CHAPITRE 4 (2 sur 2)

4.2. Des résultats inégaux.

4.2.1. Selon les pays.

Image positive.

L’Unesco jouit globalement d’une bonne image dans certains pays. En Inde, son image positive est sans doute liée à l’intérêt que lui portent les hommes politiques. Le philosophe et homme d’État indien Sarvepalli Radakrishnan, chef de la délégation indienne et membre indien du conseil exécutif, est très actif aux premières sessions de la conférence générale et du conseil exécutif ; sa grande implication dans les affaires de l’Unesco contribue à la bonne image dont elle jouit dans l’opinion indienne dès les premières années. En octobre 1952, le directeur du centre d’information de l’ONU de New Delhi est frappé de l’enhousiasme avec lequel est célébrée la journée des Nations Unies en Inde[1]. En 1953, Prem Kirpal observe en Inde le « grand intérêt » du grand public pour l’Unesco[2]. Cet intérêt de l’opinion indienne est stimulé aussi par celui de Nehru ; la visite de celui-ci à l’Unesco en 1967 est largement couverte par la presse internationale[3]. Dans les années 1960, la journée des Nations Unies et celle des droits de l’homme sont célébrées avec enthousiasme en Inde ; la commission nationale indienne, et différentes ONG liées à l’Unesco ainsi que les clubs Unesco indiens font sa promotion, et traduisent en hindi et diffusent activement ses publications auprès du public[4]. Cependant, la connaissance de l’Unesco dans l’opinion en Inde est contrastée ; si elle est bien connue à New Delhi, en revanche dans certains États de l’Inde elle est ignorée ou très mal connue. C’est ce qu’observe P.C. Young dans l’État d’Orissa en 1954, où il observe que pratiquement personne ne la connaît, même dans les milieux gouvernementaux[5].
Au Japon, l’image de l’Unesco est également très positive. Le traumatisme vécu par les Japonais à la suite de leur défaite dans la Seconde guerre mondiale et des explosions atomiques de Hiroshima et Nagasaki est sans doute un facteur expliquant leur vif pour l’Unesco. La constitution japonaise promulguée en 1945, qui affirme la renonciation solennelle du Japon à la guerre, est rédigée dans un esprit proche de celle de l’Unesco. En septembre 1948, Kuo Yu Shou, conseiller du directeur général pour les affaires d’Extrême Orient, visitant le Japon au nom de l’Unesco, est frappé de l’accueil chaleureux de la population, et souligne son authentique « enthousiasme » pour l’Unesco. Il déclare en public que « l’enthousiasme pour l’idéal de l’Unesco au Japon […] est le plus grand de tous les États non membres ». Selon le conseiller politique des États-Unis au Japon, il ajoute, en privé, que cet enthousiasme est même « plus grand que dans tous les autres États membres »[6]. En février 1950, Dean Acheson affirme dans un télégramme confidentiel que « l’intérêt populaire pour l’Unesco au Japon est considérable »[7]. Cette année-là, le Japon, qui est alors toujours sous occupation militaire, obtient le droit d’envoyer des observateurs à la conférence générale de l’Unesco, ce qui suscite de grands espoirs dans l’opinion japonaise. La commission nationale japonaise affirme le « désir brûlant » qu’aurait eu le peuple japonais de devenir membre de l’Unesco, et souligne le soutien apporté à cette cause par des organisations culturelles japonaises ; elle estime que l’adhésion du pays à l’Unesco, en juillet 1951, n’a fait que stimuler encore le vif intérêt de l’opinion japonaise pour l’organisation[8]. La presse japonaise témoigne elle aussi de l’ampleur du mouvement d’enthousiasme de l’opinion japonaise pour l’Unesco. Ainsi, le Nippon Times titre en 1948 : « Le mouvement Unesco gagne du terrain dans les grandes villes », et exprime l’espoir que le Japon « devienne à l’avenir l’un des membres les plus sincères et les plus influents de l’Unesco »[9]. Selon Jean Stoetzel, auteur en 1953 d’une étude sociologique sur la jeune génération japonaise de l’après-guerre, réalisée pour le compte de l’Unesco, cette génération manifesterait un espoir et un intérêt très forts pour l’Unesco[10]. En 1956, l’ambassade américaine à Tokyo observe un intérêt considérable de l’opinion japonaise pour l’Unesco, en particulier des cercles éducatifs et culturels ; elle estime qu’il y a dans ce pays « un intérêt général et un enthousiasme pour l’Unesco plus forts que pour n’importe quelle autre organisation internationale »[11]. Cependant, l’année suivante, la même ambassade estime que l’intérêt de la population japonaise pour l’Unesco serait en train de décliner, à cause des problèmes de financement des associations Unesco locales, qui deviennent donc moins dynamiques, de la lenteur des actions de l’Unesco et de son caractère apolitique, qui impatienteraient les jeunes Japonais[12]. Néanmoins, l’opinion japonaise semble rester très favorable à l’Unesco tout au long de la période. En 1960, Jean Thomas retire de sa mission au Japon l’impression que « la participation japonaise aux organisations internationales est exemplaire » ;
« Les Japonais […] ont foi […] avant tout dans l’Unesco, qui leur ouvre la voie de la réconciliation et de la sécurité. Rien n’a plus de vertu au Japon que les mots de ‘compréhension internationale’. […] On ne peut pas ne pas être profondément impressionné par l’écho que le nom de l’Unesco trouve partout au Japon. Professeurs, étudiants, instituteurs, intellectuels, artistes, fonctionnaires, hommes d’affaires, administrateurs, journalistes et même les écoliers semblent familiarisés avec le but et l’action de l’Unesco. Le réseau des associations d’Amis de l’Unesco couvre tout le pays et toutes les professions. »
Toutefois, observant le fossé entre les attentes et les espoirs des Japonais envers elle et la réalité de son action, il déplore que « l’espoir que l’opinion publique a placé dans l’Unesco […] risque d’être déçu »[13].
Dans certains autres pays d’Asie, l’image de l’Unesco semble également positive. Ainsi, en 1953, Prem Kirpal observe au Pakistan un « immense intérêt » du public et « un intense désir de bénéficier des occasions de coopération culturelle internationale fournies par l’Unesco ». En Indonésie, il observe un intérêt « très considérable » de la population pour l’Unesco, mais remarque que l’Unesco, si elle suscite l’enthousiasme, est en fait très mal connue et comprise par la population[14].
Dans le Bénélux, l’opinion est favorable à l’Unesco. En Belgique, la presse est dès le début enthousiaste pour l’organisation ; cela est sans doute lié aux caractères de ce pays : l’existence d’une forte communauté catholique et d’importantes et nombreuses OIC, qui se sont liées avec l’Unesco ; son statut de puissance coloniale, qui fait que son opinion est particulièrement intéressée aux enjeux internationaux, et enfin le caractère traditionnellement ouvert des Belges vers l’extérieur, étant donné sa petite taille[15].
Il y a cependant aussi des articles sceptiques voire critiques, de la part de la presse communiste et de la presse coloniale, qui perçoivent l’Unesco comme une concurrente sur le terrain de l’éducation et de l’action civilisatrice outre-mer[16]. De même que la presse belge, la presse luxembourgeoise est généralement favorable à l’Unesco, « entreprise moderne », qui vise à « créer une nouvelle patrie commune : celle de l’esprit, de la science et du cœur », à « rassembler et créer les forces spirituelles qui s’opposeront aux guerres », tâche digne qu’on y « applaudi[sse] des deux mains »[17]. L’ambassade américaine au Luxembourg observe en 1950 que l’opinion luxembourgeoise manifeste un grand intérêt pour l’Unesco[18]. De même, l’opinion hollandaise lui est favorable, comme en témoignent les articles de presse[19] et l’ambassade américaine à La Haye. Le dynamisme de la commission nationale hollandaise et celui du « centre Unesco des Pays Bas » créé à La Haye y contribuent[20]. De même, l’image de l’Unesco est plutôt positive dans les petits pays comme la Suisse[21] et Monaco[22]. Au Proche-Orient (Liban, Iran, Egypte, Jordanie, Syrie), l’enthousiasme à son égard est vif dès les premières années, comme en témoignent notamment les nombreux articles de presse, et comme l’observent les ambassades américaines dans ces pays, ainsi que les directeurs généraux lors de leurs visites[23]. Cet enthousiasme semble lié à la francophilie des milieux intellectuels de ces pays[24]. Au Liban comme en Egypte, c’est surtout dans la presse francophone que sont publiés les articles favorables à l’Unesco [annexe 39], comme le journal libanais Le Jour, la revue libanaise Les Cahiers de l’Est, qui publie notamment des articles de J.J. Mayoux et de R. Maheu, et les journaux égyptiens francophones Al-Ahram et Le Journal d’Egypte. Cette presse est favorable à la mission intellectuelle, humaniste de l’Unesco, conçue comme « le réveil de l’esprit », « l’ennoblissement de l’homme », « l’exaltation de la dignité humaine ». Durant son voyage au Liban en 1967, Maheu observe qu’on l’a reçu dans une atmosphère « très chaleureuse » et qu’« il existe une profonde affinité entre les idéaux de l’Unesco et les conceptions fondamentales de la vie qui sont à la base de l’existence même du Liban », et mentionne son « agréable surprise » à constater que son ouvrage La civilisation de l’universel est connu dans les milieux intellectuels libanais et qu’il y a reçu « un accueil sympathique » [25].
En Afrique, les États nouvellement décolonisés sont de fervents adeptes de l’Unesco dans les années 1960-70, mettant beaucoup d’espoir dans cette organisation. Avant la vague des décolonisations, l’intérêt de l’opinion africaine pour l’Unesco était en revanche peu éveillé, peu d’États africains en faisant alors partie. Le Liberia faisait figure d’exception, étant membre de l’Unesco dès sa création, et son opinion lui étant dès le début très favorable[26].
De tous les États communistes, c’est en Yougoslavie que l’opinion est la plus éveillée et la plus favorable au sujet de l’Unesco. Dès 1948, Huxley, lors de son voyage dans ce pays, est impressionné par son ardeur à collaborer avec elle ; la réception de cette visite de Huxley est d’ailleurs importante dans la presse yougoslave[27]. De même, en 1951, Torres Bodet retire de sa visite en Yougoslavie l’impression que l’Unesco y jouit d’une très bonne image. En 1957, l’ambassade américaine à Belgrade fait la même constatation[28].
Pour les autres États, les données manquent. Voici quelques éléments ponctuels qui ont été trouvés. En 1950, selon l’ambassade américaine à Tel Aviv, le gouvernement d’Israël serait très intéressé par l’Unesco, notamment par les possibilités d’en recevoir de l’aide, et serait donc soucieux de développer une opinion publique qui lui serait favorable[29]. En 1957, l’ambassade américaine en Australie observe que l’opinion et la presse australiennes ont une image bonne quoique imprécise de l’Unesco[30]. Enfin, pour la Turquie, les avis disponibles sont contradictoires. En 1955, un universitaire turc déplore l’attitude de passivité et de méfiance envers l’Unesco qui règne en Turquie depuis le début[31]. En 1957, l’ambassade américaine à Istanbul observe que le gouvernement turc et la population turque sont « des supporters enthousiastes » de l’Unesco[32]. Il est donc difficile de se faire une idée nette de l’état de l’opinion dans ces autres pays, étant donné le caractère lacunaire et souvent contradictoire des éléments disponibles. Il en faudrait davantage pour tirer une conclusion tranchée. Quoi qu’il en soit, il faut observer qu’à l’image positive de l’Unesco dans certains pays s’oppose une image négative dans beaucoup d’autres.

Image négative ou indifférente.

Au Royaume-Uni, l’image de l’Unesco est plutôt négative. Bien que le processus de création de l’Unesco (entre 1942 et 1945) se soit déroulé à Londres, la presse et l’opinion britanniques semblent avoir manifesté de l’indifférence pour la future organisation durant ces années de gestation[33]. Durant les premières années de l’Unesco les articles positifs dans la presse britannique sont très rares, au point que le journaliste britannique Kenneth Lindsay parle de « conspiration du silence »[34] ; la presse est très moqueuse et ironique à l’égard de l’Unesco[35]. Elle critique sa volonté de mettre en place une philosophie (jugée dangereuse et aliénante)[36], son caractère non-confessionnel (de la part de la presse chrétienne)[37], sa politisation[38], le déséquilibre causé par l’absence de l’URSS[39] et par la sur-représentation des Occidentaux[40], son administration lourde et excessivement coûteuse, le caractère vague et flou de ses conceptions, l’absence de consensus sur ses conceptions et l’éparpillement de ses projets[41], son inutilité[42], son refus d’auto-critique[43]. Par exemple, en novembre 1947, l’écrivain T.S. Eliot fait paraître dans le Continental Daily Mail une lettre critiquant les buts « trop vagues et ambitieux » de l’Unesco, ses projets « grandioses et nébuleux »[44]. Huxley lui-même, bien que Britannique, est souvent pris pour cible de ces critiques : le British Council et la presse lui reprochent le caractère irréaliste et « incurablement optimiste » de ses conceptions, ainsi que l’orientation scientifique qu’il veut donner à l’Unesco au détriment de l’orientation spirituelle et morale[45] ; des articles agressivement railleurs paraissent sur son compte, au point d’inquiéter le gouvernement britannique[46]. Celui-ci est lui-même peu favorable à l’Unesco, estimant que le personnel de l’organisation « a du mal à garder les pieds sur terre »[47]. Enfin, l’opinion intellectuelle britannique est critique envers la conception que l’Unesco se fait de la culture, concevant celle-ci comme « toute faite, déjà formulée », et non pas comme une « évolution créatrice » [48]. En 1949, la revue britannique Leader Magazine juge son action « inefficace »[49]. En 1950, une série d’articles dans le Manchester Guardian (« Should Unesco Die ? ») [annexe 9] fait écho aux critiques formulées par Benedetto Croce dans la presse italienne. Certains cependant prennent la défense de l’Unesco, comme Alfred Zimmern et Julian Huxley[50]. En 1955, le gouvernement britannique fait un relevé des nombreuses critiques dont elle est l’objet dans la presse nationale. Celles-ci portent sur le caractère jugé trop idéaliste et impraticable de ses idées ; sur son caractère trop coûteux, son déficit financier ; sur la lourdeur de son administration[51]. Le gouvernement britannique est préoccupé de la mauvaise image de l’Unesco dans l’opinion britannique[52]. Cependant, selon Elhem Chniti, cette mauvaise image et cette indifférence de l’opinion britannique à son égard seraient dues à l’attitude du gouvernement britannique qui, dès les premières années, aurait tout fait pour empêcher que naisse un intérêt des cercles intellectuels pour l’Unesco[53]. Effectivement, Evans affirme que durant son mandat le gouvernement britannique ne se préoccupait pas de rectifier les calomnies sans fondement qui étaient exprimées contre elle dans la presse britannique[54]. Il était lui-même plutôt réservé voire hostile à l’Unesco dans ces années ; ainsi en 1955, le diplomate britannique Kirkpatrick critique « toute l’organisation de l’Unesco » dans un mémorandum. « Je juge les gens de l’Unesco au mieux verbeux et au pire nuisibles », écrit-il[55]. L’opinion britannique continue à être négative sur l’Unesco dans les années 1960. En 1960, paraît au Royaume-Uni un article très critique sur l’Unesco, intitulé « le mythe de l’homme de l’Unesco »[56]. Le gouvernement britannique observe dans une note confidentielle en 1971 que l’Unesco n’est pas l’objet de beaucoup de considération au Royaume-Uni, contrairement à beaucoup d’autres pays[57]. La même année, dans une émission de radio à la BBC sur l’Unesco, le présentateur affirme : « le problème récurrent de l’Unesco est une sorte de fossé de crédibilité psychologique »[58].
Au Canada, l’image de l’Unesco semble plutôt mauvaise durant la période. Les critiques exprimées contre elle par la presse canadienne dans les premières années concernent simultanément l’absence de l’URSS[59], l’« athéisme » de l’Unesco[60], l’intrusion d’enjeux politiques et économiques[61], et la supposée domination communiste sur l’Unesco[62]. En 1956, l’Unesco déplore sa mauvaise image au Canada, qui est confirmée par les propos tenus par le secrétaire de l’ambassade du Canada à Paris à un fonctionnaire de l’organisation :
« Ancien chef du Service de l’Unesco au Ministère des affaires étrangères, il a commencé par me dire que ce poste n’était envié de personne, qu’il n’était confié qu’à un débutant pressé d’en sortir ; que l’Unesco ne suscitait aucun intérêt au Canada, ni auprès du public, ni chez les intellectuels, ni au gouvernement ; que cette absence d’intérêt se nuançait souvent d’un manque d’estime et parfois de méfiance. »[63]
Maheu, en mission au Canada cette même année, confirme ce jugement, observant que la personne qui occupe actuellement le poste de chef de service de l’Unesco au ministère des affaires étrangères est « la 22e titulaire de ce poste, dont personne ne veut, parce qu’il y a plus de travail qu’on ne peut en faire, parce que la culture est jugée légèrement ridicule et l'Unesco plus encore ». Maheu souligne l’« absence totale de coordination des bonnes volontés faute d’un service administratif approprié et d’une commission nationale », et l’« ignorance à peu près totale du public » canadien sur l’Unesco[64]. Dans les années 1950, la presse canadienne déplore fréquemment son coût jugé excessif[65]. En 1957, l’ambassade américaine à Ottawa souligne l’attitude de « passivité délibérée » du gouvernement canadien et des institutions culturelles canadiennes à son égard, et leur très faible participation à ses programmes, ce qui a entraîné sa méconnaissance dans l’opinion, phénomene accentué par le caractère fédéral du Canada[66]. L’intérêt de ce pays pour l’Unesco semble augmenter au fil des années 1960[67]. Jean Thomas, en visite au Canada en 1960, observe que la conférence de Montréal sur l’éducation reçoit une couverture médiatique exceptionnelle, du jamais vu alors dans ce pays au sujet de l’Unesco : « la presse, la radio, la télévision, le cinéma du Canada se sont multipliés autour de la conférence de Montréal. Pour l’Unesco au Canada, c’est une publicité extraordinaire ; c’est la première fois que l’Unesco est au premier plan de la vie canadienne »[68].
En Italie, malgré l’existence d’articles favorables dans les premières années[69], il y a beaucoup de scepticisme et de méfiance envers l’Unesco. Cela est lié à la méfiance et à l’indifférence d’une grande partie du gouvernement italien[70]. Torres Bodet, qui rencontre De Gasperi au printemps 1950, retire l’impression que celui-ci « n’[a] pas une foi profonde en l’Unesco »[71]. La même année, l’Unesco déplore la volonté des dirigeants italiens qui s’y intéressent de « restreindre la participation populaire aux activités de l’Unesco en Italie », et Torres Bodet s’inquiète « que le succès de la conférence [générale de Florence] ne soit compromis par le manque de connaissance du public au sujet de l’organisation et de ses buts »[72]. En 1950 une polémique éclate au sujet de l’Unesco dans la presse italienne, avec un article de Benedetto Croce en juillet 1950 dans Il Mondo, intitulé « Une entreprise erronée », dans lequel il dénonce l’ethnocentrisme inconscient de l’organisation sous sa façade universaliste. Le comte Jacini, chef de la délégation italienne, riposte dans Realtà Politica par un article intitulé « En défense de l’Unesco ». Cette polémique, qui s’étend à la presse britannique, suscite l’embarras du ministère des affaires étrangères italien [73]. Dans les années 1950 et 1960, la presse italienne continue à être sceptique et souvent ironique envers l’Unesco, accusée de « préparer des rapports que personne ne lit et de lancer des propositions irréalisables »[74]. Dans un discours prononcé à Rome en 1961, Veronese déplore les « fortes méfiances envers l’Unesco » qui persistent dans l’opinion italienne, et qu’il estime dues à l’influence persistante de Croce[75].
En Grèce, l’opinion est peu sensibilisée à l’Unesco. L’ambassade américaine attribue cela au fait que le représentant de la Grèce au conseil exécutif, Photiades, est complètement coupé de la Grèce, vivant à Londres depuis de longues années[76]. La même ignorance se rencontre dans d’autres continents. A Ceylan, P.C. Young observe en 1954 que l’intérêt de la population pour l’Unesco n’est pas éveillé, ce qu’il attribue en grande partie à l’absence de promotion de l’Unesco par le ministère de l’éducation de Ceylan auprès des cercles éducatifs, scientifiques et culturels du pays, qu’il estime cependant quant à eux « désireux et anxieux de collaborer avec l’Unesco », et au manque de dynamisme de la commission nationale[77]. Il observe la même ignorance au Népal en 1954[78]. En 1957, selon le directeur du projet Unesco d’éducation de base au Cambodge et le directeur régional de l’Unesco, et selon l’ambassade américaine au Cambodge, ni l’ONU ni l’Unesco ne sont réellement connues dans ce pays[79].
Ainsi, l’image de l’Unesco semble plutôt positive dans certains pays, plutôt négative dans d’autres. Il est intéressant d’observer en outre que dans d’autres pays encore, elle est ambivalente, contrastée.

Image très contrastée.

On observe une image très contrastée dans certains pays, comme la France et les États-Unis. En France, l’essentiel de la presse est favorable à l’Unesco dès le début. Pour Peter Lengyel, cela s’expliquerait par le fait qu’elle était identifiée dans les premières années en France avec la Résistance, du fait de la présence de nombreux résistants dans son personnel[80]. De même, les milieux gouvernementaux français lui sont d’emblée favorables : en 1949, Robert Schuman exprime sa confiance en l’Unesco dans Le Monde, et affirme : « la France est prête à vous aider par tous les moyens dans l’accomplissement de votre si lourde tâche »[81] ; la même année, le président de la République, Vincent Auriol, accueille chaleureusement le discours de Torres Bodet dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, et s’affirme confiant en l’Unesco[82]. En 1949 encore, Kenneth Holland, dans l’un de ses rapports hebdomadaires au département d’état, note « un intérêt croissant des Français » pour l’Unesco[83]. De même, dans ses mémoires, Torres Bodet observe que pendant son mandat la France était un de ses principaux soutiens, à cause de « la solidarité des intellectuels » français, comme Léon Blum, dont il était proche et qui l’a soutenu, et de « la considération affectueuse du président de la republique et de beaucoup de ses ministres », ainsi que grâce au soutien de la presse française, notamment Le Monde, Combat, et Le Figaro, qui, écrit-il, « accueillaient avec sympathie les informations que nous envoyions à leurs rédacteurs »[84]. Tout au long des années 1950, la presse française reste dans l’ensemble favorable à l’Unesco[85]. Dans les années 1960 et le début des années 1970, sous la direction de Maheu, l’intérêt de la presse et des milieux politiques français s’accentue[86]. À la conférence générale de 1966, De Gaulle prononce un discours d’hommage à l’Unesco pour son 20e anniversaire. Il exprime sa « satisfaction » de voir sa « réussite »[87]. L’Unesco est de plus en plus souvent évoquée dans les actualités télévisées françaises dans les années 1960-74[88].
Par ailleurs, il y a aussi, en France, tout un versant critique de l’opinion. Dès la première conférence générale, une partie de la presse française déplore l’absence de grandes discussions et de hauteur de vue[89]. Des critiques apparaissent sur les conditions de vie et de travail extrêmement privilégiées du personnel de l’Unesco[90] et sur le caractère nébuleux et irréaliste de ses conceptions. Elles restent cependant relativement indulgentes ; ainsi, en 1948, Le Monde qualifie l’Unesco de « faisceau de bonnes intentions qui n’a pas encore pour l’instant ses racines dans le réel », et Combat regrette que « les vœux de cette organisation demeurent toujours des vœux, seulement des vœux »[91]. Seule la presse anticommuniste exprime de l’agressivité envers l’Unesco, répétant la thèse développée dans certains milieux anglo-saxons selon laquelle elle serait une entreprise crypto-communiste[92]. L’opinion française se caractérise surtout par de l’indifférence à son égard. En 1947, le gouvernement français regrette l’indifférence et le scepticisme des milieux intellectuels et du grand public français pour l’Unesco, qu’il attribue au souvenir de l’échec de l’IICI[93]. De même, en 1948, Jean Guéhenno, dans Le Figaro, regrette qu’elle se heurte à l’indifférence de l’opinion : « une seule chose lui donnerait vraiment vie, le contact avec l’homme de la rue »[94]. Les membres de la commission nationale française se livrent durant leurs réunions dans les premières années à « de vives critiques » de l’Unesco, expriment leur « mélancolie », leur « déception » au sujet du fonctionnement jugé « médiocre » de l’organisation[95]. La délégation américaine à la conférence générale de 1949 observe « la désillusion des Français en général envers les organisations internationales »[96]. En 1950, Maurice Gouineau, de l’Entraide française, estime que les efforts accomplis par l’Unesco ont été « le plus souvent sans grand succès »[97]. En 1949, dans Le Figaro, l’écrivain Jacques de Lacretelle affirme que l’Unesco « tâte dans le vide, à la manière d’un aveugle ». En 1950, Franc-Tireur raille l’inactivité de l’Unesco, décrite comme un « imposant fromage, tout foisonnant et bourdonnant de mouches du coche ». En 1951, Le Monde exprime des doutes sur la capacité de l’Unesco à apaiser les tensions internationales. En 1952, Combat exprime une opinion désabusée à son sujet : « il est déraisonnable, même pour le public non averti, d’espérer que cette institution soit à même, après six ans d’existence, de modifier de manière spectaculaire la structure du monde »[98]. En 1954, Le Monde, dans un éditorial mitigé sur l’Unesco, déplore que « trop de crédits s[ont] absorbés par une administration lourde et paralysante ». Peter Lengyel estime que durant toute la période l’Unesco a été mal connue du grand public français, surtout du public de province[99]. La presse française critique souvent la lourdeur de l’action de l’Unesco. « L’Unesco a le génie pour baptiser ses conférences de titres brefs et légers » raille Le Monde en 1968[100]. Tout au long de la période, la presse française critique le coût excessif de l’Unesco. Ainsi, dès le lancement de l’Histoire de l’Humanité, la presse dénonce le coût du projet : « Où s’arrêtera le gaspillage insensé de ce coûteux Unesco ? »[101]. Ce genre de critiques est réitéré pour de nombreux projets ; ainsi, en 1972, le Canard enchaîné, sous le titre ironique de « Apprendre à dépenser », critique le « résultat consternant » du rapport Apprendre à être, « le livre le plus cher de l’année »[102]. Le scepticisme envers l’Unesco est très développé dans la presse française tout au long de la période. Une partie de la presse est sceptique à l’égard du projet Orient-Occident ; ainsi, en 1957, Le Monde affirme que l’idée du projet est « excellente » mais qu’« elle se heurte dans l’exécution à des obstacles nombreux, quasiment insurmontables ». Il observe notamment que « l’intérêt du public n’est pas suffisamment éveillé »[103]. Le lancement du projet majeur des zones arides suscite aussi des échos sceptiques et ironiques dans la presse. Ainsi, en août 1956, dans Le Monde, Bertrand Poirot-Delpech affirme que l’Unesco semble avoir « ajouté la ‘science fiction’ à ses attributions traditionnelles », et que le projet de fertilisation des zones arides présenté à la conférence générale est « digne des romans d’anticipation les plus audacieux »[104].
Aux États-Unis, l’opinion sur l’Unesco est très contrastée, soit très favorable à l’Unesco, soit très défavorable. C’est dans ce pays que l’on trouve l’opinion la plus enthousiaste envers l’Unesco, ainsi que l’opinion la plus critique.
Dès le début se développe une opinion positive aux États-Unis. De nombreux articles de presse y expriment une vision enthousiaste de l’organisation[105]. En 1950, le gouvernement américain évoque « le grand nombre de citoyens américains intéressés par l’Unesco »[106]. Mrs. Carter, du département d’état, estime qu’aux États-Unis « l’Unesco […] est encore mieux connue que l’ONU »[107]. Le fait que l’Unesco soit bien connue de l’opinion américaine est redevable à l’action de promotion menée dès les premières années par de nombreuses personnalités américaines intéressées par l’Unesco et convaincues de la nécessité d’y intéresser le public[108]. Ce développement d’une opinion enthousiaste aux États-Unis n’est pas un phénomène spontané. Il est lié au grand intérêt alors accordé par le gouvernement américain et par de nombreux groupes d’intérêt américains à l’Unesco, et à l’intense promotion en sa faveur qu’ils mènent auprès du public[109].
Cependant, dès les premières années, il y a aussi des articles de presse hostiles, accusant l’Unesco d’être noyautée par les communistes[110], et critiquant son inaction[111], son inefficacité[112]. La commission nationale américaine s’emploie à rassurer la population américaine en expliquant que l’Unesco ne cherche pas à mettre en place un gouvernement mondial, n’a pas des buts démesurés, n’est pas dominée par l’URSS[113]. La réunion de la commission nationale américaine en septembre 1953, au cours de laquelle celle-ci s’efforce de rassurer l’opinion américaine, est commentée favorablement dans le New York Times et le Christian Science Monitor, ainsi que dans les journaux locaux, qui se montrent rassurés à l’égard de l’Unesco[114]. En 1952, Cowell, membre de la commission nationale américaine, juge ces critiques « très nuisibles » à l’Unesco, et les attribue à son caractère « intellectuel », qui est mal vu par l’opinion américaine[115]. En 1952, Howland Sargeant, assistant secrétaire d’état, s’inquiète de la campagne hostile à l’Unesco qui est menée dans la presse américaine[116]. Les milieux nationalistes, notamment les milieux d’anciens combattants, sous l’influence de l’American Legion, association d’anciens combattants de tendance patriotique et conservatrice créée par le Congrès en 1919, très puissante (comptant près de 3 millions d’adhérents au début des années 1950), sont hostiles à l’Unesco, craignant qu’elle ne mine les valeurs patriotiques américaines en prônant l’internationalisme. En 1951, l’American Flag Committee (AFC) et la Nationalist Action League, autres associations patriotiques, lancent une violente campagne contre l’Unesco. Elles visent surtout la série de publications Vers la compréhension internationale, qu’elles accusent d’être subversives et de vouloir endoctriner les enseignants et les enfants américains en prônant l’idée de gouvernement unique. Ces organisations patriotiques sont des groupes de pression puissants ; elles ont d’importants soutiens au Congrès américain. L’organisation d’extrême droite et nationaliste Daughters of the American Revolution participe aussi à ce mouvement hostile à l’Unesco durant les années 1950. Toutefois, en 1954, l’ancien commandant de l’American Legion, Ray Murphy, rédige un rapport favorable à l’Unesco, affirmant qu’elle ne prône pas un gouvernement mondial. Pourtant ce rapport ne réussit pas à faire changer d’avis les membres de l’American Legion, qui continuent à être farouchement hostiles à l’Unesco. En 1956, l’American Legion introduit au Congrès une demande d’abolition de la commission nationale américaine, qui n’aboutit pas. En mai 1958, Richard C. Rodgers, de l’American Association for the United Nations, écrit au secrétaire d’état, John Foster Dulles, pour lui relater l’« importante attaque anti-Unesco » menée durant les dernières semaines aux États-Unis sous la direction du général Sumter Lowry, et soutenue par les White Citizens’ Councils, par l’American Legion, et par plusieurs journaux. Rodgers s’inquiète de « cet effort farouche et hostile » mené par ces puissants groupes de pression[117].
Dans la première moitié des années 1950, ont lieu de vifs débats au congrès américain, opposant ceux qui accusent l’Unesco de subversion et de propagande anti-américaine, et ceux qui la défendent. Ces débats traduisent une hostilité croissante du public américain à son égard[118]. En 1950, le Sénateur Mundt, qui a joué un rôle dans la fondation de l’Unesco, défend l’organisation devant le Sénat[119]. En 1952, au Congrès, le Représentant du Michigan, M. Dondero, accuse la commission nationale américaine d’être dominée par une « organisation d’artistes gauchiste », la Artists Equity Association, et l’Unesco de vouloir répandre le communisme mondial aux États-Unis[120]. Durant son mandat, Evans s’efforce, par des conférences, des discours à la radio, etc., de défendre l’Unesco contre les attaques dont elle est l’objet de la part de l’American Legion ; il déplore que beaucoup de dirigeants politiques, comme Foster Dulles, liés à l’American Legion, n’aient pas dénoncé ces attaques injustes[121]. Tout au long des années 1950, le Congrès américain est le théâtre de débats souvent violents sur l’Unesco, souvent alimentés par des articles virulents parus dans la presse ; ces débats sont liés aux accusations faites à l’Unesco de prôner le « gouvernement mondial », de faire « de la propagande pour le monde unifié », d’être « subversive » ; certains membres du Congrès lui sont particulièrement hostiles, comme le représentant Usher L. Burdick, du Dakota du Nord [annexe 25]. Ces débats sont aussi alimentés par la violente campagne de dénigrement menée par l’American Legion[122]. À la fin des années 1950, la crainte et l’hostilité de l’opinion américaine, et de nombreux membres du Congrès américain, à l’égard de l’Unesco, sont si fortes que l’assistant secrétaire d’État, W.B. Macomber, doit répondre à une lettre d’un représentant pour le rassurer et lui certifier que l’Unesco ne prône pas un gouvernement mondial, que le gouvernement américain lui-même y veille[123].
Dans ces années paraissent de nombreux articles très virulents contre l’Unesco aux États-Unis, véhiculant les accusations de communisme, de complot, de coût excessif pour les contribuables américains, et d’inutilité[124] ; la presse critique les coûts de fonctionnement énormes de l’Unesco et son luxe « extravagant »[125], le caractère de sinécure des postes[126], les conceptions jugées fumeuses et irréalistes[127], l’accumulation hétéroclite de projets[128]. En 1954, Métraux rencontre à New York des dirigeants de l’université Columbia, et observe qu’ils « sont fort mécontents de l’Unesco »[129]. En 1957, Tor Gjesdal, en voyage à New York, note que la réunion de la commission nationale américaine a été cette année-là « absolument désastreuse » et souligne « les attaques très vives qui ont été faites sur l’ensemble de l’activité de l’Unesco » ; notamment il observe « une sorte d’action de sabotage » de la part du bureau de New York[130].
Le contexte du maccarthysme contribue beaucoup à la mauvaise image de l’Unesco dans l’opinion américaine[131]. Interviewé en 1959, l’ancien président Eisenhower affirme : « il y a eu beaucoup de malentendus sur l’Unesco aux États-Unis, étant donné qu’il y avait le sentiment que l’Unesco était orientée vers le communisme et désirait répandre aux États-Unis un système opposé à la démocratie » ; il estime cependant que depuis quelques temps, « les Américains sont arrivés à une meilleure compréhension et à une meilleure appréciation de l’Unesco »[132]. Selon G. Archibald, l’attitude de l’opinion américaine à l’égard de l’Unesco a été marquée par une très forte défiance au fil des années 1950, qui culmine en 1957, et les années 1958-62 auraient correspondu à un lent regain de faveur[133]. Cependant, les choses ne semblent pas être si schématiques.
Pour le quinzième anniversaire de l’Unesco, en 1961, la presse américaine est généralement positive ; « malgré sa réputation de parfois parler en phrases fumeuses et de poursuivre des buts absurdement vagues, l’Unesco a fait des réalisations solides », observe le Washington Post[134]. Le Des Moines Register (Iowa) affirme qu’elle a effectué des « progrès », bien que « lentement et parfois imperceptiblement », et que « l’Unesco mérite le soutien du public ». Le Los Angeles Mirror affirme qu’elle « accomplit beaucoup » et « a fait un bon départ »[135]. En revanche, en 1967, un membre du département d’état américain souligne « le manque général de considération pour l’Unesco » aux États-Unis[136].
Au milieu des années 1970, aux États-Unis, la Unesco Association of the USA, en Californie, se consacre à sa promotion dans le public. Elle vise à lutter contre son manque de connaissance dans l’opinion américaine[137]. En fait, à la fin de la période, l’opinion américaine sur l’Unesco s’est beaucoup dégradée. En 1975, dans une correspondance, Ascher et la représentante des Philippines au conseil exécutif déplorent « la forte révulsion contre l’ONU et l’Unesco » aux États-Unis et en Europe[138]. Au milieu des années 1970, l’Unesco prend soudain conscience de sa mauvaise image dans l’opinion américaine ; pour W. Preston, cela s’expliquerait par le fait que le département d’état aurait dissimulé cette mauvaise image à l’Unesco jusqu’à cette date[139]. Effectivement, dans ses rapports à la conférence générale, le gouvernement américain donne souvent l’idée d’une bonne réception de l’Unesco dans la population américaine[140].
Dans les années 1960, de nombreux débats au Congrès américain continuent à être consacrés à des attaques contre l’Unesco, accusant l’organisation d’être subversive et inféodée au communisme, et d’être trop coûteuse. Les sujets de controverse principaux sont la question du racisme, certaines publications de l’Unesco, sa convention sur la discrimination dans l’éducation, et sa brochure L’égalité raciale en URSS, qui est perçue comme de la propagande communiste et provoque des controverses enflammées en 1963 [annexe 58]. Le département d’état, qui est souvent pris à partie par des membres du Congrès dans ces controverses et ces attaques sur l’Unesco, s’efforce de la défendre et de démontrer l’inanité des accusations formulées à son encontre, notamment des accusations d’espionnage[141]. Certaines interventions au Congrès lui sont néanmoins favorables dans les années 1960, comme celles du sénateur Benton [annexe 25]. Celui-ci, représentant des États-Unis au conseil exécutif, poursuit tout au long des années son énergique action de promotion de l’Unesco dans l’opinion américaine ; il constitue un élément très important de la propagande pour l’Unesco aux États-Unis[142]. De même, en mai 1969, à la Chambre des représentants, le Représentant du New Jersey, Frank Thompson, fait l’éloge de l’Unesco, estimant qu’elle est « un des organes les plus efficaces de l’ONU en terme de répercussions dans le public », et qu’elle parvient à rester « au-dessus de l’agitation de l’arène politique mondiale »[143]. En 1969, George Winchester Stone, doyen de l’université de New York, écrit dans l’éditorial du Bulletin de la Modern Language Association, que l’Unesco, « franchement considérée comme une expérience lors de sa fondation en 1946 », est au bout d’une vingtaine d’années devenue « une organisation dynamique » qui a à son actif de nombreuses et importantes réussites[144].
En revanche, certaines personnalités du monde politique sont très hostiles à l’Unesco. C’est le cas de Lucius Battle, secrétaire d’état adjoint pour les affaires culturelles. Celui-ci affirme, en mars 1963, dans un discours au Sénat, être « très perturbé par cette organisation », et juge que « c’est avec une prudence extrême que nous [les Américains] devons […] continuer à y participer ». Il est préoccupé du faible nombre d’Américains travaillant à l’Unesco[145].
En décembre 1971, un article paru dans le journal américain Washington Daily News et dans d’autres journaux appartenant à la même agence (Scripps-Howard) affirme que l’Unesco emploie plusieurs espions soviétiques, notamment un certain Serguei Kudryavtsev, et donne des précisions à ce sujet. Maheu, inquiet du tort que cet article pourrait causer à la réputation de l’Unesco aux États-Unis, s’empresse d’écrire au président de la commission nationale américaine, et d’envoyer une lettre aux journaux concernés, démentant ces allégations sans fondement[146]. Cette peur des espions à l’Unesco s’inscrit aux États-Unis dans l’imaginaire national, qui est nourri par la presse mais aussi par des films, comme Charade, de Stanley Donen (1963), mettant en scène une histoire d’espionnage dans le cadre de l’Unesco[147].
L’opinion américaine semble durant toute la période être partagée selon un clivage géographique au sujet de l’Unesco : alors que la région autour de Chicago lui est depuis le début plutôt favorable, (ce qui s’explique en partie par le fait que l’université de Chicago a été très liée aux débuts de l’Unesco), en revanche le Texas lui est très hostile[148] ; en Californie, l’opinion est partagée, et cela donne lieu à des controverses.
Dans les États socialistes autres que la Yougoslavie, l’image de l’Unesco est contrastée. Dans les premières années, la presse de Pologne, de Tchécoslovaquie et de Hongrie exprime la thèse socialiste officielle selon laquelle la Constitution de l’Unesco est fondée sur une conception bourgeoise des causes de la guerre[149] ; cependant, des articles favorables à l’Unesco sont aussi publiés[150]. Avant l’entrée de l’URSS à l’Unesco, la presse soviétique est très critique envers cette organisation, qu’elle traite d’« auxiliaire du département d’état »[151]. Après l’adhésion de l’URSS, elle continue à être critique à son égard, s’en prenant à sa lourdeur administrative et à sa politisation[152]. Delavenay, en voyage en Pologne au milieu des années 1950, observe qu’il y est très bien reçu et que les cercles intellectuels y sont très favorables à l’Unesco[153]. En Roumanie, qui n’adhère à l’Unesco qu’en 1956, l’opinion se semble pas être très sensibilisée à l’Unesco[154]. De même en Tchécoslovaquie où l’opinion manifeste peu d’intérêt pour l’Unesco dans les années 1950, comme le constate l’ambassade américaine dans ce pays[155].
En Amérique latine et dans les Caraïbes, l’opinion sur l’Unesco est contrastée. En 1947, Torres Bodet, ministre de l’éducation du Mexique, se consacre sans compter pour faire connaître l’Unesco dans son pays et les autres de la région, notamment par l’organisation d’une conférence à laquelle il convie les ambassadeurs des autres pays latino-américains. Dans ses Mémoires, il déplore la passivité qu’avait selon lui l’opinion d’Amérique latine à l’égard de l’Unesco dans ces premières années[156]. En 1947, E. Corner, envoyé en mission par l’Unesco en Amérique latine, y trouve l’opinion très enthousiaste vis-à-vis de l’organisation[157]. La presse d’Amérique latine consacre une couverture spectaculaire à la tournée en Amérique latine de Julian Huxley en juin 1947[158], et à la tenue de la conférence générale à Mexico en octobre-novembre 1947. Les articles, souvent en première page et souvent signés par des membres du personnel de l’Unesco, sont très élogieux à l’égard de l’organisation[159]. Mais les ambassades américaines d’Amérique latine, chargées par le département d’état d’observer l’attitude de l’opinion à l’égard de la visite de Huxley, nuancent cet enthousiasme ; ainsi l’ambassade d’Uruguay observe que la conférence donnée par Huxley à Montevideo, si elle a rassemblé 140 personnes, n’a pas attiré les grands intellectuels du pays, ni des représentants de grands organismes culturels, et qu’elle n’a pas suscité de débat[160]. En 1957, l’ambassade américaine au Pérou signale l’indifférence de l’opinion pour l’Unesco dans ce pays[161]. En 1958, l’ambassade américaine au Brésil estime que les agents de l’Unesco dans ce pays n’auraient pas bonne réputation dans l’opinion brésilienne, et que cela nuirait à l’image de l’Unesco au Brésil[162]. À Cuba, durant toute la période, l’Unesco semble jouir d’un « haut prestige » dans l’opinion, « non seulement dans les cercles officiels, mais aussi parmi le peuple »[163]. Déjà dans l’entre-deux-guerres Cuba avait porté un grand intérêt à l’IICI[164]. Il en va de même en Haïti, pays très pauvre, où l’Unesco suscite beaucoup d’enthousiasme et d’espoir[165].

Ainsi, l’image de l’Unesco varie beaucoup selon les États. Cela est lié en partie au fait que chaque État s’intéresse à l’Unesco pour des raisons différentes (reconstruction, aide au développement, zones arides, coopération intellectuelle, prestige national…)[166]. Il semble que l’Unesco, surtout à partir des années 1960, ait été beaucoup plus populaire dans les pays du Tiers Monde que dans les pays développés[167]. On observe aussi en plusieurs cas une image contrastée de l’Unesco à l’intérieur d’un même État. En réalité, son image au sein d’un État est loin d’être univoque. Au contraire, elle est souvent très variable selon les groupes sociaux et idéologiques. C’est à cette analyse plus fine qu’il convient de se livrer pour mieux comprendre l’image de l’Unesco.

4.2.2. Selon les groupes sociaux et idéologiques.

Milieux coloniaux.
L’attitude des milieux coloniaux (belges, français, britanniques) envers l’Unesco est ambivalente. D’un côté, elle est favorable. En mars 1949, dans La revue coloniale belge, Marcel Maquet, gouverneur provincial du Congo belge et membre de la délégation belge à l’Unesco, décrit de manière positive le rôle de l’Unesco dans les colonies[168]. En 1950, le Colonial Office britannique émet lui aussi un jugement positif[169]. Mais d’un autre côté, on observe, même lorsque cette attitude est favorable, qu’elle est teintée de méfiance, de crainte d’une concurrence ; les puissances coloniales souhaitent servir de modèle à l’Unesco, elles souhaitent que l’organisation rende hommage à leur action d’éducation et de développement dans les colonies ; ainsi, en 1957, plusieurs journaux belges publient un article sur l’éducation de base au Congo belge intitulé « Où la Belgique sert d’exemple à l’Unesco »[170]. Souvent, les milieux coloniaux critiquent l’Unesco, qu’ils percoivent comme une concurrente, et qu’ils cherchent donc à rabaisser dans son action dans les pays en voie de développement[171] ; ainsi, en 1960, le Colonial Office critique les opérations de l’Unesco sur le terrain, estimant qu’elles « se révèlent moins utiles que ce qu’elles devraient être »[172].


Milieux intellectuels.
En 1947, plusieurs intellectuels de renom, comme Gandhi, Teilhard de Chardin, Jacques Maritain, acceptent de participer à l’enquête lancée par l’Unesco sur les droits de l’homme[173]. En 1949, l’écrivain K.J. Huysmans affirme à Torres Bodet son intérêt et sa confiance pour l’Unesco[174]. En 1951, Einstein accepte de rédiger un texte sur les droits de l’homme pour l’Unesco[175]. Dans les années 1950, Michel Leiris, Claude Lévi-Strauss, Alfred Métraux, participent au programme sur les races. En 1949, K. Holland, dans un de ses compte rendus au département d’état, observe que l’accession de Torres Bodet au poste de directeur général a suscité un intérêt accru des intellectuels français pour l’Unesco. Torres Bodet lui-même témoigne dans ses Mémoires de ce resserrement des liens avec les intellectuels durant son mandat[176].
En revanche, d’autres intellectuels se montrent dès le début sceptiques voire moqueurs à l’égard de l’Unesco, tel Francois Mauriac[177]. Le penseur italien Benedetto Croce, invité, à quatre reprises en trois ans, à diriger la délégation italienne à la conférence générale, refuse invariablement. À la conférence générale de 1950, la presse britannique constate que ni Max Beerbohm, ni Norman Douglas, ni André Gide, ni Hemingay, qui sont pourtant tous en Italie actuellement, ne sont allés assister à la conférence générale[178]. L’admission de l’Espagne franquiste à l’Unesco en 1952 ne fait que détourner de l’Unesco d’autres intellectuels, déçus, comme Albert Camus[179]. Il semble qu’au fil du temps l’Unesco soit de moins en moins bien considérée par les intellectuels, en particulier les intellectuels français[180]. Si, début mai 1968, parmi un échantillonnage de quelques élèves de l’ENS interviewés dans le cadre de l’émission Cinq colonnes à la une, l’un d’eux dit vouloir travailler à l’Unesco[181], en revanche le fait qu’en mai 1968 l’Unesco n’ait pas été envahie par les étudiants (à part un petit groupe pendant quelques heures), semble être un élément révélateur de la position marginale de cette organisation dans l’opinion estudiantine et intellectuelle en France[182]. Dans une correspondance confidentielle en 1970, Jean Fernand-Laurent souligne que, pour le prochain colloque de l’Unesco sur « l’éducation et le développement de l’homme », il est difficile de trouver un intellectuel français qui accepte d’y participer, et qu’on a « en vain fait appel au président Edgar Faure et au recteur Paul Ricoeur et à d’autres recteurs »[183].
En fait, une grande partie des personnes qui s’adressent à l’Unesco le font par intérêt, que ce soient des représentants d’ONG à la recherche d’un financement[184], des particuliers sollicitant un poste à l’Unesco ou des fonds[185], ou des groupements militant pour diverses causes, sans réel rapport avec l’idéal de l’Unesco, et recherchant un appui, une caution (comme par exemple le « comité de libération de l’Istrie »[186]).

Milieux pacifistes et idéalistes.
L’Unesco suscite un engouement passionné de la part de personnes pacifistes et idéalistes. Ainsi, Léontine Roux, ancienne militante à l’association « La Paix par le droit » dans l’entre-deux-guerres, et directrice de la la « Ligue internationale des mères et des éducatrices pour la paix », constituée en 1928, mais qui est « moribonde » au début des années 1950, reporte toute sa ferveur sur l’Unesco, l’assurant de « [s]on indéfectible attachement ». Elle décide même de léguer sa maison à l’Unesco[187]. L’Indien Patnaik, lui aussi pacifiste et idéaliste, est enthousiasmé par l’Unesco et crée le prix Kalinga de vulgarisation scientifique. L’Unesco attire aussi beaucoup d’autres idéalistes, comme par exemple M. Lemkin, qui s’adresse à l’Unesco en 1955 et est reçu par Métraux ; celui-ci est frappé par son enthousiasme idéaliste, qui, estime-t-il, touche au « fanatisme »[188]. En 1970, le multimillionnaire chinois Cy Tung fait une offre de plus de 3 millions de dollars pour acheter le paquebot Reine Elisabeth, et pour le transformer en une université flottante sous les auspices de l’ONU[189]. Par ailleurs, les milieux d’anciens combattants sont dans les premières années très favorables à l’Unesco, notamment par le biais de leur presse et de leurs organismes comme la Fédération internationale de la presse des anciens combattants (FIPAC)[190].
Il ne s’agit pas seulement de donateurs mécènes isolés, ou de groupes comme les anciens combattants. Une des manifestations originales et intéressantes de l’enthousiasme idéaliste de nombreuses personnes pour l’Unesco est l’envoi spontané d’« hymnes » pour l’Unesco. Un grand nombre de propositions d’hymnes de l’ONU et de l’Unesco sont envoyés spontanément par des particuliers de divers pays à l’Unesco, dès les premières années, bien que l’organisation ne les ait pas sollicités[191]. Ces hymnes [annexe 44] témoignent souvent d’un enthousiasme sincère pour l’ONU et l’Unesco, comme « Nous sommes les Nations Unies », composé en 1946 par les étudiants du College de l’Indiana (États-Unis), ou « L’Unesco à la rescousse », envoyé en 1950 par une Américaine qui se déclare « passionnée par l’Unesco »[192]. En 1951, un Britannique envoie un hymne de sa composition, intitulé « Unesco, Lumière du Savoir » ; il y joint une lettre fervente, dans laquelle il fait l’éloge de « votre merveilleuse Organisation », qu’il considère comme « l’espoir du monde »[193]. Le texte de cet hymne serait, en traduction française [cf. annexe 44 pour la version originale anglaise] :
« Unesco, châsse des Nations,
Par la Volonté du Ciel tu tiens
La sainte Lampe du Savoir
Pour éclairer et guider le Monde.
Guider le Monde vers la Paix, donc,
Est ta Destinée Divine ;
Unesco, Lumière du Savoir,
Continue à guider l’Humanité.

Unesco, Lumière du Savoir,
Tiens haut la Lampe de la Paix ;
Resplendissant sur tous les enfants de Dieu,
La Lumière doit être vue par le Monde entier.
Les yeux du Monde regardent,
La Lumière du Seigneur est ton guide ;
Mène l’Humanité vers les verts pâturages de Dieu,
Unesco, marche, marche devant ! »
Le vocabulaire employé, avec des termes comme « châsse » (coffre où l’on garde les reliques d’un saint), « Ciel », « sainte », « Destinée Divine », « enfants de Dieu », « Lumière du Seigneur », « verts pâturages de Dieu », témoigne clairement d’une inspiration chrétienne. Dans l’esprit de l’auteur, l’Unesco tient la place d’une église, elle suscite les même espoirs, le même rassemblement de fidèles ; comme une religion, l’Unesco promet le bonheur éternel dans l’avenir.
Dès 1949, devant l’afflux non sollicité de chants envoyés à l’Unesco, Torres Bodet suggère à l’ONU que l’Unesco se charge d’organiser un concours permettant de sélectionner un chant qui deviendrait l’hymne officiel des Nations Unies et de l’Unesco. Mais l’ONU répond que cette proposition pose « de nombreux problèmes, vu la grande diversité culturelle et linguistique des États membres ». Le secrétaire-général encourage cependant l’Unesco à collecter des chansons et des hymnes « susceptibles d’être utilisés lors de la commémoration de la Journée des Nations Unies ou d’autres cérémonies non-officielles auxquelles prennent part des groupes privés ». Mais cette demi-mesure ne satisfait pas l’Unesco. Peu de temps après, Maheu observe que « Lake Success [l’ONU] n’est pas disposé à traiter la question sérieusement et qu’on s’est même un peu étonné de l’intérêt que nous lui portions », et persuade Torres Bodet d’abandonner cette affaire[194].
L’Unesco continue dans les années 1950 et au début des années 1960 à recevoir de très nombreux hymnes, malgré ses explications répétées que « l’Unesco n’est pas en quête d’un hymne universel ». Outre des Anglo-Saxons, ce sont aussi des Français, des Italiens, des Belges, et des Latino Américains[195] qui envoient des hymnes, plus passionnés et dithyrambiques les uns que les autres, et souvent teintés d’un style religieux, à l’image de celui-ci :
« Gloire, Gloire, à l’Unesco (bis)
L’Univers entier l’acclame (bis)
Dans la joie et la paix
L’Univers entier l’acclame
Dans la joie, la joie et la paix
Gloire, Gloire à l’Unesco (bis)
Oui Gloire, oui Gloire à l’Unesco !
Tout renaît sur la Terre au souffle de son amour
Tous les peuples sont frères et réunis pour toujours
Sur la planète entière règne à jamais le bonheur
Le bonheur pour enchanter tous les cœurs !
Sur la planète entière règne à jamais le bonheur !
Gloire, Gloire à l’Unesco ! (bis)
Gloire, oui Gloire à l’Unesco ! »[196]
En outre, l’Unesco attire souvent des personnes ésotériques. Ainsi, en 1969, Lanza del Vasto s’adresse à l’Unesco ; penseur franco-italien, auteur d’ouvrages ésotériques, il dirige une communauté utopique artisanale à Bollène, dans le Vaucluse[197].
Certains fonctionnaires de l’ONU ont une bonne image de l’Unesco. Ainsi en 1950, Gustavo Duran, directeur du département des affaires sociales à l’ONU, écrit à Alva Myrdal : « à mon avis, la conférence générale de l’Unesco est l’élément le plus stable dans notre monde instable »[198]. Mais en général, parmi les fonctionnaires de l’ONU, l’Unesco n’a pas une très bonne image. Elle se voit souvent reprocher d’être trop nébuleuse, détachée des réalités. Ainsi, en 1952, l’observateur des Nations Unies à une réunion inter-agences organisée par l’Unesco estime que cette réunion a été « décevante » et « même inutile », et affirme que l’ONU et les autres agences « sont dirigées par des gens pratiques qui ont les pieds solidement ancrés sur terre » alors que les fonctionnaires de l’Unesco lui ont à cette réunion donné « l’impression de gens parlant du haut de la dernière plateforme de la tour Eiffel à des gens installés à terre »[199]. Cependant l’Unesco jouit de certains soutiens à l’ONU, notamment de celui du secrétaire-général U’Thant[200].

Milieux éducatifs.
Dès les premières années, l’Unesco jouit du soutien et de la coopération de plusieurs organisations éducatives nationales dans les différents États membres, comme en Italie l’importante Unione nazionale per la lotta contro l’analfabetismo[201], aux États-Unis la NEA[202] et la American association of school admnistrators (AASA)[203], en France la Ligue de l’enseignement et le mouvement « Peuple et culture »[204], en Inde la United Schools Organization (USO)[205], etc[206]. Dans divers États membres, les revues enseignantes publient des articles positifs sur l’Unesco[207]. Des ONG éducatives apportent aussi leur soutien à l’organisation, comme la Confédération mondiale des organisations de la profession enseignante (WCOTP), qui est dès le début très liée à l’Unesco, par le statut consultatif prévu pour les ONG, et en reçoit à ce titre une subvention annuelle[208].
Aux États-Unis, le soutien apporté par les milieux éducatifs à l’Unesco tranche avec les critiques dont elle est l’objet dans une autre partie de la population. Dès 1948, le Teacher’s College de l’université Columbia à New York propose un cours intitulé « L’éducation internationale et l’Unesco »[209]. La NEA joue un rôle de fervent promoteur de l’Unesco aux États-Unis, et s’efforce de la défendre contre les accusations dont elle est l’objet de la part des groupes de pression nationalistes[210]. Elle diffuse dans les années 1950 des brochures visant à lui rallier l’opinion américaine, et surtout à rassurer cette opinion, qui s’inquiète de ses ambitions dans le domaine de l’éducation, et la soupçonne de vouloir régenter le système éducatif américain ; elle s’efforce de convaincre l’opinion américaine qu’il est légitime d’instaurer un enseignement sur l’ONU et l’Unesco dans les écoles américaines[211].
Cependant les milieux éducatifs ont, dans les premières années, tendance à reprocher à l’Unesco de ne pas tenir suffisamment compte de leur expérience[212]. L’Unesco fait des efforts particuliers en leur direction. En 1952, à la suite d’une conférence qu’il donne à Dijon, Maheu observe : « le corps enseignant français m’a paru à la fois très désireux de participer à l’action de l’Unesco et très ignorant de la nature et des modalités de cette action », et signale au secrétariat l’importance de « prendre des contacts directs avec ces milieux, pour nous si importants », et « d’utiliser au maximum ces contacts »[213]. C’est aussi dans les milieux étudiants que l’Unesco suscite des enthousiasmes, du moins au début. Ainsi, en 1949, Torres Bodet, en voyage à Rennes, rencontre des étudiants passionnés par l’Unesco[214] ; et en 1950, Lorna McPhee, envoyée au Danemark, y est impressionnée par l’enthousiasme manifesté par les étudiants pour participer activement à son oeuvre[215]. En revanche, il existe aussi tout un courant hostile de la part de certains milieux éducatifs américains, conservateurs, nationalistes, et attachés à la liberté de l’enseignement, dans la tradition américaine de la décentralisation de l’enseignement, et opposé à ce qu’une instance internationale édicte des normes en matière éducative[216]. Pour ces milieux, l’action de l’Unesco dans le domaine de l’éducation est une tentative d’intrusion dans le système éducatif américain, traditionnellement caractérisé par la liberté des États en matière de programmes ; ainsi ils s’opposent au concours d’essais et d’affiches lancé en 1948 par l’Unesco en milieu scolaire, avec une virulence que ne semble pas justifier son caractère plutôt anodin[217]. Dès le début des années 1950, et pendant de longues années, le programme de l’Unesco d’éducation à la compréhension internationale et de lutte contre le racisme rencontre la vive hostilité d’une grande partie de l’opinion américaine, qui voit dans ce programme une ingérence illégitime de l’Unesco dans son système éducatif et une volonté de miner ses valeurs. Les vives attaques formulées au Congrès américain en 1952-53 contre ce programme traduisent cette hostilité[218]. En janvier 1953, la ville de Los Angeles décide l’interdiction de la diffusion de la brochure The E in Unesco, dans les écoles de la ville, brochure réalisée et diffusée par des enseignants de Los Angeles favorables à l’Unesco, afin de promouvoir son action auprès des élèves. Par réaction à cette initiative des enseignants, se développe à Los Angeles un fort courant hostile à l’Unesco, qui entraîne la mise au ban (et au chômage) des enseignants et directeurs d’écoles suspectés de sympathies pour l’Unesco et pour ses conceptions éducatives[219]. Cette affaire donne lieu à une vive controverse, la « controverse de Los Angeles », qui se traduit par de nombreux articles dans la presse californienne soit hostiles soit favorables à cette brochure et plus largement à l’Unesco. Eleanor Roosevelt déplore cette situation et estime que « la fureur à Los Angeles concernant l’Unesco dans les écoles ne se serait pas produite si chacun avait connu les faits au sujet de l’ONU et de l’Unesco »[220]. La controverse de Los Angeles connaît des répliques dans tous les États-Unis, et laisse des traces dans les années qui suivent. Ainsi, en 1954, un universitaire new-yorkais observe que depuis cette affaire de Los Angeles, « dans de nombreuses communautés, les Nations Unies et en particulier l’Unesco sont considérés comme des sujets controversés », et que « la plupart des administrateurs d’écoles, par conséquent, hésitent à exposer leurs étudiants au matériel de l’Unesco », et il constate qu’il demeure une « large résistance envers l’usage du matériel de l’Unesco » chez l’ensemble des professeurs et éducateurs américains[221]. Et en 1957, Maheu écrit à Veronese : « Los Angeles a été, comme vous savez, et continue d’être, quoique à un moindre degré, le théâtre de vives polémiques entre partisans et adversaires de l’Unesco »[222].
Cette hostilité de milieux éducatifs américains contre l’Unesco se poursuit pendant de longues années. En 1961 est diffusé un pamphlet intitulé Lest We Forget…, de Mrs Joe Price, dénonçant la supposée mainmise de l’Unesco sur l’éducation aux États Unis, avec par exemple ces affirmations : « la propagande des Nations Unies pour la paix nous [les Américains] a amenés à renier notre héritage national au profit d’un ordre mondial dominé par les communistes » ; « la menace de contrôle des États-Unis par les communistes existe aujourd’hui […] sous la forme de la colombe de la paix des Nations Unies ». Le pamphlet dénonce la direction des activités éducatives de l’Unesco par une Soviétique, ce qui est d’ailleurs inexact[223].
Le programme sur les races en particulier suscite beaucoup d’hostilité dans les milieux éducatifs conservateurs aux États-Unis, soutenus par le département d’état. L’Américain G. Saenger, que l’Unesco sollicite pour faire le bilan de la réception des brochures sur les races dans les lycées et universités américains, rappelle qu’aux États-Unis, « dans de nombreuses communautés, les Nations Unies et en particulier l’Unesco sont considérés comme des sujets controversés ». « La plupart des administrateurs d’écoles, par conséquent, hésitent à exposer leurs étudiants au matériel de l’Unesco », observe-t-il à la suite d’entretiens avec dix surintendants d’écoles à New York et dans le New Jersey. Il observe que dans ce contexte défavorable, « la ville de New York a constitué une exception », car le Board of Education a donné sa permission pour que plusieurs lycées et universités fassent lire ces ouvrages aux étudiants[224].

Milieux religieux.
Les milieux religieux sont également partagés. On y constate d’une part un fort soutien à l’Unesco, d’autre part une attitude hostile. L’intérêt des milieux catholiques pour l’Unesco est lié au grand intérêt des papes en personne et des milieux pontificaux pour l’Unesco, durant toute la période. Dès 1947, L’Osservatore Romano, organe du Vatican, publie de nombreux articles favorables à l’Unesco, prônant d’une part une participation des groupes catholiques à ses efforts, et d’autre part une adhésion plus nette de l’Unesco aux conceptions chrétiennes[225]. En octobre 1947, Pax Romana publie un article intitulé « Les Catholiques et l’Unesco », qui fait l’éloge de l’organisation : « le but de l’Unesco est fantastique, et certains de ses buts sont du plus profond intérêt pour le catholicisme »[226]. En 1951, le pape Pie XII en personne invite les catholiques à se joindre aux efforts de l’Unesco ; la même année, dans son discours devant la conférence générale, le nonce apostolique de France, Mgr. Roncalli, observateur du Vatican, engage les catholiques à coopérer avec elle. En 1957, dans un discours devant l’Union mondiale des organisations féminines catholiques, ainsi que dans l’encyclique Fidei Donum, Pie XII répète cette invitation, présentant l’engagement des catholiques dans les organisations internationales comme relevant du « grand devoir missionnaire des chrétiens »[227]. La même année, l’archevêque de Milan, observateur permanent du Saint Siège à l’Unesco, publie un ouvrage intitulé L’éducation, la science et la culture, dont le titre même est une allusion à son sigle, et qui traite de la collaboration entre l’Eglise et l’Unesco dans ces trois domaines. Il y souligne d’ailleurs l’importance supérieure selon lui de la fonction culturelle de l’Eglise sur celle de l’Unesco, considérant cette dernière comme une « institution jeune » aux principes « non nettement définis »[228].
Durant le mandat de Maheu, la proximité entre l’Unesco et le Vatican se traduit par des rencontres fréquentes entre lui-même et Paul VI, et par des citations du pape dans les publications de l’Unesco, notamment des citations de l’encyclique Populorum Progressio[229]. À ces bonnes relations entre l’Unesco et le Vatican contribuent dans les années 1960-70 Mgr. Benelli, que Larnaud qualifie de « grand apôtre de l’Unesco », et le futur pape Jean-Paul II, alors membre du conseil pontifical pour les laïcs, et très intéressé par l’Unesco[230]. Au milieu des années 1960, lors du concile Vatican II, se produit un rapprochement important entre le Vatican et l’Unesco ; ainsi, dans le cadre de ce concile est organisée en 1966 une « rencontre des cultures de l’Unesco », au cours de laquelle Jacques Maritain exprime des idées favorables à l’Unesco, évoquant la nécessité d’une « renonciation décisive à l’idée ou à l’idole de la souveraineté de l’État » et la mise en place d’une « autorité politique supranationale »[231]. Dans un article du Figaro en 1964, Jean Guéhenno fait un rapprochement entre le concile Vatican II et la conférence générale de l’Unesco, parlant des délégués à cette conférence générale comme « des ‘pères conciliaires’ d’un autre concile dont les débats concernent toute la terre ». La même année, dans La Croix, Mgr. Bertoli insiste sur la convergence entre « une Eglise en état de Concile et l’Unesco qui se repense elle-même en fonction d’un nouvel humanisme »[232]. L’inscription du Vatican dans le « registre international de la propriété culturelle sous protection spéciale » à l’Unesco, en 1960, lors d’une cérémonie présidée par le directeur général, est révélatrice de la sympathie de l’Unesco pour le Vatican[233]. En 1974, le pape décerne à l’Unesco le prix Jean XXIII pour la paix[234].
Le grand intérêt des milieux pontificaux pour l’Unesco est relayé dans la population catholique par l’intermédiaire du « Centre Catholique International de Coordination auprès de l’Unesco » (CCIC), créé en 1947 à Paris à la suite de la conférence des organisations internationales catholiques (OIC) ; ce centre vise à informer les catholiques sur l’Unesco et à les aider à coopérer avec elle ; pour M. Deliance, son directeur, il a joué un rôle de vase communicant entre de nombreuses organisations catholiques et l’Unesco[235]. Selon Maurice Barbier, il a joué le rôle d’un « petit groupe de pression, discret mais efficace »[236]. Des bureaux de ce centre sont établis à Genève, New York et Rome, mais selon Jean Larnaud ceux-ci ont été peu actifs[237]. Encouragées par le CCIC, de nombreuses OIC obtiennent le statut consultatif auprès de l’Unesco[238] ; c’est le cas notamment du mouvement des scouts[239], et du Conseil international des chrétiens et des juifs (CICJ)[240]. La correspondance importante entre la division de liaison avec le public de l’Unesco, et Jean Larnaud, secrétaire général du CCIC, témoigne des liens très étroits et continus entre l’Unesco et le CCIC[241].
Grâce à l’action du CCIC, de nombreuses organisations catholiques se lient dès les premières années avec l’Unesco[242], notamment la Fédération mondiale des jeunesses féminines catholiques, l’Alliance universelle des unions chrétiennes de jeunes filles[243], Pax Romana, l’association des femmes catholiques, la JOC, la JAC[244], les scouts[245], ou des organisations non spécifiquement catholiques mais se revendiquant d’« une interprétation spirituelle de l’univers », dans la « tradition judéo-chrétienne », comme la « Fraternité Mondiale » (« World Brotherhood »), ONG créée en 1950 sous la présidence de Paul-Henri Spaak[246], ou la « Grande Fraternité Universelle », avec laquelle l’Unesco s’associe en 1954[247] ; la coopération entre les OIC et l’Unesco se développe de manière particulièrement forte en Belgique[248]. Jean Larnaud, qui a dirigé le CCIC pendant 45 ans, estime que le bilan de l’action du CCIC est « très positif », mais reconnaît que cette action a été affaiblie par des rivalités internes (notamment des rivalités entre le CCIC et la « conférence des OIC », le CCIC accusant celle-ci de vouloir l’absorber) et observe que l’action du CCIC n’a pas réussi à toucher directement le grand public catholique, qu’elle a seulement été indirecte, auprès des organisations catholiques, et des missionnaires sur le terrain. Il estime que les relations entre le CCIC et le Saint-Siège ont toujours été excellentes[249]. Au sein du CCIC est créée au début des années 1950 une section d’éducation de base sous la direction du père Quéguiner, qui publie dans ce cadre un ouvrage à l’intention des missionnaires pour les inciter à resserrer leur coopération avec les missions éducatives de l’Unesco sur le terrain[250]. Le lien privilégié de l’Unesco avec les OIC est patent si l’on observe qu’à la Conférence des représentants des organisations internationales de jeunesse, organisée en 1951 par l’Unesco, sur les 23 organisations représentées, 10 sont d’obédience catholique. Seule une autre religion est représentée, la religion juive. En 1953, à la réunion consultative des représentants des organisations internationales de jeunesse organisée par l’Unesco, la seule religion représentée est la religion catholique[251].
Le lien privilégié des catholiques avec l’Unesco se perçoit aussi au fait que de nombreux catholiques font partie des commissions nationales, parfois à des postes de direction. Ainsi, au début des années 1950, la commission nationale colombienne est dirigée par un prêtre, Rafael Gomez Hoyos[252]. De même, Louis François, secrétaire général de la Commission nationale française, protestant lui-même, est très favorable à la participation de personnalités catholiques aux affaires de l’Unesco. Ainsi, en 1949, il écrit au directeur général que « la commission nationale approuve entièrement le choix comme experts de M. J. Maritain ou à son défaut de M. E. Mounier pour l’enquête sur le principe des démocraties »[253].
Dès le début, les catholiques français sont ralliés à l’Unesco par le discours de Maritain à la conférence générale de 1947, et par le soutien donné à l’Unesco par Teilhard de Chardin, qui la conçoit comme « une forme […] de religion »[254]. En France[255], comme en Belgique[256], et en Italie[257], les milieux catholiques sont dès le début très favorables à l’Unesco.
L’Unesco jouit aussi de l’intérêt de certains milieux catholiques aux États-Unis, notamment par le biais de la Catholic commission on intellectual and cultural affairs (CCICA), de la Catholic University of America[258], de la Church Peace Union[259], de Pax Romana, de la National Catholic Educational Association, de la National Catholic Welfare Conference[260], et de journaux chrétiens comme notamment le Christian Science Monitor[261] ; elle bénéficie du soutien de nombreux prêtres catholiques américains[262]. Elle a aussi le soutien des milieux catholiques en Amérique latine[263], ainsi qu’au Japon, où de nombreux clubs Unesco sont liés à des associations catholiques[264].
Tout au long des années, les milieux catholiques français restent très favorables à l’Unesco, comme en témoignent la presse catholique, les lettres enthousiastes de religieuses et d’enseignantes d’écoles catholiques à l’Unesco (« j’admire […] les conceptions hautement humanistes dans lesquelles vous vous engagez » écrit Mme Frappier, professeur à l’école normale catholique), les liens entre le Syndicat national de l’enseignement chrétien (SNEC) et l’Unesco, et l’existence de clubs Unesco créés dans des écoles catholiques et dont les activités sont orientées dans un sens religieux ; ainsi, dans le cadre du club Unesco qu’il crée au collège épiscopal de Bitche, l’abbé Féry invite dans les années 1960 des figures catholiques comme l’abbé Pierre et sœur Emmanuelle[265].
Dès sa création en 1951, la Commission nationale allemande pour l’Unesco donne une place importante aux organisations chrétiennes, notamment l’« œuvre culturelle de l’église évangélique allemande », et le « Comité central des catholiques allemands ». En 1952, l’Unesco organise à Francfort une réunion de personnalités catholiques et protestantes pour discuter de l’Unesco. À la suite de cette réunion, Rudolf Salat, de l’Unesco, écrit à l’archevêque de Limbourg, qui y a participé, pour lui « exprimer [s]a sincère joie que les cercles chrétiens s’intéressent de plus en plus à l’Unesco et à ses problèmes, et que l’on ait réussi à rassembler les représentants des deux confessions pour des discussions en commun ». Il exprime les mêmes sentiments au représentant de l’Eglise évangélique allemande, et lui exprime sa « conviction que les églises peuvent faire des choses décisives dans le domaine de l’éducation et de la culture populaire » dans le cadre de l’Unesco[266].
Catholiques et protestants sont en rivalité pour obtenir les bonnes grâces de l’Unesco : c’est le cas notamment en RFA pour l’implantation des instituts de l’Unesco. Le chancelier Adenauer, catholique, insiste personnellement pour que ces trois instituts soient implantés dans des villes majoritairement catholiques. Malgré ses efforts, et à son grand mécontentement, le conseil exécutif désigne la ville de Hambourg, protestante, comme siège de l’institut pour l’éducation[267].
à partir de la fin des années 1950, ces liens entre l’Unesco et le catholicisme deviennent de plus en plus importants, notamment à cause du caractère catholique marqué de Vittorino Veronese[268], et de Malcom Adishesiah (dont le frère d’ailleurs est une importante figure catholique en Inde)[269]. Maria Luisa Paronetto Valier, membre de la commission nationale italienne pour l’Unesco depuis 1951, et secrétaire genérale de cette commission nationale à partir de 1960, est une catholique militante, membre notamment du « Mouvement international des intellectuels catholiques » et de Pax Romana (dont elle est vice-présidente de 1959 à 1966), et membre du conseil de la Fondation du Prix international pour la paix Jean XXIII[270]. En 1957, Maheu, au cours d’un voyage au Canada, observe que la « toute puissante Eglise catholique » canadienne subit une « évolution » à l’égard de l’Unesco, lui devenant plus favorable ; il l’attribue à « l’action du Vatican sur le clergé canadien », qui a « fait beaucoup pour réduire progressivement les très fortes réserves (pour ne pas dire plus) qui s’étaient manifestées, dans les premières années, à l’égard de l’Organisation » dans le clergé canadien[271]. Tout au long des années, les nombreux articles favorables à l’Unesco publiés dans La Croix[272] ou dans la revue jésuite Etudes[273] témoignent des bonnes relations entre les milieux catholiques français et l’Unesco. En 1961, l’Unesco accueille à son siège le « Congrès catholique de l’enfance »[274], et le « Congrès des syndicats chrétiens »[275].
Toutefois, on observe aussi par ailleurs une relation de méfiance et d’hostilité entre les catholiques et l’Unesco, notamment avec le sentiment des milieux catholiques qu’elle est une concurrente pour leur action éducative, en particulier dans le Tiers Monde ; et aussi la crainte d’une éventuelle volonté de l’Unesco de mettre en place une « philosophie », qui ferait concurrence à la doctrine catholique[276]. Ainsi, tout au long de la période sont aussi diffusés des articles négatifs dans la presse catholique[277].
Dans les toutes premières années, le Vatican comme les diverses organisations catholiques critiquent la tendance rationaliste de l’Unesco, personnifiée par Huxley, ainsi que son engagement dans des activités qui leur paraissent concurrencer les attributions de l’Eglise (révision des manuels scolaires, réflexion sur une philosophie). La presse catholique italienne[278], américaine[279], canadienne[280], suisse[281], exprime ainsi une certaine méfiance envers l’Unesco durant le mandat de Huxley. Le discours prononcé par Maritain à la conférence générale de 1947 contribue néanmoins à l’apaiser en partie[282]. Les milieux chrétiens s’inquiètent de la présence de Julian Huxley, matérialiste athée, à la tête de l’Unesco, et redoutent la propagation auprès de la jeunesse d’une « philosophie » matérialiste de l’Unesco qui ferait concurrence à la morale chrétienne. En 1947, la CCICA fait rédiger par des ecclésiastiques américains un pamphlet visant à réfuter celui de Huxley, L’Unesco, ses buts, sa philosophie, et intitulé Julian Huxley et l’Unesco. Analyse du pamphlet ‘L’Unesco, ses buts, sa philosophie’ de Julian Huxley[283].
Dans les années qui suivent, les milieux catholiques continuent à exprimer une certaine méfiance et à formuler des critiques contre l’Unesco[284]. Notamment le thème de l’éducation de base suscite des tensions entre l’Unesco et les milieux catholiques, ces derniers soutenant que ce concept n’a rien de novateur et que l’action éducative des missionnaires catholiques, beaucoup plus ancienne que celle des missions de l’Unesco, n’a rien à leur envier. Ainsi en 1953, La France catholique publie une série d’articles sur l’éducation de base, rappelant l’action éducative menée depuis très longtemps par les missions catholiques dans les zones où l’Unesco a récemment lancé des projets d’éducation de base, notamment à Patzcuaro au Mexique, et défendant l’idée que les missions catholiques auraient été les véritables pionnières en la matière, « de véritables précurseurs », ayant mené une action très profonde et efficace, que l’Unesco n’aurait fait qu’imiter en s’appropriant indûment le mérite de l’innovation[285]. Soucieux d’apaiser ces tensions et de maintenir des relations harmonieuses avec les catholiques, Evans, longuement interviewé par La Croix, affirme : « Le progrès réalisé en matière d’éducation dans les régions insuffisamment développées du point de vue économique est dû pour une part considérable, l’Unesco ne l’ignore point, aux missions catholiques. C’est pourquoi l’organisation attache une particulière importance à l’intérêt suscité dans les milieux catholiques par l’éducation de base et à la volonté exprimée par eux de coopérer avec l’Unesco dans sa lutte contre l’ignorance »[286].
C’est notamment aux États-Unis que les milieux chrétiens adoptent, dès le début, une attitude très hostile à l’Unesco, lui reprochant son « caractère non-chrétien » et sa dimension utopiste, et estimant qu’elle constitue « un grave danger pour le christianisme »[287]. Au début des années 1950, la plupart des catholiques américains rejettent l’Unesco, comme l’observent en 1953 les participants à la réunion de la commission catholique sur les affaires intellectuelles et culturelles. Plusieurs des participants à cette réunion la critiquent, et estiment que « la coopération entre les catholiques et l’Unesco peut apporter plus de danger que de bien », les catholiques risquant de se retrouver malgré eux à « aider des projets matérialistes et athées »[288]. En 1957, Maheu souligne, dans une lettre à Veronese, la vive « méfiance » et « hostilité » envers l’Unesco du « redoutable cardinal McIntyre » de Californie, « dont l’indépendance de caractère à l’égard de Rome est notoire »[289]. En 1967, la revue jésuite Etudes et le journal La Croix critiquent l’action de l’Unesco au Congo, accusant l’organisation d’ignorer l’existence de l’important et ancien réseau d’écoles catholiques dans ce pays et de vouloir créer un réseau concurrent[290].
Il faut aborder aussi les autres religions. Les mouvements juifs sont favorables à l’Unesco[291]. Cependant, la décision de l’Unesco de tenir la conférence générale de 1948 à Beyrouth heurte les milieux juifs américains (notamment l’American Jewish Committee)[292]. À la Conférence des représentants des organisations internationales de jeunesse, organisée en 1951 par l’Unesco, l’Union mondiale des étudiants juifs est représentée[293]. Dès sa création, la commission nationale allemande comporte en son sein des représentants du ‘Conseil central des juifs allemands’[294]. En 1953, Métraux, donnant une conférence sur l’action de l’Unesco contre le racisme au Marais à Paris, observe le particulier « intérêt » et la « sympathie » avec lequel il est écouté ; et à cette occasion le rabbin Feuerwerker l’assure du soutien de sa communauté à l’Unesco[295]. Certains juifs cependant sont hostiles à l’Unesco[296]. En 1974, l’affaire d’Israël refroidit considérablement les relations entre l’Unesco et les milieux juifs.
L’Unesco est également très bien vue des mouvements bouddhistes, avec lesquels elle est liée[297]. Ainsi, en 1953, Huxley, en voyage en Thaïlande, passant par un monastère bouddhiste, est agréablement surpris de voir que le chef des moines le reconnaît comme l’ancien directeur de l’Unesco et l’accueille avec sympathie[298]. Dans les années 1950, plusieurs projets d’éducation de base menés par l’Unesco en Asie reçoivent sur le terrain le soutien des moines bouddhistes.
Ainsi, on peut dire que l’action de l’Unesco, malgré des suspicions et des rivalités (surtout dans les premiers temps) a finalement largement convergé avec les préoccupations des milieux religieux.

Milieux communistes.
La mauvaise image de l’Unesco aux États-Unis aurait été liée au fait qu’elle ait été à ses débuts encouragée par Alger Hiss, travaillant alors au département d’état et soupçonné de communisme, et que des associations américaines jugées proches du communisme, comme l’Independent citizens committee of the arts, sciences and professions, aient aidé à sa mise en place[299]. Mais en réalité, les communistes n’ont jamais été particulièrement associés à l’Unesco, ils ont au contraire souvent manifesté de la méfiance à l’égard de cette organisation. Ainsi, en 1946, la presse communiste française ignore intentionnellement sa conférence générale, à cause de l’absence de l’URSS ; en 1948, la presse communiste belge traite l’Unesco d’« institution bourgeoise et capitaliste » et lui reproche de fonder son action culturelle sur une définition élitiste de la culture. En 1952, L’Humanité ironise sur le caractère bien pensant de « la très vertueuse Unesco »[300]. Mlle Suinot, enseignante responsable d’un club Unesco à Lyon dans les années 1960, évoque la réaction hostile d’une collègue face à la création de son club : « j’ai aussitôt été attaquée par une collègue d’allemand communiste qui m’a dit : ‘puisque vous représentez l’Europe de l’Ouest, vous ne m’intéressez pas’ »[301].
En fait, la situation est complexe, car par ailleurs une partie de l’opinion communiste est favorable à l’Unesco. C’est le cas d’enseignants communistes qui, en France, créent des clubs Unesco dans les années 1960, et qui dans ce cadre développent des échanges avec les pays communistes[302].

Milieux syndicaux.
Les milieux syndicaux s’intéressent dès les débuts vivement à l’Unesco. Des représentants de l’AFL-CIO, un des plus importants syndicats américains, sont, à leur demande, inclus dès 1946 dans la délégation américaine à la conférence générale, l’AFL-CIO se disant « depuis le début passionnément intéressée par le développement du programme et de la structure de l’Unesco » ; cet intérêt de l’AFL-CIO pour l’Unesco se poursuit tout au long des années[303]. De même, en France, la CGT, et son ancien secrétaire Léon Jouhaux, manifestent de l’intérêt pour l’Unesco ; cet intérêt est souvent assez critique ; c’est ainsi que ce dernier déplore, en 1952, dans une lettre au directeur général, « l’affaiblissement et la perte de prestige des Nations Unies et de tous les autres organismes de coopération internationale »[304]. L’intérêt des milieux syndicaux pour l’Unesco se traduit aussi par l’adhésion de nombreuses fédérations syndicales internationales (comme la Fédération syndicale mondiale) au statut consultatif des ONG prévu par l’Unesco, et par la manière favorable dont l’Unesco est mentionnée dans les revues syndicales[305]. L’Unesco aide les fédérations syndicales à organiser des rencontres, comme en 1958 le stage d’études pour les militants syndicaux d’Europe, organisé à Bucarest par la Fédération syndicale mondiale[306].

Milieux d’affaires et milieux politiques américains.
De nombreux milieux d’affaires et milieux politiques américains s’intéressent à l’Unesco pour des raisons d’intérêts économiques. En effet, par plusieurs aspects, et notamment par son action en faveur de la suppression des barrières à la libre circulation de l’information, l’Unesco sert leurs intérêts puisque cela leur ouvre de fructueux marchés à l’étranger[307]. Ainsi, de nombreuses personnalités américaines liées aux milieux politiques et aux milieux d’affaires américains font sa promotion aux États-Unis : Walter Laves, Howland Sargeant[308], Benton, Milton Eisenhower, Charles Ascher, G.V. Allen[309]. Dès 1947, Milton Eisenhower se préoccupe de collecter de l’argent pour l’Unesco auprès des fondations américaines[310]. En 1953, dans des discours devant des milieux d’affaires américains, Walter Laves s’efforce de les convaincre du grand intérêt politique et économique que présente pour les États-Unis la participation à l’Unesco[311]. Le département d’État et Benton poussent, avec succès, les fondations et associations privées américaines à lui faire des dons. Ainsi, tout au long de la période, l’Unesco reçoit des dons de la Fondation Ford, de la Carnegie Corporation, et de la fondation Rockefeller[312]. De plus, une coopération s’établit sur le terrain entre ses projets d’assistance technique et ceux que mènent ces fondations et organismes, comme notamment les projets de la Pan-American Union en Amérique latine[313].


4.2.3. Selon les périodes.

Initialement, l’Unesco est peu médiatisée. Léon Blum, président de la première conférence générale, reconnaît que « l’Unesco a fait dans le monde des débuts modestes »[314]. Sa direction par Torres Bodet est accueillie avec faveur par une grande partie de la presse mondiale, et cela contribue à rehausser son image[315]. Le projet d’Institut international de l’hylée amazonienne (IIHA), que l’Unesco promeut fortement[316], reçoit des échos positifs dans la presse internationale[317]. Le New York Herald Tribune estime qu’il aura « un profond effet sur l’espèce humaine »[318]. Dans la revue scientifique britannique Discovery, Ritchie Calder affirme qu’il est l’entreprise stimulante dont la jeune Unesco avait besoin pour « accrocher l’imagination du public ».[319] En juillet 1947, la prestigieuse revue scientifique britannique Nature publie un éditorial soulignant la grande importance du projet de l’IIHA, soulignant qu’il constituera « la démonstration de la contribution pratique de la science au bien-être de l’humanité »[320]. D’autres projets de ce genre et l’accueil qui leur est fait illustrent l’amorce d’une image positive de l’Unesco dans l’opinion. Les deux démissions successives de Torres Bodet contribuent à accroître l’attention de la presse et de l’opinion sur l’Unesco[321] ; mais c’est alors l’idée d’un malaise, d’une « crise », d’un « effondrement », d’un « échec », d’une « crise profonde » de l’Unesco qui se répand avec la première démission de Torres Bodet[322] ; cette idée devient encore plus claire en 1952, avec sa démission définitive : ainsi, pour Le Monde, cette démission, survenue quelques jours seulement apres celle de Trygve Lie du poste de secrétaire général de l’ONU, est un signe de « la crise profonde que traversent les institutions internationales », « un signe sans équivoque de la disparition d’un esprit et d’une volonté de paix et de compréhension sans lesquels l’Unesco n’a plus guère de raison d’être »[323] ; Témoignage chrétien tire de cette démission l’idée que « les grands organismes internationaux continuent de se désagréger » ; et Combat s’interroge : « après la démission de Torres Bodet, où va l’Unesco ? », et estime qu’elle est « menacée de dissolution interne »[324]. La même année, l’admission de l’Espagne franquiste a de très importantes répercussions négatives dans la presse, et des effets également négatifs sur une grande partie de l’opinion, notamment intellectuelle. Albert Camus adresse une lettre de protestation au directeur général contre l’admission de l’Espagne, et un meeting de protestation est organisé à Paris ; en 1953, les « Jeunesses socialistes », protestent avec véhémence contre son entrée à l’Unesco[325]. En 1954, le changement du statut des membres du conseil exécutif a lui aussi des répercussions négatives dans l’opinion[326], de même que l’intrusion du maccarthysme au sein de l’organisation [annexe 17][327].
Le nouveau bâtiment du siège, construit dans les années 1950, frappe l’opinion, mais pas toujours dans un sens positif. Dès les travaux de construction, dans la première moitié des années 1950, l’entreprise suscite des réactions critiques et ironiques dans la presse française ; Le Figaro dénonce ce « palais importun » en construction[328] ; pour Combat, ce nouveau bâtiment devient la métaphore de l’échec de l’Unesco, de ses « faillites […] retentissantes »[329] ; Le Monde critique cette « architecture d’importation étrangère tombée du ciel »[330]. L’inauguration du bâtiment en 1957 donne lieu en France à d’importants échos dans la presse et même à la télévision[331], mais souvent négatifs ; Le Monde qualifie ce bâtiment de « faute de goût »[332].
Pour sa décoration, l’Unesco s’adresse à des artistes de renom comme Juan Miro, qui réalise une décoration murale, intitulée « Les murs du soleil et de la lune »[333], Picasso, qui réalise une fresque murale, Henry Moore, qui fait une statue monumentale, Jean Arp qui réalise un haut-relief[334]. Cela entraîne une « polémique » dans l’opinion, comme l’évoque Michel Prévost, beaucoup critiquant les « dépenses somptuaires » qu’ont entraînées ces commandes, ainsi que le choix des artistes[335]. C’est aussi le caractère des œuvres produites qui entraîne une polémique, notamment l’oeuvre de Picasso ; Huxley évoque dans ses mémoires la déception de l’ensemble du personnel de l’Unesco devant sa fresque : « nous avions tous espéré qu’il produirait quelque chose de splendide, mais j’ai trouvé, comme beaucoup d’autres, que cette œuvre était monstrueuse, énorme, grotesque, indécente, et sans aucun rapport avec l’Unesco. Malgré ma profonde admiration pour les réalisations de Picasso, j’ai finalement rassemblé mon courage pour attaquer cette œuvre dans une longue lettre au Manchester Guardian »[336]. Delavenay évoque la consternation que lui et les autres personnes présentes ont ressentie en assistant à l’inauguration de cette fresque en 1961 à Vallauris en 1961, en présence du directeur général Evans mais en l’absence de Picasso, qui était « parti assister à une corrida, manifestant ainsi le peu de cas qu’il fai[sait] d’une organisation qui lui a[vait] commandé et grassement payé cette œuvre discutable »[337]. L’Unesco reçoit de nombreuses plaintes du public au sujet de cette œuvre[338]. Malgré ses efforts de promotion[339], elle ne parvient pas à la rendre populaire et à en tirer avantage pour promouvoir le bâtiment du siège. Elle envisage un moment de faire une exposition des esquisses préparatoires de Picasso, puis y renonce, craignant que cela ne « rend[e] l’Unesco ridicule », étant donné le caractère « dérisoire » de ces esquisses, qui révèlent « Picasso en mal d’inspiration devant un sujet qu’il ne sait pas comment traiter »[340]. Les diverses œuvres d’art réalisées pour la décoration du siège entraînent des jugements très négatifs dans une grande partie de l’opinion américaine, et au congrès américain, où des membres conservateurs déplorent que la décoration du siège ait été confiée à « une bande de marxistes surréalistes »[341]. Ce bâtiment semble rester mal-aimé de la presse française, qui au début des années 1960 voit avec faveur l’éventualité de déplacer l’Unesco à La Défense et d’attribuer ce bâtiment au ministère des finances[342].
Luther Evans estime avoir « changé l’image de l’Unesco dans un sens positif » au cours de son mandat (1953-58)[343]. L’élection de Veronese au poste de directeur général, fin 1958, suscite un enthousiasme général en Italie[344] ; mais dans l’ensemble, c’est davantage sa démission[345] que son accession au pouvoir[346] qui suscite des échos importants dans les médias. En revanche, avec son successeur, Maheu, les choses changent. Plus que tous les directeurs précédents, Maheu, par sa personnalité charismatique, contribue à améliorer l’image de l’Unesco dans l’opinion. Dès 1958, un article dans la presse belge juge qu’il « est probablement l’homme le plus remarquable de tout le secrétariat »[347]. Witold Zyss, directeur de l’association des anciens fonctionnaires de l’Unesco, témoigne : « si l’Unesco a fait Maheu, Maheu a fait l’Unesco. Pendant plus d’une décennie, pour ses collègues, directeurs des autres agences, comme pour le grand public, Maheu c’était l’Unesco et l’Unesco c’était Maheu »[348]. En 1967, le conseil exécutif observe au sujet de Maheu que « les États membres, les commissions nationales et même l’opinion publique commencent à connaître son visage, sa voix, ses écrits »[349], ce qui apparaît comme un argument de poids pour le réélire. Maheu jouit d’un grand prestige, tout d’abord dans son pays, en France[350] ; la parution de son livre La Civilisation de l’universel en 1967 est favorablement accueillie par la presse française, et notamment dans un article en première page du supplément « Livres » du Monde, qui juge que c’est « un livre intéressant et même important »[351] ; en 1970, la presse française le présente comme un « stakhanoviste de la culture, qui travaille seize heures par jour », qui « s’est entièrement donné » à l’Unesco[352]. Cette bonne image de Maheu est également répandue en Europe[353], mais aussi dans les pays du Tiers Monde[354], où il est considéré comme un « sauveur »[355], et notamment dans les pays du Maghreb[356]. Ainsi, en 1973, lors de sa visite officielle en Algérie, de nombreux articles, très importants et très élogieux, lui sont consacrés. H. Ehrenstrahle, directeur du Centre d’information des Nations Unies, est lui-même frappé de l’accueil extrêmement chaleureux donné à Maheu par les dirigeants et la population d’Algérie, et de la couverture « remarquable » de sa visite par la presse algérienne ; il observe que cette couverture surpasse celle donnée à tous les autres visiteurs de marque, y compris chefs d’États, depuis plusieurs années, et évoque le « culte de la personnalité » dont il jouit en Algérie[357]. Maheu bénéficie aussi d’un grand prestige en Amérique latine[358]. Mais ce qui est particulièrement remarquable, c’est que son prestige s’étend même aux États-Unis, où des personnalités comme William Benton[359] et des membres du Congrès sont impressionnés et admiratifs devant lui[360]. Lorsqu’il quitte son poste en 1974, la presse lui rend hommage[361] ; cet hommage est renouvelé l’année suivante à l’occasion de sa mort[362]. Edgar Faure affirme qu’ « on pourrait presque dire qu’il a été le fondateur de l’Unesco »[363]. « Rarement un homme se sera confondu autant que René Maheu avec les valeurs qu’il incarnait et avec la tâche qu’il assumait », affirme Le Figaro, soulignant qu’il est « entré à l’Unesco comme d’autres entrent en religion parce qu’il pensait pouvoir servir ainsi la cause fondamentale du progrès de la culture et de la compréhension entre les hommes » ; « il n’est pas exagéré que R. Maheu a donné sa vie à l’Unesco »[364].
Le mandat de Maheu a correspondu avec une phase de grande popularité de l’Unesco, notamment dans le Tiers Monde[365]. La délégation américaine observe, à une réunion d’experts de l’Unesco sur le développement des moyens d’information en Afrique en 1962 : « la grande considération des Africains pour l’ONU et l’Unesco, leurs illusions et leur naïveté, et leurs préjugés en faveur de l’aide multilatérale, tout a contribué à leur faire considérer l’Unesco comme une source première d’aide »[366]. Ainsi, en 1962, dans son rapport à la conférence de la commission nationale américaine, Philip Coombs affirme que lors de ses voyages en Afrique, Amérique latine et Asie, il a été frappé et « très impressionné de la confiance » mise en l’Unesco par les dirigeants éducatifs de ces pays[367]. Au lendemain de son indépendance, l’Algérie met beaucoup d’espoir en l’Unesco[368]. En 1967, Maheu observe un grand enthousiasme du Soudan et du Koweït pour l’Unesco[369]. C’est aussi dans les pays développés qu’elle est très populaire à cette époque, pour son action dans le Tiers Monde[370]. En 1970, L’Express qualifie l’Unesco de « la plus prestigieuse des institutions internationales, celle qui a sauvé les temples d’Abou Simbel, qui alphabétise les Zambiens, et forme les agriculteurs tanzaniens ou gualtémaltèques »[371].
Cependant, au début des années 1970 s’amorce une perte d’influence de l’Unesco, comme l’observe L’Express en 1970, l’attribuant au fait que, « dans un monde ou le nationalisme éclate un peu partout, le mondialisme n’a plus le vent en poupe »[372]. Cette année-là, la table ronde organisée à l’instigation du personnel pour examiner les dysfonctionnements de l’organisation s’inquiète du déclin de son image ; « que la conférence générale passe, même à Paris où elle se tient désormais, de plus en plus inaperçue, indique assez le déclin de prestige » de l’Unesco, juge-t-elle[373]. En 1972, Le Monde évoque l’Unesco comme « une organisation dont l’efficacité est de plus en plus contestée »[374]. Le suicide de Torres Bodet en 1974 peut apparaître comme une sorte de symbole de l’échec de l’Unesco. Le Monde rend hommage à l’« honnête homme du XXe siècle » qu’il était, « défenseur acharné des droits de l’homme », qui s’est efforcé de mettre en place une armée de missionnaires internationaux » ; Le Figaro célèbre en lui « un héros de notre temps », un « pionnier » dans la lutte pour l’éducation. Le New York Times rend hommage à ses efforts contre l’analphabétisme[375]. Si, cette même année, l’arrivée de M’Bow au poste de directeur général, premier Africain à accéder à ce poste, est accueillie de manière positive dans la presse[376], dans les années suivantes l’image de l’Unesco dans l’opinion se dégradera, notamment avec la « crise de l’Unesco » dans les années 1980[377].

4.2.4. Une indifférence persistante ?

On observe, dans tous les pays, dans tous les milieux sociaux et idéologiques, et tout au long de la période, même aux moments les plus favorables à son image, une ignorance et une indifférence persistantes pour l’Unesco.
En France, au lendemain de la première conférence générale, l’attaché de presse du ministère des affaires étrangères dresse un bilan négatif de la place de l’Unesco dans l’opinion française : il observe que l’Unesco est « à peine connue » du public. Un sondage mené pendant la conférence générale par l’Institut d’opinion publique révèle que 85% des personnes interrogées ignorent complètement son existence ; parmi les 15% restants, une « notable partie » est « incapable d’en définir, même grossièrement, la mission »[378]. En août 1947, le ministre français des affaires étrangères observe que l’opinion est « ignorante ou sceptique » à son sujet[379]. En janvier 1947, le consultant Holmes observe, dans une lettre à Huxley, que l’Unesco est très peu connue en Grande Bretagne[380]. En 1948, Huxley déplore l’indifférence à laquelle elle se heurte : « chaque homme et chaque femme ne se sent pas assez solidaire de son œuvre »[381]. Ascher et Laves déplorent dès les premières années le caractère insuffisant de l’information du public par l’Unesco et l’indifférence de l’opinion pour l’organisation[382]. En 1950, Laves déplore qu’elle n’ait pas réussi à séduire les masses, « les travailleurs, les agriculteurs, les jeunes, et ces immenses groupes d’adultes moyens qui peuvent être une force pour la paix constructive »[383]. Durant son mandat, Torres Bodet déplore le « gouffre », l’« abîme », qui règne « entre les activités de l’Unesco et les besoins, les espoirs et les angoisses de l’homme moyen »[384]. À la fin de son mandat, il reconnaît en le déplorant que « cette grande entreprise de coopération mondiale [qu’est l’Unesco] est encore mal connue », et estime que c’est un défaut « grave »[385]. En 1949, le secrétariat observe, à la suite de la visite de Torres Bodet à Rennes, qu’en France « l’Unesco est presque inconnue en province », et estime qu’« un gros effort » est à entreprendre pour faire connaître l’Unesco à la presse et à l’opinion dans les régions françaises, qui sont « parfaitement réceptives », mais « qui manquent totalement d’informations précises sur le rôle de l’Unesco et sa mission »[386]. La délégation américaine à la conférence générale de 1949 observe que la presse française a eu « une attitude d’indifférence » envers cette conférence[387]. En février 1950, Le Parisien libéré regrette que l’Unesco soit si peu connue et soutenue[388]. En 1950, elle est très peu connue dans les milieux universitaires britanniques[389]. La même année, un diplomate américain observe qu’« alors que le nom de l’Unesco est assez largement connu en Autriche, les Autrichiens savent très peu de choses sur ses activités »[390]. L’opinion en Grèce est ignorante de l’Unesco en 1950, selon l’ambassade américaine[391]. En 1952, quand il est transféré de l’ONU à l’Unesco, Cassirer ne connaît même pas son existence. Il observe : « Ma propre ignorance de l’Unesco était une preuve suffisante que leurs relations publiques n’étaient pas à la hauteur »[392]. En 1952, P.C. Young, en voyage en Asie, note qu’à Mysore l’Unesco est très peu connue[393]. La même année, René Maheu déplore l’ignorance des milieux enseignants français envers l’Unesco[394]. On remarque chez plusieurs anciens fonctionnaires de l’Unesco (Evans, Batisse) une amertume par rapport au CERN, dont la création par l’Unesco (en 1954) est ignorée du grand public[395]. De même, Prévost critique le CERN, « qui s’est hâté d’oublier qui l’avait porté sur les fonts baptismaux »[396]. La presse américaine, dès les premières années, relève l’incapacité de l’Unesco à se faire connaître dans l’opinion publique[397]. En 1949, une universitaire californienne déplore le « lamentable manque d’information sur le but de l’Unesco » aux États-Unis[398].
Cette méconnaissance et cette indifférence pour l’Unesco persistent au fil des années. Régis Demeulenaere, dans son mémoire de maîtrise L’Unesco dans le journal « Le Monde », 1954-1962, montre que durant cette période le grand quotidien lui accorde très peu de place dans ses colonnes. Dans les années 1950, même les lettres spontanées envoyées à l’Unesco par des personnes intéressées montrent qu’elles la connaissent souvent très mal[399]. En 1957, le journal Christian Century observe : « comme on pouvait s’y attendre pour une organisation dominée par des intellectuels, l’Unesco a de graves problèmes de relations publiques »[400]. En 1953, Laves déplore, dans une lettre à Benton, l’indifférence des Américains à son égard[401]. Un rapport publié en 1955 par la division de l’opinion publique du département d’état montre qu’aux États-Unis 30% seulement des personnes interrogées disent en avoir entendu parler, et que 10% seulement ont une connaissance correcte de ses objectifs[402]. En 1957, en Syrie, dans le grand public, elle est inconnue, selon l’ambassade américaine[403]. En 1959, un article intitulé « Ignorance of Unesco » dans la revue éducative School and Society déplore l’ignorance et l’indifférence du public pour l’Unesco aux États-Unis[404]. Au début des années 1960, la presse américaine observe qu’elle est très mal connue des Américains : ainsi, le Washington Post estime que seulement 15% de la population américaine sait ce qu’est l’Unesco, ironisant sur le fait que certains la prennent pour un gâteau (la confondant avec le nabisco), pour un compositeur roumain (Ionescu, sans parler d’ailleurs de l’écrivain Ionesco), ou un violoniste (Enesco)[405]. George Vaideanu, ancien fonctionnaire de l’Unesco roumain, estime que, encore jusqu’au début des années 1960, « les intellectuels [en Roumanie] savaient peu de choses sur l’Unesco »[406]. En 1962, Jean Thomas déplore la méconnaissance qui l’entoure : « On la prend tantôt pour une institution savante ou pour l’ébauche d’un ministère mondial de l’éducation et de la culture, tantôt pour une entreprise humanitaire comme la Croix-Rouge. Mais ce qu’elle est en réalité, ce qu’elle peut faire et ce qui lui est interdit, voilà qui échappe même à la plupart de ses amis, à plus forte raison au public » ; il observe que l’Unesco a depuis le début « le pénible sentiment d’être incomprise et méconnue »[407]. M. Lataste, responsable de club Unesco à Valence et organisateur d’un stand Unesco à la foire de Romans en 1962, mesure à cette occasion la faible connaissance dont elle est l’objet : « les commandes n’ont certes été ni très nombreuses ni très importantes car bien des gens ignorent encore l’existence et les buts de l’Unesco […]. En effet, bien des gens assimilent ONU et Unesco et croyaient jusqu’à présent avoir à faire à un mouvement politique »[408]. Zacharie Zachariev, entré à l’Unesco dans les années 1960, en est l’illustration : « au début, je savais à peine ce qu’était cette organisation »[409]. De même, Désiré Pétry, entré à l’Unesco en 1960, affirme qu’il n’avait jusqu’alors entendu parler de l’Unesco qu’une seule fois, trois ans auparavant[410]. En 1963, à l’occasion de la parution du livre de Jean Thomas, UNESCO, Le Monde observe : « si l’Unesco est classée dans les guides touristiques parmi les curiosités ‘à voir’, elle restait jusqu’à ce jour une organisation ‘à connaître’»[411]. En 1964, une lycéenne française écrit à l’Unesco : « abonnée depuis quelques années au Courrier, j’ai pu mieux comprendre ce qu’est l’Unesco et son rôle. Cependant j’ai pu me rendre compte que malgré l’effort de certains professeurs et de l’administration, votre journal ne recevait pas dans notre lycée, comme dans de nombreux autres lycées parisiens, l’accueil que l’on devrait lui faire »[412]. L’indifférence et l’ignorance de l’Unesco dans l’opinion dans les années 1960 sont illustrées par l’Américain Tom R. Forstenzer, qui témoigne qu’il a en 1968 rencontré Maheu dans un cocktail ; celui-ci s’est présenté à lui comme le directeur général de l’Unesco : « enchanté, qu’est ce que l’Unesco ? » lui a-t-il répondu, n’ayant jamais entendu ce mot ; malgré cette ignorance, Forstenzer a été intégré par Maheu au « groupe ad hoc sur la jeunesse »[413]. Malgré tout, au cours des années 1960, un progrès semble s’accomplir. En 1967, J.K. Sibunruang, fonctionnaire de l’Unesco, observe au retour d’une tournée dans des villes de France :
« Il y a, en général, un terrain assez bien préparé sur le plan de l’information concernant les activités de l’Unesco. [...] A mon avis, les nombreux groupes scolaires à qui j’ai parlé pendant cette brève mission, s’intéressent à l’Unesco qu’ils connaissent vaguement et qu’ils souhaiteraient mieux connaître. »[414]
Cependant, le stage de Sèvres en 1969 souligne l’« ignorance » persistante de l’opinion et notamment des enfants au sujet de l’Unesco[415]. En 1967, Maheu regrette que le programme Unesco-UNRWA, qui fonctionne bien, ne soit pas davantage connu[416]. Lors de la 15e conférence générale, en 1968, le président du conseil exécutif, M. Dell’Oro Maini, déplore la méconnaissance de l’Unesco par l’opinion et encourage l’organisation à faire des efforts pour que « l’écho des travaux de la conférence générale [...] retentisse au-delà des murs de [se]s austères salles de séances »[417]. En 1970, Martin Ennals, ancien fonctionnaire de l’Unesco, constate que l’organisation n’a pas réussi à éveiller l’intérêt des populations[418]. En 1973, la presse algérienne estime que les organisations internationales comme l’Unesco apparaissent au grand public comme « des entités abstraites et mystérieuses »[419]. Ainsi, même à la fin de la période de Maheu, l’Unesco reste mal connue du grand public.

Il paraît difficile de tirer une conclusion globale et tranchée sur l’image de l’Unesco dans l’opinion durant cette période. Cette image se révèle extraordinairement contrastée, changeante, mouvante, multiforme, insaisissable. Cela semble lié à la faiblesse persistante de la connaissance de l’Unesco dans l’opinion[420]. Ce que l’on peut retirer malgré tout comme conclusion de ce panorama contrasté et en demi-teintes, c’est que certains moyens de promotion semblent avoir été plus efficaces que d’autres : les clubs Unesco et le Courrier de l’Unesco notamment ; qu’une période semble avoir été plus favorable que les autres : les années 1960 ; et que certains pays semblent avoir été plus réceptifs que d’autres : la France (pays où est localisé le siège), le Japon et la RFA (pays vaincus de la seconde guerre mondiale), une partie de l’opinion aux États-Unis, et, à partir de la décolonisation, les pays du Tiers Monde.
Après avoir pris la mesure de la permanence d’importants problèmes structurels, à savoir le flou et le désaccord sur les conceptions, les problèmes politiques, les dysfonctionnements administratifs, et la faiblesse de l’image publique de l’organisation, on court moins de risque de s’égarer en explorant les divers aspects de son œuvre.





[1] ONU, RAG 2/76 box 7 : lt. de B. Leitgeber à V.J.G. Stavridi, 31 oct. 1952.
[2] SCHM 10 : rapport confid. de Prem Kirpal, 14 nov. 1953, p. 23 : « great interest ».
[3] RP 31 mars 1967 : Le Monde (11 mars 1967), Le Figaro, La Croix, New York Herald Tribune.
[4] Unesco in Schools, op. cit., préface et p. 58-59, 63.
[5] X 07.83 P.C. Young, II : DV n°113 : « Unesco, Science Cooperation Office for South Asia, Delhi, 31 mars 1954 » : rapport de visite à Orissa, 22 -25 mars 1954 , 11 p., confid.
[6] Entretien Grinda, Roux ; Unesco activities in Japan, op. cit., p. 7-8 ; EU, box 2250 : Nippon Times, 24 avril 1948 ; RU, FO 924/653 : lt. de l’ambassade britannique à Tokyo au Foreign Office, 27 sept. 1948 ; EU, box 2252 : lt. du US political adviser for Japan, Tokyo, au département d’état, 8 oct. 1948 : évoque le voyage de Kuo Yu-Shou au Japon : celui-ci aurait trouvé au Japon « un terrain fertile pour la réception des idées de l’Unesco » (« a fertile field for reception of his ideas ») ; « excellent start » « the enthusiasm for the Unesco ideal in this country […] is the greatest of any non-member country » ; « He also stated privately [...] that the enthusiasm is greater than in many member countries ».
[7] EU, box 1600 : télégr. confid., signé Acheson, 1er fév. 1950 : « Jap. popular interest Unesco considerable ».
[8] Unesco activities in Japan, op. cit., p. 8-9. « burning desire » ; p. 10-12.
[9] Nippon Times, 24 avril 1948 : « Unesco Movement Gaining Ground In Big Cities Here », par Choji Oi, art. cit. (traduction du titre en anglais par le département d’état).
[10] Jean Stoetzel, Jeunesse sans chrysanthème ni sabre, Paris, Unesco, 1953, 336 p., p. 128. « L’œuvre de l’Unesco y est saluée avec enthousiasme, […] parce qu’elle y est interprétée comme une entreprise internationale tendant à regrouper les forces pacifistes du monde. En maintes occasions dans nos pérégrinations à travers l’archipel nippon, des isolés ou des délégations sont venus nous accueillir, pour nous dire leurs espoirs dans le rôle ainsi conçu de l’Unesco ».
[11] EU, box 1558 : lt. confid. de W.G. Hackler, de l’ambassade américaine à Tokyo, au département d’état, 27 juill. 1956. « There is probably more general interest in and enthusiasm for Unesco than for any other specialized international organization ».
[12] EU, box 1563 : lt. de Harlan B. Clark, de l’ambassade américaine à Tokyo, au département d’état, 15 nov. 1957, 5 p., p. 3.
[13] X 07. 83 Thomas, II : compte rendu de mission en Thaïlande, au Japon et en Chine, par J. Thomas, octobre 1960, 36 p., p. 20, 26-27.
[14] SCHM 10 : rapport confid. de Prem Kirpal, 14 nov. 1953, p. 47-49 : « immense interest in our projects and a keen desire to benefit from the opportunities for international cultural cooperation provided by Unesco » ; p. 58-59 : « very considerable ».
[15] Le ministre de l’éducation belge, M. Verniers, est très favorable à l’Unesco : en 1948, il estime que cette organisation « subsisterait même si l’ONU, par malheur, disparaissait » ; RP 4, 24 oct. 1947 : Le Courrier du Hainaut, 2 oct. 1947, vante le « noble programme » de l’Unesco ; RP 20, 31 mars 1948 : Le peuple, 11 mars 1948. Entretien Jean Larnaud.
[16] RP, 5 janv. 1951 : La Métropole (Anvers), 25 janv. 1951 : « Depuis cinq ans, cet organisme se borne en fait à dresser un inventaire général. […] Ses efforts sont extrêmement dispersés ». RP 2, 13 oct. 1947 : La libre Belgique, 3 oct. 1947 : « La préoccupation principale [de l’Unesco] semble être de chercher des motifs d’existence » ; RP, 22 janv. 1953 : Le Soir, Bruxelles : Marcel Lobet, « Le Bilan de l’Unesco : un constat de faillite ? ».
[17] X 07.83 Torres Bodet, IV : Escher Tageblatt, 19 déc. 1949 : « Quelques instants avec Jaime Torres Bodet, directeur général de l’Unesco » ; RP 17/49, 17 juin 1949 : Luxemburger Wort, 24 mai 1949.
[18] EU, box 1603 : rapport confid. de l’ambassade américaine du Luxembourg au département d’état, 12 mai 1950.
[19] RP 14, 4 fév. 1948.
[20] EU, box 1562 : rapport confid. de Earle H. Balch (ambassade américaine de la Haye) au département d’état, 8 nov. 1957.
[21] RP 13, 28 janv. 1948 : Journal de Genève, 11 fév. 1948 ; RP 4, 24 oct. 1947 : La Tribune de Genève, 8 oct. 1947 : « Biologie de la Vie Spirituelle » ; mais il y a aussi des articles critiques, comme par exemple : RP, 22 janv. 1953 : Gazette de Lausanne : article de Franck Jotterand ; Feuille d’avis (Neuchatel) : « La politisation de l’Unesco » ; EU, box 1603 : rapport confid. de l’ambassade américaine à Berne au département d’état, 15 mai 1950.
[22] J. Torres Bodet, Memorias III, op. cit., p. 210.
[23] IT., Gabinetto, pacco 99 : L’Orient, 17 avril 1948 : « Entre l’Unesco et le monde arabe », par K.L. : « Il appartient au gouvernement libanais et à l’élite intellectuelle, de faire en sorte que le Liban devienne le Q.G. permanent de l’Unesco » ; EU, box 1600 : rapport confid. de K. Holland à Ch. Thomson, 6 janv. 1950 ; box 1562 : rapport de Donald R. Heath, de l’ambassade américaine à Beyrouth, au département d’état, 13 nov. 1957 ; box 1563 : rapport de l’ambassade américaine à Damas au département d’état, 16 nov. 1957, p. 2-4 ; Julian Huxley, Memories, II, op. cit., p. 53-65 : il évoque sa rencontre avec le roi Abdullah de Jordanie ; X 07.83 Maheu, IV : mémo confid. de Maheu au DG adjoint, 7 fév. 1967, 5 p., p. 2 ; mémo confid. de Maheu au DG adjoint, 22 janv. 1967, 7 p. ; note sur la coopération entre l’Unesco et la Syrie, préparée à l’occasion de la visite de Maheu à Damas, 23 p., p. 1.
[24] EU, box 2248 ; « Qu’est-ce que l’Unesco ? », conférence prononcée à l’institut franco-iranien par Ali Asghar Hekmat, Téhéran, janv. 1948, 15 p.
[25] RP 30, 11 juin 1948 : Les Cahiers de l’Est, revue libanaise ; EU, box 2248 : Le Jour, 15 avril 1948 : « M. Julian Huxley à Beyrouth » par M.C. (citation). RP 26, 14 mai 1948 : Al-Ahram (Le Caire), 2 mai 1948 : « Elle (l’Unesco) cherche les moyens pratiques pour purifier la vie intellectuelle des peuples pour que naisse cette fraternité » ; box 2254 : L’Orient, 17 avril 1948 ; Le Jour, 17 avril 1948, « Présence de l’Unesco », par M.C. : « C’est un travail immense que fait et qu’annonce l’Unesco. […] Si tout va bien, la terre entière sera remuée par ce réveil de l’esprit, par cette invitation pressante à l’ennoblissement de l’homme, à l’exaltation de la dignité humaine. […] Tout montre l’Unesco comme un phare qui se multipliera, comme une activité qui ne s’arrêtera plus, comme une vaste espérance » ; X 07.83 Maheu, IV : mémo de Maheu, 7 fév. 1967, doc. cit., p. 2.
[26] EU, box 1562, lt. de Richard L. Jones, de l’ambassade américaine à Monrovia, au département d’état, 13 nov. 1957, 5 p., p. 4.
[27] EU, box 2250 : traduction en anglais de l’article du journal yougoslave Politika, 13 juin 1948 : « British Scientist J. Huxley and his impressions on Yugoslavia ».
[28] Torres Bodet, Memorias III, op. cit., p. 230. La correspondance développée par Torres Bodet avec des universitaires, représentants d’institutions culturelles, et dirigeants politiques yougoslaves à la suite de sa visite témoigne de cela (X 07.83 Torres Bodet, IX : lt. de Torres Bodet à Fran Ramovs, président de l’académie slovène des sciences et des arts de Lubljana, 5 oct. 1951 ; lt. de Stanko Skerlj, professeur à l’université de Lubljana, à Torres Bodet, 15 nov. 1951 ; lt. de Torres Bodet à V. Ribnikar, ministre adjoint du président du conseil pour la science et la culture de Yougoslavie, 6 oct. 1951 ; EU, box 1562 : lt. confid. de Oliver M. Marcy, de l’ambassade américaine à Belgrade, au département d’état, 12 nov. 1957, 6 p., p. 2.
[29] EU, box 1603 : rapport confid. de l’ambassade américaine à Tel Aviv au département d’état, 11 mai 1950.
[30] EU, box 1562 : lt. de Robert E. Hoey, de l’ambassade américaine de Canberra, au département d’état, 14 nov. 1957, 5 p., p. 2.
[31] EU, box 1552 : article du journal turc Yeni Sabah, 17 fév. 1955, par S.E. Siyavusgil, membre de la faculté des lettres d’Istanbul : « The Unesco Story ».
[32] EU, box 1562 : rapport de l’ambassade américaine à Ankara, au département d’état, 14 nov. 1957 : « enthusiastic supporters ».
[33] E. Chniti, op. cit., p. 259.
[34] EU, box 2250, The Spectator, 9 juill. 1948 : « Unesco’s Future », par Kenneth Lindsay ; RP 5, 4 nov. 1947 : Times Educational Supplement : « conspiracy of silence » ; RP 10, 6 janv. 1948 : Manchester Guardian ; RP 41, 6 sept. 1948 : Times, 21 août 1948 ; RP 16, 19 fév. 1948 : Discovery : article de Ritchie Calder, « Science is Unesco’s Strong Point ».
[35] RP, 22 janv. 1953 : Times Weekly Review ; RP 3/49, 13 juill. 1951 : Sunday Express : « A Crackpots’ Carnival », par John Gordon. RU, ED 157/348 : Daily Telegraph, 18 janv. 1949 : « Dear New World ». Ce titre est une allusion au titre du roman d’Aldous Huxley, frère du premier directeur-général, Le meilleur des mondes (Brave New World en anglais). Leonard Cottrell, One Man’s Journey, op. cit., p. 215 : « it is easy to laugh at Unesco, and some aspects of that organization undoubtedly lend themselves to ridicule » ; Le Courrier de l’Unesco, fév. 1949, p. 2 : « Revue de la presse » : article du Times Literary Supplement, 5 fév. 1949.
[36] RP 10, 6 janv. 1948 : Manchester Guardian ; RP 2, 13 oct. 1947 : New English Weekly.
[37] RP 26, 14 mai 1948 : Christian World, 29 avril 1948.
[38] RP/2, 13 oct. 1947 : article de l’éditeur du journal anglais New English Weekly.
[39] RP/9, 13 janv. 1948 : plusieurs journaux, ex. : le Times Educational Supplement (27 déc. 1947).
[40] RP 5, 4 nov. 1947 : Contemporary Review, oct. 1947 : article d’Ibkal Ali Shah.
[41] RP/14, 4 fév. 1948 : critique de l’Unesco par Mr. Kenneth Lindsay dans son émission sur le 3e programme de la BBC (cf. Listener, 22 janv. 1948), en réponse au discours de J.-B. Priestley sur l’Unesco dans le même programme (Listener, 1er janv. 1948) ; EU, box 2250 : The Spectator, 9 juill. 1948 : « Unesco’s Future », par Kenneth Lindsay ; RP 1, 6 oct. 1947 : Daily Express, 22 sept. 1947, par Sefton Delmer : « the vagueness of Unesco’s « cultural » objectives ».
[42] RP 10, 6 janv. 1948.
[43] RP 14, 4 fév. 1948 : Listener, 1er janv. 1948, 22 janv. 1948.
[44] RP 7, 17 nov. 1947 : lt. de T.S. Eliot au directeur du Continental Daily Mail : « Are Unesco’s Aims Too Vague and Ambitious ? » : « grandiose and cloudy schemes for producing international understanding ».
[45] Manchester Guardian, 19 juillet 1950, « Should Unesco Die ? II. Croce’s Case For Its Dissolution » ; « incurably optimistic » ; RP 10, 6 janv. 1948 : Times Educational Supplement ; RU, ED 157/348 : lt. du Controller, Home Division, British council, à B.B. Thomas, ministre de l’éducation britannique, 29 juill. 1948 ; Le Courrier de l’Unesco, juin 1948, p. 6 : « Propos critiques de M Herbert Read » [annexe 18].
[46] RU, ED 157/348 : lt. de M. Powell (Foreign Office) à F.R. Cowell (ministère de l’éducation britannique), 29 déc. 1948, au sujet de l’article paru en 1948 dans le Saturday Evening Post, intitulé « Le merveilleux zoo du Dr. Huxley » (« Dr. Huxley’s Wonderful Zoo ») ; RP 40, 31 août 1948 : News Chronicle (Londres, 16 août 1948) : « Beyond the Headlines » : comptine satirique sur le séminaire organisé par l’Unesco à Ashridge.
[47] RU, CO 859/1390 : lt. confid. de D.M. Smith à J.S. Champion, 13 sept. 1960 : « find it difficult to keep their feet on the ground ».
[48] Le Courrier de l’Unesco, juin 1948, p. 6 : « Propos critiques de M. Herbert Read » [annexe 18].
[49] RP 19/49, 1er juill. 1949 : Leader Magazine, Londres, 25 juin 1949 : « ineffective ».
[50] Ascher, box 145 : Manchester Guardian, 18 juillet 1950, « Should Unesco Die ? I. Benedetto Croce’s Verdict » ; 19 juillet 1950, « Should Unesco Die ? II. Croce’s Case For Its Dissolution » ; 4 sept. 1950 : « Why Should Unesco Not Die. With An American Instance », par Alfred Zimmern ; 10 août 1950, « Unesco : The First Phase. I. The Two Views », p. 4-6, par J. Huxley.
[51] RU, ED 157/32 : doc. non signé, nov. 1955, intitulé « Criticisms of Unesco » ; RP 41, 6 sept. 1948 : Times, 21 août 1948.
[52] RU, FO 371/117539 : lt. de I.T.M. Pink à Kirkpatrick, 13 août 1955 : Ben Bowen Thomas, membre britannique du conseil exécutif, « is worried at the bad odour in which Unesco stands in high places and indeed with the public ».
[53] E. Chniti, op. cit., p. 258-259.
[54] OHRO : interview d’Evans, p. 622-623.
[55] RU, FO 371/117539 : mémo de Sir Kirkpatrick, 30 juin 1955 : « I believe them to be at the best woolly and at the worst harmful ».
[56] Cornelius Ernst, « The Myth of Unesco Man : Contribution To a Debate », The Tablet, 7 mai 1960, cité dans Le Mois à l’Unesco, n°22, mai-juin 1960, p. 61.
[57] RU, FCO 61/854 : lt. de M. Smith au secrétaire privé du premier ministre britannique, 18 août 1971.
[58] What Price Culture ?, émission citée : « Unesco’s continuing problem is a kind of psychological credibility gap because of the sheer magnitude of the problems it faces ».
[59] RP/2, 13 oct. 1947 : Le Devoir, journal de Montréal, 10 sept. 1947.
[60] RP 7, 17 nov. 1947 : Canadian Social Creditor, 23 oct. 1947 ; « Unesco’s chief purpose is to replace Christian nationalism by atheistic Internationalism » (« le but principal de l’Unesco est de remplacer le nationalisme chrétien par l’internationalisme athée ») ; RP 36, 25 juill. 1948 : Tribune, Québec, 22 juin 1948 : « Ottawa tient à y aller lentement avec l’Unesco » : cet article affirme que la direction de l’Unesco serait « farcie de communistes ».
[61] RP/4, 24 oct. 1947 : Saturday Night, Toronto, 11 oct. 1947, C.F. Fraser, « Will Unesco Bring Us Menace or Promise ? » ; « Power politics […] took firm root and are still threatening Unesco’s future » : exprime la crainte que l’Unesco ne permette le développement de « l’impérialisme britannique » et du « commercialisme américain » (« British imperialism » ; « American commercialism »).
[62] RP/9, 17 déc. 1947, p. 3 : éditorial dans le Canadian Social Creditor.
[63] X 07.83 Maheu, I : lt. confid. de Jean Chevalier à Maheu, 6 fév. 1956 : rapporte sa conversation avec le secrétaire de l’ambassade du Canada à Paris, Jean Ethier-Blais.
[64] X 07.83 Maheu, I : rapport de Maheu sur sa mission au Canada, 19-22 mars 1956.
[65] Ex : RP, 2 fév. 1955 : Montréal Matin : « L’Unesco qui coûte passablement cher aux contribuables canadiens, continue de prendre des initiatives et d’effectuer des dépenses qui ne nous semblent ni justifiéés ni opportunes ».
[66] EU, box 1562 : lt. confid. de Carbon (ambassade américaine à Ottawa) au département d’état, 28 oct. 1957, p. 1-2. « deliberate passiveness ».
[67] X 07.83 Maheu, V : lt. de V. Vlad à P.C. Terenzio, 7 juill. 1967, p. 3-4.
[68] Veronese, carton 32 : lt. de J. Thomas à Veronese, 1er sept. 1960.
[69] RP 15, 12 fév. 1948 : L’Italia che scrive, déc. 1947 : cette revue littéraire exprime un grand enthousiasme envers l’Unesco.
[70] IT., Gabinetto, pacco 99 : rapport de Mamelli au ministre des affaires étrangères italien, 18 août 1950, 6 p., p. 3-4 ; EU, box 1603 : rapport confid. de K. Holland au département d’état, 21 avril 1950, p. 1. K. Holland rapporte l’opinion qui prévaut au secrétariat, c’est-à-dire l’idée que l’intérêt des milieux dirigeants pour l’Unesco est très limité.
[71] J. Torres Bodet, Memorias, III, op. cit., p. 109 : « No creo que tuviese fe muy profunda en la Unesco ».
[72] EU, box 1603 : lt. de K. Holland au département d’état, 21 avril 1950, p. 1 : il transmet l’opinion de la direction de l’Unesco : « to restrict any popular participation in Unesco activities in Italy ».
[73] IT, Gabinetto, pacco 99 : Il Mondo, 8 juillet 1950, « Un’impresa sbagliata », par Benedetto Croce ; Realtà politica, 15 juillet 1950 : « In Difesa all’Unesco », par le comte Jacini ; rapport de Mamelli, 18 août 1950, p. 2-3 ; Manchester Guardian, 18 juillet 1950, « Should Unesco Die ? I. Benedetto Croce’s Verdict », art. cit.
[74] Veronese, carton 25 : Il Borghese, 4 sept. 1958, n°36 : « I Misteri d’Italia » par Giancarlo Ugolini : « preparare relazioni che nessuno legge e a lanciare proposte irrealizzabili ».
[75] Discours de Vittorino Veronese, « L’Unesco face aux problèmes d’aujourd’hui », 8 mai 1961.
[76] EU box 1603 : lt. confid. de Waide M. Condon (ambassade américaine d’Athènes) au département d’état, 11 mai 1950.
[77] X 07.83 P.C. Young, II : DVn°112, Mission to Ceylon, janv-fév. 1954, 19 p., confid., p. 1-2 : « willing and anxious to collaborate with Unesco ».
[78] X 07.83 P.C. Young, II : lt. de P.C. Young à Evans, 11 juin 1954.
[79] EU, box 1563 : lt. de l’ambassade américaine de Phnom Penh au département d’état, 18 nov. 1957, p. 2-4.
[80] P. Lengyel, op. cit., p. 53.
[81] RP 3/49, 7 fév. 1949 : Le Monde, 24 janv. 1949.
[82] Torres Bodet, Memorias III, op. cit., p. 24-27.
[83] EU, box 2254 : rapport confid. de K. Holland à Ch. Thomson, 28 janv. 1949, p. 6 : « Increased French interest ».
[84] J. Torres Bodet, Memorias III, op. cit., p. 36-38 : « la solidaridad de los intelectuales » ; « la consideracion afectusoa del presidente de la republica y de varios de sus ministros » ; « acogian con simpatia las informaciones que soliamos proporcionar a sus redactores ».
[85] Ex : RP, 29 nov. 1955 : Le Monde diplomatique : B. Poirot Delpech : « La discrétion de ses activités ne doit pas faire douter du dynamisme de l’Unesco » ; « l’inefficacité apparente des services de l’avenue Kléber s’explique surtout par le caractère volontairement effacé de ses missions » ; « l’institution fait l’impossible pour répondre, modestement mais avec ardeur, à des besoins sans limites ».
[86] Ex : RP, 13 nov. 1964 : Le Figaro, 16 nov. 1964, p. 1, article de J. Guéhenno.
[87] Actes de la conférence générale de 1966, message du général de Gaulle (14C/VR.15 : 5.1-4).
[88] INA. C’est la plupart du temps pour mentionner la visite ou le discours d’un chef d’état ou d’une personnalité, ou une exposition, des cérémonies, des festivités, des spectacles, des mondanités qu’est fait un reportage sur l’Unesco à la télévision française. (Ex : INA : 1er juin 1970 : « soirée DOM TOM à l’Unesco », journal de Paris). A partir du milieu des années 1960, la lutte de l’Unesco contre l’analphabétisme dans les pays en voie de développement devient un thème central de ces reportages. Les reportages visent alors souvent à faire ressortir le rôle important de la France à l’Unesco. Les télévisions régionales mentionnent elles aussi l’Unesco, mais surtout pour évoquer les activités des clubs Unesco locaux ou des groupes Unesco locaux, ou des expositions Unesco dans la région. En 1974, le journal télévisé français présente un entretien de Maheu, et un entretien de A.M. M’Bow (INA : 24 nov. 1974 : « entretien de M. R. Maheu », journal télévisé de 20 heures, canal 1 : entretien par Philippe Sainteny ; 15 nov. 1974, journal télévisé 13 heures, canal 1, « entretien de M. M’Bow, nouveau directeur de l’Unesco »).
[89] FR, NUOI 1946-1959, (S 50), carton 333 : commission nationale provisoire pour l’éducation, la science et la culture, fév. 1947 : rapport sur la conférence générale de l’Unesco, nov.-déc. 1946, 11 p., p. 3-4.
[90] RP 8, 25 nov. 1947 : Carrefour : « Une Bonne Maison, l’Unesco », article humoristique affirmant que l’Unesco existe depuis plusieurs mois, « à la satisfaction de ses employés tout au moins », à défaut de servir à quelque chose d’autre.
[91] RP 39, 24 août 1948 : Le Monde 14 août 1948, Combat 6 août 1948.
[92] RP 39, 24 août 1948 : Dissidence 40, 1er août 1948 : « C’est avec les dollars généreusement avancés par l’Amérique que cette 5e colonne travaille à la bolchévisation de ce qui reste de l’Europe libre ».
[93] FR., Nantes, carton 117 : « La deuxième session du conseil … », 3 août 1947, p. 17 : « La France ne pourra exercer une influence réelle à l’Unesco que si ses délégués ont l’appui des écrivains, des artistes, des éducateurs, de la presse et, par voie de conséquence, du grand public. Jusqu’à présent, ces milieux, lorsqu’ils n’ignorent pas l’Unesco, sont indifférents ou sceptiques. Ils gardent le souvenir de l’ancien Institut de Coopération Intellectuelle ».
[94] RP 1/49, 14 janv. 1949 : Jean Guéhenno, Le Figaro, 22 déc. 1948.
[95] XO7.21(44)NC, I : rapport sur les travaux de la commission nationale en 1949, par Louis François, p. 1. « La vie de l’Unesco se résumait dans la préparation de programmes sans qu’elle n’ait jamais le temps d’en entamer la réalisation » ; FR., NUOI 1946-1959, carton n°333 : commission nationale provisoire, fév. 1947 : rapport sur la conférence générale de l’Unesco, 11 p., p. 4.
[96] EU, box 1600 : rapport de Constance Roach, doc. cit. : « the disillusionment of the French people generally with international organization ».
[97] 37 : 362.92, II : lt. de Maurice Gouineau à B. Drzewieski, 24 fév. 1950.
[98] RP 3/49, 7 fév. 1949 : Le Figaro, 15 janv. 1949 ; RP 2/50, 3 fév. 1950 : Franc-Tireur, 26 janv. 1950 : « Les échanges culturels, parlons-en ! » », par Charles Vildrac ; X 07.21 (44) Club : Le Monde, 11 sept. 1951 : « Pas de pompiers pour l’incendie », par Robert Guillain ; RP, 14 nov. 1952 : Combat, 1er nov. 1952.
[99] P. Lengyel, op. cit., p. 52-53.
[100] FR., Nantes, carton 78 : Le Monde, 15-16 sept. 1968, p. 5 : « Après la conférence à l’Unesco sur les ressources de la biosphère : préserver l’équilibre naturel ou mourir », par Yvonne Rebeyrol.
[101] SCHM 53, Le Courrier du Soir (Belgique), 19 déc. 1951 : « Les petites dépenses de l’Unesco ».
[102] RP, 19 avril 1971 : Le Canard Enchaîné, 13 sept. 1972 : « Apprendre à dépenser ».
[103] Le Monde, 26 décembre 1957, p. 6 : « L’appréciation mutuelle des cultures de l’Occident et de l’Orient par l’Unesco ».
[104] RP, 24 août 1956 : Le Monde, article de B. Poirot Delpech.
[105] EU, box 2241 : « Unesco or AntUnesco ? » par Herman A. Bennink, Rural New Yorker, 1er mars 1947 : « Of the two, I consider Unesco more important than UNO » ; RP 9, 13 janv. 1948 : New York Herald Tribune, 26 déc. 1947 ; The New Statesman and Nation, 20 déc. 1947 : « Unesco as a symbol, as well as an organisation, is desperatly important » ; New York Herald Tribune, 28 août 1948, « A New International Fair ».
[106] EU, box 1600 : Note to the officer in charge of the american mission, 20 mars 1950 : « the large number of US citizens interested in Unesco ».
[107] EU, box 1601 : mémo de Mrs. Carter à M. Russell, 27 fév. 1950 : « Unesco, [...] better known even than the UN ».
[108] The formulation of Unesco programme, by Robert S. Smith, 31 janv. 1949, doc. cit., p. 114.
[109] Certes, le terreau sur lequel cette promotion s’est effectuée était favorable, puisque d’après des sondages effectués tout au long de la seconde guerre mondiale, l’opinion américaine est devenue de plus en plus favorable à la création d’une nouvelle organisation internationale consacrée à la paix (l’ONU) entre 1941 (50%) et novembre 1944 (71%) (G. Archibald, op. cit., p. 22).
[110] RP 13, 28 janv. 1948 : New Leader (New York), 27 déc. 1947 : « so filled with Stalinists that it is impossible for members of other groups to get in ».
[111] RP 12/49, 28 avril 1949 : Christian Science Monitor, 2-8 avril 1949 : série d’articles par Carlyle Morgan ; Charles Asher, Program-Making in Unesco, op. cit., p. 77.
[112] RP 19/49, 1 juill. 1949, Stephen Spender, Nation, New York, 18 juin 1949.
[113] EU, box 1556 : Questions and Answers About Unesco, US National Commission, 25 p., 1955, p. 16.
[114] RP, 9 oct. 1953 : Christian Science Monitor 21 sept. 1953, New York Times 18 sept. 1953.
[115] RU, ED 157/348 : lt. de Cowell à M. Moyle et M. Weaver, 10 janv. 1952 ; « To put the matter crudely, Unesco is inevitably a high-brow organisation and high-brow activities are always regarded as being useless by the low-brows who buy the popular Sunday press » ; « Unesco will have to grin and bear such attacks for a good long while yet » ; « very damaging ».
[116] RU, ED 157/348 : lt. de Howland H. Sargeant à John Maud, 18 juill. 1952.
[117] G. Archibald, op. cit., p. 230, 233-234, 236-237, 264 ; ce rapport est fait par le « Comité spécial sur les Nations Unies et les activités qui s’y rapportent » de l’American Legion (appelé aussi « Comité Murphy », du nom de son président Ray Murphy, ex-commandant national de l’American Legion) ; Congrès, « The Greatest Subversive Plot in History », 18 oct. 1951, par John T. Wood, doc. cit. ; NUOI 1946-59, carton 333 : « Note sur la 3e session du conseil exécutif », doc. cit. ; EU, box 1564 : Richard C. Rodgers, de l’American Association for the United Nations, 31 mai 1958, à John Foster Dulles. Ces groupes de pression font notamment pression sur l’université de Floride pour qu’elle renonce à un séminaire de réflexion sur les problèmes liés à l’Unesco, menaçant l’université de lui retirer les subventions fédérales, en vertu de la loi votée par le Congrès selon laquelle il est interdit aux universités fédérales d’enseigner le « gouvernement mondial ».
[118] Congrès,Vol. 97, 82e congrès, 1e session, 3 janv.-20 oct. 1951 : Analysis of article by Marcel Wallenstein criticizing Unesco, p. 8777 ; 1e session, 3 janv.-20 oct. 1951 : Hardman replies to Unesco critic, p. 8886 ; Report on Unesco by American Flag Committee, A 6551; Unesco doings cause grumbling, p. 8776 ; Remark in House : Subversive activities of Unesco, A 6964 ; 2e session, 8 janv.-7 juill. 1952 : remarks in House : Propaganda agency, A 2946 ; Remarks in Senate : Unesco : world governement propaganda, p. 8099, 8108 ; Vol. 99, 83e congrès, 1e session, 3 janv.-3 août 1953 : articles and editorials : The other side of Unesco, A4909.
[119] Congrès,Vol. 96, 81e congrès, 2e session, 3 janv. 1950-2 janv. 1951 : 30 août 1950, Senate, « Unesco », p. 13841-13842.
[120] Congrès, Vol. 98, 82e congrès, 2e session, 8 janv.-7 juill. 1952 : 17 mars 1952, House, p. 2423-2427, « Communist Conspiracy In Art Threatens American Museums » : M. Dondero (Michigan) : p. 2423. « A Left-wing Artists’Organisation ».
[121] OHRO, interview de Luther Evans, p. 410 et 415.
[122] Congrès, Vol. 101, 84e congrès, 1e session, 5 janv.-2 août 1955 : report : conclusions on Unesco by American Legion Committee, p. 12510 ; resolutions : Unesco, by American Legion, Department of Texas, A4976 ; Vol. 102, 84e congrès, 2e session, 3 janv.-27 juill. 1956 : adresses : American Legion and Unesco, by J. Addington Wagner, A 240.
[123] EU, box 819 : lt. de W.B. Macomber à Paul G. Rogers, 11 fév. 1959.
[124] SCHM 53 : « UN’s Brainwashing Apparatus », American Mercury, fév. 1954, p. 1-8, p. 1 : « In a gallery of unpopular, money-wasting UN agencies, Unesco has achieved the inglorious distinction of providing the comic relief. Its seven year career has been a continuing regression into the realm of popular contempt and distrust » ; « a crackpot organization - a sort of international catchall for that most tedious of human specimens, the man with the fixed idea » ; « a more serious menace to world intelligence » ; « a cleverly manipulated scheme of the « one worlders » and the « planned society » addicts to indoctrinate the rest of us with their off-center ideas ». EU, box 1556 : Gazette Telegraph, 14 mars 1956 : « World Currency », par Robert LeFevre : « Now Unesco is a totally un-American operation » ; « There is no mystery about the UN. Its aim and purpose is to establish a world order to the permanent impairment of the freedom and liberty of the American people. There is certainly no mystery about Unesco [...]. It is the propaganda arm for the World Order movement and will utilize American money for this purpose. The only mystery is in the attitude of the American people. How long are they going to tolerate this hundred-headed hydra in their midst ? » ; American Legion Magazine, sept. 1956 : « Another Look at Unesco », par le National Past-Commander J. Addington Wagner.
[125] Ex: RP 9, 13 janv. 1948 : Daily Express : « Sky’s the Limit ! »
[126] Ex : RP 1 : 6 oct. 1947 : Daily Express, 22 sept. 1947 ; Reg 1632, I : Sunday Express, 1952 : « Crackpots’ Carnival. For Which You Pay », par John Gordon : « Salaries and conditions beyond the dreams of the ordinary taxpayers »; RP, 14 nov. 1952 : Daily Express, 3 nov. 1952 : « Majestic - And No Expense Spared ».
[127] Sunday Express : « Crackpots’ Carnival. For Which You Pay », par John Gordon, art. cit. : « From the four corners of the earth the long-haired boys and the short-haired girls have converged upon Paris for the plenary sessions of Unesco » ; « Unesco is one of those fuzzy institutions, set up after the war when a rosy dream broke across the tired, torn world, that if all men, white, black, brown, yellow or spottled, could be made alike, the earth would become a Garden of Eden, without a serpent in it » ; EU, box 2241 : discours de Benton devant le Chicago Council of Foreign Relations, 7 janv. 1947, 7 p. La boutade émise par des journalistes lors de la première conférence générale, « l’Unesco, c’est un fromage dans un nuage », se répand rapidement aux Etats-Unis. Charles Asher, Program-making..., op. cit., p. 77 : il critique la fascination de l’Unesco pour « the magic of words ».
[128] Dans le journal The New Yorker, une bande dessinée satirique présente l’Unesco comme l’« UNAZO : The United Nations A to Z Organization » (cité par W. Preston, op. cit., p. 81) ; RP 9, 17 déc. 1947 : Christian Science Monitor, 22 nov. 1947.
[129] Journal Métraux, 27 juill. 1954.
[130] Veronese, carton 33 : note sans date ni titre, fin nov. 1957.
[131] Journal Métraux, 14 sept. 1955 : « Visite d’un énergumène américain, qui, sur un ton agressif, me pose des questions sur le communisme de l’Unesco, sur la statue de l’homme sans race érigée à New York. […] il se fâche, me bouscule, et s’en va en proférant des menaces ! »
[132] Biogr. Veronese : notes prises par l’archiviste de l’Unesco dans la Dwight Eisenhower Library, à Abilene, Kansas : DDE Diaries, box 40 : mémorandum de conversation, 22 avril 1959 : « there has been misunderstandings about Unesco in the USA as there was a feeling that Unesco was oriented towards Communism and desired to spread in the USA a system antagonistic to our democracy » ; « American people had come to have a better understanding and appreciation of Unesco ».
[133] Gail Archibald, op. cit., p. 248, 261, 291.
[134] Washington Post, 5 nov. 1961 : « Unesco Anniversary Finds It Advancing », par Truman Temple : « Despite its reputation for sometimes speaking in woolly phrases and seeking maddeningly vague goals, Unesco has some solid achievements ».
[135] Des Moines Register, Iowa, 2 nov. 1961 : « What Unesco Tries To Do » : « progress » ; « slowly and sometimes imperceptibly » ; « We believe that Unesco deserves public support » ; Los Angeles Mirror, 6 nov. 1961 : « Unesco’s 15th Anniversary » : l’Unesco « is doing a great deal » ; « Unesco has made a fine start ».
[136] Benton, box 401 : lt. de Robert Leestma à Benton, 28 juin 1967 : « the general lack of appreciation for Unesco in this country ».
[137] Ascher, box 150 : diverses lettres de la Unesco Association of the USA (Oakland, Californie), signées Dorothy Hackbarth, envoyées par elle à Ascher, en 1975-1976 ; revue Unesco Association USA Newsletter, automne 1975, 4 p. ; prospectus Inter-Club Unesco, non daté : tourne en dérision le peu de connaissance de l’Unesco dans l’opinion américaine : « A conversation which could have been overhead in the USA : First lady : - What do you think of Unesco ? Second lady : - I think it tastes as good as real coffee ! Unesco not being well-known in the US, the conversation is all too realistic ».
[138] Ascher, box 145 : lt. d’Estefania Aldaba-Lim à Ascher, 30 janv. 1975 : « the strong revulsion against the UN and Unesco ».
[139] W. Preston, op. cit., p. 122.
[140] Ex. : Actes de la conférence générale de 1962 : rapport des Etats-Unis à la conférence générale de 1962, p. 53.
[141] EU, box 823 : lt. de John S. Hoghland, assistant secrétaire pour les relations avec le congrès, au sénateur Henry M. Jackson, 20 oct. 1961 : il répond au sénateur, qui lui a envoyé l’article « Lest We Forget ». Et, en mai 1962, le Représentant Ralph R. Harding envoie au secrétaire d’état Dean Rusk une pétition signée par 18 membres de la Chambre des Représentants, affirmant que le Soviétique Pavel Erchov, l’un des trois ADG de l’Unesco, serait un espion soviétique et « l’un des Rouges les plus impitoyables de Russie », que « la liste des Rouges extrêmes qui ont des positions très importantes à l’Unesco semble infinie », et que l’Unesco promeut le « gouvernement mondial unique ». L’assistant secrétaire d’état Dutton répond à Harding, démentant ces accusations, et s’efforçant de rassurer les membres du Congrès, faisant valoir que le secrétariat de l’Unesco emploie 19 Soviétiques contre 65 Américains (EU, box 825 : lt. de F.G. Dutton, assistant secrétaire d’état, au Représentant Ralph R. Harding, 24 mai 1962 : il répond à la lt. de Harding à Rusk du 11 mai 1962, dans laquelle se trouvait la pétition citée ; « one of Russia’s most ruthless Reds » ; « the list of top Reds who have the most important positions in Unesco seems to be unending »).
[142] G. Archibald, op. cit., p. 293 et 297 ; EU, box 4247 : doc. confidentiel, Some miscellaneous observations on Unesco’s 65th Executive Board meeting, mai 1963, par William Benton, 14 p., p. 14 ; Congrès, Vol. 109, 88e congrès, 1e session, 9 janv.-30 déc. 1963 : 7 nov. 1963, Senate, Address by former Senator W. Benton before Unesco Executive Board, p. 21319-21320 ; William Benton, Saturday Review : « The Defenses of Peace ...», 7 mars 1964, art. cit ; EU, box 3212 : Report of the US delegation to the 77th session of the Executive Board, Paris, nov. 1967, soumis au secrétaire d’état par W. Benton, 15 p., p. 14-15 : il estime que cette session a été « extrêmement satisfaisante » et que cela « démontre que l’Unesco est peut-être arrivée à maturité ». Dans un discours prononcé peu de temps auparavant à l’université de Chicago, intitulé « Unesco : le rêve arrive à maturité », il développe la même vision extrêmement positive de l’Unesco (« most satisfactory » ; « demonstrates that Unesco has perhaps come of age » ; « Unesco : The Dream Comes Of Age » ; « Unesco has come of age as an agency providing development assistance to an emerging new world in the fields of education, science, culture »).
[143] Congrès, Vol. 115, 91e congrès, 1e session, 3 janv.-23 déc. 1969 : Extensions of Remarks, House of representatives, « the work of Unesco », 19 mai 1969, p. 12959, par Frank Thompson (New Jersey) : « the most effective organ of the United Nations in term of its outreach to people » ; « Unesco has been upon the turmoil of the world political arena ».
[144] George Winchester Stone, éditorial, Modern Language Association Bulletin, début 1969 : « frankly regarded as an experiment when founded in 1946 », « a dynamic organisation » (cité dans Congrès, doc. cit., 19 mai 1969, p. 12959).
[145] 3 A 31 : Equality of rights ...: Hearing before a subcommittee of the Committee on foreign relations of the United States Senate, 88e congrès, 1e session, 4 mars 1963, p. 22 et 24 : sur 1300 personnes travaillant alors à l’Unesco, 51 sont Américains (plus 21 recrutés locaux).
[146] Richard H. Boyce, « Russian Spies Swarm To Unesco in Paris », Washington Daily News, 21 déc. 1971 ; EU, box 3227 : télégr. du département d’état à l’ambassade américaine de Paris, 23 déc. 1971, au sujet de « Alleged Influx of Russian Spies in Unesco ». Il cite une lt. de Maheu à M. Braverman, président de la commission nationale américaine ; télégr. du département d’état à Pierre Graham, 20 déc. 1971.
[147] Film Charade, de Stanley Donen, (Etats-Unis, 1963) avec Audrey Hepburn et Cary Grant : l’héroïne, est traductrice à l’Unesco. Son mari appartient au contre-espionnage américain. Il est tué par d’autres espions. De même, le film Deux hommes dans Manhattan, de Jean Pierre Melville (1958), met en scène une histoire d’espionnage dans le cadre de l’ONU. Ce n’est cependant qu’en 2004 que l’ONU a accepté qu’un film soit tourné dans ses locaux ; la permission en avait été refusée à Hitchcock. C’est dans le cadre de la volonté de revaloriser son image que l’ONU a accepté cela (Le Monde, 9 janv. 2004.)
[148] OHRO : entretien L. Evans, p. 678.
[149] RP, 14 mars 1951 : Literarni Noviny, Prague, 5 fév. 1951 : « Unesco the Instrument of American Reaction », par A. Strepetov.
[150] RP/10, 6 janv. 1948 : le journal tchèque Cin de Brno, 6 déc. 1947 ; RP 21, 8 avril 1948 : le mensuel polonais The life of Science (traduction du titre par la RP) publie dans son numéro de janv.-fév. 1948 un article de 5 p., enthousiaste à l’égard de l’Unesco.
[151] Chris Osakwe, op. cit., p. 139. Article de N. Evgenev dans le journal diplomatique soviétique Temps Nouveaux, 29 mars 1950 ; RU, FO 371/95918 : article dans Uchitelskaya gazeta (« gazette des enseignants »), n°6, 20 janv. 1950.
[152] Les Nouvelles de Moscou, n°42, 19 oct. 1968 : « Moins de paroles et plus d’action ! », par Vassili Vakhrouchev.
[153] E. Delavenay, op. cit., p. 385-386.
[154] EU, box 1562 : lt. confid. de H. Bartlett Wells (délégation américaine à Bucarest), au département d’état, 2 nov. 1957, 5 p., p. 1.
[155] EU, box 1562 : lt. de Richard W. Tims (ambassade américaine à Prague) au département d’état, 14 nov. 1957.
[156] J. Huxley, Memories, op. cit., p. 38. ; J. Torres Bodet, Memorias III, op. cit., p. 47-48.
[157] 330.19 (8) A 01 IIHA, IIIa : rapport de Corner, 30 mai 1948, 9 p., p. 1 : « Unesco symbolises an ideal and a hope in the minds of all persons that I have met in Latin America » (« L’Unesco symbolise un idéal et un espoir dans l’esprit de toutes les personnes que j’ai rencontrées en Amérique latine »).
[158] EU, box 2242 : La Razon, Buenos Aires, 29 juin 1947, « concreto Julian Huxley, su director, las finalidades y propositos de la Unesco » ; La Prensa, 30 juin 1947, « Pronuncio una conferencia sobre la Unesco el doctor J.S. Huxley » ; La Prensa, 1er juill. 1947 : « Ausentose al Uruguay el Director de la Unesco, Dr. J.S. Huxley ». La Prensa, 28 juin 1947, « Esta manana dara una conferencia el Dr. J. Huxley ». Buenos Aires Herald, 27 juin 1947, « Julian Huxley arrives » ; 28 juin 1947, « Forthcoming Unesco Conference » ; The Standard, 27 juin 1947, « Prof. J. Huxley, Noted Biologist in Argentina » ; El Clarin, 27 juin 1947, « Nuestro pais sera invitado a la conferencia de la Unesco. Llego el sabio J. Huxley, jefe de la organisacion ». El Mundo, 30 juin 1947, « Explico extensamente los propositos de la Unesco el professor J. Huxley » ; El Mundo, 29 juin 1947, « A la labor de la Unesco se refirio ayer J. Huxley » ; Buenos Aires Herald, 30 juin 1947, « J. Huxley explains aims and purposes of Unesco. The first step : To instil belief in world-citizenship » ; box 2242 : lt. confid. de l’ambassade américaine à Montevideo au secrétaire d’état, 8 juill. 1947 : souligne la « place considérable » accordée par la presse uruguayenne à la visite de Huxley.
[159] RP 16, 19 fév. 1948 : deux articles très favorables dans la revue littéraire mexicaine Cuadernos Americanos, nov-déc. 47 ; RP 4, 24 oct. 1947 : O Jornal, éditorial, 29 sept. 1947, etc. ; EU, box 2243 : El Nacional (Mexico), 23 oct. 1947 : « México va a presentar trascendental tesis ante la Unesco », par Alberto Morales Jimenez ; box 2248 : Excelsior (Chili), 8 mars 1948 : « Esta surgiendo un nuevo tipe de diplomacia cultural, habla a Excelsior el nuevo representante de Ecuador en Chile » ; RP 1/49, 14 janv. 1949 : La Prensa (Buenos Aires).
[160] EU, box 2242 : lt. confid. de l’ambassade américaine à Montevideo, au secrétaire d’état, 8 juill. 1947.
[161] EU, box 1562 : lt. de Henry Dearborn (ambassade américaine au Pérou), au département d’état, 2 oct. 1957.
[162] EU, box 1564 : lt. confid. de l’ambassade américaine à Rio au département d’état, 4 mars 1958, p. 2.
[163] 372/8/MP 01, VII : rapport du chef de la division de l’Amérique latine et des Caraïbes au DG, 11 mars 1965.
[164] EU, Box 1601 : El Mundo (Cuba), 26 fév. 1950, « Constituye un éxito la creacion de la Unesco », p. 1 et 12.
[165] EU, box 1563 : lt. confid. de l’ambassade américaine de Port-au-Prince au département d’état, 15 nov. 1957.
[166] 347.78 A 102/064(44) « 47 » : lt. non signée adressée à Waldo Leland, président de l’American Council of Learned Societies, 18 sept. 1947. Entretien Anne Grinda.
[167] Entretien Anne Grinda.
[168] RP 9/49, 22 mars 1949 : La revue coloniale belge, 1er mars 1949.
[169] RU, FO 371/88915 : lt. de M. H. Dorman (Colonial Office) à Miss Salt (Foreign Office), 20 mars 1950.
[170] RP, 18 oct. 1957 : Le Matin, La Métropole, Agir et réagir : « Où la Belgique sert d’exemple à l’Unesco ».
[171] RP 10/49, 13 avril 1949 : Le Peuple, 16 mars 1949 : « Le Livre d’un Noir du Congo Belge », par Louis Piérard.
[172] RU, CO 859/1390 : lt. confid. de D.M. Smith, à J.S. Champion, 13 sept. 1960 : « prove to be less helpful than they ought to be ».
[173] Autour de la nouvelle déclaration des droits de l’homme…, op. cit.
[174] J. Torres Bodet, Memorias III, op. cit., p. 21 : « Le interesaba la Unesco. Creia en ella ».
[175] Torres Bodet, Memorias III, op. cit., p. 244.
[176] EU, box 2254 : rapport confid. de K. Holland à Ch. Thomson, 21 janv. 1949, p. 1. J. Torres Bodet, Memorias III, op. cit., p. 249.
[177] J. Torres Bodet, Memorias III, op. cit., p. 82, 85-86 : François Mauriac aurait dit que l’Unesco est « un queso al interior de una nube » (« un fromage dans un nuage ») ; par fromage, il entendait « lo sustancial de los sueldos que percibian los funcionarios » (« les salaires substantiels perçus par les fonctionnaires ») ; et par nuages : « un idealismo brumoso, incapaz de encarnar en la realidad » (« un idéalisme brumeux, incapable de s’incarner dans la réalité »).
[178] Manchester Guardian, 18 juillet 1950, « Should Unesco Die ? I. Benedetto Croce’s Verdict » [annexe 9].
[179] J. Torres Bodet, Mémorias III, op. cit., p. 89
[180] Entretiens Cl. Lévi Strauss, Y. Bonnefoy ; P. Lengyel, op. cit., p. 53-54. Lengyel estime que durant toute la période, l’Unesco a été méprisée par les intellectuels et universitaires français.
[181] INA : Cinq colonnes à la une, 1er mai 1968 : « Normale sup », 1e chaîne.
[182] P. Lengyel, op. cit., p. 53-54.
[183] FR., Nantes, carton 104 : lt. de Jean-Fernand Laurent au ministre des affaires étrangères, 4 p., 25 fév. 1970.
[184] FR, Cabinet du ministre, G. Bidault, carton n°38 : « Unesco, 5 sept. 1946-1er juillet 1948 » : dépliant de l’« Entente mondiale pour la paix ».
[185] FR, Nantes, carton 117 : « La deuxième session du conseil exécutif…», 3 août 1947, doc. cit., p. 10 : « Quant aux 2500 candidats français qui se sont découverts subitement une vocation pour la coopération intellectuelle internationale, ils ont donné au Directeur Général de l’Unesco le sentiment que [les Français] ne s’intéressaient à l’Organisation que dans la mesure où ils pouvaient y trouver des places » ; 36 A 653 (44), I : lt. de Mlle Lonjumeau à l’Unesco, 19 janv. 1950.
[186] IT, Affari politici, 1946-1950, organizzazioni internazionali, busta n°26 : lt. de Nicola Tridente (Ente autonoma Fiera del Levante) à l’Unesco, 9 juin 1949 ; télégr. du Comité de libération de l’Istrie à l’Unesco, 27 mai 1950.
[187] X 07.21 (44) Club : lt. de Léontine Roux à l’Unesco, 5 juin 1953 ; Journal Métraux, 12 fév. 1952, p. 356-357 ; 11 sept. 1953, p. 522.
[188] Journal Métraux, 24 janv. 1955 : Lemkin demande que l’Unesco promulgue sa convention sur le génocide, et suggère que l’Unesco fasse composer une cantate sur le génocide.
[189] Public papers of the Secretary General of the United Nations, Vol VIII, op. cit., p. 465 : transcription d’une conférence de prese de U’Thant, New York, 10 sept. 1970.
[190] RP 9/49, 22 mars 1949 : L’invalide belge, organe des anciens combattants belges.
[191] X 07.136.7 : réponse d’Isadora Falcao, de la section de musique de l’Unesco, 21 avril 1947.
[192] X 07.136.7 : lt. d’Elisabeth Jordan, de Pittsburgh, à Torres Bodet, 7 déc. 1950 ; « I am so fond of UNESCO » ; « Unesco to the rescue ».
[193] X 07.136.7 : lt. de Philip Campbell-Doyle (de Richmond, Surrey, Angleterre), à l’Unesco, 12 juill. 1951 : chant « Unesco light of learning » ; « your great Organization » ; « You are, indeed, the hope of the world » ; lt. de Philip Campbell-Doyle à l’Unesco, 14 août 1951.
[194] X 07.136.7 : lt. de Benjamin Cohen, secrétaire général adjoint de l’ONU, à Torres Bodet, 29 mars 1949, en réponse à la lt. de Torres Bodet à T. Lie, du 8 mars 1949. ; lt. de J Thomas au cabinet du directeur général, 8 avril 1949.
[195] X 07.136.7 : lt. de Zuckermann à Théo Vock, 6 mai 1963 ; lt. d’Ola Lingé à l’Unesco, non datée ; lt. d’André Goutorbe, dit André Clamens, à J. Huxley, 26 février 1947 ; hymne : « Salut aux jours nouveaux ! Hymne à la paix » ; « La grande chanson » par Georges Millandy, 1937 ; chant intitulé « A l’Unesco », par l’Italienne Mlle Augusta Fipet, dédidacé à Veronese ; lt. de Théo Vonck (auteur compositeur, Anvers) à l’Unesco, 15 avril 1963 : il envoie son chant « Hymne Unesco/Unesco Anthem », avec les paroles en anglais, français, néerlandais, allemand ; lt. de Frederico Siller, secrétaire de la délégation mexicaine, au DG, 21 oct. 1952 : il lui envoie l’hymne « Unesco » réalisé par Bonifacia Aguirre de Bosque et Nicolas Cuevas Rivera ; lt. de José Ruiz Martinez au DG, 8 fév. 1955 : il lui envoie un hymne intitulé « L’Unesco ».
[196] Chant « A l’Unesco », par Augusta Fipet, doc. cit.
[197] FR, Nantes, carton 104 : note du 5 août 1969, non signée.
[198] ONU, RAG-2/76, box 11 : lt. de G. Duran à A. Myrdal, 1er juin 1950 : « in my opinion, the general conference of Unesco is the most stable element in our unstable world. [...] it gives me a comforting feeling of continuity and permanence ».
[199] ONU, RAG 2/76, box 7 : rapport de L.B. Ges, observateur des Nations Unies, sur les journées d’études inter-agences spécialisées pour la diffusion de la connaissance scientifique, Unesco, 10-12 sept. 1952.
[200] U’Thant, dans plusieurs de ses discours en 1962-63, fait la promotion de l’Unesco, citant la phrase du préambule de son Acte constitutif (Public Papers …, op. cit., Vol. VI, p. 120 : discours « Education For Peace », prononcé à Carleton University, Ottawa, 25 mai 1962 ; p. 488 : « The Guilty Generation », discours prononcé au dîner de l’American Association for the United Nations, New York, 11 nov. 1963) ; Kurt Waldheim, en 1972, rend visite à l’Unesco (film n°285, 1972).
[201] X 07.83 Lengrand, I : 19 avril 1951 : rapport de P. Lengrand à H.L. Elvin, 4 p., p. 2-3.
[202] Laves et Thomson, op. cit., p. 373, cité par G. Archibald, op. cit., p. 222.
[203] The United Nations, Unesco, and American Schools, NEA, AASA, déc. 1952, 8 p.
[204] X 07.83 Lengrand, I : lt. du mouvement « Peuple et culture » au DG, fév. 1965, pour l’inviter à son congrès annuel.
[205] Unesco in schools, op. cit., préface.
[206] EU, box 1603 : lt. confid. de l’ambassade américaine du Luxembourg au département d’état, 12 mai 1950.
[207] RP 17/49, 17 juin 1949 : Le Peuple (Belgique) : article de Fernand Dubois, inspecteur de l’éducation : « L’Unesco vivra et répandra sa bienfaisante chaleur sur le monde si les hommes le veulent, s’ils savent oublier leurs appétits personnels, familiaux, nationaux, raciaux et autres » ; RP 25/49, 20 août 1949 : Schoolmaster (Londres), 28 juill. 1949 : « In Harmony With All Mankind ».
[208] X 07 A 120/197 UNSA : lt. de William G. Carr, secrétaire genéral de la WCOTP, à Paul Bertrand, 26 oct. 1965 ; W. Laves et Ch. Thomson, op. cit., p. 373 (réf. citée par G. Archibald, op. cit., p. 222).
[209] Le Courrier de l’Unesco, juin 1948, p. 5 : « Un cours sur l’Unesco à Columbia » ; cours donné par le professeur Donald Tewksbury.
[210] G. Archibald, op. cit., p. 232.
[211] The United Nations, Unesco, and American Schools, doc. cit.
[212] RP 9/49, 22 mars 1949 : L’Enseignement public, mars 1949 : cette revue exprime sa déception du manque de coordination entre l’Unesco et le travail des fédérations intrenationales du personnel enseignant, alors que « les organisations d’enseignants ont une documentation et une expérience qui peuvent être utiles à l’Unesco en lui offrant des contacts directs avec l’opinion publique ».
[213] X 07.83 Maheu, I : mémo de Maheu à Farr, 7 fév. 1952.
[214] X 07.83 Torres Bodet, IV : note de Jean Chanderli, 21 nov. 1949, p. 3. En particulier, un étudiant, Claude Durand, lui dit vouloir faire une thèse de doctorat sur « l’Unesco et sa mission ».
[215] EU, box 1603 : rapport confid. de K. Holland au département d’état, 12 mai 1950, 6 p., p. 4.
[216] EU, box 1602 : lt. de Worth McClure à George Stoddard (président de l’université de l’Illinois), 21 mars 1950.
[217] M.H. Holcroft, Lebanon...., op. cit., p. 75.
[218] Congrès,vol. 98, 82e congrès, 2e session, 8 janv.-7 juill. 1952 : articles and editorials : Unesco booklet, A 431 ; Unesco threat to our schools, A4252 ; remarks in House : pamphlets by Unesco, A2075 ; Unesco : interference in domestic affairs, A 2914 ; Vol. 99, 83e congrès, 1e session, 3 janv.-3 août 1953 : articles and editorials, « The E in Unesco », A1370 ; statements : the UN Unesco and American schools, issued by the National education association, A 966 ; Benton, box 401 : lt. de Benton à Alvin Roseman, 25 juill. 1967.
[219] G. Archibald, op. cit., p. 231-232 ; M. Prévost, op. cit., p. 45 ; The E in Unesco, Los Angeles city school districts, 1950-51, 96 p., p. 9.
[220] RP, 19 mai 1953 : 12 articles de journaux locaux de Californie.
[221] 3 A 31 Race question in modern science : mémo confid. de Gerhart Saenger, New York University, « The Effectiveness of the Unesco Pamphlet Series on Race », janvier 1954, 20 p., p. 3 et 18 ; G. Saenger, « The Effectiveness of the Unesco Pamphlet Series on Race », International Social Science Bulletin, 1954, n°6, p. 488-503.
[222] Veronese, carton 33 : lt. de Maheu à Veronese, 24 sept. 1957.
[223] EU, box 823 : Lest We Forget…, par Mrs. Joe Price, sept. 1961, p. 1, 3-4. « UN propaganda for peace has led us to forsake our National Heritage for a Communist dominated World Order. […] The threat of Communist control of the usa exists right now [...] through the UN’s dove of peace ».
[224] Congrès, Vol. 104, 85e congrès, 2e session, 7 janv.-24 août 1958 : remarks in House : Unesco, racial studies, 18991 ; Journal Métraux, 8 avril 1953, 13 avril 1953 ; mémo de Gerhart Saenger, janvier 1954, doc. cit., p. 1-3.
[225] RP 16, 19 fév. 1948 : 5 articles de l’Osservatore Romano ; RP 48, 25 oct. 1948 : L’Osservatore Romano, 8 oct. 1948.
[226] RP 14, 4 fév. 1948 : Ricerca, 15 janv. 1948, reproduit un article publié dans Pax Romana en oct. 1947, intitulé « Les Catholiques et l’Unesco ».
[227] Cité dans Mgr. Bertoli, « Le Saint-Siège et l’essor des organisations internationales », 15 nov. 1960, doc. cit. : cite les paroles prononcées par Pie XII dans son discours du 5 oct. 1957, et dans l’encyclique Fidei Donum (1957).
[228] RP, 13 déc. 1957 : Etudes, revue de la société de Jésus, nov. 1957.
[229] Ex. : Regard sur l’Unesco, Paris, Unesco, 1973, p. 49 : « La participation de l’Unesco au PNUD trouve sa justification dans une phrase comme celle du pape Paul VI dans l’encyclique Populorum Progressio : ‘Le développement est le nouveau nom de la paix’ ».
[230] Entretien Jean Larnaud.
[231] Intervention de Jacques Maritain pendant la ‘Rencontre des Cultures de l’Unesco’, sous le signe du Concile œcuménique Vatican II, en avril 1966, intitulée « Les conditions spirituelles du progrès et de la paix ».
[232] RP, 13 nov. 1964 : La Croix : article de Mgr. Bertoli ; Le Figaro, 16 nov. 1964 : chronique de J. Guéhenno, p. 1.
[233] RP, 10 fév. 1960.
[234] Le Courrier de l’Unesco, déc. 1974, p. 41 : « L’Unesco reçoit le prix Jean XXIII pour la paix ».
[235] Entretien Deliance ; Maurice Barbier, L’Eglise catholique …, p. 90-95 ; Mgr. Bertoli, « Le Saint-Siège et l’essor … », doc. cit. ; Biogr. Rupp : le premier secrétaire général du CCIC est le chanoine Rupp.
[236] M. Barbier, op. cit., p. 5.
[237] Entretien Jean Larnaud.
[238] M. Barbier, op. cit., p. 90-95.
[239] Bulletin de reconstruction et réhabilitation, Unesco, août-sept. 1947, n°8-9, vol. 1, p. 7 : rapport sur la 11e conférence internationale des scouts.
[240] 323.12 A 01 ICCJ, I : rapport de la conférence internationale extraordinaire contre l’antisémitisme, Seelisberg, 1947 : un observateur de l’Unesco y participe, Arvid Brodersen ; II : à partir de 1948 s’établit une collaboration entre l’Unesco et le CICJ ; EU, box 2241 : New York Times, 6 avril 1947 : le département d’état américain soutient la candidature du CICJ au statut consultatif de l’Unesco.
[241] X 07 .21 (44) Club : lettres de Grinda à Larnaud, années 1960-70 ; lt. de Jean Larnaud à l’Unesco, 5 sept. 1972.
[242] Reg 1632, II : lt. de Giorgio La Pira à Luther Evans, 10 oct. 1958, au sujet du colloque méditerranéen de Florence, organisé dans le cadre des « congrès pour la paix et la civilisation chrétienne ».
[243] ED/128, 23 juin 1953 : rapport final de la réunion consultative des représentants des organisations internationales de jeunesse, 12 p.
[244] Entretien Jean Larnaud ; XO7.21(44)NC, I : doc. du 22 oct. 1952 : dans le « comité Jeunesse » mis en place au sein de la Commission nationale française, un tiers des membres sont catholiques.
[245] Anne Grinda, Les Clubs Unesco…, op. cit., p. 46 ; Le Courrier de l’Unesco, juin 1960 ; Bulletin de reconstruction et réhabilitation, Unesco, août-sept. 1947, n°8-9, vol. 1, p. 7 : rapport sur la 11e conférence internationale des scouts ; X 07.21 (44) Club : lt. de Joseph Burg à l’Unesco, 3 mai 1950.
[246] 327.6 A 01 WB, I et II : cette organisation est associée à l’Unesco à partir de 1958.
[247] 327.6 A 01 U.G.B. son objectif est la « rééducation de l’être », « le Progrès de la Grande Famille Humaine » ; lt. de V. Hercik, destinataire non précisé, 15 septembre 1954.
[248] Entretien Jean Larnaud ; Veronese, carton 33 : lt. de M. Baers et de A.M. de Vuyst (de l’Union catholique internationale de service social, Bruxelles) à Veronese, 3 janv. 1958.
[249] Entretien Jean Larnaud.
[250] Unesco and catholic collaboration, op. cit., p. 38-46.
[251] ED/121, 18 fév. 1952, p. 2-4 ; ED/128, 23 juin 1953, 12 p.
[252] 375 (86) A 63 VP : lt. de Guillermo Francovich, directeur du centre de La Havane, à A. de Blonay, 4 avril 1952.
[253] 329.18 A 53 CIPSH, IV : lt. de L. François au DG, 19 mars 1949.
[254] J. Torres Bodet, Memorias III, op. cit., p. 91-92 : « una forma […] de religion ».
[255] La Croix et Témoignage Chrétien consacrent une large place à la première conférence générale. La Croix publie presque chaque jour en deuxième page un long article sur deux colonnes présentant l’évolution des travaux de la conférence ; RP 22/49, 22 juill. 1949 : La Croix, 13 juill. 1949. Journal de la conférence générale de 1947, vol. I, 1e séance plénière, 6 nov. 1947, ouverture de la session par le chef de la délégation française, J. Maritain, p. 31. J. Thomas, commentant ces propos, ecrit : « On devait plus tard s’y référer à mainte reprise ; jamais, dans les annales de l’organisation, un tel effort n’a été accompli pour tracer la voie qu’elle devait suivre ». Jean Thomas, op. cit., p 48.
[256] RP, 18 avril 1952, Chantiers (Bruxelles), mars 1952 : article de 6 p. par Paul Van Vracem, de l’université catholique de Louvain : article enthousiaste à l’égard de l’Unesco.
[257] En Italie, plusieurs villages d’enfants créés par des ecclésiastiques sont soutenus par l’Unesco, comme le « villagio del Fanciullo » dans les Abruzzes, créé par l’abbé Don Guido Visendaz : Le Courrier de l’Unesco, août 1949, p. 9 : « Cité d’enfants en Italie ».
[258] En 1953, la Catholic Commission on Intellectual and Cultural Affairs (CCICA), liée à la Catholic University of America, consacre sa réunion annuelle à la question « L’Unesco et la collaboration catholique » (Unesco and Catholic Collaboration, doc. cit) Le révérend Frederick G. Hochwalt y affirme que les catholiques doivent avoir envers l’Unesco non pas une attitude de rejet, qui laisserait le champ libre à l’Unesco aux matérialistes, mais plutôt « une attitude de coopération sans illusion et avec un esprit critique constructif » (p. 38-46 : « attitude of cooperation without illusion and with constuctive criticism »).
[259] A. Métraux, Journal, op. cit., 6 août 1954.
[260] Unesco and Catholic Collaboration, doc. cit, p. 19-34.
[261] RP 9, 17 déc. 1947 : Christian Science Monitor, 22 nov. 1947: « The pioneers in Unesco have much to be proud of. [...] something ought to be done to make Unesco as familiar as MGM’s Leo or Disney’s Duck » ; W. Carr, « The Unesco », Post War World, Commission on a Just and Durable Peace, Federal Council of the Churches of Christ in America, 27 mars 1946 ; W. Carr, « Report on Unesco », Fraternity Month, 28 janv. 1947.
[262] RP 9, 17 déc. 1947.
[263] 375 (86) A 63 VP : lt. de Guillermo Francovich à A. de Blonay, 4 avril 1952 : en 1952, le Révérend Père Rafael Gomez Hoyos est secrétaire de la commission nationale colombienne pour l’Unesco ; lt. de Sanchez à Bowers, 17 sept. 1948 : les préparatifs du projet associé de Viani (Colombie) suscitent le grand intérêt de l’archevêque de la région, qui demande à y participer ; 372/8/MP 01, III : lt. d’Oscar Vera à Dartigue, 25 août 1958 : il observe que dans toutes les commissions nationales d’Amérique latine, les institutions privées d’enseignement catholique sont représentées.
[264] Nippon Times, 24 avril 1948 : « Unesco Movement Gaining Ground in Big Cities Here », art. cit. : l’association coopérative Unesco de Kyoto, fondée en 1947, est liée officiellement à des associations chrétiennes, comme la Kokusai Shukyo Doshikai (International Religionist’s Society), et la Kirisutokyo Heiwakai (Christian Peace Association).
[265] X 07.21 (44) Club : lt. de J.-B. de Weck à A. Grinda, 31 juill. 1972 : évoque le journal Le Pélerin ; lt. d’A. Frappier à Maheu, mars 1972 ; lt. de Mary Jasper à sœur Marie-Paule, 13 juill. 1972 ; lt. De J.-B. de Weck à l’abbé Géry, 12 janv. 1967. Entretien abbé Robert Féry.
[266] RFA, Bestand B 91, Band 42 : lt. de Salat à Stratenwerth (Kirchliches Aussenamt der evangelischen Kirche in Deutschland), 12 mars 1952 ; lt. de Salat à Domvikar A. Stein, de Limburg, 23 mai 1952 ; lt. De Stratenwerth à Salat, 10 mars 1952.
[267] J. Torres Bodet, Memorias III, op. cit., p. 254-255.
[268] V. Veronese, « L’Unesco face aux problèmes d’aujourd’hui », 8 mai 1961, discours cité : il cite le message évangélique pour illustrer l’action de l’Unesco : « L’homme ne vit pas que de pain ».
[269] Veronese, carton 33 : lt. de M. Baers et de A.M. de Vuyst à Veronese, 3 janv. 1958.
[270] Biogr. Maria Luisa Paronetto Valier : 17C/NOM/18, 8 sept. 1972.
[271] X 07.83 Maheu, I : rapport de Maheu au DG, 17 fév. 1958, p. 20.
[272] RP 23 janv. 1963 : La Croix, 27-28 décembre 1962, article par le père Russo, très élogieux.
[273] RP, 5 janv. 1959 : Etudes, décembre 1958 : article de 20 p. par Maurice Quéguiner ; RP 8 oct. 1967 : Etudes, sept. 1967 : article de 13 p. par M. Russo.
[274] INA : « Congrès catholique de l’enfance », JT 20 heures, 30 mai 1961.
[275] INA : « congrès des syndicats chrétiens », JT 13h, 29 juin 1961.
[276] M. Barbier, op. cit., p. 5
[277] RP, 22 janv. 1953 : La Croix.
[278] RP 9, 13 janv. 1948 : Vita e pensiero, déc. 1947 ; La Luce, 30 nov. 1947 ; L’Osservatore Romano, 10 déc. 1947.
[279] RP 3, 20 oct. 1947 : World’s Crisis (Boston), éditorial : « A Dangerous Modern Trend ».
[280] RP 20, 31 mars 1948 : Le Droit (Ottawa, 20 fév. 1948).
[281] RP 40, 31 août 1948 : Basler Volksblatt (journal catholique de Bâle), 7 août 1948.
[282] M. Barbier, op. cit., p. 5.
[283] Père John Courtney Murray (dir.), Julian Huxley and Unesco, an analysis of Julian Huxley’s pamphlet UNESCO, its purpose and its philosophy, CCICA, déc. 1947.
[284] RP, 18 avril 1952 : Réforme, 29 mars 1952.
[285] RP, 5 août 1953 : La France Catholique, 24 juill. 1953 : « Les techniques de l’éducation de base et les missions catholiques », par Robert Richard.
[286] RP, 4 janv. 1954 : La Croix, 15 déc. 1953.
[287] RP 3, 20 oct. 1947, America, New York, 27 sept. 1947 ; RP 3, 20 oct. 1947 : World’s crisis (Boston), éditorial intitulé « A Dangerous Modern Trend » ; « a grave danger to Christianity » ; « We shall do well keep our eyes on Unesco. Where will it go from here ? » ; Le Moniteur de l’Unesco, août 1947, p. 3-4 : « L’Unesco en face de deux Mondes », par Byron Dexter (publié aussi dans Foreign Affairs, en avril 1947).
[288] Unesco And Catholic Collaboration, op. cit., p. 47-65 : « more danger than good can come from cooperation with Unesco ». We would be « aiding materialistic and atheistic projects ».
[289] Veronese, carton 33 : lt. de Maheu à Veronese, 24 sept. 1957.
[290] RP, 8 oct. 1967 : Etudes, sept. 1967 ; RP, 14 sept. 1962 : La Croix.
[291] Reg 1632, II : lt. du grand rabbin de Paris, Jacob Kaplan, au DG, 23 fév. 1951.
[292] RP 48, 25 oct. 1948 : New York Times, 9 oct. 1948, ainsi que d’autres journaux américains. En octobre 1948, l’American Federation of Labor s’affirme « profondément choquée » par le choix de l’Unesco de tenir la conférence générale à Beyrouth, étant donné l’hostilité du Liban envers Israël ; EU, box 2242 : lt. de H. Sargeant à W. Benton, 26 août 1947 : évoque un article de Stephen Spender paru en avril 1947 dans Commentary, organe de l’American Jewish Committee.
[293] ED/121, 18 fév. 1952, 32 p., p. 2-4.
[294] RFA, Bestand B 91, Band 42 : lt. de Salat à Stratenwerth, 12 mars 1952.
[295] Journal Métraux, 2 fév. 1953.
[296] Journal Métraux, 17 oct. 1954.
[297] Unesco in schools, op. cit., 1964, p. 57 ; Tokan Tada, The Thirteenth Dalai Lama, Tokyo, Centre for East Asian Cultural Studies, Unesco, 1965, 115 p.
[298] J. Huxley, Memories II, op. cit., p. 138.
[299] G. Archibald, op. cit., p. 234.
[300] RP/41, 6 sept. 1948 : Pourquoi pas, hebdomadaire satirique belge, Bruxelles, 20 août 1948 ; RP 16, 19 fév. 1948 : Travail, 22 janv. et 5 fév. 1948 ; RP, 7 mars 1952 : L’Humanité, 19 fév. 1952 : ironise sur « la très vertueuse Unesco ».
[301] Entretien Suinot.
[302] Entretien Grinda ; X 07 .21 (44) Club : rapport du voyage du Club Unesco de Gagny en URSS en juillet 1967, par Mlle Chapellier ; lt. de J. Lamy, secrétaire général du Club Unesco Paris-Ouest, à l’Unesco, 1er nov. 1967 ; lt. Grinda au délégué permanent de l’URSS, 12 déc. 1972 : le club Uneco de Poitiers souhaite se jumeler avec un club Unesco d’URSS ; or il n’y a pas de clubs Unesco en URSS ; Anne Grinda s’efforce alors de mettre ce club en contact avec des associations soviétiques ; lt. de J. Lataste, délégué de Valence du Conseil départemental des clubs Unesco, à l’Unesco, 2 oct. 1969 : Lataste a organisé en 1968 un voyage en Bulgarie et, en 1969, entreprend un voyage en Sibérie, sur l’invitation du Centre d’étudiants soviétiques ; lt. du maire d’Epinay-sur-Seine à l’Unesco, 29 oct. 1969 ; lt. M. Guesdon à Grinda, 28 oct. 1972 : le club Unesco de Poitiers est lié aux associations France-URSS et France-Chine.
[303] EU, box 1601 : lt. du président de l’AFL à Dean Acheson, 8 mars 1950 ; « has from the beginning been keenly interested in the development of the program and structure of Unesco » ; EU, box 827 : lt. du président de l’AFL-CIO à Dean Rusk, 5 oct. 1962.
[304] Reg 1632, II : lt. de Léon Jouhaux au DG, 10 juill. 1952.
[305] RP 8/49, 18 mars 1949 : Syndicalisme, 24 fév. 1949 : soutient « avec ferveur » l’Unesco et affirme sa confiance en le fait qu’elle va mener une « action positive » ; RP , 11 sept. 1952 : Syndicalisme, 6 août 1952.
[306] X 07.83 Lengrand, I : lt. Lengrand à M. Loper, 23 avril 1958.
[307] Journal de la conférence générale de 1947, vol. I : compte-rendu des débats, 5e séance plénière, 10 nov. 1947, William Benton, p. 79. En 1947, B. Dexter souligne dans la revue Foreign Affairs « à quel point les intérêts commerciaux et politiques de l’Amérique se trouvent engagés » dans l’Unesco.
[308] Informal report of the US Delegation to the seventh session ..., doc. cit., 1952, p. 4.
[309] EU, box 2241 : statement by the honorable William Benton, broadcast over the Columbia broadcasting system, 23 déc. 1946, p. 2.
[310] Benton, box 388 : lt. de Milton Eisenhower à Benton, 8 déc. 1947.
[311] Unesco and the US National Interest, discours de Walter Laves, 9 juin 1953, doc. cit., p. 4 et 9 ; Unesco and Economic Development, discours de Walter Laves, 10 juin 1953, doc. cit.
[312] G. Archibald, op. cit., p. 143 ; Benton, box 392 : lt. d’A. Baez à Benton, 7 déc. 1965 ; rapport des Etats-Unis à la conférence générale de 1962, p. 52-60, p. 59 ; X 07. 83 Thomas, II : rapport de mission de J. Thomas aux Etats-Unis, 22 mars 1948, 12 p., p. 9-10.
[313] X 07. 83 Thomas, II : rapport de mission de J. Thomas aux Etats-Unis, 22 mars 1948, p. 9-10.
[314] Actes de la conférence générale de 1946 : 2e séance plénière, 20 nov. 1946 : discours de Léon Blum.
[315] RP 1/49, 14 janv. 1949 : Le Figaro ; Scotsman ; Le Monde ; L’Education nationale, Christian Science Monitor, 30 nov. 1948 ; RP 2/49, 27 janv. 1949 : Arts, 7 janv. 1949 ; RP 3/49, 7 fév. 1949 : Le Populaire, 24 janv. 1949.
[316] Le Courrier de l’Unesco, août 1948, p. 2 ; mars 1948 p. 1 et 8 ; juin 1948, p. 1 : « Création de l’institut amazonien » ; juill. 1948, p. 4-5.
[317] RP 15, 12 fév. 1948 : Christian Science Monitor, 16 janv. 1948, et Morning Globe, 25 janv. 1948.
[318] RP 20, 31 mars 1948 : New York Herald Tribune, 14 mars 1948 : « a profound effect upon the history of the human race ».
[319] RP 16, 19 fév. 1948 : Discovery : « Science is Unesco’s Strong Point », par Ritchie Calder : « to catch the public imagination ».
[320] 330.19 (8) A 01 IIHA, I : lt. W.E. Purnell à W. Laves, non daté ; il lui envoie le texte de l’éditorial de Nature du 26 juill. 1947 : « outstanding importance » ; « The demonstration in such ways of the practical contribution of science to the human welfare ».
[321] NUOI carton 355 : rapport du 17 juillet 1950, doc. cit. : la démission de Torres Bodet « a brusquement attiré l’attention de l’opinion sur une assemblée dont les travaux ne sont en général suivis qu’avec une certaine indifférence ».
[322] RP, 4 déc. 1950 : Lo Studente d’Italia, 31 oct. 1950 : « Crisis in Unesco » de Gaetano Nanetti ; « collapse of Unesco at Florence » ; RP, 16 juill. 1950 : Le Populaire, 16 juin 1950 : « cette démission rétractée pose un problème grave », « l’échec de l’Unesco » ; L’Epoque, 17 juin 1950, et L’Information, 16 juin 1950 : « La démission offerte […] par M. Torres Bodet révèle une crise profonde au sein de cette institution. Elle souffre de la désaffection que le grand public manifeste aujourd’hui à l’égard des organisations internationales dont il attendait beaucoup et dont il ne discerne plus guère que le caractère inopérant et coûteux ».
[323] Le Monde, 23-24 nov. 1952 : « Le directeur de l’Unesco donne sa démission » ; RP, 12 déc. 1952 : Western Mail ; World Telegram (New York) : « Good Bye, Doctor » ; The New Statesman and Nation (Londres), 29 nov. 1952 : « The End of Unesco » ; Expressen (Stockholm) : cette démission serait une « evidence of the disintegration of which Unesco has for some time been showing signs » ; L’Observateur, 27 nov. 1952 : « L’Unesco paralysée » ; New York Times, 30 nov. 1952 ; RP, 22 janv. 1953 : La Relève (Bruxelles).
[324] RP, 12 déc. 1952 : Témoignage chrétien, 28 nov. 1952 : éditorial « Victoire sur la liberté » ; Combat, 25 nov. 1952 : « Après la démission de Torres Bodet, où va l’Unesco ? »
[325] RP, 12 déc. 1952 : plusieurs centaines d’articles condamnent l’admission de l’Espagne franquiste ; ex : Le Monde, 28 nov. 1952 ; L’Observateur, 20 nov. 1952 : « La place de l’Espagne n’est pas à l’Unesco » ; RP, 19 fév. 1951 : La Marseillaise, 9 fév. 1951 : critique l’Unesco « dont le dernier acte a été d’agréer la présence en son sein de Franco le bourreau du peuple espagnol » ; RP, 14 mars 1951: Euzko Deya, hebdomadaire espagnol publié à Paris, 1er mars 1951 ; RP, 18 avril 1952 : Le Populaire, 10 avril 1952 ; RP, 22 janv. 1953 : Cahiers des droits de l’homme ; RP, 1er août 1952 : Franc-Tireur, Le Monde, Tribune des Nations, L’Observateur, Les Nouvelles Yougoslaves (Paris), Novedades, El universal (Mexico), El Espectador (Bogota) ; RP, 1er août 1952 : plusieurs journaux citent la lettre d’Albert Camus. (notamment Arbetaren (Stockholm), Dernière heure (Alger), L’Echo du soir, Oran républicain). Entretien Grinda : plusieurs clubs Unesco ont pris parti contre l’admission de l’Espagne franquiste ; X 07 .21 (44) Club : lt. de Léontine Roux à l’Unesco, 5 juin 1953.
[326] RP, 19 mai 1953 : Revue de Paris ; RFA, Bestand B 91, Referat 601, Band 16 : Neue Zürcher Zeitung, 9 nov. 1956, p. 3 : « Zehn Jahre Unesco » ; RP, 17 déc. 1954 : New York Times, 2 et 12 déc. 1954 ; RP, 11 janv. 1955 : La Croix ; Emile Delavenay, Témoignage, op. cit., p. 374.
[327] RP, 19 nov. 1954 : Information (Copenhague), 3 nov. 1954 ; RU, LAB 13/757 : The Times, 24 oct. 1956 : « Unesco Officials’ Dismissal. ILO Ruling Upheld by the Hague Court »; The Times, 22 mai 1956 : « Dismissals From Unesco » : lt. « To the editor of the Times », par Kenneth Younger, J. Grimond, et Nigel Newton (House of Commons) ; The Times, 26 mai 1956 : « Dismissals From Unesco » : lt. « To the editor of the Times », par Austen Albu (House of Commons) ; The Times Educational Supplement, 19 mars 1954, p. 1 à 5, « US Citizens In Unesco. Case of Mr. Leff » ; RP, 17 déc. 1954 : Le Monde, 3 déc. 1954 ; Combat, La Croix, L’Humanité, Le Monde, 10 déc. 1954 ; RP, 4 nov. 1955 : New York Times, 30 oct. 1955 : « US Court Bids Unesco Reinstate Four US ‘Risks’ » ; Times Educational Supplement, 4 nov. 1954 : éditorial « No Evidence » ; Life Magazine (New York, 24 oct. 1955), « The Legion Is Disgraced »; RU, LAB 13/757 : Combat, 24 août 1954 : « Le maccarthysme gagne l’Unesco », p. 1 et 8.
[328] RP, 22 juill. 1954 : Le Figaro littéraire : « Le palais importun » ; RP, 12 déc. 1952 : Le Figaro, article d’André Siegfried.
[329] RP 23, 22 avril 1948 : Combat, 13 avril 1948.
[330] RP, 14 nov. 1952 : Le Monde, 1er nov. 1952.
[331] INA : actualités françaises, journal national, « Première pierre de l’Unesco », 25 nov. 1955 ; journal national, « Chantier du palais de l’Unesco à l’école militaire », 21 août 1957 ; actualités françaises : « présentation de la fresque de l’Unesco par Picasso », 2 avril 1958 ; « Fresques de Picasso à l’Unesco », JT 13h, ORTF, 1e chaîne, 1er avril 1958 ; « inauguration des bâtiments de l’Unesco à Paris », JT soir, 1e chaîne, 3 nov. 1958 ; « Le palais de l’Unesco », actualités françaises, journal national, 23 avril 1958 ; « Le président Coty inaugure le palais de l’Unesco », Les actualités françaises, journal national, 5 nov. 1958.
[332] Aujourd’hui Art et Architecture, juin 1956, n°8, p. 58 à 63, janv. 1957, n°11, p. 57 ; sept. 1957, n°14, p. 48-49-74 ; juill. 1958, n°18, p. 64-73 : « Le siège de l’Unesco à Paris » ; sept. 1958, n°19, p. 66-71 ; déc. 1958, n°20, p. 58-59 : « Les arts à l’Unesco » ; Le Monde, 20 mars 1954, p. 9 : « La propagande culturelle de l’Occident inquiète les peuples d’Extrême-Orient, déclare le directeur de l’Unesco » ; Le Monde, 6 juill. 1954, p. 7 : Albert Mousset, « L’implantation place de Fontenoy du palais de l’Unesco est désapprouvée » ; Le Monde, 14 oct. 1954, p. 8 : « La construction du siège de l’Unesco place de Fontenoy commencera le mois prochain » ; RP, 7 oct. 1957 : Le Monde, 24 sept. 1957 : « Faute de goût » ; Le Monde, 12 sept. 1958, p. 7 : « Les nouveaux bâtiments de l’Unesco » ; Le Monde, 3 oct. 1958, p. 6 : « Les arts à l’Unesco » ; Le Monde, 1er nov. 1958, p. 7 : « La Xe conférence générale de l’Unesco s’ouvrira le 4 novembre à Paris » ; p. 16 : « Inauguration du siège permanent de l’Unesco » ; Le Monde, 4 nov. 1958, p. 1 : « L’assemblée générale de l’Unesco » ; et « Inauguration des nouveaux bâtiments de l’Unesco » ; New York Times, 13 juin 1956, p. 1.
[333] James J Sweeney, « Two Walls by Joan Miro », in Les arts plastiques au nouveau siège de l’Unesco, Quadrum n°6. Juan Miro, « Ma dernière œuvre est un mur », Le Courrier de l’Unesco, novembre 1958, p. 34-36.
[334] M. Prévost, op. cit., p. 60.
[335] M. Prévost, op. cit., p. 60 ; effectivement, ces œuvres ont coûté très cher : 4,2 millions de francs pour l’œuvre de Picasso (Biogr. Picasso : lt. de Jean Thomas à Picasso, 24 oct. 1957), et 7 millions de francs pour celle de Miro (lt. de L. Evans à Joan Miro, 5 juin 1957), à quoi s’ajoutent les frais de réalisation, supportés aussi par l’Unesco.
[336] J. Huxley, Memories II, op. cit., p. 86 : « We had all hoped that he would produce something splendid, but this work I (and many others) felt was monstruous - over-large, grotesque, indecent, and without any relevance to Unesco. In spite of my profound admiration for Picasso’s achievements, I eventually plucked up courage to attack the organization in a long letter to the Manchester Guardian, expressing my disillusionment ».
[337] E. Delavenay, op. cit., p. 385 ; film n° 496, 1961.
[338] Ex : Reg 1632, I : lt. de J. Warquier et A. Duvernois à Jeanne Hersch, 22 oct. 1967 : « C’est depuis que nous avons vu son œuvre infâme, l’ignoble panneau dans l’un des halls du bâtiment de l’Unesco, obscène, bassement pornographique, que nous avons compris coment ce « génie » se moque des bourgeois. […] Nous payons des impôts très lourds et notamment pour entretenir l’Unesco, dont les distingués membres ne paient pas un centime, un cent ou un pfennig, pour passer leur temps agréablement aux frais des malheureux contribuables du monde entier. Car les gens de l’Unesco ne paient pas d’impôt du tout ! C’est anti-démocratique ! Combien de millions on a payé à Picasso pour sa saleté ! Que l’Unesco réponde à notre question ! Voilà ce que nous pensons, et des milliers de personnes pensent comme nous ! »
[339] Le Courrier de l’Unesco, nov. 1958, p. 27.
[340] Biogr. Picasso : texte manuscrit non signé, écrit sur la lt. de Brigittte Leal, coordinatrice du musée Picasso, à l’Unesco.
[341] Congrès, Vol. 102, 84e congrès, 2e session, 3 janv.-27 juill. 1956 : 20 juill. 1956, House, « Unesco. Communism and Modern Art », p. 13774-13779 : M. Donero (Michigan) : « Unesco builiding to be decorated by communist Picasso » ; « band of Marxist surrealists ».
[342] EU, box 824 : Le Monde, 7 mars 1962 : « L’Unesco va-t-elle quitter la place de Fontenoy ? » par Albert Mousset. Articles du Monde sur le même sujet, le 12 août 1958, le 1er nov. 1961 et le 3 mars 1962.
[343] OHRO, interview de Luther Evans, p. 487 : « I certainly changed the image of Unesco in a favourable direction while I was there ».
[344] NUOI carton 836 : lt. de l’ambassadeur de France en Italie, Gaston Palewski, au ministre des affaires étrangères, 26 novembre 1958 ; Veronese carton 25 : Concretezza, 16 déc. 1958, p. 1 ; L’Osservatore romano, 15-16 déc. 1958, p. 7 : « Il discorso programmatico di Vittorino Veronese all’Unesco ».
[345] Veronese, carton 23 : Il Gazzettino, 3 nov. 1961 : « Veronese si è dimesso da direttore dell’Unesco » ; La Stampa, 3 nov. 1961 : « Le dimissioni di Veronese da direttore dell’Unesco » ; Le Monde, et Le Figaro, 3 nov. 1961 : « M. Veronese, directeur général de l’Unesco, donne sa démission pour raisons de santé » ; articles semblables dans L’Avvenire d’Italia, Combat, Le parisien libéré, France soir, Le Soir, La Croix, L’Osservatore Romano, New York Times ; RP, 24 nov. 1961 ; Veronese, cartons 67 et 68 : nombreuses coupures de presse.
[346] Veronese, carton 32 : La Relève (Belgique), 20 déc. 1958, p. 14-15 : Reginald Hemeleers, « Un catholique à la tête de l’Unesco ». INA : « Président de l’Unesco, Paris : élection du nouveau directeur général », JT 20h, 22 nov. 1958 ; « M. Veronese élu Directeur de l’Unesco », non diffusé, 1 nov. 1958 ; « Prestation de serment de M. Veronese, nouveau président de l’Unesco », JT soir, 5 déc. 1958.
[347] La Relève, 20 déc. 1958, « Un catholique à la tête de l’Unesco », art. cit.
[348] Witold Zyss, « Présentation », p. 29- 31, in René Maheu. Portrait-souvenir …, op. cit.
[349] 77 EX/PRIV/SR.1 (prov.), 16 avril 1968, confid., p. 4-5 (propos de M. Barbey).
[350] X 07.21 (44), I : lt. de Maheu à René Dars, professeur à la Sorbonne et secrétaire général des clubs ‘Confrontations’, 29 sept. 1964 ; celui-ci lui avait demandé l’autorisation de prendre le nom de Maheu pour le conseil de direction de ces clubs. Maheu répond que c’est impossible. Le Figaro, 29 sept. 1964 : « Il y a dans le monde des injustices qui mettent en danger la survie de l’espèce, déclare M. Maheu à Toulouse » ; RU, ED 121/1163 : Le Monde, 21 août 1963, p. 1-2 : « L’Unesco se propose de donner une nouvelle orientation à son action, déclare au Monde M. René Maheu ».
[351] RP, 31 mars 1967 : Le Monde, 15 mars 1967, supplément « Livres », p. 1, article de Pierre-Henri Simon ; La Tribune des nations, 30 déc. 1966 : « une pensée constante et volontaire, qui les ordonne en une vértiable doctrine de la civilisation à venir ».
[352] L’Express, 20-26 juill. 1970, p. 32-33 : « Vie moderne : le mal de vivre de l’Unesco », par Liliane Sichler
[353] Film n° 1223, 1973.
[354] PREM 11/5185 : Record of meeting with Prime Minister, 10 avril 1964 : note confid. intitulée « R. Maheu » : « his standing with representatives of those countries is naturally very high » ; X 07.83 Maheu, VI : lt. de Maheu à Hedi Nouira, premier ministre de Tunisie, 10 oct. 1964 ; lt. de Mostafa Kamal Helmy, ambassadeur et délégué permanent de l’Egypte auprès de l’Unesco, à R. Maheu, 2 avril 1973 ; lt. de Maheu au délégué permanent de la Tunisie auprès de l’Unesco, 10 oct. 1973 ; lt. de Maheu à Driss Guiga, ministre de l’éducation nationale de Tunisie, 10 oct. 1974.
[355] Entretien Keating.
[356] Lors de ses visites en Tunisie en 1964, 1973 et 1974, Maheu est accueilli de manière chaleureuse à la fois par les dirigeants et par la presse et la population : X 07.83 Maheu, VI : lt. de Maheu à Hedi Nouira, 10 oct. 1964 ; lt. de Maheu au délégué permanent de la Tunisie auprès de l’Unesco, 10 oct. 1973 ; lt. de Maheu à Driss Guiga, 10 oct. 1974.
[357] X 07.83 Maheu, VI : lt. de Maheu à Noureddine Naït Mazi, directeur du journal d’Alger El Moudjahid, 8 fév. 1973 ; El Moudjahid, 31 janvier 1973, « L’Unesco et l’idéologie des droits de l’homme » ; El Moudjahid, 4-5 février 1973, longue interview de René Maheu ; L’Orient, n°83, 6-12 janv. 1973, p. 13-15 : « Portrait : directeur-général de l’Unesco, René Maheu », par Mirèse Akar ; X 07.83 Maheu, VI : lt. de Hans Ehrenstrale à Norman Ho, 9 fév. 1973 ; aide mémoire sur les entretiens entre les autorités algériennes et Maheu, fév. 1973, 6 p., p. 1 ; Le Monde, 3 février 1973 : « M. René Maheu est reçu avec un certain éclat ». Film n° 1836, 1973.
[358] En 1970, l’ambassadeur de Colombie remet à Maheu la médaille « Francisco de Paula Santander » (film n° 245, 1970).
[359] En novembre 1963, Benton fait un grand éloge de Maheu dans un discours devant la commission nationale américaine. Il l’assimile à Alexis de Tocqueville, estimant que tous deux sont des « pionniers » qui ont perçu bien avant tous les économistes l’importance de l’éducation pour le développement économique. Benton affirme : « M. Maheu est un phénomène rare », loue sa « capacité intellectuelle, son énergie, et la compétence administrative à absorber de vastes quantités de détails et à continuer à garder son œil à l’horizon ». (Rapport de William Benton, en nov. 1963 à Chicago, à une conférence de la commission nationale américaine, cité dans : Congrès, Vol. 109, 88e congrès, 1e session, 9 janv.-30 déc. 1963 : 4 déc. 1963, Senate, p. 23225-23226 : « Report on recent Unesco developments » : M. Ribicoff (Connecticut). (« De Tocqueville and Maheu were the pioneers who saw the issue long before the current crop of economists who are suddenly proclaiming the importance of education as a tool in economic development. M Maheu is a rare phenomenon - a civil servant in an UN agency who has risen to the top and seized the helm » ; « intellectual capacity, energy, and the administrative ability to absorb vast quantities of detail and still keep his eye on the horizont »). En 1965, Benton exprime « sa grande admiration pour le directeur général ». Maheu (FR, Nantes, carton 6 : lt. d’O. de Sayve à M. Couve de Murville, 4 nov. 1965 : cite les propos de Benton).
[360] En 1973, le représentant Brademas fait l’éloge de Maheu et de ses idées (Congrès, Vol. 119, 93e congrès, 1e session, 3 janv.-22 déc. 1973 : 29 nov. 1973, House, « Shame of illiteracy », an editorial on an address by René Maheu of Unesco », p. 38713-38714 (M. Brademas).
[361] RP, 23 sept. 1974 : Le Monde, 25 juin 1974, « Le ‘Roi René’, un intellectuel dans l’histoire » : « C’est […], à ce jour, près de la moitié de l’histoire de […] l’Unesco, née en 1946, que M. Maheu a dirigée. […] Il est l’un des hommes qui ont le mieux su, dans les organisations internationales, prendre la mesure de l’émergence du Tiers Monde et en tirer les conséquences » ; Le Figaro, 22-23 juin 1974, « A la direction générale de l’Unesco – M. M’Bow succèderait à M. René Maheu » par Rolf Lemoine. « Sa forte personnalité a fortement marqué l’Unesco, lourde machine aux mille contradictions, à laquelle il a su donner un rayonnement que bien des organismes internationaux pourraient lui envier » ; Le Soir (Belgique), 27 juin 1974 : « Treize ans à la tête de l’Unesco : M. Maheu ne continuera pas » ; Le Figaro, 15 nov. 1974, p. 28 : « Les adieux de René Maheu », par Rolf Lemoine ; Le Monde, 15 nov. 1974, p. 38 : « Unesco. Après douze ans de mandat. M. René Maheu quitte la direction générale de l’organisation », par Jean-Pierre Clerc : sous-titre : « Un intellectuel aux avant-postes de l’histoire » ; Le Monde, 25 juin 1974 : « Unesco. La succession de M. Maheu à la tête de l’organisation. M. M’Bow a le soutien officiel des non-alignés et des Etats-Unis » ; et article (même page) : « Le ‘roi René’, un intellectuel dans l’histoire ».
[362] Le Monde, 21-22 déc. 1975, p. 21 : « Un homme d’action et de conviction » par Jean-Pierre Clerc. Le Monde, 20 déc. 1975, p. 1 : « Ancien directeur général de l’Unesco, M René Maheu est mort ».
[363] Le Monde, 21-22 déc. 1975, p. 1 : « M. René Maheu est mort ».
[364] Le Figaro, 20-21 déc. 1975 : « René Maheu ou la passion de l’universel. L’ancien directeur de l’Unesco est mort à 70 ans ».
[365] M. Prévost, p. 199. En Malaisie, un instituteur indien demande à rencontrer « le représentant de la grande Unesco » ; et le petit prince de Kelatan veur s’abonner au Courrier de l’Unesco ; Lien-Link, n°83 : « De Bucarest à Abidjan : un itinéraire atypique », par E. R.
[366] EU, box 825 : Report of the US delegation to the Unesco meeting of experts on the development of information media in Africa, soumis au secrétaire d’état, par Robert E. Hartland, 26 mars 1962, 32 p., p. 6. « Africans’ high regard for the United Nations and Unesco, their illusions and naivete, and their bias in favor of multi-lateral aid - all contributed to their looking to Unesco a a primary source of help ».
[367] Rapport de la conférence annuelle de la commission nationale américaine, 26-28 avril 1962, cité dans Congrès, Vol. 108, 87e congrès, 2e session, 10 janv.-13 oct. 1962 : 17 mai 62, Senate, « Tribute to Unesco », par Frank Thompson du New Jersey, p. 8729-8730. « much impressed by the confidence ».
[368] X 07.83 Maheu, IIa : nov. 1963 : Généralités sur la République algérienne démocratique et populaire, p. 5-9.
[369] X 07.83 Maheu, IV : Note sur la coopération entre l’Unesco et le Soudan, 24 janv. 1967, 34 p. ; Note sur la coopération entre l’Unesco et le Koweit, 25 janv. 1967, 16 p., p. 1-2.
[370] X 07 .21 (44) Club : lt. de M. Weber à l’Unesco, 17 fév. 1966.
[371] L’Express, 20-26 juill. 1970, p. 32-33 : « Vie moderne : le mal de vivre de l’Unesco », par Liliane Sichler.
[372] Ibid.
[373] EU, box 3224 : rapport de la table ronde du personnel, avril 1970, doc. cit., p. 15-16.
[374] Le Monde, 25 oct. 1972 : « Unesco. La 17e conférence générale. Les pays riches ont réclamé une meilleure utilisation des ressources mises à la disposition de l’organisation », par Bruno Frappat.
[375] RP, 23 sept. 1974 : New York Times, 15 mai 1974 : « Dr. Jaime Torres Bodet, 72, Ex DG Unesco, Dies ». Washington Post, 15 mai 1974 : « Dr. Jaime Torres Bodet, Ex DG Unesco, Dies ». par Jean R. Hailey. The Times, 15 mai 1974, « Dr. J. Torres Bodet : Mexican’s Work For Unesco » ; Le Monde, 15 mai 1974 : « M. Jaime Torres Bodet est mort - Un honnête homme du XXe siècle », par Pierre Kalfon. Le Figaro, 15 mai 1974, « Jaime Torres Bodet, ancien directeur de l’Unesco, s’est donné la mort à Mexico - le savoir et l’action » ; film n°1402, 1974.
[376] RP, 23 sept. 1974 : Jeune Afrique, 13 juill. 1974 : « Le 6e DG de l’Unesco ? » ; Le Monde, 25 juin 1974 : « La succession de M. Maheu à la tête de l’organisation. M. M’Bow a le soutien officiel des non alignés et des Etats-Unis ». Le Figaro, 15 nov. 1974, article « Un Africain à la tête de l’Unesco. Amadou M’Bow : de la cause du petit paysan ouolof au Palais de la Culture », par Jean d’Ormesson ; entretien de M’Bow par Serge Groussard, Le Monde, 16 nov. 1974 : « L’élection de M. Amadou Mahtar M’Bow. Je me propose de lutter contre la tendance à la bureaucratisation, nous déclare le nouveau directeur général ». « Amadou Mahtar M’Bow. D’un village du Sahel à la direction générale de l’Unesco », Educafrica, 1977, n°1, p. 5-11 ; International Herald Tribune, 10 mars 1975, « Unesco : Programs now in search of Funds ».
[377] Chikh Bekri, op. cit., p. 9-10.
[378] FR, NUOI 1946-1959, (S 50), carton 333 : rapport de l’attaché de presse français, 9 p., p. 1-4.
[379] FR, Nantes, carton 117 : « La deuxième session du conseil exécutif … », 3 août 1947, p. 12.
[380] 37 A 31 Education de base, fonds commun …, II : lt. de Holmes à Huxley, 13 janv. 1947.
[381] Discours de J. Huxley, 1948.
[382] Ascher, box 147 : confid. report of the advisory committee of experts, avril 1948, 67 p., p. 59 ; discours de W. Laves, 13 avril 1950, (discours cité), p. 9 ; Ascher, box 145 : W. Laves, « Unesco and the achievement of peace », avril 1951, doc. cit.
[383] Walter Laves, « How far has Unesco come ? », 13 avril 50, discours cité, p. 8 : « labor, farmers, youth and those broad average adult groups that can be a force for constructive peace ».
[384] DG/9/49, 11 avril 1949, p. 5 ; DG/35, p. 1 : « Au cours des différents voyages que j’ai effectués cette année, j’ai souvent rencontré des hommes qui ne savaient rien de l’Unesco. Des hommes simples et droits […] qui sont nos frères, pour qui l’Unesco a été créée et qui ignorent même quel est notre idéal ».
[385] DG/190, 8 nov. 1952, p. 6.
[386] X 07.83 Torres Bodet, IV : note de Jean Chanderli, 21 nov 1949.
[387] EU, Box 1600 : rapport de Constance Roach, doc. cit. : « an attitude of indifference toward Unesco on the part of the french press ».
[388] RP 6/50, 3 mars 1950 : Le Parisien libéré, 21 fév. 1950 : « En 1950 plus encore qu’en 1949, l’Unesco se penchera sur le drame de l’enfance ».
[389] EU, box 1603 : rapport confid. d’Arthur A. Compton au département d’état, 18 avril 1950.
[390] EU, box 1603 : rapport confid. de Wilder Spaulding (ambassade américaine à Vienne) au département d’état, 12 mai 1950, « While the name Unesco is quite widely recognized in Austria very little is known about its activities ».
[391] EU box 1603 : rapport confid. de Waide M. Condon (ambassade américaine à Athènes) au département d’état, 11 mai 1950.
[392] Henry Cassirer, Un siècle de combat …, op. cit., p. 117 : « Je ne savais même pas ce qu’était l’Unesco ».
[393] X 07.83 P.C. Young, I : confid. report of a mission to the states of Mysore and Hyderabad, par P.C. Young, 19 nov. 1952, 25 p., p. 3.
[394] X 07.83 Maheu, I : mémo de Maheu à Farr, 7 fév. 1952 : « très ignorant ».
[395] OHRO, interview de Luther Evans, p. 483-484 et 633 ; Rapport mondial sur la science, 1993, Unesco, Paris : « La coopération intergouvernementale », par M. Batisse, p. 157.
[396] M. Prévost, op. cit., p. 42.
[397] EU, box 2243 : NC3/Plen 1/1, 9 sept. 1947 : US national commission for Unesco, 3rd meeting, Chicago, « The First Year. À Review of Accomplishments and a Look Ahead », discours de Milton S. Eisenhower, 1e session plénière, 11 sept. 1947, 8 p. En 1946, le journal américain Time ironise sur le caractère peu connu de l’Unesco: « Philadelphia wonders what Unesco is. Is it a biscuit ? A radio station ? » ; RP 9, 13 janv. 1948 : The New Statesman and Nation, 20 déc. 1947 ; EU, box 2254 : memorandum to the secretary on the Unesco conference at Beirut, dec. 1948, par G.V. Allen : les membres de la délégation américaine ont critiqué « the weak and defective handling of public relations for the conference ».
[398] EU, Box 2241 : lt. de Helen C. Russell à Charles Thomson, 17 nov. 1949 : « lamentable lack of information on Unesco’s scope and aims ».
[399] X 07 .21 (44) Club : lt. d’un professeur de l’Indre à l’Unesco, 9 janv. 1957.
[400] Christian Century, 16 janv. 1957, cité par G. Archibald, op. cit., p. 249.
[401] Benton, box 388 : lt. de Laves à Benton, 15 juin 1953.
[402] cité par G. Archibald, op. cit., p. 229.
[403] EU, box 1563 : 16 nov. 1957 : rapport de l’ambassade américaine à Damas au département d’état, p. 2-4.
[404] William W. Brickman, « Ignorance of Unesco », School and Society, 23 mai 1959. Cité par G. Archibald, op. cit., p. 233.
[405] Washington Post, 5 nov. 1961 : « Unesco Anniversary Finds It Advancing » par Truman Temple.
[406] Lien-Link n°78, « René Maheu et mon recrutement à l’Unesco » par George Vaideanu.
[407] Jean Thomas, Unesco, op. cit., p. 8.
[408] X 07 .21 (44) Club : lt. de J. Lataste à l’Unesco, 13 nov. 1962.
[409] Lien-Link n°82 : « Entrer à l’Unesco comme entrer en religion ? » par Zacharie Zachariev.
[410] Lien-Link n°81 : « Comment je suis entré à l’Unesco ? » par Désiré Pétry.
[411] RP, 23 janv. 63 : Le Monde, La Croix, et d’autres journaux français font une bonne critique de ce livre.
[412] X 07 .21 (44) Club : 1er sept. 1964 : lt. de Mireille Lagard à l’Unesco.
[413] Lien-Link n°78 : « Maheu and the Ad Hoc Youth Group », par Tom R. Forstenzer : « Smiling ironically he said: « My name is René Maheu and I am the Director General of Unesco ». I said, « Nice meeting you, what is Unesco? » ».
[414] X 07 .21 (44) Club : rapport de mission de J.K. Sibunruang à Tor Gjesdal, 15 juin 1967.
[415] Stage de Sèvres, rapport de Mme Benketira, nov. 1969, doc. cit.
[416] X 07.83 Maheu, IV : mémo de Maheu à Guiton, 2 fév. 1967.
[417] Journal de la conférence générale de 1968, p. 854.
[418] RP 18 déc. 70 : The New Scientist, 12 nov. 1970, article de Martin Ennals.
[419] X 07.83 Maheu, VI : L’Orient, n°83, 6-12 janv. 1973 : p. 13-15 : « Portrait : directeur-général de l’Unesco, René Maheu », par Mirèse Akar, p. 14.
[420] Entretiens Jean Larnaud, Ph. Roux.