre de F. Reinhardt à Okacha, 9 août 1960 ; Okacha à F. Reinhardt, 16 août 1960 ; compte rendu du meeting du US national comittee for the preservation of the Nubian monuments, 14 oct. 1961 ; lettre de Lassalle à Mohamed Habib, 18 déc. 1961.
[696] 069 (62) N/A 02 (73) : lettre de John A. Pope à Lassalle, 7 nov. 1961 ; lt. de Brew à Maheu, 5 fév. 1962 ; lt. de Lassalle à van der Haagen, 8 déc. 1961.
[697] 069 (62) /A 02 (-4) CA12/98 : mémo confidentiel de Vrioni à van der Haagen, 23 mars 1962.
[698] 069 (62) /A 02 (-4) CA12/98 : lt. de J.O. Brew à Veronese, 9 sept. 1960 ; EU, box 824 : lettre de G. Shuster à Dean Rusk, 15 déc. 1961, p. 4-5 ; EU, box 827 : lt. confid. de G.N. Shuster à Dean Rusk, 1er oct. 1962.
[699] 069(62)N/A 114/113 (73) : note de Christophe, 4 mars 1961.
[700] 069 (62) N/Abu Simbel/1 114 : lettre de Rodolphe J.A. de Seife à Vrioni, 4 août 1966 ; lt. de Seife à Vrioni, 28 fév. 1967 ; 069 (62)N/A 114/113 (73) : note de Louis Christophe, 28 nov. 1960.
[701] EU, box 822 : mémorandum de conversation, confid., entre le secrétaire d’état et Veronese, 16 fév. 1961.
[702] 069 (62)N/A 114/113 (73) : lt. de Christophe à van der Haagen, 9 sept. 1961 ; lettre d’Okacha à Maheu, 16 oct. 1961 ; Le Progrès égyptien, 21 oct. 1961 : « M. Humbert Humphrey, membre de la commission des affaires étrangères du Sénat américain, actuellement au Caire, discutera avec les autorités responsables des projets de sauvetage des monuments de Nubie » ; Le Progrès égyptien, 22 oct. 1961 : « Entretiens de M. Humphrey avec le Dr. Okacha et M. H.Z. Sabri » ; Le Progrès egyptien, 20 mai 1964 : « Le refus de la commission budgétaire américaine de participer au sauvetage des temples égyptiens. Une attitude hostile à la RAU, mais qui nuira au patrimoine archéologique du monde entier » ; El-Akhbar ; lt. de Veronese à Philip H. Coombs, 17 avril 1961 ; Congrès, 26 sept. 1961, n°171 ; lettre confid. d’Edmundo Lassalle à Maheu, 28 sept. 1961 ; New York Times, 13 sept. 1961 : « House Unit Kills Funds For Egypt’s Monuments ».
[702] 069 (62) N/A 02 (73) : New York Times, 28 sept. 1961 : « US Votes Funds to Save Nile Arts » ; lettre de John A. Wilson à Maheu, 29 sept. 1961 ; lt. de Lassalle à van der Haagen, 2 fév. 1962 ; mémo confid. de Lassalle à Salsamendi, 2 avril 1962 ; Veronese, carton 32 : discours de Veronese, « L’Unesco face aux problèmes d’aujourd’hui », 8 mai 1961 ; 56 EX/ SR 8, p. 62-63, cité dans H. Nafaa, op. cit., p. 580.
[703] EU, box 824 : télégramme de Badeau (Le Caire) au secrétaire d’état, 20 nov. 1961.
[704] H. Nafaa, op. cit., p. 589-592.
[705] 069(62)Nubie Abu Simbel, III : télégramme de Carneiro et Maheu au président des Etats-Unis, 8 mars 1963 : « anxiously ».
[706] 069(62)Nubie Abu Simbel, III : El Ahram, 18 juin 1963.
[707] H. Nafaa, op. cit., p. 593.
[708] 069 (62) N/Abu Simbel/1 114 : lettre de Harry C. McPherson à Hartford, non datée : « the American interest in the preservation of the temples of Abu Simbel » ; « it increases opportnities through which Americans can influence ideas and actions in the Arab world in the direction of moderation, cooperation and stability ».
[709] 069 (62) N/Abu Simbel/1 114 : message du Président Johnson sur Abou Simbel, 29 avril 1967 : « an outstanding example of creative partnership between your Government and American industry ».
[710] 069 (62)NUBIE, IV : Unesco Features, 15 mars 1963 ; Unesco Features, 11 fév. 1964 ; lettre de la commission nationale polonaise pour l’Unesco à Maheu, 23 mars 1972.
[711] 069 (62)NUBIE, IV : dossier Turin CA 120/37
[712] 069(62)N/A 114/113 (73) : Le Progrès égyptien, 13 avril 1963 : « La tombe découverte en Nubie par la mission américaine date de 1500 av. J.C. » ; Christiane Desroches-Noblecourt, La Grande Nubiade, op. cit., p. 233.
[713] 069 (62)N/A 114/113 (73) : rapport de mission de Christophe à Toschké-Ermenneh, 12 mars 1961.
[714] 069(62)N/A 114/113 (73) : mémo de Louis Christophe au service des monuments de Nubie, 16 fév. 1963 ; l’Américain Solecki a publié son rapport de ses recherches en Nubie dans la revue Man, vol. 62, nov. 1962.
[715] 069 (62) /A 02 (-4) CA12/98 : lettre de William Farr à Vrioni, 14 déc. 1961.
[716] 069 (62) /A 02 (-4) CA12/98 : mémo confidentiel de Vrioni à van der Haagen, 23 mars 1962.
[717] 069(62)N/Christophe : Le Progrès égyptien, 15 fév. 1963 : « Une porte où frapper : les universités américaines pourraient encore financer le sauvetage d’Abou Simbel ».
[718] 069 (62) N/A 02 (73) : mémorandum de Lassalle, 26 nov. 1961 : « Draft for a public relations program ».
[719] 069 (62) N/A 02 (73) : mémorandum de Lassalle à Salsamendi, 13 déc. 1961 ; lt. de Lassalle à van der Haagen, 8 janv. 1962.
[720] 12 C/6, 4.1 ; FR, série cabinet du ministre, Couve de Murville, 180 : note pour le cabinet du ministre de la DGACT, Francois Charles-Roux, 18 janv. 1964 ; note de la DGACT sur la sauvegarde du temple d’Amada, 24 mars 1964 (docs cités par G. Bourreau, op. cit., p. 33-35).
[721] 56 EX/SR 8, p. 62-63 ; cité dans H. Nafaa, op. cit., p. 580 ; H. Nafaa, op. cit., p. 587 ; 069(62) NUBIE/ABU SIMBEL, II : lettre confidentielle de Maheu à Saroite Okacha, 2 août 1962.
[722] 56 EX/SR 8, p. 62-63 ; cité dans H. Nafaa, op. cit., p. 580 ; 069(62)Nubie Abu Simbel, III : lt. d’A. Vrioni au secrétaire de la délégation permanente de l’Espagne, 23 janv. 1963 ; H. Nafaa, op. cit., p. 617.
[723] M. Prévost, op. cit., p. 76-78.
[724] Hassan Nafaa, op. cit., p. 613-614 ; 069(62)Nubie Abu Simbel, III : mémo de J. Thomas à Maheu, 15 juill. 1959 : en 1959, l’Unesco ayant appris que James Rorimer, directeur du Metropolitan Museum of Art de New York avait « certains doutes et appréhensions à l’égard de l’intervention de l’Unesco », envoie Jean Thomas pour le faire changer d’avis, le convaincre. Les deux hommes ont « un entretien très long et très franc », au cours duquel Thomas estime avoir réussi à « rassurer » Rorimer ; 069(62)N/Christophe : El Ahram, 6 janv. 1963 : « Les délégués de l’Unesco visitent les pays pour les inviter à la coopération en faveur de la sauvegarde des monuments » ; 069(62)Nubie Abu Simbel, III : Le Monde, 27 janv. 1962, p. 9 : « Pour des raisons techniques et financières, la décision du gouvernement égyptien de mettre en adjudication les travaux d’Abou Simbel semble prématurée » ; 069 (62) N/A 02 (73) : Lassalle à van der Haagen, 8 janv. 1962 : Lassalle souligne l’hostilité générale des milieux des musées et des égyptologues aux Etats-Unis pour la campagne de Nubie et est exaspéré de voir que l’Unesco ne veut pas l’admettre.
[725] 069(62)N/Philae, III : mémo n°795 ; télégramme n°1227, 29 janv. 1965. L’inauguration du temple de Kalabcha, prévue initialement en mai 1964, est repoussée à fév. 1965.
[726] Christiane Desroches-Noblecourt, La Grande Nubiade, op. cit., p. 272.
[727] H. Nafaa, op. cit., p. 595-596.
[728] DG/68/14, p. 2-3.
[729] Christiane Desroches-Noblecourt, La Grande Nubiade, op. cit., p. 330-331.
[730] Hélène Trintignant, La protection internationale …, op. cit., p. 95-96 ; Courrier de l’Unesco, oct. 1961, p. 16-20 ; numéro spécial sur Philae en décembre 1964 ; déc. 1968, p. 48-55 ; fév. 1960, p. 34-37.
[731] 069(62)N/Philae, III : lt. de Christophe au service des monuments de Nubie, 23 oct. 1966 ; Christiane Desroches-Noblecourt, La Grande Nubiade,…, op. cit., p. 211-212 ; 069 (62) /A 02/17 CA12/85A : rapport confidentiel de la réunion d’experts internationaux concernant la sauvegarde des sites et monuments de la Nubie ancienne, 12 nov. 1959 ; en 1960 le gouvernement des Pays-Bas fait des études préliminaires pour le sauvetage de Philae. La mise en service du nouveau barrage de Sadd-el-Aali, entraînant des oscillations journalières rapides de 6 mètres au niveau des temples de Philae, aura pour conséquence si rien n’est fait de scinder les temples en deux au niveau de l’eau. Les Pays Bas proposent de construire trois digues et une station de pompage. (069(62)N/Philae, II : « Exposé sommaire des études préliminaires réalisées sur l’initiative du gouvernement des Pays-Bas en vue de la protection de l’île de Philae », oct. 1960). En 1964, il est décidé que les Pays-Bas assureront les travaux de sauvegarde du temple de Philae, à partir de 1967, par la constrution de deux barrages qui permettront le retrait de l’eau et l’assèchement complet du temple (069(62)N/Philae, II : Le Progrès égyptien, 2 nov. 1964 : « Les Pays-Bas assumeront les travaux de sauvegarde du temple de Philae. L’opération commencera en 1967 et coûtera six millions de livres ») ; H. Nafaa, op. cit., p. 597-611, 618-619.
[732] Christiane Desroches-Noblecourt, La Grande Nubiade, op. cit., p. 397-428 ; H. Nafaa, op. cit., p. 597 ; NUBIE/BUR, 1967-86 : NUBIE/17, p. 6, annexe 2 : appel de Maheu pour la sauvegarde des temples de Philae, 6 nov. 1968.
[733] Hassan Nafaa, op. cit., p. 597 ; NUBIE/BUR, 1967-86 : UNESCO/ NUBIA/CE/XXII/3 (rapport sur la sauvegarde des monuments de Philae présenté par le gouvernement d’Egypte : état d’avancement des travaux exécutés depuis mars 1973, 9 nov. 1973, p. 3 : « observations relatives aux retards »).
[734] Christiane Desroches-Noblecourt, La Grande Nubiade, op. cit., p. 397-406.
[735] ONU, RAG 2/76 box 7 : 3C/PRG/2.1, Paris, 8 sept. 1948 : Mass communications, projects division, working plan. « total museum ».
[736] Catalogue de reproductions de peintures, Paris, Unesco, à partir de 1949. 9 éditions successives, jusqu’en 1969 ; Répertoire international des archives photographiques d’œuvres d’art, Paris, Unesco, 1954, 70 p., vol. I en 1950, vol. II en 1954.
[737] EU, box 819 : program committee meeting, 8-9 janv. 1960, a summary report, US national commission for Unesco, p. 8.
[738] Lien-Link n°75 : « Albums de reproductions de peintures et expositions itinérantes. La division arts plastiques de 1950 à 1980 » par Jacqueline Cuzelin-Guerret.
[739] RP, 24 fév. 1961 : Le Figaro, 24 janv. 1961, article de Raymmond Cogniat ; Combat.
[740] Commentaire du Club Histoire (Lien-Link n°75) à l’article de J. Cuzelin-Guerret.
[741] Ex : Courrier de l’Unesco, avril 1974 : « Merveilles d’art et d’archéologie : Albanie, Equateur, Chine, Bulgarie », juin 1968 : « Menace sur le Parthénon, Borobudur, Srirangam... » ; déc. 1968 : « Sauver Venise ». déc. 1970 : « Il ne faut pas détruire Carthage » ; déc. 1971 : « SOS Angkor » ; septembre 1974 : « Trésors perdus du cinéma » ; octobre 1974 : « Deux manuscrits retrouvés de Léonard de Vinci ».
[742] Films n° 883, 1966 ; film n° 858, 1966 ; film n° 1421, 1966 ; film n°667, 1967 ; film n°666, 1967 ; film n°177, 1967 ; film n° 250, 1967 ; film n° 1305, 1969 ; film n°176, 1969 ; film n°175, 1972 ; film n°1187, 1973 ; film n°402, 1971 ; film n°519, 1970 ; film n°923, 1968 ; film n°1839, 1971 ; film n°1188, 1973 ; film n°168, 1972 ; film n°1904, 1972 ; film n°448, 1970 ; film n°2222, 1962 ; l’Unesco a réalisé 77 films sur le thème du patrimoine mondial entre 1946 et 1974 (internet site Unesco.)
[743] J.-J. Renoliet, op. cit., p. 310.
[744] « Magnifique publication » selon E. Delavenay (E. Delavenay, op. cit., p. 351.)
[745] Aperçus sur le rôle des musées dans l’éducation, Paris, Unesco, 1952, 26 p. ; Musées et jeunesse, par G. Cart, M. Harrison, C. Russell, Paris, CIM, 1952, 141 p. ; X 07. 83 Thomas, II : rapport de mission en Grèce sur le stage sur le rôle des musées dans l’éducation, oct. 1960.
[746] En 1955, l’Unesco organise une exposition d’art chinois à Paris, qui reçoit les éloges de la presse française (RP, 22 avril 55 : Arts, Paris, 6 avril 1955 ; Le Figaro, 8 avril 1955 ; L’Express, Le Monde, 15 avril 1955, L’Information) ; Gravures sur bois japonaises ; exposition itinérantre de l’Unesco, Commission de la protection des propriétés culturelles, Japon, Paris, Unesco, 1954, 25 p. ; Aquarelles ; exposition itinérante de reproductions, Paris, Unesco, 1958, 31 p. ; Exposition itinérante de reproductions de l’impressionnisme à nos jours, Paris, Unesco, 1949, 23 p. ; Exposition itinérante de reproductions ; peintures antérieures à 1860, Paris, Unesco, 1950, 23 p. ; en 1951, le ministre des affaires étrangères français évoque dans une lettre le le « succès remporté par ces expositions dans les divers Etats membres » (FR, Relations culturelles 1951-52. Oeuvres diverses, carton n°242 : lettre du ministre des affaires étrangères au gouverneur général de l’Algérie, 29 déc. 1951) ; L’art de l’écriture ; exposition en cinquante panneaux, Paris, Unesco, 1965, 51 p.
[747] RP, 31 oct. 1956 : plus de 1000 articles sur ce sujet en tout, dans la presse du monde entier ; notamment beaucoup d’articles de journaux italiens.
[748] X 07 A 120/197 UNSA : commentaires de la commission nationale italienne sur le programme et budget 1967-68, p. 13.
[749] En 1968, G.-H. Rivière fait une mission pour l’Unesco en Egypte pour y organiser et développer les musées, et une mission analogue en Iran en 1970. En 1974, il fait une mission à Dakar pour y développer un « musée des civilisations nègres » (microfiche : « développement des musées » : mission de G.-H. Rivière en République arabe unie, 23 sept.-14 oct. 1968, parue en janv. 1969, 69fr1585 ; microfiche : « organisation des musées » : mission de G.-H. Rivière en Iran, déc. 1970, publiée en janv. 1972, 34 p., 72fr0202 ; microfiche « musée des civilisations nègres », mission de G.-H. Rivière à Dakar, 1er oct.-4 nov. 1974, parue en janv. 1975, 24 p., 75fr0041).
[750] Ex. : rapport du stage régional d’études de l’Unesco sur le rôle éducatif des musées, Rio de Janeiro, Brésil, 7-30 septembre 1958, Unesco, 1960, 63 p.
[751] CUA/126, 20 déc. 1963, p. 44.
[752] CUA/128, 7 mai 1965, p. 2-15.
[753] CUA/226, novembre 1974.
[754] DG/39, 17 oct. 1949, p. 2.
[755] 72e session du conseil exécutif (Budapest, mai 1966).
[756] Thibault Postel, op. cit., p. 218-219.
[757] NUBIE/BUR, 1967-86 : UNESCO/NUBIE/CE/XIX/3, 9 juill. 1971, 19e session du comité exécutif, rapport du groupe d’archéologues et d’architectes paysagistes, p. 2 -5.
[758] X 07.83 Maheu, VI : 2 oct. 1974 : note sur la coopération entre l’Unesco et la Tunisie, 6 p.
[759] X 07.21 (44) Club : n°63 du Bulletin Inter-Clubs Unesco, fév. 1972 ; lettre de Marc Guesdon au DG, 27 fév. 1972.
[760] Courrier de l’Unesco, oct. 1961 : « Abou Simbel. Maintenant ou jamais », p. 1 ; fév. 1960 : numéro spécial : « L’Unesco lance un appel au monde : sauvez les trésors de Nubie », p. 1 ; déc. 1964 : « Victoire en Nubie », p. 1 ; CUA/103, 8 juillet 1960, p. 1-2.
[761] Veronese, carton 26 : National Geographic, vol. 129, n°5, mai 1966, p. 694-742 : « Saving the ancient temples at Abu Simbel », par Georg Gerster ; RP, 10 août 1961 : 130 articles concernant la Nubie ; RP, 24 nov. 61 ; CUA/107, 23 mai 1961, p. 2 ; CUA/118, 24 août 1962, p. 2 ; 069(62) Nubie/Abu Simbel, I : Frankfurter Allgemeine, 19 mars 1960, n°67, Sabrina Lietzmann, « Nubien » ; X 07.83 Veronese, II : Images, 6 fév. 1960, p. 3 à 6 : « Vittorino Veronese s’est fait le chantre des monuments de la Nubie » ; RP, 21 juin 1965, p. 5 ; 069(62)Nubie Abu Simbel III : El Ahram, 18 juin 1963 ; El Ahram, 3 juill. 1963 ; El Ahram, 7 mai 1964 ; Le Progrès égyptien, 6 mai 1964 ; 062(62)NUBIE, I : La Bourse égyptienne, n°130, 2 juin 1959, p. 2 ; X 07.83 Veronese, II : The Egyptian Gazette, 2 fév. 1960 : « Unesco chief here for talks with UAR Officials. Saving of Nubian temples has priority » ; Le Journal d’Egypte, 2 fév. 1960, p. 1-2 : « Pour sauver les trésors de la Nubie » ; « Le président a reçu hier M. Veronese » ; X 07.83 Veronese, II : Le Progrès égyptien, 2 fév. 1960 : « Le sauvetage des monuments de Nubie examiné hier au cours de l’entretien Okacha-Veronese » ; The Egyptian Gazette, 1er fév. 1960 : « Veronese arrives today » ; Le Journal d’Egypte, 1er fév. 1960, p. 1-2 : « Le directeur général de l’Unesco arrive aujourd’hui » ; Le progrès égyptien, 1er fév. 1960 : « M. Vittorino Veronese, directeur de l’Unesco, arrivera aujourd’hui au Caire » ; La Bourse égyptienne, 1er fév. 1960, p. 3-4 : « Le drame de la Nubie est notre drame à tous ». En 1962, la presse européenne publie des articles négatifs sur la campagne ; ex : 069(62)N/Christophe : Corriere della sera, 13 mars 1962, p. 3 : « Un errore dell’Unesco » ; Le Progrès égyptien, 31 janv. 1963 : « Un appel de la ‘Stampa’ en faveur du sauvetage d’Abou Simbel » ; Washington Evening Star, 24 avril 1964 ; Le Progrès égyptien, 27 avril 1964.
[762] CUA/107, 23 mai 1961.
[763] Un devoir de solidarité internationale : la sauvegarde des monuments antiques de la Nubie, Paris, Unesco, 1960, 32 p.
[764] 069 (62) /A 02 (100) CA12/85A, I : lettre non datée de Veronese à Jean d’Arcy ; film commandé par Maheu à Max-Pol Foucher : Le pain et les pierres (Christiane Desroches-Noblecourt, La Grande Nubiade, p. 236-237) ; films n° 2152, 1959 ; n° 375, 1959 ; n° 355, 1959 ; n° 184, 1967 ; n° 381, 1966 ; n° 377, 1965 ; n° 378, 1965 ; n° 738, 1965 ; n° 389, 1965 ; n° 382, 1965 ; n° 384, 1964 ; n° 775, 1964 ; n° 356, 1964 ; n° 464, 1964 ; n° 354, 1963 ; n° 1415, 1962 ; n° 348, 1962 ; n°374, 1961 ; n° 373, 1961 ; n° 385, 1961 ; n°386, 1961 ; n° 27, 1960 ; n° 380, 1960 ; n°1831, 1973 ; n°393, 1972 ; n°194, 1972 ; n°394, 1971 ; n°392, 1971 ; n°901, 1968 ; n°383, 1968 ; n°391, 1968 ; CUA/103, 8 juillet 1960, p. 1-2 ; CUA/118, 24 août 1962, p. 2 ; CUA/127, 25 mai 1964, p. 4 ; INA : RTF : 4 déc. 1959, « Les temples de la Nubie », dans « Cinq colonnes à la une » ; 4 déc. 1959 : « Temples en péril ».
[765] H. Nafaa, op. cit., p. 613 ; en 1964, l’Unesco se félicite du succès de la campagne philatélique internationale lancée en 1962 ; une vingtaine de pays émettent des timbres sur la Nubie (CUA/127, 25 mai 1964, p. 3-4).
[766] CUA/127, 25 mai 1964, p. 4-5.
[767] 069(62)N/A 380.383/858, II : correspondance de Christophe avec la section des ventes, service des documents et publications, Unesco (Mme Marin), avec la division de la radio et de l’information visuelle de l’Unesco (Mme Erika Arcay), et avec d’autres personnes des différents Etats ; mémo de Christophe au service des monuments de Nubie, 3 juin 1963 ; l’Unesco déploie des efforts particuliers au niveau de la qualité des photographies ; ainsi par exemple elle invite en 1961 Eliot Elisofon, un des photographes des plus réputés du magazine Life, en Egypte (069 (62) /A 02 (-4) CA12/98 : lettre de Vrioni à Christophe, 8 fév. 1961 : « il faudra bien le recevoir » ; 069(62)N/A 380.383/858, partie II : lettre de Christophe à Sandy Koffler, 29 nov. 1965 ; III : correspondances en 1965 ; 069 (62) N/A 02 (73) : lt. de Lasalle à van der Haagen, 2 fév. 1962).
[768] CUA/107, 23 mai 1961.
[769] Une exposition des « trésors d’Abou Simbel » organisée par le gouvernement de la RAU, circule aux Etats-Unis en 1963, y remporte un grand succès, recevant en un mois 73 000 visiteurs à Houston (Texas), et 62 000 à San Francisco (CUA/127, 25 mai 1964, p. 4-5).
[770] 069 (62)N/A 114/113 (73) : lettre de van der Haagen à J. Thomas, 28 déc. 1961.
[771] CUA/103, 8 juillet 1960, p. 1-2.
[772] 069 (62)/A 02/17 CA12/85A : rapport confidentiel sur la réunion d’experts internationaux, 12 nov. 1959 ; rapport sur la réunion d’experts internationaux, 20 sept. 1959.
[773] Christiane Desroches-Noblecourt, La Grande Nubiade, op. cit., p. 214-215.
[774] 069 (62)N/A 114/113 (73) : lt. de Christophe à van der Haagen, 9 sept. 1961.
[775] 069 (62)N/A 114/113 (73) : lt. de Vrioni à Maheu, 16 janv. 1962 ; mémo confidentiel de Lassalle à Salsamendi, 2 avril 1962.
[776] NUBIE/BUR, 1967-86 : NUBIE/13, annexe I, p. 12-13 : déclaration du représentant de la RAU, lors de la 13e session du comité exécutif, 14-16 mars 1967, p. 5.
[777] Hélène Trintignant, op. cit., p. 103-107 ; NUBIE/BUR, 1967-86, II : réunion du bureau du comité, rapport du bureau, 6 août 1971 : II. Plan d’information du public, p. 2-3 ; NUBIA/CE/XXIII/6, 23e session du comité exécutif, Paris 11-12 juill. 1974, projet de rapport, p. 3-4 ; UNESCO/NUBIE/CE/XXII/5, 9 nov. 1973, 22e session comité exécutif, résumé de l’allocution de Gamal Moukhtar, p. 2-3.
[778] Interview Roux.
[779] Dominique Poulot, « Le patrimoine universel : un modèle culturel français », Revue d’histoire moderne et contemporaine, janvier-mars 1992, p. 29-55.